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Le Premier ministre Klutsé à Téhéran
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- Titre
- Le Premier ministre Klutsé à Téhéran
- Créateur
- Gagnon Mawuena Adjignon
- Editeur
- Togo-Presse
- Date
- 15 décembre 1997
- Résumé
- Le huitième sommet des pays membres de l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI) placé sous le signe de la dignité, du dialogue et de la participation, a pris fin jeudi dernier à Téhéran la capitale de l'Iran après trois jours d'intenses travaux. Près d'un millier de participants venant de 53 pays ont posé de nouveaux jalons devant leur permettre d'entrer de plain - pied dans le 3e millénaire. La participation du Premier ministre togolais, M. Kwassi Klutsé représentant le chef de l'Etat Son Excellence Gnassingbé Eyadèma à cette instance n'est pas passée inaperçue. Mercredi après - midi (au lendemain de l'ouverture solennelle) des travaux, il a prononcé un important discours dans lequel il a renouvelé le ferme engagement du Togo, suite à son admission en septembre dernier, à respecter les principes et objectifs définis dans l'acte constitutif de l’OCI.
- Page(s)
- 5
- 6
- nombre de pages
- 2
- Sujet
- OCI (Organisation de la Coopération Islamique)
- Gnassingbé Eyadéma
- Kassim Mensah
- Kwassi Klutsé (1945- )
- Coopération arabe
- Union Musulmane du Togo
- Terrorisme
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0006253
- contenu
-
Le huitième sommet des pays membres de l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI) placé sous le signe de la dignité, du dialogue et de la participation, a pris fin jeudi dernier à Téhéran la capitale de l'Iran après trois jours d'intenses travaux. Près d'un millier de participants venant de 53 pays ont posé de nouveaux jalons devant leur permettre d'entrer de plain - pied dans le 3e millénaire.
La participation du Premier ministre togolais, M. Kwassi Klutsé représentant le chef de l'Etat Son Excellence Gnassingbé Eyadèma à cette instance n'est pas passée inaperçue. Mercredi après - midi (au lendemain de l'ouverture solennelle) des travaux, il a prononcé un important discours dans lequel il a renouvelé le ferme engagement du Togo, suite à son admission en septembre dernier, à respecter les principes et objectifs définis dans l'acte constitutif de l’OCI.
M. Kwassi Klutsé a transmis de vive voix aux participants, le message du chef de l'Etat le général Gnassingbé Eyadèma, un message de paix, d'espoir et de solidarité. Il s'est félicité de pouvoir prendre part aux assises de la 8e Conférence au sommet de l'OCI. Il a exprimé sa gratitude au gouvernement iranien et déclaré que « désormais, les musulmans du Togo qui se sont toujours distingués par leur participation active au développement économique et social de leur patrie, se retrouvent aux côtés de leurs frères dans le cadre d'une organisation commune. Je suis persuadé, a-t-il ajouté, que cette adhésion à l'OCI est de nature à croître leur ardeur et leur dynamisme, au sein de la société togolaise ».
Le Premier ministre Kwassi Klutsé s'est dit convaincu que ce résultat n'aurait jamais été atteint si les buts et objectifs que poursuit l’OCI ainsi que les idéaux et valeurs auxquels elle est attachée n'étaient pas les mêmes que ceux qui sous - tendent quotidiennement la démarche diplomatique.
Il a saisi cette occasion pour renouveler le ferme engagement du Togo à respecter les principes et objectifs définis dans l’acte constitutif de l’OCI ainsi que sa disponibilité à s'acquitter des obligations découlant de sa qualité d'Etat membre.
A propos des conflits qui sévissent de par le monde, le Premier ministre Klutsé a déclaré que « le gouvernement togolais est profondément convaincu que grâce aux vertus de dialogue et de la concertation permanente, bases de la politique étrangère de mon pays la paix peut être restaurée partout où elle se trouve menacée ».
