Issue
Le Rendez-Vous #190
- Classe de ressource
- Issue
- Collections
- Le Rendez-Vous
- Titre
- Le Rendez-Vous #190
- Editeur
- Le Rendez-Vous
- Date
- 20 juin 2013
- numéro
- 190
- nombre de pages
- 8
- Sujet
- Mamadou Alioune Diouf
- Faure Gnassingbé
- Akrawati Shamsidine Adjita
- Union pour la République
- Association des Cadres Musulmans au Togo
- UMT reports du congrès
- Commission Vérité Justice et Réconciliation
- Yaya Assadou Kolani
- Mosquée de l'Université de Lomé (AEEMT)
- Aboudou Assouma
- Incendies marchés Lomé et Kara (2013)
- Oukpédjo Mohamed
- Présidentielle (2015)
- Kara
- Université de Lomé
- Fondation Islamique Aboudou Assouma pour la Charité
- Rassemblement du Peuple Togolais
- Union Musulmane du Togo
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0001315
- contenu
-
Au-delà des incendies
Hebdomadaire Togolais d’Informations et d’Analyses N° 190 du 20 juin 2013
Bodé : Tchakoura, les non-dits d’une détention
Incendie des marchés, compromis politique et renversement des valeurs
La libération des prévenus, pas assez pour étouffer les CANDIDATURES DE LA DISCORDE UNIR, un miracle mort-né éprouvé par le fantôme RPÎ ESHS3
Fenêtre sur un Togolais qui montre une autre image de son pays
ACTUALITE
Par Nouroudine Faure, un dieu pour le Togo?
« Faure est comme le Dieu de la République » est la réponse du ministre Ninsao GNOFAM suite à une interrogation d’un participant au Forum citoyen des personnes ressources et cadres du Togo organisé le 15 juin dernier dans l’agora Senghor à Lomé. Celui-ci voulait savoir s’il serait possible que Faure soit présent, un jour, à ce genre de rencontre pour répondre aux préoccupations légitimes du peuple. Délire d’ivresse d'un zélé en manque d’inspiration qui veut plaire à son maître ou expression d’une pensée. profonde qui traduit la nature réelle du rapport que les autorités de notre cher pays ont instauré entre elles et le peuple Togolais depuis quelques années ? Ne peut répondre à cette interrogation que celui qui est dans le secret des dieux. Ce qui est sûr, c'est que cette intervention permet de comprendre l'état d’âme dans lequel se trouvent ces hommes et femmes autour du chef de l'État et illustre parfaitement la perception que Faure et ses amis qui dirigent notre pays ont du Togo et des Togolais : un dieu qui dispose de ses serviteurs et des ressources du pays à sa guise. Vision tout à fait obscure de déification d’un pouvoir souffrant d’une légitimité certaine.
Dans les religions polythéistes, l’on définit dieu comme être supérieur doué d’un pouvoir surnaturel sur les hommes. Rapporté à l’échelle des hommes, un dieu est une personne à laquelle on voue une sorte de vénération, un attachement passionné, ou que l'on considère comme supérieure. Définie ainsi, il est évident que la comparaison faite par le Ministre GNOFAM sur la déliée de Faure est d'une incongruité qui force l'admiration de nos non moins apprentis-ministres de la République pour plusieurs raisons. D'abord, un dieu à l'échelle humaine est une personnalité à qui l’on voue une vénération. Or il est évident qu'aucun Togolais ne peut vénérer Faure, ni pour sa gestion du pays caractérisée par des manquements chroniques qui laissent pantois même les optimistes béats qui ont cru naïvement à sa bonne foi quand il prenait le pouvoir, ni pour sa stature d'homme politique puisqu’à la différence de grands hommes qui ont marqué l'histoire du Togo et qui n'ont pas pour autant été considérés comme des dieux par le peuple togolais, Faure paraît très petit.
Pour être un dieu pour un peuple, il faut s’illustrer par l’exemplarité de ses actes et surtout le sens de sacrifice suprême pour l’intérêt de la nation. Nelson Mandela en est un exemple. Or, presque tous les gestes posés par le premier des Togolais ces dernières années sont en prévision de son projet de pérennisation au pouvoir. Et cela est viscéralement aux antipodes des aspirations du peuple togolais pour une réelle alternance. Ensuite, être considéré comme un dieu parmi les hommes suppose que le peuple ait un attachement passionné pour sa personne. Or, comment un peuple à qui on refuse la liberté peut-il vouer une passion pour son bourreau ? Comment une population délibérément affamée peut-elle aimer celui qui l'affame ? Comment un peuple peut aimer avec passion son chef qui fait des bamboulas avec de la bonne compagnie aux frais du contribuable alors qu'il meurt à petit feu ? Autant d’interrogations qui éloignent Faure, à des années-lumière de l’image d'un chef d'État-dieu à laquelle ses courtisans opportunistes veulent l'associer. Enfin, Faure pourrait être comparé à un dieu pour les Togolais s’il avait pu transcender tous les clivages politiques et se hisser au-dessus en ne regardant que les intérêts du Togo. En ce sens, il aura canalisé toutes les cristallisations vers un objectif commun qui est celui de la voie vers le développement. Mais hélas, il ne fut que le germe qui imprima davantage le mépris de l'autorité auprès des Togolais et le désir d’en finir avec l'ordre établi qu'il incarnait.
La comparaison faite par le ministre GNOFAM a heurté plusieurs sensibilités au cours de cette rencontre et pour beaucoup, il n’y a que des ministres de sa stature pour risquer de tels dérapages verbaux et des comparaisons d'une stupidité aussi primaire. Un "griotisme" d'une autre ère que l'on tente vainement de faire revenir par la porte de l’archaïsme.
Ne vaut-il pas mieux de se taire quand ce que l'on a à dire n’est pas mieux que le silence ? S'il peut arriver au cher ministre de vouloir savoir ce qu'est un dieu pour un peuple, il lui serait profitable de faire un tour en Afrique du Sud en ce moment pour voir la ferveur autour de la personne de Nelson Mandela. C'est cela un dieu pour un peuple. Et non pas de patotille de dieu que l’on fabrique au gré des intérêts mesquins qui finissent par ridiculiser. demeurant, si le futur veut marquer l'histoire par son passage à la tête du pays et avoir le statut de dieu dans la mentalité des Togolais, qu’il fasse le choix plus ou moins stoïque de laisser la voie au peuple dans sa marche vers la liberté que de se mettre en travers de sa route pour des ambitions légères. À ce prix, il aura été utile. Dans le cas contraire, que le chef de l’État se ravise. Car il est toujours fatal, le sort que l’histoire réserve à des hommes qui se prennent pour des dieux au milieu de leur peuple. Et quand ce moment arrive, il n’y a pas de retour possible pour mieux faire, car la sentence d'un peuple est sans appel.
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CANDIDATURES DE LA DISCORDE UNIR, un miracle mort-né éprouvé par le fantôme RPT. Nous ne croyions pas si bien dire quand, dans les précédentes éditions, nous déplorions les actes mouillés de notre bien-aimé président Faure Gnassingbé dans l’amateurisme et l’à-peu-près qui a guidé la fusion-création de UNIR. Nous désignions il y a peu UNIR, Union pour la République de Faure Gnassingbé, par un "miracle mort-né". Pourtant annoncé pour parer aux carences d’un système qu'on disait révolu, Faure Gnassingbé a créé un parti qui titube, mélange les pédales et fait pourrir la vie à la République. Soucieux de s'arc-bouter bec et ongle à un pouvoir fané, il invente et entretient des scénarii qui ne parviennent toujours pas à lui permettre de prendre la main. Il ne peut pas en être. Autrement, quand monsieur le président s'avoue incapable de créer un parti légalement constitué pour lui permettre de conserver un trône auquel il tient tant. Nous vous disions qu’UNIR se révèle, en effet, que "Unir est une formation politique illégale". C’est ce qu'a déclaré un militant de l’UPR, "Union Pour la République", une formation politique créée par le défunt Jean Sapa. Ce parti, créé depuis 1997, est l'œuvre d'un universitaire du nom de Jean Sapa. Ce vieux parti, existant depuis 15 ans, se trouve être victime d'une usurpation de nom de la part de Faure Gnassingbé et son entourage.
