Article
Le grand pardon à portée de main
- Titre
- Le grand pardon à portée de main
- Type
- Article de presse
- Editeur
-
La Nouvelle Marche
- Date
- 1 août 1991
- Résumé
- « Au nom du gouvernement, je voudrais m’incliner devant la mémoire de tous ceux qui sont tombés dans les réserves et demande le grand pardon aux victimes encore en vie et aux parents de celles qui ont disparu ».
- DescriptionAI
- Des ministres du gouvernement togolais (Inoussa Bouraïma, Messan Agbéyomé Kodjo et Alipui) présentent des excuses au nom du gouvernement et à titre personnel pour les exactions passées et demandent pardon aux victimes et à Dieu, exprimant le souhait d'une réconciliation nationale et d'une transition démocratique. La Conférence Nationale Souveraine et les démocrates prennent acte de ces déclarations et espèrent que les auteurs d'atrocités se repentiront avant la fin des travaux de la conférence.
- pages
- III
- nombre de pages
- 1
- Sujet
-
Gnassingbé Eyadéma
- Inoussa Bouraïma
- Conférence nationale souveraine (Togo)
- Agbéyomé Kodjo
- Ahlonkoba Aithnard
- Conférence nationale souveraine
- Couverture spatiale
-
Togo
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0005584
- contenu
-
« Au nom du gouvernement, je voudrais m’incliner devant la mémoire de tous ceux qui sont tombés dans les réserves et demande le grand pardon aux victimes encore en vie et aux parents de celles qui ont disparu ».
C'est en ces termes que le ministre Inoussa Bouraïma du Tourisme et de l’Environnement a introduit hier sa communication sur la politique touristique et environnementale du régime Eyadèma.
Lui succédant son collègue Messan Agbéyomé Kodjo de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a conclu la sienne en termes presqu’identiques : « ... assumant une partie des hautes charges de l’Etat, je me présente très humblement devant cette conférence nationale souveraine, devant le peuple entier, devant Dieu, pour demander pardon pour avoir ignoré ces événements tragiques qui ont marqué la vie de notre pays et observé peut-être des comportements ayant causé du tort à mon semblable ».
Le ministre Alipui de l’Economie et des Finances pour sa part dans une introduction liminaire a renchéri : « En tant que croyant et non violent, je demande que les auteurs de ces actes viennent s’expliquer devant notre auguste conférence ; qu’ils se répentent, afin qu’ensemble ici nous puissions prier le Tout-Puissant pour qu’il leur accorde le pardon.
Je crois à la démocratie, je souhaite vivement que notre démocratie réussira, car une dictature peut en cacher une autre ».
Lentement mais sûrement, nous nous acheminons vers le grand pardon que le peuple togolais, à son corps défendant a réclamé en vue de se réconcilier avec les ténors d’un régime dont il s’est employé à dénoncer les pires exactions pendant un quart de siècle.
Plusieurs personnalités de ce régime et non des moindres, individuellement ou collectivement (M. Bouraïma a engagé le gouvernement), emboîtant le pas à Mme Ahlonkoba Aithnard, reconnaissant, voire proclamant la nécessité de ce pardon. Qu’elles soient entendues.
Ainsi donc, ensemble avec la conférence nationale souveraine, les démocrates ont bien pris acte des déclarations des ministres et s’en félicitent. En attendant que les auteurs des atrocités et des violations des droits de l’homme s’en convainquent eux-mêmes et saisissent la perche qui leur est tendue. Avant la fin des travaux, prévue pour le 24 août. Ce sera leur contribution à l’avènement de la démocratie au Togo.