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El hadj Idriss Koudouss, président du CNI : "Après Dieu, c'est Bédié qui gère la Côte d'Ivoire"
- Titre
- El hadj Idriss Koudouss, président du CNI : "Après Dieu, c'est Bédié qui gère la Côte d'Ivoire"
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Mory-Frey Touré
- Editeur
-
Le Jour
- Date
- 12 décembre 1996
- pages
- 1
- 5
- nombre de pages
- 2
- Sujet
- Idriss Koudouss Koné
- Hadj
- Henri Konan Bédié
- Front populaire ivoirien
- Rassemblement des républicains de Côte d'Ivoire
- Yamoussoukro
- Congrès CNI (1996)
- Conseil National Islamique
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0010645
- contenu
-
# <br> (1) Hadj Idriss Koudouss, président du CNI <br> "Après Dieu, c'est Bédié qui gère la Côte d'Ivoire"
Le 14 décembre, prochain, le Conseil national islamique de Côte d'Ivoire présen trois officiellement ses nouvelles instances. Cet évenement important intervient, Hadj Idriss Koudouss président du Conseil national islamique depuis sa création. Dans cette interviewo, il se prononce sur les grandes préoccupations de la ciens et musulmans, ses rapports avec le président de la République, la tentati-
M. le président, le Conseil national islamique procédera le samedi prochain à 15 présentation officielle de ses nouvelles instances à la grande mosquée de la Riviera. Doit-on s'attendre à de nouvelles structures par rapport à celles qui existaient par le passé ?
Vous savez que le Conseil national islamique a été créé le 9 janier 1993. Depuis cette date jusqu'à aujourd'hui, les instances du CNI n'ont pas connu de renouvellement... Les nouvelles instances grevoient 10 départements, au lieu de 5 comme par le passé. Ce qui veut dire que le nombre des départements a doublé. Cette innovation tient compte des réalités que nous avons vécu sur le terrain. Ce faisant, nous avons rompu avec le cumul des fonctions notamment, les fonctions de communication, des affaires extérieures et de la culture. Après trois années d'existence, il était donc temps de dégager de nouvelles responsabilités ; d'autant plus que nous avons installé 78 coordinations à travers tout le pays. Nous avons étoffé également les différentes commissions. Aujourd'hui, le Bureau exécutif national compte 30 personnes au lieu de 25.
Toutes les instances ontelles rempli leurs fonctions ? Sinon qu'allee-vous faire pour redynamiser celles qui n'ont pas fonctionné comme elles le devaient? de Conseil national islamique, nous travaillons en synergie. Nous avons constaté que toutes les commissions ont fonctionné. Nous souhaitons que les nouvelles instances fonctionnent à l'âge de celles qui existaient. Plié et qui ont tiré leur épingle du Pa. C'est grâce au travail de tous les membres du Bureau exécutif national et de toutes les commissions. Une nous avons obtenu des Phadidis satisfaisants.
Quoi
bilan présente
mohmend'huil le CNI?
Nous est un peu difficile d'énumer les acquis du CNI, pour la
de raison qu'il appartient
d'Aj הזi aux différentes couches
sociales de la communauté musulmane de nous juger sur les faits. Aujourd'hui, nous sommes fiers de constater que le CNI est représenté partout sur le territoire national, y compris dans les villages les plus reculés.
Vos rapports avec le pouvoir en place se sont -ils améliorés après les événements douloureux de la grande mosquée d'Adjamé et de celle d'Abobo-gare? Je le dis une fois de plus il n'y a pas de problème entre nous et le pouvoir en place. Il n'y a pas que la communauté musulmane de Côte d'Ivoire qui ait vécu des événements douloureux. Le Prophète Mohammad, lui-même, a été d'abord refoulé de la Mecque. Il s'est replié avant de revenir au lieu saint. Ce qui s'est passé le 28 novembre 1992 a, certes, frustré. Cette d'Ivoire, mais en tant que croyants, nous avons trouvé cela normal. Il a fallu que cet événement malheureux intervienne pour que le Conseil national islamique naisse et se fortifie. Le croyant doit s'attendre plus au malheur qu'au bonheur.
D'aucuns trouvent suspect le «Nouveau discours» de
M. Idriss Koné Koudouss, vis-à-vis du pouvoir. On raconte même, quelque part, que vos entrées à la présidence de la République sont de plus en plus
régulières. Qu'en ditesvous?