Depuis que ce débat est ouvert, toutes les sorties des responsables d’UNIR pour se dédouaner la conscience n’ont pu rien faire pour légaliser le parti naissant. Nous nous posions tantôt une question, celle de savoir comment un monsieur qui n'est pas suffisamment éclairé pour trouver une base juridique légale à sa propre formation politique peut-il trouver un remède pour sortir tout un pays de l'ornière. Voilà qui justifie. que le pays tourne au ralenti. Les tentatives du ministre Bawara pour faire taire ceux qui protestent contre cette usurpation n’ont rien donné. Il est évident que cette situation est imputable à la crise de confiance avec l'entourage, la gestion "copinale" des affaires publiques avec des individus limités, l'hypocrisie et la méconnaissance des textes qu'on s'est dotés. Inutile de revenir sur les détails des conditions dans lesquelles le parti est né. Tout comme il n’a pas encore un nom légal, ce parti a eu des difficultés à se choisir un emblème. C'est ainsi qu’au gré des humeurs et des réactions.
Suite à la page 3
Le Rendez-vous N° 190 du 20 juin 2013
RV POLITIQUE
Incendie des marchés, compromis politique et renversement des valeurs
La libération des prévenus pas assez pour étouffer le crime. Les enquêtes sur les incendies de Kara et de Lomé avancent contre vents et marées. Malgré les faits rebelles qui sont assez éloquents pour arrêter la machine et remettre tout en cause, monsieur le procureur et sa. Horde d’obligés à la solde d’une justice comateuse, foncent la tête baissée contre des coupables désignés par une enquête aux résultats décrétés en ligne.
Aux dernières nouvelles, les sieurs Bodé Tchakora, Ouro-Akpo Tchagnaou, Azé Koffi Pelé, Migan Kokou Fofo, Dick Logo Azagou, Nyonator Komlan-Gomi Gor, Akpovi Taïrou, Agbeti YAO AGBEKO, Athiley Yaovi Anani Appolinaire, Ayaovi Toukoui sont libérés depuis mardi. Il faut signifier que certains officiers s’opposent à ces libérations. Le nom du tout puissant "Titi” revient, et Dieu seul sait ce que les gens veulent à notre pays en ramant à contre-courant de l’apaisement.
Il y a eu la politique des couloirs sous la main de maître de Mgr Barngah, et l’on a obtenu le report de la date de dépôt de candidature et la libération des personnes susceptibles de se présenter aux législatives. Mais pendant que les réunions se tiennent pour définir les contours de la libération, des officiers extraterrestres appellent pour donner des instructions contraires. Après, ils... iront voir le chef de l’État qui, dans un premier temps, joue leur jeu avant de finir par être rappelé à l’ordre par le prélat vis-à-vis de ses engagements. Faure demande finalement la libération et des individus s’y opposent. Finalement, les détenus susceptibles de se présenter aux élections sont encore derrière les barreaux.
Nous estimons que le bon sens voudrait qu’on libère entièrement tous les détenus afin que les vraies enquêtes permettent de situer les responsabilités par rapport à ces crimes. Cette libération partielle est un pas. Nous estimons que le reste des détenus ne va pas tarder à être libéré. Mais ce qu’il faut retenir est que pour un crime de cette envergure, aucun compromis, soit-il électoraliste, n’est assez pour classer l’affaire.
S’il nous était demandé de nous prononcer sur le verdict à infliger aux pyromanes et aux bourreaux des Togolais en 2005, nous aurions imputé la plus lourde peine aux pyromanes. Le peuple attend donc les vraies pyromanes. Il est trop facile de penser qu’une Croix peut aisément être mise sur une telle forfaiture. Il est vrai que dans des démocraties balbutiantes comme la nôtre, il est difficile, voire impossible, de faire parler les textes de loi à chaque fois que les mises en cause se trouvent être des dignitaires. C’est ainsi que l’incendie des marchés du Togo laissait voir des responsabilités qui crèvent les yeux. Dans un pays normal, bien avant que les enquêtes ne commencent, toute la chaîne de responsabilité dans la sécurisation des marchés démolis par les flammes est à remettre en cause.
Nous vous disions il y a peu que l'autorité togolaise n’est pas assez orgueilleuse pour se remettre en cause, sans quoi, « aussi bien le Premier Ministre, le Ministre de l’Administration Territoriale, celui de la Sécurité, la directrice des marchés que le président de la délégation spéciale sans oublier tout le maillon qui assure la sécurité de ces lieux publics démissionneraient avant même l’ouverture d’une enquête. Ils auraient pu faire leur autocritique avant que les... populations ne les doigtent ». Mais à différents degrés, les responsabilités se dépassent. C’est ainsi, par exemple, que la directrice du grand marché de Lomé, avant l'incendie de Lomé, semble avoir franchi un pas qui fait d'elle un suspect de classe exceptionnelle par lequel on peut aisément mettre la main sur les pyromanes. Mais au-delà des règles élémentaires de la justice, au risque de renverser les valeurs sociales, l’autorité togolaise, dans sa fougue contre des adversaires politiques, ferme les yeux, faisant, par exemple, de Mme Ayélégan Folly-Sessi, un satan qui trône au paradis pendant que l’ange est en enfer.
En effet, après l’incendie de Kara, si le Togolais lambda pouvait se limiter à l'hypothèse d’un accident, l'autorité n’en avait pas le droit. Se sentant une cible possible après le drame de Kara, les femmes revendeuses du grand marché de Lomé se sont retrouvées en délégation pour aller voir la directrice du marché. L’objectif de la démarche des femmes était de signifier à la directrice qu’elles craignent pour le marché de Lomé et qu’elles proposaient d’informer leurs consœurs pour que chacune retire son stock de marchandises du marché de Lomé tout en laissant une exposition symbolique pour deux mois, le temps de se rassurer que rien ne va se passer. Mais la délégation a rencontré une directrice rassurante qui leur a fait croire qu’elles peuvent aller dormir car rien ne va se passer, toutes les mesures ayant été prises.
Après que les femmes se soient retirées, pour galvaniser les commerçantes, la directrice du marché invite la télévision nationale et fait une interview où elle rassure publiquement les Togolais que « ce qui s’est passé à Kara ne se passera pas à Lomé ». Mais dans la même nuit, l’histoire se répète, le marché de Lomé, à son tour, prend feu. Au moment même que l’incendie était en cours, les premières personnes sont arrêtées et parachutées à la gendarmerie nationale. D’après les informations, l’EPAM, Établissement Public pour la gestion des Marchés de Lomé, dispose de 300 vigiles ; tous émargeant sur le budget des marchés pour la sécurité de ces derniers. C’est alors à se demander où est tout ce beau monde pour que les grands marchés prennent feu ? Avec quoi et par quelle alchimie la directrice a-t-elle pris des dispositions ? Jamais, personne n’a eu le courage de demander à la directrice ce qui fondait son assurance à la chaîne nationale.
Ensuite, des informations crédibles ont fait état de ce que, au moins deux semaines avant les incendies, une grande dame proche de la principauté et lancée dans le grand commerce des nouveaux riches, a approché les femmes du grand marché de Lomé. Sa démarche est de proposer ses services aux vendeuses de pagne. Elle devait désormais importer de grandes quantités de pagnes, bref toutes les quantités dont les femmes avaient besoin. Tout comme certaines nouvelles riches se sont réservées le monopole de l’importation du riz, elle se proposait donc à prendre le monopole de l’importation des pagnes afin de réduire les tracasseries aux bonnes femmes du marché. Les femmes ont demandé un temps de réflexion. Enquêtes faites, il se révèle auprès des femmes que celle qui s’est présentée à elles n’était en effet que le cache-sexe d’une autre femme encore plus puissante, mais qui ne peut pas ouvertement s’afficher de par son manteau sur le plan politico-administratif. Les femmes ont donné une réponse défavorable à l'offre du prestataire. Deux semaines à peine, le marché prend feu. La femme qu’on dit être derrière celle qui a fait l’offre aux commerçantes est connue non seulement comme un puissant personnage, mais aussi et surtout comme un Machiavel dont la volonté est un ordre.
