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Le président Eyadéma a assisté hier aux offices religieux à la Maison du RPT de Kara
- Classe de ressource
- Article
- Collections
- La Nouvelle Marche
- Titre
- Le président Eyadéma a assisté hier aux offices religieux à la Maison du RPT de Kara
- Editeur
- La Nouvelle Marche
- Date
- 25 janvier 1984
- Résumé
- Il a eu droit aux honneurs militaires que lui rendait un détachement des para-commandos placé sous les ordres du commandant Agbogao. C’est après cet honneur militaire que le chef de l'Etat s’est installé sous l'apatam dressé pour la circonstance. Une animation générale de circonstance exécutée par les groupes-choc des préfectures suivantes : Femmes Kabyè à Lomé, groupe-choc de Tchaoudjo, de Bassar, de Kozah, de Doufelgou et d’Agou, sans oublier ceux de Lomé (les ARETO, Lomé-Golfe, Lomé-Commune), l’UNFT de Kara et le groupe-choc de Pya.
- Page(s)
- 3
- 4
- nombre de pages
- 2
- Sujet
- Gnassingbé Eyadéma
- Couverture spatiale
- Lomé
- Assoli
- Bassar
- Kara
- Kéran
- Niamtougou
- Pya
- Sarakawa
- Sokodé
- Sotouboua
- Tchamba
- Tchaoudjo
- Kozah
- Togo
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0005498
- contenu
-
Il a eu droit aux honneurs militaires que lui rendait un détachement des para-commandos placé sous les ordres du commandant Agbogao. C’est après cet honneur militaire que le chef de l'Etat s’est installé sous l'apatam dressé pour la circonstance. Une animation générale de circonstance exécutée par les groupes-choc des préfectures suivantes : Femmes Kabyè à Lomé, groupe-choc de Tchaoudjo, de Bassar, de Kozah, de Doufelgou et d’Agou, sans oublier ceux de Lomé (les ARETO, Lomé-Golfe, Lomé-Commune), l’UNFT de Kara et le groupe-choc de Pya.
Le dépôt des gerbes de fleurs dans le mausolée par le chef de l’Etat, et la sonnerie aux morts devaient suivre.
A 15 h 37, moment exact de la catastrophe, une minute de silence a été observée en hommage aux vaillants martyrs de Sarakawa tombés pour notre libération économique. Le message que le chef de l’Etat avait alors adressé à son peuple pour le rassurer qu’il était en vie, mais légèrement blessé, fut diffusé avant que le colonel Amegee, chef d’Etat-Major Adjoint des FAT ne prit la parole en tant que témoin occulaire, pour retracer à la foule les conditions dans lesquelles le D-C 3 présidentiel s’était écrasé cet après-midi-là à Sarakawa.
Après le colonel Amegee, MM. Kpotivi-Têvi-Djidjogbé Laclé et Yao Kunalè Eklo, respectivement, membre du Bureau politique, ministre de l'Intérieur, membre du Comité central, secrétaire administratif du RPT, ont pris la parole.
Dans son allocution, M. Laclé a mis en relief le patriotisme du président Eyadéma. Citant le chef de l'Etat, M- Laclé a dit : « Si ce que je fais est mauvais, que Dieu me barre la route ; mais si ce que je fais est bon qu’il me laisse continuer ».
Cette citation devait permettre à M. Laclé de poursuivre en ces termes, s'adressant plus particulièrement au général Eyadéma : « Très tôt vous avez su plus que quiconque appréhender le degré de souffrance de ce peuple divisé par les manœuvres impérialistes et meurtri par les luttes intestines de ses propres fils ».
M. Laclé devait par la suite tracer un sombre tableau des premières années de notre indépendance politique, tableau sombre qui a conduit sous la pression populaire, le général Eyadéma à prendre le pouvoir pour « inaugurer une nouvelle étape de la construction nationale basée sur la paix, l’union et la solidarité, condition indispensable à tout développement économique ».
Mais, a poursuivi M. Laclé, malgré la libération politique, « il restait pour vous et profondément dans votre esprit, une autre mission non moins sacrée : la libération économique ».
