Issue
Le CERFIste #0
- Classe de ressource
- Issue
- Collections
- Le CERFIste
- Titre
- Le CERFIste #0
- Editeur
- Le CERFIste
- Date
- août 2006
- numéro
- 0
- Résumé
- Bimestriel d'information et de formation du Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- nombre de pages
- 12
- Sujet
- 4e Colloque International des Musulmans de l'Espace Francophone
- Colloque International des Musulmans de l'Espace Francophone
- Ismaël Tiendrébéogo
- Laïcité
- Nouhoun Bagayoko
- Séminaire International de Formation des Responsables d'Associations Musulmanes
- Tiégo Tiemtoré
- Modernité
- Charia
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Civilisation occidentale
- Hadith
- Nuit du Destin
- Détenteur des droits
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000596
- contenu
-
Bimestriel d’Information et de Formation du Cercle d’Etudes, de Recherches et de Formation Islamique (CERFI) N° 001 250 F CFA
QU’EST-CE QUE LE CORAN ? P. 1
Colloque International des Musulmans de l’Espace Francophone (CIMEF)
VIE DU CERFI P. 12
JOURNEE DE FORMATION... P. 10
BIOGRAPHIE DU XXème SIECLE : LE TESTAMENT PHILOSOPHIQUE DE ROGER GARAUDY «LE RAPPEL PROFITE...» P. 9
Extraits choisis
SANTE P. 3
LA TRANSFUSION SANGUINE
AGENDA : ACTIVITES A VENIR DU BUREAU PROVINCIAL DU KADIOGO P. 4
IHTIHAD : LES TRANSACTIONS COMMERCIALES (1) : LA SPÉCULATION P. 8
EDITORIAL
Ô PALESTINE, MON BEAU PEUPLE !
Palestine, mon beau peuple ! Ô Palestine, douleur du monde ! Jamais peuple n’a été autant éprouvé par l’injustice ! Situation atypique à la fois par le poids de l’épreuve, la qualité de l’oppresseur et de ses parrains. Ô Palestine, peuple témoin, il a donné au monde ce qu’il avait de génie et de volonté pour préserver ce qu’il y a de dignité et d’honneur sur cette terre; pousser un peuple à donner la vie pour sauver la vie. Ce qui s’y passe est l’expression la plus éloquente de l’injustice érigée en système de gouvernance. Et pourtant, ça n’est pas quelque chose de vraiment nouveau : l’esclavage, la colonisation, l’apartheid, l’holocauste juif et j’en passe : une constante, la même source (les nations capitalistes de l’Ouest) et les mêmes « bêtises ».
Comment en effet comprendre que ceux dont l’apogée de la cohabitation avec les juifs a abouti à l’invraisemblable de l’histoire : la shoah, mise à mort d’hommes programmée et exécutée à l’échelle industrielle, comment en effet comprendre que ces personnes puissent donner orgueilleusement des leçons de vivre ensemble au peuple de Palestine ! Et pourtant, les Palestiniens ne demandent qu’à vivre heureux sur leur terre, désir tellement naturel de tous les peuples ! Qu’est-ce qui explique que ceux qui, par des décisions coloniales par essence iniques, ont compromis l’avenir de millions d’hommes, se donnent le loisir de mettre entre parenthèses la vie des Palestiniens sur leur terre pour ne exciper comme seul élément qui mérite d’être examiné les conditions de la sécurité de l’État d’Israël. Ils ont décidé manifestement de brûler les autres terres, les autres peuples, pour permettre à Israël de réaliser enfin son rêve du « grand Israël ». Leurs origines ne leur destineraient rien de petit surtout qu’ils partageraient avec les puissants de l’heure des valeurs communes à l’opposé des Palestiniens, pour dire vrai des musulmans.
Ô Palestine, chaque goulot de sang qui gicle des veines de tes enfants nourrit la terre de Palestine pour que, n’en déplaise aux négateurs, la Palestine demeure une terre de justice et de liberté ! Les Palestiniens souffrent parce que les victimes de l’holocauste, qui l’aurait cru, en ont décidé ainsi. Les opprimés d’hier sont donc les oppresseurs d’aujourd’hui. L’histoire a ceci d’extraordinaire qu’elle ramène chaque être, chaque peuple à sa dimension véritable. Ni plus que des humains, ni moins que des humains, seulement des humains.
Dieu se charge de faire descendre ceux qui ont atteint leur apogée. À vouloir faire le vide autour de Lui avec la bénédiction de Washington et de Londres, Israël s’embourbe presque inconsciemment dans son propre déclin. À vouloir ériger le fait accompli en situation juridique acquise de façon systématique, on affaiblit le Droit sur lequel l’on veut fonder son droit à exister. Peut-on en effet nier ce que nous observons attentivement depuis près de quarante années, le refus par les Israéliens, quoiqu’il advienne, de mettre en œuvre les résolutions onusiennes? Ceci à tel point que l’on peut s’interroger légitimement sur la raison d’être de ce «machin». Le 53ème État des États-Unis d’Amérique est en passe de devenir le centre de décision du monde si ça ne l’est déjà. Fort curieusement, personne ne souligne ce changement au niveau de l’empire américain. Ce qui reste surprenant, c’est que l’on croit toujours que les décisions se prennent à la Maison Blanche. Non, à l’examen, les décisions de Tel-Aviv s’imposent à Washington. La «vampirisation» des puissances de l’heure a pour conséquence une anémie systématique dans les autres points du globe : Congo, Libéria, Tchétchénie, Irak symbolisent la volonté des puissants de drainer vers leur peuple les richesses du monde. Ceci expliquant cela, Israël demeure le gendarme américain chargé de lui permettre la maîtrise des ressources énergétiques d’une région aussi stratégique que le Moyen-Orient. D’où viendra alors l’espoir ? Nul ne le sait. Néanmoins l’histoire nous enseigne que les invocations des opprimés sont exécutoires, quel que soit le temps et l’on ne peut pas gouverner en permanence dans l’injustice. À chacun de nous ici et là-bas de prendre ses responsabilités devant Dieu et devant les Hommes.