Parmi les différentes politiques initiées par le régime en place pour garder les Togolais à l'œil, se trouve la volonté de contrôler les entrées financières des acteurs économiques privés. À partir d'une certaine somme, les comptes bancaires des opérateurs économiques sont suivis, et lors des dépôts, les établissements financiers n’hésitent d’ailleurs pas à interroger les gens sur la source de leurs fonds. Avoirs. Même dans le cercle des décideurs, quand quelqu’un devient trop riche, il s’apparente à une menace à surveiller de près. Le fait qu’une seule femme cherche à prendre le monopole de l’importation des pagnes des femmes du grand marché, un domaine connu très lucratif et source d’énergie pour l’opposition démocratique, participe-t-il à contrôler les capacités financières de ces actrices qu’on dit d’ailleurs trop proches de l’opposition ? Est-ce parce que les femmes ont refusé l’offre qu’il faille les punir par les flammes ? De grâce, les Togolais ne demandent pas une cerise sur le gâteau à la justice togolaise, juste le minimum. Juste de quoi maintenir debout une image qui ne cesse tous les jours de s’écrouler. Pour que le vice ne prenne pas le pas sur la vertu, il faut vraiment recadrer les débats, à défaut d’envoyer Satan en enfer, éviter de le remplacer par l’ange.
Abi-Alfa
CANDIDATURES DE LA DISCORDE
UNIR, un miracle mort-né éprouvé par le fantôme RPT
Suite de la page 2 l'emblème sera modifié. Plusieurs fois avec une colombe qui regarde tantôt à gauche, tantôt à droite ; tantôt assise, tantôt debout ; tantôt en envol, tantôt en atterrissage. Aussi faut-il préciser que des milliards ont été versés dans la création et le lancement de cette formation politique qui, jusqu'à l'heure où nous mettons cet article sous presse, n’est pas parvenue à tenir son congrès parce qu'elle souffre d'une infirmité congénitale que cherche à guérir tant bien que mal un bureau jusqu'ici provisoire.
Mais comme si ce tâtonnement n'était pas assez, le parti né sur ces bases se trouve en difficulté sur le terrain du fait de la façon arrogante et ingrate de remercier ceux qui ont servi le RPT depuis des décennies. Sortie de nulle part, une certaine génération se réclamant de l’esprit nouveau affiche un certain dédain et une arrogance vis-à-vis de la vieille garde. Dans les réunions du parti naissant, c’est d’en haut que ces arrivistes regardent, auréolant les couleurs d’UNIR, si couleurs il y a, ardant les autres et n’hésitant. pas à leur dire clairement que leur époque est révolue et que la nouvelle donne n’a plus besoin d’eux. Non seulement ils n'ont pas fini de digérer la douleur consécutive à la mise à mort de leur bien-aimé parti, mais ils encaissent encore de la part du nouveau parti. Depuis que Faure a dit « lui c’est lui, moi c’est moi », le divorce est consommé avec les conservateurs et ce discours se lit dans les comportements de certains qui se réclament de la génération Faure.
Les gens ont donc encaissé et le positionnement pour les candidatures est venu compliquer un terrain déjà miné par les adversités. La plupart de ceux dont les candidatures sont présentement contestées sont soit des individus que les gens estiment inconnus, soit des gens qui pensent profiter de la nouvelle donne pour dire aux autres que les temps ont changé. Pour un parti qui a fait plus de quarante ans, le changement de valeur n’est pas automatique et à cela est venu s’ajouter le fait que le vieux parti n’a pas pu être tué mais il a été étouffé, sa Mort clinique n'est pas constaté et donc son fantôme n'est pas prêt à faciliter le sommeil aux UNIRois. La mort clinique du RPT n’est pas constatée d’autant que, en dehors des hommes, rien dans les habitudes n'a changé. Bref, RPT et UNIR se trouvent être deux entités différentes avec les mêmes dégâts. Mais le premier a l’expérience des nuits de longs couteaux et le second a de gros yeux qui ne voient pas loin.
On attend de voir jusqu’où ira le système avec ses hommes et partis politiques, l’un dans un coma profond, l’autre un mort-né qui, naturellement, n'est bon que pour le cimetière. La réalité sur le terrain ne nous dément pas. À Kara, Kanté, Kpékplémé, Agbandi Yaka, Agou, Sotouboua et dans bien d’autres localités, ça fume. Les militants RPT-UNIR protestent contre des candidatures imposées qu’ils ne veulent pas avaler facilement.
Cette déflagration sociale est la preuve éloquente et évidente que UNIR n’a pas réussi à enterrer complètement le RPT.
Abi-Aifa
Le Rendez-vous N° 190 du 20 juin 2013
RV ACTUALITE Réconciliation ou continuation, est-ce une confusion de la vitesse à la précipitation ? Faure, en ayant l'idée de se représenter aux élections de 2015, va remettre en cause le processus de réconciliation au Togo. « Généralement, un fruit ne tombe que lorsqu'il est mûr. Mais devant la tempête de l’histoire, mûr ou pas mûr, il tombe quand même. » L’histoire ne retiendra qu’une chose : une partie aura essayé.
Nous parlons des travaux de la CVJR (Commission Vérité, Justice et Réconciliation). Cette commission, installée le 29 mai 2009, a rendu son rapport final au chef de l’État le 3 avril 2012. La volonté du peuple togolais dans son ensemble était sincère et honnête. Il fallait que toutes les victimes des atrocités de 1958 à 2005 se défoulent en déclarant et en dénonçant tous les dérapages des régimes qui ont eu à diriger ce pays. Depuis un règne de plus d’un quart de siècle, le Togolais, sur tous les plans, n’a connu que des régimes de dictature, de tyrannie, de désordre, de vautours... Gouvernance qui a conduit le pays dans un état où il est aujourd'hui. Dans les tumultes de l’histoire, les événements se sont succédé et ont pris chacun à sa manière, une allure à provoquer du vertige. Des cas de mal gouvernance, de détournements de deniers publics, d’enrichissement illicite sur le dos du contribuable, d’assassinats et d’exécutions sommaires, de gaspillages et d’intimidation, de régionalisme et de monopartisme, bref un système dans lequel le plus fort a toujours eu raison, l'usurpation de tous les droits du peuple a pris la forme d'une habitude des loups et des agneaux.
À cette allure de dirigisme absolu, le peuple togolais dans tout son ensemble a subi des torts qui lui ont porté préjudice. Le pouvoir confisqué par l’armée, la cité considérée comme une jungle, les citoyens, les uns maltraités et écartés de la scène politique parce qu'ils ne veulent pas regarder dans la même direction ou dans le même creuset, d’autres portés disparus, d'autres encore ont dû prendre le large du territoire pour. échapper à la farouche et monstrueuse dictature des gouvernants du pays. Le règne d’Eyadema fut un chaos. Le père mourut et le fils prit le témoin comme si c’était dans une monarchie où, le pouvoir étant du père au fils, il fallait un Faure pour savoir gérer ces moments forts. Faure, à sa prise du pouvoir, a présenté une rose dans la main droite et dans celle gauche cachée derrière, une cravache qu'il pense utiliser au moment qu’il jugera opportun.
À son arrivée au pouvoir, l'on avait cru au changement de danse. « Dans une danse de fée, et en temps normal lorsqu’on change de rythme, on change aussi de danse ». Ce n'est pas le cas ici, puisque Faure n'a pas bougé même d’un pouce pour se démarquer de cette honteuse manière de dirigisme. Inutile de rappeler de mauvais souvenirs ; et que faut-il faire pour pallier cette situation ? Seule une réconciliation nationale comme lui-même l'a voulue est la seule option pour calmer, panser et cicatriser les blessures qui restent encore fraîches dans les cœurs des... populations. Une réconciliation pour chercher à ne plus revivre et ruminer les rancœurs ; une vraie réconciliation pour chercher à pardonner le passé noir plein de soubresauts et enterrer à jamais les haches de guerre, une réconciliation et la plus honnête possible afin d’aboutir à une véritable vie de cohésion, de droit dans une ambiance démocratique. Voilà ce dont a besoin un peuple longtemps meurtri par une fourberie camouflée dans une toge de fort.