Mon cher ami, je ne peux pas être l'ennemi du président de la République. Après Dieu, c'est le président Bédié qui gère la Côte d'Ivoire. Nous musulmans, croyons au destin. Nous avouons que, par le passé, la communauté musulmane de Côte d'Ivoire a été blessée dans sa conviction et dans sa foi. Maintenant que le pouvoir en place comprend qu'il faut laisser la communauté musulmane pratiquer sa foi selon les prescriptions divines, nous trouvons inutile d'entrer en guerre contre ce pou-voir-là. Allah nous interdit de combattre ceux d'en face, s'ils ne nous empêchent pas de pratiquer notre foi et qu'ils ne nous chassent pas de notre maison (Sourate 60, verset 8). Nous n'avons aucun intérêt à affronter le pouvoir en place. Nous sommes tenus de collaborer avec lui.
C'est vrai que l'événement douloureux vécu à la mosquée d'Abobo par les musulmans de cette commune nous a profondément choqués. Dans cette triste affaire, la responsabilité des «policiers-provocateurs» est entière, comment peut-on admettre que des policiers acculent des fidèles musulmans jusque dans leur derniers retranchement, pour leurs exiger des cartes de séjour? C'est inadmissible, ce qui est arrivé à Abobo-gare ! Nous avons réagi en son temps, et nous constatons aujourd'hui que l'atmosphère est plus saine entre la communauté
musulmane de Côte d'Ivoire et le pouvoir en place.
Le Conseil national islamique est-il proche du Rassemblement des républicains (RDR) ?
Aucun membre des instances dirigeantes du Conseil national islamique n'assiste à une réunion du RDR. Si un jour, nous constatons qu'un membre de nos instances fait partie d'une organisation politique, nous le remplacerons. Je vous donne un exemple : le président de la coordination (du CNI) à Toumodi est adjoint au maire. Nous lui avons demandé de nous proposer quelqu'un pour le remplacer. C'est aussi simple que ça. Seulement, nous n'empêchons aucun de nos membres d'être du PDCI, du RDR ou du PIT.. Moi, en tant que Koudouss, président du CNI, je ne peux pas adhérer à un parti politique. Si un Imam adhère à un parti politique, cela va sans dire que tous ceux qui prient derrière lui sont du même parti politique. C'est pour cette raison que nous demandons à nos coreligionaires, de «dépolitiser les mosquées.» Un Imam ne doit plus se réclamer d'un quelconque parti politique...
Il nous est revenu que les fonds dégagés par le président Henri Konan Bédié, pour aider les pèlerins ont été mal distribués. Certains privilégiés se seraient servis deux fois. Qu'en dites-vous?
Certaines personnes ne comprennent pas encore que le comité national d'organisation du pèlerinage à la Mecque ne gère pas ces fonds spéciaux de la présidence. C'est une affaire qui se situe hors du champ de compétence du CNI.
Nous ignorons les montants de ces fonds, puisqu'il nous est pratiquement impossible de dénombrer les pèlerins et ce pour la simple raison que nous ne sommes pas seuls sur la place, à organiser le pèlerinage à la Mecque. Il y a actuellement 3 groupes qui le font. Ce que nous gérons, ce sont les billets d'avion que le président de la République offre à nos pèlerins. Ceux-ci bénéficient également d'une prise en charge s'élevant à 1 million 300 cent mille francs ( 1.300 .000 F ) par pèlerin au départ de la Côte d'Ivoire. Voilà tout ce que nous savons. C'est le comptable de l'ambassade de Côte d'Ivoire en Arabie Saoudite qui distribue, à tous les pèlerins, de quelque structure que ce soit, les fonds spéciaux de la présidence de la République.
La communauté musulmane des cités du lycée technique est secouée actuellement par deux conflits : d'une part, un litige foncière l'oppose à la Rose-croix ; d'autre part, l'Imam de cette mosquée, M. Mahmoud Samassi, aux dires de certains membres de cette communauté, a déjoué de foretesse un complot tendant à le déstabilis ser. On ne vous a pas entendu. Que cache ce silence?
Le Cui n'est pas obligé de faire des déclarations à la presse. Nous sommes une association islamique qui pratique la tolérance et la paix. Nous lavons notre linge sale en famille, avec patience. C'est pour cette raison que nous n'avons pas fait de déclaration. Nous avons plutôt travaillé dans la discrétion...
Qu'est-ce qui a été fait concrètement?
Si vous avez bien suivi l'intervention de «mon frère» Yoha Koné à la télévision, le lundi 10 décembre dernier à l'émission 5 x 3 (NDLR : M Yoha Koné, grand conseiller de la Rose-croix a abordé le litige foncier qui oppose son organisation à la communauté musulmane du lycée technique), il a déclaré m'avoir déjà rencontré. Nous ne sommes pas une communauté de violence... Nous sommes une communauté spirituelle et nous recherchons des solutions à tous les problèmes...
Propos réclatée par MORY-FREY TOURÉ