Le Cerfiste N° 000 août & septembre 2006
L’utilisation du sang (avec succès) à des fins thérapeutiques est relativement récente, avec la découverte des groupes sanguins par Landsteiner et Wiener en 1900. Cette découverte permit de comprendre pourquoi injecter du sang d’autrui à un Malade était souvent fatal à ce dernier, et marque ainsi le début de la transfusion moderne, l’application de sécurité sanguine c'est-à-dire de mesures transfusionnelles. Transfuser signifie communément, injecter du sang ou ses dérivés labiles (plasma ou cellules sanguines) à un malade. La transfusion sanguine est ainsi un vaste domaine médical ayant pour but d’apporter à un malade donné, le meilleur produit sanguin qui lui convienne. Elle fait appel, outre les disciplines médicales permettant la prescription de produits sanguins, à un ensemble de disciplines telles que la sociologie, la psychologie, la biologie (microbiologie, parasitologie, hématologie, immunologie), ainsi qu'à des technologies industrielles. Mais que fait-on avec le sang et quels sont les risques que comporte l’usage du sang et ses dérivés ? Que prépare-t-on avec le sang ? Le sang est composé de cellules : globules rouges, globules blancs et plaquettes sanguines (polynucléaires, lymphocytes, monocytes), baignant dans un liquide appelé La préparation du sang consiste à séparer ses différents composants, soit au moment du prélèvement (à l’aide de machines d’aphérèse), soit après sur sang total. Il est ainsi possible de préparer des Concentrés de Globules Rouges (CGR), des Concentrés de Plaquettes (CP), des concentrés de globules blancs ou du Plasma Frais Congelé (PFC). Le PFC peut être utilisé comme tel ou être envoyé dans des usines de fractionnement pour la production de dérivés stables ou Médicaments Dérivés du Sang (MDS) : albumine, immunoglobulines, facteurs de coagulation, colles biologiques. Au Burkina Faso nous sommes capables de préparer les produits labiles mais pas encore les MDS.
Quelles sont les situations où un malade a besoin de produits sanguins ? Le sang circule à travers tout notre organisme et a plusieurs fonctions dont
09 BP 911 Ouagadougou 09 Burkina Faso
Tel : 76 61 57 67/50 36 08 03
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Siège social sis 1200 logements derrière le centre CIJEF
Directeur de Publication Président du CERFI Rédacteur en Chef Hamidou YAMEOGO
Secrétariat de Rédaction Alizéta OUEDRAOGO
PAO & Impression SEDIMA : 50 36 80 80
Tirage : 1000 Exemplaires
Les principales sont :
-La nutrition : le sang transporte les nutriments vers les tissus.
-La respiration : le sang apporte l’oxygène aux tissus et débarrasse ceux-ci du gaz carbonique produit.
-L'élimination des déchets : produits du métabolisme, substances étrangères.
-La fonction immunitaire : les leucocytes et anticorps circulant sont essentiels au système immunitaire de l’organisme.
-L’homéostasie, c’est-à-dire le maintien d’un environnement nécessaire à la survie des cellules.
-La communication intercellulaire : rôle des hormones et autres médiateurs chimiques.
Pour qu’il puisse assurer efficacement ces fonctions, il doit être maintenu qualitativement et quantitativement dans les vaisseaux sanguins. Le traitement par transfusion est essentiellement une thérapeutique substitutive, c'est-à-dire qu’elle consiste à apporter au malade ce qui lui manque. Les situations entraînant un déficit en un ou plusieurs composants de sang sont nombreuses. Les plus fréquentes au Burkina sont :
-les anémies par carence nutritionnelle surtout chez les enfants et les femmes enceintes,
-les anémies infectieuses (principalement le paludisme),
-les hémorragies à l’accouchement, les hémorragies traumatiques (surtout à la suite d’accidents de la circulation),
-les saignements chirurgicaux,
-la drépanocytose,
-les morsures de serpents.
Sur le plan clinique, les indications de la transfusion peuvent être décrites comme suit :
-Pour les CGR : anémies mal tolérées, hémorragies massives.
-Pour les CP : traitement préventif ou curatif des saignements associés à un déficit en plaquettes.
-Pour le PFC : hémorragies massives, déficit en facteurs de coagulation.
Les concentrés de globules blancs ont très peu d'indications. Il en est de même de nos jours pour le sang total si l’on dispose de ses différents composants. En effet, une transfusion sanguine Efficiente vise à apporter à l’organisme seulement ce dont il a besoin car tout élément non nécessaire supplémentaire est non seulement inutile mais peut être nocif.
Quels sont les risques liés aux produits sanguins ? Nous pouvons distinguer deux (02) types de risques fondamentalement différents :
1. Risques chez le donneur : anémie potentielle ; transmission potentielle d'une infection ; malaise ; hématome (accumulation de sang sous la peau à l’endroit piqué). Les deux premiers risques sont quasi nuls avec le respect d’un certain nombre de conditions pour accepter le prélèvement d'un candidat au don de sang et l’usage d’un matériel stérile à usage unique. Les deux autres effets sont généralement bénins mais entraînent cependant l’arrêt immédiat du prélèvement.
