Article
Le Ramadan dans la confusion
- Titre
- Le Ramadan dans la confusion
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Franck A. Kouassi
- Editeur
-
Le Jour
- Date
- 30 janvier 1998
- DescriptionAI
- Le texte décrit la confusion majeure ayant entouré la fin du Ramadan en Côte d'Ivoire en janvier 1997, marquée par des annonces contradictoires concernant la date de l'Aïd. Le ministre de la Fonction publique, le Conseil supérieur des imams (Cosim) et le Conseil supérieur islamique (CSI) ont chacun diffusé des communiqués divergents, semant l'incertitude parmi la communauté musulmane et les travailleurs. Cette situation met en lumière un problème persistant de coordination et d'autorité entre les instances religieuses et gouvernementales pour l'annonce des fêtes.
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Diaby Moustapha
-
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Aboubacar Fofana
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0010264
- contenu
-
# POINT CRITIQUE
## Le Ramadan de la confusion
Le jeûne de 29 jours, entamé depuis le premier janvier par la communauté musulmane, a pris fin hier jeudi 29 janvier. Dans la confusion. Dans l'incertitude. Dans l'angoisse...
Et puis, que de désagréments causés par cette atmosphère de cafouillage où, entre le ministre Atsain Achi, le Cosim et le CSI, on ne savait plus qui disait quoi. Un communiqué publié le mercredi 28 janvier et signé du ministre de l'Emploi et de la Fonction publique annonce le jeudi 29 janvier 1997, jour «férié et chômé sur toute l'étendue du territoire».
Le même jour, à 20 heures, sur les antennes de la télévision, le Conseil supérieur des imams (Cosim), par la voix de El hadj Boubacar Fofana, prend presque le contre-pied du communiqué ministériel. Il invite les fidèles musulmans à rester à l'écoute jusqu'à 22 heures. Il est suivi, quelques instants après, par El hadj Moustapha Diaby, président du Conseil supérieur islamique. Sur un ton plus carré et péremptoire, Moustapha Diaby annonce la fête du Ramadan pour le vendredi 30 janvier. Séance tenante, le
présentateur du journal télévisé, fait lecture d'un autre communiqué du même ministre de la Fonction publique qui invite, cette fois, les travailleurs à leurs postes le jeudi 29 janvier. Ce second communiqué précise que le vendredi 30 janvier est jour férié et chômé. A 23 heures, une autre intervention de Moustapha Diaby, suivie d'une rediffusion des propos de Boubacar Fofana, confirment que la fête aura bel et bien lieu le vendredi 30 janvier. Après ces derniers communiqués, le débat sur la date de la fête du Ramadan semblait définitivement clos. Que non. A 1 heure, puis à 6 heures du vendredi 30 janvier, des communiqués plusieurs fois repris à la Radio annoncent la fête pour jeudi et invitent, par conséquent, les fidèles à la grande prière du matin. Pendant ce temps, certains travailleurs n'ayant pas suivi les communiqués tardifs, s'apprêtent à regagner leurs postes. D'autres musulmans, dans la même situation, sont dans l'expectative. Fautil continuer le jeûne ou aller à la prière de 9 heures comme annoncé ?
Finalement, hier, c'est assez timi-
dement que les mosquées ont retrouvé leurs mondes. Et vers 10 heures, toute la communauté musulmane s'est finalement résolue à mettre un terme aux 29 jours d'abstinence. Car, dit-on, la lune a été effectivement aperçue, dans la nuit du 28 au 29 janvier, dans certaines villes dont Korhogo, Sikensi et Bonon. Soit. Mais cette situation inconfortable que vient de vivre la communauté musulmane de Côte d'Ivoire et les autres Ivoiriens avec, pose un problème de fond. Qui du Conseil supérieur des imams (Cosim), du Conseil supérieur islamique (CSI) ou du gouvernement est désormais habilité à annoncer la fin du jeûne ? Car, de toute évidence, ce qui vient de se produire, pour la énième fois, explique que dans cette affaire, il se pose toujours un problème de coordination entre, d'une part les structures dirigeantes de la communauté musulmane et d'autre part, entre cette communauté et les instances gouvernementales. Qui a le droit de faire quoi ?
FRANCK A. KOUASSI