Que faut-il pour une véritable et durable réconciliation ? Une condition sine qua non et, la seule valable et incontestable pour aboutir à une réconciliation paisible et acceptable par tous serait le respect de la volonté populaire, c'est-à-dire, le respect des règles démocratiques, et de sa parole d'homme. Un réconciliateur, c’est celui qui écoute son peuple, qui sent sa souffrance, c'est encore celui-là qui sait jauger le passé, analyser le présent pour savoir prévoir le futur. Faure, dans son genre, avait eu de bonnes idées en cherchant à demander pardon pour le passé noir de son père prédécesseur. Après quoi, il a cherché une réconciliation. Mais, il n'est pas celui-là qui cherche une vraie réconciliation puisqu’il s'obstine à s’accrocher au pouvoir à n’importe quel prix après ses deux mandats en 2015 ; les actes qu’il pose en disent long. Pourquoi ne veut-il pas lâcher le pouvoir après qu’il ait terminé ses deux mandats ? Nous ne voulons pas regarder le fond de ces deux mandats, mais en bon sage ou en bon clairvoyant, il n’a qu'à rendre le tablier en ne se présentant pas aux élections de 2015. S’il s’entête, il provoquera la colère des gens avec qui il tente de se réconcilier. « Si un enfant refuse les conseils de son père, celui-ci prendra un serpent pour une ceinture ». Le peuple togolais est prêt à pardonner, puisque l'on ne peut pas oublier le passé, il est prêt à pardonner le comportement passé de ses dirigeants. Les conclusions des travaux de la CVJR, quand bien même elles sont incomplètes ou imparfaites, quand bien même elles ont été hâtives et issues de simulacres. De déclarations, quand bien même cette couleuvre est difficilement avalable par l’ensemble des populations victimes ou témoins, il vaut mieux que le président force à faire appel au bon sens pour faire aboutir ce processus pour la grande satisfaction du peuple victime de cette guillotine passée. Faure lui-même n’en est pas épargné puisque son pouvoir a été assis sur une base illégitime et de surcroît, il a les mains souillées si l'on considère les événements postélectoraux de 2005.
En créant son parti UNIR, en voulant forcer les élections législatives, en arrêtant de façon illégale les gens considérés comme ennemis du régime, Faure veut s’assurer une illégitimité que lui-même orchestre à sa guise. Et cela est une provocation qui remet en cause cette réconciliation que lui-même a initiée. N'est-ce pas là une sorte de trompe-œil, en nous brandissant le concept de réconciliation ? « La réconciliation, ce n’est pas un mot, plutôt un comportement ». Il faut la vivre, la mouler, il faut la surveiller comme du lait. sur du feu. Sinon, l’on risque de dégringoler et cela portera un autre coup fatal à notre société.
La rédemption, qu’elle soit effective, il faut que Faure renonce à son projet de se représenter à l’élection de 2015.
Bang'na Portrait
Fenêtre sur un Togolais qui montre une autre image de son pays. Gervais Koffi Gbondjidè Djondo, ancien ministre togolais de l'Industrie et des Sociétés d'Etat, également Président du Conseil d’Administration de la Compagnie aérienne régionale Asky Airlines, est « un mastodonte du système financier bancaire africain ».
Un parcours exceptionnel
Il est bien rempli le parcours professionnel du septuagénaire Gervais Koffi Djondo qui, pour son entrée dans la vie active, a d’abord émigré au Niger avant de revenir au Togo. Ancien boursier togolais, formé à l’Institut des Hautes Etudes d’Outre-mer et de l’Institut des Sciences Sociales du Travail de l'Université de Droit et Sciences Economiques de Paris, il détient un curriculum bien garni et une carte de visite assez fournie. D'abord Chef de la Circonscription Administrative (Préfet) de Lomé, il sera par la suite Directeur Général de la Caisse de Compensation, des Prestations Familiales et des Accidents du Travail du Togo, connue de nos jours sous la dénomination Directeur de Publication.
Abi-Alfa Izotou
Imprimerie : la Colombe
Tirage : 2000 exemplaires
Tél : 90 05 38 41 / 92 00 46 01
Mail : abialfa@gmail.com
Hebdomadaire Togolais d’Informations et d'Analyses
Récépissé N° 0160 /18 / 06 801 / HAAC de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS).
Sous sa direction, cet établissement de droit privé d'utilité publique placé sous le contrôle de l'État, réalisa pour la première fois, à partir du recouvrement et la gestion des cotisations sociales, des prestations sociales tout en lançant dès 1970, un ensemble immobilier, les villas de « la Résidence de la Caisse » de Lomé-Tokoin, qui à l’origine devait bénéficier aux agents de l’État.
Président du Conseil Économique et Social, et après un passage à vide, il rebondit en qualité de Délégué. Pour le Togo du Groupe dit Société Commerciale de l’Ouest Africain (SCOA) à une époque où la ville de Lomé ne disposait que d’un seul supermarché, Pariscoa, dont les locaux sis sur la Rue du Commerce furent transformés en agence principale du réseau bancaire Ecobank. Les habitants de la capitale connaîtront en 1977 un autre, Goyi Score, qui malheureusement a mis la clé sous le paillasson.
Gervais Djondo, DG ASKY, est également l'initiateur du réseau bancaire panafricain Ecobank. Sur le plan politique, Gervais Koffi Djondo a été membre du « Groupe des Dix », aux côtés de Louis Atsu Koffi Améga, Emmanuel Birrégah, Henri Koudjolou Dogo, feu Benoit Yaya Malou, Pôlycarpe Kwaovi Benyi Johnson, Edouard Edem Kodjo, feu Alphonse Kortho, Rédjina Maman et Samson Pascal Odou.
Il œuvra ainsi à la sensibilisation de l'opinion togolaise à adhérer aux idéaux du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT) créé en novembre 1969. Plus qu’un témoin de l'histoire socio-politique du Togo, il en a été un acteur. 1978 à la tête de la Chambre du Commerce, d'Agriculture et d'Industrie du Togo, il y demeura pendant de longues années jusqu’à accéder à la présidence de la Fédération des chambres de commerces et d’industrie de l'Afrique de l'Ouest. À son actif, la mise en route en 1989, ceci pour la première fois en Afrique de l’Ouest d'une Zone franche industrielle de transformation et d'exportation.
Bien avant, en 1985, il œuvre avec deux entrepreneurs, Henry Fajemi-Rokun et Adeyemi Lawson, à la consolidation et à l'implantation de la banque Ecobank sur tout le continent. Un manager de renom, Président du Conseil d’Administration dudit réseau bancaire de 1996 à 2003, il en devient une année plus tard le Président d'honneur. À partir de là, sur une proposition de Charles Konan Bany, gouverneur de la BCEAO d’alors, il lance avec l’appui de quelques privés, mais également des milieux bancaires, notamment Ecobank, la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) et la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD). et un partenariat avec Ethiopian Airlines, et réussit la concrétisation de la compagnie African Sky (Asky) dont les activités ont démarré en janvier 2010. Aujourd’hui, cette compagnie se positionne en leader sur le marché. Discret, mais un « homme de vision et d’action », Gervais Koffi Gbondjidè Djondo a toujours démontré sa passion pour l’intégration économique africaine. Panafricain dans l’âme, l’ancien ministre togolais a un parcours professionnel qui mérite respect. Lequel parcours lui a permis de remporter le Prix de la bonne performance individuelle du Magazine « Aviation & Allied Business » à Gaborone au Botswana, pour la contribution au secteur du transport aérien en Afrique et le Prix d’excellence de l’Association des compagnies aériennes africaines (Afraa) à Marrakech (Maroc). Pour un manager africain qui fait bouger son continent, le septuagénaire Gervais Koffi Gbondjidè Djondo passe pour un exemple à suivre, celui de détermination et de courage pour une Afrique meilleure. Gervais Koffi Djondo a été fait Commandeur de l'ordre national du Bénin.
