Issue
Le CERFIste #8
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-
Burkina Faso
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- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- Le CERFIste #8
- Editeur
- Le CERFIste
- Date
- septembre 2008
- numéro
- 8
- Résumé
- Bimestriel d'information et de formation du Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- nombre de pages
- 12
- Sujet
- Aboubacar Fofana
- Ismaël Tiendrébéogo
- Organisation de la Jeunesse Musulmane en Afrique de l'Ouest
- Relations Côte d'Ivoire-Burkina Faso
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Aïd el-Fitr
- Civilisation occidentale
- Hadith
- Détenteur des droits
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000539
- contenu
-
Bimestriel d’Information et de Formation du Cercle d’Etudes, de Recherche et de Formation Islamiques 250 F CFA (CERFI) N.008
Les vertus thérapeutiques du jeûne de Ramadan - Apprendre l’arabe par le CERFiste P.6
Aboubakar Fofana, président du Conseil supérieur des imams (COSIM) de Côte d'Ivoire
La conscience professionnelle en Islam
"L'accord de Ouagadougou est un don de Dieu"
INTEGRATION REGIONALE
Les musulmans doivent repenser leur histoire et leur géographie sociales
La constitution des grands ensembles régionaux, plus connue sous le nom d'intégration régionale, est une préoccupation au cœur des préoccupations géopolitiques et géostratégiques actuelles. Les Etats appréhendent de plus en plus la nécessité sinon l'obligation de se regrouper pour constituer des forces capables de peser dans le jeu international. Ainsi, après l'expérience réussie de l'union européenne, les régions de l'Afrique ont entrepris depuis les indépendances une marche vers l'intégration de leurs économies et de leurs peuples. Justement Au sujet des peuples, ils sont au centre de cette intégration d'autant plus qu'aucune intégration ne peut se faire sans les peuples. Or, en Afrique, on a cherché plutôt à faire une intégration des dirigeants en excluant les peuples des grandes discussions sur la question. Pourtant les peuples africains sont très liés du fait des migrations et des liens séculiers qui existent entre eux au-delà des frontières arbitrairement constituées par les colonisateurs.
Toutefois, le vent de démocratie qui a soufflé sur le continent africain dans la décennie 90 a fait émerger des questions que l'Afrique croyait avoir résolues : il s'agit de l'exclusion de l'autre du fait de son appartenance ethnique, religieuse, sociale... et des replis identitaires que cela a occasionnés, comme on a pu l'observer au Rwanda et en Côte d'Ivoire, et qui sont aussi latents dans de nombreux pays subsahariens. Ainsi, ces problèmes ont aussi bien remis en cause le processus de constitution des États-nations que la construction d'espaces sous-régionaux. intégrés. Les musulmans en tant qu'acteurs très anciens de l'intégration régionale, sont d'une manière ou d'une autre au cœur de ces questions identitaires. À l'intérieur de leurs pays d'origine, ils sont accusés de remettre en cause l'unité nationale du fait de la revendication de leur identité islamique, et à l'échelle sous-régionale, ils sont perçus comme des étrangers (plus que les autres). Alors que le critère de l'appartenance à une religion ne peut donner d'indication sur l'intégration d'une personne, cette dérive identitaire pourrait conduire de nombreux États dans le chaos, surtout ceux qui sont prêts à mimer systématiquement des pratiques répandues en Occident où l'islamophobie a le vent en poupe. Il est aussi connu que les tendances géostratégiques en politique internationale intègrent de manière obligatoire la dynamique religieuse dans leurs interprétations et leurs plans d'action, ceci parce que le fait religieux est l'un des principaux catalyseurs des bouleversements politiques dans le monde. Contemporain. C'est en cela que les musulmans devraient prendre toute la mesure de leur place et de leur rôle dans ces processus d'intégration (interne et externe) et en tirer le meilleur profit. Et parce que la crise actuelle des États-nations en Afrique a remis à l'ordre du jour les configurations géographiques, ethniques, religieuses et culturelles élaborées par l'ordre colonial, il est nécessaire aujourd'hui que les musulmans repensent leur histoire et leur géographie sociales, écrites sans eux et contre eux.
La réduction
Le Cerfiste N° 008 septembre 2008
INTERVIEW
Aboubakar Fofana, président du Conseil supérieur des imams (COSIM) de Côte d'Ivoire
"L'accord de Ouagadougou est un don de Dieu"
Il a fortement marqué, et même impressionné le milieu intellectuel musulman au début des années 90 à travers l'émission Islam et société sur la TNB. Ancien imam de la mosquée d'Abidjan, ancien banquier, ce sexagénaire a participé à la mise en place de la presque totalité des associations d'intellectuels musulmans de son pays, la Côte d'Ivoire. La crise qu'a traversé ce pays l'avait contraint à un exil aux États-Unis. À la faveur du retour à la paix qui s’opère dans le pays d'Houphouët sous les auspices du président Compaoré, il signe son retour au bord de la lagune Ebrié. Aboubakar Fofana a été aussitôt appelé à la tête du Conseil supérieur des imams (COSIM). Le Cerfiste l'a rencontré pour vous, lors de son dernier passage au Burkina.
Le Cerfiste : Vous êtes le Président du Conseil Supérieur des Imams, quels sont les rôles, place et importance de cette structure au niveau de l'Islam en Côte d’Ivoire ?
Aboubakar Fofana : Il faut dire que nous avons une organisation pyramidale. Il y a d'abord les associations et les communautés organisées autour des mosquées. Ces associations et communautés sont regroupées au sein du Conseil national islamique qui s'occupe du travail exécutif sur le terrain mais par délégation du COSIM. Le COSIM regroupe toutes les mosquées, tous les imams de Côte d'Ivoire. Je dirai même que 99% des mosquées se réclament du COSIM et c'est une situation un peu unique en Afrique. Et comme les imams sont unis, à partir d’eux, on peut unir facilement la communauté musulmane parce que les problèmes d’unité dans l'Islam ce ne sont pas les communautés qui posent problème, ce sont les leaders et les dirigeants des communautés et des associations qui posent problème. Si ceux-là se reconnaissent en une seule organisation et sous la direction d'un leader, je pense que cela est de nature à faciliter le regroupement de tous les musulmans.
