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Congrès constitutif de l'Association des femmes musulmanes de Côte d'Ivoire : Mme Kadiatou Touré Konaté, première présidente de l'AFMCI
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- Titre
- Congrès constitutif de l'Association des femmes musulmanes de Côte d'Ivoire : Mme Kadiatou Touré Konaté, première présidente de l'AFMCI
- Créateur
- Gnaka Lagoké
- Editeur
- La Voie
- Date
- 19 juillet 1994
- Résumé
- L'Association des femmes musulmanes de Côte d'Ivoire (AFMCI) a tenu son congrès constitutif à l'Académie des Sciences et techniques de la mer (cité Verte-Niangon) les 16 et 17 juillet derniers. Ce congrès, placé sous le parrainage du Conseil supérieur des imams (CSIM) et sous la présidence effective du Conseil national islamique (CNI), avait pour thème : "la foi, facteur de rétablissement de l'ordre social."
- Page(s)
- 3
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Idriss Koudouss Koné
- Moustapha Diaby
- Association des Femmes Musulmanes de Côte d'Ivoire
- Conseil Supérieur Islamique
- Femme en islam
- Congrès AFMCI (1994)
- Ibrahim Binaté
- Kadiatou Touré Konaté
- Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Aboubacar Fofana
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007656
- contenu
-
L'Association des femmes musulmanes de Côte d'Ivoire (AFMCI) a tenu son congrès constitutif à l'Académie des Sciences et techniques de la mer (cité Verte-Niangon) les 16 et 17 juillet derniers. Ce congrès, placé sous le parrainage du Conseil supérieur des imams (CSIM) et sous la présidence effective du Conseil national islamique (CNI), avait pour thème : "la foi, facteur de rétablissement de l'ordre social."
Venues des quatres coins du pays, les déléguées de l'Association des femmes musulmanes de Côte d'Ivoire (AFMCI), environ 700, ont réfléchi les 16 et 17 juillet 1994, à l'Académie des Sciences et Techniques de la mer (ASTM), Niangon Cité verte sur le thème brûlant et actuel : "la foi, facteur de rétablissement de l'ordre social." Le forum de l'ASTM où se sont déroulés les travaux du congrès constitutif de l' AFMCI a été le théâtre d'une intense religiosité et d'échanges hautement fructueux. Selon les propos de certaines d'entre elles, l'organisation de ce congrès est le fruit d'une véritable alchimie : le rêve est devenu réalité. L'idée de ce congrès constitutif a été émise depuis 1991 par la création même de l'AFMCI. La longue marche de cette association parsemée d'épreuves et d'efforts a été particulièrement exaltante. Les imams, des croyants musulmans ont apporté leurs diverses contributions pour la tenue de ce congrès. C'est pourquoi Mme Coulibaly Fatim, présidente du comité d'organisation de ce congrès constitutif a égréné un chapelet de remerciements dans l'hommage qu'elle a rendu à tous ces bienfaiteurs, à l'occasion de la cérémonie d'ouverture le 16 juillet dernier. Ce congrès a été réhaussé par la présence de personnalités religieuses et politiques. Les ministres de la Sécurité, de la Promotion de la Femme étaient représentés à la cérémonie. Les maires d'Attécoubé, d'Adjamé et de Yopougon étaient également présents. Quant à M. Bédji Joseph, maire de la commune de Yopougon, à l'occasion de la cérémonie d'ouverture, n'a pas manqué de signaler l'honneur que fait rejaillir sur Yopougon la tenue de ce congrès de l'AFMCI. M. Binaté Ibrahim, porte-parole des associations musulmanes de Côte d'Ivoire a souhaité que la grâce d'Allah guide les travaux. Le clou de la cérémonie inaugurale a été les discours de l'imam, Aboubakar Fofana qui a parlé au nom des imams de Côte d'Ivoire et de l'imam Idriss Koudouss, président du CNI. Le porte-parole des imams a dénoncé les agitations de quelques personnes qui ont l'objectif de perturber la communauté musulmane et qui prétendent agir en son nom. El Hadj Aboubakar Fofana s'est voulu ferme "il n'y a qu'une seule association musulmane (NDLR, c'est le CNI)". Il a poursuivi son allocution en dénonçant les manœuvres de ces mêmes personnes. Quant à Idriss Koudouss qui a déclaré ouverts les travaux du congrès le 16 juillet dernier, à 12h10, il a demandé aux croyants musulmans nombreux à l'ASTM de bâtir leur avenir sur le socle de la pratique quotidienne de la foi musulmane.
