Issue
L'Appel #18
- Hierarchies
-
Burkina Faso
- Articles de journaux (3615 items)
- Burkina 24 (279 items)
- Carrefour africain (33 items)
- FasoZine (116 items)
- L'Evénement (45 items)
- L'Observateur (61 items)
- L'Observateur Paalga (509 items)
- La Preuve (28 items)
- Le Pays (709 items)
- LeFaso.net (709 items)
- Mutations (13 items)
- San Finna (9 items)
- Sidwaya (1104 items)
- Publications islamiques (432 items)
- Al Mawadda (11 items)
- An-Nasr Trimestriel (16 items)
- An-Nasr Vendredi (318 items)
- L'Appel (48 items)
- L'Autre Regard (11 items)
- Le CERFIste (13 items)
- Le vrai visage de l'islam (15 items)
- Documents divers (Burkina Faso) (16 items)
- Photographies (Burkina Faso) (9 items)
- Références (Burkina Faso) (297 items)
- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- L'Appel #18
- Editeur
- L'Appel
- Date
- novembre 1997 – décembre 1997
- numéro
- 18
- Résumé
- Bimestriel Islamique de Formation et d'Information Générales
- nombre de pages
- 12
- Sujet
- Congrès CERFI (1997)
- Fatoumata Gomina
- Ibrahim Barra
- Mamadou Drabo
- Hadj
- Conseil Islamique Burkinabè
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Communauté Musulmane du Burkina Faso
- Commission Nationale d'Organisation du Pèlerinage à La Mecque
- Aïd el-Fitr
- Détenteur des droits
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000557
- contenu
-
Bimestriel Islamique de Formation et d'Informations Générales Burkina Faso : 200 F CFA — UEMOA : 250 F CFA - Afrique 350 CFA / US $ 1 - Europe DOM. TOM 5 FF Amérique. Asie. Océanie US $ 2
"One tous ceux qui m'écoutent transmettent le message à d'autres et ceux-là à d'autres encore ; et que les derniers puissent le comprendre mieux que ceux qui m’écoutent directement” (Hadith)
La foi en Islam
Bientôt le jeûne
Mérites de la lecture du Coran
De la question de l'intérêt en Islam
EDITO
Trois Ans pour L'APPEL
Un, deux et trois. Nous n’irons pas à quatre. Ce serait Incha’allah pour Novembre 1998. L’Appel a effet trois ans d’existence. Trois ans, cela correspond à 18 numéros ; soit 30 000 exemplaires tirés et vendus au Burkina Faso, en Afrique, en Europe, en Asie et même au pays de l’Oncle Sam. C’est aussi des milliers de mots pondus pour les lecteurs. Des lecteurs qui n’ont cessé de nous lire et relire ; qui n’ont cessé à travers de nombreuses lettres de nous. encourager à poursuivre, mieux à améliorer notre travail rédactionnel. Améliorer le travail entrepris depuis 1994, cela est important. Important d’autant plus que, en dépit de l’audience du journal, des insuffisances sont encore légion, des fautes d’orthographe passent, des retards sont enregistrés dans la parution, le journal n’est pas encore suffisamment connu...
Heureusement que, contre vents et marées, le journal continue de paraître et inspire toujours confiance malgré ces insuffisances que l’on ne tolérerait plus en l’an IV. L’an III de l’Appel aura été celui d’une plus grande ouverture. Cette ouverture, ce sont nos 400 abonnés. C’est l’apport inestimable de nos lecteurs en articles, en idées, en informations, en conseils, mais aussi en prières...
C’est aussi ce soutien matériel et financier qui a permis à l’Appel d’avoir un siège (situé à Wemtenga à 30 m du siège de l’AEEMB) et un agent commercial. Pour ces soutiens, l’Appel demande au Très Haut d’accorder aux donateurs plus que ce qu’ils n’espèrent pour... leurs gestes. Gestes qui auront été pour l’Appel importants, voire significatifs. Significatif quand on sait que l’Appel aura été cette année (malgré son audience et sa parution régulière depuis 1994) privé de la subvention de l’État simplement parce qu’il est un bimestriel. Parce que, selon la lettre N° 97-770/MCC/SG du 19 août 1997 du Ministre de la Communication et de la Culture, la Commission mise en place et dont la direction revenait à un représentant de la presse désigné par ses pairs (sans l’Appel bien sûr) a travaillé de façon tout à fait souveraine et a décidé, au regard de la somme disponible, d'écarter les organes dont la périodicité va au-delà d'un mois.
Nous espérons que la périodicité ne sera plus un critère pertinent pour le partage du prochain gâteau du Gouvernement. Sinon, ce serait encore une grande injustice. Dans tous les cas, quoique victime de sa périodicité, l’an quatre de l’Appel ne connaîtra ni changement de périodicité, ni changement de tirage. Votre canard restera toujours un. Bimestriel. Avec ou sans subvention, nous tiendrons incha’allah le coup et nos rédacteurs se battront pour présenter l’Islam vrai et faire triompher la vérité. En l’an IV, plusieurs défis devront être relevés. Tout en tirant le chapeau à nos correspondants pour leur efficacité, nous leur demanderons un peu plus. Ce plus, c’est de faire en sorte que les recettes des ventes de journaux et autres frais d'abonnement dont l’Appel vit essentiellement soient renversées le plus rapidement possible. Si les retards continuent d’excéder deux mois, nous mettrons la clé sous le paillasson. Que Dieu nous en préserve !
Le deuxième combat, après celui du retour des recettes, c’est celui de la distribution. La distribution gagnerait à être améliorée. Car s’il est vrai que l'Appel est connu au Niger, en Côte d'Ivoire, au Bénin, au Togo, il est aussi vrai qu’à Ouagadougou, bien des gens ignorent son existence. Il n’est pas rare d'entendre "Depuis quand existez-vous ?". Dans le souci de réduire ce questionnement, nous devons toujours... travailler à faire connaître le Journal. La pub. Nous restons convaincus que c’est elle qui fera vivre le journal. Les opérateurs économiques à qui nous avons ouvert nos colonnes pour la promotion de leurs entreprises depuis 1994 ne semblent pas avoir reçu le message. Nous le réitérons donc en souhaitant que l’an IV soit la bonne, en matière de publicité. En matière de publicité, mais également bonne à d’autres niveaux. Notamment au niveau de la concrétisation de certains de nos projets.
Pour l’an IV, ce qui nous tient à cœur, c’est d'abord de renforcer les acquis de nos trois années d’existence. C’est aussi d’éditer des hors-séries si les moyens le permettent. C’est de revoir la question de la périodicité pour l’an V si les entrées sont bonnes et si nous arrivons à acquérir un minimum d’équipement. Équipement informatique, de reproduction, stock de papier, etc.
En attendant d’y parvenir, nous maintiendrons le cap avec l’aide de Dieu et grâce à vos prières. Merci à tous! L’APPEL N° zlOlO/MlJ/^TGl/OUA/l’.K Directeur de publication : Abibou Thiombiano
Administration - Rédaction - Abonnement
Siège : 01 BP 5716 Ouagadougou 01
Tel.: 30-00-63
Sis à 50 m du siège de l’AEEMB
Saisie : L’Appel
Photocomposition-Impression : AICD
Tel.: 30-74-93
01 BP 5536 Ouagadougou 01
BURKINA FASO
L'Appel N° 018 de Nov. • Déc. 1997
L'Appel au quotidien - Quand l’organisation du hadj compromet l’unité islamique...
