Article
Imam Koné Ibrahima (pca) : "La POECI veut contribuer à un scrutin apaisé par l'observation PVT"
- Titre
- Imam Koné Ibrahima (pca) : "La POECI veut contribuer à un scrutin apaisé par l'observation PVT"
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Y. Sangaré
- Editeur
-
Le Patriote
- Date
- 12 décembre 2016
- DescriptionAI
- La Plateforme de la Société civile pour l'observation des élections en Côte d'Ivoire (POECI) observera les élections législatives du 18 décembre 2016 en utilisant un système de comptage rapide des voix (PVT). Ce dispositif, déployant 1444 observateurs (dont 48% de femmes) à l'échelle nationale et dans des zones spécifiques à risque (Koumassi, Man, Bongouanou), vise à garantir un scrutin apaisé et des résultats fiables. Soutenue par le NDI et l'USAID, la POECI communiquera sur le déroulement du vote et, après la proclamation officielle, sur les tendances des résultats dans les circonscriptions ciblées, encourageant la paix et la participation citoyenne.
- Sujet
- Référendum constitutionnel ivoirien de 2016
- Commission Électorale Indépendante
- Élections législatives ivoiriennes de 2016
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0011250
- contenu
-
Comme à la présidentielle 2015, la Plateforme de la Société civile pour l'observation des élections en Côte d'Ivoire (POECI) va suivre attentivement les élections législatives du 18 décembre prochain, avec un système de comptage rapide des voix. Dans cet entretien, son PCA, l'Imam Koné Ibrahima, présente le schéma mis en place par sa structure pour garantir un scrutin apaisé.
Contrairement au référendum où vous avez fait une observation classique, vous avez opté pour les législatives du 18 décembre prochain, pour le PVT. Pourquoi ce choix ?
Au moment où la POECI élaborait son plan d'action d'observation des élections fin 2014, le référendum n'était pas dans l'agenda électoral. Cependant, pour le référendum nous avons déployé 136 observateurs et observatrices qui ont observé le déroulement du scrutin référendaire du 30 octobre dans 271 bureaux de vote. Pour les élections législatives, effectivement, avec l'appui technique du National Democratic Institute (NDI) et le soutien financier de l'Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID), la POECI pourra réaliser 5 PVT-Comptage rapide des votes : un au plan national portant sur le déroulement des élections et 4 PVT spécifiques sur les résultats dans les communes de Koumassi et de Man et dans la sous-préfecture et la commune de Bongouanou. Je voudrais rappeler que la POECI a déjà une expérience du PVT qu'elle a réalisée avec succès à l'occasion de l'élection du Président de la République en octobre 2015, faisant ainsi de la Côte d'Ivoire, le premier pays francophone à réaliser cet exploit avec près de 40% de femmes comme observatrices.
Concrètement, comment cela va-t-il se faire ?
Le jour des élections législatives, les citoyens et citoyennes, femmes, jeunes, hommes, adultes recrutés et formés par la POECI vont se rendre dans des bureaux de votes échantillonnés pour observer les élections. La POECI va déployer pour le PVT national 999 observateurs et observatrices rigoureusement formés pour observer le déroulement du vote dans un échantillon aléatoire et représentatif des bureaux de vote à travers le pays - dans chaque district, région et département. A ceux-là seront ajoutés 445 observateurs et observatrices déployés dans un échantillon représentatif des bureaux de vote de la commune de Koumassi et dans tous les bureaux de vote de la commune de Man et la sous-préfecture et la commune de Bongouanou.
Au niveau national, les observateurs et observatrices seront déployés dans des bureaux de vote de 107 départements, les 13 communes du district d'Abidjan et le district de Yamoussoukro. Les observatrices et observateurs suivront de près le déroulement du vote et écriront leurs observations sur des grilles d'observations préétablies. Ils transmettront leurs conclusions, y compris le décompte du vote pour les bureaux indiqués par les 4 PVTs spécifiques, par le biais des SMS à une base de données centralisée à Abidjan pour analyse et traitement rapide par des statisticiens et des informaticiens professionnels. La POECI aura également un quartier général dans un hôtel de la place à Abidjan ou toutes ces informations seront traitées.
Qu'est-ce qui justifie le choix de ces zones pour le PVT?
En Côte d'Ivoire, depuis un certain temps, élection rime avec violence. Il y a eu toujours des choses dans les zones que nous avons choisies. A Koumassi par exemple, en 2011, on a dû reprendre les élections parce qu'il y a eu des bagarres. Des loubards se sont affrontés, de part et d'autre. A Man et à Bongouanou, il y a eu également des affrontements. C'est pourquoi nous avons choisi ces zones où notre travail sera très rigoureux afin d'y obtenir des résultats fiables.
Vous parliez tantôt d'observateurs et observatrices, quel est le taux des femmes qui sont engagées dans l'observation citoyenne de ces élections législatives?
Cette année, les femmes ont montré un réel intérêt à participer à l'observation citoyenne des élections. Sur les 1.444 observateurs, 48% sont des femmes. C'est un réel motif de satisfaction pour la POECI qui fait de la participation des femmes, une priorité.
Ce scrutin va se dérouler dans un contexte moins tranquille que celui du référendum, notamment avec les rivalités qu'on constate déjà entre les candidats, même ceux issus de la même obédience politique. Allez-vous donner les tendances des résultats, pour éviter qu'ils soient manipulés au cas où certains candidats l'envisageraient ?
L'observation par le PVT permettra à la POECI de se prononcer sur le taux de participation des électeurs et électrices au niveau national et de dégager, de manière indépendante, des tendances des résultats conformément à la volonté des électeurs et électrices dans les circonscriptions de Koumassi commune, Bongouanou commune et sous-préfecture et Man commune, seulement après la proclamation des résultats par la Commission Electorale Indépendante (CEI). Vous comprenez que nous ne saurions vous donner des tendances au niveau national concernant les résultats. Par contre, sur le déroulement du processus de vote, nous allons pouvoir communiquer là-dessus dès le lendemain du scrutin.
On sait que le PVT nécessite beaucoup d'argent. Combien vont coûter ces 5 PVT ?
Effectivement, le PVT reste une opé- ration coûteuse, mais avec l'appui technique et le soutien financier de nos partenaires du NDI et de l'USAID, la POECI pourra réaliser ces 5 PVT. Nous envisageons des coûts de plus de 300 millions de francs CFA.
La campagne, on l'imagine, va être très âpre. Quels conseils avezvous à donner à la fois aux candidats et aux électeurs ?
La POECI voudrait encourager les différents acteurs, notamment les candidats à garantir les conditions pour des législatives apaisées. Les élections doivent rester un jeu où le vaincu félicite le vainqueur et se prépare pour les prochaines échéances. Il faut que les candidats fassent très attention à leur langage lors des meetings, qu'ils évitent des propos qui peuvent choquer les autres, qu'ils incitent leurs militants à se calmer et faire cette campagne dans la paix et dans la discipline. Qu'ils exhortent leurs électeurs à aller voter dans la paix et à attendre dans la tranquillité le verdict des urnes. Pour sa part, la POECI, organisation indépendante et autonome, veut à travers cette observation rassurer les différents acteurs politiques et les citoyens, qu'elle suivra le processus de bout en bout afin de contribuer à cet environnement apaisé. La POECI invite aussi tous les électrices et électeurs du pays à une participation massive et à s'engager pour des élections apaisées.
YS