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Les effets du symbolisme en action chez les Animistes, les Musulmans et les Chrétiens
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- Titre
- Les effets du symbolisme en action chez les Animistes, les Musulmans et les Chrétiens
- Créateur
- Indra Koffi Vincent Dissou
- Editeur
- Togo-Presse
- Date
- 14 décembre 1972
- Résumé
- De l'harmonie et des affections entre l'homme et la femme, résulte la venue sur terre d'une créature qui, selon le processus de révolution et du progrès, traverse les différentes étapes de la métamorphose naturelle, passant par l'âge de la raison, de la maturité morale et spirituelle, atteint celui de la sagesse pour enfin parvenir à la consommation de sa période vitale.
- Page(s)
- 3
- nombre de pages
- 1
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0006389
- contenu
-
De l'harmonie et des affections entre l'homme et la femme, résulte la venue sur terre d'une créature qui, selon le processus de révolution et du progrès, traverse les différentes étapes de la métamorphose naturelle, passant par l'âge de la raison, de la maturité morale et spirituelle, atteint celui de la sagesse pour enfin parvenir à la consommation de sa période vitale.
Mais, de la minute de son contact avec la terre jusqu'aux jours de la manifestation de ses facultés, l'être humain a vécu dans un état de « non conscience ».
Cependant, dès ses premiers mois, cet homme sous les apparences d'un bébé peut sourire à la nature. Il peut pleurer aussi. Enfin, aussitôt que ses instincts et ses facultés commencent «à se manifester, l’entourage assiste volontiers aux diverses expressions de l’âme selon les influences que lui transmettent les sons, les gestes, les formes agréables ou bizarres des éléments ou des événements :
Dès lors, peu à peu, le symbolisme entre en action pour devenir bientôt le guide indispensable de l'homme tout au long de sa vie.
La famille de l’enfant vit-elle dans la joie ? Les vibrations de joie communicative qui imprègnent l’atmosphère, influent merveilleusement sur la personne de l'être dont le regard, les gestes et la vie traduisent la gaieté.
Mais, si au lieu de l’harmonie, quand des scènes du milieu familial étendent sur le toit le voile sombre de la tristesse et plonge ce groupe d'individus dans la peine, par solidarité inconsciente, l'esprit de l’enfant est troublé, douloureusement affecté.
C'est là précisément le point de départ du symbolisme et des effets de la pensée.
Pour l'enfant, les signes, les événements, les formes des choses parlent un langage que l’homme cherchera à comprendre pour les avantages relatifs.
Qu'est-ce donc le symbolisme ?
Selon Larousse, c’est le système de symboles représentant des croyances.
Alors que veut dire symbole ?
Dans son acception littéraire, le symbole est l’objet ou l’être qui représente une chose abstraite, une idée.
Essayons de faire ensemble un nouveau pas en avant pour une compréhension plus profonde et constatons que le symbole est un objet concret, représentant par rapport d'analogie établie naturellement ou conventionnellement, une réalité qui ne tombe pus sous les sens. C'est aussi, dans un cas particulier, une confession de foi, c'est-à-dire un signe de ralliement pour ceux qui professent la même foi. C'est une déclaration solennelle de la conviction.
« Le symbole des Apôtres »
Par ses attitudes, gestes, mouvements, expressions du visage, par son verbe, l'homme représente, mime des états d’âme qui deviennent alors, à travers les signes figuratifs en guise de symbole, l'objet d'une connaissance riche et fertile.
Chez nos ancêtres ou l'esprit du concret domine, on n'est pas surpris de constater qu'à l'entrée de chaque maison, une armée d'idoles monte la garde. N'est-ce pas là une façon excellente de symboliser lu vigilance des génies protecteurs de la maison, car, en réalité, ces idoles, selon nos ancêtres, sont les gardiens spirituels de cette maison. Dans le 62e chapitre d'Isaïe, au 6e verset, la Bible semble épouser cette pratique de nos ancêtres en nous disant:
« Sur tes remparts, Jérusalem, j'ai posté des veilleurs, ni le jour, ni la nuit, ils doivent se taire ». Ceci se semble-t-il pas justifier la raison pour laquelle la statue de la Sainte Vierge Marie, de Saint-Michel, de Saint-Antoine de Padoue etc... sont choisis comme patrons ou patronnes pour assurer la protection des Eglises, des villes et des hommes ?
