Article
Pèlerinage à la Mecque : après ses attaques contre le CNI l'Imam Koudouss répond à Boga Doudou
- Titre
- Pèlerinage à la Mecque : après ses attaques contre le CNI l'Imam Koudouss répond à Boga Doudou
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Seydou Koné
- Editeur
-
Le Patriote
- Date
- 14 janvier 2002
- nombre de pages
- 1
- Sujet
- Comité National pour l'Organisation du Pèlerinage à la Mecque (CI)
- Hadj
- Conseil National Islamique
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007139
- contenu
-
Pèlerinage à la Mecque
Après ses attaques contre le CNI, LIMAM KOUDOUSS RÉPOND À BOGA DOUDOU
Koné Seydou
À la faveur de la proclamation des résultats du concours d'excellence organisé par la coordination de Yopougon du Conseil national islamique (CNI), l'Imam Koné Idriss Koudouss, président de ce Conseil, a répondu hier dimanche 13 janvier au ministre de l'Intérieur.
Lors d'un point de presse organisé à l'hôtel de ville, au début de ce mois de janvier 2002, le ministre Boga Doudou s'était emporté contre les responsables de la Communauté musulmane de Côte d'Ivoire et leur avait lancé des propos discourtois.
Il ressort de la mise au point de l'Imam que les trois principales organisations islamiques avaient répondu, comme toujours d'ailleurs, à l'invitation du ministre d'État, ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation. « Le respect de l'autorité est l'une des vertus cardinales de l'Islam », a rappelé l'Imam Koudouss. « Le 3 janvier dernier, les Commissaires au pèlerinage du CNI, du FOI et de la CIDCl étaient présents. »
En réalité, le problème vient du ministère de l'Intérieur. Il y a quelques jours, Boga Doudou a publié un nouvel arrêté portant organisation du pèlerinage à la Mecque alors que des structures bien fonctionnelles et rodées existent depuis des années. En effet, le Comité national d'organisation du pèlerinage à la Mecque (CNOPM) a été créé en 1993 par le ministre Émile Constant Bombet. Cependant, ce même pouvoir Bédié et tous ceux qui lui ont succédé se sont évertués à le saboter, en suscitant la création de structures parallèles et moribondes. L'objectif visé hier comme aujourd'hui par les pouvoirs reste le même : faire passer la Communauté musulmane pour un groupement d'analphabètes incapables de s'organiser. Même si les Musulmans de notre pays ont toujours réussi à vaincre les obstacles, l'Imam Koudouss a invité ses fidèles à la vigilance : « Au moment où nous nous préparons à accompagner nos pèlerins à la Mecque, nous devons encore faire beaucoup de bénédictions. Car l'adversité se dresse devant nous sans honte et sans retenue. » Alors que la Communauté catholique organise librement ses pèlerinages en terre sainte, les Musulmans, eux, subissent les ingérences inopportunes de Boga Doudou. Après avoir remis cinquante millions à sa marionnette, Harissou Fofana, pour aller faire du tourisme à la Mecque, Boga Doudou vient de faire sortir un document saoudien disponible pourtant depuis des mois. Il y a ajouté ses propres conditions, sans prendre la peine de consulter les professionnels du secteur. Mais le CNI en a vu d'autres : « Le CNI reste fidèle au principe que l'État républicain n'a pas le droit d'organiser, encore moins de « désorganiser » notre pèlerinage », a averti le président Koudouss. « Nous ne pouvons pas accepter que nos lourds sacrifices soient hypothéqués par des considérations bassement politiciennes. Nous prenons à témoin l'opinion publique nationale et internationale que les organisations musulmanes ont fait ce qu'elles avaient à faire pour que nos parents puissent effectuer le cinquième pilier de leur religion. Il appartient maintenant au gouvernement de lever tous les obstacles artificiels, afin de libérer notre pèlerinage des dessous politiciens. »
Rappelons, pour terminer, que dans l'optique du lancement de cette opération, le CNI avait écrit au ministre de l'Intérieur le 15 novembre 2001 pour solliciter une rencontre. Le ministre Boga Doudou n'avait daigné répondre que le 27 décembre, et encore, pour dire qu'il ne pouvait pas le recevoir. Une semaine plus tard, il faisait son cinéma. Le bras de fer entre le pouvoir de Gbagbo et la Communauté musulmane est donc de nouveau engagé.
K.S.