2. Risques chez le receveur : ce sont les plus préoccupants car plus graves et plus difficiles à prévenir. Ils peuvent être catégorisés en :
• Risques immunologiques : accidents hémolytiques immédiats ou différés ; inefficacité transfusionnelle ; maladie du greffon contre l’hôte (GvH) ; œdème lésionnel du poumon post transfusionnel (TRALI pour les anglophones) ; allergies ; réaction frisson-hyperthermie ; purpura thrombopénique post transfusionnel ; immunisation contre les antigènes de groupes sanguins ; etc.
• Risques infectieux : contaminations bactériennes, parasitaires (paludisme principalement) et virales (VIH 1 et 2, hépatites B et C, HTLV, CMV, Parvovirus B19, etc.). La politique de dépistage des virus transmissibles est arrêtée entre autres en fonction de la gravité de la maladie induite, de l’épidémiologie, de la possibilité pour le receveur de se défendre contre le virus.
Risques de surcharge : surcharge volémique, surcharge en fer (chez les malades régulièrement transfusés).
Pour conclure, la thérapeutique transfusionnelle est particulière du fait qu’elle utilise des produits biologiques et de surcroît des produits d’origine humaine. Par conséquent, elle comporte des risques importants liés à sa nature et à son origine biologiques. Son Utilisation doit répondre à des indications précises et s’inscrire dans une politique de gestion rationnelle des produits, vu leurs risques et leur rareté. Étant donné qu'aucun médicament ne peut la remplacer, elle reste malheureusement très souvent le seul recours pour les malades qui en ont besoin.
Dr Y. DOMO, CNTS
Le Cerfiste N° 000 août & septembre 2006
DOSSIER
Colloque International des Musulmans de l’Espace Francophone CIMEF
I - HISTORIQUE
Depuis 1991, un Séminaire International de Formation des Responsables d’Associations Musulmanes (SIFRAM) se tenait en Côte d’Ivoire. Au fil des années, les organisateurs, les conférenciers et les participants aux différentes éditions du SIFRAM ont pu se rendre compte d’un fait : pour des raisons historiques, plus de deux cent (200) millions de musulmans africains, européens, américains et asiatiques partagent aujourd’hui le français. Qu’ils soient en majorité ou en minorité dans leur milieu, les musulmans de l'espace francophone sont confrontés à de nombreux défis. communs tels que la question de la laïcité, de l’éducation, de la formation, de l’élaboration du discours islamique en langue française, etc. Malheureusement, les occasions de rencontres, d’échanges et de débats sont rares. Fort de ce constat, un groupe de participants s’est réuni en marge du SIFRAM qui s’est tenu à Abidjan (début septembre 1999) et a pris l’initiative d’organiser un Colloque International des Musulmans de l'Espace Francophone (CIMEF). Il s'agit alors d'un espace plus large que le SIFRAM et destiné à rassembler des musulmans et musulmanes (imams, responsables associatifs, intellectuels, etc.) pour échanger sur des thématiques communes.
OBJECTIFS
La diversité des contextes de vie des musulmans de l'espace francophone met en évidence la diversité de leur culture et des enjeux auxquels ils doivent faire face. Cependant, le tronc historique et culturel ainsi que la communauté de langue (française) et de foi (l’islam) font ressortir des convergences que les objectifs du CIMEF pourraient renforcer. Ainsi, le CIMEF a pour objectifs :
- Faire le point sur les problématiques de première importance pour l'avenir des musulmans et de leur société ;
- Créer et favoriser la rencontre entre les différents acteurs musulmans de l’espace francophone ;
- Faire partager les expériences et amener les participants à produire une réflexion commune tout en tenant compte de leurs spécificités nationales, régionales ou continentales.
III - ORGANES
Les organes du CIMEF sont au nombre de quatre (04) :
- Le Comité d’Honneur et d’Orientation ;
- Le Comité Exécutif Permanent ;
- Le Bureau Permanent du CIMEF à Paris ;
- Le Comité National d’Organisation du CIMEF.
Le Comité d'Honneur et d'Orientation
Il est chargé :
- de l’orientation et de la réflexion en amont des rencontres ;
- du choix du thème, des propositions d’intervenants, etc. ;
- de la consultation pour le choix du pays d’accueil ;
- de la résolution des problèmes liés à l’organisation générale ;
- de la réponse aux questions générales.
Le Comité Exécutif Permanent Il est créé un Comité Exécutif Permanent basé en Afrique et constitué de sept (07) personnes. Il a pour missions :
- de recevoir les candidatures et proposer un choix au Comité d’Honneur et d’Orientation et au Bureau Permanent du CIMEF à Paris ;
- de maintenir les contacts avec les relais en Afrique et d’assurer le suivi de la communication entre le Bureau Permanent du CIMEF, les organisateurs et les participants au CIMEF ;
- d'organiser des visites et des réunions en Afrique et ailleurs dans les pays francophones ;
- d’élaborer les programmes en consultation avec le Comité d’Honneur et d’Orientation et le Bureau Permanent du CIMEF à Paris ;
- de chercher à nouer des contacts avec d’autres pays francophones en collaboration avec le Bureau Permanent du CIMEF à Paris.
