Article
El Hadj Seidou Coulibaly, président national de la Fédération nationale des parents d'élèves et d'étudiants des établissements d'enseignements confessionnels islamiques de Côte d'Ivoire...
- Titre
- El Hadj Seidou Coulibaly, président national de la Fédération nationale des parents d'élèves et d'étudiants des établissements d'enseignements confessionnels islamiques de Côte d'Ivoire...
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Abou Traoré
- Editeur
-
Le Jour Plus
- Date
- 1 juin 2010
- DescriptionAI
- El Hadj Seidou Coulibaly, président de la FENAPEECI, dénonce une campagne de désinformation et la marginalisation historique de l'enseignement islamique en Côte d'Ivoire, qu'il attribue notamment à l'époque coloniale. La fédération, fondée en 2003, œuvre à soutenir les enseignants et à améliorer la qualité des écoles confessionnelles islamiques, en collaborant avec l'OEECI pour réformer les programmes et les infrastructures. L'objectif est de développer de grandes écoles et universités islamiques, tout en défendant les droits des élèves musulmans qui seraient lésés, et en appelant à l'investissement des nantis dans ce secteur.
- pages
- 7
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
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Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0010986
- contenu
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El Hadj Seidou Coulibaly, président national de la Fédération nationale des parents d'élèves et d'étudiants des établissements d'enseignements confessionnels islamiques de Côte d'Ivoire
« L'enseignement islamique est victime d'une campagne de désinformation »
Engagée depuis quelques années dans l'éducation des enfants, la Fédération nationale des parents d'élèves et d'étudiants des établissements d'enseignements confessionnels islamiques de Côte d'Ivoire est devenue un acteur clé dans la nouvelle vision du système éducatif islamique. Dans cet entretien son président El Hadj Seidou Coulibaly, donne quelques précisions.
Pourquoi une fédération nationale des parents d'élèves et d'étudiants des établissements d'enseignements confessionnels islamiques de Côte d'Ivoire ?
La FENAPEECI a vu le jour le 23 septembre 2003 à la Bourse du travail de Treichville à la suite d'un congrès constitutif. L'objectif de la FENAPEECI est de venir en appoint aux efforts fournis par les enseignants des écoles dites medersa. Ces enseignants qui sont allés étudier dans les pays arabes et qui sont revenus avec un bagage intellectuel soutenu, des enseignants qui ont créé des écoles auxquelles nous les parents d'élèves avions fait confiance. Nous avons donc trouvé opportun de nous organiser en fédération pour soutenir leurs efforts afin qu'ils puissent véritablement s'occuper de nos enfants qui sont aussi des fils de ce pays, qui ont des droits et des devoirs.
Pourquoi le système éducatif des écoles confessionnelles islamiques n'arrive-t-il pas à faire un véritable décollage à l'instar des écoles confessionnelles chrétiennes ?
Il faut dire malheureusement que ce type d'école a été marginalisé dans sa forme. Quand nous faisons un recul, nous constatons que le colon et la colonisation ont été pour quelque chose. Lorsque le colon venait en Afrique, il avait une idée dans la tête. Et pour imposer cette idée, le colon avait dans la main droite sa politique et dans la main gauche sa religion. Quand il est arrivé chez nous en Côte d'Ivoire, le colon s'est rendu compte qu'il y avait déjà une éducation en place. Souvenez-vous que la mosquée de Kong date de plus de sept cents ans. Ce qui veut dire que l'école islamique existe en Côte d'Ivoire il y a très longtemps. Constatant cela le colon a procédé à une désinformation. Une campagne de désinformation qui a fait de l'école islamique une école sans profil, sans avenir. Cela a emmené les parents à se désintéresser de l'enseignement islamique. Malheureusement, après le départ des colons, les héritiers de l'administration n'ont pas pu faire la part des choses. C'est pourquoi nous pensons que l'école islamique n'est pas un système éducatif qui emmène les enfants dans la rue. Les meilleurs médecins au monde sont des intellectuels qui ont fait leurs études dans les pays arabes. Nous pensons donc sincèrement que nous pouvons emmener les uns et les autres à comprendre que l'éducation peut se faire en arabe au même titre que le français.
Que fait la FENAPEECI pour un meilleur rendement du système éducatif islamique ?
Au lendemain de notre choix à la tête de cette fédération nous avons fait la priorité de nos actions la coopération et la collaboration avec ceux qui ont la charge d'éduquer nos enfants dont l'Organisation des Etablissements d'Enseignement Confessionnel Islamique (l'OEECI). Nous les avons approchés et depuis lors nous sommes toujours à leur côté jusqu'à preuve du contraire. Parce que nous estimons que jusqu'à présent l'OEECI est en train de faire de très bonnes choses pour l'éducation islamique. D'ailleurs la semaine dernière ils ont bouclé un séminaire sur la reforme du programme d'enseignement. Nous sommes donc partout où il est question de débattre de l'éducation de nos enfants. Une chose est de faire des réformes dans le programme, une autre est aussi de penser au cadre qui accueille vos enfants. Vous savez à chaque chose il faut quand même un début. Nous considérons qu'aujourd'hui n'est pas comme hier. C'est l'un des points essentiels de notre combat. Nous emmenons l'OEECI à faire en sorte que celui qui crée une école, crée un cycle primaire ou secondaire normal. Nous insistons sur la formation que reçoivent nos enfants d'où la qualité des enseignants, de l'enseignement et de l'environnement. Nous savons que l'OEECI est consciente de son rôle. Nous pensons que dans cinq ou dix ans, nous aurons de très grandes écoles islamiques en Côte d'Ivoire. Mais déjà nous pouvons nous réjouir avec l'existence de trois universités islamiques.
Ces derniers temps la communauté musulmane a été secouée par des scandales qui ont fait la une de certains journaux. Quelle est votre analyse de ces faits ?
Personnellement c'est avec beaucoup d'amertume que j'ai vécu ces moments. La communauté en a été secouée. Je pense que cela est l'œuvre de Satan. C'est le lieu de lancer un appel aux imams surtout au Cosim afin qu'il organise des prières qui peuvent ramener l'apaisement au sein de notre communauté.
Un appel à l'endroit des parents d'élèves ?
Je voudrais dire à l'ensemble de la communauté musulmane que l'école islamique est un domaine dans lequel on peut bénéficier de deux choses essentielles. C'est un projet lucratif parce que créer une école islamique rentre dans le cadre des écoles privées. La communauté a besoin de beaucoup d'écoles privées pour former de hauts cadres du pays. Je lance un appel aux nantis de s'investir dans ce domaine pour qu'on ait des enfants formés intellectuellement sur tous les plans. Je voudrais aussi dire aux parents de venir au sein de la FENAPEECI. Cette fédération est née depuis 2003, elle travaille pour le bien-être de l'enfant musulman. Nous avons besoin de l'apport de tous pour un meilleur avenir. La porte est ouverte à tous. Le siège de la FENAPEECI est situé à Koumassi. Ensemble nous pourrons revendiquer le droit de l'enfant musulman. Car nous avons constaté qu'en Côte d'Ivoire malheureusement lorsque tu inscris ton enfant dans le système éducatif islamique il est lésé de ses droits d'élève. Il est donc important que tous les parents d'élèves se joignent à nous pour mener ensemble ce noble combat.
Propos recueillis par
ABOU TRAORÉ