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Identification / Imam Bredji : "La CEI a exclu des milliers d'Ivoiriens à la MACA"
- Titre
- Identification / Imam Bredji : "La CEI a exclu des milliers d'Ivoiriens à la MACA"
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Hervé Makré
- Editeur
-
Le Jour Plus
- Date
- 29 mai 2009
- DescriptionAI
- Lors des journées de consensus national, l'Imam Bredji de la mosquée de la MACA a dénoncé l'exclusion des prisonniers du processus d'identification en Côte d'Ivoire. Il a exhorté la Commission Électorale Indépendante (CEI) à mettre en place un mécanisme pour identifier ces citoyens, arguant de leur droit civique et de la nécessité d'une carte d'identité pour leur réinsertion sociale. Cette préoccupation majeure, partagée par les défenseurs des droits humains, a été soulevée dans le cadre des débats sur la cohésion et l'intégration nationale.
- pages
- 3
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
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Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0011058
- contenu
-
Identification / Imam Bredji:
**« La CEI a exclu des milliers d'Ivoiriens à la MACA »**
Les résolutions qui feront office du nouveau contrat social de la nation ivoirienne après les assises des journées de consensus national seront connues, aujourd'hui. Lors des débats, d'hier, l'Imam Bredji de la mosquée de la Maison d'Arrêt et de Correction d'Abidjan a dénoncé, l'exclusion des prisonniers de l'identification.
Les défenseurs des droits humains ont, au cours des débats des journées de consensus soulevé la question de réintégration des prisonniers au sein de la société (dont ils se sont exclus). « On les appelle les oubliés de la société. Car, la prison est appelée le cimetière des vivants. Ce sont des Ivoiriens. Ce sont des citoyens. Ils n'ont pas tous perdu leurs droits civiques et leur droit de vote. A l'heure où nous parlons à ses assises nationales, ils ne sont pas encore enrôlés. L'opération d'identification ne les concerne-t-il pas ? Et pourtant, l'on dit qu'il faut enrôler tous les Ivoiriens », a soutenu, devant près de 400 participants aux assises, l'Imam Bredji de la mosquée de la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca). Selon le religieux (dont les positions ont été partagées par l'auditoire), la société fait du prisonnier, « un irrécupérable dès lors qu'il sort des préoccupations de l'Etat ». Ce qu'il trouve grave, pour la cohésion nationale. « Ils ont encore le droit de participer dans le devenir de la nation. J'invite donc la Commission électorale indépendante, à mettre en place un mécanisme ou un système, pour l'identification de ces Ivoiriens qui sont dans les prisons. Certains pourront recouvrer la liberté avant même les élections prochaines. Toutefois, si ce n'est pas pour le vote, il faut les identifier pour leur permettre d'avoir leur carte nationale d'identité. Cela pour ne pas qu'à leur sortie, ils ne soient exclus de la société. En ne le faisant pas, on ne leur permet pas d'avoir une ouverture d'insertion sociale », a-t-il plaidé.
Il ajoute : « Nous pensons que le prisonnier, c'est l'autre. Pourtant, tout citoyen est un prisonnier potentiel. Tant que nous ignorons demain. On ne sait pas comment on se retrouve là-bas. Il y a des gens qui ont commis des fautes. Mais, tout le monde n'est pas fautif, là-bas. Et ceux-là, il faut parler d'eux. Parce que ce sont des humains sans voix. Qui n'ont pas l'occasion d'être dans ces grandes assises qui parlent de l'avenir de leur nation. Nous sommes obligés de ressortir leurs préoccupations », a-t-il indiqué.
Selon Me Hervé Gouaméné de l'APDH, la société civile ivoirienne, 'doit tout mettre en œuvre pour que ces décisions historiques ne connaissent pas le même sort que celles du Forum réconciliation nationale de 2001, qui ont débouché sur la crise de septembre 2002 ».
La question d'une politique dynamique d'intégration sociale réelle, au sein de l'Etat, l'équité du genre, la culture ivoirienne face à la mondialisation ont dominé les débats lors des journées du consensus national, d'hier.
Débats au cours desquels les acteurs politiques ivoiriens ont été invités « à éviter d'être des albatros politique. Ils devront descendre dans le peuple pour appréhender le vécu quotidien et l'interpénétration socioculturelle », selon quelques suggestions de l'atelier portant sur l'intégration.
Les résolutions définissant le cadre du nouveau contrat social, pour la renaissance de la Côte d'Ivoire, seront rendues public dans l'après-midi.
Jalel Chelba (Commission de l'Union Africaine, chef de la société civile, Tunisiens) : « L'Afrique est aux Côtés de la Côte d'Ivoire »
« C'est une bonne initiative qu'il fallait encourager. C'est pourquoi la Commission de l'Union Africaine, chargée de la société civile, que je préside s'est déplacée pour y participer. L'UA n'a pas qu'en charge les Etats, mais elle s'occupe également des préoccupations des populations. A travers le continent. Il est important d'encourager toutes les initiatives qui mettent en valeur la contribution de la société civile pour la promotion la paix, la démocratie, de la tolérance et du consensus au sein de nos nations. Je pense que la société civile ivoirienne fait partie de la grande société Africaine. Et la population attend beaucoup de cette société civile. Parce qu'elle doit être conscient des problèmes et défis du continent qu'elle doit porter. Les défis des nationaux et du continent. C'est pourquoi, elle doit porter le drapeau et soulever les défis majeurs du continent pour le bien-être des nations. »
HERVÉ MAKRÉ