Le Bureau Permanent du CIMEF à Paris
Le Bureau Permanent du CIMEF basé à Paris, demeure le siège du CIMEF. Il est chargé :
- d’être en contact permanent avec le Comité Exécutif Permanent basé en Afrique ;
- d’élaborer le projet de programme en consultation avec le Comité d’Honneur et d’orientation et le Comité Exécutif Permanent ;
- de transmettre les invitations officielles ;
- d’organiser les délégations venant hors d’Afrique ;
- de publier les actes du colloque.
Le Comité national d'Organisation du CIMEF
Le CNO du CIMEF est chargé :
- d’organiser matériellement le colloque ;
- d'envoyer les invitations aux relais dans les différents pays ;
- de mettre sur pied un comité scientifique ad hoc ;
- de préparer le document de base des actes du CIMEF.
IV - THEMES DES EDITIONS ANTERIEURES ET DECISIONS GENERALES
Date Pays Thème Central
04 au 06 août 2000 Côte d’Ivoire Les Musulmans francophones : terminologie & discours.
02 au 06 août 2002 Bénin La scène internationale : le discours islamique et les expériences d’une éducation adaptée.
30 juillet au 02 août 2004 Niger Les musulmans : entre textes et contextes.
04 au 06 août 2006 Burkina Faso De l’islamophobie au choc des civilisations : défis et enjeux.
Après les débats Des participants à la première session du CIMEF, il a été décidé de ce qui suit :
-Le CIMEF devient une institution dont les organes seront mis en place dans les meilleurs délais ;
-Le Colloque sera organisé durant l’été et chaque fois dans un pays différent (le choix du pays répondant à des conditions d'organisation et d’accueil fixées par la charte du CIMEF. Le choix du pays est du ressort du comité de pilotage après étude des demandes qui lui sont adressées) ;
-Les actes du Colloque d’une session seront publiés dans le courant de l’année suivant ledit Colloque ;
-La participation au Colloque est subordonnée à l'adhésion à la charte du CIMEF.
V - EDITION 2006 DU CIMEF
V - 1 ■ GENESE DE L’EVENEMENT
Lorsque le Burkina Faso a été sollicité par le Comité Exécutif Permanent du CIMEF pour recevoir la 4ème édition, le Cercle d’Etudes, de Recherche et de Formation Islamique (CERFI) et l'Association des Elèves et Etudiants Musulmans au Burkina (AEEMB) - habituels participants au CIMEF - ont d’abord mis en place un Comité Provisoire d’Organisation pour baliser le terrain, avant de saisir la Fédération des Associations Islamiques du Burkina afin qu’elle se charge de l'activité. C’est le Comité National d'Organisation mis en place par la Fédération (laquelle regroupe une centaine d’associations et d'ONG musulmanes) qui a conduit les opérations nécessaires à la tenue effective du présent CIMEF.
V-2 - PROBLEMATIQUE
Islam et langue française sont deux références que partagent les musulmans francophones. Cela a pour conséquence de se référer aux mêmes sources de débats, mais ne détermine pas les mêmes expériences locales. Il est plus qu'urgent de réfléchir aux enjeux communs sans oublier les priorités spécifiques. Le contexte international exige une écoute fine et des analyses pointues, afin de ne ni sombrer dans la réactivité, ni s’enfermer dans une existence intellectuelle et culturelle.
V-3 - THEMATIQUE
Depuis les événements malheureux du 11 septembre 2001 aux États-Unis, les attitudes islamophobes n’ont cessé de se répandre partout dans le monde et particulièrement en Occident. Les attentats de Madrid et de Londres sont venus eux aussi, aggraver de manière aiguë cette atmosphère délétère. Dès lors, l’islam est présenté comme une idéologie politique, intégriste et intolérante qui cherche à dicter sa foi et sa loi sur un monde tourné vers plus de modernité, de liberté et de laïcité. Devant cette dichotomie philosophique, beaucoup n’hésitent plus à donner raison à Samuel Huntington qui prophétisait il y a quelques années un choc inévitable des civilisations.
L'affaire des caricatures est venue par ailleurs radicaliser les positions : d'une part, des musulmans vexés face à la profanation et à l'insulte de leur prophète et d'autre part, une volonté d’imposer une liberté d'expression niant et méprisant la sensibilité religieuse des uns et des autres. Au-delà de ce problème conjoncturel, faut-il croire que dans l'avenir se dessine un choc structurel des civilisations ? Dans tous les continents, les mêmes questions se posent avec plus ou moins de spécificité. Les crises tendent à s’internationaliser et les musulmans ont intérêt à pouvoir réfléchir ensemble sur ces questions qui déterminent le fond de leur pensée et la forme de la nature de leurs actions. C'est au bénéfice de tout ce qui précède que la quatrième session du Colloque International des Musulmans de l’Espace Francophone (CIMEF) se veut de réfléchir sur le thème : DE L’ISLAMOPHOBIE AU CHOC DES CIVILISATIONS : DEFIS ET ENJEUX.
Secrétariat du Cimef 2006
Le Cerfiste N° 000 août & septembre 2006
ISLAM
QU’EST-CE QUE LE
Étymologiquement parlant, le Coran, forme francisée du mot arabe (al qur’ân) signifie "lecture idéale” bien qu’il puisse avoir une autre acception linguistique. Le Coran, techniquement parlant et au sens religieux, est le livre sacré des musulmans et le premier livre à avoir été écrit en langue arabe, qu’il a contribué à fixer. Il regroupe les paroles divines qui ont été transmises au prophète Mouhammad (SAW) par l’intermédiaire de L’archange Gabriel (Djibril Aleyhi salam) sur une période de vingt-trois ans. Il est parfois également appelé kitâb (livre), dhikr (rappel), Fourqân (discernement), Tanzîl (descente), etc. Pour les musulmans, le Coran est d’origine divine dans son intégralité et exclut toute influence humaine. Il exprime la Parole de Dieu en langue arabe pure. Il contient les preuves évidentes qui doivent permettre à tous les humains d’y discerner la « Bonne direction ».