Après le Hadj 1997, des voix se sont élevées un peu partout dans les médias pour fustiger le comportement de certains membres de la Commission Nationale et même pour remettre en cause l'organisation de ce voyage par le Gouvernement. Le CERFI, sur la base du rapport de ses délégués et des pèlerins eux-mêmes, a jugé nécessaire d'entreprendre auprès des Communautés et Associations Islamiques une démarche à même de permettre à la Oumma, par une action concertée et constructive, de faire des propositions au Gouvernement. Un projet de lettre a été à cet effet adressé aux responsables d'association afin de servir de document de base. et de travail. Ce document devrait requérir l'amendement des différentes associations avant d'être adressé au Chef du Gouvernement dans la perspective d'une meilleure organisation du Hadj. Après avoir encouragé l'initiative du CERFI et promis de se prononcer dans les meilleurs délais sur le projet, les associations ont chargé leur doyenne, la Communauté Musulmane à travers son Président, de convoquer une réunion dans les meilleurs délais. À cette réunion, la lettre devrait être amendée et signée par tous. Trois mois après, aucune réunion ne sera convoquée et aucune réaction en dehors de celle de la C.I.B. ne sera enregistrée. Le texte ne sera donc pas amendé ni envoyé. Impatients de faire connaître au Gouvernement leurs observations et projets sur la gestion du pèlerinage, le CERFI et l'AEEMB prendront la décision d'écrire au Premier Ministre une lettre accompagnée de leurs propositions. Ampliation des projets de textes sera faite aux Ministres de l'Administration Territoriale et des Affaires Étrangères. Respectivement, Troisième Congrès National Ordinaire du CERFI
Les 27 et 28 septembre dernier, le CERFI a tenu à Ouagadougou, à l'Institut à Ilm, les assises de son troisième congrès national ordinaire. C'était en présence des membres du bureau national élargi à ses structures, des commissaires aux comptes et des représentants des bureaux provinciaux. En tout, vingt-trois délégations provinciales ont participé aux travaux dudit congrès qui avait à son ordre du jour les trois points suivants :
- Bilan moral et financier du Bureau National sortant ;
- Amendement des textes ;
- Renouvellement des structures.
On retiendra des travaux de ce troisième congrès, qui marque les huit ans d'existence du Cercle, que l'action du bureau sortant a été celle du Président et du Vice-Président du Comité National d'Organisation du Pèlerinage. Voilà tout le crime... ! Indiscrétion, laxisme, complicité ? Dans tous les cas, la lettre "CONFIDENTIEL" adressée au Premier Ministre se retrouvera partout. Des chauffeurs de l'Administration envoyés. certainement par leurs patrons auraient transmis la lettre "confidentielle" du CERFI et de l'AEEMB à certains responsables de Communautés, à certains démarcheurs et même à certains opérateurs économiques ayant l'habitude de dicter aux associations leurs volontés.
Depuis lors, un front anti-CERFI et AEEMB a vu le jour. Des réunions clandestines sont organisées pour sanctionner ces jeunes aux dents longues qui cherchent "à prendre la place des communautés, à chasser tel ou tel Ministre, à faire de la politique,...", selon les termes des participants à ces réunions clandestines, rendant ce temps, l'administration dont certains éléments indélicats sont à la base de cette situation, écrit au CERFI et à l'AEEMB pour les féliciter d'avoir fait des propositions pertinentes.
Ces propositions, rassure l'administration, sont à l'étude. Les autres associations islamiques, non contentes de l'attitude des deux autres, ont elles aussi décidé de faire leurs propositions. Dans une correspondance adressée au Ministre de L'Administration Territoriale, elles demandent le retrait pur et simple de l'État de l'organisation du Hadj. Elles veulent leur affaire. La division semble donc consommée sur la gestion du Hadj. Les réactions du Gouvernement se font toujours attendre. À deux mois environ de Ramadan, l'on n'a pas encore le bilan du Hadj 1997 et l'on ne sait pas si l'État remettra aux musulmans leur affaire. Dans tous les cas, tout le monde attend.
Dans le cou-été, jugée dans l'ensemble satisfaisante. En témoignent les activités menées notamment dans les domaines de la formation, du social, de l'information, des investissements, des études, des relations extérieures... Les dispositions nouvelles introduites dans les textes sont relatives à la création de deux nouvelles structures : un Comité Directeur National chargé désormais de suivre l'action de l'exécutif sur le terrain et des Comités Régionaux chargés de coordonner l'action des Sections Provinciales dans des régions dont les limites seront définies par le Bureau National. devenu, Bureau Exécutif National. Le troisième congrès a également procédé au renouvellement des structures. Mamoudou Drabo, Inspecteur des Impôts et Mme, au côté des associations que de l'État, on se demande si les associations islamiques peuvent encore s'entendre pour organiser le Hadj. Ces interrogations sont légitimes quand on sait que des gens peu scrupuleux ont utilisé cette affaire pour diviser davantage les responsables d'associations islamiques. Des responsables qui, eux, devraient pourtant être plus aptes à savoir que Dieu dit dans le Coran : « Accrochez-vous tous ensemble à la corde de Dieu et ne vous désunissez point... » Et dans un autre verset : « Dieu aime ceux qui combattent pour sa cause en rangs serrés, tel un édifice compact. » Comme ces versets l'indiquent, la communauté islamique doit travailler la main dans la main. Parce qu'elle est unique comme le précise le Verset 92 de la sourate 21, elle doit s'entendre pour entreprendre tout ce qui plaît à Dieu sans être obligée. d'écouter X. Fut-il Ministre, opérateur économique ou même diable ? L'Islam n'est pas une religion à la solde de politiciens, de richards, ou de commis de l'administration. Ceux qui luttent pour la division des musulmans, qui sèment la haine dans le cœur des hommes, qui se nourrissent de flagornerie, de mensonge, de calomnie et d'hypocrisie ont leur place ailleurs. Ils n'ont leur place ni dans l'Islam, ni au sein de la Oumma. Le messager de la providence divine, le prophète Mouhammed (saw) a dit : "Il n'est pas de ma communauté celui qui se bat pour la division ; il n'est pas des nôtres celui qui meurt dans la division." Message sans ambiguïté à qui veut l'entendre. Puisse le Très Haut nous guider vers sa satisfaction et nous éloigner des méfaits des ennemis de notre religion.
L'APPEL Gomina Fatimata, Documentaliste, ont respectivement été élus Président du Bureau Exécutif National et Responsable de la Cellule Féminine. À la tête du Comité Directeur National, le Congrès a désigné le frère Ibrahima BARA. Nous avons été élus bien que nous ne soyons pas les meilleurs... Soutenez-nous tant que nous serons sur la bonne voie et relisez-nous votre confiance dès que nous ne serons plus sur la voie droite. C'est en ces termes que le frère DRABO Mamoudou, reprenant l'appel du calife Aboubacar après son élection, a pris la parole au nom des nouvelles structures issues du congrès, pour remercier les participants et leur demander de soutenir l'action du Cercle.
C'est sur ces notes que le Congrès du CE KH a clos ses travaux le 28 septembre dernier.
Sharif Souley
L'Appel N° 018 de Nov. - Déc. 1997
L'Appel au quotidien
L'Islam et violence
Leçon de démocratie.
Parler de l’Islam et de la violence, c’est lever un certain nombre de préjugés et de clichés ; c’est évoquer les zones de violence que le tapage médiatique transporte jusque dans nos foyers. Bref, c’est montrer le rapport qui puisse exister entre l’Islam et la violence. En d’autres termes, l’Islam prône-t-il la violence ? La violence dans le village planétaire présente des zones d’une extrême violence ou des agissements inhérents. Il est évident de poser comme postulat ce fait : l'Islam n’a pas créé la violence et il n’en a pas le monopole. Mieux, il ne l'encourage pas. D’où vient alors cet amalgame entre l’Islam et la violence ? Les musulmans sont-ils les plus violents de l’humanité ? Les zones de violence sont-elles un espace majoritairement musulman ?
On peut trouver plusieurs types de violence : la violence politique avec les mouvements guerriers, la violence interpersonnelle, la violence pénale dont la dénonciation est si chère aux tenants des “Droits de l’Homme” qui oublient souvent les “Droits de Dieu”. En analysant les phénomènes causals de la violence sous toutes ses formes, on peut dénombrer quatre grandes causes : la frustration sociale est la première cause. L’injustice sociale est un terreau fertile à l’explosion de la violence. Par elle, les hommes expriment leur rébellion, leur désaveu de l’ordre présent. C'est le cas de Túpac Amaru au Pérou, le Front Moro aux Philippines. Le désir d’hégémonie politique peut sécréter la violence chez les peuples ou mouvements. La troisième cause peut être la défense de l’intégrité territoriale ou l’affirmation identitaire. C’est le cas de la plupart des mouvements nationalistes palestiniens, les indépendantistes corses, l’E.T.A. militaire en Espagne, l’I.R.A. en Irlande, le Sentier Lumineux au Pérou, les Zapatistes au Mexique, etc. La lutte de libération a suscité des mouvements d’émancipation liés au territoire tels le F.L.N., l’A.N.C., la SWAPO, la ZANU, etc.