Je pense que le COSIM en ce moment joue un rôle de leader parmi toutes les structures islamiques. Bien sûr, il y a quelques structures qui ne représentent souvent que des individus et un petit groupe de personnes ; mais même à ce niveau aussi le COSIM tend la main à tout le monde pour qu'on travaille ensemble. Par exemple, quand il y a l’apparition de la lune, nous appelons toutes les structures et nous le déclarons au nom de tout le monde. Sachant que c'est le COSIM qui est l'élément central, essentiel dans les structures. Mais nous appelons tout le monde pour qu'il n'y ait pas de frustration. Notre objectif c'est de développer l'Islam en Côte d'Ivoire aussi bien numériquement que qualitativement. Donc, cela peut nous amener à nous améliorer sur tous les aspects de la vie : spirituel, religieux, culturel, social, économique pour qu’on soit les vrais porteurs du message civilisateur de l'Islam. Il faut que la communauté musulmane soit imprégnée et qu'elle arrive à digérer l'islam comme religion, comme culture et même comme civilisation.
Comment avez-vous personnellement vécu la crise que la Côte d'Ivoire a connue ? Nous avons d'abord travaillé pour anticiper et prévenir cette crise qu’on voyait venir. On a pris attache avec tous les acteurs politiques d'alors, mais il y avait en ce moment-là, beaucoup de passion et les gens étaient loin de pouvoir comprendre les vrais enjeux. Plutôt que de penser à l'intérêt général, ils avaient déplacé et personnalisé le problème. Nous n'avons pas eu beaucoup d'oreilles qui nous ont écoutés. Tout ce qu'on a dit a été pris comme une ruse pour favoriser une personne. On n’a pas été compris. On a fait le tour de la société civile, on a fait le tour des grandes religions, tous ceux qui pouvaient agir en tout cas on a essayé de les contacter. On a même fait un mémorandum qu'on a donné à tout le monde pour dire que ce qui arrive est dangereux. Le COSIM et le CNI en même temps parce que c'est les mêmes structures mais le COSIM chapeaute le CNI.
Quand la crise a commencé également nous avons tous prêché la paix. On n’a pas incité nos communautés qui étaient victimes quand même de pas mal de tracasseries, de frustrations et d’un très mauvais traitement. Il y en a qui ont perdu la vie. Mais nous avons continué à prêcher la paix parce qu'on sait que c’est une parenthèse qui sera fermée. Le seuil de tolérance n'était pas encore atteint pour nous. Il ne fallait pas s'engager dans une aventure désastreuse. On a pris un profil bas et on a demandé à la communauté de la patience. On a recouru beaucoup à la prière pendant cette période. Dieu merci nos dégâts ont été amoindris mais malheureusement comme on le dit quand on provoque les causes de quelque chose on ne peut pas empêcher que cette chose arrive. Et tout ce qui a été fait ne pouvait qu’aller dans le sens des frustrations et du désespoir. Et je pense que c’est cela qui a amené dans un premier temps le coup d’Etat contre Bédié, le Boycott actif avant le coup d’Etat et ensuite la rébellion successivement parce qu'on n'a pas su lire les signes précurseurs de tout ce qui allait arriver. Ça a été pris dans la simplicité et je pense que beaucoup de gens ne connaissaient même pas la réalité de la Côte d'Ivoire encore moins les réalités de la sous-région et c'est ce qui nous a emmené à ces difficultés. Il n'y avait aucun problème de fond entre Ivoiriens en tant que communautés et en tant que populations. Et la Côte d'Ivoire n'a pas atteint un seuil où on peut parler de problème social. Tout ce qu'on a connu c'est seulement l'intox pour des raisons qu'on ignore. Malheureusement on est tombé dans la crise.
Qu'est-ce qui vous a poussé entre temps à vous réfugier aux Etats-Unis ?
Il faut dire que j'étais allé aux Etats-Unis sur invitation du département d'Etat américain dans le cadre d'un programme. C'est pendant que j'étais là-bas que la guerre a commencé et la situation sécuritaire n'était plus favorable. Ma famille, les imams, les amis, tout le monde m'a dit de ne pas venir. Je me suis renseigné de bonne source, j'ai senti que mon retour n'était pas le bienvenu. Et donc, j'ai demandé l'exil aux Etats-Unis et je l'ai obtenu. J'y suis resté à faire le travail de da'wa dans les différentes communautés ivoiriennes et africaines, dans les différents Etats et souvent dans les différentes villes où se trouvaient de grandes communautés ouest-africaines et ivoiriennes.
A votre retour en Côte d'Ivoire vous avez trouvé une communauté plus fragilisée ou une Communauté beaucoup plus fortifiée par cette crise ? La communauté a été fragilisée et était même au bord du désespoir quand je venais. J'ai senti ça dans la manière avec laquelle j'ai été accueilli, la manière avec laquelle j'ai été abordé par les différentes communautés. Nous sommes restés pratiquement pendant au moins 2, 3 ou 4 mois. Tous les jours il y avait un embouteillage des différentes communautés pour venir me saluer. C'est là que j'ai senti que l'attente était trop forte. Aussi bien les communautés dites ivoiriennes que celles dites étrangères venaient vers le COSIM. Et le COSIM essaie de mettre en place toute une politique sociale. Nous sommes en train de réfléchir, d'étudier pour voir comment absorber toutes ces difficultés. Il y a par exemple des jeunes Burkinabè nés en Côte d'Ivoire qui viennent nous voir pour poser leur problème. Il y a des communautés qui ont été chassées de leurs plantations qui viennent nous voir pour qu’on intervienne. Et nous intervenons auprès des autorités, auprès de Certains ministres qui s'occupent de ces affaires. Ce sont des problèmes qui nous mettent dans une position de grande responsabilité avec des moyens limités, mais nous comptons sur Dieu pour nous aider à les résoudre.
Actuellement, avec tout ce qui est entrepris à partir de Ouagadougou, ici, est-ce que vous croyez vraiment à un retour de la paix en Côte d'Ivoire ? Le peuple ivoirien dans son ensemble est fatigué de la guerre. La guerre, si elle est encore dans la tête de quelqu'un, c'est peut-être quelques nostalgiques. Les Ivoiriens, à commencer par les militaires eux-mêmes, plus personne ne veut de la guerre. Je pense que l'accord de Ouagadougou est même un don de Dieu. Nous devons tout faire pour que ça n'échoue pas.
