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Hadj 2001 à la Mecque : à mes frères pélerins
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- Titre
- Hadj 2001 à la Mecque : à mes frères pélerins
- Créateur
- Sita Tarbagdo
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 30 janvier 2001
- Résumé
- Cinq fois par jour, les fidèles musulmans se tournent vers la Ka'ba («l'édifice» sacré de la Mecque) et prient Allah, le Tout miséricordieux. Cette année, ils seront nombreux ces fidèles musulmans burkinabè à se rendre en pèlerinage à la Mecque, manifestant ainsi un acte de foi prescrit par l'Islam. Quel itinéraire doivent-ils suivre pour accomplir un bon hadj?
- Sujet
- Hadj
- Commission Nationale d'Organisation du Pèlerinage à La Mecque
- Aïd al-Adha (Tabaski)
- Aïd el-Fitr
- Pauvreté
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0002941
- contenu
-
Cinq fois par jour, les fidèles musulmans se tournent vers la Ka'ba («l'édifice» sacré de la Mecque) et prient Allah, le Tout miséricordieux. Cette année, ils seront nombreux ces fidèles musulmans burkinabè à se rendre en pèlerinage à la Mecque, manifestant ainsi un acte de foi prescrit par l'Islam. Quel itinéraire doivent-ils suivre pour accomplir un bon hadj?
Aller en pèlerinage à la Mecque est une obligation pour tous ceux (les musulmans bien sûr) qui sont en mesure d'accomplir ce rituel. Nous disons bien ceux qui sont en mesure de l'accomplir. Car il est dit que «celui gui se trouve empêché par maladie, pauvreté ou par d'autres motifs, ne commet pas de péché s'il ne va pas a la ville sainte». Il est d'ailleurs écrit quelque part dans le Saint Coran que «Dieu ne charge aucun être au-delà de ses responsabilités» (entendez par là, possibilités). D'où, dans la vie religieuse islamique la pratique des remplacements sous forme de dons, de jeûnes, d'aumônes...
Pour effectuer le pèlerinage en terre sainte de l'Islam, il faut en avoir les moyens, la capacité et une forte motivation religieuse. En somme, il faut avoir un engagement intérieur et extérieur.
Ces conditions sont un préalable pour, les candidats au pèlerinage. Cette année, ils seront environ 1 500 à faire le déplacement à la Mecque. Avant d'effectuer leur voyage, il leur est recommandé (à chacun selon ses possibilités) d'organiser à la mosquée par exemple une cérémonie religieuse aux fins de solliciter les bénédictions et les bonnes grâces de Dieu, dans la perspective d'accomplir un bon hadj.
Une fois aux lieux saints de l'Islam, quels rites doivent-ils accomplir? Ces rites sont nombreux et se déroulent sur plusieurs sites. Le dénominateur commun à tous ces rites c'est «la purification du corps et de l'esprit par les prières».
La première destination des pèlerins est Médine, une ville située à 425 km de Djeddah. A Médine, il est de coutume que les pèlerins passent un minimum de 8 jours pour y accomplir quarante (40) prières successives à raison de cinq par jour. C'est dans cette ville que le Prophète (paix et salut sur lui) est enterré, de même que bon nombre de ses compagnons. C'est là où se trouve la mosquée construite par le Prophète, dans laquelle mosquée «une seule prière vaut 1 000 prières célébrées ailleurs». Le déplacement donc des pèlerins en ce lieu en vaut la peine. Après les 8 jours passés à Médine, les pèlerins se doivent de regagner la Mecque (Makka). Dans cette ville où se trouve la Ka'ba, les pèlerins ne rentrent pas n'importe comment. En effet, juste à l'entrée de la Mecque, le pèlerin se doit de saluer la ville sainte en ces termes: «Dieu le miséricordieux! Ce sanctuaire est ton sanctuaire. Cette cité est ta cité et la sécurité est ta sécurité. L'homme que je suis est ta créature. Je viens vers toi d'un pays lointain (le Burkina), chargé de nombreux péchés et de mauvaises actions. Je t'implore en homme qui a besoin de toi, qui craint ton châtiment, de me réserver un accueil digne de ta miséricorde et de me faire entrer dans ton vaste paradis, le paradis de la béatitude».
