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Banque Islamique de Développement : accroître le rôle du secteur privé dans les infrastructures
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- Titre
- Banque Islamique de Développement : accroître le rôle du secteur privé dans les infrastructures
- Créateur
- Théophile Awui
- Editeur
- Togo-Presse
- Date
- 12 novembre 1999
- Résumé
- La 24e réunion du conseil des gouverneurs de la Banque Islamique de Développement (BID) tenue à Djeddah en Arabie Saoudite les 2 et 3 novembre derniers a fait un plaidoyer pour le secteur privé qui, selon les gouverneurs sera le moteur du développement du futur. « L'avenir appartient au secteur privé », affirme le président de la BID le Saoudien Ahmad Mouhamad Ali. Un symposium a même été organisé qui a été consacré, au cours de la même période, au renforcement de la participation du secteur privé dans les projets d'infrastructure. Partout dans le monde on note un désengagement de l’Etat des entreprises publiques et cela donne des résultats satisfaisants. Le Togo s'est engagé également dans ce processus de privatisation, terme tellement redouté par ce que signifiant des mesures de restructuration qui entraînent des licenciements de personnel Mais il nous faut chercher à connaître les bienfaits de cette politique qui, somme toute, comporte plus d'avantages que d'inconvénients. Dans cet article, le rôle du secteur privé avec les atouts de la privatisation.
- Page(s)
- I
- nombre de pages
- 1
- Couverture spatiale
- Togo
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0006332
- contenu
-
La 24e réunion du conseil des gouverneurs de la Banque Islamique de Développement (BID) tenue à Djeddah en Arabie Saoudite les 2 et 3 novembre derniers a fait un plaidoyer pour le secteur privé qui, selon les gouverneurs sera le moteur du développement du futur. « L'avenir appartient au secteur privé », affirme le président de la BID le Saoudien Ahmad Mouhamad Ali. Un symposium a même été organisé qui a été consacré, au cours de la même période, au renforcement de la participation du secteur privé dans les projets d'infrastructure.
Partout dans le monde on note un désengagement de l’Etat des entreprises publiques et cela donne des résultats satisfaisants.
Le Togo s'est engagé également dans ce processus de privatisation, terme tellement redouté par ce que signifiant des mesures de restructuration qui entraînent des licenciements de personnel Mais il nous faut chercher à connaître les bienfaits de cette politique qui, somme toute, comporte plus d'avantages que d'inconvénients.
Dans cet article, le rôle du secteur privé avec les atouts de la privatisation.
Au cours de la dernière décennie, les Etats à travers tout le monde en développement, se sont rendus compte de l’importance du rôle du développement des infrastructures pour l’ensemble du développement économique. La disponibilité d’infrastructures fiables, modernes et efficaces, est devenue un moyen concurrentiel pour attirer des capitaux privés, étant donné que les investisseurs cherchent à investir dans des pays disposant de systèmes fiables et efficaces en matière de transport et de distribution et de systèmes de télécommunications bien performants ainsi que la fourniture d’énergie fiable.
Le développement des infrastructures est coûteux. Dans les pays en développement, les besoins en matière d’investissement pour les infrastructures nouvelles et à réhabiliter ont été évalués à 250 milliards de SUE par an. Auparavant, la grande partie de ces coûts était directement à la charge du secteur public. La Banque Mondiale estime que les dépenses des pays émergents au titre des infrastructures représentent 40 à 60 pour cent des investissements publics. Cela représente des contraintes importantes sur les budgets des pays en développement Ces contraintes budgétaires et la nécessité pour les Etats de libérer certaines ressources limitées pour d’autres activités très nécessaires telles que l'éducation et la santé, a fortement motivé ces gouvernements à redéfinir le rôle des Etats dans le développement des infrastructures et à accroître celui des investissements privés.
Accroître les revenus des Etats
La privatisation des infrastructures existantes non seulement libère des ressources limitées de l’Etat pour d'autres activités beaucoup nécessaires, mais elle peut également constituer une source importante de revenus pour les Etats. Au cours de la dernière décennie, le nombre de privatisations d’infrastructures a augmenté de manière spectaculaire. En 1988, il y a eu six privatisations d’infrastructures dans le monde. En 1995, ce nombre avait atteint 85. Les revenus générés à partir de ces privatisations ont augmenté de 800 millions de $EU à 9,4 milliards de $EU durant la même période.