Nous avons tout essayé. On a frôlé le coup d'État au temps d'Houphouët et après le multipartisme, on est venu dans le boycott actif où il y a eu pour la première fois le sang qui a coulé parmi les jeunes, les élèves. Après le boycott actif, la lecture n'a pas été tout à fait claire et on a fini... par goûter au coup d'Etat. Même avec le coup d'Etat, la lecture de la situation n'était pas globale et totale. On n'en a pas tiré toutes les leçons. Après, il y a eu la rébellion ce que nous craignions le plus c'était la guerre civile. Donc, il faut tout faire pour que cet accord aboutisse pour qu'on n'aille pas davantage dans des violences inutiles. Personne ne peut gagner une guerre dans ces conditions. On va détruire le peu qu'on avait. Notre pays est riche, notre pays a beaucoup de potentialités pour des millions et des millions de personnes. Tout ce que le pays nous demande c'est de travailler au lieu de faire la guerre ; tout ce qu'on demande c’est que tout le monde se mobilise pour travailler.
"Le Cerfiste"
Récépissé de déclaration N° 012697/CAO-TGI/OUA/P.F. du 10 novembre 2006
01 BP 6394 Ouagadougou 01 Burkina Faso
Tél : 76 61 57 67/ 50 36 08 03 / Email : cerfiben@fasonet.bf
Siège social sis 1200 logements derrière le centre CIJEF
Directeur de Publication Président du CERFI
Rédacteur en Chef Hamidou YAMEOGO
Rédaction BAMBARA
Hamadé OUÉDRAOGO
A. SAIam OUÉDRAOGO
A. Wahid TOE
Aboubacar 1er et gagner son pain à la sueur de son front. Étrangers et pas étrangers nous sommes un pays libéral. Il faudrait que tout le monde travaille, que les jeunes ivoiriens travaillent, c’est le plus important. Nous avons été des frères pendant tout le temps pourquoi brusquement on rompt cette fraternité. C'est à la faveur de cette fraternité que beaucoup de gens sont des universitaires, des cadres ; on était solidaire. Je pense qu'il faut être réaliste quand on fait de la politique, il ne faut pas trop rêver.
Quel pourrait être ou quel est le rôle des musulmans de la Côte d'Ivoire dans le retour à la paix ? Le rôle des dirigeants musulmans c'est de dire à notre communauté d’être patiente, indulgente, de pardonner et de ne pas avoir de rancœur. Considérons ce qui s'est passé comme une parenthèse de l'histoire, un incident de parcours parce qu'une nation ne se forme pas dans le vide. Elle se forme à partir des défis et des événements. Même aux Etats-Unis, il a fallu la guerre entre le sud et le nord pour qu'on mette en place la constitution qui convient à tout le monde. C'est à partir de là que les Américains ont commencé à asseoir la cohésion. La Côte d'Ivoire aussi était bien partie mais ça ne veut pas dire qu’il n'y avait pas des incompréhensions à l’intérieur. Ces incompréhensions se sont imprimées d'une manière ou d'une autre. Tout le monde connaît aujourd'hui tous les aspects des problèmes ivoiriens qui ont fait l'objet de débat à tous les niveaux. Personne n'a gagné dans la guerre, tout le monde a perdu sauf quelques politiciens.
L'Etat ivoirien a participé à l’organisation du hadj, est-ce une façon de se racheter par rapport à tout le mal qui a été fait à la communauté ou bien il s'agit réellement du début d'une
Suite à la page 9
SAWADOGO Ousmane
YAMÉOGO Hamidou
Secrétariat de Rédaction
Alizéta OUEDRAOGO
PAO & Impression
Altesse Burkina : 50 39 93 10
Tirage : 1000 Exemplaires
Le Cerfiste N° 008 septembre 200 Collaboration entre la communauté musulmane et les autorités publiques. C'est nous qui sommes allés voir le chef de l'État pour qu'il nous aide après l'échec du hadj 2006. Il a répondu favorablement et a débloqué des moyens pour ça. Ce qui a permis aux gens d'aller au hadj dans de meilleures conditions.
Le problème de l'organisation du pèlerinage n'est pas facile dans nos pays. Le pèlerinage est un piège pour beaucoup de musulmans. Ceux qui goûtent à ça finissent par avoir des comportements un peu délicats par rapport à la religion, par rapport au pèlerinage. L'argent qu'on gagne dans le pèlerinage est souvent une malédiction pour ceux qui collectent cet argent. La plupart de ceux qui se sont amusés à causer du tort aux pèlerins ont mal terminé. Ils ne deviennent jamais riches et chaque année, tôt ou tard, ils finissent mal.
Nous pensons au niveau du COSIM que pour que le pèlerinage soit bien organisé, il faut un partenariat fort entre l'État et la communauté musulmane. Ce que payent nos pèlerins devrait leur... Permettre un bon pèlerinage du point de vue confort. L'année dernière, tous nos pèlerins habitaient dans des maisons particulièrement lumineuses, mais ils n'ont pas payé plus. L'argent que le président a donné était suffisant pour qu'ils soient dans de bonnes conditions. Ce qui veut dire qu'avant, on prenait l'argent, mais on ne le dépensait pas pour le confort des pèlerins. On mettait les pèlerins à deux ou trois km de la Kaaba, dans des conditions difficiles, et ce sont des individus qui l'empochaient. Le pèlerin souvent ne peut pas aller faire son pèlerinage et faire ses prières dans le haram. Donc, il faut que ceux qui organisent deviennent relativement purs et moins businessmen. On encadre les pèlerins qui sont considérés comme des hôtes de Dieu. Dieu a mis en garde dans le Coran quiconque leur porte préjudice, qu'il va leur faire goûter un châtiment douloureux. Je ne sais pas comment les gens ont le cœur si dur pour aller provoquer Dieu dans sa maison. Il faut que les musulmans comprennent que la religion n'est un cheval ou un âne sur lequel on doit monter. La religion pour un croyant est une charge. Tu dois y mettre ton argent, ton effort, tu dois faire en sorte que ça se passe bien.
