Article
Manœuvres de division de la communauté musulmane : Lida et Agré entrent en guerre contre le CNI
- Titre
- Manœuvres de division de la communauté musulmane : Lida et Agré entrent en guerre contre le CNI
- Type
- Article de presse
- Editeur
-
Le Patriote
- Date
- 24 décembre 2001
- pages
- 1
- 4
- nombre de pages
- 2
- Sujet
- Al Coran
- Hadj
- Harrissou Fofana
-
Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires islamiques
- Conseil National Islamique
- Conseil Supérieur Islamique
- Langue
- Français
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0007135
- contenu
-
Manœuvres de division de la Communauté musulmane
P.4
ALIDA ET AGRÉ ENTRENT EN GUERRE CONTRE LE CNI
Manœuvres de division de la communauté musulmane : HARISSOU, LIDA ET AGRÉ EN GUERRE CONTRE LE CNI
Kossou Jean-Marc
« Il faut sauver les Imams ; il faut aider les Muezzins ; il faut aider à la chute des préjugés, des erreurs, du mensonge et de l'image négative qu'on connaît aujourd'hui de la Communauté musulmane ». C'est la principale mission que « le refondateur de l'Islam en Côte d'Ivoire », le sieur Fofana Harissou de l'association islamique « Al Coran » (CNIMCI) et ses amis assignent au Conseil national des Imams et Muezzins de Côte d'Ivoire, dont le lancement officiel a eu lieu le samedi 22 décembre dernier à la mairie de Yopougon.
Pour les organisateurs de cette cérémonie, parrainée par le président de l'Assemblée nationale, Koulibaly Mamadou, des structures islamiques telles que le Conseil supérieur des Imams (COSIM) ont failli à leur mission. Au lieu de ne s'occuper que des affaires religieuses, ses responsables « s'attachent à des rites, à des ordonnances humaines, à des habitudes qui ne font qu'engendrer désordres, haines et insécurités. (...) Ils ont saigné les Mosquées, exploité l'ardeur des Imams, détourné le patriotisme des Muezzins, utilisé le courage des fidèles musulmans. Sans rien donner en retour », a accusé Fofana Harissou. Ces propos n'ont pas manqué de jeter le froid dans l'assistance, composée en majorité de personnes qui ne savaient trop pourquoi elles avaient effectué le déplacement d'Abidjan. « Je ne sais pas pourquoi je suis venu à Abidjan. Si on m'avait dit que c'était pour insulter d'honorables dignitaires religieux à qui nous devons du respect, je serais resté dans mon village à Oumé. Les organisateurs nous ont dupés », lance, amer, un Imam venu d'un village de Oumé. Mais du côté du prélat catholique, représenté par le Cardinal Agré et Monseigneur Mandjo, ainsi que les représentants du pouvoir FPI, le soulagement et la satisfaction se lisaient sur les visages. Enfin, Koudouss et Fofana ne vont plus se targuer de parler au nom de tous les Musulmans... Il y a maintenant quelqu'un qui va leur tenir tête, murmurait-on dans le milieu.
Agré, tout le monde sait, n'est heureux que quand l'Islam est en situation de défense. Il déclare :
Après les différentes allocutions, on a assisté à l'intronisation des El Hadj Zoumana Sanogo et Diarra Abdoulaye, respectivement chefs des Imams et Muezzins des adhérents de ce Conseil. On a noté la présence, à cette cérémonie, d'une forte délégation du Forum des confessions religieuses, conduite par le Senior Ediémou et le représentant du chef d'État-major, le Général Doué Mathias.
Après la cérémonie, nous avons approché Harissou, qui s'est offusqué que nous (Le Patriote) ayons dit que lui et Boga veulent créer une association, alors qu'il collabore avec Lida. Revendiquant ainsi son accointance avec le ministre de la Défense Lida Kouassi et non avec Boga Doudou. En outre, il s'est dit étonné du fait que les gens ne sachent pas que Koudouss est Samogo, une ethnie du Burkina Faso, donc Burkinabé, et le père de Fofana, un Haoussa (du Niger). Ces propos nous situent clairement sur la mission de M. Harissou (lire notre encadré).
DIABY KOWEIT RESSUSCITÉ
Décidément, le pouvoir FPI (avec le soutien de certains dignitaires de l'Église catholique) s'est résolu à poursuivre l'œuvre de l'ex-député et président du CSI, le sieur Diaby Moustapha alias Diaby Koweit, qui, avec la chute de son parti et le départ de ses maîtres du pouvoir d'État, a disparu de la circulation momentanément. Mais les frontistes semblent épouser sa base besogne pour qui il faut à tout prix entraver la marche de toute organisation islamique, notamment le COSIM et le CNI, qui refusent d'emboucher la trompette de la haine, de la division de la Refondation. Et qui sont accusés d'œuvrer pour l'autre, l'ennemi, l'« étranger » qui ne veut pas le bonheur des Ivoiriens « authentiques ». Puisqu'on considère qu'ils font de la politique chaque fois qu'ils demandent un traitement égal entre les religions au nom de la laïcité de l'État, chaque fois qu'ils donnent leurs avis (tout comme les autres) sur la vie de la Nation. Pour le pouvoir, donc, il faut un homme capable de créer la zizanie au sein de la communauté musulmane. En conséquence, fondée pour combattre le CNI, toutes affaires cessantes, il s'est précipité à Yopougon. Ce qui est pitoyable dans cette affaire, ce sont les efforts désespérés de cet ecclésiastique de haut rang pour freiner le développement. Ainsi, au Centre culturel de la Cathédrale St Paul, c'est lui qui donne la parole à Harissou pour abreuver d'injures Koné Koudouss, Aboubakar Fofana, les Imams du COSIM, les organisations islamiques ivoiriennes.
