Article
Les Associations de jeunesse musulmane à propos du climat socio-politique : "Un autre génocide se prépare contre la communauté musulmane"
- Titre
- Les Associations de jeunesse musulmane à propos du climat socio-politique : "Un autre génocide se prépare contre la communauté musulmane"
- Type
- Article de presse
- Editeur
-
Le Patriote
- Date
- 15 juillet 2002
- DescriptionAI
- La paix sociale en Côte d'Ivoire est gravement perturbée autour de l'organisation des Conseils généraux. La communauté musulmane est la cible de violences croissantes, incluant des agressions physiques, destructions de biens et d'édifices religieux, et même des assassinats, rappelant les événements de 2000. La FESCI est particulièrement pointée du doigt pour ses agressions répétées contre les étudiants musulmans, souvent impunies. Le texte dénonce un amalgame dangereux (RDR=Dioula=Musulmans=Étrangers) et s'inquiète d'un possible génocide. Il appelle les autorités à agir pour mettre fin à ces violences et à l'activisme de la FESCI avant que l'irréparable ne se produise.
- Sujet
- Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d'Ivoire
- Amicale des Anciens de l'AEEMCI
- Collectif des Associations de Jeunesse Musulmane
- Rassemblement des républicains de Côte d'Ivoire
- Émile Boga Doudou
-
Association des Élèves et Étudiants Musulmans de Côte d'Ivoire
-
Association des Jeunes Musulmans de Côte d'Ivoire
- Aboubacar Fofana
- Langue
- Français
- Contributeur
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Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0010795
- contenu
-
Depuis quelques temps, la paix sociale si fragile, connaît des perturbations avec pour point focal l'organisation des Conseils généraux. L'enjeu que constituaient celles-ci a poussé certains états-majors de partis politiques à appeler ouvertement à l'agression physique, voire au meurtre sans que cela n'émeuve nos autorités. Pire encore, le scénario des événement douloureux d'octobre et de décembre 2000 qui ont endeuillé la Côte d'Ivoire toute entière et que l'on tentait d'oublier se profile à l'horizon avec son cortège de menaces, d'agressions, de destructions de biens ainsi que d'édifices religieux et même d'assassinats. Les récents événements de Daloa sont très éloquents. Un autre génocide serait-il en préparation contre la communauté musulmane ? Tout porte à le croire.
Comment en effet comprendre qu'à l'issu des bagarres rangées entre jeunes militants de deux partis politiques, des mosquées sont incendiées, des villages détruits et brûlés, des centaines de personnes chassées de leurs demeures et leurs biens emportés ou saccagés ? Comment interpréter la déclaration du ministre de l'Intérieur qui disait en substance que les Dioula ont tout intérêt à ce que la paix règne car ce sont eux qui résident en ville et qui y possèdent d'importants biens ? Comment ne pas s'inquiéter lorsque après la délivrance du Certificat de nationalité à ADO, l'Imam de la cité universitaire d'Abobo II répondant au nom de Coulibaly Isaac ainsi que deux autres frères de l'AEEMCI soient l'objet de violentes agressions de la FESCI ?
Comment cette inquiétude n'irait-elle pas grandissante lorsque la FESCI, dans la nuit du dimanche 07 juillet dernier fait irruption dans sept (07) chambres d'étudiants musulmans de la cité universitaire dite «cité rouge» après avoir fracassé les portes vers 2 heures du matin pour emporter tous les biens de ces derniers? Plus grave encore, le président national de l'Association des élèves et étudiants musulmans de Côte d'Ivoire (AEEMCI) venu le lendemain s'enquérir des nouvelles de cette infraction a failli y perdre la vie ; lui et le frère Ballo Bamain ont été agressés par des individus armés de barre de fer, de machettes,...Dieu merci qu'ils n'aient pas atteint cet objectif. Ce n'est pas la première fois que les éléments de la FESCI s'illustrent de la sorte. Et malgré les nombreuses plaintes déposées depuis lors, aucune suite n'a été donnée à celles-ci. Si nous n'y prenons garde, tout ceci risque de provoquer une déflagration dont personne ne peut mesurer les conséquences.
En effet, selon les responsables de la FESCI, il n'y a aucune différence entre l'AEEMCI et le RJR. Ceci pour dire que la violence est loin de s'estomper. Ces quelques exemples, loin d'être exhaustifs nous confortent dans notre position à croire que l'assertion (l'amalgame) savamment orchestrée qui veut que : RDR = Dioula = Musulmans = Etrangers entretenue à dessein, demeure plus que toujours une réalité qui continue malheureusement à causer d'énormes dégâts et des nombreuses pertes en vies humaines en toute impunité. N'y a-t-il pas encore suffisamment de cadavres musulmans ou Dioula, pour que nos autorités se décident à agir ?
Tout porte à le croire, quand on sait qu'une certaine presse notamment «il du peuple du mercredi 19 juin 2002» reléguée par des individus commis à la sale besogne, distillent de fausses informations quant à l'attaque éventuelle que prépareraient les Musulmans contre eux tout en leur demandant de s'armer en vue de riposter. La preuve de tout ceci est encore fait quand M. Boga Doudou convoque l'Imam Fofana Aboubacar sous le fallacieux prétexte que des individus détenteurs de fausses pièces d'identité, se seraient réfugiés à la Mosquée. Le décor est ainsi planté.
Nous prenons à témoin nos autorités universitaires, nos responsables politiques, nos gouvernants et enfin la société civile face aux agressions répétées dont notre communauté continue d'être victime sans aucune compassion et demeurées jusque-là impunies. Nous lançons également un appel solennel à toutes nos autorités afin que soit mis fin à l'activisme de la FESCI et que de façon générale cessent définitivement les violences gratuites aux conséquences lourdes et incertaines avant que l'irréparable ne se produise.
Pour le Collectif des associations de jeunesse musulmane de Côte d'Ivoire
Association des élèves et étudiants Musulmans de Côte d'Ivoire (AEEMCI)
Association des jeunes Musulmans de Côte d'Ivoire (AJMCI)
Amical des anciens de l'AEEMCI (3A)