Article
El Hadj Coulibaly Bali (président de l'Organisation du Hadj 2005) : "Le pélerin qui restera a Abidjan, l'aura voulu"
- Titre
- El Hadj Coulibaly Bali (président de l'Organisation du Hadj 2005) : "Le pélerin qui restera a Abidjan, l'aura voulu"
- Type
- Article de presse
- Editeur
-
Le Patriote
- Date
- 15 octobre 2004
- DescriptionAI
- L'organisation du Hadj 2005 en Côte d'Ivoire a été libéralisée, confiant sa préparation à vingt-huit associations ayant obtenu des agréments provisoires. Ces associations, regroupées au sein d'un "Concert des Commissaires" et organisées en commissions techniques, doivent remplir des conditions (ex: 100 pèlerins, personnel qualifié) pour obtenir l'agrément définitif, avec possibilité de regroupement pour les plus petites. L'objectif est d'éviter les problèmes des années précédentes, comme les retards de pèlerins ou l'action de démarcheurs parallèles, en imposant des dates butoirs et en intégrant ces derniers dans le cadre officiel. Une grande transparence est promise pour lutter contre l'affairisme et assurer le bien-être des pèlerins. Le coût du Hadj est estimé à 1,5 million de francs CFA, et au moins 2000 pèlerins sont attendus.
- Langue
- Français
- Contributeur
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Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0011543
- contenu
-
L'organisation du Hadj 2005 a été libéralisée. Il y a eu plusieurs candidatures qui ont été examinées. En définitive, qui est autorisé à organiser le Hadj 2005 ?
L'an dernier, le Hadj a été organisé par treize Associations islamiques. Ces associations ont constitué différentes commissions qui, sous la supervision du ministère des Cultes, ont piloté le pèlerinage du début jusqu'à la fin. Cette année, comme vous le dites, le gouvernement a décidé de libéraliser l'organisation. Le ministère des Cultes a voulu, en même temps, mettre l'ensemble des structures islamiques du pays sur un pied d'égalité. C'est ainsi qu'il a été demandé à tous de déposer des dossiers de candidatures, y compris les treize Associations qui avaient mené l'organisation du Hadj l'an dernier et les agences de voyage.
A l'issue de l'analyse des dossiers, vingt-huit associations ont obtenu des agréments provisoires. Ce sont ces vingt-huit associations qui préparent actuellement le Hadj 2005. Il a été demandé à chaque association de désigner un Commissaire. Je suis donc le Commissaire de la confédération islamique de développement de Côte d'Ivoire (CIDCI). Les vingt-huit Commissaires qui sont les interlocuteurs du ministère des Cultes ont mis en place ce que nous appelons le Concert des Commissaires, que j'ai l'honneur de diriger. Nous avons formé cinq commissions techniques pour commencer les préparatifs : une commission administrative et financière, la commission hébergement, la commission transport et la commission de l'encadrement religieux. Toutefois, les vingt-huit associations doivent obtenir, plus tard, des agréments définitifs. Il leur faudra pour cela remplir un certain nombre de conditions telles que : avoir au moins cent pèlerins ayant payé tous les frais du Hadj, désigner un médecin, un infirmier et une infirmière, un ou une assistante sociale, une sage-femme pour cent pèlerins et un encadreur religieux pour cinquante pèlerins. En plus, il faut avoir au moins un administrateur.
Nous sommes en Côte d'Ivoire, où, vus les clivages au sein des communautés, il est prévisible que certaines associations n'accepterons jamais de se mêler aux autres. Si celles-ci sont éliminées, ne craignez vous pas que l'on crie encore à l'injustice ou à l'exclusion ?
Si quelqu'un veut utiliser le mot exclusion, il peut l'utiliser à souhait. Mais, il faut qu'il l'utilise sur des fondements convaincants. Ayant compris qu'il serait difficile pour chacune des vingt-huit Associations présélectionnées d'avoir le minimum requis de cents pèlerins, la tutelle a permis aux gens de s'unir et d'unir leurs pèlerins. Dans ce contexte, je pense que l'association qui, tout en n'ayant pas cent pèlerins, refuse le regroupement se serait exclue elle-même.
Pouvez-vous rassurer les Ivoiriens d'une organisation parfaite cette année, de sorte qu'on ne connaisse pas les problèmes de l'an dernier ?
L'an dernier, nous pensions que nous étions bien partis, mais nous avons connu des problèmes. Il y a eu tout de même des avancées. Les pèlerins ont voyagé avec une même compagnie et ont traité avec la même banque. Ce qui n'était pas le cas avant. Les pèlerins voyageaient avec des compagnies différentes. Ils attendaient parfois leurs avions en vain. Souvent ils étaient abandonnés dans d'autres pays après une escale, les bagages disparaissaient. En Arabie Saoudite, ils logeaient par petits groupes, ce qui rendait difficile leur encadrement religieux. L'année dernière les choses étaient harmonisées et cela nous a évité beaucoup de désagréments.