Ekoué Le Rendez-vous N° 190 du 20 juin 2013
RV RELIGION / Al-Azhar veut récupérer le Coran sauvé des flammes en 1798
Les conversions à l’islam en France
D’un Coran de valeur inestimable, le d’Al-Azhar, sauvé des flammes en 1798 grâce à la témérité d’un imprimeur français, Jean-Joseph Marcel, qui n’écouta que ce que lui dictait sa passion des manuscrits précieux alors que la « campagne d'Égypte » bonapartiste faisait parler les armes, a traversé le temps, passant de mains en mains, jusqu’à être l’objet d’une vente aux enchères à Fontainebleau, initialement prévue début juin. Une mise en vente qui n’est plus d’actualité depuis que l’ambassade d’Égypte à Paris s'y est fermement opposée, consécutivement aux démarches juridiques entreprises par la prestigieuse institution Al-Azhar afin de récupérer un bien qu’elle estime lui revenir de droit. Précieux tant sur le plan de sa véritable épopée historique que Unis par la ferveur de la prière en faveur du rétablissement. de Vicpne de l'Afrique du Sud et héros de la lutte anti-apartheid qui a forcé l'admiration du monde entier. Nelson Mandela, les musulmans forment une grande chaîne internationale de la communion de pensée qui se joint à celle de la nation sud-africaine tout entière, en hommage à l'in-légrilé faite homme. Espérant de tout cœur que le plus célèbre détenu politique au monde promu aux plus hautes destinées de son pays en 1994, après n’avoir eu que les barreaux de sa prison pour seul horizon pendant 27 longues années, puisse surmonter sa grave infection pulmonaire, les leaders musulmans américains appellent à prier assidûment et intensément pour sa guérison.
Alors que l'état de santé toujours alarmant de Madiba, comme le surnomment affectueusement les siens, semble toutefois donner quelques signes d’amélioration au huitième jour de son hospitalisation à Pretoria, la Société Is sur le plan religieux, cet exemplaire unique du Livre Saint, qui comprend les deux premières Coran réchappé d'un brasier des 114. Sourates du Coran, à sa entrée dans la grande Histoire revoir les versets du psaume inaugural de la révélation coranique, est aujourd'hui au cœur d’une nouvelle bataille entre l’Orient et l’Occident, où la victoire se gagnera non pas au fil de l'épée mais à coups d’articles de loi. L'Association islamique d’Amérique du Nord (QSNA) a exhorté les musulmans où qu’ils se trouvent, et notamment en Afrique du Sud, à se recueillir en mémoire de cet illustre personnage au soir de sa vie, qui fut dédiée à la paix et à la justice en Afrique du Sud sous le joug de la domination blanche.
Le Prix Nobel de la Paix, qui restera à jamais une source d’inspiration inégalée pour des millions de personnes aux quatre coins de la planète, est au cœur des invocations de la galaxie musulmane : "Nous vouons une grande admiration à Mandela pour ses qualités exceptionnelles et son esprit de sacrifice. Ce fut un immense leader, un modèle de vertu et de sincérité, aussi prions Allah pour que son héritage continue à rayonner en Afrique du Sud." et à guider le monde", a écrit l’ISNA dans un communiqué. Sayyid Syeed, directeur national du Bureau de l'ISNA pour les alliances interconfessionnelles et communautaires, a déclaré: "Nous sommes très fiers d’appeler Nelson Mandela « le nôtre » et nous souhaitons que les pensées des Sud-Africains et de la communauté internationale accompagnent le président Mandela et l'équipe médicale dans leurs efforts pour vaincre la maladie".
Toujours propriété d'un collectionneur privé, resté anonyme, le trouvera-t-il son écrin original au sein de la mosquée d’Al-Azhar, ainsi que d’autres reliques disséminées dans le monde, qui font la richesse du patrimoine égyptien, et dont Al-Azhar demande également la restitution ?
Les musulmans en Afrique du Sud se sont réunis dans une session extraordinaire de douas au sein de la mosquée historique Awwal située dans le Bo-Kaap, un quartier du Cap : "Quand Nelson Mandela est dans la douleur, nous sommes tous dans la douleur. Quand il est affecté par la maladie, toute l'Afrique du Sud". "Souffre", a commenté Cheikh Ebrahim Gabriels du Muslim Judicial Council, ajoutant : "Nous demandons à Dieu de le guérir de ses maux." Le Président MJC Maulana Igsaan Hendricks a pour sa part insisté sur l'immense respect qu'éprouve la communauté musulmane pour Mandela, reconnaissant l'apport inestimable de sa lutte menée au péril de sa vie pour la libération de son pays.
Le phénomène toucherait 3 600 personnes par an en France. À côté d’une séduction intellectuelle et spirituelle, c’est dans les banlieues que ces conversions sont les plus fréquentes. À lire, et à méditer, Jean Gouraud a embrassé l’islam il y a huit ans. Il avait 18 ans. « J'étais de culture catholique, mais j'avais arrêté de pratiquer », raconte ce jeune homme de la région parisienne, âgé aujourd'hui de 26 ans. Arrêt de la pratique catholique, mais poursuite de la quête spirituelle avec « beaucoup d'amis musulmans que je fréquentais », explique-t-il.
Une première approche de différents types de convertis aujourd’hui : « islam, prolongée et... » nourrie par des lectures et des rencontres avec des musulmans... convertis de la première génération, il y a une vingtaine d’années. « C'est avec eux que j'ai pu avancer », explique-t-il. Et embrasser définitivement l’islam, en prononçant la chahada, la profession de foi islamique tirée du Coran : « J'atteste qu'il n’y a pas d’autre divinité que Dieu et que Mohammed est Son Envoyé. » Comme Jean il y a huit ans, prénommé désormais Abd Al Wadoud, ils seraient aujourd’hui une dizaine par jour à se convertir à l’islam en France, « selon les remontées que nous font les responsables associatifs musulmans », signale Didier Leschi, chef du bureau des cultes au ministère de l’Intérieur. Soit 3 600 convertis par an environ.
Entre 30 000 et 70 000 convertis à l’islam en France. Combien sont-ils aujourd’hui en estimation cumulée ? Difficile à dire, mais des chiffres circulent. Évaluation basse : 30 000. Haute : 70 000. « Il y a toujours eu des conversions à l’islam », rappelle Didier. Leschi. Il y a vingt ans, en effet, la grosse majorité des convertis français issus de la culture judéo-chrétienne se serait convertie vers 16 ans, alors qu'ils passaient par le soufisme, au terme d'une quête spirituelle dans le sillage notamment d'un René Guénon, qui a joué un rôle spirituel très important dans les conversions à l’islam après-guerre.
Aujourd’hui, les convertis découvrent de plus en plus l'islam dans le cadre d’une proximité vécue avec celui des banlieues. Et, contrairement à Jean « Abd Al Wa-doud » Gouraud, plutôt dans la lignée des convertis de la première génération, un nombre croissant opte pour un islam de Ahlou sounna wal jamaa.
