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Ouverture de la conférence ministérielle afro-arabe au Caire : M. Kodjo énonce les "trois vérités" qui doivent régir la coopération entre l'Afrique et le monde arabe
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- Titre
- Ouverture de la conférence ministérielle afro-arabe au Caire : M. Kodjo énonce les "trois vérités" qui doivent régir la coopération entre l'Afrique et le monde arabe
- Editeur
- Togo-Presse
- Date
- 4 mars 1977
- Résumé
- LE CAIRE, (AFP) — Les ministres des Affaires étrangères d’Afrique et du monde arabe se sont réunis depuis hier au Caire pour trois journées de travaux consacrées à la préparation du premier sommet afro-arabe qui s’ouvrira lundi dans la capitale égyptienne.
- Page(s)
- 8
- nombre de pages
- 1
- Couverture spatiale
- Égypte
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0006096
- contenu
-
LE CAIRE, (AFP) — Les ministres des Affaires étrangères d’Afrique et du monde arabe se sont réunis depuis hier au Caire pour trois journées de travaux consacrées à la préparation du premier sommet afro-arabe qui s’ouvrira lundi dans la capitale égyptienne.
Dès l’ouverture de la conférence ministérielle, les pays africains ont défini avec fermeté leurs exigences et ont souligné la nécessité de réexaminer le prix du pétrole.
Au nom de la partie africaine, le ministre togolais des Affaires étrangères, Edem Kodjo, a énoncé les « trois vérités » qui doivent régir cette coopération.
Selon M. Edem Kodjo, « le principe de réciprocité doit être abandonné pour celui de la complémentarité dans la coopération arabo-africaine ». A son avis, l’assistance arabe à l’Afrique ne doit pas être le résultat, de la récompense d’une attitude politique (en faveur des Arabes).
Il a poursuivi: «Aucune pression, sinon celle de notre conscience, ne nous a dicté notre attitude. Nous avons été victime de l’injustice et nous avons été donc plus à même de comprendre le problème ».
La deuxième « vérité » énoncée par l’orateur africain concerne les investissements arabes. S’adressant tout d’abord à ses partenaires du continent noir, le ministre togolais a déclaré : « Les pays africains doivent comprendre que les investissements arabes ne vont pas tous l’être chez eux. Après avoir ainsi freiné un éventuel enthousiasme africain, il s’est adressé aux pays arabes pour leur souligner qu’en revanche « la rentabilité ne doit pas être le seul critère ».
Cependant, sur les énormes richesses inexploitées de l’Afrique, M. Edem Kodjo a relevé que « tout développement demande des apports financiers », avant de conclure sur ce point : « Pourquoi ceux qui ont des liquidités ne les mettent-ils pas à la disposition de ceux qui n’en ont pas».
La troisième « vérité » est, pour l’orateur africain de coordonner les prix du pétrole, cause de la distorsion économique des pays les moins développés ». M. Kodjo a déclaré enfin : « La réalité nous appelle à l’action ».
De son côté, M. Ismail Fahmi, chef de la diplomatie de l’Egypte, pays hôte de la conférence, qui réunit soixante pays et sept mouvements de Libération, a estimé dans son allocution d’accueil que la coopération arabo-africaine doit être « globale et réciproque ».
« Dans le monde d’aujourd’hui, a-t-il dit, il n’y a plus de place pour les petites entités qui seraient incapables d’influencer le cours des événements ».
Soulignant que la seule voie pour poursuivre la « marche arabo-africaine vers l’indépendance » est l’unité pour relever tous les défis, M. Ismail Fahmi a réaffirmé « l’engagement du monde arabe pour appuyer l’Afrique ».
Enfin. M. Habib Chatti, ministre tunisien des Affaires étrangères, et président en exercice de la session actuelle de la ligue arabe, a souligné quant à lui que la coopération arabo-africaine doit être globale. Il a relevé la nécessité de l’action commune pour compléter la libération du monde arabe et de l’Afrique et pour instaurer un nouvel ordre économique international qui prendrait en considération les intérêts des pays en voie de développement.
M. Chatti a conclu : « II n’y aura ni paix ni sécurité dans notre partie du monde avant que la terre occupée ne revienne à ses propriétaires ». Il a souligné la nécessité de faire face à l'alliance « Prétoria-Salisbury-Tel-Aviv ».