Article
Conférence de solidarité avec le Peuple arabe libyen : le Bénin réaffirme la nécessité de renforcer le front anti-impérialiste
- Titre
- Conférence de solidarité avec le Peuple arabe libyen : le Bénin réaffirme la nécessité de renforcer le front anti-impérialiste
- Type
- Article de presse
- Créateur
- Alfred Ahounou
- Editeur
-
Ehuzu
- Date
- 17 septembre 1981
- pages
- 4
- 5
- nombre de pages
- 2
- Langue
- Français
- Source
-
La Nation
- Contributeur
-
Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0006523
- contenu
-
Conférence de solidarité avec le Peuple arabe libyen
Le Bénin réaffirme la nécessité de renforcer le front
Du 28 au 31 août dernier, s'est déroulée à Tripoli la conférence mondiale de solidarité avec le Peuple de la Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste. À l'origine de cette rencontre internationale, la vaste campagne d'hostilité déclenchée par les États-Unis contre la Jamahiriya Arabe Libyenne.
Aussi, ouvrant cette conférence, le président Kadhafi n'a-t-il pas manqué de souligner ce solennel témoignage mondial lorsqu'il a déclaré : « Votre solidarité avec le Peuple arabe libyen signifie qu'il est dans une position de force. » S'interrogeant sur la portée d'une telle conférence, le dirigeant libyen devait s'exclamer : « Que reste-t-il aux ennemis du Peuple libyen après une telle rencontre et un tel soutien mondial ? »
« Certes, il ne leur reste que la honte et l'humiliation devant l'opinion internationale puisqu'ils sont démasqués », a précisé le président Kadhafi qui devait conclure pour dénoncer l'impérialisme, le sionisme et le racisme du régime sud-africain.
Les orateurs ont presque tous mis l'accent sur la nécessité de soutenir la lutte du Peuple palestinien. Ils ont insisté sur le fait que la mer Méditerranée doit devenir un lac de paix. Ils ont également exprimé leur considération pour l'aide fournie par le Peuple arabe libyen à tous les Mouvements de libération dans le monde en lutte, pour renforcer les relations extérieures du Comité Central du PRPB.
Point n'est besoin de souligner ici que cette conférence de solidarité avec le Peuple libyen se tient à son heure, c'est-à-dire au moment où l'impérialisme concentre toutes ses attaques contre la Libye, qui s'est résolument classée dans le peloton de tête des pays qui apportent le soutien le plus efficace à tous les Peuples en lutte contre la domination.
Le camarade Gado, réaffirmant à la tribune de la Conférence la solidarité du Peuple béninois avec le Peuple arabe libyen, a déclaré que cette rencontre de solidarité mondiale est une preuve éclatante de la justesse de la cause qu'il défend et de la politique qu'il poursuit sous le drapeau de la Révolution.
C'est du moins ainsi que peuvent s'expliquer d'une part les révélations sensationnelles faites par la presse internationale sur la tentative d'assassinat fomentée par la CIA contre la personne du dirigeant libyen et, d'autre part, l'agression américaine contre les avions libyens au-dessus de la Méditerranée.
C'est donc pour apporter un soutien indéfectible à la cause libyenne que 750 délégués venus du monde entier, représentant pour la plupart des organisations politiques, professionnelles, populaires, ainsi que de nombreuses personnalités du monde de la science et de la culture, tels que Roger Garaudy, Vincent Monteil, Jacques Couland, Anatole Sofronov, et des hommes politiques comme Didier Ratsiraka, Daniel Ortega, Yasser Arafat, Ibrahim Mohsen (Liban), Véronique Neiertz, Abdoulaye Wade, ont participé pendant trois jours à cette grande manifestation politique dans l'enceinte de la « General People's Conference » à Tripoli.
Cette rencontre de solidarité mondiale est une preuve éclatante de la justesse de la cause qu'il défend et de la politique qu'il poursuit sous le drapeau de la Révolution.
Le guide de la Révolution libyenne ajoutera par ailleurs : « Nous devons à partir de maintenant donner une base solide à cette solidarité et nous devons dès maintenant mener un combat acharné contre l'offensive odieuse de l'impérialisme et de ses valets contre le Peuple libyen et contre les autres Peuples victimes de l'agression, comme le Peuple du Salvador, du Chili, de la Namibie, de la Palestine, du Liban, d'Afrique du Sud... en faisant de Tripoli le siège du Centre international de lutte anti-impérialiste. »
Puis ce furent au tour des différentes délégations du monde entier de prendre la parole pour condamner l'acte d'agression des États-Unis contre la Jamahiriya et de lutter au coude à coude pour faire échec à l'impérialisme, pour construire une nouvelle société débarrassée de toute oppression et exploitation.
