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Sur le chemin du Hadj 98 : le ministre Yéro Boly rassure
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- Titre
- Sur le chemin du Hadj 98 : le ministre Yéro Boly rassure
- Créateur
- Sita Tarbagdo
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 13 février 1998
- Résumé
- Le hadj 98 à la Mecque, c'est dans un mois environ. Près de 2000 Burkinabè y feront le déplacement. Pour leur permettre d'effectuer les rites en terre sainte de l'islam dans de bonnes conditions, une commission nationale s'attèle aux préparatifs.
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0002944
- contenu
-
Le hadj 98 à la Mecque, c'est dans un mois environ. Près de 2000 Burkinabè y feront le déplacement. Pour leur permettre d'effectuer les rites en terre sainte de l'islam dans de bonnes conditions, une commission nationale s'attèle aux préparatifs.
Sidwaya s'est entretenu à bâtons rompus avec son président, le ministre de l'Administration territoriale et de la Sécurité, M. Yéro Boly.
Sidwaya (S): Qu'est-ce qui justifie la relecture du décret de décembre 1995 portant organisation, fonctionnement et attributions de la commission nationale d'organisation du pèlerinage à la Mecque?
Yéro Boly (Y. B): L'organisation du pèlerinage à la Mecque a connu deux étapes essentielles. La première va de 1960 à 1980. Durant cette période le gouvernement était fortement impliqué dans l'organisation des hadj. Par la suite, il se retirera, laissant la tâche aux organisations islamiques. Bien entendu, l'Etat est resté prestataire des services nécessaires à l'accomplissement des pélerinages.
A partir de 1995 (la seconde phase), le gouvernement est revenu pour s'impliquer à nouveau dans l'organisation compte tenu des difficultés que rencontraient nos pélerins sur le terrain. C'est la raison pour laquelle en 1995 un décret a été pris pour impliquer à nouveau le gouvernement.
Depuis, les expériences du hadj se sont succédé avec au bout du compte leurs difficultés, leurs lacunes et aussi leurs succès. Aujourd'hui le texte de 1995 a été revu parce que comportant certaines insuffisances quant au fonctionnement même de la structure en charge de l'organisation du hadj.
S: Quels genres de difficultés rencontre-t-on dans l'organisation du pélerinage à la Mecque?
Y. B: Les difficultés relevées au niveau de l'organisation du hadj sont propres à la commission. Cette commission, comme vous le savez, regroupe l'administration à travers les départements ministériels concernés et les associations islamiques. Si la collaboration entre l'administration et ces associations islamiques est satisfaisante, il n'a pas été de même au sein des représentants de l'administration. D'où certains tiraillements constatés notamment au niveau de la présidence de la commission nationale. Il en a résulté des insuccès dans l'organisation du pélerinage aussi bien au Burkina qu'en Arabie Saoudite.
La question a été aujourd'hui clarifiée non seulement dans la relecture du décret mais aussi à travers certaines explications du décret, faites par le porte-parole du gouvernement. Des difficultés liées à la population cible, c'est-à-dire les pélerins existent également. Comme vous le savez, la plupart de nos pélerins sont généralement analphabètes. Et, ils se retrouvent tout d'un coup dans un mileu étranger avec des habitudes et des attitudes tout à fait différentes des leurs. Alors, il faut travailler à s'adapter. Ce qui n'est pas aisé. Il va sans dire que dans ces conditions, la gestion des pélerins pose un certain nombre de problèmes qui ne facilitent pas le travail des encadreurs. Surtout que les éléments que nous choisissons n'ont pas toujours répondu aux critères de sérieux et de probité souhaités.
Et c'est pour cette raison que l'accent sera désormais mis sur le choix des délégués et encadreurs des pélerins. N'iront en mission que ceux-là qui sont reconnus sérieux, volontaires et capables de faire du bon travail.
C'est au regard de toutes ces données que découlent la relecture du décret et la formulation de quelques observations y afférentes.
S.: La préoccupation des pélerins c'est de réussir leur hadj dans de bonnes conditions. Quelles sont les dispositions prises à cet effet au niveau de la commission?
Y. B: Il faut, sur cette question, considérer deux aspects. Le premier aspect concerne les mesures préventives contre certaines spoliations, notamment sur le pécule du pèlerin. Habituellement, ce pécule est remis sous forme de chèque édité par la BCEAO ou alors en numéraire aux pèlerins sur place en Arabie Saoudite.
Cette année, la BCEAO ne s'implique pas dans l'émission des chèques quoiqu'elle reste disposée à nous appuyer dans les questions de change. A partir du hadj 98, tout pèlerin quittant le Burkina sera en possession de son pécule. Ceci pour éviter les difficultés de payement qu'on a l'habitude d'observer.
