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Union fraternelle des croyants de Dori : quarante ans de tolérance et de dialogue interreligieux
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Burkina Faso
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- Titre
- Union fraternelle des croyants de Dori : quarante ans de tolérance et de dialogue interreligieux
- Créateur
- Etienne Nassa
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 9 octobre 2009
- Résumé
- L'Union fraternelle des croyants de Dori fête ses quarante ans. La commémoration de l'événement a été une occasion pour les responsables de l'union de réunir ses membres à Dori, capitale de la province du Séno, pour une réflexion autour du dialogue interreligieux. La ministre de la Promotion des droits humains, Salamata Sawadogo est la marraine de cet événement qui dure, du 5 au 11 octobre 2009.
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000833
- contenu
-
L'Union fraternelle des croyants de Dori fête ses quarante ans. La commémoration de l'événement a été une occasion pour les responsables de l'union de réunir ses membres à Dori, capitale de la province du Séno, pour une réflexion autour du dialogue interreligieux. La ministre de la Promotion des droits humains, Salamata Sawadogo est la marraine de cet événement qui dure, du 5 au 11 octobre 2009.
«Jeunesse, marche sur les pas de Lucien Bidaud et de l'UFC pour réaliser la tolérance et le dialogue interreligieux». C'est sous ce thème qu'a été placée la commémoration des 40 ans de l'Union fraternelle des croyants de Dori (UFC). En effet, l'UFC a vu le jour en 1969, sur l'initiative du Révérend Père Lucien Bidaud, en mission à la paroisse
Depuis 40 ans, les deux communautés religieuses ont ensemble oeuvré pour le bien-être des populations dans la tolérance et le dialogue interreligieux, sous la direction éclairée des leaders religieux.
Sainte Anne de Dori. Cette année-là, la famine a sévi durement dans cette localité du Sahel burkinabè. Pris de compassion pour les populations qui souffraient de la faim, le missionnaire se débattit pour trouver des vivres pour soulager cette souffrance. L'immensité de cette tâche hautement humanitaire amena le père Lucien Bidaud à associer de bonnes volontés à son oeuvre. Il recruta douze personnes au sein des deux communautés religieuses de la région (musulmane et catholique). Affecté quelques années plus tard à Gorom-Gorom, province de l'Oudalan, il y créa une autre union en 1972. La famine passée, les deux unions s'attellèrent à des programmes de développement pour soutenir les populations dans leur lutte pour le bien-être. Le Père Bidaud mourut tragiquement en 1988, dans le Sahara nigérien mais son oeuvre, elle, a survécu.
Cette commémoration est à l'honneur de ce missionnaire qui s'est consacré corps et âme pour le bien-être des populations du Sahel. Sa mémoire a été saluée par tous lors de la cérémonie d'ouverture présidée par la ministre de la Promotion des droits humains, Salamata Sawadogo. «L'événement qui nous réunit aujourd'hui est la commémoration des 40 ans d'une union fraternelle de deux communautés religieuses pour cultiver les vertus de la tolérance et du dialogue interreligieux et engagées résolument dans la lutte contre les adversités de la nature...», a souligné le président du Conseil d'administration de l'UFC, Thierry Kafando. Celui-ci a rendu un vibrant hommage aux pionniers de cette Å"uvre du Père Bidaud dont deux toujours vivants et présents à la cérémonie (Abbaye Cissé et Emile Bougouma) et à tous ces anonymes qui se battus pour édifier l'UFC dont les ambitions sont d'étendre ses actions dans les toutes les provinces de la région du Sahel.
La fierté des populations du Sahel
Le monde actuel est déchiré par des querelles fratricides fondées sur l'intolérance religieuse et le non respect des la différence d'opinion. Aussi, la présente commémoration vise selon lui, à porter à la connaissance de toutes les populations du Burkina Faso et du reste du monde, l'expérience de l'UFC, afin qu'elle fasse tache d'huile pour que règne la paix à travers la planète.
