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Éditorial : la dimension religieuse
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- Titre
- Éditorial : la dimension religieuse
- Créateur
- Koffi Atta
- Editeur
- Fraternité Hebdo
- Date
- 20 août 1987
- Page(s)
- 1
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Yamoussoukro
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007751
- contenu
-
EDITORIAL
09 SEP. 1987
LA DIMENSION RELIGIEUSE
Ces dernières années, de nombreux actes religieux ont interféré dans la vie politique de notre pays.
Ainsi, en l'espace de quelques années, le Saint Père, le pape Jean-Paul II a été reçu à deux reprises en Côte d'Ivoire.
Abidjan, notre capitale économique, a été dotée de lieux de culte exceptionnels par leurs dimensions et leur beauté architecturale : la cathédrale Saint-Paul, et le Sanctuaire marial ; une grande mosquée est en construction à Treichville, tandis qu'à Yamoussoukro, notre capitale administrative et politique, viennent de démarrer les travaux d'une basilique qui ne le cédera en rien, en beauté et en prestige, aux monuments déjà cités. Enfin, l'œcuménisme religieux que le Président de la République a constamment prêché a été illustré, vécu à Kouassi-Datékro par la célébration d'un culte commun, à l'inauguration d'une paroisse et d'une mosquée.
Pour éclatants qu'ils aient été, ces actes ne doivent pas nous cacher que, dès les origines du combat politique, la religion a constitué un volet important de l'action du Chef de l'Etat. On se souviendra par exemple qu'en 1965, une souscription nationale fut lancée pour la construction d'édifices religieux.
L'initiative était sans précédent en Afrique noire. Ce qui, entre choses peut en être dit, c'est qu'elle portait la marque d'un Chef d'Etat profondément religieux, et convaincu que l'homme ne mérite vraiment l'honneur d'être homme que lorsqu'il conquiert une dimension spirituelle.
par Atta Koffi
Cette quête a toujours été la sienne, inséparable de son action politique. Celle-ci, en effet, n'a jamais perdu de vue les notions de fraternité, d'égalité, de justice, qui sont profondément religieux, Dieu étant la Justice par excellence.
Il y avait, dans les années 40, quelque chose de précurseur dans ce langage, dans cette exigence sereine, à un moment où les puissances dominantes pensaient trouver une justification dans une prétendue inégalité des civilisations et où les dominés ne songeaient qu'à la revanche et à l'opposition.
Mais avec une foi en l'homme, inséparable de sa foi en Dieu, le Président Houphouet-Boigny parvenait à faire partager sa conviction en la possibilité de la coopération et de la fraternité, au-delà des différences et de l'antagonisme du moment.
En réalité, ce disant, il demeurait fidèle à une dimension de son rôle qui le mettait de plain-pied avec son peuple.
Il y a plus de 2000 ans, l'historien grec Diodore de Sicile ne remarquait-il pas : « De tous les peuples de la Terre, les Noirs sont les plus religieux ».
Ils sont aussi les plus vieux de la Terre, et ils ont appris à s'incliner avec humilité devant les mystères et les prodiges de la création.
Par les cultes animistes, musulmans, chrétiens, ils rendent hommage au Créateur. Ces cultes respectent l'ordre primordial, en même temps qu'ils respectent un ordre purement humain, sans lequel il n'y a ni espoir, ni pérennité, ni progrès.
Le chef que les peuples noirs se donnent, a constamment intégré le sacré, parce que la vie elle-même est sacrée. Le chef n'étant jamais que le garant de la vie et de l'épanouissement individuel et collectif.