Article
Tabaski 2004 : "Le mouton ne coûtera pas plus de 70.000 cfa", rassurent les responsables de la filière bétail
- Titre
- Tabaski 2004 : "Le mouton ne coûtera pas plus de 70.000 cfa", rassurent les responsables de la filière bétail
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Stanislas Djama
- Editeur
-
Le Patriote
- Date
- 12 janvier 2004
- DescriptionAI
- Les responsables de la filière bétail-viande en Côte d'Ivoire sont optimistes quant à la baisse des prix des moutons et boeufs pour la Tabaski 2004, contrairement à l'année précédente. Cette confiance résulte de la réouverture du couloir économique habituel via Ouangolo et d'une réduction drastique des coûts de transport et taxes, passés de plus de 2 millions à 265 000 FCFA par camion, suite à des négociations avec le MPCI. Ils prévoient des prix maximum de 70 000 FCFA pour les moutons et 200 000-250 000 FCFA pour les gros boeufs, assurant ainsi un approvisionnement suffisant et abordable.
- Langue
- Français
- Contributeur
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Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0011186
- contenu
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Les responsables de la filière du bétail et de la viande sont optimistes. Cette année, pensent-ils, les prix des moutons et des boeufs ne seront pas exorbitants comme ils l'ont été l'année dernière.
Afin d'en rassurer les populations en général et les Musulmans en particulier à l'approche de la Tabaski 2004, ils ont organisé à l'attention de la presse un voyage, sur «la route du bétail». L'objectif est de démontrer pourquoi les prix devraient être moins hostiles. A Ouangolo, «Port sec», du Nord de la Côte d'Ivoire, le Délégué des Savanes de la filière bétail-viande Sawadogo Issaka qui a reçu les journalistes a confié que plusieurs facteurs concrets justifient la sérénité des commerçants. «Les gens se sont bien organisés du côté des forces nouvelles pour faciliter le trafic», soutient Sawadogo. L'année dernière, avec le déclenchement de la rébellion armée, explique -t-il, tous les opérateurs ont préféré effectuer le transit par Ghana. «Nous nous sommes retrouvés avec un coût total du transport des taxes et droits de douane de plus de deux millions 200 mille Fcfa. Conséquence : le boeuf se vendait sur le marché d'Abidjan entre 250.000 F et 350.000 Fcfa. Le prix du mouton a flambé jusqu'à 200 mille Fcfa environ», rappelle -t-il. Selon lui, c'est après plusieurs réunions que la filière a décidé de venir négocier avec le MPCI pour obtenir la possibilité de regagner Abidjan par la voie habituelle. Le couloir économique est mis en place. Le Parc à Bétail du Quartier RAN de Ouangolo que nous avons visité a été mis à contribution. Sa capacité d'accueil est de plus de 400 boeufs en transit. Le bétail venu des pays Sahélien y effectue un séjour de deux à trois jours maximum. Avant d'être chargé dans des camions ou le train pour regagner Abidjan. «Les charges ont nettement baissé», se réjouissent les opérateurs de la filière. Car de Ouangolo à Djébonoua, en zone des forces nouvelles, le MPCI prélève 15.000 Fcfa pour le laisser-passer du transporteur et 50.000 Fcfa pour celui du commerçant et ses marchandises. Soit 65.000 Fcfa au total. «Une fois cette somme payée à l'entrée, des éléments du MPCI assurent l'escorte de chaque camion jusqu'à Bouaké. En route, plus personne ne nous prend 5 Fcfa», précise Coulibaly Daouda agent de contrôle de la filière. Dans la zone gouvernementale explique Cissé Brahima vice-Président national du réseau chargé de la fluidité, de N'Gatakro à l'Abattoir de Port Bouët (Abidjan) le Centre opérationnel inter-armée (COIA) prélève au total environ 200.000 Fcfa par camion. 80.000 Fcfa pour les opérations de l'escorte, 40.000 environ pour la douane selon la nature des marchandises et le reste pour les frais des différents agents mobilisés. «Au total, il faut 265 mille Fcfa contre deux millions l'an dernier, c'est nettement mieux», commente Sawadogo Issaka. Qui pense plutôt que c'est le train qui se fait trop cher en proposant 400.000 Fcfa pour un seul wagon, contenant 40 boeufs. Alors que avant la crise, le wagon chargé coûtait 210.000 Fcfa. Il a plaidé pour que la SITARAIL baisse ses coûts. «Nous avons mis en place une organisation solide. Les parcs de Port-Bouët seront convenablement fournis. Le mouton quel que soit son poids ne coûtera pas plus de 70.000 Fcfa. Le boeuf sera accessible aussi. On devra pouvoir obtenir les plus gros, entre 200 et 250 mille Fcfa», ont espéré Cissé Sawadogo les deux responsables de la filière respectivement en zone gouvernementale et celle des forces nouvelles. Selon eux, du 16 juillet 2003 au 31 décembre 2003, 20.510 têtes de boeufs ont été écoulées sur Abidjan en provenance de Ouangolo (Production locale). 20.000 têtes en provenance des pays Sahéliens (Mali, Burkina, Niger) sont également rentrées à Abidjan d'octobre à décembre 2003.
«Pour les moutons, les chiffres ne sont pas encore disponibles, car, les commerçants commenceront à converger vers Abidjan avec les moutons à dix jours de la fête. Ainsi, cela leur évite les trop fortes charges liées à la nourriture et l'engraissage des bêtes. D'ores et déjà, nous sommes sûrs que le mouton se paiera à bon prix», rassurent-ils.