Conversion de proximité. La conversion de proximité : un phénomène déjà décrit par la sociologue Fatiha Ajbli, membre de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), auteur d'un mémoire de DEA sur la conversion dans le Nord, département où certains jeunes non musulmans côtoient l’islam au quotidien à l’école. Un phénomène que constate aussi Éric « Younès » Geoffroy, islamologue à l’université Marc-Bloch de Strasbourg. Lui s'est converti en 1984 via le soufisme (que nous regrettons ! NdR). Après une quête spirituelle « de longue haleine » le faisant passer par le catholicisme - sa religion d’origine -, la pratique zen, le bouddhisme, le christianisme orthodoxe, puis l’islam. « Jusqu'à il y a une quinzaine d'années, la plupart des conversions étaient comparables à la mienne et passaient par un intérêt spirituel, explique l'universitaire alsacien. Ce qui est nouveau, ce sont les conversions de proximité, dans les cités, où des jeunes Européens, pas toujours “français” d'origine, côtoient des musulmans. Ce sont des conversions plus simples que la mienne. »
Loïc Le Pape, doctorant à l'École des hautes études en sciences sociales de Marseille, a étudié certains cas de conversions à l’islam, sur les secteurs de Strasbourg et Marseille. Il distingue pour sa part trois types de conversions. Un tiers sont des convertis mystiques à l’issue d'une quête. Spirituelle, un tiers le sont par proximité avec des musulmans, notamment dans les banlieues, et un autre tiers sont des convertis par le mariage avec un conjoint musulman, constate-t-il. Car même si un musulman peut se marier avec une adepte d'une autre religion monothéiste, une musulmane doit épouser un coreligionnaire.
Des sportifs convertis à l’islam : Franck Ribéry. À 23 ans, le footballeur professionnel du club de Bayern de Munich est membre de l’équipe de France. Il a grandi à Boulogne-sur-Mer, où certains de ses copains étaient musulmans. Issu d’une famille modeste et marié avec Wahiba, d’origine algérienne, il s’est converti durant son adolescence et prie sur les terrains avant les matchs. « Cette religion, c’est moi qui l’ai choisie. C’est aussi elle », expliquait-il au mois de juin dans Paris Match.
Nicolas Anelka. À 27 ans, le footballeur joue actuellement en Angleterre. Il a grandi à Trappes, en région parisienne. Ses parents sont venus de Martinique et travaillaient pour l’éducation nationale. était stagiaire au PSG. Il ne parle pas ou peu de religion dans ses interviews, sauf dans un entretien dans L’Équipe magazine, en avril 2005 : « Je vis ma religion sereinement, sans prosélytisme. » Philippe Troussier. L’ex-footballeur professionnel de 51 ans a entraîné notamment le Nigeria et l’Olympique de Marseille. Il vit au Maroc depuis une dizaine d’années, et s'est converti au printemps, avec sa femme. Il a expliqué dans L’Équipe magazine du 8 avril 2006 que sa conversion correspondait à un « long cheminement ». Par ailleurs, d’après lui, sa conversion va lui permettre de faire des trois petites filles qu’il a adoptées au Maroc ses héritières, tout en les élevant dans leur culture.
Tariq Abdul-Wahad (ex-Olivier Saint-Jean). Le basketteur de 31 ans est le premier Français à avoir joué en NBA, en 1997. Il est né à Maisons-Alfort, en banlieue parisienne. Il s’est converti en 1997, aux États-Unis, où il jouait pour l’université de San José et où il a rencontré un musulman dont la force de caractère et La générosité l’a poussé à vouloir en savoir plus. Il arbore sa religion et en est fier. Il est marié avec une Française d’origine marocaine, Khadija, qui est vêtue du voile islamique, ma sha Allah. Ils ont trois enfants.
L'équipe Islamhouse. Le Rendez-vous N° 190 du 20 juin 2013. RV SOCIETE. Au-delà des incendies, Bodé Tchakoura. Les non-dits d’une détention.
À l'aube du malin du 23 février 2013, M. Bodé Tchakoura, trésorier général du Collectif Sauvons le Togo, est arrêté à son domicile. Tout comme les autres opposants, il est détenu dans l’un des nombreux centres illégaux de détention de Lomé. D'abord professeur d’anglais-allemand à l’Université de Lomé, il finira par se standardiser à la capitainerie du port autonome de Lomé où il est interprète. Politiquement très engagé, le trésorier général du Collectif Sauvons le Togo est le représentant national de "Togo Culture Plus". Grâce à sa disponibilité aux côtés de Bassirou Ayéva et ses frères de la diaspora, le FESTEKPE (un festival culturel en pays). Tem) est une réalité qui s'impose chaque année et qui commence par enjamber les frontières togolaises. Déterminé mais jamais partisan de la manière forte, tout comme beaucoup de ses codétenus, l’arrestation de l'homme dans le cadre des incendies n'a fait qu'ajouter un argument à ceux qui ne croient pas en la thèse d’une opposition pyromane. Bien entendu, sous réserve que, par un miracle du siècle, on parvienne à démontrer que ce sont les opposants qui ont allumé les marchés. Dans ce cas, cela va sans dire que le trésorier aura joué un grand rôle.
Détenu tout comme les autres compagnons d’infortune dans la réserve mitoyenne au domicile du ministre Bodjona, il a vécu depuis son arrestation dans le même environnement carcéral que le regretté Yakanou Etienne. L’assassinat de son codétenu Yakanou par leurs geôliers, il en est et reste encore très affecté et son courage indien à un moment donné a failli faire place à la résignation derrière un physique en démolition tous les jours. Présentement, il est libre avec. une dizaine d’autres. Mais chez toutes les victimes de cette détention, une question revient : en attendant que monsieur le Procureur de la République ne finisse de recevoir les instructions de Faure Gnassingbé pour boucler ses enquêtes, qui sera le prochain Yakanou puisque les gens sont encore détenus ? Pire, il faut dire que l’interprète agréé et tous les détenus des incendies meurent à petit feu du fait d'une détention pour une accusation qui ne leur ressemble pas. Comme si cela n’était pas assez, le mobile de la détention du promoteur du FESTEKPE est aussi à chercher dans le syndicalisme au port autonome de Lomé. De sources bien recoupées, c’est dans le climat étincelant entre les candidats à la tête du syndicat des agents du port que le professeur a été cueilli. Hasard de calendrier ? Loin de là. Conscient de son caractère discret mais efficace, voire téméraire, en lieu et place du syndicaliste Bodé Tchakora Mounirou, des informations ont confirmé que les autorités compétentes préféraient un jeune. Bachelier, lui aussi candidat mais proche des décideurs et facilement gérable, pour garder les fonctionnaires sous contrôle. Les gens ne souhaiteraient pas voir M. Tchakoura importer sa philosophie d'un Togo pour tous au chevet des fonctionnaires du port. Alors si le calendrier électoral au port coïncide avec la razzia contre les opposants et qu’on fait d’une pierre deux coups en l’embastillant d’abord comme trésorier du CST et ensuite comme candidat encombrant au port, où est le problème ? Mais le hic est que depuis que ce candidat de taille, à qui les fonctionnaires dans leur majorité souhaitaient apporter leur voix, est arrêté, l'organisation des élections a pris du plomb dans l’aile.
Bodè Tchakoura est un mordu de la culture qui a failli s’éteindre dans l’un des nombreux centres de torture du Togo. Celui qui s'est investi avec Bassirou Ayéva et les rares bailleurs de fonds pour qu’en cinq ans le FESTIVAL de la culture Tém s’impose dans le panorama culturel national. Au-delà de son manteau de trésorier, Comment l'arrestation de cet homme de terrain du parti de l’ex-ministre Abi Tchessa a-t-elle été ficelée et à qui a profité sa détention ? Nous y reviendrons. Nouroudine
Aux martyrs de la noble cause arbitrairement emprisonnés
Chers frères, ce jour du 18 juin 2013 est tombée une nouvelle... Il s’agit de celle relative à la libération de certains de nos frères, de vos camarades injustement détenus comme vous pour cette ténébreuse affaire d’incendies des marchés de Kara et de Lomé. Cette nouvelle aurait pu être qualifiée de « bonne », si vous n’étiez pas toujours retenus, sans raison ou, comme le dirait l'autre, pour la raison du plus fort, mieux, de celui qui se croit plus fort...
Cela fait plusieurs mois déjà que vous êtes embastillés. À des degrés différents, vous avez été tous inhumainement enlevés sous les regards impuissants de vos proches. Peut-être que cette missive que je vous adresse vous tombera entre les mains. Peut-être que, de derrière les grilles d’un lieu où vous n’auriez pas dû être, Mais où vous conduit la spirale de l’arbitraire érigé en système de gouvernance, une gouvernance et ses méthodes d'un autre âge, vous la lirez. Je suis sûr que même privés de liberté, vous observez certainement de près la tragédie du théâtre politique de notre pays. Et ce théâtre s'apparente beaucoup plus à un jeu d'enfants dans une clairière qu'à la gestion, à la vie d'un État, d'une Nation.