Toutefois, la maximisation de revenus de l’Etat ne devrait pas constituer d'ordinaire la priorité prépondérante de l’Etat. Les gouvernements sont préoccupés par le désir de s’assurer de la concurrence après la vente d’actifs et le souci d’éviter les monopoles privés, ce qui peut en fait contribuer à diminuer le prix de vente d’un actif à privatiser.
Efficacité et qualité des services fournis par le secteur privé
Plusieurs études fondées sur l'expérience de plusieurs pays montrent que la participation du secteur privé dans les infrastructures contribue à améliorer l’efficacité des services fournis. Une comparaison des projets du secteur public financés par la Banque Mondiale avec des projets financés par sa branche privée, la Société internationale de financement, montre que les projets du secteur privé sont plus susceptibles d’être exécutés ponctuellement et dans les limites budgétaires. La même étude montre qu'en moyenne un projet du secteur public occasionne des dépassements budgétaires de 50 à 70 pour cent en termes de dollars.
Les infrastructures fournies par le secteur public manifestent souvent d’autres faiblesses en raison :
- du manque de responsabilité en matière de gestion ;
- des contraintes budgétaires et planification modérés ;
- du manque de gestion à des fins commerciales et animée par des incitations ; et
- du manque de concurrence et la situation de monopole de plusieurs entreprises ne favorise pas l’efficacité, l’innovation et la responsabilité à l'égard de la clientèle.
Nonobstant ces facteurs, il existe des exemples de services publics d’infrastructures qui fonctionnent avec de hauts niveaux d’efficacité, particulièrement s’ils ont été corporatisés. Toutefois, même lorsque les services d’infrastructures publics fonctionnent avec efficacité, la participation du secteur privé peut introduire une plus grande efficacité.
La participation privée dans les infrastructures aboutira souvent à une réduction des coûts de production ou de fourniture des services infrastructurels pertinents en raison de l’accroissement de la concurrence, de l’efficacité et de la responsabilité. Par exemple, les faits montrent bien, au fil du temps que, dans le secteur de l’énergie, la participation privée dans la production d’énergie réduit le coût global de production par kWh. Dans certains cas, il peut arriver que le coût par kWh dans la Première Centrale Indépendante (PCI) soit plus cher, toutefois, étant donné que les règlements et leur mise en œuvre deviennent de plus en plus clairs, la période de réalisation et les coûts diminuent ainsi que les coûts de financement et les investisseurs étrangers se sentent plus sécurisés, el le cours de production d’énergie dans la prochaine PCI devrait diminuer.
Dans certains projets d’infrastructures, tels que ceux de l’énergie et de l’adduction d’eau, lu concurrence directe entre les firmes pour s'attirer la clientèle peut s’avérer impossible. Dans ces cas, la concurrence entre les firmes pour la concession ou la licence de servir la clientèle, grâce à un processus d’appel d'offres par exemple, constitue également une incitation pour les fournisseurs du secteur privé, les poussant à réduire les coûts et à accroître l'efficacité de ces services infrastructurels. Dans ces cas, si la concurrence directe sur le marché pour s'attirer la clientèle n’est pas réalisable, on peut introduire la concurrence au niveau d’un marché particulier.
Les faits découlant de l’expérience du Royaume-Uni, qui a bien entrepris la privatisation la plus agressive en matière d’infrastructures, montrent que les prix réglementés des services publics (à l’exception des services d’adduction d'eau, où des prix plus élevés sont autorisés pour de nouveaux investissements) ont baissé en termes réels depuis la privatisation.
Réduction des coûts occasionnés par la participation du secteur privé
Pour des raisons d’ordre social et politique, les gouvernements ont toujours fourni plusieurs services d'infrastructures à ses citoyens à des prix subventionnés. Par sa nature même, le secteur public ne recouvre pas de ses utilisateurs le coût total des services fournis. La participation du secteur privé dans les infrastructures est tablée sur celle idée que les investisseurs seront capables d'obtenir un rendement qui soit conforme aux risques impliqués. Cela peut aboutir à des pressions destinées à rapprocher coûts et revenus cl augmenter le prix des services aux consommateurs. Plusieurs critiques de la participation du secteur privé dans les infrastructures mettent l'accent sur les augmentations des prix de services rendus aux consommateurs ainsi que celles des coûts de transaction découlant de la complexité du financement et des dispositions juridiques requises, comme facteurs allant à l’encontre d’une plus grande participation du privé dans les infrastructures. Toutefois, mettre l’accent sur seulement ces coûts fausse les données en ce sens que cela masque l'économie globale réalisée sur les coûts que la participation du secteur privé dans les infrastructures peut apporter au pays.
