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Hadj 2008 : 2 114 pèlerins burkinabè en terre sainte
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Burkina Faso
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- Titre
- Hadj 2008 : 2 114 pèlerins burkinabè en terre sainte
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 5 décembre 2008
- Résumé
- 2 114 pèlerins burkinabè ont effectué le voyage à La Mecque pour accomplir le hadj (pèlerinage à la maison sainte d'Allah), un des piliers de l'islam après la profession de foi (le témoignage qu'il n'y a de divinité qu'Allah et que Mahomet est son envoyé), l'office de prière, l'aumône et le jeûne (du mois de Ramadan). Deux agences de voyages ont en charge l'organisation de cette édition de 2008. L'Organisation des agences de voyages pour le pèlerinage-rassemblement pour le pèlerinage à La Mecque (OAVP-RPM), un regroupement de 6 agences et STMB-Tours. Ce transfert de compétences aux privés est une grande première au Burkina Faso dont les résultats sont vivement attendus par la communauté musulmane.
- Couverture spatiale
- Arabie saoudite
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000719
- contenu
-
2 114 pèlerins burkinabè ont effectué le voyage à La Mecque pour accomplir le hadj (pèlerinage à la maison sainte d'Allah), un des piliers de l'islam après la profession de foi (le témoignage qu'il n'y a de divinité qu'Allah et que Mahomet est son envoyé), l'office de prière, l'aumône et le jeûne (du mois de Ramadan). Deux agences de voyages ont en charge l'organisation de cette édition de 2008. L'Organisation des agences de voyages pour le pèlerinage-rassemblement pour le pèlerinage à La Mecque (OAVP-RPM), un regroupement de 6 agences et STMB-Tours. Ce transfert de compétences aux privés est une grande première au Burkina Faso dont les résultats sont vivement attendus par la communauté musulmane.
Idrissa Korogo : "Je me sens comme chez moi".
Depuis le 11 novembre 2008, date de l'arrivée des premiers pèlerins burkinabè en Arabie Saoudite, une équipe de guides, de cuisinières et de médecins s'affaire de part et d'autres pour leur assurer un séjour sans embûches afin qu'ils accomplissent les rites dans les conditions les meilleures.
Les pèlerins du groupe AOVP-RPM au nombre de 679, sont regroupés sur un site unique ; un bâtiment de 9 étages, situé à 15 minutes de marche de la sainte mosquée.
A STMB-Tours, compte tenu du nombre important de pèlerins, 1 435, cinq sites ont été nécessaires pour abriter les pèlerins. La liaison entre les différents sites et le Harem, distante de 4 kilomètres environ, est assurée par des mini-cars mis à la disposition des pèlerins par l'agence.
Satisfecit général des pèlerins pour la santé
Des dispositions prises en matière de santé et de restauration, quel constat pouvons-nous faire à mis-parcours ?
Dans le domaine de la santé, le Dr Moussa Drabo veille au grain au bien-être des pèlerins de l'OAVP-RPM. "Dès notre arrivée, nous avons mis en place une infirmerie au rez-de-chaussée avec une pharmacie dotée de produits de première nécessité. Aucun cas gravissime n'a été, pour le moment, enregistré". Selon le docteur Drabo, la visite médicale effectuée par les pèlerins avant leur départ, a permis de réduire la plupart des pathologies qui pouvaient entacher leur santé. De petites affections telles la toux, le rhume et les courbatures sont les pathologies les plus fréquentes chez les pèlerins. Un seul cas d'hypertension artérielle est survenu le 30 novembre dernier.
Evacué dans un centre hospitalier, le patient a retrouvé les siens après deux jours de suivi et de soins intensifs. "Pour ce qui est de la santé, je n'ai rien à reprocher à l'équipe. Dès qu'un patient se présente à l'infirmerie, il est tout de suite pris en charge. On l'écoute, on l'examine et des produits lui sont gratuitement administrés", témoigne le vieux Hamadé Kirakoya originaire de la province du Yatenga. Le Dr Drabo est appuyé par une équipe de paramédicaux forte de 5 membres.
Le Dr Fousséini Dao, responsable à la santé à STMB-Tours juge l'état de santé des pèlerins satisfaisant. Les affections rencontrées sont les infections respiratoires (toux, angine et rhume). Des cas de paludisme sont aussi signalés. Cela, explique-t-il, est dû aux efforts fournis par les pèlerins dans l'accomplissement des rites dès leur arrivée et au long voyage. L'équipe du docteur Dao dispose d'une ambulance pour l'évacuation des malades vers les centres hospitaliers de la place. Cinq agents de santé répartis sur les 5 sites épaulent le Dr Dao dans la gestion de la santé des pèlerins à STMB-Tours.
La restauration donne du fil à retordre
Les pèlerins à l'heure du repas. Chacun veut être servi le premier, de crainte que la marmite ne se vide.
Aye Keita née Yara : "Tout se passe bien, je rends grâce à Dieu".
Tirant les enseignements des éditions passées, les agences de voyages ont apporté une innovation dans l'organisation du hadj 2008 dans le domaine de la restauration. Les pèlerins, en sus du prix du billet et de l'hébergement, ont versé une somme pour le couvert durant leur séjour. Une équipe de restauratrices est à pied d'Å"uvre pour assurer les repas des pèlerins.
Selon Mme Nafatouma Ouédraogo née Diakité, responsable à la restauration de l'OAVP-RPM, tout se passe bien. "Nous avons un menu diversifié, composé de tô, couscous de fonio et de petit mil, riz à sauce et gras, ragoût d'igname et de pomme de terre...