Au regard de ce panorama, de quoi peut-on accuser l’Islam ? Ni politiquement, ni géographiquement, ni historiquement, l’Islam et les musulmans ne détiennent la palme d’une quelconque violence. Au regard des textes islamiques, tout concorde à dire que l’Islam est une religion pacifique. L’Islam prône la paix intérieure et avec l’extérieur. En instituant des rapports de déférence avec la création humaine, végétale et L’Islam vise à instaurer entre l’homme et son univers des liens pacifiques. Le Coran 10/25 affirme : « Dieu dirige vers la paix ». Le terme coranique « Dar Es Salam », « Demeure de la paix », va être donné à certaines villes ou quartiers dans le monde. Des pratiques de la vie quotidienne nous rappellent le désir de paix de l’Islam et des musulmans. La prière rituelle se termine par le salut de la paix sur les voisins de droite et de gauche. Au moment de rendre l’âme, le croyant voit arriver des anges qui lui souhaitent la paix : 16/32. Les bienheureux sont accueillis au Paradis par des mots de paix : 39/73. Parmi les 99 Noms de Dieu, on retrouve As-salam : celui qui procure la paix. D’ailleurs, l’une des meilleures invocations de l’Islam est : « Ô Seigneur, Tu es la Paix, gloire à Toi, Digne de majesté ». Dans les rapports communautaires sous tous ses angles, l’Islam n’est pas belliqueux. D’abord avec les croyants, le Coran dit : « Les croyants sont des frères, établissez l'entente et la concorde ». entre eux et craignez pieusement Allah pour qu’il vous fasse miséricorde." 49/10 Ensuite avec les gens du livre : "Ne discute avec eux que de la plus belle manière." 29/46 Enfin à l’égard des incroyants : "Et si l’un d'eux te demande asile ou protection, accorde-lui afin qu'il entende la parole de Dieu, puis fais-le parvenir à son lieu de sécurité, car ce sont des gens qui ne savent pas." 9/6 Donc dans son essence, l’Islam n’a jamais incité à la violence, mais à la paix et à tout ce qui peut y contribuer. Mais, le Coran étant une révélation divine à dimension humaine, il a prévu des cas de frictions. Entre les croyants, le Coran leur demande de revenir au livre de Dieu et à la tradition prophétique. Coran 4/59. À l’égard des autres, le Seigneur dit : "Allah ne vous défend pas d'être bienfaisant et équitable envers ceux qui ne vous combattent pas pour votre religion." Coran 60/8 En cas de légitime défense, il est tout à fait normal que le musulman se défende. Certains souhaiteraient voir les Musulmans s’abaisser, s’humilier, se laisser massacrer par les autres. La thèse selon laquelle l’Islam s’est répandu par la guerre et le sabre est discutable historiquement. Du temps du prophète, la dizaine de batailles menées était de type punitif, défensif ou préventif. Une étude de toutes les circonstances et des mobiles des batailles permettrait d’en savoir plus. Quand les armées musulmanes entraient en bataille, voici le conseil que leur donnait le prophète et qui sera également suivi par les califes : « Ne tuez aucun enfant, aucune femme, aucun vieillard. N’abattez pas d’arbres, ne polluez pas de puits d’eau. Combattez les soldats qui vous combattent. Craignez Dieu en toute chose. » Comme on le voit, l’Islam avait civilisé la guerre. À suivre au prochain, incha’allah.
Tiégo Lissouba est parti. Sassou a pris le pouvoir. Les Cobras ont donc gagné. Une page est tournée. L’histoire s'est répétée... On se souvient récemment encore de Kabila et Mobutu. Quand est-ce que ça va s’arrêter... celle. Histoire de président. Démocratiquement élu sous la caution d’observateurs étrangers et chassé après par la force sous le nez de la Communauté internationale. Cette communauté internationale qui assiste à la situation, exprime quelques inquiétudes, s’accommode par la suite à la situation et se contente finalement de demander un retour à la démocratie ? La chanson est connue. Elle est la même. On l’a vue en Algérie, au Nigeria, au Niger, en Sierra Leone. Le nouveau venu promet des élections libres et démocratiques dans un bref délai. Certainement pour ne pas avoir la communauté internationale sur le dos. En attendant, il viole la constitution, la suspend, interdit l’ex-parti au pouvoir, contraint les anciens dignitaires à l’exil, suspend les institutions républicaines et se prépare, en attendant la mise en place des nouvelles institutions, à se succéder à lui-même.
Pendant ce temps, les anciens dignitaires prennent la clé des champs, avec ce qu’ils peuvent emporter à la hâte. En exil, ils ont du mal à... trouver une terre d’asile. Encombrant pour leurs amis d’hier, ils sont traités par les médias de dictateurs, de tyrans, de fossoyeurs de la démocratie et que-sais-je ? C’est ça la destination normale de tout dirigeant qui n’a pas pour préoccupation le bonheur de ses administrés. La destination terrestre, cela s’entend. Car le prophète dit que le dirigeant qui n’a pas d’égard pour ses administrés ne sentira jamais l’odeur du paradis. Ça c’est dans l’au-delà. En attendant, il faut payer sur terre.
C’est aussi le sort de ceux qui verrouillent les mécanismes de l’alternance pour se maintenir au pouvoir. Quand on n’a pas la possibilité d’accéder au pouvoir par la démocratie, on utilise la force, des milices, etc. C’est enfin le prix à payer quand on règne en comptant sur la communauté dite internationale, en comptant sur telle ou telle puissance, sur telle ou telle force extérieure... Sur tout, sauf Dieu. Dieu, le début et la fin de toute chose. Nous sommes à lui et nous retournons à lui. Le Coran a dit la vérité. Dans la droiture ou dans l'errance, nous retournerons à lui. Nos dirigeants doivent être à l’écoute de leurs populations. Ils doivent briller par leur probité, leur honnêteté, leur sincérité, leur sagesse et leur dignité. Le messager de Dieu a dit : « Tout homme à qui l’on a confié la gestion des intérêts d’un groupe, s’il meurt alors qu’il trompe ses administrés, Dieu lui interdit le Paradis. »
Sharifsouley, L'Appel N° 018 de Nov. - Déc. 1997, appel islamique - La foi en Islam.
Qu'est-ce que la foi ? Quelle est son importance dans la vie d’un croyant ? Quelles sont les composantes de la foi islamique ? Telles sont les interrogations qui feront l’objet de préoccupations dans cette réflexion sur la foi.
Définition et importance de la foi. La foi se définit généralement comme étant la confiance absolue que l’on met en quelqu’un ou en quelque chose. Du point de vue de l'Islam, la foi est une ferme conviction née de la connaissance de Dieu à travers ses signes. C’est Un engagement, une adhésion profonde et sincère de l’esprit et du corps aux vérités révélées par Allah. La foi musulmane est à la fois conviction, confiance, attachement indéfectible, crainte, soumission et vénération. En tant que croyance globale à la véracité de tout ce que le prophète apporta à l'humanité comme dogmes et lois, la foi musulmane milite donc pour une connaissance profonde de Dieu, de laquelle dérive une certaine façon de se comporter envers Lui, envers autrui et envers soi-même. Ainsi, loin d'être un simple témoignage, la foi musulmane est aussi action. Selon les termes du prophète, “la foi est une attestation par la langue, une acceptation par le cœur et une action par les membres”. Elle est aussi un don divin. Mais elle peut s’acquérir à travers les enseignements du Coran, de la Sunna et du raisonnement, et peut se préserver à travers une constance dans la pratique de bonnes œuvres. En d’autres termes, la foi augmente par la pratique de bonnes œuvres et la crainte de Dieu, et diminue par le... péché. La foi est importante en Islam. C’est l’élément fondamental de l’Islam dans la mesure où c’est en fonction d’elle que le musulman façonne sa vie. “La foi subjugue le croyant en le préservant d'être perfide et scélérat", a dit le prophète. La foi est pour l’homme confronté aux vicissitudes de la vie le plus puissant des appuis, car elle lui permet d’écarter craintes et appréhensions en toute circonstance. Devant toute épreuve, la foi permet au croyant de garder le sang-froid, le cœur assuré, l’esprit hardi et serein.
Aux yeux de Dieu, les meilleurs parmi les hommes sont les plus pieux, c’est-à-dire ceux qui ont la foi et qui éprouvent un sentiment de dévotion, d’amour et de respect à l'égard de Dieu. D’après le Coran, les hommes de foi sont : "Ceux qui ont cru, accompli de bonnes œuvres et qui ont vécu entre l’espérance et la crainte de leur Seigneur, ceux-là sont les gens du paradis où ils seront immortels". S11 V23.