En Afrique, dans les palais royaux, on rencontre habituellement, plusieurs genres de sceptres incrustés ou surmontés de figures représentant des animaux, des oiseaux, des scènes qui rappellent le passé, qui traduisent des pensées philosophiques ou qui symbolisent la vigilance, la gloire, la royauté, la noblesse du roi, de sa dynastie.
Le drapeau qui, par scs couleurs, rappelle aux citoyens les différentes étapes de l'histoire de la nation ou de ses aspirations, symbolise l'âme collective de la nation. L'homme même est considéré comme le symbole de la perfection (chef d'œuvre de Dieu). L'anneau nuptial symbolise la fidélité réciproque des époux. La poignée de mains symbolise l'amitié. La balance est le symbole de la justice. La communion est le symbole de l’union, de la fraternité.
Une figure féminine ornée de lèvres charmantes et ayant pour fenêtres des yeux captivants, présente de son côté, le symbole de l’amour qui chatouille et fait tressaillir, tandis que le colosse aux grands yeux éternellement injectés de sang, fait penser à la période des primitifs, à la barbarie, à la méchanceté.
Mais n’oublions pas l'exemple des sourds-muets qui, à mon avis, se signalent comme les meilleurs pédagogues dans l’enseignement pratique du symbolisme.
Par la mimique qui n'est que leur seul moyen d’expression, ils savent vous raconter merveilleusement toutes les scènes. Avec leurs gestes, leurs yeux, leurs grimaces, les expressions de leur visage, ils vous interprètent exactement les faits et vous transmettent aisément les sentiments ou les émotions à provoquer en vous.
S’agit-il du compte rendu d’un jeu de football par exemple ? Le sourd-muet saura vous faire sauter de joie par la description vivante des phases du jeu et des exploits de vos amis.
Mais, si cet infirme appartenant à l’équipe glorieuse, devait vous présenter le jeu, à vous, sympathisant de l'équipe défaite, sachez-le bien, le sourd-muet qui ne sait prononcer aucun mot, atteindra pourtant votre âme et vous fera verser des larmes d'amertume avec des soupirs de déception.
Devant ce phénomène, puissions nous conclut e honnêtement : le symbolisme agit sur lu pensée de l'homme et lui donne les impressions ou les idées voulues.
A présent tournons-nous vers nos obligations chrétiennes et transportons-nous dans ce foyer d’amour que chacun voudra bien appeler sanctuaire — église ou temple et constatons l’universalité du symbolisme. Ici, mieux qu'ailleurs, l'utilisation du symbole préside à toutes les phases du culte ou du rituel. Pour peu que l'on veuille s'interroger un tout petit peu sur la raison d'être des fêtes religieuses, on découvrira avec une surprise très agréable, l'esprit de perfection méthodique qui guida le souci des fondateurs de la religion chrétienne dans l'instauration de ces différentes fêtes dont chacune, de par son caractère particulier, doit réveiller et stimuler chez les fidèles, les sentiments relatifs.
Par exemple, la fête de Noël que nous pouvons appeler à juste titre fête de la fusion universelle des âmes, ne donne-t-elle pas aux petits, aux grands, aux pauvres et aux riches, l'occasion annuelle de se réjouir chacun selon ses possibilités ? Noël, n'est-elle pas la fête de l'amour, de la réconciliation fraternelle, momentanée soit-elle (observance de la trève de Noël sur les champs de bataille).
Quant à la fête de Pâques, il semble qu'à dessein, elle est divisée en deux périodes bien distinctes l'une de l'autre. Pendant la première période, c’est l'effort pour l’action intérieure sur soi-même, selon la modération des appétits en vue d'une discipline morale favorisant le contrôle des instincts, c'est la mort symbolique de l'âme que les souffrances ou les tourments ont symboliquement jetée au fond du tombeau.
Mais il semble que la deuxième période, jour de Pâques est plutôt celle de la résurrection, de la gloire. En effet, du fond de l’abîme, l'âme confiante qui n’a cessé d'invoquer inlassablement son Dieu, soudain, dans un élan de joies glorieuses, fracasse les portes de l'enfer ; tourments, peines etc... etc... Et, résolument, surgit du tombeau en proclamant la Toute-Puissance de son Créateur. — (Jonas). Ceux qui dans des circonstances où le désespoir semble irrévocable, se rappellent le caractère symbolique de la scène de Jonas pour une gymnastique mentale appropriée ne sauraient en apprécier assez la valeur et les effets. Cette histoire a un caractère scénique dont la vision mentale stimule et pousse à l’action intelligente.
Qui oserait croire que le Coran, le livre sacré de l'Islam, raconterait l'histoire de Jonas, aussi textuellement que son aînée la Bible ?
