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Les imams et enseignants franco-arabes à l'école du droit islamique
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- Titre
- Les imams et enseignants franco-arabes à l'école du droit islamique
- Créateur
- Boureima Sanga
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 5 janvier 2011
- Résumé
- Les ressortissants musulmans sunnites du Yatenga ont organisé un séminaire de formation du 29 décembre 2010 au 2 janvier 2011 à Ouahigouya sur le thème général « Les droits en islam ». Plus de 500 participants internés et plus de 1000 fidèles ont pu se ressourcer en droit islamique et raffermir leur foi religieuse.
- Sujet
- Enseignement confessionnel islamique
- Formation des imams et des prêcheurs
- Mohammed Kindo
- Mohammed Sawadogo
- Mouvement Sunnite du Burkina Faso
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0001135
- contenu
-
Les ressortissants musulmans sunnites du Yatenga ont organisé un séminaire de formation du 29 décembre 2010 au 2 janvier 2011 à Ouahigouya sur le thème général « Les droits en islam ». Plus de 500 participants internés et plus de 1000 fidèles ont pu se ressourcer en droit islamique et raffermir leur foi religieuse.
Les fils du Yatenga unis au sein du Mouvement sunnite veulent une pratique saine de la religion musulmane dans leur région telle que codifiée par les livres saints. Convaincus que cela passe par la lutte contre l'ignorance dans toutes ses formes, ils organisent des séminaires de formation au profit des imams, des prêcheurs, des enseignants franco-arabes.
La quatrième édition qui s'est tenue du 29 décembre 2010 au 2 janvier 2011 a eu pour thème : « Les droits en islam ». A cette occasion, la cour du Centre d'excellence Amadou-Matar-Mbow de Ouahigouya a été le lieu de convergence des fidèles venus des départements et des villages de la province. L'ouverture des travaux a été présidée par le haut-commissaire de la province, Jean Baptiste Zongo en présence de Naaba Kiiba, roi du Yatenga.
« C'est un devoir pour moi de venir saluer ces ressortissants du Yatenga réunis pour des formations islamiques ; c'est une bonne chose qu'ils raffermissent leur foi, toute chose qui leur permettra d'oeuvrer pour le bien-être social, la paix et l'unité », a déclaré le haut-commissaire en lançant le top de départ des activités du séminaire. Après l'officiel, place maintenant à l'exécution des autres activités du séminaire.
Et c'est une course contre-la-montre. Les enseignants sont répartis dans des classes. Les formateurs leur enseignent la pédagogie afin qu'ils puissent mieux éduquer les élèves. Car le constat a montré que la plupart des enseignants ont certes, des diplômes mais n'ont aucune formation au métier d'enseignant. Quant aux imams et prêcheurs, il s'agissait de leur montrer comment guider les fidèles, leur apprendre la lecture, la compréhension du coran et les règles de la pratique islamique. Les cours sont dispensés dans les salles et des conférences publiques sont tenues dans la cour du lycée tous les soirs.
Plein d'enseignements
Les conférences publiques et les rencontres sont animées principalement par des docteurs en théologie tels Mohamed Kindo, Ahmad Savadogo et Mahamadou Karambiri, soit en mooré, en dioula, en arabe ou en français. Le Yatenga peut être considéré comme l'une des premières zones à connaître très tôt l'islam au Burkina. Cependant, selon le coordonnateur général du séminaire, docteur Mohamed Kindo, la pratique doit être mieux améliorée. Beaucoup de fidèles ne connaissent pas les droits en islam. D'où l'objectif du présent séminaire. Des questions-réponses ont permis aux différents conférenciers d'exposer sur le droit à l'environnement, d'aller et de revenir, le droit des enfants, entre époux, entre frères musulmans, entre voisin , droit de la famille, etc.
Pour le conférencier Kindo, le respect de tous les droits doit se faire en conformité avec les prescriptions religieuses à savoir le coran et les hadiths du prophète Mohamed. « Tout droit doit être conforme au décret divin. Mieux, aucun droit ne peut l'outrepasser. Les droits de Dieu sur ses créateurs doit être observé avant que tout autre ne le soit loyalement », a expliqué Dr Kindo. Il en veut pour illustration, le droit entre parent et enfant.
Si chaque enfant doit obéir à ses parents, ce droit sera levé si ces derniers veulent qu'il pose des actes interdits par l'islam. « L'islam est bâti sur un droit. Il faut scrupuleusement le respecter. Un bon musulman est celui qui connait et obéit les droits de sa religion », a-t-il ajouté.