Dans la veine de cette recommandation, il a salué l'opportunité du thème de ce congrès "la foi, facteur de rétablissement de l'ordre social". Au moment où notre société est à la merci de plusieurs fléaux, en proie à moult convulsions, les différents intervenants ont salué l'opportunité de ce thème qui a été à la base de débats fructueux. Après avoir neutralisé quelques femmes mercenaires du Conseil supérieur Islamique de Diaby Koweit qui voulaient perturber le congrès, les 700 déléguées de l'AFMCI se sont mises au travail. Sept commissions ont conduit les travaux : statuts et règlement intérieur, activités socio-professionnelles, financement des associations islamiques, crise de l'éducation, la femme musulmane et le mariage, formation religieuse et spirituelle, islam et tradition dans le recueillement. Car le programme du congrès a prévu des moments de prières et des prêches. C'est sous la férule de Mme Diawara Sy, présidente du congrès que les travaux ont eu lieu. Dès 11h, le 17 juillet 1994, les travaux en plénière ont permis de savoir les différentes conclusions du congrès. Conscientes de leur rôle prépondérant dans notre société en construction, les femmes musulmanes ont fait des prospections, recherchant les voies et moyens qui leur permettent d'assumer leur rôle historique et social.
L'AFMCI a dénoncé les maux qui rongent notre société, notre jeunesse (notamment la jeunesse musulmane). Ces maux ont pour nom : peu de foi, paresse, drogue, prostitution... Pour l'AFMCI, la voie de Allah, le Miséricordieux est le seul chemin et ceux et celles qui la perdent comme ces femmes dans le tourbillon d'une société étourdie, dans la ferveur de leurs activités différentes omettent le respect des préceptes islamiques fondamentaux comme le port du voile. Dans les rapports islam et tradition, la femme musulmane et le mariage, les déléguées de l'AFMCI ont adopté des positions révolutionnaires qui bouleversent naturellement des conceptions traditionalistes sur le mariage, le veuvage... et qui n'avaient rien à voir avec l'islam. Ce congrès a été pour les femmes musulmanes intellectuelles ou pas, le moment de réhabilitation des recommandations islamiques tout en ne niant pas des coutumes bien africaines et bien positives. La journée du 17 juillet 1994 a été exaltante à plus d'un titre. L'on s'impatientait de savoir le nom de la première présidente de l'AFMCI.
Durant et pendant ce congrès, des tendances s'opposaient et chacune voulait le portefeuille de la présidence de l'AFMCI. À l'occasion de la cérémonie inaugurale, El Hadj Aboubakar Fofana qui avait été au centre de sollicitations diffuses disait : "l'islam est la religion de la démocratie vraie et de la concertation". Devant toutes les positions, et tous les points de vue des unes et des autres sur le choix de la présidente de l'AFMCI, El Hadj Aboubakar Fofana a écouté tout le monde. Avec d'autres imams, il a fait triompher le consensus démocratique. L'ordre des imams a porté son choix grâce à l'éclairage d'Allah, dit-on, sur une personne à laquelle presque personne ne pensait, Mme Kadiatou Touré Konaté. La nouvelle présidente est secrétaire générale de la communauté musulmane des Deux-Plateaux, fondatrice du collège Gaoussou Touré d'Anyama.
Les éloges ne manquent pas à son égard selon des témoignages : elle est pieuse, discrète, humble... Lorsque son nom a été prononcé, Mme Kadiatou Touré Konaté qui était au fond de la salle a fondu en larmes. Ses pieds ont "fondu" sous elle, sous le coup de l'émotion. Elle a dû être soutenue par ses sœurs en Mahomet qui l'ont aidée à joindre son trône où elle a été intronisée par le président du CNI, Idriss Koudouss.
Mme Kadiatou Touré Konaté a affirmé son assurance quant au soutien de Allah et de ses sœurs religieuses. C'est dans une ambiance de joie, de fierté qu'on éprouve après un travail bien fait, d'une victoire éclatante que le congrès constitutif de l'AFMCI a pris fin à 14h le 17 juillet dernier.
Résolution du congrès constitutif de l'AFMCI
1. Considérant la crise de la foi que vit la société en cette fin de siècle ;
2. Considérant la crise de l'éducation ;
3. Considérant les problèmes rencontrés par les femmes musulmanes dans leur environnement socio-professionnel ;
4. Considérant que certaines pratiques traditionnelles allant à l'encontre des enseignements du Coran et de la Sunna doivent être abandonnées ;
5. Considérant que ce qui fait vivre une association c'est l'argent, nerf moteur de ses activités ;
6. Vu les problèmes que rencontre la communauté musulmane ;
7. Et la volonté manifeste d'une meilleure organisation à tous les niveaux.
LE CONGRÈS DE L'AFMCI
1. Conseille avec l'aide des Imams et prédicateurs une meilleure formation islamique ;
2. Fait de l'éducation de la jeunesse musulmane une de ses priorités ;
3. Décide de mettre sur pied toutes les structures nécessaires pour une meilleure formation et information des jeunes ;
4. Invite fermement ses membres à soutenir financièrement l'association ;
5. Demande que l'identité de la femme musulmane soit respectée.
Fait à Abidjan le 17 juillet 1994
Le congrès