Frères et sœurs qui m'écoutez en ce moment, devant les cas semblables à celui du prophète Jonas qui est lui seul chrétien et musulman à la fois, ce cas particulier qui clame tout haut la fraternité des religions et donne la preuve de la fidélité de Dieu qui, selon son serment, interviendra toujours à propos avec sa toute-puissance en faveur de ceux qui savent l'invoquer. — que devrez-vous faire ?
Que le musulman ou le chrétien impartial qui le désire, réfléchisse sagement sur la scène de Jonas. Qu'il permette ensuite à la voix sonore de l’Apôtre Jacques qui depuis les profondeurs de son âme, lui demande jour cl nuit : au 5e verset de son 4e chapitre :
« Croyez-vous que l’écriture parle en vain ?» Il n'en sera que toujours récompensé.
Dans mes investigations, j'eus à interroger un magiste africain sur les rites pouvant, selon eux. assurer un résultat défini qui donne la paix au cœur du patient troublé, embarrassé, déçu par la nature de quelques événements...
Scène passionnante. Le magiste africain sourit d'abord, ferme les yeux, se recueille pendant une fraction de seconde et se met à me dogmatiser en ces termes :
« Selon les génies, une histoire pareille eut lieu jadis au pays des esprits. Le danger imminent était apparemment inévitable. Sans perdre la tête, on eut l’idée de consulter le « Fa » l'oracle, le génie révélateur des solutions, des énigmes et des stratagèmes. Le sort Indiqua les rites. Ce fut fait. Ce fut la Paix — les joies abondantes ».
Tous, nous savons que dans ses sollicitudes aussi spéciales que fraternelles, notre Seigneur Jésus accorda à l'Apôtre Jean, le chaste, des dons spéciaux qui nous font bénéficier* aujourd'hui des richesses contenues dans les vingt-deux chapitres de l'Apocalypse où des scènes, dans le monde des esprits, eurent lieu aussi.
Apocalypse 12-1 à 18.
Ce qu'il y a de très curieux et surtout de très intéressant, c'est que dans sa vision, Jean faisait encore d'autres visions puisqu'au 3e verset du 17e chapitre de l'Apocalypse, il s'est écrié : « Il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne ».
Depuis la plus haute antiquité, les peuples de tous les continents ont su exploiter intelligemment le côté occulte discrètement dissimulé par-ci, par-là, entre les lignes apparemment simples des écritures sacrées ou de la mythologie mise en action.
A litre d'illustration, s'il vous arrivait d'interroger un Dahoméen, un Nigérian, un Nigérien, un Ivoirien, un Ghanéen, un Voltaïque ou un Togolais, du Nord, du Sud, de l'Est ou de l'Ouest sur les avantages tirés de l'exploitation pratique de ces documents précieux, vous seriez émerveillés devant la similitude de la composition des scènes, de l'universalité de leurs valeurs et de leurs buts.
Dans le domaine de l'occultisme, du « mentalisme ou du symbolisme, nos ancêtres n'avaient jamais reçu aucune leçon, ni de l'Orient, ni de l'Occident.
Pourtant, les conceptions, les procédés, les pratiques et les résultats sont les mêmes chez les uns et chez les autres.
Veuillons nous reporter aux livres de Moïse dans la Bible et accordons un peu d'attention à scs opérations puis, méditons sur le sens de quelques opérât Ions de nos anciens de l'Afrique mystique.
Ensuite, concluons...
Alors quelle sera désormais notre attitude devant les différentes opinions des fidèles sur les autres religions que l'honnêteté mentale nous oblige à considérer autant que la nôtre après les avoir observées, étudiées, comprises.
Un jugement sain et loyal, reconnaîtra volontiers qu'aucun adepte, féticheur, musulman ou chrétien soit-il, ne devrait se croire a priori, l'unique détenteur du pouvoir spirituel.
Les fidèles n’ont que faire ni des légendes, ni des contes, ni des discours, ni de la théologie à bon marché qui se professe de nos jours A chaque croisée de chemins, de ruelle en ruelle, à travers marchés et villages par n'importe quel prosélyte hâtivement dressé pour une polémique inutile Les fidèles ont plutôt besoin de la paix du cœur, chacun selon ses problèmes. Soyons éveillés devant les propos troublants de ces naufrageurs qui ne tiennent qu’à égarer des citoyens.
Fait partie de Les effets du symbolisme en action chez les Animistes, les Musulmans et les Chrétiens