Vous connaissez le Burkina Faso, vous rencontrez beaucoup de Burkinabé, vous connaissez quelques associations islamiques ici, quelques leaders religieux ; quel regard portez-vous sur l'Islam au Burkina ? Au Burkina il y a de grands érudits, de grands Cheick qui ont fait de brillantes études dans les pays arabes et chacun a derrière lui une communauté importante soit dans sa région, soit même dans la ville de Ouagadougou ici, soit au niveau de tout le Burkina. Ça, ce sont des atouts pour le Burkina. La Fédération sera un moyen pour résoudre le problème de leadership. Je pense que ce qui a été fait dans la Fédération (NDLR, Fédération des associations islamiques du Burkina) actuelle, c'est un début. Si les gens se mettent ensemble et se rapprochent, un jour ou l’autre on arrivera à dégager des leaders. Dieu merci avec le vieux Kanazoé qui Vraiment fait tout pour que ça réussisse, c'est un atout. Il faut préparer les esprits à une organisation plus durable, qu'on s'organise autour des objectifs à atteindre pour l'islam dans son ensemble, pour améliorer son image. Il faut travailler pour que les enfants musulmans soient les mieux éduqués, il faut travailler pour que notre communauté au plan social soit la mieux organisée. Il faut travailler pour que la culture islamique entre dans la tradition des cadres, des élèves, des étudiants, des commerçants. Ce qui va attirer d'autres personnes à l'islam. La fédération doit travailler pour une meilleure communication de l'islam. Tout ça, je pense qu'on a besoin de temps pour que les gens soient cordialement liés. Je dis bien cordialement liés pour qu'à un moment, chacun fasse profil bas et qu'on dégage quelqu'un parmi les imams. Je crois que c'est déjà fait. Celui qui est devant, il faut qu'on le soutienne, qu'on arrive à finir les objectifs à atteindre, il faut qu'on ait des stratégies. Atteindre ces objectifs il faut un plan d'action de sorte que si l'on se réunit ce n'est pas pour se regarder mais c'est par rapport aux objectifs qu'on a fixés ensemble, pour voir s'ils sont atteints ou pas. C'est par là qu'une association devient dynamique. Au niveau du COSIM aujourd'hui nous avons donné une formation en administration et en gestion d’une réunion et de prise d'une décision. Tout cela est important parce qu'on a des associations mais souvent on ne sait pas ce qu'il faut faire.
Comment arrivez-vous à concilier l'action du COSIM, la jeunesse des associations islamiques et souvent les conflits de génération ? Il y a deux sortes de jeunesse. D'une part la jeunesse estudiantine qui est difficile à gérer mais qu'il faut savoir gérer. Il faut leur donner toute la liberté. Il ne faut pas qu'ils vous sentent trop présents dans ce qu'ils font. On a tout fait pour régler le conflit de génération mais avec les étudiants on n'y parvient pas. D'autre part, il y a la jeunesse regroupée notamment au sein de l'AJMCI. Ce sont des jeunes qui ne sont plus scolarisés ou qui n'ont même pas été scolarisés. Ceux-là sont plus faciles à gérer. Mais au niveau du COSIM nous sommes en train de travailler à élaborer une politique de la jeunesse. Ce qui nous amène à nous préoccuper du problème de l'emploi. Il faut y réfléchir. Il faut s'occuper de leurs problèmes de mariage, de la culture et bien d'autres questions. Il faut avoir une politique de la jeunesse car souvent on navigue à vue. Nos associations islamiques doivent réfléchir à tous les aspects de la vie : sociale, spirituelle, économique.
...pour clore l’entretien
Ça me tient à cœur que les Burkinabè sachent que c'est très important pour la communauté musulmane de voir que la paix revient parce qu'on a trop souffert injustement de cette guerre. Notre économie a été complètement déstabilisée, on a perdu beaucoup d'âmes, souvent des âmes innocentes, on est même resté sans pouvoir aller dans nos mosquées. Pendant tout le ramadan on ne pouvait pas faire le Tarawih. Quelques fois on a failli même ne pas pouvoir faire le pèlerinage. Quand on trouve une lueur d'espoir on doit pouvoir remercier les artisans de ce travail. Blaise est pour moi aujourd'hui quelqu'un qu'on apprécie à sa juste valeur.
Propos recueillis par Abdous Salam OUEDRAOGO
Retranscription : Kadra SAWADOGO
Le Cerfiste N° 008 septembre 2008
Apprendre l'arabe par le cerfiste
Le cerfiste vous propose à partir de sa prochaine parution une rubrique consacrée entièrement à l'apprentissage de la langue arabe. C'est une innovation majeure qui est certes contraignante dans le cadre d'un journal bimestriel, mais c'est notre contribution à la formation de nombreux musulmans désireux d'apprendre cette langue qui est au cœur de leurs pratiques religieuses.
Importance de la langue arabe
L'arabe est parlé par plus de 250 millions de personnes dans 22 pays et appris par un milliard de musulmans pour une question religieuse. Il fait partie des 6 langues officielles de l'ONU. Afrique n'est pas nouveau : depuis l'arrivée de l'Islam avant la colonisation occidentale, dès le XVIe siècle, il est étudié dans toutes les contrées acquises à cette religion. Les empereurs africains avaient des relations privilégiées avec ceux qui, alors, étaient les seuls connaisseurs de l’écriture. Du reste, ce sont les caractères orthographiques de cette langue qui seront, pour la première fois, exploités par les peuples islamisés pour l'écriture de leurs propres langues : c’est le cas par exemple du haoussa, du peuhl...
L'importance historique mais aussi contemporaine des études arabes n'est plus à démontrer. Comme deuxième langue, l'arabe est enseigné en Afrique en général dans des cadres différents. L'échange culturel bilatéral, au centre socioculturel : il s'agit de cours laïques dans certains centres culturels des pays arabo-musulmans. Le cadre cultuel : il s'agit de cours assurés par des mosquées, des lieux de culte. Le but premier des personnes (enfants et adultes) qui y vont est d'apprendre la religion et accessoirement l’arabe pour lire le Coran. Leur nombre est très important.