Le Coran est donc un des livres révélés [tout comme la Thorah ou pentateuque de Moïse (AS), l’évangile de Jésus (AS), etc.] au genre humain. Du reste, il inclut la synthèse des messages antérieurs et est considéré comme l’ultime révélation de Dieu (Allah en arabe) aux humains ; l’unique Dieu et maître de l’univers.
Historique
Pour ce qui est de l’historique du Coran, retenons que : La révélation commence en 610 (de l’ère chrétienne) dans la Grotte « Hirra » où le Prophète avait pour coutume de se retirer dans un but de méditation. L’ange Djibril était apparu et lui avait communiqué les premiers versets du Coran : « Lis au nom de ton Seigneur... ». Les révélations vont alors se succéder, par fragments, au fil des années et des événements, en une diversité d’endroits pour prendre fin en 632, date où le prophète rejoignit son Seigneur après une mission bien accomplie.
Ajoutons que chaque année, Djibril (AS) procédait, avec bien entendu le prophète, à une révision générale de ce qui était déjà descendu comme révélation. Il y eut exceptionnellement deux révisions la dernière année. Un double moyen de conservation du texte sacré fut utilisé : la mémorisation systématique et la trace écrite. Le papier tel que nous le connaissons n’existait pas encore et il fallait utiliser des objets comme l’écorce du palmier, l’omoplate de chameau, la pierre tendre, etc.
Il est vrai que le prophète était illettré mais on comptait autour de lui quelques dizaines de gens sachant lire et écrire, lesquelles personnes appelées scribes ou secrétaires se chargeront de fixer le texte sur les... objets mentionnés. Après la mort du prophète, des circonstances vont poser et voir se résoudre le problème de la recension du texte intégral du Coran. Cela va arriver par deux fois. Une première fois, lorsqu’à la bataille de Yamamah (où il s’agissait de combattre l’imposteur Moussaylima et ses adeptes), un grand nombre (au moins 70) de personnes ayant mémorisé entièrement le texte sacré connut le martyr. ’Oumar, futur 2ème calife (RA), suggéra alors au calife Abu Bakr (RA) de procéder à la compilation du Coran. C’est ainsi qu’une commission fut mise sur pied, dirigée par Zaid Ibn Thabit (jeune, hafîdh et secrétaire le plus assidu), produisant la version officielle du Coran.
La seconde fois coïncida avec le Califat de ’Uthmane (RA) et précisément lors de cette campagne en Arménie où de profondes divergences surgirent entre les musulmans de diverses origines sur la manière de lire le Coran. N’oublions pas que les frontières de l’État islamique s’étaient fort éloignées et donc beaucoup de non-arabes s’étaient Convertis à la foi musulmane, la vraie foi monothéiste, la foi d’Abraham. Le calife 'Uthmane requit une deuxième compilation où seront fixées un minimum de règles de lecture faisant l’unanimité, du moins chez les quelques mémorisateurs et lecteurs de référence. Là encore, Zaid fut chargé d’entreprendre cette lourde tâche avec d’autres compagnons. Le résultat fut le prototype.
Remarque : Aussi bien dans la compilation de Abu Bakr que dans la recension 'Uthmanienne, le texte coranique ne comprenait ni points (ces fameux signes diacritiques) ni voyelles. Ces éléments et bien d’autres.
$ SAW = Solallahou Aleyhi Wasallam : formule suivant l’évocation du nom du prophète de l’Islam et signifiant : Paix et salut sur lui.
æ AS = Aleyhi Salâm : formule signifiant “sur lui le salut” requise à l’évocation de certaines figures saintes.
96:1-5 signifiant Coran Chapitre numéro 96 versets 1 à 5.
■ RA = Radiallahou Anh : Que Dieu soit satisfait de lui.
^ On appelle ainsi toute
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ISLAM apparaîtront plus tard. On voit là le rôle qu’a véritablement joué la mémorisation du Coran dans la transmission du message coranique.
Forme
Intéressons-nous de plus près à la forme du Coran. Le Coran est divisé en cent quatorze chapitres (en arabe sourates), classés plus ou moins par ordre décroissant de longueur à l’exception de la première sourate appelée Al Fatiha (« liminaire » ou « le prologue »). Ces sourates sont elles-mêmes composées de versets nommés âyât (pluriel de l’arabe âyah, « preuve », « signe »). Pas moins de six milliers de versets constituent des miracles multidimensionnels (miracle linguistique, scientifique, historique, etc.). L’ordre des sourates n’est donc pas chronologique ; les sourates et les versets sont de longueur variable : la sourate la plus longue compte 286 versets ; la plus courte en compte 3 ; le verset le plus long est 2:282 (se trouvant dans la sourate la plus longue) prenant une page entière ; le verset le plus court étant 55:64 constitue seulement cinq syllabes. avons déjà évoqué le premier verset révélé 96:1 ; le dernier verset révélé fait l’objet de divergences. Pour certains ce serait 2:281 ; pour d’autres c’est 5:3... L’ensemble du texte est subdivisé selon un certain nombre de critères. Nous retenons principalement la division justifiée par des besoins liturgiques : division en 30 parties (pour la lecture intégrale en un mois) chacune appelée « djouz ». Chaque partie (djouz) se scinde en deux sections (hizb) ; chaque hizb comprend quatre sous-sections (sous-section = roub’ signifiant un quart). Il y a ainsi 60 sections et 240 roub’. On notera aussi la division du texte sacré en 7 étapes (manzil) pour les lecteurs déterminés à boucler la lecture en une semaine. Enfin, mentionnons le classique distinguo entre les sourates et versets dits mecquois (ou pré-hégiriens) et ceux qualifiés de médinois (ou post-hégiriens) ; les premiers révélés dans les treize (13) premières années de l’apostolat et les seconds dans les dix (10) dernières années. L’importance de cette distinction tient surtout à la fois au style et à la thématique spécifiques à chacune des deux périodes.
