Article
Bouaké : les imams échangent avec les soldats
- Titre
- Bouaké : les imams échangent avec les soldats
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Agnès Kouaho
- Editeur
-
Le Patriote
- Date
- 26 avril 2017
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Mutineries de 2017 en Côte d'Ivoire
- Bouaké
-
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Aboubacar Fofana
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007215
- contenu
-
BOUAKÉ
Les imams échangent avec les soldats
AGNÈS KOUAHO CORRESPONDANT
Les imams de Côte d'Ivoire ont échangé avec les soldats sur la deuxième tranche de leurs primes. Venus des quatre coins du pays, ils avaient à leur tête le Cheick Boikary Fofana. La rencontre a eu pour cadre le siège du COSIM dans l'enceinte de la grande mosquée de Bouaké, le mardi 25 avril 2017. Ces soldats, qui étaient descendus dans la rue un vendredi 06 janvier 2017 pour exiger le paiement de leurs primes et de meilleures conditions de travail, avaient obtenu gain de cause une semaine après, avec le paiement d'une première tranche de 5 millions sur les 12 millions prévus pour chacun des 8.154 militaires. Le reste devait être versé à hauteur d'un million de francs, et ce, pendant 7 mois à compter de la fin du mois de janvier. Mais, pour des difficultés de trésorerie, le gouvernement réussira à reporter le paiement de cette deuxième partie à fin mai 2017.
La rencontre des hommes d'Allah avec les soldats, qui n'était pas ouverte à la presse, visait de toute vraisemblance un autre report de la deuxième tranche, vu que la situation financière du pays est toujours délicate. Selon nos sources, les deux camps n'ont pas trouvé un terrain d'entente. Le porte-parole des soldats a été catégorique : « La rencontre d'aujourd'hui a accouché d'une souris. On s'est contenté de nous demander de patienter sans nous dire clairement ce pour quoi il faut qu'on patiente. Patienter pour un autre report ou l'annulation pure et simple de la deuxième partie de notre prime ? Nous nous posons beaucoup de questions. Entre autres, si les jeux de la Francophonie ne feront pas oublier notre problème ou si le gouvernement ne veut pas se jouer de nous purement et simplement. Pour nous, il faut nous payer notre argent, faute de quoi nous nous donnerons les moyens pour amener le gouvernement à le faire à la date indiquée », a-t-il averti.
Visiblement excités, les soldats ne voulaient même pas sentir la présence de la presse. C'est à juste titre que les journalistes sont restés loin de la salle de réunion, qui aura duré plus de trois heures. À un mois du paiement de la deuxième tranche de la prime des soldats, les populations retiennent leur souffle, à moins que les autres rencontres annoncées dans les prochains jours sur le même sujet trouvent une solution.
AK