Il y a eu tout de même des problèmes ?
Oui. L'année dernière comme je l'ai dit, les pèlerins n'ont pas attendu d'avion. Mais, ce fut plutôt le contraire. Régulièrement les avions étaient là, mais les voyageurs n'étaient pas prêts. Au départ d'Abidjan par exemple, à la date des premiers vols, beaucoup de candidats au Hadj n'avaient pas encore fini avec les procédures administratives. Au point où des avions ont dû décoller avec des places vides. C'est pourquoi il y aura, cette année, une date butoir au-delà de laquelle personne ne pourra s'inscrire. Il y a eu d'autres problèmes que nous nous attellerons à éviter cette année.
Il y a le cas des candidats qui n'ont pas pu effectuer le voyage l'an dernier. Ils ont dû rentrer chez eux après un calvaire à l'aéroport d'Abidjan.
C'est pour éviter cela que l'organisation a été ouverte à toutes les Associations. Qu'est-ce qui s'est passé l'an dernier pour que ces fidèles connaissent un tel sort. Une organisation a été mise en place comme cette année avec treize Associations islamiques qui avaient été agréées au temps du ministre Boga Doudou. Les treize associations ont constitué des commissions qui ont travaillé sous la supervision du ministre des Cultes. Ce sont elles qui ont choisi, de commun accord, une compagnie aérienne pour le transport des pèlerins la banque partenaire. Il a été demandé aux fidèles désireux d'aller à la Mecque de s'orienter vers ces Associations officiellement autorisées à organiser le Hadj. Mais, certains candidats ou leurs parents ont choisi d'aller vers des démarcheurs parallèles qui leur promettaient le voyage dans des conditions autres que celles prévues par l'organisation officielle. Ce sont ces candidats qui se sont retrouvés à l'aéroport d'Abidjan sans avions et sans orientations. Nous pensons que cela ne se reproduira plus, parce que la possibilité a été donné aux démarcheurs d'intégrer l'organisation officielle. Certains se sont donc constitués en associations.
Cela veut dire que cette année, si tout le monde vient s'inscrire officiellement et que personne ne se confie à aucun organisateur parallèle, il n'y aura pas de candidats malheureux au voyage en terre sainte. Nous demandons donc à tous de venir s'inscrire chez les associations agrées et non ailleurs. Celui qui va ailleurs aura lui-même cherché son problème.
Au fil des années, il y a un certain affairisme qui s'est développé dans les rangs des organisateurs du Hadj. On remarque que beaucoup d'organisateurs sont plus intéressés par le matériel que par la cause religieuse. Peut-on s'attendre à la fin de ce mercantilisme exagéré.
Cela a été décrié à tous les niveaux. Je vous ai parlé des cinq commissions que nous avons créées. Ces commissions travaillent en toute transparence pour que les pèlerins ivoiriens puissent accomplir le Hadj 2005 dans de bonnes conditions. Elles travaillent donc pour le seul intérêt du pèlerin. La Commission transport a déjà pris contact avec des compagnies aériennes. Elle a fait des propositions qui seront examinées au niveau du «Concert» et nous choisirons une compagnie en toute transparence et dans l'objectivité. La Commission hébergement a désigné deux personnes qui vont se rendre ce jeudi (jeudi 7 octobre ndlr) en Arabie Saoudite pour chercher les meilleures maisons qu'il faut à nos pèlerins. L'année dernière, on a entendu trop de choses. Mais cette année, c'est nous-mêmes qui gérons tout. Ce sont les Associations elles-mêmes qui se sont cotisées pour envoyer ces deux délégués à la Mecque. La commission administrative et financière a déjà discuté avec la banque partenaire pour déterminer les taux de change avec le Rial (monnaie saoudienne ndlr).
Quel est le coût de ce Hadj?
Il n'est pas encore fixé, parce qu'on ne connaît pas encore le logeur, ni le transporteur. Mais, le ministre a souhaité qu'on n'aille pas au-delà du montant de l'année dernière à savoir un million cinq cent mille francs. Nous essayerons de rester dans cette marge.
Combien de pèlerins attendez-vous ?
Nous attendons au moins deux mille candidats au Hadj. Mais, pour l'instant, j'avoue qu'il n'y a pas encore un grand engouement. En général c'est pendant ou après le mois de Ramadan que les gens se décident.
Interview réalisée par Cissé Sindou et Coulibaly Moussa