Fond
À présent le plus important : le fond ou le contenu du Coran. Là l’espace va certainement s’avérer insuffisant mais puisqu’il faut rappeler des choses ; écoutons l’Imam Ahmad Ibn Hanbal : « lorsque je veux parler à mon seigneur, j’y parviens tout comme lorsque je veux qu’il me parle. » On dit : « comment cela ? » il répondit : « lorsque je veux que mon seigneur me parle, je lis le Coran, et lorsque je veux lui parler, je m’engage dans la prière car ce n’est autre qu’un entretien intime avec Allah. » Fasse Dieu que nous soyons ainsi. Amin.
Oui ! le Coran est le message divin par excellence et en tant que tel donc doit être lu, compris et appliqué dans notre vie. Et cette compréhension fait l’objet du « Tafsir » i.e l’interprétation, l’exégèse du Coran. Le Tafsir apparaît ainsi comme la principale discipline liée à l’étude du Coran. Seulement voilà, on devine la complexité et la profondeur d’une telle étude ne serait ce que par la transcendance de la source du message. C’est alors que viennent à notre secours d’autres disciplines annexes concourant justement au Tafsir. On est convenu d’appeler ces disciplines « les sciences du Coran ». L’importance de ces dernières est telle que tout musulman doit en connaître un minimum pour ne pas blasphémer ou en tout cas « faire dire à Dieu ce qu’il n’a pas dit » ou même donner une mauvaise image de l’Islam (Et la réalité aujourd’hui nous la connaissons). Un échantillon de ces sciences : la science du contexte de la révélation (’ilm asbab nouzoul), la science de l’abrogé et de l’abrogeant (’ilm nâsikh wal mansoukh), la science du miracle coranique (’ilm i’djaz qur’ân), la science du général et du spécifique (’ilm ’âm wal khâs), la science des différentes modes de lecture (’ilm qirâ’ât).
Terminons en rappelant que d’une manière générale, les thèmes du Coran se retrouvent dans les récits historiques, les prescriptions juridiques, les rapports sociaux, l’eschatologie, le Credo de base, l’éthique, les phénomènes de l’Univers et particulièrement de la planète terre, etc. Puisse Dieu le tout puissant nous gratifier d’une bonne compréhension de son message suivie de son application ! Amin.
Y. Tiemtoré, personne ayant mémorisé entièrement le Coran.
On appelle ainsi en linguistique des signes permettant de différencier des lettres à la graphie semblable. Ex en français â et à. Considérez par exemple que le Coran est le seul livre de cette envergure à pouvoir être entièrement mémorisé par des millions de personnes, environ 3% du Coran. Est-ce donc raisonnable de fuir la Sharia comme la peste ?
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«LE RAPPEL PROFITE...»
1-CORAN
«Et quand Mes serviteurs t'interrogent sur Moi, alors Je suis tout proche : Je réponds à l'appel de celui qui Me prie quand il Me prie. Qu'ils répondent à Mon appel, et qu'ils croient en Moi, afin qu'ils soient bien guidés.» Sourate 2 (Al-Baqarah-La vache), Verset 186
«Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux croyants.» Sourate 2 (Al-Baqarah-La vache), Verset 155
II-HADITH (Rapporté par Abou Dawud)
Selon Mou’adh (Dieu l’agrée !), le Messager de Dieu (SAW) le saisit une fois par la main et lui dit : «Ô Mou'adh ! Par Dieu, je t'aime.» puis, il ajouta : «Je te recommande, ô Mou’adh, de ne jamais omettre de dire à la fin de chaque prière : «Seigneur Dieu ! Aide-moi à T'évoquer, à Te remercier et à T'adorer comme il se doit». (Source : Riyad as-Salihin, n°1420)
III-PENSEE
Ali Al TANTAWI, Connaître l’islam, p. 30-31
«Qu’est-ce que la mort ? Quelle est sa vraie nature ?...La vie de l’homme est faite de plusieurs étapes (l’état foetal, la vie d’ici bas, le monde intermédiaire (barzakh), l’étape éternelle). Le rapport d’une étape à celle qui la précède est comparable au rapport de cette étape à celle qui la suit. La grandeur de cette vie comparée à l’étroitesse du ventre de la mère est comparable à l’étendue du «monde intermédiaire » par rapport à cette vie. Il en est de même de l’étendue du jour dernier comparée au « monde intermédiaire ». Le fœtus pense que sa vie se limite au ventre de sa mère. S’il raisonnait, pensait et pouvait répondre aux questions, il dirait que sa sortie de ce ventre est vouée à une mort certaine. Si dans le ventre se trouvaient deux jumeaux, que l’un d’eux naissait avant l’autre, celui qui l’aurait vu descendre et le quitter, penserait qu’il est mort et qu’il est enterré dans les profondeurs. Si le fœtus voyait son placenta, qui lui recouvrait le corps, jeté à la poubelle, il penserait qu’il s’agit de son frère et le pleurerait comme la mère qui voit le corps de son fils qu’elle protégeait de la poussière, enfoui dans la terre. Elle ne sait pas que ce corps est comparable à ce placenta ; c’est une chemise devenue sale puis enlevée, un vêtement usé, devenu inutile. C’est ça la mort, une « nouvelle naissance », une sortie vers une étape plus longue et plus accueillante que celle de cette vie. vie n’est autre qu’un chemin où nous sommes semblables à un immigré vers l’Amérique. Il choisit bien sa cabine dans le bateau, tient à sa tranquillité et en prend soin ; mais, dépensera-t-il tout son argent pour renouveler sa literie et sculpter ses murs, pour arriver en Amérique sans le sou ? Ou plutôt dira-t-il : je resterai une semaine dans cette pièce, je me suffirai de peu et j’économiserai mon argent afin de meubler la maison que j’habiterai en Amérique, c’est elle ma demeure.