Le second aspect concerne la gestion même des pèlerins sur le terrain et leur sécurité. Cet aspect interpelle l'encadrement de la commission et dans une certaine mesure les autorités du pays hôte en charge d'assurer la sécurité des personnes et des biens sur leur territoire.
C'est pourquoi nous insistons sur le sérieux et la probité des encadreurs.
Nous n'avons pas de preuve pour accuser X ou Y de vol mais le constat est qu'il y a énormément de vols de nos pèlerins en Arabie Saoudite. Du fait que les gens habitent par bloc de nationalité en général, s'il y a vol il faut d'abord regarder autour de soi. C'est donc d'abord en notre sein que nous devons veiller à assurer la sécurité au sens large du terme de nos pèlerins, avant d'interpeller les autorités saoudiennes.
S.: Pourquoi l'Etat s'est-il un peu retiré en terme de contribution financière à l'organisation du hadj?
Y. B: Le gouvernement avait été sollicité par la commission pour intervenir en 1995 puis en 1996. Il est intervenu sous deux formes. La première a consisté à l'allocation d'une subvention de 25 millions de F CFA à la commission pour lui permettre de démarrer ses activités.
La seconde forme d'intervention a consisté à une avance de 48 millions de F CFA. avance faite pour régler les frais de loyers en Arabie Saoudite, en entendant les versements, des pèlerins. Cela a été fait et donc on se devait de restituer à l'Etat les 48 millions. Malheureusement, la commission, au terme de son bilan, n'a pu restituer au gouvernement ladite somme. Elle reste donc devoir à l'Etat 48 millions. L'autre raison du retrait de l'Etat c'est que des voix se sont élevées pour lui rappeler que le Burkina Faso est un pays laïc et par conséquent il n'est pas indiqué pour lui de subventionner des activités religieuses. A moins d'en faire pour toutes les religions. Ne pouvant satisfaire cette condition, il a préféré ne plus participer financièrement aux éditions du hadj.
S.: L'Etat s'est retiré! Sur quels fonds compte la commission pour son fonctionnement?
Y. B: La commission a pris des dispositions faisant en sorte que dans le coût du hadj soient incluses des taxes qui représentent les frais de son fonctionnement. Sur chaque pèlerin, ces taxes sont libérées pour permettre la prise en charge de la commission en terme d'organisation et de fonctionnement.
S.: Beaucoup de gens ne vont pas à la Mecque animés du seul motif religieux. Il y a quelquefois des motifs à caractère commercial. Est-ce toléré par la commission?
Y. B: Le hadj est un devoir religieux pour tout musulman qui en a les moyens. Ceci étant, il y a que sur cette question chacun est face à sa conscience. Nous observons effectivement qu'il y a beaucoup de gens qui profitent du hadj pour faire des affaires. Ils font beaucoup d'achats de marchandises.
La commission, en rapport avec la compagnie Air Afrique et aussi en rapport avec la douane, a pris un certain nombre de dispositions. C'est ainsi qu'au niveau de la compagnie de transport il est alloué un quota en terme de poids bagages à chaque pèlerin. Au-delà de ce poids, l'excédent est à la charge du pèlerin.
Au niveau de la douane, la commission n'a jamais demandé des privilèges particuliers pour quelque pèlerin que ce soit. Les autorités douanières à l'aéroport font leur travail lors du retour des pèlerins sans aucune pression. Et vous pouvez nous croire, elles le font avec toute Ia rigueur habituelle.
Nous n'empêchons personne de s'inscrire pour le hadj s'il en a les moyens. Mais si au lieu d'être El Hadj, il veut être El Hadj et commerçant, il va sans dire qu'il réglera l'aspect commercial avec la douane avant de franchir les barrières de l'aéroport.
S.: A un mois du départ des pèlerins quel est l'état des lieux du point de vue préparatif et organisationnel?
Y. B: Le temps qui nous reste est court mais nous pensons être dans les délais pour faire en sorte que tous les candidats au hadj puissent effectuer leur pèlerinage. Des dispositions ont été prises depuis février, conviant les pèlerins qui le désirent à acheter leurs billets auprès d'Air Afrique. Beaucoup l'ont déjà fait. La commission s'est désengagée de l'achat des billets, sauf pour les pèlerins qui désirent transiter par elle.
Il est loisible donc à tout pèlerin de s'adresser à la compagnie Air Afrique pour l'achat de son ticket de transport. L'achat des billets par la commission occupait 50 % de son temps, dans la gestion des pèlerins. Les billets acquis, il restera essentiellement les vaccinations et les passeports. Pour ce qui concerne les vaccinations, les services de santé sont habituellement très performants en la matière. Il reste entendu que les conditions exigées par l'Arabie Saoudite c'est d'avoir été vacciné dix jours avant d'être en terre sainte.
