Article
Montée de la violence au second tour de la présidentielle : les guides religieux dénoncent les attaques entre les deux candidats
- Titre
- Montée de la violence au second tour de la présidentielle : les guides religieux dénoncent les attaques entre les deux candidats
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Hervé Makré
- Editeur
-
Le Jour Plus
- Date
- 23 novembre 2010
- DescriptionAI
- Le second tour de la présidentielle est marqué par une recrudescence de la violence et des affrontements entre militants. Le Collectif des religieux pour des élections apaisées dénonce fermement cette situation, appelant les deux camps à une campagne sereine et pacifique. Ils condamnent les messages haineux, les rappels d'atrocités passées et exhortent les jeunes à la retenue, invitant la population à prier pour un scrutin apaisé.
- pages
- 6
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0011123
- contenu
-
Montée de la violence au second tour de la présidentielle
Les guides religieux dénoncent les attaques entre les deux candidats
La résurgence de la violence dans la campagne au second tour de la présidentielle a conduit le collectif des religieux pour des élections apaisées à interpeller, hier les deux camps engagés dans la course au fauteuil.
« Que les deux candidats nous offrent une campagne qui nous permette d'aller aux élections en toute quiétude », a lancé hier, depuis la Primature, le Collectif des religieux pour des élections apaisées. Ceci, après la montée du ton dans la campagne présidentielle. Occasionnant même des affrontements entre les militants des deux bords. Ceux de La majorité présidentielle et ceux du Rassemblement des houphouëtistes. D'une même voix, les guides religieux, en l'occurrence, l'Archevêque d'Abidjan, Mgr Jean Pierre Kutuwa, le président du Conseil supérieur des imams en Côte d'Ivoire, Cheick Boakary Fofana, le président du Forum des confessions religieuses, pasteur Ediémou Blin Jacob de l'Eglise du christianisme céleste de Côte d'Ivoire, et le président du Haut conseil de l'imamat et Ouléma de Côte d'Ivoire, l'imam Daouda Koné Cheik Ouakil Tamshir, ont dénoncé « l'esprit » de violence qui germe au sein des deux blocs.
Aussi, indiquent-ils que « l'élection présidentielle n'est pas et ne sera jamais la consécration d'une religion, d'une ethnie, d'une région. Ce à quoi aspire la Côte d'Ivoire à l'issue des élections c'est d'avoir un président au-dessus des clans, des tribus, de la religion, un président capable de conduire le pays vers un épanouissement total ». Les guides n'ont passé sous silence la diffusion à profusion de messages électroniques et « sms », tendancieux à relents vindicatifs et générateurs de violence qui, si l'on n'y prend garde, risquent de faire imploser la paix précaire. « Nous sommes encore à nous interroger sur les intentions réelles, de même que les motivations profondes de ceux qui produisent, distribuent, vendent et projettent des films relatant les atrocités du passé, au moment où, les blessures tendent à cicatriser et que la paix point à l'horizon », se sont interrogés les guides religieux.
Et de poursuivre: « Qu'avons-nous à ramer à contre courant en tenant des propos à caractère ethnocentrique, tribaliste, régionaliste et même religieux dans le débat politique » ? Fort de la situation précaire, Mgr Jean Pierre Kutuwa et ses coreligionnaires invitent à l'apaisement dans les deux écuries. « Nous demandons aux jeunes qui se sont laissés aller à des actes de violence de quitter véritablement ce terrain qui ne peut que créer un cercle vicieux. Le monde entier qui nous attendait sur le terrain de la violence a été surpris en allant voter massivement dans le calme et la sérénité lors du premier tour de la présidentielle. Aussi, les guides religieux appellent-ils les Ivoiriens « à se mettre » au-dessus des débats de bas étages. Et d'inviter les populations à un jeûne et prière jusqu'au 26 prochain pour un scrutin apaisé le 28 novembre prochain.
Les guides religieux appellent au calme
HERVÉ MAKRÉ