En effet, selon M. Laclé le deuxième cheval de bataille du chef de l’Etat que représentait la libération économique sera obtenue ici-même à Sarakawa, où Dieu, une fois de plus, lui a dit que ce qu’il faisait était bon et qu’il pouvait continuer sa route.
Pour M. Laclé, « l'impérialisme international que nous ne connaissions que de nom, s’est de nouveau manifesté d’une façon ignominieuse à Sarakawa en s’attaquant à celui-là-même qui incarne et qui lutte pour le bien-être du peuple togolais. Car le général Eyadéma avait dénoncé la convention signée le 12 septembre 1957 et décidé que la commercialisation de nos phosphates serait désormais assurée par l’Office Togolais des Phosphates, et que la participation du Togo au capital so-
Suite de la page 3 cial de la CTMB serait aussi porté à 51 % par apport du gisement.
Dans sa lutte progressive pour la récupération des ressources minières du Togo, devait poursuivre M. Laclé, le général Eyadéma savait bien le danger qu'il encourait pour sa vie. Malgré cela, a-t-il précisé, il n’a pas hésité à prendre des décisions salvatrices pour le peuple togolais, car pour le général Eyadéma «Un homme ne meurt pas deux fois, et il faut donner au peuple ce qui appartient au peuple et lorsqu’on aime son peuple, il faut l’aimer jusqu’au sacrifice suprême ». « La catastrophe de Sarakawa, aurait pu être un accident comme tout autre, si les circonstances dans lesquelles il s’était produit ne ressemblaient à celles du 28 novembre 1972, quand le président-fondateur du RPT décida de porter de 19% à 35% la participation du Togo à la CTMB. En effet, nous nous en souvenons. Trois jours après cette décision le même DC-3 avec le même équipage, ratait son décollage, quittant la piste d’envol pour poursuivre sa course à travers champs. Et il avait fallu l’intervention rigoureuse du président-fondateur lui-même pour éviter le pire ».
Parlant de la signification profonde de Sarakawa M. Laclé a dit : « Sarakawa a permis au peuple togolais de découvrir avec une netteté immaculée et d’apprécier la valeur de son président, un président qui aime trop son pays pour le trahir, un président qui a préféré l’honneur, dignité à la souillure, à la corruption. Un président qui a préféré son peuple, son pays, au milliard cinq cents millions, au grand château et à la grande ferme moderne ».
« Sarakawa. a poursuivi M. Laclé, a ouvert les yeux aux Togolais à qui il a appris que, quand il s’agit de l’indépendance économique, des obstacles mortels peuvent encore se dresser sur la route et ne doivent nullement nous décourager, nous faire reculer d’un pouce, mais plutôt nous inciter à plus de détermination dans la lutte à mort contre ces monstres affreux dont la règle est toujours l’exploitation de l’homme par l’homme ».
Auparavant, M. Eklo avait expliqué à l’assistance, la portée des événements de Sarakawa: « L’exploitation éhontée de nos richesses minières depuis des dizaines d’années vous avait révolté. Et vous avez vraiment voulu que la jouissance des fruits de notre sous-sol soit également répartie entre nous et nos partenaires étrangers.
Quoi de plus normal pour un pays comme le nôtre sans ressources économiques diversifiées que d’avoir droit de regard sur ses maigres richesses ? », a dit M. Eklo. Mais les impérialistes ne l’ont pas entendu de cette oreille. M. Eklo a parlé alors de la fameuse convention du 12 septembre 1957, de la première tentative d’attentat du 28 novembre 1972 et enfin, de la catastrophe de Sarakawa.
Selon M. Eklo, « le peuple togolais a mené une lutte héroïque, pour la conquête de notre indépendance politique. Il y a eu des morts.
Il y a eu des sacrifices. Mais l’indépendance politique n’étant pas une fin en soi, elle devait frayer la voie pour atteindre l’indépendance économique sans laquelle le pays serait réduit à néant.
S’adressant au général Eyadéma, M. Eklo a dit: « Nous avons constaté, quant à nous, que pour cette bataille décisive, pour notre indépendance économique, vous avez été seul, tout seul, à la mener ». « En décidant de prendre une part importance au capital social de la ClMB, vous saviez ce qui vous attendait au tournant, car l’impérialisme international n’aime pas du tout que l’on touche à ses intérêts ».
