-
Titre
-
Touba : un grand homme s'en est allé
-
Date
-
16 avril 1993
-
nombre de pages
-
1
-
Identifiant
-
iwac-article-0007023
-
Droits
-
-
contenu
-
TOUBA UN GRAND HOMME S'EN EST ALLÉ
Une foule venue nombreuse, des quatre coins du département de Touba, très tôt le matin du vendredi 9 avril 1993, a montré la dimension humaine du défunt.
Feu El Hadji Koné Lanciné, père de Koné Mahamadou, président de la Jeunesse du PDCI-RDA (JPDCI-RDA), était, de l'avis de tous, celui-là même qui incarnait la sagesse, la courtoisie, et surtout la piété.
Ne parcourut-il pas des milliers de kilomètres à pied en six ans pour remplir son devoir de pieux musulman pour la première fois dès 1947, et ce depuis Danané ?
Né vers 1906 à Ganhoué, dans le département de Touba, il y vécut jusqu'en 1937 avant de s'installer à Danané à la faveur d'un commerce qu'il fit dans cette ville. En 1947, il effectua son premier pèlerinage à la Mecque à pied, depuis la ville de Danané pendant trois ans, et mit trois ans pour revenir en Côte d'Ivoire. Il s'installa ensuite à Bobo Dioulasso (ex-Haute Volta), puis à Bamako (Mali) avant de revenir en Côte d'Ivoire, précisément à Akoupé.
Quelques années plus tard, il partit pour Abidjan où il s'installa à Adjamé pour toujours continuer son commerce. En pieux musulman, il entreprit de bâtir une mosquée dans ce quartier en compagnie de El Hadj Soumaïla Diakité, El Hadj Sékou Diaby et El Hadj Botoka, vers les années 1957-1960. Ne voulant plus concilier ses activités commerciales et religieuses, il décida d'arrêter les premières activités au profit de la religion musulmane. Là, il effectuera sept autres fois le pèlerinage à la Mecque, dont le dernier, qui date de 1987, lui a été offert par le Président de la République, son Excellence Félix Houphouët-Boigny.
À la mosquée d'Adjamé, dont il était le dernier survivant des quatre bâtisseurs, il assumait depuis 1960 la fonction d'Adjoint à l'Imam jusqu'à son décès très tôt samedi 3 avril dernier. Feu El Hadji Koné Lanciné, parti rejoindre le Tout-Puissant, ce ne sont pas seulement les dix enfants qu'il laisse derrière lui, dont notre vaillant président de la JPDCI, qui sont affligés, mais tout le département de Touba et au-delà, toute la communauté musulmane de Côte d'Ivoire, sinon toute la Côte d'Ivoire.
À son enterrement le 9 avril 1993, le gouvernement reconnaissant était représenté par M. Bamba Vamoussa, Ministre de l'Éducation nationale, qu'entouraient M. le préfet du département de Touba, M. le sous-préfet de Ouaninou dont dépend désormais Ganhoué, ce paisible village de quelques 500 habitants, M. le député-maire El Hadj Dembélé Lacina d'Adjamé, M. le député Adou Basile d'Adjamé et bien d'autres cadres de la région de l'Ouest, ainsi que l'Imam d'Adjamé.
Pour sa part, la JPDCI (Bureau national) était représentée par M. Gnagne (président de la JPDCI de Yopougon), Fiessou N'Guessan (président de la JPDCI de Sikensi) et M. Ekné Bessi Bruno (président de la JPDCI de Dabou sous-préfecture), ainsi que des délégations des sections JPDCI de Man, Odienné, Ouaninou, Boko, Borotou, Adzopé, et Adjamé, et des membres de l'Union des jeunes de la commune d'Adjamé dont M. Koné Mahamadou est président.
Pour notre part, nous souhaitons nos condoléances à toute la communauté musulmane de Côte d'Ivoire et plus particulièrement aux orphelins, veuves, et surtout au président Koné Mahamadou. Nous lui disons que l'épreuve difficile de la séparation passée, la lutte de la vie continue, et nous osons croire qu'il prendra ce moment comme un stimulant pour la lutte difficile mais ô combien passionnante qui nous interpelle tous. Nous vaincrons, Inch'Allah.
NAHOUNOU LAURENT
Le Patriote
Frédérick Madore