Ces paroles, d'une intensité sans égale, sont les clefs qui ouvrent les portes de la Mecque. Après les avoir clamés du plus profond de leur foi, les pèlerins prennent contact avec la Mecque aussi bien physiquement que spirituellement.
Parmi les premiers gestes à effectuer à la Mecque, la consécration au pèlerinage. Cette consécration qui prépare le pèlerin au grand rendez-vous du hadj passe par «l'Ihram», un des piliers du pèlerinage. L'Ihram consiste à «ôter de son corps tout vêtement cousu aux fins de se consacrer et de se laver totalement».
Cette exigence remplie, le pèlerin doit se «soumettre» à une autre recommandation: s'habiller avec un izar et un rida. Ce sont deux draps de bain blancs ou serviettes blanches. Le port de ces draps ou serviettes est un peu spécial. En effet, l'izar s'étend du nombril jusqu'au dessous du genoux. Le rida, lui est mis sur le dos, les épaules et sur la poitrine.
Une fois cet accoutrement réalisé, le pèlerin est âpte à accomplir les rites de son pèlerinage. Dès lors, il lui est conseillé de «savoir désormais tenir sa langue, ses yeux et les autres membres pour ne pas offenser Allah et ses créatures».
Il est dit que «celui qui se rend en pèlerinage sans relation sexuelle ni débauche, il redevient pour comme le jour de sa naissance». C'est en principe dans cet état et dans cette prédisposition que doit se trouver le pèlerin. Dès lors, il invoque de nouveau Dieu en ces termes: «mon Dieu, accepte mon pèlerinage... aide-moi à l'accomplir et facilite mon action».
Ayant prononcé ces mots et après l'intention affirmée d'accomplir le hadj, le pèlerin devient alors «consacré au pèlerinage, orienté vers les rites, engagé à respecter les interdits (ne plus se coiffer ni se raser, ne pas porter de soins à ses ongles, éviter les ornements, le parfum, les vêtements cousus... )».
Consacré conformément à ces enseignements et obligations, le pèlerin entre alors à Makka Al Moukarramah, (que Dieu le bénisse). Que doit faire le pèlerin une fois entré dans ce sanctuaire, notamment à l'intérieur de la grande mosquée? Réponse dans votre édition de demain.
Sita TARBAGDO
Hadj 2001
La Commission d'organisation à pied d'œuvre
Le Hadj 2001 à la Mecque, c'est dans deux semaines environ. Près de 1 500 pèlerins burkinabè y feront le déplacement. Pour leur permettre d'effectuer les rites en terre sainte de l'Islam dans de bonnes conditions, une commission nationale s'attèle aux préparatifs. Cette commission regroupe l'administration à travers quelques départements ministériels et les associations islamiques. Le temps qui reste à cette commission pour l'organisation du hadj est court. Mais elle entend tout mettre en œuvre aux fins tous les candidats au hadj puissent effectuer leur pèlerinage.
Depuis plus d'un mois, cette commission est à pied d'œuvre. De ses activités, on retiendra l'envoi d'une mission en Arabie Saoudite pour prospecter dans le domaine du logement des pèlerins, des missions de sensibilisation dans les grands centres du pays sur les conditions du Hadj, la préparation des passeports, les scénarios d'encadrement des pèlerins... Bref, un travail a déjà été abattu par la commission qui n'attend plus que les pèlerins. Pour le moment, les inscriptions vont bon train. Toutefois il y a lieu pour les candidats au hadj de presser le pas (les retardateurs !), car la mission saoudienne chargée de délivrer les visa est attendue pour le 9 février 2001. A Ouagadougou (à la date d'hier), plus de 350 pèlerins sont déjà inscrits. Le gros lot des inscriptions interviendra ces jours-ci.
A tous les pèlerins il est recommandé, et c'est une condition exigée par les autorités saoudiennes, d'être à jour de leurs vaccins dix jours avant leur entrée en terre sainte. Des dispositions ont été prises au niveau des services de santé pour permettre aux pèlerins de répondre à cette exigence. Pourvu que les retardateurs pressent le pas.
S.T.
A mes frères pèlerins! (suite)
Dans notre edition d'hier, s'agissant de l'itinéraire que doit suivre le pèlerin à la Mecque pour accomplir un bon hadj, nous avons abordé les rites à Médine, la ville qui abrite la tombe du prophète Mouhamad (que Dieu le bénisse et lui accorde le salut). Aujourd'hui, nous évoquons l'étape de la grande mosquée de Makka à environ 75 km de Djéddah. C'est en Arabie Saoudite.