Le cadre de l'éducation nationale : la langue arabe est enseignée comme deuxième langue au secondaire mais aussi et surtout comme langue d'enseignement dans les medersa ou écoles franco-arabes. Bien qu'il soit logique que ce soit les musulmans qui s'intéressent à la langue arabe, son enseignement est ouvert à tous, de toute origine, d'autant plus que cette langue acquiert, aujourd'hui, en plus de la valeur religieuse, une valeur de langue commerciale dans ce contact nouveau entre l'Afrique et le Golfe arabo-persique.
C'est pourquoi notre objectif est de décloisonner cette langue. Elle est présentée avec des méthodes qui se veulent modernes et s'adressent aussi bien à ceux qui n'ont jamais pratiqué la langue qu'à ceux qui, l’ayant étudiée intensément, ont désappris faute de pratique. L'apprentissage de l'arabe n’est pas plus difficile qu'une autre langue et il est plaisant de connaître une nouvelle forme d'écriture. La présente rubrique se propose spécifiquement d'aider les initiés à l'alphabet arabe à acquérir l'arabe parlé et écrit, mais aussi ceux qui commencent à zéro leur contact avec la langue et ceux qui ont un besoin de se rappeler les connaissances oubliées. Il sera présenté les fondamentaux de la grammaire arabe. Ces algorithmes simples permettront de reconnaître et de générer soi-même les énoncés de l'arabe contemporain, des phrases simples aux complexes. Aussi sera-t-il favorisé l'usage moderne tel que l'apprenant le rencontre dans les textes écrits ou oraux actuels. Il ne sera présenté de cas particuliers que lorsqu'on s'attardera, quelques fois, sur l'arabe classique ou sur les lexiques spécifiquement coraniques parce que particuliers, dans la nécessité de la progression.
La progression sera thématique : du vocabulaire de la famille et son quotidien au vocabulaire du code de la route, du marché, du transport, du temps et de l'espace, du commerce, des métiers, des fêtes religieuses et autres. de l'économie et de la politique, de la restauration, des goûts et des couleurs, des arts cinématographiques et musicaux, des médias, des relations internationales, etc. Chaque thème sera présenté dans une leçon ou deux leçons. La leçon gardera une même organisation en trois parties :
La première partie : "Aljadid" (le nouveau). Aljadid apporte les substrats lexicaux et grammaticaux "nouveaux" avec la traduction des lexiques et la transcription qui facilitera la prononciation. La compréhension des algorithmes grammaticaux permettra de construire des énoncés arabes.
La deuxième partie : "Al-isti’mal" (l'application). Al-isti'mal propose un dialogue vivant reprenant les substrats lexicaux et grammaticaux acquis à la première partie "Aljadid" de sorte à présenter leur emploi en situation de dialogue.
La troisième partie : "At'tadriib" (exercices). At'tadriib permet de contrôler l'acquisition des mécanismes étudiés par des exercices. Cette partie sera constituée, au fil de la progression, des exercices mais aussi des corrections des exercices précédents.
Par Abdoul Wahid Qusdaq
Le Cerfiste N° 008 septembre 2008
DECLARATION DU SECRETAIRE EXECUTIF DE L'OJEMAO A L'OCCASION DU MOIS BENI DE RAMADAN
Louanges à Allah, Seigneur des mondes. C'est avec le sentiment de la lourde responsabilité que nous avons de conduire l'Organisation de la Jeunesse Musulmane en Afrique de l’Ouest (OJEMAO), que je vous prie de recevoir mon salut fraternel.
Jeunesse musulmane de l'espace ouest africain, responsables et militants des associations de jeunesse musulmane, vaillants défenseurs de la cause islamique, je voudrais par cette belle occasion du mois béni de ramadan m'adresser à vous au nom du Secrétariat exécutif de l'OJEMAO.
Je tiens d'abord à vous rappeler et à vous exhorter, vous, acteurs du travail islamique, de la nécessité pour tous d'aller à la conquête d'une spiritualité profonde pendant ce mois béni de ramadan. Toute l'année durant diverses activités nous absorbent et parfois nous détournent d'une spiritualité profonde. Ramadan est justement un don d’Allah (exalté soit-il) pour pallier ce déficit. Il nous appartient de bénéficier au maximum de ses bienfaits mais aussi d'y puiser l'énergie nécessaire à la poursuite de notre mission commune. Cette spiritualité, faut-il le rappeler, donne une valeur à nos actions et crée en nous la crainte d'Allah. Cette école qu'est Ramadan, Allah dans sa miséricorde infinie a bien voulu nous l'offrir pour faire de nous des élus de sa félicité.
La jeunesse musulmane doit s’abreuver à cette source intarissable qu'est Ramadan pour en sortir plus que jamais déterminée à mener le combat pour relever le défi d'une communauté musulmane viable, respectable et qui occupe la place qui lui revient, pour construire un islam fidèle à ses principes fondamentaux et en phase avec les exigences actuelles d’un monde moderne. Ramadan doit nous servir une fois encore de tremplin et de gage de succès. La construction de la communauté passe par la construction de chaque individu, acteur du renouveau. La réalisation de notre être n’est possible qu'en nous dotant de l'énergie spirituelle dont ramadan est justement le printemps.
Chers responsables, militants et sympathisants des structures de jeunesse musulmane. Le prophète (saw) nous dit : "L'invocation de celui qui jeûne sera exaucée chaque fois qu'il rompt son jeûne le soir." Profitons de cette occasion pour avoir une pensée pieuse à l'endroit des peuples opprimés par d'autres peuples. Mais aussi à l'endroit des peuples qui meurent de maladies, de faim et qui sont victimes de catastrophes naturelles pour avoir été stigmatisés par un système mondial fonctionnant au seul profit des nantis.