C’est avec beaucoup de peine qu’on se résout à accepter que notre pays soit relégué au rang d’un vaste théâtre de jeux d’enfants. La population togolaise est infantilisée. Et tous les enfants se retrouvent installés dans le sable et la poussière pour s’essayer aux différents jeux. Et comme dans tous les jeux d’enfants, des bisbilles éclatent et, à l’image de la jungle, les plus forts bombent le torse. Ils menacent, manipulent, intimident, humilient et finissent par frapper et même torturer.
C'est le tableau que renvoient au monde extérieur ceux qui prétendent gouverner le Togo. Sauf que dans le cas d’espèce, vous et nous. Togolais engagés, savons qu'il s'agit d’une affaire d’un affrontement du camp des obscurantistes opposés à celui de ceux aspirant aux progrès humains, aux droits et à tout ce qui élève l’humanité. Bodé Tchakora, Ouro Akpo, Azé Pelé, Dick Loko, Akpovi Taïrou, Marna Agbe, Apolinaire, Yao Toukoui, ... vous qui êtes aujourd’hui libérés après les Agbeyomé et Suzane Nukafu, vous appartenez à l’autre camp, à celui de ceux qui se parlent, se battent et se sacrifient pour le triomphe des nobles idées de droits et de démocratie. La rage du même combat nous anime tous, vous et moi.
Sans connaître chacun de vous personnellement, notre engagement commun à œuvrer pour l'avènement d'un Togo de justice, d'un État de droits est le fil d’Ariane commun qui nous lie et qui compte au-delà de toutes considérations. Que vaut une relation personnelle devant un engagement à participer à l’instauration d’une ère de justice et de liberté pour notre peuple ? Dommage que nos prétendus dirigeants qui ont arraché la charge des destinées du... Togo se conduisent en loups envers les citoyens togolais de tous bords et surtout de ceux qui cherchent à éclairer le peuple togolais. Les épreuves d’arrestation et d’embastillement qui se font au mépris des droits élémentaires humains, la mort donnée aux uns et aux autres injustement emprisonnés nous interpellent de près ou de loin. Faire face à cette réalité ? Nous résigner ? Laisser faire ? Ou nous battre en dénonçant l’innommable qui, chaque jour, obscurcit les horizons de notre pays ?
Chaque jour que s’est levé le soleil, j’ai compté le nombre de jours que vous passez au fond des trous où vous a placé la force brute. Chaque jour que le soleil s’en est allé se coucher, je me suis demandé pourquoi n’avons-nous pu rien faire pour vous sortir de là. Nous, ce sont bien sûr, nos sœurs et frères de l’intérieur et de la diaspora si vous voulez. Nous ne devons pas vous donner l’impression que vous êtes seuls. Comme nous, vous avez vécu dans votre bagne, le paroxysme de la démonstration de la cruauté de ceux. dont le devoir est d’assurer notre sécurité et notre intégrité physique et morale. Je parle de la tragique disparition du frère Étienne Yakanou. Comme nous, vous l’avez pleuré, mettant de côté vos souffrances de prisonniers d'opinion. Chaque Togolais épris de paix et de justice a été profondément touché par ce drame de trop. Sauf certainement les bourreaux du peuple qui ne se demandent pas ce que ressentirait la famille Yakanou le jour où tous les détenus inévitablement rentreront chez eux sans ce martyr.
Il y en a qui se sont demandé comment certains Togolais pouvaient-ils infliger pareil sort à leurs compatriotes ? À chaque dur événement qui nous frappe, nous nous posons les mêmes questions. Nous faisons semblant de ne pas cerner la nature du régime qui a pris en otage notre peuple et l’avenir de notre jeunesse. Nous nous étonnons. Puis, après les émotions, la vie reprend son cours sans que nous n’ayons réellement tiré de leçons et pris un quelconque engagement. Que font ceux qui incarnent la lutte pour Le changement pendant que vous croupissez dans vos geôles et que le pouvoir s’apprête, comme à son habitude, à organiser des élections dont les dés sont déjà pipés. Depuis, nous nous sommes engagés à donner de la visibilité, à faire écho à la lutte du peuple pour son mieux-être et son désir de vivre ensemble du nord au sud du pays. Votre séjour carcéral est l’expression de votre endurance, voire ténacité, votre idéalisme à la limite de la témérité. La témérité, mais une témérité dictée par la soif de liberté et de changement pour un peuple. Une témérité imposée par le sort des vôtres, de notre communauté chosifiée et livrée au plus offrant.
Mais que dire de ces insoutenables clichés qui traînent çà et là sur des sites où, de guerre lasse, nos mères ou nos sœurs ont osé montrer leur nudité, croyant ainsi que cet acte quasi sacré aura une incidence sur l’héritier qui réfléchirait sur ses méthodes de règne ?...
Bodé Tchakora. Ouro-Akpo Tchagnaou, Azé Koffi Pelé, Migan Kokou Fofo, Dick Logo Azagou, Nyonator. Gornin Gor, Akpovi Taïrou, Agbeti YAO AGBEKO, Athiley Yaovi Anani Appolinaire, Ayaovi Toukoui et tous ceux qui sont encore détenus, Alphonse Kpogo, Gérard Adja, Jean Eklou, Loum Mohamed, Abass Kaboua et autres, sûrement que vous avez mesuré les risques qui planaient sur vous pour votre engagement politique dans un pays sans loi et qui se situe à mille lieux de l’espace démocratique. Mais sûrement que jamais vous n'avez pensé un seul instant que vous seriez privés si longtemps de votre liberté. Peut-être n’aviez-vous pas intégré le fait que le régime togolais a changé de personnel et non de nature...
Vous êtes libres, d’autres avant vous, après vous arrivera le reste, mais ce n’est pas pour autant la fin du haricot, il faut situer les Togolais. En ces temps d’incertitudes, vous êtes encore plus présents parmi nous. Vous êtes avec nous, à côté de nous et ensemble, nous sommes en train de concevoir l’architecture du prochain Togo. Ne faisons pas que rêver, mais tentons de transformer notre rêve en réalité. J'espère que vous ne nous en voudrez pas de n'avoir que des mots pour vous. Mais ces mots sont aussi forts que les pas et la sueur des manifestants qui battent les pavés. Ils sont aussi forts que les battements de cœur et les prières des citoyens torturés par l'insouciance, l'aveuglement et l'arrogance des « tenants du pouvoir ». Ensemble, continuons à semer le rêve, la quiétude. Continuons à œuvrer pour l'éveil des consciences endormies par les préceptes des partisans du statu quo, des pseudos plus forts. À bientôt, parmi les hommes libres.
De l’Allemagne, votre frère Bassirou
Le Rendez-vous N° 190 du 20 juin 2013
RV REPORTAGE
Redynamiser l'UMT pour la défense des intérêts de la communauté musulmane
Des personnes ressources en une journée de réflexion
Pour redonner à l’Union Musulmane du Togo (UMT) son rayonnement et ses prérogatives d'antan afin d’avoir de nouveau une communauté musulmane plus forte et bien organisée, l’Association des Cadres Musulmans au Togo (ACMT) a organisé dimanche dernier, à la mosquée. du Campus universitaire de Lomé, une journée de réflexion ayant pour thème : « Contribution des musulmans à la relance des activités de l’Union Musulmane du Togo (UMT) ». Les participants, composés de personnes ressources et des représentants d’une quinzaine d’associations musulmanes, ont planché sur les thématiques allant du développement du thème principal par Mamadou Alioune Diouf, historien et islamologue, et Oukpédjo Mohamed, au débat sur le panel dudit thème animé par Dr Mamah Fousséni, enseignant à la Faculté des Lettres et Sciences humaines, et Pr Adjila Shamsidine, enseignant à la Faculté de Droit, tous à l’Université de Lomé.
