Article
Pèlerinage à La Mecque. El Hadj Abbas Kéita (Commissaire du CNOPM ) aux pèlerins : "Voici les maladies qui sévissent en Arabie Saoudite"
- Titre
- Pèlerinage à La Mecque. El Hadj Abbas Kéita (Commissaire du CNOPM ) aux pèlerins : "Voici les maladies qui sévissent en Arabie Saoudite"
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Sindou Cissé
- Editeur
-
Le Patriote
- Date
- 18 décembre 2004
- DescriptionAI
- Cet entretien avec El Hadj Kéita Abbas détaille les dispositions sanitaires prises par le CNOPM et le Secours médical islamique (SEMI) pour le Hadj 2005. Il met en lumière l'importance des consultations pré-pèlerinage, visant à dépister des affections comme l'hypertension ou le diabète, et à administrer les vaccins obligatoires (fièvre jaune, méningite) et recommandés (pneumonie, grippe, typhoïde), ainsi qu'un traitement préventif contre le paludisme. Le texte mentionne également l'installation d'infirmeries 24h/24 sur les lieux saints et les maladies fréquentes rencontrées sur place, telles que les rhumes, les courbatures et les diarrhées. L'accent est mis sur la prévention pour assurer la santé des pèlerins.
- Sujet
- Comité National pour l'Organisation du Pèlerinage à la Mecque (CI)
- Hadj
- Secours médical islamique
- Langue
- Français
- Contributeur
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Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0011363
- contenu
-
"Dans notre dernier entretien (cf. Le Patriote N°1566 du vendredi 17 décembre 2004) avec le Commissaire du Comité National d'Organisation du Pèlerinage à La Mecque, El Hadj Kéita Abbas a expliqué les dispositions (transport, hébergement ) prises le CNOPM pour la réussite du hadj 2005. Dans cette interview, il aborde le volet Santé du pèlerinage.
Quelles dispositions avez-vous prises, cette année, pour assurer aux pèlerins une couverture médicale ici et sur les lieux saints ?
Depuis le début de la campagne jusqu'au samedi dernier (samedi 11 décembre 2004), j'étais effectivement le président de la Commission médiale. Depuis le mois de novembre dernier, je suis le nouveau président du Secours médical islamique (SEMI). Depuis l'an 2004, le ministre Gnonkonté nous a mis ensemble, tout le monde s'est accordé pour que le SEMI qui est une ONG, et qui oeuvre pour la santé des populations de toutes les confessions, s'occupe côté médical du Hadj. C'est dans ce cadre que nous avons mis en place un programme de consultations que nous appelons « consultation pré- pèlerinage ». Cette idée est partie du fait qu'une année, les Saoudiens ont envoyé une fiche médicale et exigé que tout pèlerin arrivant à l'aéroport de Djeddah en Arabie Saoudite dispose de ce document dûment rempli par un médecin.
Quel est l'intérêt de cette consultation ?
La consultation pré- pèlerinage est très importante pour le pèlerin, parce qu'elle lui permet de connaître l'état de santé de ce dernier avant le voyage. Depuis que nous organisons ces consultations, chaque année, nous découvrons que 1 % des candidats était soit hypertendu soit diabétique, mais ces malades s'ignoraient. Dès que nous les dépistons, nous leur donnons un traitement qui permet de les équilibrer avant le voyage. Mais, malheureusement, la plupart de nos pèlerins considèrent cela comme un examen pour les empêcher de voyager. C'est une visite nécessaire, puisque nous faisons des examens cliniques ( ). Nous avons voulu faciliter les choses et encourager les gens à venir à cette visite en négociant avec l'institut d'hygiène publique pour avoir en son sein un poste de consultations et faire les vaccinations sur place. Nous avons édité un carnet appelé « Carnet de santé du pèlerin ». Nous le vendons à 1000 F. Les résultats de ces consultations nous permettent de choisir nos médicaments et les vaccins parmi lesquels il y a ceux contre la fièvre jaune, la méningite, qui sont obligatoires.
Quelles sont les autres vaccins recommandés ?
Nous avons remarqué, au fil des ans, qu'en moyenne 45 % des gens qui consultent viennent pour des affections rhuno-bronco pulmonaires. De ce fait, nous conseillons les vaccins contre la pneumonie, la grippe et la fièvre typhoïde. Il y a aussi le paludisme. En Arabie Saoudite, il n' y a pas de moustique. Donc, le palu n'y existe pas mais, notre zone étant une zone endémique, le germe du palu se trouve emmagasiné dans notre foie. A l'occasion d'une grande fatigue, le foie peut libérer ces germes dans le sang. Bien que n'ayant pas été piqués par un moustique, nous ferons le palu. Nous avons constaté qu'il y a 15 à 20 % de ces cas chaque année. C'est pourquoi, nous conseillons au futur pèlerin un médicament qu'il prend à l'approche du départ. C'est une boîte de 28 comprimés. Il en prend un chaque jour pour prévenir le palu.
Nous installons, à chaque étape du Hadj, une véritable infirmerie pour des consultations et des hospitalisations ouvertes 24H/24.
Quelles sont les maladies les plus fréquentes en Arabie Saoudite ?
Déjà à Médine, le climat est tel qu'aucun pèlerin ne part de cette ville sans avoir un petit rhume. Au-delà, il y a ce que nous appelons « les algidiffuses », consécutives aux multiples promenades ou suite aux quarante prières à Médine, dans la mosquée du Prophète Mohamed.
Ce sont donc des courbatures ?
C'est un peu cela. Même les diabétiques et les hypertendus ne nous posent pas autant de problèmes. Les diarrhées sont aussi fréquentes le jour ou le lendemain de la fête de Tabaski. Je voudrais dire à nos parents qu'au-delà même du voyage à La Mecque, il est bon d'avoir l'habitude de se faire vacciner. Parce qu'il s'agit souvent de prévenir des maladies plutôt que de les guérir.