Pour les passeports, en rapport avec notre représentation diplomatique en Arabie Saoudite, nous fixerons la date d'arrivée des Saoudiens chargés de délivrer les visas aux pèlerins. Nous pensons qu'au niveau des formalités administratives il n'y aura vraiment pas de problème.
Il reste cependant une question importante: l'émission des chèques relatifs aux taxes saoudiennes (taxe aéroport, frais de transport... ). Du fait du retrait de la BCEAO pour l'émission de ces chèques, nous nous remettons à nos banques privées. Elles ont déjà fait des propositions dans ce sens. Et, au fur et à mesure que les pèlerins verseront les frais afférents au hadj, des chèques leur seront remis.
Le volet sensibilisation est également important. En effet, les pèlerins ont l'habitude de garder en secret leur décision d'aller à la Mecque. Pour quelle raison? Nous n'en savons rien. Une chose est certaine, depuis le temps que nous sommes impliqués dans l'organisation du hadj, les candidats. au pèlerinage dont la plupart est issue du milieu paysan ne se manifestent qu'à la dernière minute.
Même si la commission s'y prend largement à temps, c'est généralement pendant les deux dernières semaines qu'on enregistre le plus d'affluence en terme d'inscription.
En 1996, tout comme en 1997, les deux tiers des pèlerins qui ont été à la Mecque se sont inscrits presqu'à la dernière semaine précédant le jour du départ. C'est donc vous dire que nous n'accusons pas de retard dans l'organisation du hadj.
S.: Un message pour les futurs pèlerins!
Y. B: Nous souhaitons que les futurs pèlerins s'inscrivent immédiatement. Il ne nous reste plus assez de temps. La discipline est également recommandée de la part des pèlerins à l'arrivée en Arabie Saoudite, surtout pour rembarquement dans les bus. Il s'agit d'éviter les bousculades, de respecter les consignes des encadreurs et des responsables saoudiens sur place.
S.: Et à l'intention de nos compatriotes en Arabie Saoudite?
Y. B: Nos compatriotes en Arabie Saoudite nous sont d'un appui très important pour le bon déroulement du hadj. Etant sur place et connaissant le milieu, le terrain et les réalités saoudiennes, ils sont à même de guider les pèlerins et de les aider efficacement à accomplir leurs rites. Du reste, ils l'ont souvent fait, notamment les étudiants.
L'ambassadeur du Burkina en Arabie Saoudite nous a signalé l'année dernière une plainte relative. au cachet de ces étudiants qui viennent en aide à nos pèlerins. Nous disons bien une plainte venant de I'ambassadeur, car de la part des étudiants nous n'avons accusé réception d'aucune plainte. Mais qu'à cela ne tienne! De concert avec ces étudiants, nous allons analyser la plainte aux fins de lui trouver une solution appropriée.
En attendant, nous tenons ici à saluer leurs efforts et ferons en sorte que leurs appuis soient davantage efficaces.
A l'adresse donc de nos compatriotes, nous souhaitons que la solidarité dont ils ont toujours su faire preuve continue et se renforce pour le bonheur des pèlerins.
S,: Le pèlerinage 98 ne connaîtra de succès que si la commission d'organisation fait preuve de dynamisme dans l'exécution de sa mission; quel message à l'adresse des membres, M. le président.
Y. B: Aux membres de la commission nationale d'organisation du hadj nous souhaitons une collaboration des plus loyales et des plus franches. C'est dire donc que les uns et les autres doivent faire preuve de probité, de sérieux et surtout se rappeler à tout instant que nous sommes ici dans un cadre religieux. Ce n'est donc pas le lieu de faire étalage de pratiques peu recommandables.
L'espoir est permis car les uns et les autres semblent animés de bonne foi et de bonne volonté. Du reste, la présidence de la commission sera très ferme face à certaines faiblesses ou à certaines situations déplorables qu'elle viendrait à constater. Tant que ces faiblesses seront volontairement posées pour nuire au succès de la mission qui nous est confiée, la sanction sera à la hauteur du forfait.
Mais pour le moment, nous n'avons aucune raison de douter de la bonne foi des gens, encore moins de nous faire des a priori.
S.: Combien de pèlerins la commission espère-t-elle au hadj 98?
Y. B: La moyenne des trois dernières années (95-96-97) donne 1458 pèlerins, avec une pointe pour 1997 de 1632 pèlerins. En 1995 également, nous étions autour de 1600 pèlerins. Cette année, nous n'en espérons pas moins. C'est vrai qu'il nous faut tenir compte de la mauvaise pluviométrie, donc de la baisse du pouvoir d'achat dans les campagnes, mais nous restons confiants qu'il y aura des pèlerins pour le hadj 98 au voisinage de la moyenne des trois dernières années.
