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Amedements à la loi 1964 relative au mariage/Imam Dosso Mamadou, secrétaire général du conseil national islamique (CNI) : "Même s'il s'agit de loi, nous sommes en face 'une question de société"
- Titre
- Amedements à la loi 1964 relative au mariage/Imam Dosso Mamadou, secrétaire général du conseil national islamique (CNI) : "Même s'il s'agit de loi, nous sommes en face 'une question de société"
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Abou Traoré
- Editeur
-
Le Jour Plus
- Date
- 20 novembre 2012
- pages
- 7
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0010642
- contenu
-
# Amendements à la loi de 1964 relative au mariage /lmam Dosso Mamadou, secrétaire général du conseil national islamique (Cni)
## "Même s'il s'agit de lof, nous sommes en face d'une question de sociétét
Les amendements à la loi de 1964 relative au mariage dont l'un des articles majeurs stipule que l'homme est le chef de la famille continuent de susciter la polémique. Nous avons approché un guide religieux, Imam Dosso Mamadou, secrétaire général du Conseil national islamique (Cni), qui, à la lumière du Saint coran, livre son analyse.
Quel commentaire faites-vous sur les amendements à la loi de 1964 relative au mariage dont l'un des articles majeurs stipule que l'homme est le chef de la famille et que c'est lui qui a la direction du foyer?
Faire des commentaires sur des amendements de loi requiert une certaine science en droit que je n'ai pas. Cependant, malgré mon ignorance en droit, je peux faire deux (2) remarques en la circonstance : Dans le nouveau projet de loi, la phrase « le mari est le chef de la famille» n'existe plus. La presse et certains acteurs sociaux en profitent pour ouvrir d'autres débats sur la laïcité, sur l'égalité des sexes ou de chances, etc. Pourquoi les initiateurs de l'amende-
ment de la loi de 1964 dont il est question, ont-ils biffé cette phrase ? Est-ce pour reposer la question de qui doit être le chef de la famille ou pour rappeler que l'identité laïque de la Cête d'Ivoire ne marche avec aucune référence à une quelconque valeur religieuse ou traditionnelle ? La nouvelle loi imprégnée de fiction inculquée par des films ( ?!) suggère désormais que « les époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille» un bicéphalisme conjugal. Même s'il s'agit de loi, nous sommes en face d'une question de société, donc tous nous avons notre mot à dire. C'est pourquoi nous posons la question de savoir, quelles réalités ivoiriennes, la nouvelle loi traduit-elle ? Dans certains pays où la démocratie est avancée plus que
chez nous, on vous parlera de mode de vie de chez eux, malgré la supposée évolution qu'on brandit pour faire avaler toutes les couleuvres.
Selon certaines personnes, si cette loi est adoptée, elle aura des conséquences fâcheuses sur la stabilité des foyers. Qu'en pensez-vous?
Ceux qui craignent et envisagent des conséquences fâcheuses causées par cette loi savent qu'en Afrique (exception faite de l'Afrique fictive ou virtuelle), la plus petite structure sociale est restée la famille. Celleci s'organise autour de valeurs socioculturelles. Telle qu'organisée, la famille contribue au développement du pays. Au demeurant, les rapports entre époux se gèrent
mieux quand ils sont basés sur des vertus tels que l'amour, la confiance, la solidarité, la concession, etc. Que s'ils sont régis par des lois inspirées de féministes en mal d'autorité.
Que dit le coran sur la question ? La Cête d'Ivoire a opté, depuis son indépendance en 1960, pour une laïcité ouverte Toutes les religions exercent, tant en privé qu'en public, librement leurs cultes. L'Etat fait l'effort d'être équitable envers elles toutes. Avec l'avènement de M. Ouattara Alassane au pouvoir, on constate que certaines injustices sont en train d'être réparées. On en parlera, incha Allah, une autre fois. Je veux démontrer que ce que dit le coran en la matière doit être la ligne de conduite de $38 \%$ de la population ivoirienne, le taux de musulmans selon le dernier chiffre du recensement des populations et de l'habitat par l'INS. Allah dit dans le Coran sourate II, la vache, verset 228 « ...Les femmes ont des droits sur leurs majs équivalents à ceux de leurs maris sur celles...Mais les bammes sont supérieurs à rellfs d'un grade... " Toujours dans le Coran à la sourate IV, les femmes, verset 34 , il est dit : «Les hommes sont responsables des femmes en raison des faveurs qu'Allah accorde à ceux-là sur celles-ci. Et aussi à cause des dépenses qu'ils font de leurs biens... » Enfin, dans le Coran, Allah dit à la sourate LXV, le divorce, verset 6 « ...Faites que les femmes habitent où vous habitez, et suivant vos moyens. Et ne cherchez pas à leur nuire en les contraignant à vivre à l'étroit... " Cette liste de citations n'est pas exhaustive. Concernant les droits
et devoirs des conjoints, l'Islam a une longueur d'avance sur ceux et celles qui se découvrent aujourd'hui de, nouveaux talents de combattants pour le genre. L'Islam, en la matière, ne fait aucune dérogation, selon ma modeste connaissance de cette religion.
Si jamais cette loi est adoptée, quelle sera la position des guides religieux? Nos dignitaires sont informés. Ils donneront la position de la communauté musulmane au regard de ce que diront les organisations islamiques regroupées.
Avez-vous des conseils à donner? Je souhaite que nous soyons de notre temps. Mais que ce temps reflète les bonnes vertus de notre espace. Ce n'est pas tout ce qui vient d'ailleurs qu'il faut adopter. Surtout, qu'on ne pense pas que ce qui se voit à la télé est le mode de vie de peuples plus évolués que nous. Voyant le danger, on a inventé depuis quelque temps, le concept de la télé réalité. Un exemple de cette nouvelle méthode m'a émerveillé une émission de télé réalité aux Etats Unis. Il y a un Etat où un organisme met à l'honneur les filles qui sont en âge de se marier et qui n'ont jamais eu de rapport, intime. Elles sont invitées à un banquet avec leur père. Pourquoi n'imitons-nous pas de tels exemples similaires aux valeurs africaines qu'on veut nous faire perdre, au nom d'une sorte de libertinage et d'égalité ?
Propos recueillis par
ABOU TRAORÉ