Il a conclu en disant que « nous devons faire un pari, celui d'une réflexion sereinement mûre et d'un esprit d'engagement constructif de façon qu'au lendemain de ce sommet, la Ummah islamique sorte renforcée dans ses convictions et dans ses devoirs de solidarité et de coopération pour le plus grand bien de tous ses membres ».
En marge de ce sommet, le Premier ministre Kwassi Klutsé a conféré au Centre de Conférence de l’OCI à Téhéran avec plusieurs personnalités.
Nous y reviendrons dans nos prochaines livraisons.
La séance inaugurale
La cérémonie d'ouverture a commencé mardi dans la matinée par l'hymne national de l'Iran au Centre de conférence de l’OCI à Téhéran suivi de la récitation des versets du Saint Coran. On est vite passé à l'adoption du projet de l'ordre du jour avant d'écouter les rapports du président du 7e sommet islamique, des présidents des principaux comités permanents, du secrétaire général de l'OCI. Ensuite les participants ont examiné et adopté le rapport et les recommandations de la réunion ministérielle préparatoire.
Tous les problèmes socio-politiques, économiques, scientifiques et culturels relatifs au monde islamique ont été abordés lors de ce sommet. Si les conflits dans de nombreux pays de l'OCI ont retenu l'attention des participants, le conflit arabo-islamique a été au centre de tous les débats. Ainsi, Israël est mis en indexe pour avoir occupé la ville d'AI-Quods Al Charif (le nom musulman de Jérusalem), le Golan en Syrie et une partie du territoire libanais.
Le ton a été donné par le Guide suprême de la révolution iranienne l'Ayatollah Seyed Ali Khaménei dans son discours d'ouverture des travaux de la 8e session au sommet de l'OCI. Mais avant d'aborder ce sujet principal, le Guide suprême a d'abord fait une rétrospective de l'histoire de l'Islam, analysé sa situation actuelle dans le monde et par une vision prophétique, il a émis de brillantes suggestions qui ont toutes été retenues dans la déclaration finale dite de Téhéran pour l'avenir de l'OCI.
« L'Islam, a-t-il déclaré, est la religion de l'humanisme, de la modération, de la sagesse et de la soumission à lu volonté de Dieu. Aujourd'hui l'argent, la nourriture et le plaisir sont devenus les choses les plus importantes.
La pureté, la tolérance, le sacrifice, ont donné place, dans la majeure partie du monde, à l’intrigue, au complot, à la concupiscence, à la jalousie, à la parcimonie et autres mauvaises habitudes ».
Il a lancé un appel pressant à tous les musulmans leur disant que « notre devoir le plus important est de connaître l'Islam, de le faire connaître aux autres, et de nous connaître davantage entre nous-mêmes. La foi, le zèle et l’union, a-t-il insisté, sont les seuls moyens pour atteindre ce grand but et le Coran nous y invite tous ».
Le Guide suprême a déploré la faiblesse de l'Islam dans ces trois domaines tout en y trouvant une situation atténuante. « Le moins qu'on puisse dire à ce sujet c'est que pendant les deux derniers siècles, les ennemis conjurés de l'Islam, et certains gouvernements incapables islamiques ont joué un grand rôle dans celle faiblesse, aidés pur certaines situations relevant de l’histoire et de la politique », a-t-il dit avant de mettre en garde les participants.
« L'occident vise aussi notre foi et nos caractères islamiques. Et grâce à sa science dont tout le monde avait besoin, a assidûment exporté sa culture d'athéisme et de nonchalance à l'égard des devoirs religieux et moraux dont elle souffre elle-même d'une façon fulgurante vers nos sociétés ».
Enfin l'Ayatollah Khamenei a pris à partie les sionistes qui ont fait de la Palestine leur propriété exclusive. Cette situation est incompatible avec la dignité islamique, a-t-il souligné, exhortant les pays islamiques à s'unir contre les envahisseurs. « Si nous arrivons à mettre en ordre nos relations et les rendre fraternelles, nous aurions "une" puissance. Que peuvent faire les Etats-Unis face à un front des pays islamiques unis depuis l'Indonésie jusqu'à l'Afrique du Nord ?»