Intervenant à cette occasion, le camarade Gado Girigissou, chef de la délégation béninoise, devait préciser que cette agression répondait à un plan soigneusement élaboré par l'impérialisme international pour assouvir sa soif de domination sur les Peuples qui ont décidé en toute souveraineté de rejeter le carcan de l'exploitation économique, de l'asservissement et de l'oppression coloniale.
C'est pourquoi, a-t-il poursuivi, chaque fois que les pays du Tiers-Monde prennent conscience des intérêts nationaux et surtout du rapport d'exploitation éhontée de leurs richesses, les sources d'enrichissement de l'impérialisme tarissent incontestablement.
Aussi, dans ces pays, non seulement les circuits de drainage des richesses vers l'extérieur se trouvent fermés, mais ils deviennent ces pays pour ainsi dire la tâche d'huile dangereuse pour l'impérialisme dans cette région du monde.
Le ministre Gado Girigissou devait terminer son allocution sur une recommandation invitant la conférence à procéder à une analyse approfondie des conséquences de cette nouvelle forme d'agression armée impérialiste directe afin de tirer les leçons qui s'imposent dans le sens d'une plus grande cohésion et d'une solidarité plus agissante de toutes les forces progressistes du monde face à l'impérialisme international qui n'a jamais désarmé.
« Face à tous ces défis, a conclu le chef de l'OLP, nous soutenons la proposition du colonel Kadhafi de créer en Libye un front international de lutte contre l'impérialisme, le sionisme et le racisme. »
Lui succédant, le frère Didier Ratsiraka devait affirmer que l'impérialisme menait actuellement une agression tous azimuts en Afrique, en Libye, en Corée du Nord et au Liban. Qualifiant enfin la Libye de « champion de l'internationalisme prolétarien », le président malgache devait faire part de son accord avec la proposition du dirigeant libyen.
Prenant la parole, le commandant Ortega a lui aussi exprimé son soutien à l'initiative du colonel Kadhafi et a accusé les États-Unis d'être un centre de terrorisme.
Des multiples recommandations et décisions adoptées par la conférence, nous retiendrons essentiellement celles relatives à la solidarité de la conférence avec la Jamahiriya contre les complots et les menaces de l'ennemi impérialiste, sioniste et réactionnaire ; au soutien au Peuple angolais en lutte contre l'agression et l'invasion sud-africaine raciste, la lettre adressée par la conférence au groupe des Non-Alignés à l'occasion de son 20e anniversaire, et la publication d'un communiqué appelant à contrer le militarisme américain pour préserver la paix, la liberté et le progrès dans le monde.
La conférence de solidarité avec le Peuple libyen s'est achevée le 31 août, marquée par la présence à la tribune du commandant Abdelsalam Ahmed Jalloud, Didier Ratsiraka de Madagascar, Yasser Arafat de l'OLP, Daniel Ortega du Nicaragua.
Prenant la parole à cette occasion, le frère Arafat, président de l'OLP, a indiqué que le défi américain à la Libye était un défi à la nation arabe tout entière. Le chef de l'OLP a donc estimé que ce n'était pas un hasard que « l'agression américaine contre la Libye ait lieu juste après les bombardements israéliens contre le Sud-Liban, la destruction par l'aviation israélienne du réacteur nucléaire irakien et au moment où le président américain décidait de produire la bombe à neutrons. »
Le frère Mohsen Ibrahim, pour sa part, a demandé une réunion d'urgence du Front de la fermeté et a estimé que l'accord tripartite signé entre Tripoli, Aden et Addis-Abeba constituait « un premier pas dans la voie de la formation d'un Front international anti-impérialiste. »
Le commandant Jalloud, intervenant enfin pour la clôture, a vivement attaqué les États-Unis et a estimé que la conférence était « une preuve que tous les Peuples du monde soutenaient le Peuple libyen contre l'agression américaine. »
Évoquant enfin le plan américain visant à assassiner le colonel Kadhafi, le commandant Jalloud devait conclure que la disparition d'une personne ne résout aucun problème, tous les Libyens sont des Kadhafi en puissance.
A. AHOUNOU