L'importance de la foi musulmane réside en ceci qu'elle accompagne partout le... Croyant, le dissuade du vice, l’exhorte à la vertu et fait de lui un être imprégné de la crainte permanente de Dieu. De ce fait, cela comporte plusieurs composantes. En témoigne le hadith suivant : “La foi comporte plus de 70 branches dont la plus haute est la profession de foi et la plus basse est d’écarter de la voie publique un obstacle pouvant nuire aux passants.” Deux composantes retiendront notre attention : la profession de foi, branche la plus haute, et les piliers fondamentaux de la foi.
La profession de foi. Premier pilier de l’Islam, la profession de foi est également la plus haute branche de la foi. Témoigner que nul autre en dehors de Dieu n’est digne d’être vénéré et que Mouhammed (saw) est son envoyé auprès de tous les hommes jusqu’au jour dernier, telle est en substance la signification de la Chahada. Le musulman qui professe la chahada adhère à l’Islam et se différencie a priori du non-musulman. La chahada engage au dévouement dans le culte de Dieu et à l’obéissance aux enseignements du. prophète. Elle comporte ainsi deux engagements : Premièrement ; Ach hadou an la illaha illalahou : “J’atteste qu’il n’y a de divinité en dehors d’Allah”. Deuxièmement ; Wa ach’hadou anna mouhammadan rassouloulah : “J’atteste que Mouhammad (saw) est son envoyé”.
De l’attestation de l’unicité de Dieu. L’attestation qu’il n’y a de divinité qu’Allah (la illaha illalahou) exprime la foi absolue et exclusive en l’existence de Dieu. La chahada nécessite le dévouement total dans le culte de Dieu, ce qui nous engage à vouer le culte sans aucune forme d’associationnisme ou de polythéisme. Toute croyance ou conviction qu’en dehors d’Allah nous pouvons bénéficier de l’aide ou de l’assistance d’une créature (soleil, lune, montagne, bois...) est contraire à la chahada. Dans l’expérience religieuse, le musulman doit croire en Dieu sans admettre de fissure dans l’unicité divine. La foi musulmane milite donc contre le mystère militaire des chrétiens et se présente plutôt comme un véritable retour à la foi d’Abraham. monothéisme pur.
De l'attestation de l’apostolat de Mouhammad (saw)
La deuxième partie de la chahada (mouhammadan rassouloulah) exprime la ferme croyance du musulman que Mouhammad est le messager d’Allah, que le livre lui a été apporté, que ce livre (Coran) est la parole de Dieu, que la Sunna est un système de valeur qui a pour ambition de guider les hommes sur la voie droite. La chahada que Mouhammad est le dernier, disons le sceau des apôtres de Dieu, nécessite la reconnaissance, voire l’acceptation du message et de l’enseignement de cet homme qui, quoique exceptionnel, ne saurait être l’objet d’aucune adoration.
Le Coran nous dit : « Ce que le messager vous apporte, prenez-le ; ce dont il vous empêche, abstenez-vous en » (Coran 59/7). Accepter l’apostolat de Mouhammad (saw), c’est en substance :
- croire au message qu’il a apporté ;
- suivre son exemple, l’aimer et pratiquer ses enseignements ;
- reconnaître qu’il ne doit aucunement faire l’objet d’adoration.
La chahada est la clé de l’Islam. Celui qui La profession entre dans l’Islam. Par cette profession, il devient véritablement humain parce qu’il prend conscience de son existence et donne un sens à sa vie. La chahada est un engagement pour le musulman. Un engagement dont il devra rendre compte. C’est pourquoi, bien plus qu’une simple attestation, elle doit être acceptée par le cœur et pratiquée par les membres. "Une foi qui n’est pas étayée par des actes n'est pas agréée par Dieu", a dit le prophète Mouhammad. Ce prophète qui a passé plus d’une dizaine d’années à expliquer et à faire admettre la chahada aux Mecquois. Cela sans doute pour son extrême importance pour les croyants.
Les articles de la foi La foi islamique repose sur six piliers fondamentaux. Ce sont : - La croyance en Dieu. Le premier fondement de la foi islamique est la croyance inébranlable en l’existence et en l’unicité de Dieu. Pour le musulman, Allah est le créateur incontesté de l’univers et le seul et unique Dieu digne de louanges et d’adoration. Il n’y a de divinité en dehors de... lui. Il n'a pas d’associé, il n’a pas engendré et il n'a pas été engendré. Il se caractérise par son unicité, sa puissance, sa grandeur, sa perfection absolue, sa clémence, sa grâce, sa miséricorde... pour tout dire, les attributs les plus nobles et les noms les plus beaux lui appartiennent.
La croyance en Dieu pour le musulman ne nécessite pas qu’on le voie ou qu’on le touche, mais elle nous commande de méditer sur les signes de Dieu qui, faut-il le rappeler, est en dehors du temps et de l’espace. Ce qui n’est pas le cas pour l’homme et pour son entendement.
Le Coran nous dit : “Parmi ses signes sont la nuit et le jour, le soleil et la lune. Ne vous prosternez pas au soleil, ni à la lune, mais prosternez-vous à Dieu qui les a créés, si c'est lui que vous adorez.” (Coran 41/37)
La croyance aux prophètes Les prophètes sont des messagers clairvoyants, intelligents, fidèles, véridiques et sagaces que Dieu a choisis parmi les hommes pour transmettre et proclamer. scs lois. Hommes de vertu et de hautes qualités morales, ils ont toujours servi de modèle et d'exemple dans leurs sociétés. Les érudits musulmans avancent le chiffre d'environ 120 000 prophètes suscités par Allah à l'humanité toute entière et cela dans un seul but : transmettre des instructions et des préceptes pour conduire les hommes vers le succès, vers la satisfaction de leur créateur. Selon l’importance de leur message, on distinguait parmi ces envoyés de Dieu, les inspirés, les prophètes (Nabi) et les messagers (Rasul, prophètes supérieurs ayant reçu des livres). Le Coran fait mention du nom de 25 prophètes et indique qu'il y en a eu plusieurs autres. Parmi ces 25 envoyés, on trouve Noé, Abraham, Jésus et Mouhammad (saw) qui se sont caractérisés par la grandeur de leur endurance pour la cause de Dieu. Ce sont les messagers dits “prophètes doués de constance". Ils sont détenteurs de livres. Chacun des prophètes fut envoyé à une nation spécifique à l’exception de Mouhammad (saw). Ce dernier a en effet été envoyé avec un message et une mission pour l’humanité toute entière. Son message et sa mission sont de ce fait universels et cela lui confère le titre de “sceau des prophètes” et “Imam des envoyés”. Le musulman a le devoir de reconnaître tous ces envoyés de Dieu ayant apporté une direction divine à l’humanité.
La croyance aux livres révélés Allah a donné la direction à l’homme par l’intermédiaire des prophètes et à travers des livres révélés. Les livres révélés contiennent la parole de Dieu et renferment des directives que les messagers ont reçues pour montrer le droit chemin à leurs peuples respectifs. Les livres révélés qui ont le plus marqué l’histoire de l’apostolat sont :
- La Sahifa (Rouleaux ou Feuillets) d’Abraham ;
- La Tawrat (Thora ou Pentateuque) de Moïse ;
- Le Zabour (Psaume ou Psautier) de David ;
- L’Injil (évangile) de Jésus ;
- Le Qur’an (Coran) de Mouhammad (saw).
Les livres donnés aux prophètes avant Mouhammad (saw) n’ont pas été entièrement préservés. Certains ont disparu (sahifa) ; D’autres ont été déformés, altérés et falsifiés par la faute des hommes (Tawrat, Zabour et Injil). Dieu, dans le souci de restaurer sa direction altérée, devenue non accessible à l’homme dans sa forme originale, révéla à Mouhammad (saw) le Saint Coran comme guide ultime de l’humanité. L’Islam ne reconnaît donc les autres livres révélés que dans leur forme première, authentique et originale. Mieux, il considère les écritures comme des lumières que les messagers ont reçues pour guider leur communauté respective dans le droit chemin, dans un espace donné et à une époque bien précise.
À la différence des autres livres, le Coran a été révélé à Mouhammad pour clore la prophétie et guider l’humanité toute entière vers la voie ascendante.
La croyance aux anges : les anges sont des créatures que Dieu a créées de la lumière fine. Ils ne partagent pas le caractère divin de Dieu qui les a créées pour administrer son royaume. Malgré qu’ils soient des créatures honorées, les anges ne peuvent prendre de décisions. contraires à celles de Dieu. Fidèles serviteurs, ils lui obéissent scrupuleusement et exécutent ses ordres le plus parfaitement possible. Purs de tous péchés, ces êtres purement spirituels n’ont pas besoin de nourriture, de boisson, de femme, etc. Ils existent en très grand nombre et seul Dieu connaît leur nombre. Quatre sont cependant considérés comme préférés de Dieu et supérieurs aux autres. Ce sont les archanges Djibril (Gabriel), Mikaïl (Michel), Israfil (Raphaël) et Israïl (Israël).
