Article
Maouloud 2010 : les musulmans revisitent la vie du Prophète
- Titre
- Maouloud 2010 : les musulmans revisitent la vie du Prophète
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Abou Traoré
- Editeur
-
Le Jour Plus
- Date
- 26 février 2010
- DescriptionAI
- La célébration du Maouloud en 2010, marquant l'anniversaire de la naissance du Prophète Muhammad, est présentée comme un "Jour de Dieu" majeur pour les musulmans. Elle donne lieu à de vastes mobilisations, des veillées de prières et des événements culturels visant à honorer la vie et les enseignements du Prophète. Toutefois, des divergences existent quant à sa pratique : certains prônent une célébration plus spirituelle, tandis que d'autres, comme l'Association Al Mouwahhidoun, la rejettent catégoriquement comme une innovation religieuse (bid'ah) sans fondement coranique ou prophétique.
- pages
- 6
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
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Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0011007
- contenu
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Maouloud 2010
**Les musulmans revisitent la vie du Prophète**
La communauté musulmane célèbre dans la nuit de jeudi à vendredi l’anniversaire de la naissance du Prophète Mouhammad. A travers les dix régions du pays, la mobilisation est de taille. Des convois sont organisés depuis la basse-côte en direction des villes et villages du Nord, voire des pays sahéliens pour passer ce plus grand “Jour de Dieu”.
La commémoration de la naissance du Prophète (PSL) qui est le modèle parfait en matière de vertu et de piété, de justice et de bonté, est sans conteste l’un des plus grands, sinon le plus grand “Jour de Dieu” dont il faut se réjouir et la célébrer dans la joie et la ferveur pour magnifier Allah.
En reconnaissance des immenses bienfaits dont Il a comblé l’humanité du fait de cet avènement. En vérité, rappeler ce “Jour de Dieu” est une opportunité certaine pour sortir de l’ignorance et bénéficier davantage de bienfaits, comme le suggère le Coran : Nous avons certes, envoyé Moïse avec Nos miracles [en lui disant] : « Fais sortir ton peuple des ténèbres vers la lumière, et rappelle-leur les “Jours d’Allah” ». [Ses bienfaits]. Dans tout cela il y a des signes pour tout homme plein d’endurance et de reconnaissance. (...) Et lorsque votre Seigneur proclama : « Si vous êtes reconnaissants, très certainement J’augmenterai [Mes bienfaits] pour vous. Mais si vous êtes ingrats, Mon châtiment sera terrible ». (14. Abraham : 5 – Ibrahim).
Au regard de cela, le Maouloud est un jour très important pour le fidèle musulman. Ainsi, la nuit du jeudi à vendredi est par excellence le moment de recueillement et de prières autour de la vie du Prophète. Dans les mosquées et espaces publics aménagés à cet effet, les fidèles veilleront pour magnifier celui que Dieu a envoyé à tout l’univers en guise de miséricorde” (S21, V107). En outre, le Maouloud est également l’occasion de susciter un véritable dialogue intra islamique et inter-religieux vers un espace humain plus large, et de faire reculer les superstitions, sources de malentendus qui conduisent parfois à l’incohérence des différents courants. Depuis une semaine, des convois quittent la basse-côte en direction du Nord, car de nombreux fidèles ont décidés d’aller célébrer cet anniversaire au sein de leur famille biologique. D’autres traversent les frontières ivoiriennes pour aller écouter les prêches des grands maîtres du Sénégal, Mali et Burkina Faso. A l’image de la Communauté musulmane des Soufis qui a organisé des convois sur le Mali où elle organise des prêches largement médiatisées, une semaine culturelle et sportive dans le but de mieux élever le niveau et la compréhension des valeurs les plus profondes du soufisme dans la religion musulmane. Des matches de football, des sketches et kermesses pour les enfants, des conférences débats sur des thèmes variés, des expositions d’articles soufis, une semaine culturelle accompagnée de champs et des cantiques soufis meublent cette rencontre.
**DÉVIATIONS**
S’il y a actuellement un très large consensus sur la légitimité de la commémoration de la naissance du Prophète (PSL), il n’en est plus de même sur la manière dont elle est conçue et organisée, du fait de certaines dérives. Ainsi, quelques avant-gardistes s’élèvent de plus en plus pour appeler à célébrer le Maouloud autrement, tout en restant fidèles à l’esprit du saint Coran. Le Maouloud en effet est l’occasion pour de nombreuses personnes d’avoir des comportements qui souvent n’entrent pas dans la droite ligne des enseignements du prophète. Comme le précisent certains guides religieux. Pour qui, la prière sur le Prophète (PSL) (salâtou ‘alâ nabi) est une injonction divine ; dès lors, l’honorer et l’assister dans la vulgarisation de son message, pour que la Charia s’implante davantage et se pérennise devient une exigence pour tous les musulmans. C’est, à l’évidence, la forme la plus cohérente et la plus appropriée pour combattre dans le chemin de Dieu. La Salâtou’l fâtiha - la “mère des salâtou ‘alâ nabi” - est un appel de la bénédiction de Dieu sur le Prophète (PSL) – celui qui a ouvert la miséricorde divine et par l’entremise de qui tout a été créé ; celui qui a clos la prophétie, qui constitue le guide éternel du droit chemin et le “défenseur de la Vérité par la Vérité” - . « Cette prière s’adresse aussi à la famille du Prophète (PSL) et à ses nobles compagnons. Et ce qui fait véritablement l’originalité et la force de la salâtou’l fâtiha, c’est le fait qu’on y implore Dieu d’élever cette prière à la dimension véritable du Prophète (PSL) que Lui seul (Dieu) connaît », indiquent des guides spirituels.
Si la célébration du Maouloud est une pratique quasiment universelle, certaines associations, telles que l’Association Al Mouwahhidoun, sont contre cette pratique. « C’est une pratique qui est devenue courante dans la communauté musulmane. Cependant, elle n’a aucun fondement ni dans le coran ni dans la tradition du Prophète Mohamed (paix sur Lui). C’est une imitation de la Noël que les chrétiens célèbrent. Cette fête a été instituée en 362 de l’ère musulmane au Caire en Egypte. Cela fait 352 ans après sa mort qu’elle a été instituée. Or bien avant sa mort, Dieu a dit au Prophète que la religion est parachevée. Et les deux fêtes annuelles reconnues dans l’Islam, sont la fête du sacrifice appelée, Tabaski et la fête de fin de Ramadan. Cette troisième fête devient donc ce que l’on appelle en Islam, une innovation religieuse. Alors que toute innovation en matière de culte et de croyance est formellement interdite par le Prophète. Nous attirons l’attention de nos frères afin qu’ils renoncent à cette pratique qui ne les rapproche pas de Dieu. C’est une désobéissance à Allah », persiste et signe l’Amir Alipha Mohamed Diomandé, professeur de philosophie et responsable de cette organisation.
ABOU TRAORÉ