A en croire le représentant du maire de Dori, Alou Amadou, des raisons d'espoir de cette paix existent au Burkina, à travers ce bel exemple de tolérance et de dialogue interreligieux donné par l'UFC dans la région du Sahel depuis quatre décennies. «Sachez que le père Lucien Bidaud n'a pas seulement été le Père fondateur de l'UFC. Il a beaucoup fait pour le Sahel. Il a été celui qui a permis les jumelages entre les villes de Dori et de Nancy en France et du Centre hospitalier régional des deux villes. Ces jumelages permettent aujourd'hui, à la commune de Dori, de bénéficier de soutiens multiformes...», a relevé le représentant du maire.
Née dans la tourmente de la famine de 1969, l'UFC a su faire preuve de réalisme pour réorienter ses objectifs et viser en définitive, un développement durable. C'est la conviction du gouverneur de la région du Sahel, Eloi Bambara, qui, pour lui, au-delà du combat contre la faim, a surtout mis l'accent sur le dialogue interreligieux, gage de la paix sans laquelle on ne saurait parler de développement durable. «Chrétiens et musulmans se sont donc résolument engagés dans la promotion de l'homme tout court, voilà maintenant 40 ans. Il convient par conséquent, que nous rendions un hommage mérité aux pères fondateurs de l'oeuvre et qui fait la fierté du Sahel aujourd'hui et qui, grâce au dynamisme de leurs héritiers, ne manquera pas de faire école ailleurs...», s'est convaincu le gouverneur de la région.
Lucien Bidaud l'immortel
«... les populations de Dori ont découvert l'eau vive et la paix véritable, à travers notre union fraternelle des croyants. Nous voici en train de nous enserrer sur le chemin et c'est cela qui fait mon émotion...». C'est par ces mots que l'évêque de Dori, Mgr Joachim Ouédraogo a débuté son intervention teintée d'émotion avant de rendre grâce à Dieu pour l'occasion qu'il leur offre de partager des «moments forts du combat que les deux confessions religieuses ont engagé depuis 1969». Pour l'évêque de Dori, la manifestation n'est rien d'autre que la commémoration de 40 ans de lutte commune engagée par les deux communautés par un dialogue de paix pour un développement durable du Sahel. «Nous rendons grâce au Seigneur pour ce privilège qu'il nous donne d'être les témoins de cet évènement car nombreux sont ceux qui ont quitté cette terre pendant qu'ils étaient encore dans la lutte. Parmi ceux-ci, nous pouvons compter le Révérend Père Lucien Bidaud, père fondateur des UFC (Dori et Gorom), mort les armes à la main...», a souligné l'évêque.
La manifestation est surtout à l'honneur du père fondateur de l'UFC et c'est ce qui justifie le choix du thème central de la manifestation. Mgr Joachim Ouédraogo a en outre, salué la présence de membres de la famille du missionnaire à cette commémoration. «Soyez les témoins du fait que Lucien Bidaud est encore vivant parmi les populations du Sahel. Ses sacrifices n'ont pas été vains. Ils ont fait de lui un immortel...», a-t-il souligné.
La marraine de la manifestation pour sa part, a relevé que les actions de l'UFC s'inscrivent en droite ligne de celles du gouvernement. L'UFC fait, selon elle, une Å"uvre utile et ses activités ont besoin de plus visibilité. A entendre Salamata Sawadogo, la sagesse et l'engagement de l'UFC permettent de rêver. Elle rêve d'une chaîne d'amitié qui remplace la haine et la méfiance entre les hommes et/ou le désir de mieux se connaître est dicté par le besoin de mieux vivre ensemble. «Que notre cher Burkina Faso soit la terre où la culture de la tolérance et de la paix se traduit quotidiennement en actes concrets. Cela est possible, à condition de marcher sur les pas du Père Lucien Bidaud et l'UFC», a laissé entendre la ministre de la Promotion des droits humains.
Une table ronde sur le dialogue interreligieux figure au programme de la commémoration. Plusieurs communications en rapport avec le thème sont en effet, prévues, ainsi que des manifestations culturelles et sportives.