La rédaction Le Cerfiste N° 000 août & septembre 2006
CULTURE GÉNÉRALE IQRA (LIS !) BIOGRAPHIE DU XXème SIÈCLE : LE TESTAMENT PHILOSOPHIQUE DE ROGER GARAUDY
L’AUTEUR
Beaucoup connaissent R. GARAUDY à travers sa phrase désormais célèbre, assertion par laquelle il remerciait Dieu de lui avoir fait connaître l’Islam avant les musulmans. Écrivain et philosophe français, R. GARAUDY est né le 13 juillet 1913 à Marseille en France. Converti à l’Islam au début des années 80 après un parcours complexe (protestant, puis stalinien, puis marxiste, puis catholique et musulman), GARAUDY a cherché et recherché la vérité partout, inlassablement, avant de jeter l’ancre sur l’islam. Pour l’homme, ce parcours, loin d’être du nomadisme, est en fait un processus, une ascension. « ...On a cru parfois pouvoir écrire une « histoire des variations » de ma vie et se pousser de mes « changements ». C'est un lieu commun de dire qu'il s'est produit plus de changements en ce siècle qu'en cinq mille ans d'histoire. Que penser alors d'un homme qui, ayant eu la chance de vivre cette prodigieuse mutation, fut resté assis à la même place pour la regarder passer ? Je ne demande pardon à personne de n'avoir pas été ce cadavre. » (P.11, Biographie...)
Auteur prolixe, GARAUDY a à son actif une quantité d’ouvrages dont les plus importants sont : Le grand tournant du socialisme (1969), Parole d'homme (1975), Appel aux vivants (1980), Promesse d'islam (1981), Intégrismes (1990), Le terrorisme occidental (2004), etc. Mais, c’est surtout avec la parution en 1996 de son ouvrage Les mythes fondateurs de la politique israélienne (1996) que GARAUDY connaîtra ses « gros problèmes ». Dernier témoin du siècle précédent, beaucoup n’hésitent pas à le qualifier de mauvaise conscience du monde occidental.
II-L’OEUVRE
Biographie du XXème siècle a été publiée en 1985 aux Editions TOUGUI (France). L’ouvrage de 409 pages qui a été préfacé par le père CHENU porte à ses premières pages cette citation intéressante de Mansour ibn Sarjoun (Saint Jean de Damas en judéo-chrétien) : « La philosophie est amour de la sagesse mais la vraie sagesse est Dieu. L'amour de Dieu est donc la vraie philosophie. »
L’ouvrage est traité en six (06) parties :
I-Le message des livres sacrés
II-La sécession de l’occident
III-La philosophie occidentale au XXè siècle
IV-Les mutations du XXè siècle
V-La tradition abrahamique, Marx, et la transcendance
VI-Le message de l’Islam
Il serait prétentieux de vouloir faire l’économie de ce livre tant il foisonne d’idées, de thématiques et de problématiques aussi diverses. que décisives. Au risque de passer à côté d’aspects importants, nous nous contentons de souligner ce qui suit :
Biographie du xxème siècle, comme l’indique son sous-titre (« le testament philosophique de Roger Garaudy »), est à la fois un essai, une autobiographie et le journal d’un intellectuel témoin oculaire des mutations du siècle précédent. S’il peint des expériences politiques et culturelles qu’il a personnellement vécues, l’auteur, philosophe averti, n’oublie pas de reposer les questions essentielles auxquelles la philosophie depuis ses origines s’était proposée de répondre : d’où venons-nous ? Où allons-nous ? Quel est le sens et quels sont les impératifs de notre vie ?
À ces interrogations, GARAUDY avoue que les philosophes occidentaux, de PLATON à SARTRE, n’ont pas trouvé un horizon de réponse qui satisfasse. Pour GARAUDY (et c’est là la thèse centrale de l’ouvrage), « toute société prétendant faire abstraction des deux dimensions majeures de l'homme : transcendance, c'est-à-dire reconnaissance de la Dépendance de l'homme à l'égard de Dieu Créateur, et donc de valeurs absolues, et communauté, c'est-à-dire sentiment, en chaque personne humaine, d'être responsable du destin de tous les autres, est vouée à la désintégration. » (Biographie du XXème siècle, p. 12). Sans doute que vous avez déjà aperçu la similitude entre cette assertion (transcendance & communauté) et celle de Tariq RAMADAN, « Être avec Dieu, Vivre avec les hommes ».