La croyance en l’existence des anges purifie chez le musulman le tawhid.
La croyance au jour du jugement dernier a toujours fait partie de l’enseignement des prophètes qui n’ont cessé d’appeler leur peuple respectif à croire et à se préparer pour une vie après la mort. Selon l’enseignement des prophètes, un jour viendra où l’univers sera entièrement anéanti, après quoi, les morts seront ressuscités pour comparaître au tribunal de Dieu. Ce jour, les actions bonnes et mauvaises seront présentées à Dieu, justice sera faite et chaque âme sera récompensée selon ses œuvres. Le Coran nous dit : “Celui qui fait du bien du poids d'un atome le verra ; celui qui fait du mal du poids d'un atome le verra aussi” (S99/V7-8). La foi en la vie après la mort implante solidement dans le cœur du musulman une conscience de la présence de Dieu qui lui permet de mener une vie vertueuse sur terre et d’espérer à la félicité dans l’au-delà. Le rejet de cette croyance a pour implication le rejet des attributs divins de miséricorde, de justice et de Maître du jour de la rétribution. Les nations qui rejettent cette croyance se soucient peu de leur avenir parce qu’elles sont sans repères. Les hommes qui la réfutent prennent pour dieux l’argent, le sexe, le luxe, le matériel...
La croyance en la prédestination. En tant que maître incontesté de la création, Dieu connaît le début, la fin, le passé, le présent ainsi que le futur de toutes choses. Le Coran nous dit : “Il détient les clés de l'inconnu...” seul à connaître. Il connaît ce que recèle la terre en son sein et l'océan dans ses abîmes. Nulle feuille ne tombe sans qu'il ne le sache. Il n'est point de germe dans les entrailles du sol, ni de brindille verte ou sèche qui ne soit dénombrée dans un livre explicite.
L’enseignement que l’on peut tirer de ce verset, c’est que Dieu connaît à l’avance et dans les moindres détails, toutes les choses qui ont eu lieu dans le passé, qui ont lieu dans le présent et qui auront lieu dans le futur. En clair, tout ce qui se passe dans l’univers a été ordonné et prédestiné par lui. Cela ne constitue aucunement une entrave au libre arbitre de l’homme. C’est-à-dire, la liberté que Dieu a accordée à l’homme d’agir, de réfléchir et d’accomplir des choses bonnes... La croyance au destin permet au musulman de renforcer et préserver sa foi. Pour le croyant en effet, la sagesse de Dieu est inhérente à sa volonté, donc tout ce que Dieu veut se réalise et jamais le contraire. L’Islam à l’instar de toutes les religions. Révélées, les divisions classiques suivantes : la croyance (la foi), l’éthique (la morale) et l'action (la pratique). Si l’on considère l’Islam comme un arbre, la loi serait la racine, la pratique le tronc et la morale les fruits. Dans un arbre, la racine est l’organe qui est à l’origine de la vie. C’est elle qui fixe l’arbre et lui permet d’absorber la nourriture nécessaire pour son maintien et son développement. À l’instar de la racine qui reste très essentielle pour l’arbre, la foi demeure pour l’Islam, l’élément fondamental, disons le principal fondement. Autant on ne peut concevoir un arbre sans racine, autant on ne saurait accepter un croyant sans foi.
Sharif Souley
L'Appel N° 018 de Nov. - Déc. 1997
Le jeûne avant et dans l’Islam
C'est le Lundi 2 du mois de Cha’aban (8e mois lunaire) de l’An II de l’hégire (624 de l'ère chrétienne) que le jeûne a été institué et rendu obligatoire pour tout musulman pubère, bien portant et sain d’esprit. Le verset instituant le jeûne... nous enseigne que le jeûne n’est pas une innovation de l’Islam, mais une pratique très ancienne. “Ainsi, le jeûne nous a été prescrit comme il l’aura été à nos devanciers.”
Le jeûne avant l’Islam
Avant l’Islam, le jeûne existait sous une forme variée suivant les pays et suivant les religions. Abstinence de nourriture, de boisson et de l’acte sexuel pour les uns, il était pour les autres, abstinence de parole ou de travail. Dans tous les cas, il se présentait chez beaucoup comme une forme d’adoration ou encore une école de dévotion. Mais on ne jeûnait pas seulement la journée, la nuit et le jour entier pour demander la rémission des péchés ou pour atteindre la pureté de l’âme. On jeûnait aussi pour commémorer un événement social important, pour marquer l’apparition de phénomènes astronomiques inattendus (éclipse...) ou pour éloigner un événement individuel ou collectif comme une maladie, une épidémie, une disette, un déluge, etc. Certains allaient jusqu’à considérer le jeûne comme un phénomène naturel. Ils y avaient recours en des périodes précises pour “se retirer du monde et exercer librement leur entreprise de méditation”, un peu à l’image de certains animaux qui, en des moments donnés de leur existence, rentrent naturellement en hibernation. Le jeûne a donc bel et bien existé avant l’Islam comme forme d’adoration pratiquée par des peuples et des confessions antérieures. C’est sans doute pourquoi, le Coran en instituant le jeûne a fait ce rappel important : “O vous qui avez cru ! Le jeûne vous a été prescrit comme il l’a été à vos devanciers” (Coran 2/183).
Le jeûne dans l’Islam Jeûner du point de vue de l’Islam, c’est s’abstenir par piété de manger, de boire, d’accomplir l’acte sexuel, de dire des obscénités..., depuis l’aube jusqu’au coucher du soleil. Le jeûne musulman a aussi pour but de préparer le croyant à la piété et de le diriger vers le sentier de la perfection personnelle : perfection morale et spirituelle. Le jeûne cultive chez le croyant la sincérité, la patience, l’endurance, l’esprit de sacrifice. et le sens de la solidarité. Le jeûne lutte contre l’égoïsme et fortifie son corps et son esprit. On distingue en Islam trois types de jeûnes : le jeûne obligatoire, le jeûne facultatif et le jeûne interdit.
Le jeûne obligatoire est le jeûne institué et imposé qui incombe à tout musulman pubère, bien portant et sain d’esprit ou à toute autre catégorie de gens bien définie. Le jeûne obligatoire le plus connu est le jeûne de Ramadan. Troisième pilier de l'Islam, le jeûne de Ramadan éloigne du feu, absout les péchés, préserve de l’enfer et rapproche de Dieu. À côté de ce jeûne, on distingue d’autres catégories de jeûnes obligatoires, ce sont notamment :
- Le jeûne d'expiation (Kafara), imposé à celui qui rompt volontairement son jeûne de Ramadan sans raison valable ;
- Le jeûne de vœux (Nadhr), imposé lorsque le fidèle prend l’engagement de jeûner quand un de ses vœux est exhaussé ;
- Le jeûne de violation d'un serment, qui incombe à celui qui viole un serment.
Le jeûne facultatif. Le jeûne facultatif tire sa source dans les hadiths et la volonté de celui qui s’oblige à le faire. C’est donc un jeûne qu’on n'est pas tenu de faire, mais dont l’accomplissement donne droit à de grandes récompenses. Les jeûnes fortement recommandés par la Sunna sont :
- Le jeûne du prophète David. À propos de ce jeûne, le prophète a dit : "Le jeûne le plus agréé de Dieu est celui du prophète Daoud (David) ; il donnait la moitié de la nuit, veillait le tiers, puis il se reposait le sixième. Il jeûnait un jour et s'abstenait de jeûner le jour suivant."
- Le jeûne du mois de Mouharram (1er mois lunaire). D’après le prophète, le meilleur mois de jeûne après Ramadan, c’est Mouharram.
- Le jeûne d’Achoura. Le prophète a dit : "Dieu remet les péchés d'une année passée à quiconque jeûne le jour d’Achoura (10ème jour de Mouharram)." Il est cependant recommandé de jeûner en plus du dixième jour, les neuvième et onzième jours.
- Le jeûne de 6 jours du mois de Chaoual. Au sujet de ce jeûne, le prophète a dit : "Qui..." Jeûne Ramadan, puis le fait suivre de six jours du mois de Chawal, est comme celui qui a jeûné toute l'année.
- Le jeûne de la première quinzaine de Cha’aban. Aïcha a dit : "Je n’ai pas vu le prophète jeûner plus de jours qu'au mois de Cha’aban."