Dans l'ensemble, nos pèlerins mangent bien". Amadé Kirakoya s'inscrit en faux par rapport aux propos de Mme Ouédraogo. "Nous avons payé chacun 160 000 F CFA pour la restauration mais depuis que nous sommes là, je n'ai jamais mangé à ma faim. Lorsque vous prenez un peu de retard, vous trouvez les marmites vides. Le service se fait à la tête du client. Un jour, un vieux, las d'attendre d'être servi, a perdu connaissance et s'est effondré. Ce jour, tous ceux qui étaient présents ont boudé le repas".
Les avis sont partagés sur la qualité du service de la restauration chez les pèlerins de l'OAVP-RPM. Mme Fatoumata Diallo quant à elle n'a rien à reprocher à la qualité des repas et à la prestation des restauratrices. "Depuis notre arrivée à La Mecque, nous sommes dans de bonnes conditions. Tout ne peut pas être parfait, vu notre nombre. Des imperfections, il y en a, mais ne dramatisons pas la situation".
Les plaintes et autres jugements sévères émanent surtout de la gent masculine. Ces plaintes se sont exacerbées lorsqu'est intervenue la séparation des foyers dans le groupe OAVP-RPM. Chaque groupe d'agence doit désormais gérer les siens. Des tickets de restauration sont distribués aux pèlerins du groupe RPM. Quant à ceux de l'OAVP, il leur faut brandir le badge avant d'être servi.
Une scission qui cause trop de désagréments
Des pèlerins du groupe OAVP refoulés devant une bassine de couscous bien fumant du groupe RPM ne comprennent plus rien. Et l'un eux de s'exclamer : "je ne sais pas ce que nous veulent ces femmes. Depuis notre arrivée, nous avons toujours pris nos repas dans l'arrière-cour de notre logement. Aujourd'hui, on refuse de me servir comme quoi je ne suis pas de ce groupe. On me parle de OAVP , de RPM, de badge, de ticket... je ne comprends plus rien", explose le vieux Gnanou, venu de la province des Balé.
Les responsables à la restauration des deux groupes expliquent que la séparation des foyers a un seul but : mieux gérer et mieux servir les pèlerins en évitant les goulots d'étranglement, occasionnés par les longues files et les bousculades aux heures de repas. Un observateur averti pense le contraire. "Si nous en sommes arrivés à la séparation, c'est que quelque chose cloche. Le tandem ne marche plus", a-t-il conclu.
Les pèlerins de STMB-Tours vivent une situation beaucoup plus sereine. De tous ceux que nous avons rencontrés, les plaintes sont rares sur la question de la restauration. Selon El hadj Abdul Rasmané Sana, superviseur général du hadj à STMB-Tours, "assurer la restauration de plus d'un millier d'individus n'est pas chose facile. Mais, nous sommes constamment à l'écoute de nos pèlerins. Leurs critiques, leurs observations et suggestions sont prises en compte afin de rattraper les erreurs. C'est une première cette année, je pense que les prochaines éditions seront encore meilleures.
Si nous avons pu maîtriser la situation, c'est parce que nous avons des sites différents qui abritent chacun tout au plus 300 pèlerins , un effectif facilement gérable. Sur chaque site, 10 délégués sont commis à l'encadrement". Nourdine Sanfo, directeur technique pour le hadj à STMB-Tours, reconnaît que la restauration in situ des pèlerins, une première dans l'organisation du hadj, pose d'énormes problèmes. "Les débuts ont été très difficiles pour nous mais au fur et à mesure, nous avons réussi à maîtriser les impondérables".
Aye Keita née Yara et Idrissa Korogo, clients de STMB-TOURS apprécient positivement l'organisation mise en place par l'agence pour la restauration des pèlerins. "Nous avons nos trois repas quotidiens. Les difficultés qui se posent sont souvent le fait des pèlerins eux-mêmes. Il y en a qui veulent se gaver, en se servant plus qu'il n'en faut. Ces gens, nous les sensibilisons et ils rentrent dans les rangs".
En attendant Arafat et Mina
El Hadj Abdul Rasmané Sana : "Nous sommes constamment à l'écoute de nos pèlerins".
Mme Nafatoumata Ouédraogo née Diakité, responsable à la restauration à l'OAVP-RPM : "Nos pèlerins mangent bien".
Les pèlerins burkinabè, à l'instar des autres venus du monde entier en terre sainte, attendent avec impatience un grand jour ; la montée de Arafat, le séjour à Mina et la lapidation de la stèle de Satan. C'est après l'accomplissement de ces rites que le hadj du pèlerin est validé.
La montée de Arafat est prévu pour ce dimanche . En attendant, les pèlerins qui, dès leur arrivée à La Mecque ont fait les rites du Tawaf (les 7 tours autour de la Kaaba) et du Safa et Marwa (les 7 allers et venues entres les deux collines), passent le clair de leur temps entre prières et shopping.
Des marchés spontanés ont poussé devant les résidences des pèlerins. Des chapelets aux tapis de prières et les grands boubous blancs , tout se vent et tout s'achète. De grosses valises achetées par les pèlerins ne font que grossir. Les marchants se frottent les mains ; les affaires marchent bien.
Comme au bon vieux temps des caravaniers, la période du hadj est le moment le plus propice pour les échanges et les affaires à La Mecque. C'est à juste titre qu'un dicton dioula dit ceci : "Maka séli, Maka logo" "prière de Maka, marché de Maka".