K.J.M.
Fofana Harissou a donc été coopté, avec la bénédiction de Lida Kouassi pour cette mission. Comme du temps de Koweit, les moyens de l'État (médias, agents de l'administration, l'argent du contribuable, etc.) sont mis à sa disposition. Il peut insulter, dénigrer, diaboliser les responsables des autres associations... dans toute impunité, comme ce fut le cas ce samedi à Yopougon. Diaby Koweit peut se tranquilliser. Harissou poursuit sa mission. K.J.M.
MISSION GOUVERNEMENTALE POUR UN MANIPULÉ
Touré Moussa
Il s'appelait Fofana Karim. On le découvre sous le nom de Harissou Fofana. Modeste prof dans un lycée technique, il est aujourd'hui employé à la Direction générale des établissements publics, privés professionnels et techniques de Côte d'Ivoire (3e étage, immeuble Delafosse, Abidjan-Plateau). Il est aussi et surtout président d'une association se réclamant de l'Islam : « Al Coran ».
Harissou Karim Fofana ne vit que pour un but : détruire le CNI et livrer les Musulmans pieds et poings liés au pouvoir central. Aujourd'hui, à la lumière d'informations reçues, les missions assignées à Harissou sont claires. Elles sont au nombre de trois.
D'abord, rassembler le maximum d'Imams autour de son association, « Al Coran ». De préférence des Imams de villages et campements, loin des villes et donc de l'influence du CNI et de son chef, l'Imam Koudouss.
Ensuite, provoquer en permanence le CNI et le COSIM afin de créer un incident, et donner ainsi l'occasion au pouvoir central d'intervenir contre les Imams Koné Koudouss et Fofana Aboubakar, considérés comme les menaces de la communauté.
Enfin, créer un Front avec certains religieux chrétiens pour montrer qu'entre les Musulmans et les Chrétiens, c'est la lune de miel que certains Imams frondeurs veulent troubler.
Si Harissou atteint ces trois objectifs, il aura gagné le gros lot. Il sera d'office nommé recteur de la Grande Mosquée du Plateau. Ensuite, il lui sera systématiquement attribué un quota parmi les gens que le gouvernement envoie chaque année en pèlerinage à la Mecque. De même, il recevra cent billets d'avion à distribuer, selon son choix, aux musulmans militants du FPI, pour qu'ils se rendent à la Mecque, aux frais de la Princesse.
Dans la même veine, il sera désigné représentant permanent de la Côte d'Ivoire auprès d'institutions islamiques telles que la Banque islamique de développement (BID), la Ligue islamique mondiale et l'Organisation de la conférence islamique (OCI). Il recevra, lui a-t-on promis, avant le mois de juin 2002, une radio musulmane pour contrecarrer l'influence de la radio Al Bayane, estimée trop proche du CNI.
La cerise sur le gâteau est qu'il lui a été promis que toute aide des ONG musulmanes des pays pétroliers passera par lui. À cet effet, il vient d'effectuer un voyage à la Mecque, tous frais payés par ses commanditaires. Pour réussir ses trois missions, Harissou bénéficie d'un passeport diplomatique et d'un laisser-passer permanent. Pour ses besoins en cash et pour contenter les agents qui sont ses yeux et ses oreilles dans les Mosquées, il lui a été conseillé de s'adresser directement à Boga Doudou, Lida Kouassi, Koulibaly Mamadou, à un chef militaire et à un éminent religieux de la place. Harissou est si heureux d'être devenu important qu'il serait prêt à tous les reniements, à tous les parjures, à toutes les trahisons pour le rester. Et si pour cela il faut s'acoquiner à Satan, c'est avec joie qu'il le fera.
T.M.
AGRÉ - HARISSOU : BONNET-BLANC...
Bernard Cardinal Agré semble avoir un penchant prononcé pour la division. Mieux, il semble voir son Cardinalat placé sous le signe de la lutte contre l'Islam et son avancée en Côte d'Ivoire. C'est pourquoi, contre la raison, il a choisi de se ranger aux côtés d'un renégat, Fofana Harissou, pour combattre l'Islam et son Clergé. Invité par le CNI à la Nuit du Destin, Agré a refusé de venir. Invité également à la fête de fin de Ramadan par le CNI, Agré a prétexté qu'il était occupé. Mais dès que Harissou l'a invité à venir participer à la naissance d'une association, il a répondu présent.
Il ne désapprouve pas le contenu de ce brûlot. Il dit qu'il faut que les Ivoiriens se réconcilient, mais quand ADO et Guéi parlent au Forum, il boycotte les assises. Mais quand il s'agit de Gbagbo et Bédié, on le voit dans la salle, sourire béat aux lèvres et applaudissant à tout rompre.
Sa présence aux côtés de Harissou Fofana n'est donc pas surprenante. Ne dit-on pas que qui s'assemble se ressemble ?
T.M.