Article
Fête de la Tabaski : les prix des moutons hors des bourses
- Titre
- Fête de la Tabaski : les prix des moutons hors des bourses
- Type
- Article de presse
- Créateur
-
Agence Ivoirienne de Presse
- Editeur
-
La Voie
- Date
- 13 mai 1995
- DescriptionAI
- La fête de la Tabaski à Abidjan est marquée par des prix de moutons exorbitants (75 000 à 150 000 F CFA), rendant le sacrifice inabordable pour de nombreuses familles musulmanes qui envisagent des alternatives comme le bœuf ou le cabri. Cette flambée des prix est attribuée aux coûts de transport élevés depuis les pays fournisseurs, au rançonnement des bergers par les forces de l'ordre, à une offre insuffisante et au manque d'intervention gouvernementale.
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Aïd al-Adha (Tabaski)
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007512
- contenu
-
SOCIETE
FETE DE LA TABASKI
Les prix des moutons hors des bourses
Les moutons étaient hors de prix sur les marchés à bétail d'Abidjan ou sans rapport avec le poids, ils étaient vendus entre 75.000 et 150.000 F, privant ainsi plusieurs familles musulmanes du rituel de la fête de l'Aid-El Kébir.
Pour la première fois nous ne tuerons pas de mouton... c'est "incroyable", grognaient des chefs de familles visiblement écœurés par la situation. Certains accusent délibérément le gouvernement de ne rien faire pour contrôler les prix. D'autres discutent avec des coreligionnaires pour s'assurer que leur religion autorise le remplacement du mouton par d'autres animaux, envisageant ainsi des solutions plus inhabituelles comme l'achat d'un bœuf par plusieurs familles ou le sacrifice d'un cabri.
Des marchands en turban expliquent qu'à part le bélier, l'islam, par ordre, autorisait le sacrifice de la brebi, du cabri ou du chameau. C'est du jamais vu à Abidjan.
Dans les villes de l'intérieur du pays comme à Man (570 Km-Ouest d'Abidjan), la plupart des familles ont opté sans hésitation pour le bœuf dont le prix varie entre 80.000 et 100.000 F. Dans cette ville, le prix du mouton oscillait autour de 120.000 F.
Cette flambée du prix du mouton, aux dires de certains vendeurs serait due au coût élevé du transport entre les pays fournisseurs (Mali, Burkina) et les villes ivoiriennes, mais aussi au rançonnement des bergers par les forces de l'ordre installées le long du parcours pour lutter contre le banditisme.
Ainsi, un mouton acheté à 15.000 F dans l'un des pays fournisseurs peut revenir à destination à plus de 40.000 F, explique M. Barry Hamadou, un marchand malien qui affirme craindre de se retrouver avec son bétail sur les bras après la fête.
D'autres l'expliquent en revanche par la loi de la demande qui est supérieure à l'offre, les vendeurs n'ayant pas arrosé abondamment le marché ivoirien cette année.
Un groupe d'acheteurs pense pour sa part que c'est le mutisme du gouvernement devant cette situation qui favorise l'anarchie que nous vivons.
AIP