L'entrée dans la grande mosquée de la Mecque (Makka) ne se fait pas n'importe comment. Le pèlerin y entre par le pied droit en répétant «mon Dieu, ce sanctuaire est le tien... Je suis venu à toi, encombré de tant de péchés et de mauvaises actions. Je te demande le pardon pur... » Une fois à l'intérieur de la mosquée, il exécute des prières ou des prosternations devant la Ka'ba, cet «édifice» vers lequel les fidèles musulmans à travers le monde se tournent cinq fois par jour pour prier. La Ka'ba est sacrée.
Elle est «le cœur du sanctuaire béni, servant de direction au monde musulman». C'est là, sur cette terre bénie que le prophète reçut les premiers versets de la révélation, faisant de la Mecque (Makka) la capitale spirituelle par excellence du monde musulman. Cette ville est le point de convergence de toute la communauté islamique.
A la vue de la Ka'ba, le pèlerin se dirige vers la pierre noire par où commence la circumambulation ou procession. Elle consiste à faire sept fois le tour de la Ka'ba (en commençant et en terminant par la pierre noire). En faisant ses tours (il faut de l'endurance) le pèlerin répète continuellement «mon Dieu, pardonne-moi mes pêchés... enrichis-moi par ta grâce». A la fin de cette procession, le pèlerin se désaltère à l'eau de la source bénie: Zamzam.
Il peut également prendre un bain à loisir en disant au fond de son cœur: «mon Dieu, je te demande un grand bien, un rétablissement de tout mal... ». Cette eau, dit-on aurait une action puissante sur l'homme: soins, sensations de bien-être, de bonheur et de plénitude.
Il n'est donc pas rare de voir des pèlerins en ramener de leur pèlerinage. L'épreuve de la procession terminée, le pèlerin doit se soumettre à une autre épreuve: le parcours Safa -Marwa. L'épreuve consiste à parcourir à l'intérieur de la mosquée de la Mecque, un trajet d'au moins 100 m, sept fois. Une épreuve de longue haleine qui nécessite de l'endurance physique. Les invalides, les vieillards et les vieilles pour accomplir ce rite se font très souvent, moyennant des sous, transporter dans des pousse-pousse.
Tout en accomplissant la procession et le parcours Safa - Marwa, le pèlerin ne manque pas de faire quelques prières devant la Ka'ba.
Une seule prière à la grande mosquée où est érigée cette Ka'ba équivaut à cent mille prières célébrées ailleurs. Priez y abondamment et la grâce de Dieu se déverse sur vous.
Les rites à Makka accomplis, le pèlerin prend un repos bien mérité et se prépare spirituellement pour la station à Arafat. C'est le grand pilier du pèlerinage. Lieu sacré, Arafat n'admet pas de pèlerins à moralité douteuse. Mystère ! On avance des cas de décès, d'étourdissements, de pertes de connaissance, de maladies... de pèlerins aux comportements décriés dans la société.
Le pèlerin «propre» accède aisément à Arafat à travers ces prières: «mon Dieu, je m'oriente vers toi. je me confie à toi, je te demande la bénédiction de mon voyage et d'accepter mon pèlerinage. Pardonne-moi mes pêchés et rends-moi aussi bon et pur que les anges». Le jour de Arafat, avance-t-on est le meilleur des jours au cours duquel Dieu miséricordieux satisfait l'appel et accorde à ses créatures grâces et bienfaits. C'est un jour où le Satan se trouve «très vil et très diminué» à cause de la grâce divine et du pardon des péchés. La station à Arafat est donc d'importance. Seulement elle ne dure qu'une seule journée, au cours de laquelle les pèlerins, regroupés dans un lieu bien délimité écoutent les sermons, font des prières, récitent à loisir des versets du saint Coran. Et nombreux sont les pèlerins qui en profitent pour soumettre plein de doléances et de requêtes auprès du Tout clément et miséricordieux.
Les propos qui reviennent le plus souvent sont chargés de sollicitations: «Allah, accorde-moi dans ce lieu saint le succès et le triomphe, épargne-moi le remords et l'égarement, ô clément, accorde-moi le regard de ton visage». A la fin de la journée, les pèlerins dans un mouvement d'ensemble, quittent Arafat, cette cité à multiples enseignements pour Mouzdalifa pour y passer la nuit. Car il n'est pas recommandé aux pèlerins de passer la nuit à Arafat, au risque de compromettre leur hadj. L'étape de Mouzdalifa dans notre édition de demain.