- Le jeûne de la première décade de Zhoul Hidja. "Il n'y a pas de jour où les œuvres sont mieux agréées de Dieu que les 10 premiers jours du mois de Zhoul Hidja," a fait remarquer le prophète Mouhammad (saw).
- Le jeûne des jours de pleine lune (13, 14 et 15e jours du mois lunaire). L’envoyé de Dieu, interrogé sur ce jeûne, a répondu : "Ces trois jours de jeûne équivalent au jeûne de l'éternité."
- Le jeûne des lundis et jeudis de chaque semaine. Constamment, le prophète jeûnait pendant ces deux jours. Ce sont, a-t-il dit : "des jours où les œuvres des hommes sont présentées à Dieu."
- Le jeûne du jour d’Arafat (9e jour de Zhoul Hidja) pour les non-pèlerins. Selon le prophète, une absolution de deux années est accordée à celui qui jeûne le jour d’Arafat. • Le jeûne du célibataire. Celui qui ne peut pas supporter les charges du mariage doit jeûner, car le jeûne émousse l'ardeur. Hadith. À tout autre moment, le musulman peut faire des jeûnes facultatifs, excepté les jours interdits.
- Le jeûne interdit. À côté du jeûne obligatoire et du jeûne facultatif, certains jeûnes sont blâmés et d’autres interdits.
• Les jeûnes blâmables sont :
- Le jeûne du jour d’Arafat pour le pèlerin ;
- Le jeûne du Vendredi uniquement. “Le Vendredi est un jour de fête. Ne jeûnez pas, à moins qu'il ne soit précédé ou suivi d’un jour de jeûne”, a dit le prophète.
- Le jeûne du samedi uniquement. Selon l’envoyé, on ne doit jeûner samedi que lorsque ce jeûne est inclus dans le jeûne obligatoire.
- Le jeûne de la fin de Cha'ban. L’Appel N° 018 de Nov. - Dec. 1997.
“Quand c'est la fin de Cha'ban, cessez de jeûner”, disait le prophète.
Les jeûnes interdits sont :
- Le jeûne ininterrompu et le jeûne continu. Le prophète a interdit de poursuivre le... jeûne sans interruption, de même qu’il a précisé que Dieu n’accepte pas le jeûne éternel.
- Le jeûne du jour du doute (le 30 de Cha’ubun). Le messager a dit : “Qui jeûne le jour du doute désobéit au prophète Aboul-kacim.”
- Le jeûne de la femme mariée sans le consentement de son mari présent. Selon le prophète, il n’est pas permis à une femme de jeûner en présence de son époux sans le consentement de ce dernier, sauf le Ramadan.
- Le jeûne des jours fériés de l’Islam. Dans un hadith, l’envoyé de Dieu dit que le jour d’Arafat pour le non-pèlerin, le jour de l’Aïd el-Fitr, le premier jour de l’Aïd el-Adha et les trois jours qui suivent constituent notre fête. Ce sont des jours de boire, de manger, de plaisir conjugal et d’adoration.
- Le jeûne de la femme en période de menstrues et de lochies. “N’est-ce pas que la femme en état de menstrues ne doit ni prier, ni jeûner ?”
- Le jeûne du malade qui craint pour sa santé. Dieu dit dans le Coran : "Ne vous suicidez pas, Dieu est plein de compassion pour vous." vous ” Coran 4/29. Le jeûne est en Islam plus que ce qu’il a été dans les confessions antérieures. Plus qu’une simple abstention de boire, de manger, d’accomplir l’acte sexuel, de dire des obscénités... depuis l’aube jusqu’au coucher du soleil, le jeûne est une véritable école de dévotion. Une école où les efforts sont récompensés par Dieu, Lui-même. Le prophète rapportait à ce sujet que Dieu, exalté soit-Il, a dit : “Tout ce que fait le fils d'Adam est pour lui-même, sauf le jeûne. Il est pour Moi et c'est Moi qui en donne la récompense.”
Le Coran, la parole de Dieu, possède plusieurs qualificatifs qui font de lui un réservoir de vertus, une source intarissable de connaissance et un viatique qui procure une kyrielle de récompenses. Quels mérites retirent-on à la lecture, à la récitation ou à la mémorisation du Coran ? L’étude du Coran a donné naissance aux sciences du Coran. On y retrouve le tafsir ou commentaire des versets, les techniques de mémorisation et de lecture, les circonstances. de la révélation des versets, le style et la thématique coranique. Si l'un accepte que le Coran est d’essence divine, il est évident qu’il soit un livre pas comme les autres. Le Coran lui-même, à travers plusieurs versets, nous édifie sur sa portée : direction pour les pieux (II/2) ; guidance pour les hommes (11/185) ; miséricorde, guérison et avertisseur (XVI/89).
Dans un hadith rapporté par Ibn Massud, le prophète qualifie le Coran de corde de Dieu, lumière divine, source de bénéfices, sauvegarde de l’enfer, chaque lettre procurant 10 récompenses à son lecteur. La lecture du Coran est sans doute un moment privilégié de la foi du croyant. Dieu parle directement au croyant. Il y a là une osmose entre le discours divin et l’écoute humaine. Cette relation affective profile au cœur et à l’âme du croyant.
Abou Zar rapporte d’après Ibn Habban que le messager a dit : "Je vous recommande la lecture du Coran. Ce sera une lumière pour toi sur terre et une réserve pour l’au-delà", et Aïcha (RA) de renchérir d’après Muslim. que le prophète disait : “Le bon lecteur du Coran est avec les anges nobles et scribes. Celui qui lit en tâtonnant aura deux salaires, pour l'effort qu'il fournit et la lecture elle-même.” Un célèbre propos du noble envoyé affirme que les hommes de Dieu sont les hommes du Coran. La lecture du Coran doit être une activité quotidienne dans le programme du musulman. Un croyant ne peut passer un jour sans lire ou réciter quelques versets en dehors de la prière obligatoire. Le droit du Coran, c’est d’être lu, récité, d’être une source de méditation et d’action. Car selon le prophète, le Coran, au jour dernier, sera un argument pour nous ou contre nous. Le Coran intercédera donc pour celui qui l’aura pratiqué sur terre en vertu du hadith rapporté par Abou Oumama : “Lisez le Coran, car il intercédera pour les siens au jour dernier.” Muslim. 70.000 anges prient du matin au soir pour celui qui a lu tout le Coran et ses invocations sont exaucées. Au regard des hadiths, l’intervalle de 50 à 100 versets est ce que doit. lire quotidiennement le croyant. On ne peut parler de lecture du Coran sans évoquer sa mémorisation. Le Coran demeure le seul livre au monde mémorisé par des millions de personnes. La mémorisation du Coran est demeurée dans la civilisation musulmane un art à part. Très jeune, l’on apprend à mémoriser le Coran. L’Arabie Saoudite regorge de milliers de houffaz (mémorisateurs du Coran) qui ont appris leur art dans l’adolescence. En Afrique noire, des centres d’érudition tels Tombouctou, Gao, Djenné, Kong hier et Touba, Ségou, Kati aujourd’hui ont formé des mémorisateurs du Coran. Chaque musulman doit avoir un programme de mémorisation du Coran et s’y atteler jusqu’à ce que son Seigneur le rappelle à lui. On a mémorisé toutes sortes de choses : utiles, futiles, nuisibles, etc. Il est grand temps que le Coran prenne le pas sur les autres. Le Coran lui-même rappelle quatre fois dans la même sourate 54 : "J'ai rendu le Coran facile à mémoriser, ne vous en rendez-vous pas compte ?". Dans la tradition prophétique, On retrouve quelques sourates ou versets qu’il a souhaité voir mémorisés ou quotidiennement lus par ses disciples. Ibn Abbas rapporte selon Muslim que le prophète a dit : “L'Ange Gabriel m'a dit : Mouhammad (saw), voilà deux lumières que Dieu a fait descendre sur toi et ta communauté, la Fatiha et les deux derniers versets de la Sourate la Vache.” Ibn Mass’ud rapporte selon Baïhaqi et Hakim que le prophète a dit : “Il y a dix versets dans la Sourate la Vache (2). Celui qui les lit chaque jour, Satan n'entrera point dans sa demeure. Ce sont les quatre premiers versets, les versets 255 à 257 et les deux derniers versets.” Annawas Ibn Saman rapporte d’après Muslim que le prophète a dit : “Rien ne sépare du Paradis, sauf la mort, de celui qui récite le verset du Trône (2/255) après chaque prière.” On peut également citer dans la tradition prophétique, la lecture quotidienne de quelques sourates. Les sourates Yassin (36), l’Événement (55), la Royauté (67), les trois derniers Quoul. Chaque vendredi, les sourates la caverne (18), la prosternation (32), la fumée (44). Quoiqu’il en soit, chaque musulman trouvera son propre rythme dans la lecture du Coran. L’essentiel est de ne pas faire du Coran un objet de décoration du salon. L’Imam Abou Hanifa va jusqu’à dire que le droit du Coran est d’être lu entièrement deux fois par an. Du temps du prophète et de ses compagnons, des pieux suivant certains terminaient en une semaine, d’autres mensuellement. Ce sont les meilleures générations de musulmans. Si nous voulons leur ressembler, alors comportons-nous avec le Coran de la même manière qu’eux.
