Article
Après la caricature du prophète, musulmans et chrétiens définissent un code de conduite
- Titre
- Après la caricature du prophète, musulmans et chrétiens définissent un code de conduite
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Anzoumana Cissé
- Editeur
-
Le Patriote
- Date
- 6 juillet 2006
- DescriptionAI
- Une table ronde organisée par la Mission islamique Ahmadiyya a réuni diverses confessions religieuses ivoiriennes et ONG pour discuter de la problématique de la caricature en milieu religieux, suite à des publications offensantes envers le prophète Mohammad. Les participants ont souligné l'importance pour les musulmans d'adopter une attitude non-violente face aux provocations, tout en appelant les autorités publiques à garantir le respect des religions. La discussion a mis en avant la nécessité de condamner ces actes, d'éviter les réactions disproportionnées et de promouvoir le dialogue interreligieux pour prévenir de futures offenses.
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0011285
- contenu
-
«Problématique de la caricature en milieu religieux». C'est le thème de la table ronde, organisée hier mardi 4 juillet par la Mission islamique Ahmadiyya à l'hôtel du district du Plateau.
Cette rencontre qui a réuni toutes les confessions religieuses ivoiriennes et organisations non gouvernementales intervient quelques mois, après la caricature du prophète Mohammad parue dans un journal Danois, «Jyllands-poster». Selon le chef de la Mission Ahmadiyya de Côte d'Ivoire, Abdul Rashid Anwar, ce n'est pas la première fois que le prophète est attaqué. Il a indiqué que récemment Salman Ruchidi dans son livre les «versets sataniques» a blessé l'amour propre des musulmans. Face à toutes ces attaques répétées à l'encontre du prophète de l'Islam, l'Amir de la Jam'at islamique Ahmadiyya, a relevé que le musulman doit avoir un comportement dépourvu de toute violence.
Il a étayé ses propos par le verset 187 du chapitre III du Saint Coran. «Et vous entendrez sûrement beaucoup de choses bles santes de la bouche de ceux à qui, le livre a été révélé avant vous, et de ceux qui associent des égaux à Allah. Mais si vous êtes endurants et agissez avec droiture, c'est là une question qui demande une forte volonté". Abdul Rashid, a dit également que le Saint Coran recommande qu'il faille quitter les lieux où l'on se moque de l'enseignement de l'Islam. «( ) Alors tuer, blesser quelqu'un détruire ou brûler la maison de quelqu'un parce qu'il se serait moqué de l'enseignement de l'islam n'est nulle part cautionné par l'Islam.
Mais l'Islam exige de quitter absolument de tels lieux où l'on perpètre des actes pareils», a-t-il fait remarquer. Les leaders religieux chrétiens ont pour leur part signifié que Jésus a aussi fait l'objet d'attaque. Et qu'il faut condamner ce genre de situation. Le professeur Sinsin Bayo de l'Université catholique a suggéré que les pouvoirs publics veillent au respect des religions. «La religion est le lieu le plus explosif dans la société dont le feu est difficile à éteindre», a-t-il lancé. S'inscrivant dans la même logique, le président de l'Eglise Evangélique du Réveil en Côte d'Ivoire, Pasteur Kpan René, a affirmé que ces caricatures blessent profondément la conscience des religieux. Et qu'il faut prendre des décisions vigoureuses, afin que de tels actes ne se reproduisent plus.
Quant à l'Islamologue, Mamadou Méité, il a préconisé le rapprochement des leaders religieux, le développement de l'esprit discursif et la canalisation de la notion de liberté. Le président de la Ligue ivoirienne des droits de l'Homme, Patrick Gouan, a proposé qu'il faille éviter les réactions «inappropriées et disproportionnées», et les attitudes à faire reculer la morale.