Article
Conseil supérieur islamique et conseil national islamique : lequel des deux conseils choisir?
- Titre
- Conseil supérieur islamique et conseil national islamique : lequel des deux conseils choisir?
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Foussény Diaby
- Editeur
-
La Voie
- Date
- 9 mars 1994
- pages
- 11
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Idriss Koudouss Koné
- Conseil Supérieur Islamique
- Hadj
- Gaoussou Diabaté
- Moussa Comara
- Émile Constant Bombet
- Bouaké
- Diaby Moustapha
- Conseil National Islamique
-
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007611
- contenu
-
RELIGION
CONSEIL SUPÉRIEUR ISLAMIQUE ET CONSEIL NATIONAL ISLAMIQUE
Lequel des deux conseils choisir ?
Le 9 janvier 1993, tous les musulmans pieux et sincères de notre chère Côte d'Ivoire s'étaient réjouis de la naissance d'une organisation nationale musulmane de coordination et de coopération à caractère fédératif, placée sous la haute autorité du Conseil supérieur des imams : le CNI (Conseil national islamique). C'était à la grande mosquée d'Adjamé, en présence de MM. Léon Konan Koffi, ministre de la Défense d'alors, représentant le Chef de l'État, feu Félix Houphouët-Boigny ; M. Oumar Diarra, représentant M. Henri Konan Bédié, président de l'Assemblée nationale d'alors, d'une centaine d'imams, chefs spirituels de la communauté musulmane et des délégués venus de toute la Côte d'Ivoire, ainsi que de plusieurs personnalités politiques ivoiriennes, dont El Hadj Dembélé Lassina, député-maire de la commune d'Adjamé.
Mais force est de constater que, depuis le 7 décembre 1993, date de la prise du pouvoir de M. Henri Konan Bédié, selon l'article 11 de notre Loi fondamentale, le Sieur Diaby Moustapha, alias Diaby Koweit, a refait surface et se prend pour le représentant de toute la communauté musulmane ivoirienne, avec le Conseil supérieur islamique (CSI). Du coup, tout est refusé au CNI et au Conseil supérieur des imams (CSDI). Tous les musulmans sincères ont la nette impression que le nouveau régime veut installer le désordre dans la communauté islamique par le biais du Conseil supérieur islamique, dont le président Diaby Koweit ne fait que du tapage sur le désordre, l'ostentation, la manipulation, l'achat et la vente de consciences, et que sais-je encore ?
C'est après avoir constaté tous ces agissements maladroits que la communauté islamique a pris ses responsabilités, en 1991, lors d'un séminaire à San-Pédro. C'est ainsi que, sous la direction du Conseil supérieur des imams, est créé le Conseil national islamique (CNI).
LE CONSEIL NATIONAL ISLAMIQUE (CNI)
Initialement prévue pour le 28 novembre 1992, à la grande mosquée d'Adjamé, l'Assemblée générale constitutive du CNI a été annulée, manu militari, par le ministre Bombet, à quelques heures de l'ouverture. Les congressistes, venus de partout et surtout des personnes âgées qui venaient à Abidjan pour la première fois, ont été gazés par les CRS. Le Président feu Houphouët-Boigny, saisi par M. Balla Kéita, donnera l'ordre aux organisateurs de tenir leur assemblée générale constitutive, le 9 janvier 1993.
El Hadj Koné Idriss Koudouss a été choisi, à l'unanimité, par nos chefs spirituels pour diriger la destinée de la nouvelle fédération musulmane. Diplômé de la section économique de l'ENAP du Maroc (École nationale d'Administration publique), El Hadj Koné Idriss Koudouss est contrôleur budgétaire dans l'administration ivoirienne. Il parle couramment l'arabe et le français. L'un des objectifs du CNI est la réorganisation de la communauté islamique, selon la recommandation d'Allah : l'unité et l'union au sein de la Umma. La réparation des injustices faites aux imams, chefs spirituels de la communauté musulmane.
De rien de précis au temps du CSI, tout est précis au temps du CNI. Presque toutes les doléances formulées par la fédération ont été satisfaites par le dernier gouvernement de feu Félix Houphouët-Boigny. La justice a été presque établie. Les lendemains des fêtes musulmanes sont déclarés chômés et payés, les écoles Medersa, jusqu'ici sous la tutelle du ministère de l'Intérieur - héritage colonial oblige - sont désormais sous celle du ministère de l'Éducation nationale.
L'organisation du pèlerinage à la Mecque est désormais confiée aux musulmans, sous la direction du Conseil supérieur des imams. Ainsi, un comité national pour l'organisation du pèlerinage a été mis sur pied. Le dernier pèlerinage a connu une réussite totale. Le président du CNI a eu l'honneur et le privilège de prendre la parole au nom de toutes les délégations venues de l'Afrique noire, lors du dernier Hadj. Le CNI a été reçu par le ministre chargé du pèlerinage, à deux reprises, et par le Roi d'Arabie Saoudite. Tout cet honneur rejaillit sur toute la Côte d'Ivoire et non sur la seule communauté musulmane de notre pays.
Donc, en moins d'un an d'existence, le bilan du Conseil national islamique est globalement positif, tandis qu'en quinze ans d'existence, le CSI n'a fait que créer des problèmes à la communauté musulmane, avec des querelles de personnes, du gaspillage et de la gabegie. S'agissant de la gabegie, le CNI a découvert un trou de plus de 20 millions de F CFA que la Côte d'Ivoire devait combler, avant que ses pèlerins soient logés à la Mecque. Bien que cette dette soit au passif du CSI, le CNI l'a fait payer par feu Houphouët-Boigny.
Au vu de ces bilans partiels, il est très étonnant que le CSI ait la caution du régime actuel.
Le CNI est l'œuvre et la volonté de toute la communauté islamique de Côte d'Ivoire qui ne veut plus que certains individus mal intentionnés et en mal de sensation publique se servent de la religion musulmane pour assouvir leur sale dessein. C'est pourquoi El Hadj Fofana Bakary avait dit que "le CNI n'est ni à gauche, ni à droite". C'est pourquoi, dès 1990, les associations et communautés musulmanes de toute la Côte d'Ivoire avaient manifesté leur souhait de voir naître une fédération musulmane où elles parleraient d'une seule voix. Mais il se trouve que toute tentative de regroupement des musulmans est perçue comme une manipulation de l'extérieur. Cet héritage colonial doit être banni.
Qu'Allah nous guide sur le droit chemin, le chemin de ceux qu'il a comblés de bienfaits.
Une correspondance de Dinby Fousséni