En instituant la concurrence et la responsabilité, la participation du privé expose des coûts qui auparavant étaient cachés. Tandis que le prix payé par les consommateurs dans le cadre de services d’infrastructures publics est souvent faible en raison des subventions cl celles en parallèle, les coûts de ces subventions sur le plan macroéconomique peuvent être élevés. Ces politiques empêchent plusieurs services publics de l’Etat de générer de la trésorerie et éventuellement plusieurs de ces entités connaissent des pertes. Ainsi, plusieurs d’entre elles perdent leur crédibilité financière auprès des financiers et investisseurs, ce qui rend la situation très difficile ou coûteuse, les empêchant ainsi d'exploiter les sources de financement privé pour appuyer l’expansion ou la création de nouveaux projets d'infrastructures. Par conséquent, les gouvernements se trouvent dans une situation où ils doivent financer entièrement ces services publics et/ou fournir des garanties souveraines pour appuyer des prêts en faveur de ces services. Cela fait accroître les engagements de l'Etat à utiliser des ressources limitées qui auraient pu être affectées probablement de manière plus efficace ailleurs, la santé et l’éducation par exemple.
La question de savoir si le prix de services devrait croître au détriment des consommateurs en raison de la suppression des subventions devrait être évaluée par rapport à la réduction des coûts et à l’amélioration de l’efficacité de la production ou de la fourniture des services. La manière dont les prix augmentent le long du cycle jusqu’au consommateur peut varier en fonction du mode de privatisation que choisit le gouvernement. Pour des raisons d'ordre politique el social, l’Etat peut choisir d'agir comme un tampon entre les producteurs el les consommateurs ou imposer certains contrôles dans des services d'infrastructures sensibles en vue de s’assurer que les prix des services aux consommateurs n'augmentent pas trop rapidement ou en flèche. L’Etat peut également appliquer des subventions ciblées en vue de protéger certaines catégories de la population tels que les pauvres.
Autres avantages aux citoyens découlant des investissements privés dans les infrastructures
Les avantages découlant des investissements privés dans les infrastructures sont souvent très concrets et comportent des éléments tels que des coupures d’énergie moins fréquentes, la réduction des périodes d'attente pour les lignes de téléphone et des services plus efficaces au niveau des ports et aéroports. De telles améliorations peuvent apporter des avantages politiques importants aux Etats, étant donné qu’ils sont ressentis par une grande partie de la population.
Etre au diapason des changements technologiques
Le conseil a constaté qu'au cours de la dernière décennie plusieurs secteurs d’infrastructures ont connu des percées technologiques rapides, ce qui a changé le visage des services d’infrastructures dans plusieurs pays. Ces innovations technologiques ont été provoquées par le secteur privé dans la concurrence pour s’approprier la clientèle et fournir des services Ces Etats subissent une pression de plus en plus grande pour permettre la participation du secteur privé dans ce secteur en vue d’avoir accès et d’être au diapason de cette technologie en constante évolution. Des industries qui, autrefois, étaient considérées comme des monopoles naturels, tels que l’énergie et les télécommunications, sont maintenant des industries très concurrentielles.
Dans le domaine de l’énergie, les évolutions technologiques rapides en matière de compteurs ont ouvert les possibilités d’une concurrence totale. Des centrales exploitées sur le plan commercial font maintenant la concurrence en matière de prix du courant pour vendre à la grille nationale dans des pays tels que le Royaume Uni, les Etats-Unis et l’Argentine sans que cela nécessite des accords à long terme. Dans le secteur des télécommunications, la consolidation globale entre les fournisseurs de services « brouille les lignes » entre les systèmes de lignes fixes, les systèmes cellulaires et les technologies sans fil. De nouvelles technologies sont développées à un rythme de plus en plus accéléré et les fournisseurs de services se font la concurrence à travers le monde pour gagner la clientèle. En raison de la nécessité de demeurer concurrentiels dans l'économie mondiale d’aujourd'hui, plusieurs pays émergents ouvrent leur secteur des télécommunications aux investissements privés en vue d’avoir accès à la technologie la plus moderne.
C'est pour vibrer à ce diapason des changements technologiques que des négociations sont très avancées pour ouvrir les capitaux du secteur des postes et télécommunications à des financements privés.
Théophile AWUI
Source : Documents de la BID