Article
Hadj 2004 : les raisons de la débâcle
- Titre
- Hadj 2004 : les raisons de la débâcle
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Abou Traoré
- Editeur
-
Le Jour Plus
- Date
- 28 juin 2004
- DescriptionAI
- L'organisation du Hadj 2004, sous la direction du ministre des Cultes Désiré Gnonkonté, a été un échec retentissant, caractérisé par un manque d'expertise et de moyens, et une gestion centralisée (un seul transporteur, banque, logeur) qui a échoué. Ce pèlerinage a causé le calvaire de 1 836 pèlerins ivoiriens, entraînant 7 décès et empêchant 300 autres de voyager. Les critiques des associations et pèlerins dénoncent une organisation motivée par des intérêts financiers plutôt que spirituels, et réclament une commission d'enquête pour élucider les causes réelles de cette débâcle.
- pages
- 5
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Hadj
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0010608
- contenu
-
## Hadj 2004
## Les raisous de la déhâcle
Un seul transporteur, une seule banque, un seul logeur en Arabie saoudite. Cette feuille de route de l'organisation du Hadj 2004, concoctée par le ministre des Cultes, Désiré Gnonkonté, n'a pas produit les résultats escomptés. Si l'on s'en tient
aux critiques de plusieurs pèlerins et associations musulmanes, qui réclament désormais une commission d'enquête sur les réelles causes de l'échec. Chronique d'une débâcle programmée.
e constat général qui se dégage de l'organisation du Hadj 2004, c'est qu'il a été un échec. "Le travail a été difficile, parce que nous étions dans une phase d'expérimentation. Les moyens ont fait défaut par moments. Une situation qui a contraint le commissariat du Hadj, à reporter le voyage. Notre arrivée tardive et l'insuffisance des encadreurs ont été à la base des difficultés d'accueil des pèlerins. Elles ont rendu le pèlerinage triste mais riche en expériences". Ces aveux du commissaire du Hadj 2004, Soualio Konaté, donnent une idée du calvaire vécu par les 1 836 pèlerins ivoiriens en Arabie Saoudite. 7 d'entre eux y ont trouvé la mort, 300 autres n'ont pu effectuer le voyage. Le président d'Al Coran, Harrissou Fofana, malgré le fait qu'il n'ait apporté que trois pèlerins, lors de la réunion bilan le mardi 22 juin, n'est pas allé de main morte, pour situer les responsabilités. "Le ministère était plutôt préoccupé par ses affaires. Il s'est peu soucié de la réussite de ce voyage. Il faut mettre en place une commission d'enquête, pour déterminer les causes
La première expérience du ministre Gnonkonté dans l'organisation du Hadj a laissé des annemies aṃers à beaucoup de pèlerins et encadreurs.
réelles de la mauvaise organisation du Hadj 2004", a souhaité M. Fofana.
Samedi 26 juin, au cours d'une concertation à la grande mosquée d'Adjamé (Abidjan), des pèlerins victimes de cette inorganisation du Hadj ont fait des témoignages pathétiques. Il en ressort que certains d'entre eux
## Affairistes
La guéguerre autour de l'organisation du Hadj, à la lumière des différentes interventions des acteurs, n'est rien d'autre qu'une affaire d'intérêts. Malheureusement, au détriment de la défense des valeurs islamiques et de l'expansion de la foi. "Il y a beaucoup d'argent dans cette affaire". Le président du Syndicat des encadreurs, El Hadj Bema Fofana, ne cache pas cette réalité. Un pèlerin coûte, au bas mot, entre 1350000 et 1500000 Fefa. On comprend dès lors, la levée de boucliers des intermédiaires, à la décision du ministre des Cultes de se passer des encadreurs, en portant son dévolu sur les associations agréées. D'aucuns n'ont pas hésité à accuser le ministre de gâter leur "mangement" depuis des décennies. Et c'est à juste titre que le président d'Al Coran a chargé vertement, le 22 juin dernier, M. Gnonkonté, "d'être plutôt préoccupé par ses affaires". Ce fait est une réalité pour la majeure partie des acteurs de l'organisation du Hadj. Ce secteur s'apparente à une mafia. La dimension spirituelle que revêt le cinquième pilier de l'isfarn est reléguée au second plan dans les différents discours. Seules les affaires comptent. "L'an dernier, j'ai perdú 35 millions de Fefa. Mon combat aujourd'hui, c'est de ramener les choses à les vraies proportions", soutient El Hadj Fofana. Selon lui, on peut "gagner proprement" dans l'organisation du Hadj. "Puisque les deux taxes saoudiennes restent des "frais fixes". Le ministre des Cultes qui a voulu "mettre de l'ordre", avec une nouvelle feuille de route par fun seul transporteur, une seule banque, un seul logeur, plus d'intermédiaires, ...) a buté par son manque d'expertise, de moyens et d'expertise nécessaire.
