Article
Tabaski. Prix du mouton : le ministre Amadou Soumahoro propose un tarif raisonnable
- Titre
- Tabaski. Prix du mouton : le ministre Amadou Soumahoro propose un tarif raisonnable
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Stanislas Djama
- Editeur
-
Le Patriote
- Date
- 17 janvier 2005
- DescriptionAI
- Le ministère ivoirien du Commerce a rencontré les commerçants de bétail pour assurer un approvisionnement suffisant et des prix abordables (20 000-90 000 F CFA) pour le mouton de la Tabaski, avec plus de 65 000 têtes déjà arrivées. Les commerçants ont cependant dénoncé le racket persistant des forces de l'ordre, qui entraîne des pertes financières et impacte les prix. En réponse, le ministre a promis le déploiement d'une "brigade spéciale" pour sécuriser le transport et la vente du bétail.
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0011438
- contenu
-
Comment permettre aux musulmans de s'acheter du mouton pour la Tabaski à un prix abordable? La question était au centre d'une rencontre de concertation entre le ministère du Commerce et les Commerçants de bétail, samedi 15 janvier au CCIA au Plateau. Le ministre Amadou Soumahoro et son cabinet ont fait remarquer à leurs hôtes que de nombreuses actions ont été posées depuis deux mois pour favoriser un approvisionnement suffisant du marché.
En effet, les services du ministère auraient tenu plusieurs réunions pour préparer la "Tabaski". Ce qui a permis, il y a treize jours, d'accueillir à Abidjan, le premier convoi de plus de 20 wagons et 20 camions chargés de moutons. Les arrivages n'ont plus cessé depuis. Au total, plus de 65.260 têtes de bélier ont approvisionné le marché ivoirien. Ce chiffre pourrait dépasser les 80 mille dans quelques jours.
Pour le ministre Amadou Soumahoro, c'est un niveau d'approvisionnement qui "dépasse largement les espérances". Il a donc plaide pour que le prix du mouton demeure dans une fourchette de 20.000 F à 90.000 F. Ce qui serait "raisonnable" pour la bourse des consommateurs. Ce prix est d'autant plus réaliste que de novembre à ce jour, ce sont 213 wagons et 136 camions qui se sont ébranlés vers Abidjan chargés de bétail. Les commerçants de bétail n'ont pas formellement émis de réserves après la proposition des prix du mouton faite par le ministère. Mais, ils ont égrené un long chapelet de difficultés qu'ils rencontrent en ce moment. Au premier rang, figure le racket.
Après s'être réjoui des initiatives du ministère le président de la filière ivoirienne de bétail, Koné Vaffi a, néanmoins, déploré la recrudescence de l'insécurité. Surtout le racket des forces de l'ordre qui persiste. Et qui dégénère, le plus souvent, en rixe, entre les commerçants et agents des forces de l'ordre. Des moutons sont gardés en guise de "rançon". Ils ont rappelé que des commerçants de bétail ont été délestés de 46 millions de Fcfa au cours d'une opération de racket. "A Abidjan, les camions chargés de boeufs qui quittent Port-Bouët pour Adjamé, Abobo ou Attécoubé sont obligés de stationner à chaque barrage où les forces de l'ordre rackettent et le commerçant et le transporteur", ont-ils révélé. Quelquefois, les commerçants lèvent des cotisations qu'ils remettent aux responsables des forces de l'ordre avant de prendre la route afin de gagner du temps.
Le ministre Amadou Soumahoro a dénoncé cette pratique qu'il a qualifiée d'"anti-économique" : "Le racket est devenu une gangrène dans notre administration. Nous devons combattre ce fléau. Lorsque les commerçants perdent de l'argent, ils le font répercuter sur le prix au consommateur. Il faut agir". Il a demandé aux commerçants de respecter le jeu de la concurrence. Le ministre a annoncé que son département ainsi que ceux de la Sécurité, de la Défense et de la production animale effectueront en début de semaine une visite sur les marchés de vente de bétail à Abidjan. Aussi, dès lundi, une "brigade spéciale" sera déployée dans la ville pour sécuriser les transports de bétail sur les routes et dans les points de vente.