L'une des vertus sociales de Ramadan est de susciter en la communauté musulmane la pitié et la charité, tout en la préservant de la méchanceté et la corruption. Au niveau de nos structures associatives, mettons en pratique ces qualités en pensant aux personnes en difficulté par des actions de solidarité et d'entraide de toutes sortes. Une autre vertu sociale de Ramadan est d'habituer la communauté musulmane à l'organisation, à l'union, à l'amour de la justice et de l'égalité. Je voudrais par ailleurs saisir cette occasion pour rappeler la nécessité d'une intégration sous-régionale de nos peuples en général et de nos communautés musulmanes en particulier. L'OJEMAO est un outil de cette intégration au niveau de la jeunesse musulmane. Son animation et sa pérennisation incombent à tous. Cette idée tient au fait qu'elle constitue un cadre de concertation, d'échanges d'expériences, d'initiatives à caractère intégrateur entre les structures islamiques de jeunesse de la sous-région ouest-africaine.
Nous devons à travers une OJEMAO dynamique faire de notre sous-région, un champ du travail islamique. Ce ne sont pas les idées qui font défaut pour les initiatives communes et une coopération bénéfique, mais plutôt c'est la concertation qui est quasi inexistante dans ce sens. Pourtant, nous avons de riches expériences à partager. La diversité qui s'exprime au sein de nos Structures comme au sein de nos communautés doit plutôt constituer une force, une richesse et non ressentie comme une faiblesse. "La divergence au sein de ma communauté est une miséricorde" a dit le prophète d'Allah. Cet enseignement du noble prophète doit servir de principe de base à l'éthique du désaccord pour permettre aux musulmans de se retrouver sur les grands chantiers du développement de la communauté.
Il faut cependant redoubler de vigilance contre les pratiques déviationnistes et le danger permanent des sectes hérétiques. Par leurs projets éblouissants et idylliques, elles conduisent surtout les jeunes dans l'égarement. Nous devons rompre au niveau de nos associations avec l'approximation pour être au rendez-vous de l'excellence. C'est à cette seule condition que nos communautés occuperont la place qui leur revient dans nos pays respectifs.
Le travail islamique dans notre contexte doit être élaboré et rationnel. Les valeurs et les principes fondamentaux de l'islam doivent être le fondement de... nos actions et la sincérité une des caractéristiques essentielles de l'esprit du travail islamique. Cela, afin qu'Allah nous accorde son assistance.
Chers responsables, militants et sympathisants des structures de jeunesse musulmane. Avant de clore mon propos, je voudrais vous exhorter à la recherche de l'excellence dans les études et l'exercice des fonctions à quelques niveaux que ce soit. Chacun de nous doit être un digne représentant de l'islam, un porteur potentiel du message de l'islam par le comportement, un acteur du développement au service de nos sociétés en général.
Pour terminer, je demande à Allah de nous guider sur le droit chemin, de soutenir nos actions et nous garantir le succès. Qu'Allah nous aide à capitaliser les acquis de Ramadan le restant de l'année ! Puisse-t-Il faire de l'OJEMAO une véritable force de la jeunesse musulmane ouest africaine !
Le Secrétaire exécutif de l'OJEMAO
AtioutiàkâL
Le Cerfiste N° 008 septembre 2008
Qu'est-ce que la transfusion sanguine ?
A l'occasion de la Journée internationale du don de sang qui a été célébrée le 14 juin dernier, le cer-fite vous propose un article complet sur la transfusion sanguine. Certes les données peuvent paraître techniques et difficiles à appréhender par les novices, mais la problématique du don de sang concerne tout le monde dans la mesure où chacun est un receveur potentiel de sang. Aussi, dans ce sens, il faut apprendre à donner son sang pour sauver des personnes ; et cela passe par la prise de conscience de la gravité de la situation dans notre pays. Et notre foi musulmane doit faire de nous des personnes enclines à donner notre sang pour la seule satisfaction de Dieu.
L'utilisation du sang (avec succès) à des fins thérapeutiques est relativement récente, avec la découverte des groupes sanguins par Landsteiner et Wiener en 1900. Cette découverte a permis de comprendre pourquoi injecter du sang d’autrui à un malade était souvent fatal à ce dernier, et marque ainsi le début de la transfusion sanguine moderne, c'est-à-dire l’application de mesures de sécurité transfusionnelle. Transfuser signifie communément, injecter du sang ou ses dérivés labiles (plasma ou cellules sanguines) à un malade. La transfusion sanguine est ainsi un vaste domaine médical ayant pour but d'apporter à un malade donné, le meilleur produit sanguin qui lui convienne. Elle fait appel, outre aux disciplines médicales permettant la prescription de produits sanguins, à un ensemble de disciplines telles que la sociologie, la psychologie, la biologie (microbiologie, parasitologie, hématologie, immunologie), des technologies industrielles. Nous nous attèlerons à décrire ce que l’on fait avec le sang et les risques que comporte l’usage du sang et des dérivés.
Que prépare-t-on avec le sang ? Le sang est composé de cellules : globules rouges, globules blancs et plaquettes sanguines (polynucléaires, lymphocytes, monocytes), baignant dans un liquide appelé plasma. La préparation du sang consiste à séparer ses différents composants, soit au moment du prélèvement (à l’aide de Machines, soit après sur sang total. Il est ainsi possible de préparer des Concentrés de Globules Rouges (CGR), des Concentrés de Plaquettes (CP), des concentrés de globules blancs ou du Plasma Frais Congelé (PFC). Le PFC peut être utilisé comme tel ou être envoyé dans des usines de fractionnement pour la production de dérivés stables ou Médicaments Dérivés du Sang (MDS) : albumine, immunoglobulines, facteurs de coagulation, colles biologiques. Au Burkina Faso nous sommes capables de préparer les produits labiles mais pas encore les MDS.
Quelles sont les situations où un malade a besoin de produits sanguins ? Le sang circule à travers tout notre organisme et a plusieurs fonctions dont les principales sont :
- la nutrition : le sang transporte les nutriments vers les tissus ;
- la respiration : le sang apporte l'oxygène aux tissus et débarrasse ceux-ci du gaz carbonique produit ;
- l'élimination des déchets : produits du métabolisme, substances étrangères ;
- la fonction immunitaire : les leucocytes et Anticorps circulant sont essentiels au système immunitaire de l'organisme ; l'homéostasie, c'est-à-dire le maintien d'un environnement nécessaire à la survie des cellules ; la communication intercellulaire : rôle des hormones et autres médiateurs chimiques. Pour qu'il puisse assurer efficacement ces fonctions, il doit être maintenu qualitativement et quantitativement dans les vaisseaux sanguins.
