Article
Escadrons de la mort : encore un imam assassiné
- Titre
- Escadrons de la mort : encore un imam assassiné
- Type
- Article de presse
- Créateur
- D. Al Séni
- Editeur
-
Le Patriote
- Date
- 21 février 2003
- pages
- 1
- 5
- nombre de pages
- 2
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007159
- contenu
-
Escadrons de la mort
UN IMAM ASSASSINÉ À ABOBO
P.5
L'IMAM SANGARÉ M. LAMINE
Escadrons de la mort
ENCORE UN IMAM ASSASSINÉ
Le manteau noir de la mort s'est encore abattu sur la communauté des Imams de Côte d'Ivoire. Avant-hier mercredi, le jeune adjoint à l'Imam de la mosquée d'Abobo Plaque II, Sangaré Mouhamed Lamine, a été assassiné par des individus en civil.
Il est environ 17h30 ce jour-là quand Mouhamed Lamine, bien connu et apprécié dans le quartier, échange des civilités avec des connaissances. Arrivé aux abords d'un immeuble d'habitation non loin du marché de nuit du quartier Plaque II, il est interpellé par deux individus. Par son nom, croyant avoir affaire à une de ses nombreuses connaissances, l'Imam s'approche. À sa grande surprise, on lui intime l'ordre de monter dans un véhicule 4X4 de couleur rouge. Refus de Mouhamed Lamine. « Je préfère être tué ici pour qu'on retrouve mon corps », répond-il à ces tueurs. S'engage alors une bagarre. L'Imam réussit à se dégager et tente de se réfugier dans l'immeuble. Un des hommes sort son arme et tire deux balles. Mouhamed Lamine s'écroule au milieu de son sang, agonisant. Il passera près d'une heure dans la détresse, sous le regard de ses bourreaux qui, devant l'afflux des curieux attirés par les coups de feu, appellent du renfort. Le quartier est bouclé. Les renforts des forces de l'ordre, parmi lesquels les éléments du camp commando d'Abobo, contiendront la foule. Même les parents du défunt sont empêchés d'accéder au corps. Vers 21 heures, les forces de l'ordre ont quitté les lieux, emportant le corps de l'Imam Sangaré dans un corbillard d'Ivosep.
Dans le quartier, les proches racontent que dans la matinée, le jeune Imam a fait l'objet de filature. Une jeune dame, témoin oculaire des faits, raconte que les meurtriers avaient en main une photo de leur victime, ce qui tend à corroborer la thèse d'un assassinat planifié. Pour cette fois, des dizaines de personnes, dont des militaires et des policiers habitant l'immeuble, ont assisté à la scène. Certains sont même venus échanger avec les tueurs de l'Imam Sangaré. Des témoins soutiennent qu'ils ont manifesté de la réprobation devant l'acte crapuleux. Toujours est-il que les bourreaux, comme pour se donner des mobiles au cas où une enquête les démasquerait, ont déposé une arme près du corps de l'infortuné Imam et ont pris des photos. L'assassinat de l'Imam Sangaré vient après ceux de Sylla de Daloa et Mahmoud Samassi d'Abidjan.
D. Al Séni