Des fêtes non islamiques
« Le droit entre époux » est le thème développé par docteur Ahmad Savadogo. A travers l'histoire, des courants littéraires, philosophiques et religieux, il a montré que c'est l'islam qui a plus émancipé la femme en lui accordant ses pleins droits économiques, d'apprendre, d'éduquer ses enfants, d'hériter. « Dans l'ancien Testament, la femme est considérée comme un démon et c'est à cause d'elle qu'on est sur cette terre. Ainsi, le peuple juif avait une certaine hostilité envers la femme. C'est l'islam qui est venu émanciper la femme », a indiqué docteur Ahmad Savadogo.
Les droits entre époux sont, entre autres, l'amour, le respect mutuel, le conseil mutuel. En plus, l'époux a l'obligation de loger, de nourrir et de vêtir sa femme. Avec les fonctionnaires et intellectuels de la province, les débats se sont focalisés sur comment cette catégorie sociale peut contribuer au rayonnement de l'islam. Le monde actuel est en perpétuel mouvement à cause de trois choses : l'argent, le pouvoir et la science. Et le docteur de soutenir que tout ce que l'homme fait, devrait contribuer à servir Dieu et non le contraire. « Nos souhaits aujourd'hui sont que les enfants musulmans puissent mettre leur science et leurs différentes prestations au profit de la religion.
Malheureusement, certains fonctionnaires cachent leur religion et priorisent leur carrière professionnelle », a regretté le conférencier. Il a formulé les voeux que les fonctionnaires puissent travailler à être des soutiens de l'islam, des promoteurs de la religion. Pour les contraintes qui obligent certains à abandonner un certains nombre d'actes religieux, il convient d'être endurant « de mettre toute la confiance en Dieu, lui seul est pourvoyeur de bien et de soutien ».
Quant à la Saint Syvestre (du nom du pape Sylvestre 1er), le docteur Kindo retient qu'elle est plutôt une fête liée au culte chrétien, toute chose que bon nombre de musulmans ignorent. « La vie à côté des autres communautés implique l'entraide et un minimum de soutien. Le voisin musulman ou non, en difficulté mérite un soutien dû aux droits du voisinage. Le parent musulman ou non mérite une attention à cause de la parenté. Il ne doit pas avoir de problème de collaboration entre les musulmans et les non musulmans. Seulement, quant aux actes purement religieux, pas d'interférence », a conclu docteur Kindo.
La polygamie vue par l'islam....
La polygamie est autorisée en islam et cela comme remède à un certain nombre de situations sociales vraiment délicates. Avec l'islam, le cercle familial est un cadre où se jouent à la fois amour, foi, entraide et miséricorde. L'homme et la femme se complètent dans un climat fortement imbibé de crainte de Dieu, de soutien mutuel et dans l'éducation des enfants. La polygamie couvre avec beaucoup de chaleur humaine des cas de stérilité, de veuvage perpétuel, donnant à la femme stérile, la chance de tenir dans un foyer à côté des enfants de ses coépouses dont elle adopte d'ailleurs certains et à la veuve, son bonheur de foyer qu'elle a perdu avec beaucoup de chagrins.
Mieux, l'expérience a prouvé que l'obligation de la monogamie a augmenté la prolifération des femmes non mariées, toute chose qui entrave la cohésion familiale et ne comble aucun manque social ou philanthropique. Si la pratique révèle des cas de polygamie confrontés à des difficultés, cela n'est nullement imputable à la loi islamique dont la nécessité n'est discutable à la lecture des versets coraniques.
Les versets 2 et 3 du coran indiquent : « Et donnez aux orphelins leurs biens ; n'y substituez pas le mauvais au bon. Ne mangez pas leurs biens avec les vôtres : c'est vraiment un grand péché. Et si vous craignez de n'être pas justes envers les orphelins, il est permis d'épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent mais, si vous craignez de n'être pas justes avec celles-ci, alors une seule, ou des esclaves que vous possédez. Cela afin de ne pas faire d'injustice (ou afin de ne pas aggraver votre charge de famille) ».
Après la seconde guerre mondiale qui a emporté une bonne partie de sa population masculine, les trois tiers de la population de l'Allemagne étaient des femmes. La polygamie était la seule solution à cette situation qui n'aurait pas été aussi grave dans un milieu musulman où foi, amour de Dieu et du prochain vont ensemble.
Il est à noter que contrairement aux préjugés en cours qui tendent à opposer islam et sciences, la réalité est qu'il n'y a pas d'islam sans connaissances minimales. En effet, en islam, rien ne se fait sans science. Tout ce que le vivant fait doit être conforme aux versets coraniques ou aux hadiths du prophète.
C'est conscient de la mission qui les attend que ces sommités (tous détenteurs de doctorats des universités islamiques de Médine et de Riyad) se sont lancées dans la formation des populations pour rattraper tout le retard qui est celui de l'islam dans les villes et campagnes du Burkina Faso.