Article
Sécurité aérienne : le film de l'inspection du premier avion des pèlerins ivoiriens
- Titre
- Sécurité aérienne : le film de l'inspection du premier avion des pèlerins ivoiriens
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Sindou Cissé
- Editeur
-
Le Patriote
- Date
- 17 janvier 2004
- pages
- 7
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Hadj
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007171
- contenu
-
REPORTAGE
Sécurité aérienne
LE FILM DE L'INSPECTION DU PREMIER AVION DES PELERINS IVOIRIENS
Cissé Sindou
Ce n'est pas la première fois que l'on semble que c'est lui. Dans la délégation venue l'accueillir, on n'était pas encore si sûr de sa présence. Pourtant, c'est bien lui qui était là. En ce début de soirée du jeudi 15 janvier dernier, sous le vent glacial qui soufflait sur l'Aéroport Félix Houphouët-Boigny, l'appareil tant attendu en provenance de Djeddah, en Arabie Saoudite, venait de poser ses roues sur terre. C'est un avion de marque "Tnstar" 9L-LDE (du même genre que le DC10) appartenant à la compagnie Air Universal, l'un des deux appareils choisis pour le transport des pèlerins ivoiriens.
Après plusieurs détours sur le tarmac, il s'immobilise à 19 h 30. Il est rejoint, plus tard, par le Directeur de l'Agence Nationale de l'Aviation Civile (ANAC), M. Abonoun Jean Kouassi, flanqué de trois Inspecteurs, MM. Gonh Pierre, Mamadou Konaté et Kako Doma Laurent. Sur instruction du ministre de tutelle, le Ministre des Transports, les quatre hommes sont là ce soir pour s'assurer que l'appareil remplit toutes les conditions techniques et administratives d'un vol sécurisé.
"Nous allons procéder à une inspection qui commencera par la partie extérieure de l'avion", annonce le Directeur général de l'ANAC. Aussitôt, sous le regard vigilant d'un groupe de reporters, l'appareil est inspecté, des pneus (transports d'atterrissage) avant jusqu'à la queue, sans qu'une anomalie notable ne soit signalée. Les contrôleurs ont jaugé la pression des pneus, vérifié le balancement des ailes, etc., sans se plaindre. L'étape extérieure terminée, ils montent à bord, toujours surveillés par les journalistes. M. Mamadou Konaté, spécialiste de la technique, s'introduit dans la cabine de bord. Il parcourt le tableau de bord des yeux. L'objectif est de s'assurer qu'au plan technique, tous les éléments de sécurité sont dans les normes.
Quant à M. Gonh Pierre, son rôle est de contrôler tous les documents de bord : la Licence d'exploitation aérienne, le Certificat d'assurance, etc. De son côté, M. Kako Doma est chargé d'inspecter la qualité du personnel navigant, la qualification de chacun et son Certificat médical. Le tout est supervisé par le Directeur général de l'ANAC dans une ambiance détendue, mais empreinte de méfiance. Le Commandant de bord, M. Nisar Ahmed, de nationalité maltaise (20 000 heures de vol), est au four et au moulin pour répondre aux questions. C'est lui qui nous apprendra que l'équipage est composé de neuf personnes de nationalités diverses, des Jordaniens, des Saoudiens, et un Français : c'est le Commandant pilote Bruno Lucen-Brun. Les hôtesses et les stewards, au nombre de 45, sont en majorité arabes. Ils servent de la sucrerie à leurs hôtes durant le contrôle qui dure une trentaine de minutes. Les Inspecteurs se retrouvent pour leurs différents rapports. "Au plan technique, tout va bien", rassure M. Konaté. "Ils ont tous les documents", ajoute son collègue Gonh Pierre. Celui-ci révèle que l'avion est immatriculé en Sierra Leone. Les journalistes veulent savoir l'âge de l'appareil. La question est posée au Commandant de bord : "20 ans", répond ce dernier. "Mars, il est encore en forme", rassure l'un des Inspecteurs.
Le contrôle sur le personnel navigant ne révélera aucun problème. En somme, l'avion est dans les normes et peut transporter les pèlerins sans problème. "Mais, il ne peut pas embarquer plus de 330 personnes", souligne un autre contrôleur. Au terme de l'inspection, le DG de l'ANAC rappelle les objectifs de leur mission : rassurer les fidèles musulmans et l'ensemble des Ivoiriens et leur montrer l'existence de ces contrôles, qui ne peuvent être faits que sur les avions destinés à des vols exceptionnels comme celui-là. La raison : la Côte d'Ivoire ne dispose que de huit Inspecteurs, ce qui est très insignifiant, vu le nombre d'avions qui atterrissent sur notre sol. C.S.