H. YAMEOGO
Le Cerfiste N° 000 août & septembre 2006
ACTIVITÉS À VENIR DU BUREAU PROVINCIAL DU KADIOGO
04 au 06 Août 2006 : CIMEF
06 Août 2006 : Début de la 2ème session de formation
20 Août 2006 : Réunion mensuelle du BPK
27 Août 2006 : Formation des membres du BPK ; Thème : « Le CERFI, Identité et Image »
02 au 03 Septembre 2006 : Week-end de la famille musulmane + conférence bimestrielle
15 Septembre 2006 : Causerie débat : Boulmiougou
17 Septembre 2006 : Symposium sur le RAMADAN
24 Septembre 2006 : Réunion mensuelle du BPK
1er Octobre 2006 : Symposium sur les voies de la solidarité En Islam 27ème Nuit de Ramadan : Célébration de la nuit du Destin
IJTIHAD
Malgré le fait que l’Islam a garanti la liberté aux individus en matière de commerce et de concurrence naturelle, il refuse de façon catégorique qu’une personne poussée par son égoïsme individuel et son avidité personnelle tente de s’enrichir sur le compte des autres. C’est la raison pour laquelle le prophète (SAW) a condamné avec énergie la spéculation et l’a dénoncée avec des expressions sévères : "Celui qui spécule sur la nourriture, pendant 40 nuits, Dieu ne le connaît plus" (Ahmed et El Hakim). Le prophète (SAW) ajouta : "Celui qui exerce le commerce de façon honnête est fortuné, mais celui qui spécule est maudit" (Ibn Maja et El Hakim).
En effet, il existe deux façons de faire des bénéfices grâce au commerce. Ou bien emmagasiner les marchandises pour les vendre à un prix très élevé en période de pénurie. Ou bien, prendre les marchandises et les vendre avec des bénéfices modérés, puis en acheter et les revendre avec des bénéfices modérés etc. Le deuxième comportement est celui recommandé par l’Islam.
Source : le licite et l'illicite en L’Islam Le Cerfiste N° 000 août & septembre 2006
CD 1E DU CER JOURNEE DE FORMATION
La deuxième journée de formation (bimestrielle) a eu lieu le dimanche 02 juillet 2006 au siège national du CERFI sis aux 1200 logements. Placée sous le thème LE ROLE DE LA PRIERE ET DU CORAN DANS LA VIE DU CROYANT, la formation a été dispensée par Imams Nouhoun BAGAYOKO et Ismaël TIENDREBEOGO au profit d’une centaine de frères et sœurs. Au-delà de l’impact pédagogique de l’activité, la journée de formation du 02 juillet aura permis au bureau provincial d’élargir le cercle de ses sympathisants et à ceux de mieux fraterniser.
CAUSERIE-DEBAT DANS LA COMMUNE DE BOGODOGO
Si compte de leur espace géographique relativement limité, les sections (CERFI) provinciales de l’intérieur n’ont pas beaucoup de difficultés pour se regrouper, il n’en est pas de même de la section du Kadiogo. (Ouagadougou) où l’immensité de la ville donne du fil à retordre au bureau provincial. C’est pour résoudre cette question qu’une certaine « décentralisation » est en cours au niveau de Ouagadougou et ce dans le but de fédérer toutes les cinq communes et tous les trente secteurs autour de l’idéal cer-fiste. La causerie-débat du 15 juillet dernier s’inscrit dans cette logique. Une vingtaine de frères et sœurs ont échangé autour de « L’Histoire de la pénétration de l’Islam au Burkina », thème que le frère OUBDA Mahamoudou a introduit brillamment. Tous les participants ont été unanimes pour reconnaître qu’ils connaissaient très peu de l’histoire de l’arrivée de leur religion dans leur pays et qu’il fallait par conséquent multiplier ces genres de communications.
CONFERENCE PUBLIQUE AU CBC
Le dimanche 30 juillet 2006 dans la salle de conférence du Conseil Burkinabè des Chargeurs (CBC) a eu lieu la troisième grande conférence trimestrielle de la section provinciale du Kadiogo. Environ deux cents (200) frères et Sœurs ont pris d’assaut les lieux pour écouter l’Imam Tiégo TIEMTORE communiquer sur un thème qui à la vérité pose la problématique du devenir de la umma : LA CIVILISATION ISLAMIQUE : Apogée, Eclipse et renaissance. Il n’est plus besoin d’insister sur les raisons qui ont présidé au choix de ce thème par le bureau provincial du Kadiogo, car nul n’ignore que la communauté des musulmans doit s’appuyer sur les erreurs et les échecs du passé afin, d’une part, de raffermir son présent, et d’autre part, de se projeter sur l’avenir.
Soixante minutes d’horloge durant, le conférencier a rappelé les moments heureux de l’âge d’or de la civilisation musulmane ; il a ensuite et surtout disséqué les causes de déclin des musulmans avant de jeter les bases et les conditionnalités de la renaissance. Une conférence ne vaut que par la richesse des échanges qu’elle suscite et celle du 30 juillet dernier a inspiré à l’assistance des réflexions et des observations profondes. Il reste à faire en sorte que la flamme de l’espoir qui a jailli au sein des cœurs des un(e)s et des autres ne s’éteigne pas. Pour ce faire, il est du devoir de chacun et de chacune de se sentir responsable du destin de la communauté des musulmans.
H. YAMEOGO © Le Cerfiste N° 008 août & septembre 2006
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