C’est après ces allocutions suivies d’animation de circonstance que le chef Je l’Etat devait quitta Sarakawa pour Pya, alors que la foule, tout de blanc vêtue, était invitée à visiter l’épave de l’avion.
Le matin, des offices religieux, culte protestant, messe catholique, et prière musulmane, ont eu lieu dans la grande salle des congrès de la Maison du Parti de Kara où le président Eyadéma était arrivé aux environs de 9 h 40 escorté de la cavalerie. Il avait eu droit aux honneurs militaires que lui rendait un détachement des pare-commandos placé sous les ordres du commandant Agbogao. La foule était immense. Les groupes-choc de Sotouboua, Tchamba, Tchaoudjo, Bassar, Assoli, Kozah, Binah, Doufelgou, Kéran, Oti, Tône, Agou, Lomé-Commune, Lomé-Golfe, les ARETO, l’UNFT de Kara et celle de Pya ont accueilli le chef de l’Etat dans une ambiance populaire. Quant aux majorettes de la Troupe Maman N’Danida, elles entretenaient l’ambiance dans le hall de la Maison du Parti.
Le culte protestant a été dit par les Pasteurs Ayivi, modérateur de l’Eglise évangélique du Togo, Hunlédé et Karma.
Dans son sermon, le pasteur Ayivi a défini Sarakawa en ces termes: « Il y a dix ans, jour pour jour, le peuple togolais se souvient, a eu à voir de ses propres yeux et a touché au doigt ce qu’est un miracle et un exceptionnel miracle de Dieu dans son histoire. Dieu est grand ! Qui eût pensé voir des hommes sortir vivants de l’épave du DC-3, amas de ferraille gisant actuellement en musée à Sarakawa.
Selon les desseins de Dieu, tous ne sont pas morts. Nous Lui devons reconnaissance et action de grâce parce que des vies ont été sauvées ».
Selon le pasteur Ayivi, « du mal, Dieu a tiré pour nous le Bien et Sarakawa a marqué un tournant décisif dans l’histoire du Togo ».
Quant à la messe catholique elle a été concélébrée par cinq officiants dont Mgr Bakpessi, évêque de Sokodé. Celui-ci a paraphrasé le général Eyadéma rendant gloire à Dieu. « Grâce à Dieu, je suis encore en vie mais légèrement blessé ».
« Oui, grâce à Dieu, vous êtes en vie. Grâce à Dieu vous êtes à la tête du pays, grâce à Dieu, vous élevez constamment la pensée de votre peuple vers des lendemains meilleurs. Grâce à Dieu, vous avez transformé la physionomie de notre pays par des réalisations jamais égalées au Togo », a dit l’évêque.
« Le recours à Dieu est quelque chose d’inné et de profond en vous et vous êtes conscient que ce recours est sain», a-t-il dit à l’endroit du président Eyadéma.
Quant à la prière musulmane, elle a été dite par l’imam Arouna Bonfoh, président de l’Union musulmane et par Et Hadj Arimy Yao qui a prononcé le sermon.
« Aujourd’hui encore, tous unis derrière le général Eyadéma, nous retournons à l’origine de notre indépendance économique, plus conscients et pleins d’espoir que jamais. Oui, pour la 10e fois, nous allons accomplir ce pèlerinage à Sarakawa, à la source de notre Libération économique ».
« Nul n’ignore, a-t-il précisé, ni l’origine, ni les fondements de l'attentat de Sarakawa derrière lequel se profilent d’autres visages de l'impérialisme pour sauvegarder ses propres intérêts.
Les chorales protestantes de Pya, de Kara, de Niamtougou, et la chorale catholique de Kara ont animé le culte protestant et la masse.
C’est après ces offices religieux que le président Eyadéma a offert un déjeuner dans la salle des banquets de la Maison du Parti, déjeuner au cours duquel l’ambiance militante était entretenue par l’orchestre de la musique principale des FAT, les groupes-choc de Kara, de Lomé-Commune et des ARETO.
(Nous y reviendrons dans nos éditions de demain).
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