S: Il semble que le bilan financier du hadj 1996 pose problème. Qu'en est-il exactement? Y. B: Effectivement le bilan financier du hadj 1996 pose problème. La présidence de la commission d'organisation n'a pas encore pu avoir les pièces justificatives des différentes dépenses effectuées en Arabie Saoudite. Ces dépenses constituent l'essentiel des dépenses effectuées dans le cadre du hadj. Elles incluent les frais de loyer, de transport...
N'ayant pas reçu les pièces justificatives, nous avons cherché à les obtenir. Mais peine perdue!
Nous ne les avons pas eues jusqu'à présent. Du reste, une procédure est engagée et nous pensons que nous aurons ces pièces justificatives d'ici là. Même si nous ne les obtenons pas, les responsabilités seront au moins situées.
Le bilan du hadj 1997, a, lui, été produit. Il y a eu certes des critiques sur ce bilan mais il a au moins le mérite d'exister. Et la sous-commission finances qui a eu à charge la gestion de ce hadj est en mesure de répondre à toutes les interrogations.
Mais pour ce qui est du hadj 1996, bien d'interrogations demeurent jusque-là sans réponse. Nous espérons pouvoir voir clair d'ici là.
S.: La commission reste redevable à l'Etat 48 millions de F CFA. Comment comptez-vous résoudre le contentieux?
Y. B: Au fur et à mesure des bilans, nous verrons si nous pouvons désintéresser l'Etat. Notre solde n'a jamais été négatif et nous pensons pouvoir trouver une formule étendue peut être sur plusieurs années pour éponger cette dette.
S.: En pensant au hadj 1998 qu'est-ce qui constitue l'objet de votre souci aujourd'hui, à un mois de l'événement?
Y. B: Les crocs-en-jambe absolument inutiles et les faux problèmes que les gens mal intentionnés tendent aux hommes de bonne foi. Sinon, ni le volume du travail, ni la complexité des problèmes à résoudre ne nous font peur.
S: Il paraît que ce n'est pas facile de gérer le monde musulman...
Y. B: Ce n'est pas seulement le monde musulman. C'est tous les mondes en fait qui sont difficiles à gérer. Nous parlons beaucoup du monde musulman parce que peut-être il ne sait pas toujours contenir ses difficultés en son sein. Il a assez souvent fait étalage de ses contradictions sur la place publique. Nous ne sommes pas très certain qu'ailleurs on ne connaisse pas les mêmes problèmes... Vous savez, de façon générale, c'est difficile de gérer des hommes.
S.: Le pèlerinage dure un mois environ. N'est-ce pas trop éprouvant pour les pèlerins burkinabè?
Y. B: En fait, le vrai pèlerinage se passe dans une période très courte. Cette période ne dépasse pas deux semaines. Mais nos pèlerins, lorsqu'ils vont en Arabie Saoudite, souhaitent passer par des étapes ou des circuits pour compléter leur foi. Mais ces circuits ne sont pas impératifs pour l'accomplissement du grand pèlerinage en tant que tel.
Du reste, nous convenons que le délai d'un mois est suffisamment long et éprouvant pour nos pèlerins qui évoluent dans un cadre qui leur est étranger, avec ce que cela comporte comme dépaysement, stress, difficultés de prise en charge... Nous tentons de raccourcir ce délai mais jusque-là nous n'avons pas pu le faire à cause essentiellement des contraintes de transport et de date limite d'entrée en Arabie Saoudite.
S.: Il n'est pas rare de voir des personnes du 3e âge emprunter le chemin de la Mecque avec tout ce que cela comporte comme risques au regard de leur âge et souvent de leur état de santé. Quelle réflexion à ce propos?
Y. B: Vous savez, les questions de foi ne se discutent pas ! Vous ne pouvez pas empêcher quelqu'un qui a décidé d'aller à la Mecque de le faire. Car en la matière, il n'est pas inscrit un âge limite. Même si le candidat au hadj est malade, tant qu'il peut voyager, il est difficile de lui dire de ne pas effectuer le déplacement. Mais il faut reconnaître que nous avons beaucoup de problèmes liés à l'âge des pèlerins et à leur état de santé. Les personnes âgées constituent assez souvent des cas sociaux surtout en Arabie Saoudite pendant la période du hadj. Même pour des pèlerins physiquement forts, ce n'est pas facile, à plus forte raison pour des personnes qui accusent des insuffisances physiques et sanitaires. Mais jusque-là, nous n'avons pas osé même suggérer aux musulmans d'un certain âge de ne pas accomplir le hadj. Car, pour des raisons de foi, d'aucuns souhaitent même y rester c'est-à-dire mourir sur les lieux saints de l'Islam.
Entretien réalise par Sita TARBAGDO
Fait partie de Sur le chemin du Hadj 98 : le ministre Yéro Boly rassure