Le président de la République Islamique d'Iran, l'honorable hodjat-al eslam Seyed Mohammed Khatami abondant dans le même sens, a quant à lui, regretté l'apogée de la civilisation islamique qui a conduit à la passivité et au retard des pays musulmans. « Cependant, a-t-il relevé, en conjuguant prise de conscience, volonté et solidarité, nous pouvons changer notre destinée actuelle et nous délivrer de cette situation déplorable».
Il a d'entrée situé l'objectif primordial de cette grande rencontre qui est de parvenir à des solutions communes pour remédier à « nos maux et promouvoir les pays musulmans à un niveau qui sied à leur dignité. » D'une façon générale, le discours du président Kathami est calqué sur l’acceptation de l'autre avec ses différences, l'amour du prochain, la raison et la pensée, la cohérence et la solidarité.
Il a fait remarquer que « notre monde est celui de la domination de la civilisation et de la culture occidentale. Il nous faut bien connaître celles-ci, c'est-à-dire disposer d'une connaissance efficace, apte à dégager non seulement les aspects apparents ou formels de cette civilisation mais aussi les fondements théoriques et les valeurs de base sur lesquelles repose le monde occidental».
Il a rappelé que pour les musulmans, le respect des droits de l'homme et la prise en compte de leurs limites ou de leurs critères ne relèvent pas de considération politique mais tout naturellement de « notre enseignement religieux de nos commandements religieux ». La société civile que nous prônons se veut ni dominatrice ni dominée. Par conséquent M. Khatami a convié tous les musulmans à garder les yeux ouverts » car ce qui est menacé le plus n'est pas notre sécurité, mais notre exigence politique, culturelle et économique ».
Abordant le volet politique, le président iranien a fait savoir que les relations du monde islamique avec les autres pays a entraîné nombre de malentendus, de mésinterprétations ainsi qu'un manque de confiance chez certains. Il a suggéré qu'en ce domaine, il faut préparer un terrain favorable pour le dialogue entre les civilisations et les cultures par le biais de spécialistes et d'experts en la matière : "Il faut ouvrir, a-t-il dit la voie pour une entente fondamentale, axée sur la paix véritable et l'exigence des droits pour toutes les nations ». Cette pensée naturellement l'amène à parier du Moyen-Orient. Et dans la même logique, il demande qu'on tienne compte des droits légitimes du peuple palestinien notamment le droit de déterminer leur propre destin, de résoudre les problèmes des réfugiés et leur retour dans leur pays ainsi que la libération des territoires occupés, surtout la délivrance de Quods. Le président iranien a passé en revue les problèmes de l'Afghanistan, du Liban, de l'Irak, du Cachemire, de la Bosnie-Herzégovine, du Caucase etc., avant de conclure en appelant tous les pays membres à aider l'OCI à atteindre les objectifs qui lui sont assignés.
Dr Abdellatif Filali, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Royaume du Maroc représentant sa Majesté le roi du Maroc est monté au perchoir pour présenter son rapport sur le précédent sommet. Il a souligné à cette occasion le rôle de l'OCI dans le soutien au peuple palestinien dans toutes leurs revendications.
Dr Abdellatif a mis en relief l'initiative de sa majesté et qui a abouti à la création de l'Agence "BEIT), Mal Al-Quods Al-Sharif", laquelle a commencé à accomplir sa mission qui consiste à assurer la sauvegarde de la ville sainte et de ses lieux saints et à soutenir les efforts visant à contrecarrer les plans d'Israël de judaïsation totale de la ville d'AI-Quods Jérusalem). Au nom de sa Majesté, il a appelé les participants à réfléchir sur les moyens de dynamiser l'OCI pour améliorer le rendement au profit de la Ummah islamique et pour résoudre le problème de manque de ressources financières quelle connaît.