Le traitement par transfusion est essentiellement une thérapeutique substitutive, c'est-à-dire qu'elle consiste à apporter au malade ce qui lui manque. Les situations entraînant un déficit en un ou plusieurs composants de sang sont nombreuses. Les plus fréquentes au Burkina sont : les anémies par carence nutritionnelle surtout chez les enfants et les femmes enceintes, les anémies infectieuses (principalement le paludisme), les hémorragies à l'accouchement, les hémorragies traumatiques (surtout à la suite d'accidents de la circulation), les saignements chirurgicaux, la drépanocytose, les morsures de serpents. Plan clinique
Les indications de la transfusion peuvent être décrites comme suit :
- pour les CGR : anémies mal tolérées, hémorragies massives
- pour les CP : traitement préventif ou curatif des saignements associés à un déficit en plaquettes
- pour le PFC : hémorragies massives, déficit en facteurs de coagulation.
Les concentrés de globules blancs ont très peu d’indications. Il en est de même de nos jours pour le sang total si l'on dispose de ses différents composants. En effet, une transfusion sanguine efficiente vise à apporter à l'organisme seulement ce dont il a besoin car tout élément non nécessaire supplémentaire est non seulement inutile mais peut être nocif.
Quels sont les risques liés aux produits sanguins ? Nous pouvons distinguer deux types de risques fondamentalement différents :
1. Risques chez le donneur : anémie potentielle ; transmission potentielle d’une infection ; malaise ; hématome (accumulation de sang sous la peau à l'endroit piqué). Les deux premiers risques sont quasi nuls avec le respect d’un certain nombre de conditions pour accepter le prélèvement d'un candidat au don de sang et l'usage d’un matériel stérile à usage unique. Les deux autres effets sont généralement bénins mais entraînent cependant l’arrêt immédiat du prélèvement.
2. Risques chez le receveur : ce sont les plus préoccupants car plus graves et plus difficiles à prévenir. Ils peuvent être catégorisés en :
Risques immunologiques : accidents hémolytiques immédiats ou différés ; inefficacité transfusionnelle ; maladie du greffon contre l'hôte (GVH) ; œdème lésionnel du poumon post transfusionnel (TRALI pour les anglophones) ; allergies ; réaction frisson - hyperthermie ; purpura thrombopénique post transfusionnel ; immunisation contre les antigènes de groupes sanguins ; etc.
Risques infectieux : contaminations bactériennes, parasitaires (paludisme principalement) et virales (VIH 1 et 2, hépatites B et C, HTLV, CMV, Parvovirus B19, etc.). La politique de dépistage des virus transmissibles est arrêtée entre autres en fonction de la gravité de la maladie induite, de l'épidémiologie, de la possibilité pour le receveur de se défendre contre le virus. Risques de surcharge : surcharge volémique, surcharge en fer (chez les malades régulièrement transfusés).
La thérapeutique transfusionnelle est particulière du fait qu'elle utilise des produits biologiques et de surcroît des produits d'origine humaine. Par conséquent, elle comporte des risques importants liés à sa nature et à son origine biologiques. Son utilisation doit répondre à des indications précises et s’inscrire dans une politique de gestion rationnelle des produits, vu leurs risques et leur rareté. Étant donné qu'aucun médicament ne peut la remplacer, elle reste malheureusement très souvent le seul recours pour les malades qui en ont besoin.
Par Dr. Kacouba Le Cerfiste N° 008 septembre 2008
SERMON-21
La conscience professionnelle en islam
Ceci est un sermon de vendredi prononcé par l'imam Ismael Tiendrébéogo à la mosquée du CERFI sise aux 1200 logements à Ouagadougou. aborde la problématique de la conscience professionnelle dans notre pays à la lumière des textes islamiques ; il attire par ailleurs notre attention sur des fléaux tels que la corruption, les détournements, le favoritisme...
Frères et sœurs en islam, il est question aujourd'hui d'aborder le thème de la conscience professionnelle auquel, à première vue, on ne trouve aucun lien avec la religion, tant il est vrai que la religion est souvent définie comme un ensemble de cultes rendus à une divinité. Mais il ne s'agit que d'une exclusion non fondée en islam. Car s'il est vrai que l'islam organise des cultes rendus à Allah, il est indéniable que des prescriptions de la religion musulmane concernent directement les hommes dans leur vie en société et régentent leurs rapports les uns aux autres. Au point que, au risque d'affadir la formule, on dira que l’islam, c'est être avec Dieu pour savoir vivre avec les hommes.
Du reste et s'agissant de ce bon comportement au travail qu'est la conscience professionnelle, le Messager avait dit : "Certes j'ai été envoyé pour parfaire les nobles caractères" et dans un autre hadith, "rien ne fera entrer les gens au Paradis plus que le bon comportement". Le bon comportement est donc une adoration, selon l'islam. Cette noble religion ne se limite donc pas, et cela est heureux, à prescrire des actes purement de cultes adressés à Allah (SWT). Il nous dit d'ailleurs : "La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, aux Livres et aux prophètes, de donner de son bien, quelque amour qu'on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l'aide et pour délier les jougs, d'accomplir la Salat et d'acquitter la Zakat. Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu'ils se sont engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux !" (Sourate La conscience professionnelle est le respect d'un engagement, celui d'exécuter une activité professionnelle sous l'autorité et la direction d'une personne physique ou morale, contre un salaire ou rémunération. C'est ainsi que le Code du travail de 2004 définit, en son article 2, le contrat de travail.
Ainsi, lorsque l'on s'engage à travailler pour l'État ou une personne privée, on doit l'exécuter avec une conscience professionnelle irréprochable, c'est-à-dire en faisant son travail tel qu'il doit être fait et de façon loyale, c'est-à-dire sans tromper son employeur. La conscience professionnelle exige donc que l'on fasse son boulot avec compétence en minimisant autant que faire se peut les risques pour l'employeur et en économisant du mieux que l'on peut les ressources qu'il met à notre disposition pour exécuter notre tâche.