## A.T
## La guéguerre autour de l'organisation du Hadj, à la lumière des différentes interventions des acteurs, n'est rien d'autre qu'une affaire d'intérêts. Malheureusement, au détriment de la défense des valeurs islamiques et de l'expansion de la foi. "Il y a beaucoup d'argent dans cette affaire". Le président du Syndicat des encadreurs, El Hadj Bema Fofana, ne cache pas cette réalité. Un pèlerin coûte, au bas mot, entre 1350000 et 1500000 Fefa. On comprend dès lors, la levée de boucliers des intermédiaires, à la décision du ministre des Cultes de se passer des encadreurs, en portant son dévolu sur les associations agréées. D'aucuns n'ont pas hésité à accuser le ministre de gâter leur "mangement" depuis des décennies. Et c'est à juste titre que le président d'Al Coran a chargé vertement, le 22 juin dernier, M. Gnonkonté, "d'être plutôt préoccupé par ses affaires". Ce fait est une réalité pour la majeure partie des acteurs de l'organisation du Hadj. Ce secteur s'apparente à une mafia. La dimension spirituelle que revêt le cinquième pilier de l'isfan est reléguée au second plan dans les différents discours. Seules les affaires comptent. "L'an dernier, j'ai perdú 35 millions de Fefa. Mon combat aujourd'hui, c'est de ramener les choses à les vraies proportions", soutient El Hadj Fofana. Selon lui, on peut "gagner proprement" dans l'organisation du Hadj. "Puisque les deux taxes saoudiennes restent des "frais fixes". Le ministre des
Cultes qui a voulu "mettre de l'ordre", avec une nouvelle feuille de route par fun seul transporteur, une seule banque, un seul logeur, plus d'intermédiaires, ...) a buté par son manque d'expertise, de
moyens et d'expertise nécessaire.
## A.T
non. On est obligé de composer avec nous. On ne s'improvise pas encadreurs. C'est un sectier. C'est nous qui avons une meilleure connaissance des lieux, marque le premier responsable du capital des cils
décurs. "C'est un une fois de plus, comme je ai à en lui ministère des Cultes d'écarter les encadreurs au profit des associations. "Aucun document ne stipule que ce sont les associations qui doivent organiser le Hadj. D'ailleurs, ces derniers ne sont pas connus des autorités saoudiennes. Les associations ne font aucun travail. Ce sont les démarcheurs qui font tout le boulot", révèle El Hadj Fofana. Il invite, par conséquent, les autorités à travailler de concert avec eux. A l'en croire, lui et ses collègues, se préparent pour le prochain séminaire, annoncé par le ministre Gnonkonté, afin de trouver un compromis pour une meilleure organisation du Hadj 2005. Pour cette édition, néanmoins, le ministère des Cultes a des excuses toutes trouvées, en ce sens qu'il était à sa première expérience dans l'organisation du Hadj. M. Gnonkonté, conscient, entend rectifier le tir, à travers un séminaire entre les différents partenaires du Hadj.
ABOU TRAORÉ