Tiemtoré TiégO
L'Appel N° 018 de Nov. - Déc. 1997
Pénétration de l’Islam au Burkina Faso
L'Islam est la religion la plus pratiquée au Burkina. Selon les statistiques, plus de 55 % des burkinabé se réclament de l'Islam. Comment cette religion est-elle rentrée au pays des hommes intègres ? Quelles furent les voies utilisées par les diffuseurs de cette religion ? Dans cet écrit, nous essayerons de donner un bref aperçu sur la Pénétration de l'Islam au Faso. Les informations sont parcellaires car il reste beaucoup à écrire sur l’histoire de l’Islam dans notre pays. L'implantation de l’Islam s’est faite au Burkina Faso pendant la période du XVe au XIXe siècle. Nous distinguons alors trois principales périodes.
XVe au XVIe siècle : début de l'implantation avec l'arrivée des familles maraboutiques au Liptako. Fin du XVIe siècle : l'Islam est de plus en plus présent au Burkina. On peut citer le cas de Barani dans la boucle du Niger. La fin du XIXe siècle est la période de forte implantation de l'Islam. C'est la période d'islamisation massive. Cela s'explique par le fait que le XIXe siècle fut une période d'effervescence religieuse en Afrique de l'Ouest. Il était un instrument pour le pouvoir à l’exemple de Ousmane Dan Fodio.
Dans ce processus d'islamisation du Burkina, l’on distingue trois grandes régions : le Nord ou le Liptako avec les Peuls, le Centre ou pays Moaga et l'Ouest. Le Nord fut la première région touchée par l’Islam. Les familles maraboutiques telles que les Torobé s'y sont implantées depuis les XIVe et XVe siècles. Mais l'islamisation de l’aristocratie fut tardive, de même que celle de quelques familles d’éleveurs. Les Peuls ont utilisé l’Islam comme une idéologie de libération vis-à-vis des Gourmantchés ou des Gurunsi. Le Liptako fut la première région touchée par l'Islam certes, mais ce ne sont pas les Peuls qui ont répandu l’Islam dans le reste du pays. Ils ne l’ont transmis qu’à leurs voisins immédiats, notamment les Gourmantchés. Quant à leurs voisins lointains, les Moosé, il a fallu attendre l’arrivée des colporteurs Yarsé pour qu’ils entrent en contact avec l'Islam. Malgré le fait que l’on dise du pays Moaga qu’il a opposé une longue résistance à l’Islam, les musulmans y furent très tôt présents. Les voies de pénétration furent les voies commerciales du Mandé et des voies venant aussi du Sud, c’est-à-dire du Ghana. Au XVe siècle, sous Naba Nasbiré, les Yarsé sont présents et les souverains qui les ont accueillis furent. Nasbiré, Kudum-bié et Doulougou. Les Nabas se convertissent à la fin du XVIIe siècle. Le Naba Doulougou fut le premier converti à l'Islam. La cour royale devient donc musulmane depuis cette époque. Mais les sujets ne sont pas convertis. Des dispositions sont plutôt prises pour empêcher la conversion de la masse. Les Yarsé, eux, ont été facilement intégrés dans la société Moaga. Ils confectionnent la mosquée de Diouhissoba à Bobo-Dioulasso, plus de 100 ans, symbole vivant de l’Islam au Burkina Faso, liaient les amulettes accrochées à la chéchia du chef et sont consultés pour la nomination du chef. Ils ont de ce fait brisé la méfiance des chefs vis-à-vis de l’Islam. Les cas du Yatenga sont semblables à la situation de Ouagadougou. Les Yarsé et les Peuls musulmans sont présents sous Naba Yadéga ainsi que les Maransé, eux aussi musulmans. Les musulmans étrangers étaient tolérés mais il existait une barrière pour la conversion des populations dans la mesure où cela pouvait avoir des conséquences sur le plan social. La troisième région est celle de l’Ouest. L’Islam y pénètre entre le XVe et le XVIe siècle, par des voies commerciales avec des agents commerciaux tels que les Dioula, les Marka, les Dagari Dioula ou Wala. Ils répandent l’Islam entre le XVe et le XVIe siècle. Au XVIe siècle, l'Islam est constant et on assiste à l’accélération de la mise en place des populations musulmanes. À Satané, l’Almamy Cissé réussit une conversion massive en déjouant une épidémie. Satané devient alors un grand foyer islamique et permet la diffusion de l’Islam en pays Marka. Au XVIe siècle, l’Islam recule à Bobo Dioulasso parce que les Zara, originaires du Mandé et ayant apporté l’Islam, retombent dans l’animisme en se sédentarisant et au contact des Bobofing autochtones.
L’arrivée des vagues de commerçants et marabouts permet l’enracinement de l’Islam au XIVe siècle. L’alliance entre marabouts et princes facilite l’expansion de la religion musulmane. C’est ainsi que, malgré la forte tension entre Dioula et non musulmans en 1870, on assista à une... Conversion des bobo-dioula suite à la victoire de Sakidi Sanou sur Ticba vers 1880. Dans l’Ouest du Burkina, seul Mamadou Karantao mena un Jihad vers 1840 et fonda un royaume musulman autour de Wahabou. Ce rappel historique, qui s'inspire des écrits du Maître Assistant Diallo Hamidou de l’Université de Ouagadougou, fait l’état actuel des connaissances sur l'implantation de l'Islam au Burkina. L'étude pourrait donc être approfondie et enrichie à la lumière des connaissances nouvelles.
DAKIE Nouhoun
L’Appel N° 018 de Nov. - Déc. 1997
Économie
La problématique de l’intérêt bancaire et le profit dans l’Islam. L’Islam, en tant que soumission totale et inconditionnelle à la volonté de Dieu, se présente comme un système universel et globalisant s'adressant à l’homme et à l’univers à travers tous les temps. L’Islam s’affirme en effet comme : - une religion (din) de salut individuel et collectif qui se préoccupe à la fois du destin de l’homme et de l’univers avec ses épreuves sans fin ; - un modèle normatif de construction de la cité humaine affectée d’un caractère sacré ; - un système à portée universelle valable pour tous les temps et tous les pays. Ainsi, l’Islam est et demeure temporalité et spiritualité. Il est à la fois religion, loi (charria), civilisation et État. Il est vain et stupide de vouloir nier cette réalité intangible et de vouloir enfermer l’Islam dans un schéma réducteur sur fond de laïcité. C’est dans le cadre de cette dimension temporelle de l’Islam que nous allons examiner un des aspects de l’économie islamique à savoir, l’intérêt ou la riba.
