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Vingt-huit bougies pour notre ambassade en terre sainte
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Burkina Faso
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- Titre
- Vingt-huit bougies pour notre ambassade en terre sainte
- Créateur
- Daouda Sidibé
- Editeur
- Le Pays
- Date
- 2 avril 2008
- Résumé
- Les 28 ans de l'ambassade du Burkina en Arabie saoudite, révolus depuis le 25 mars 2008, donnent l'occasion à l'auteur des lignes suivantes de faire l'historique des relations entre les 2 pays.
- Sujet
- Aboubacar Sangoulé Lamizana
- Banque Islamique de Développement
- Blaise Compaoré
- Coopération arabe
- Hadj
- Couverture spatiale
- Bobo-Dioulasso
- Dédougou
- Djibo
- Gaoua
- Koudougou
- Ouagadougou
- Arabie saoudite
- Koweït
- Qatar
- Djeddah
- Ghana
- Médine
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0000201
- contenu
-
Les 28 ans de l'ambassade du Burkina en Arabie saoudite, révolus depuis le 25 mars 2008, donnent l'occasion à l'auteur des lignes suivantes de faire l'historique des relations entre les 2 pays.
L'histoire des relations diplomatiques entre le Royaume d'Arabie saoudite et le Burkina Faso remonte à l'indépendance de celui-ci. Mais peu disposé, à l'époque, à toute ouverture vers les pays arabes, le gouvernement de la première république de Haute-Volta avait, durant son règne, quasiment ignoré ce monde dans sa politique extérieure. Il n'avait de liens qu'avec le Liban ; oubliant qu'un pays qui refuse de s'ouvrir aux autres nations est un pays qui se meurt ; et oubliant aussi, qu'un Etat n'a pas d'amis, mais des intérêts ; car, au gré de ces intérêts, l'ami d'aujourd'hui peut être l'ennemi de demain, et vice versa.
C'est donc, en 1966 avec l'arrivée au pouvoir du général Aboubacar Sangoulé Lamizana, alors lieutenant-colonel de l'armée voltaïque et devenu président de la République, après le soulèvement populaire du 3 janvier 1966, que les relations diplomatiques, au vrai sens du terme, ont véritablement commencé à prendre forme entre les deux pays, Lamizana étant lui-même, à cette époque, le ministre des Affaires étrangères, cumulativement avec ses fonctions de chef de l'Etat.
Le Sénégal, le Mali, le Niger, la Guinée, le Cameroun et le Ghana étant, à ce moment-là, les premiers pays africains, surtout de l'Afrique noire, à avoir une représentation diplomatique en Arabie saoudite, le gouvernement voltaïque de l'époque avait demandé à son homologue sénégalais de mandater son ambassade à Djeddah pour gérer les intérêts burkinabè en Arabie saoudite.
Quelques années plus tard, ces relations ont connu un essor important avec la visite, pour la première fois en Arabie saoudite, d'un ministre burkinabè des Affaires étrangères en 1969, porteur d'un message du président Lamizana à Sa Majesté le Roi Faïçal Bin Abdoul Aziz AL-Saoud, qui a bien voulu recevoir en personne le ministre burkinabè au cours d'une audience de plus de 45 minutes.
Première visite officielle voltaïque en Arabie saoudite en 1979
Quatre ans après, le président Lamizana accomplissait le pèlerinage à la Mecque en octobre 1973, sur invitation de Sa Majesté le Roi Faïçal. Au cours de ce séjour saoudien, les relations entre les deux pays ont été passées en revue entre les deux chefs d'Etat ainsi que les moyens de leur renforcement.
En juin 1979, sur invitation de Sa Majesté le Roi Khalid Bin Abdoul Aziz AL-Saoud, le président Lamizana effectue sa première visite officielle en Arabie Saoudite à la tête d'une importante délégation. Au cours des entretiens entre les deux chefs d'Etat, le souverain saoudien a manifesté son désir de voir s'ouvrir une ambassade du Burkina Faso auprès du Royaume d'Arabie saoudite afin, disait-il, de rapprocher davantage les deux pays et les deux chefs d'Etat...
Le président Lamizana, qui avait promis au monarque saoudien de le faire avant la fin de l'année, n'a effectivement pas laissé traîner les choses.
En effet, le Conseil des ministres, en sa séance du 22 août 1979, a décidé de l'ouverture d'une mission diplomatique burkinabè auprès du Royaume d'Arabie saoudite à Djeddah et, sur proposition du ministre des Affaires étrangères de l'époque, Monsieur Moussa Kargougou, a nommé le regretté Sinaly Djibo pour assumer les fonctions de chargé d'Affaires. Cette nomination a été confirmée par le décret n° 79-343/PRES/PM/AET du 6 septembre 1979.
