Article
Point de vue : le soutien des cadres et intellectuels musulmans aux Imams
- Titre
- Point de vue : le soutien des cadres et intellectuels musulmans aux Imams
- Type
- Article de presse
- Editeur
-
Le Jour
- Date
- 22 août 1995
- pages
- 2
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Bakary Chérif
- Front de la Oumat Islamique
- Cercle d’études et de recherches islamiques en Côte d'Ivoire
- Ivoirité
- Balla Keita
- Élection présidentielle ivoirienne de 1995
- Diaby Moustapha
- Parti démocratique de Côte d'Ivoire
- Conseil National Islamique
-
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Langue
- Français
- Contributeur
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Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0010644
- contenu
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# POINTS DE VUE Le soutien des cadres et intellectuels musulmans aux Imams
Nous commençons au nom de Dieu le Tout Miséricordieux, le Très-Miséricordieux. Paix et Bénédiction sur le Prophète Mohammed (Saw).
Depuis la déclaration du Conseil supérieur des Imams (COSIM) et du Conseil national islamique (CNI), les deux structures les plus représentatives (sans aucune exclusive) de la communauté musulmane de ce pays, les Ivoiriens ont enregistré des réactions sporadiques et désordonnées. Celles-ci peuvent se résumer en trois catégories :
- La réaction d'organisations, qui, sous le manteau feutré de l'Islam, mènent un'comtat politique à ciel ouvert. Il s'agit essentiellement du Conseil supérieur islamique du frère Diaby "Kowell", membre du Bureau politique du PDCI, suffisamment connu pour ses positions politiques ; et de la dernière organisation mise en place par le Dr Balla Kéita (Front de la Oumma islamique (FOI) et que dirige, officiellement, le frère Bakary Chatif.
- La réaction de deux Ivoiriens signataires d'un article paru dans le quotidien Fraternité-Matin. Ces deux concitoyens affirment parler au nom des cadres de la communauté musulmane de Côte d'Ivoire.
- Enfin, la réaction des média d'État, notamment de la Télévision nationale, à travers TV2, et des Journaux proches ou directement liés au pouvoir ; et Radio-France Internationale.
- Face à toutes ces différentes réactions suscitées, estimonsnous, par des forces occultes, les cadres et intellectuels musulmans rassemblés au sein d'une organisation nationale le Cercle d'études et de recherches islamiques en Côte d'Ivoire (CERICI), étaient partagés entre deux sentiments : observer le silence ou répondre à ces attaques dirigées contre l'autorité suprême de l'Islam Ivoirien : le COSIM et le CNI.
Après de mûres réflexions, nous avons décidé - une fois n'est pas coutume - de descendre dans l'arène et alluer nos compatriotes sur la réalité des faits.
En fait, qu'ont dit nos Imams de plus que les Evêques de Côte d'Ivoire ? Rien de véritablement différent. En effet, comme les Évêques, les Chefs religieux musulmans, ont interpellé lés res'ponsables politiques sur les dangers qui planent sur la Côte d'Ivoire, depuis l'adoption par: l'Assemblée nationale, et la promulgation par le chef de l'État, du
nouveau code électoral.
Pour réconcilier donc les Ivoiriens avec eux-mêmes, nos Imams ont invité le gouvernement "à retirer les aspects contestés" de ce code. Deux semainés plus tôt, c'était le message contenu dans la lettre pastorale des Evêques publiée par l'ensemble des journaux de la place.
D'où vient alors cette agitation fríeuse, des uns et des autres, peu de temps après la déclaration des Imams. Elle tient au fait que pour l'homme politique Ivoirien, le Musulman reste, dans ce pays, un important vivier électoral, qui n'a pas droit à la parole dans le débat politique. Ce qui explique l'émoi dans certains milieux après cette courageuse déclaration.
Quoi de plus normal donc, quand ces politiciens constatent que les chefs religieux musulmans, instruits par l'actualité quotidienne, et cherchant à mettre à l'abri notre pays des périls qui le menacent, s'estiment en danger. Car leur poste électif ne semble plus garantir.
C'est pourquoi, des prétendus Konaté et Traoré (qui ne sont en réalité que les noms de couverture) crient au scandale : "Les Imams font de la politique".
Il est en même temps curieux de constater que ceux qui se sont tant émus au sujet d'une déclaration appelant à l'apaisement, ont tous pris position en faveur de l'application du code électoral si décrit par une importante frange de la population ivoirienne. N'estce pas là un indicateur très intéressant à propos de ceux qui n'utilisent pas l'Islam sur le terrain politique?
En rappelant ces quelques vérités, les cadres et intellectuels musulmans tiennent à apporter leur soutien ferme: non seulement aux Imams de Côte d'Ivoire, mais également aux Evêques pour avoir adopté une position de sagesse, à même de garantir la paix sociale si chère à notre pays.
Car Dieu dit dans le Saint Coran : "Tous les croyants sont frères. Établissez la concorde entre vous. Et craignez Dieu afin qu'il vous fasse Miséricorde". Sourate 49 verset 10.
Le Bureau national du CERI-CI
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