L’Occident ne manque pas de critiques pour tenter de relever que le Coran reste muet sur les principes fondateurs de l’économie islamique tandis que la Sunna offre très peu d’indications pour construire une doctrine suffisante et moderne en matière économique et financière. Cette assertion est loin d’être exacte et reflète le point de vue de personnes qui s’arrêtent à une lecture superficielle et tendancieuse des écritures saintes de l’Islam. En effet, Sans que cette situation soit exhaustive, on peut relever certaines indications relevant du Coran et de la Sunna qui fournissent des orientations suffisantes et modernes pour fonder l’économie islamique. En premier lieu, l’économie est basée pour l’essentiel sur la propriété (privée et publique), la production, la vente et l’achat, le prix et le poids justes, le profit légitime, la dette ou le crédit et son délai de remboursement, la circulation des biens, la répartition des richesses ou des produits de la croissance et du développement à travers des prélèvements obligatoires. Enfin, l’économie implique la volonté de deux parties à travers un contrat écrit pour conclure un acte commercial. L’ensemble de ces principes fondamentaux figure expressément dans le Coran et est repris par la Sunna qui interdisent ailleurs la spéculation ainsi que la production et le commerce de certains biens illicites tels que l’alcool, la viande de porc, les jeux de hasard, le prêt et toute opération à intérêt. En second lieu, en Islam, La justice sociale demeure un impératif assigné à chaque croyant et à l’État islamique qui doit l’assurer, sauf cas de forfaiture de la part de ses dirigeants. Enfin, l’économie (Iqtisad) est considérée comme un moyen et non comme une fin. Elle est la mise en œuvre par l’homme, par des voies et moyens, pour assurer la satisfaction de ses besoins dans un culte éthique, c’est-à-dire, ce qui est licitement défini par le Coran et la Sunna. Le respect des valeurs éthiques permet au croyant de jouir des biens de ce monde en travaillant selon les normes de la vertu. Le travail est ainsi considéré comme étant la relation entre l’homme et Dieu et entre l’homme et l’univers. Ce postulat découle du verset 39 de la Sourate 53 (l’étoile) où Dieu dit : "L'homme ne possédera que ce qu’il aura acquis par ses efforts”. Pour la Charia, le primat de l’éthique l’emporte en économie comme dans tous les autres domaines de la vie. Si, par exemple, en Médecine, en Occident, on a prouvé le besoin de fixer des normes, aux domaines de la... Recherche et de surveiller celle-ci avec ses nombreuses orientations et applications, il paraît tout aussi nécessaire d’observer en matière économique, bancaire et monétaire, des normes morales. En économie, la Sunna demeure le paradigme récusant l’accaparement, l’enrichissement sans cause, le luxe ostentatoire, la thésaurisation, les situations de rente, l’aléatoire, bref tout revenu qui n’est pas justifié par un travail licite ou un risque réel encouru. En Islam, il faut consommer selon la vertu à partir des revenus licites acquis par un travail légitime. Seul le respect de l’éthique conduit à jouir des biens de ce monde contrairement à l’ascétisme chrétien. Éthique, prospérité et jouissance légitime ne sont pas antinomiques. Le monde n’est pas une “vallée de larmes”. Ces quelques références suffisent à démontrer que les principes essentiels d’une économie juste et solidaire inspirée par l’observance du bien (halal) et l’interdiction du mal (haram) existent selon l’Islam. Dans ce cadre, nous avons retenu. En particulier le cas de l’intérêt par rapport au profil. L’étude s’articulera autour des points suivants : 1 - La définition de Timerci et la signification de son interdiction par la Charria, 2 - Les raisons a posteriori de la prohibition de l’intérêt. 3 - L’alternative au financement basé sur l’intérêt. 4 - La problématique du financement du fait de la généralisation de l’intérêt liée à la mondialisation de l’économie. À suivre Incha’allah.
Moussa DIÂKITE
Club de réflexion de P Islam
L'histoire de l'Islam est empreinte de la vie de courageuses et héroïques femmes. Les plus connues sont sans doute celles qui avaient un lien direct avec le prophète (saw). D'autres n'ont pas bénéficié de cette proximité, mais se sont imposées dans l'histoire par la grande valeur de leurs actes en faveur de la vraie foi. Nussaïbah Mini Ka'ab (Oum Imarah), elle n'a eu ni le privilège de Khadidja (1ère épouse du prophète), ni celui de Soumayya (1ère martyre de l'Islam). Mais sa place dans l'armée musulmane fait de cette illustre... Inconnue, une martyre de morale. Nussaïbah et l'armée musulmane, une même histoire... Au moment où en Europe on discutait encore de l’humanité de la femme, en Arabie, une dame, Nussaïbah, combattait déjà aux côtés des hommes dans l’armée musulmane de Médine. Elle apparaît pour la première fois dans l’histoire du prophète (saw) à la deuxième rencontre des habitants de Yatrib (Médine) avec l’envoyé de Dieu. Elle fut en effet l’une des deux femmes membres de la commission qui négocia le départ de Muhammad à Médine. La rencontre avec l’Islam l’impressionna et elle décida de régler désormais sa vie à la mesure de la nouvelle foi. Sa conversion à l’islam sera immédiatement suivie d'intenses activités spirituelles et de da’awa. La consolidation de sa foi et l’intérêt de la communauté deviennent ses occupations premières. Son amour pour les autres lui impose très tôt l’appel incessant de son entourage à l’Islam. Mieux encore, Oum Imarah insista pour prendre part à la première bataille qui opposa les musulmans aux... infidèles de la Mecque. C’est ainsi que quand les Quraïshites se présentèrent au puits de Badr en quête de leur dignité. Nussaïbah prit position à l’arrière-plan, apportant à boire aux assoiffés et soignant les blessés.
La prière nocturne ou salât tahajud est une pratique de grande vertu. Plusieurs versets du Saint Coran l’attestent. Les esclaves vertueux du très miséricordieux sont ceux qui marchent humblement sur terre, disent : “paix” lorsque les ignorants s'adressent à eux et passent leurs nuits prosternés et debout devant leur Seigneur (S25/63-64).
Leurs (croyants) âmes s'arrachent de leurs lits pour invoquer leur Seigneur par crainte ; ils font largesses de ce que nous leur avons attribué. Nul ne sait ce qui leur est réservé de fraîcheur des yeux en paiement de ce qu'ils œuvraient (S32/16-17). Oui, les pieux sont parmi les Jardins et des sources, prenant ce que leur Seigneur leur apporte. Oui, ils... sont été auparavant bienfaisants : ils dormaient peu la nuit et à chaque aube, ils imploraient le pardon. Ces versets subliment la pratique de la prière nocturne, moment privilégié d'ascension spirituelle vers le Seigneur. Pour le prophète, c’est une pratique obligatoire pour la communauté, un acte hautement recommandé et très méritoire. Le prophète Mohammed (saw) n’a jamais cessé d'exhorter ses disciples à cette pratique. "Je vous recommande la prière nocturne car c’était la pratique des gens pieux d’auparavant, c'est un moyen de vous rapprocher de Dieu, c'est un intermédiaire pour effacer vos péchés et une prévention contre les péchés" (Tirmizi).
"Notre Seigneur descend chaque nuit vers le ciel de ce monde lorsqu'il ne reste plus que la dernière partie de la nuit et déclare : qui m'appelle afin que Je puisse répondre à ses requêtes ? Qui me recommande afin que Je puisse l'exaucer ? Qui recherche le pardon afin que Je puisse lui accorder le repentir ?" (Bukhari et Mouslim) Abou Omamah (RA) rapporte qu’on demanda au prophète qu’elles étaient les invocations les plus écoutées de Dieu ? Il répondit : ” Celles qui sont dites dans la dernière partie de la nuit et après les prières obligatoires ” (Tirmizi). Le temps préférentiel pour cette prière va de minuit à l’aube. Plusieurs récits rapportent la régularité de cette pratique chez les compagnons du prophète. Les Imams Abou Hanifa, Malick, Ibn Hambal, Chafi'i, Ghazali, les mystiques Bagdadi, Soufwan, Saouri, etc. On évoqua un jour le nom d’Abdallah Ibn Omar devant le prophète. Il ajouta : “ Quel excellent homme serait-il, s'il priait la nuit ! ”.
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Un soldat exemplaire ; action et fidélité. Le décès du prophète (saw) la chagrina mais ne l’empêcha pas de continuer son Djihad. Elle continua de se sacrifier pour sa foi et celle des autres musulmans. Et le temps vint de lutter contre les renégats. Là encore, elle fut au nombre des soldats. Elle contribua énormément auprès de Khalid Bin Walid à la défaite de Moussaïlama et de plusieurs autres apostats. Elle prouva ainsi ses compétences militaires en prenant part aux différentes batailles sans craindre d’y perdre sa vie. Si Nussaïbah n’a pas bénéficié de martyr qu’elle a... tant souhaité, la mort de ses fils qu’elle a encouragés à défendre l’Islam et la perte de son bras au cours des activités militaires sont quelques témoignages de la bravoure et de la foi active d’une femme qui n’a eu pour ambition que l’agrément de Dieu. Cette femme dont le nom occupe encore une place de choix dans les écrits des grands maîtres semble peu connue de notre génération. Soldat hors classe, défenseur du prophète, fierté du passé de l’Islam, exemple pour le présent, somme de plusieurs qualités, voilà Nussaïbah. Que Dieu l’agrée et l’introduise dans son paradis.
Source : “Revue Da’wa” Résumé et intertitres Rawzy Sogsey L'Appel N° 018 de Nov. • Dec. 1997
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Fait partie de L'Appel #18