Dans son mot de bienvenue, Kolani Yaya Assadou, président de l’Association des Cadres Musulmans au Togo (ACMT), a préconisé qu’il faut « un nouveau leadership pour converger les différentes initiatives prises ça et là en vue de faire un programme d’actions avec des objectifs clairs pouvant être évalués à court, moyen et long terme ». Selon lui, ce rôle dévolu à l'UMT motive le fait qu’un congrès de celle-ci s’avère indispensable. Un congrès que la communauté musulmane dans son ensemble souhaite de tous ses vœux et qui, malheureusement, a du plomb dans l'aile quant à son organisation. « Cette rencontre est une occasion tant attendue quand on sait les attentes que nourrissent les membres de nos différentes associations quant au rôle que devait jouer notre institution suprême dans la coordination et dans l’implication pour l’organisation et la gestion des activités islamiques à travers le pays », a-t-il déclaré.
Parlant des maux qui minent les associations musulmanes, Mamadou-Alioune Diouf et Oukpédjo Mohamed en ont recensé plusieurs dont :
- l'absence de sincérité ;
- l’avidité pour le leadership, où tout le monde veut diriger ;
- l’absence d'indépendance politique, économique, sociale des associations ;
- l’absence de vision, de feuille de route, de discipline, d'organisation ;
- la difficulté d'adaptation des associations musulmanes aux réalités de l’heure en ce qui concerne la. foi, l'engagement pour l’islam, etc. - la difficulté à choisir ou à remplacer un président. Bref, le thème central a tourné autour de deux axes principaux à savoir : « l’UMT dans le concert des associations islamiques au Togo » et la « nécessité de la médiation des musulmans ». Un comité a été mis en place afin de poursuivre les réflexions pour déboucher sur le congrès tant reporté de l'UMT. Tout comme à l’ouverture, la prière de clôture a été dite par Ouro Ayéva Tchamola.
Dosseh
Album photos de la journée de réflexion
M. Kolani Assadou, Pdt de l'ACMT
Vue partielle des participants
Les intervenants du panel
L’assistance
Le Rendez-vous N° 190 du 20 juin 2013
Lancement officiel de la Fondation Islamique Aboudou Assouma à Kara. Sous le haut patronage de l’Union Musulmane du Togo section Kara, la Fondation Islamique Aboudou Assouma pour La Charité (El .2A.C.) a été lancée le dimanche 9 juin 2013 dans la mosquée Azia. Mariam de Kara. Le thème retenu pour la circonstance est « Allah soutient certes ceux qui soutiennent sa religion » V 40 de la sourate 22. Créée le 26 août 2011, cette organisation apolitique et à but non lucratif, dont le siège se trouve à Kara, cherche à rehausser l’image de l’islam à travers les bonnes œuvres, dont la charité.
Les activités du lancement, qui se tenaient dans la mosquée Azia Mariam de Kara, ont commencé vers 9h avec l'arrivée du Président de l’Union Musulmane du Togo, section Kara, El Hadj BELENGAI Moumouni. On notait également la présence de plusieurs personnalités musulmanes du pays ainsi qu'une grande foule composée de fidèles musulmans de la ville de Kara.
Comme toute activité islamique, les travaux ont commencé avec la lecture du Saint Coran par Malam Abdou Nassi-rou. Cette lecture est suivie de la prière d'entame prononcée par l’imam central de Kara, El Hadj TAGBA, qui, dans ses prières, a remis la destinée des assises aux mains d'Allah. Il a demandé également à Allah d’assister valablement. Ce lancement officiel afin qu’elle soit profitable à tous ceux qui ont eu l'idée de créer cette fondation avant de souhaiter plein succès à la fondation. À la suite de l’imam central, la parole est donnée au président de la Fondation Islamique Aboudou Assouma pour la Charité (FI2AC), El Hadj Binizi. Celui-ci a commencé en souhaitant une cordiale bienvenue à toute l’assistance, aux autorités musulmanes qui ont accepté honorer de leur présence pour le lancement officiel de la fondation dont il est président.
Il brossa ensuite le contexte de création de la fondation par le président de la Cour Suprême du Togo, M. Aboudou Assouma. Dans son mot, il a prié pour l’avenir de la fondation tout en rendant un hommage à son promoteur, le président de la Cour Suprême Aboudou Assouma, pour ses bienfaisances au nom du bureau de la fondation, ceci dans un sentiment de gratitude et de reconnaissance.
Le président Assouma est loin d'avoir dit son dernier mot à chaque fois qu’il est question de la bienfaisance au profit de la... communauté musulmane. Outre les mosquées qu’il a construites à Lomé et à Kara, il est aussi celui qui a acquis et clôturé pour les musulmans de la capitale des dizaines d'hectares pour le dernier repos des fidèles à Adéticopé à un moment où l’ancien cimetière commençait par se remplir. Il a fini en montrant la nécessité et l’importance de la fondation pour la oumma islamique. Il a terminé en souhaitant bon vent à l'association tout en priant qu'Allah l’assiste à être à la tâche de sa charge.
L’intervention du président de la FI2AC fut suivie de la présentation des statuts de la fondation à travers une projection. L’on peut citer, entre autres, les objectifs suivants que s’est assignés la fondation :
• Dynamiser les actions islamiques sur tout le territoire national à travers l’Afrique et dans le monde au sein de la masse musulmane,
• Favoriser l'entente entre les musulmans et les non musulmans dans la région, le pays, l'Afrique et dans le monde,
• Lutter contre l’ignorance du Coran, l’analphabétisme islamique. • Lutter contre les maladies sexuellement transmissibles et le VIH SIDA,
• Lutter contre le trafic des enfants, l'excision de la jeune fille et le trafic de la drogue,
• Collecter la zakat et sa-dakat pour avoir un fonds islamique commun pour le développement (FICD),
La projection fut suivie d’un prêche d'Alfa Idriss de Sokodé sur « l’aumône obligatoire ». Dans son prêche, celui-ci a mis d’abord en exergue les bienfaits et les mérites de l’aumône avant de souhaiter beaucoup de prospérité à la fondation tout en invitant tout musulman à œuvrer activement pour son épanouissement afin que cette fondation puisse servir valablement la oumma islamique.
Le prêche d’Alfa Idriss fut suivi de celui de Malam Katak-paou Touré de Sokodé qui a porté sur « la confiance mutuelle au sein de la communauté et l’honnêteté dans la gestion des biens communs ».
Après cette série de prêches, le bureau exécutif de FI2AC fut présenté à l’assistance. Le point d’orgue de la cérémonie fut le lancement officiel des travaux de la. Fondation. Ce lancement fut fait par le président de l’Union Musulmane section Kara, El Hadj Belengai Moumouni. Celui-ci a souhaité du succès à la fondation et lancé un ardent appel à toutes les bonnes volontés à emboîter les pas de l’initiateur de ce projet. Il a enfin félicité les membres du bureau tout en leur demandant de faire preuve de dévouement pour la bonne marche de la fondation. Ce lancement a sanctionné la fin de la cérémonie. Et tout comme au début, les activités se sont terminées par la lecture du saint Coran.
Le bureau exécutif de la F.I.2A.C :
Président : El Hadj Binizi
Vice-président : Traoré Saliou
Secrétaire général : Kadri Saki-bou
Chargé de relations extérieures : Abdou Nassirou
Chargé des relations avec les institutions : Ouro-Yondi Sakibou
Chargé de la presse : Adoulaye Wassiou
Chargé des affaires féminines : Possole Aïcha
Conseillers : Kabissa Oumorou, Adouko Issa.
De Kara, Abdoul Baki & Anas.
Album photos du lancement de la fondation.
L’assistance attentive à la cérémonie. Différents intervenants, on reconnaît à gauche, le président de l’UMT-Kara, l’imam de la grande mosquée de Kara Sud. Vue partielle des femmes et photo de famille.
Fait partie de Le Rendez-Vous #190