Sita TARBAGDO
Retraçant l'itinéraire que le pèlerin doit suivre aux pas des rites qui lui consacrent le titre d'El Hadj, nous évoquions dans nos précédentes éditions les étapes de Médine, de Makka et de Arafat. Aujourd'hui, nous terminons la série avec les étapes de Mouzdalifa, Mina et de nouveau Makka.
A Mouzdalifa, où le pèlerin passe la nuit après la journée d'Arafat, il ramasse un certain nombre de cailloux qui serviront plus tard à lapider le Satan. Il en ramasse 70 au total. Cela se fait également au cours de la nuit. Car le matin, après la prière de l'aube, il est appelé à quitter Mouzdalifa pour la grande Jamarat où est érigée la stèle de Satan.
Les jets de cailloux sur Satan ne se font pas n'importe comment. Ces jets s'étalent en principe sur 4 jours. Le 1 er jour, le jour de l'immolation, le pèlerin en jette 7. Le 2e jour, c'est 21 cailloux qui sont jetés, il en est de même pour le 3e et 4e jours.
En jetant les cailloux de façon consécutive et le plus proche possible de la stèle, il est conseillé au pèlerin de lever haut le bras en disant à chaque jet, «Dieu est grand». Pour pouvoir jeter tous les 70 cailloux sur Satan, le pèlerin doit passer trois nuits à Mina, non loin de Mouzdalifa où des tentes à perte de vue sont érigées pour abriter l'ensemble des pèlerins.
Sur le pont de Jamarat qui conduit à la stèle de Satan, on observe très souvent de grandes bousculades dues aux affluences durant la période de jets des cailloux sur Satan. Si les consignes de la sécurité saoudienne ne sont pas respectées par les pèlerins, une tragédie est vite arrivée. Ainsi en 1998, la bousculade sur le pont de Jamarat a fait 118 morts et plus de 200 blessés parmi les pèlerins, c'est un lieu où la prudence est recommandée.
Le jour de l'immolation, le pèlerin doit défaire la bourse pour satisfaire à un rite d'importance: l'achat du mouton pour le sacrifice (le jour de la Tabaski).
Le prix du mouton tourne autour de 70 000 F CFA.
Si le pèlerin a les moyens, il peut immoler un chameau ou un bœuf. S'il n'a pas les moyens de s'offrir un animal de sacrifice, il lui est recommandé d'observer trois jours de jeûne en lieu saint et sept jours de jeûne au pays de résidence.
La procession d'adieu
En quittant Mina pour la Mecque, après les rites précités, le pèlerin se fait raser la tête. C'est la 1re étape de la désacralisation, la dernière étant la procession d'adieu à Makka. Pour cette dernière procession, il s'agit pour le pèlerin de faire de nouveau 7 fois le tour de la Ka'ba en guise de reconnaissance, d'adieu ou d'au revoir. En accomplissant ce dernier acte qui marque la fin de leur pèlerinage, nombre d'eux qui ont à l'esprit d'y retourner ne manquent pas de prières: «Toi qui ramènes, ramène-moi. Toi qui écoutes, écoute-moi. Toi qui aides, aide-moi. Toi qui protèges, protège-moi. ô clément aie pitié de moi et ramène-moi de nouveau à cette maison sainte à plusieurs reprises».
Au terme de tous ces rites passés en détail depuis notre édition du lundi, le pèlerin est purifié dans son âme et son esprit. Dès lors, il est aussi «blanc» qu'un ange.
Avant de quitter définitivement la terre bénie, la dernière volonté du pèlerin est noble: «Tu m'as fait voyager jusqu'à l'arrivée à ta maison... tu m'as aidé à accomplir mes rites. Alors si tu es satisfait de ma conduite, que ta satisfaction soit plus grande... Mon Dieu, donne-moi la bonne santé et la religion droite, accorde-moi le bon retour et ta satisfaction durant ma vie ainsi que les biens de cette vie et de l'autre... Tu es capable de tout faire».
La procession d'adieu terminée le pèlerin est dans un état de désacralisation totale pour regagner son pays de résidence.
Sita TARBAGDO