Dr Azeddine Laraki, actuel secrétaire général de l'OCI succédera ensuite pour présenter le bilan de son organisation sur les plans religieux, socio-politiques économiques et culturels. Il a expliqué à cette occasion que la dynamisation du rôle de l'OCI est subordonnée aux moyens d'action nécessaires qui doivent être mis à sa disposition et à l'adoption de solutions urgentes à la crise financière aigue qu'elle traverse.
Dans l'après-midi avant de s'éclater en commissions l'assemblée a écouté l'intervention du secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, M. Kofi Annan. Faisant le tour des foyers de tension de par le monde, M. Annan s'est attardé sur la crise irako-ONU qui s'est finalement dénouée d'une façon heureuse par la voie diplomatique. Il a sollicité le soutien de l'OCI pour mettre fin à la guerre en Somalie, ramener ensuite les différentes protagonistes à la table de négociation afin qu'ils puissent mettre sur pied un gouvernement d'union nationale transitoire devant s'atteler à la reconstruction nationale.
Dr Kofi Annan a ensuite présenté la situation qui prévaut en Afghanistan regrettant l'entêtement des Afghans à refuser la paix. Il a expliqué ce comportement par le fait qu'il y a trop de groupes en Afghanistan dont les seigneurs de guerre, les trafiquants de drogues, les terroristes refusent de transcender leurs intérêts et commencer à travailler pour la reconstruction nationale. « Ils semblent, avoir beaucoup de choses à gagner dans la guerre et beaucoup de choses à perdre dans la paix dans un Etat de droit. Parce que l’aide étrangère militaire, matérielle, financière continue d'enflammer ce conflit et les différentes factions ne trouvent aucun intérêt à faire la paix. Le soutien continu, a-t-il ajouté, et les forces extérieures doublées de l’insouciance de ceux qui ne sont pas directement impliqués rendent les initiatives diplomatiques jusqu’alors insignifiantes.
Dr Kofi Annan a demandé qu'une paix authentique commence avec un cessez-le-feu total et un embargo efficace sur les armes ; qu'il ait un cadre international comprenant tous les intéressés afin de rechercher un règlement durable à la base pour ouvrir la voie à un gouvernement d'union nationale.
Il a en ce qui concerne le Moyen-Orient, vivement déploré l'impasse persistante dans les négociations d'une paix palestino-israélienne soulignant qu'il faut que les termes de l'accord soient respectés pour garantir une paix durable entre les deux pays et que les mesures efficaces soient adoptées pour arrêter la violence grandissante qui y sévit. Les problèmes dans les balkans jetés sur le tapis ont été analysés et Kofi Annan propose que les génocidaires soient jugés devant le tribunal de La Haye.
D'autres intervenants tels que M. Carlos Lemos, vice-président de la République de Colombie, représentant le président du Mouvement des Non-Alignés M Esmar Abdel Magid, le secrétaire général de la Ligue des Etats Arabes, M. Onder Ozar, le secrétaire général de l'Organisation de Coopération Economique, et M. Ahmed Haggag secrétaire général adjoint de l'ONU ont ensuite pris la parole.
C'est lundi 8 décembre que l’avion Austrian Airline transportant le Premier ministre et sa suite a atterri à 3 H 30 du matin (heure locale) soit 23 H 30 TU à l'aéroport international de Téhéran.
Il a été accueilli à sa descente d'avion par le Conseiller du président iranien pour les Affaires extérieures M. Moghami et le chef de la diplomatie togolaise M. Kolli Panou qui, une semaine auparavant avait participé à la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères de l'OCI.
M. Roland Kpotsra, ambassadeur permanent du Togo au siège de l'ONU à New York, El Hadj Kassim Messah, vice-président de l'Union des Musulmans du Togo et l'Imam de la Grande Mosquée de Lomé ainsi que M. Douroudjayé Tidjani conseiller spécial du Premier ministre ont accompagné M. Klutsé dans son voyage. Le Premier ministre Klutsé s'est envolé jeudi à 2 h du matin (heure locale) pour Washington. (A suivre)