Monsieur Sinaly Djibo, nouveau chargé d'Affaires fraîchement arrivé à Djeddah le 9 mars 1980, remettra ses lettres de cabinet le 25 mars 1980 à Son Altesse royale le prince Saoud Al-Faïçal, ministre saoudien des Affaires étrangères, marquant ainsi une nouvelle étape dans les relations diplomatiques saoudo-burkinabè et la reconnaissance officielle, par l'Autorité royale, de l'ouverture de l'ambassade du Burkina Faso auprès du Royaume d'Arabie saoudite à Djeddah.
Il convient de signaler ici que l'ambassade saoudienne accréditée à l'époque auprès du Burkina Faso résidait, quant à elle, à Niamey, République du Niger.
Depuis, trois ambassadeurs se sont succédé à la tête de cette représentation diplomatique burkinabè en Arabie saoudite et qui sont :
- Son Excellence le regretté Dimbon Bamba, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, de novembre 1981 à décembre 1983 ;
- Son Excellence Monsieur Harouna Kouela, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, de décembre 1984 à novembre 1989 ;
- Son Excellence Monsieur Oumar Diawara, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, en octobre 1990.
Ouverture d'un consulat à Djeddah en 1994
En appui à cette représentation diplomatique burkinabè et après le déménagement de celle-ci de Djeddah à Riyadh en décembre 1985, un consulat général a été ouvert en 1996 à Djeddah pour s'occuper des ressortissants burkinabè dans les régions de la Mecque et de Médine, et assister les missions de pèlerinage et les délégations officielles burkinabè en visite auprès de l'OCI ou de la Banque islamique de développement à Djeddah.
A son ouverture, cette représentation diplomatique burkinabè avait pour juridiction les pays suivants :
- le Royaume d'Arabie saoudite (pays de résidence) ;
- l'Etat du Koweit ;
- l'Etat du Bahrain (devenu, plus tard, Royaume du Bahrain) ;
- l'Etat du Qatar ;
- l'Etat des Emirats arabes unis ;
- le Sultanat d'Oman et,
- la République démocratique du Yémen (nord).
Si le général Aboubacar Sangoulé Lamizana est le véritable initiateur des relations diplomatiques saoudo-burkinabè et, partant, des relations arabo-burkinabè, le vrai promoteur en est, sans conteste, Son Excellence Monsieur Blaise Compaoré, président du Faso, président du Conseil des ministres. Car c'est sous lui que les relations du Burkina avec le monde arabe en général et le Royaume d'Arabie saoudite en particulier se sont amplifiées et se sont renforcées pour atteindre le niveau d'excellence auquel nous assistons aujourd'hui, et dont l'une des résultantes a été l'ouverture, en 1993, de l'ambassade du Burkina Faso auprès du Royaume du Maroc; et c'est, encore, sous lui que les deux royaumes chérifien et saoudien ont ouvert leurs ambassades à Ouagadougou en 2002.
Par ailleurs, si Blaise Compaoré ne s'est pas encore rendu en visite officielle en Arabie saoudite depuis son accession à la magistrature
suprême, il y a, cependant, effectué plusieurs escales, souvent de plus de 24 heures, et dont la dernière en date remonte à 2005, au cours de laquelle il a été accueilli par Son Altesse royale le prince Musheel Bin Majed Bin Abdoul Aziz, gouverneur de Djeddah.
Une contribution diverse et multiforme au développement du Burkina
Aujourd'hui, la contribution du Royaume saoudien dans notre effort de développement est très appréciable, diverse et multiforme. Des six pays arabes du golfe, le Royaume Saoudien est le premier bailleur du développement au Burkina. Son intervention touche pratiquement tous les domaines. De la construction de barrages au bitumage de routes en passant par le domaine agropastoral et culturel, le Royaume est l'un des principaux bailleurs de fonds des barrages de la Kompienga, de Bagré, du Sourou, de Ziga et du bitumage des routes Diébougou-Gaoua-frontière du Bénin, Yéguéré-Diébougou-bretelle de Hamélé.
Le concours du Royaume, à travers le Fonds saoudien de développement, a, encore, récemment été sollicité pour le bitumage des routes Dédougou-Bobo, Koudougou-Dédougou, et la construction du barrage de Samandéni, en co-financement avec d'autres bailleurs, notamment les fonds et institutions financières arabes, dont la Banque arabe pour le développement économique, le Fonds koweitien, le Fonds d'Abu Dhabi, la Banque islamique de développement et le Fonds de l'OPEP.
Ces vingt-huit ans doivent être, pour les autorités du Burkina, l'occasion d'insuffler une nouvelle dynamique à cette représentation diplomatique, de définir pour elle de nouvelles priorités et de s'ouvrir davantage, diplomatiquement cela s'entend, à ces pays du golfe qui contribuent énormément au développement socio-économique et même culturel de notre pays.
Vingt-huit ans dans la vie d'une mission diplomatique, c'est peut-être peu, c'est peut-être beaucoup. Mais les relations entre nations ne se quantifient pas en terme de nombre d'années mais plutôt en terme de dynamique et d'excellence des rapports d'amitié, de coopération et de partenariat qui les sous-tendent.