La compétence ne vient qu'avec la connaissance, le savoir-faire, la science et l'expérience. S'agissant de la science, nous connaissons tous la valeur que lui accorde la religion. Musulmane mais rappelons juste deux éloges faites à la science : " Celui qui prend la voie pour la recherche de la science, Dieu lui facilite l'accès au Paradis " et cette sentence du calife Ali " Si tu veux réussir ta vie ici-bas, cherche la science et si tu veux réussir dans l'au-delà, cherche la science ". La science est donc nécessaire à l'exécution consciencieuse de notre travail, mais elle s'accompagne d'une autre science acquise par la pratique que l'on appelle expérience. L'expérience, c'est cette facilité et cette efficacité que l'on obtient dans l'exécution de son travail parce qu'on l'a exercé pendant longtemps et avec le souci de toujours mieux faire. Comme l'a enseigné le Messager " C'est un mauvais signe pour celui d'entre vous dont son hier est meilleur à son aujourd'hui ". Autrement, on ne peut croître en âge et se rapprocher de son Seigneur chaque fois que s’égrène une minute, sans que l'on améliore constamment ses actes, son comportement. D'ailleurs voici ce qu'Allah révéla au Messager à à travers l'Ange Gabriel : "Certes, a dit le Messager, il m'a été révélé que toutes les œuvres du fils d'Adam sont perfectibles", c'est-à-dire peuvent être toujours améliorées. Allah renforce cette idée de recherche constante de la perfection quand il dit : "Appliquez-vous à bien agir car Dieu aime ceux qui s'appliquent à bien faire". (2/195) Ainsi le musulman doit être de ceux qui agissent au mieux et font tout leur possible pour faire toujours mieux leur boulot. Mais il ne faut pas que le musulman se contente de bien faire son travail, il doit être aussi loyal vis-à-vis de son employeur. Autrement dit, on ne doit pas voir un musulman qui fait bien le travail qu'on lui a confié mais triche son patron, même si ce dernier le triche. Le messager a en effet dit "Ne triche pas celui qui te triche". Des voies plus nobles existent pour dénoncer un patron tricheur et c'est un acte de foi que de dénoncer son patron qui triche. Les formes de tricheries d'un travailleur sont nombreuses. Il est par exemple interdit au musulman de s'absenter sans raison de son poste de travail ou d'y aller trop souvent en retard, pour aller percevoir par la suite son salaire normalement, alors qu'il a conscience qu’il n'a pas travaillé certains jours ou a fait beaucoup de retard. On ne peut prendre prétexte de ce que l'on descende tard pour aller tard au service, car descendre tard de son service est une aumône et y aller à l'heure est une obligation. Il est interdit de même de voler le matériel qu'on lui a donné pour exécuter son travail ou de l'utiliser pour faire ses propres affaires, ses propres deals.
Voyons l'enseignement que nous donne le Commandeur des croyants, Omar Bin Khattab. On dit de lui que quand quelqu’un venait chez lui de nuit, il le recevait et à la porte de sa maison lui demandait : "Viens-tu voir Omar bin Khattab, simple citoyen ou Omar bin Khattab, Commandeur des Croyants ?". En fonction de la réponse que son visiteur donnait, il allumait sa propre lampe ou la lampe de fonction. Il faut donc saluer la décision des autorités politiques de ce pays d'interdire la circulation des véhicules de services les jours fériés et souhaité que la mesure survive et ne connaisse pas d'exception. Elle doit concerner également les premiers responsables, à l'image du président de l'Etat islamique, Omar bin Khattab, qui était rigoureux vis-à-vis de lui-même avant d'être exigeant à l'endroit des autres. La corruption ne doit pas non plus être le lot des musulmans. Allah l'interdit formellement : "et ne semez pas le désordre sur terre après qu'elle a été planifiée". La corruption est apparue sur la terre et dans la mer à cause de ce que les gens ont accompli de leurs propres mains; afin qu'[Allah] leur fasse goûter une partie de ce qu'ils ont œuvré; peut-être reviendront-ils (vers Allah).
Frères et sœurs en islam, le Burkina a vraiment goûté une partie de ce qu'ont œuvré des Burkinabé en matière de corruption : la corruption grève le budget des entreprises, fausse la libre concurrence surtout concernant les marchés publics avec au finish des entreprises non méritantes qui font des ouvrages que l'on ne peut pas réceptionner à cause de leur mauvaise qualité ou des ouvrages que l'on réceptionne quand même qui se détériorent trop rapidement comme certaines de nos voies goudronnées. Cette rapide détérioration de ces ouvrages, qui coûtent plusieurs milliards de nos francs, empruntés ou donnés par les PTF (partenaires techniques et financiers), nous condamne à les reprendre et à remettre dans des choses qui en ont déjà englouti de l’argent qui aurait pu servir ailleurs, pour construire par exemple ces dispensaires, ces maternités et ces points d'eau potable qui manquent si cruellement à la plupart de nos villes, petites et moyennes.
De plus, ces reprises intempestives d'ouvrages financés par l'argent des contribuables des pays qui nous aident, nous décrédibilisent et pourraient nous faire rougir de honte quand on expliquera que Burkina Faso signifie "le pays des hommes intègres". Et ce n'est pas tout, frères et sœurs, car des produits dangereux et Toxiques franchissent le cordon douanier et empoisonnent nos populations parce qu'un douanier ou un agent de contrôle s'est laissé corrompre. On ne peut finir de citer les méfaits de la corruption, qui aboutit également à donner injustement à celui qui ne mérite ce qui revient de droit à un autre. C'est pour toutes ces raisons que l'islam déteste la corruption et condamne le corrupteur et le corrompu.
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Le Cerfiste N° 008 septembre 2008
Ce que les musulmans pensent de Barack Obama
Daisy Khan est une voix écoutée sur le fait musulman en Amérique. Épouse de l'imam Feisal Abdul Rauf du Masjid Al-Farah à New York City, elle préside l'association ASMA society (American Society for Muslim Advancement), impliquée dans l'interreligieux et les questions d'identité musulmane américaine. La pertinence de ses analyses lui ouvre les colonnes du Washingtonpost.com comme voix musulmane. Elle donne ici sa lecture du phénomène Barack Obama.
Comment les Américains musulmans perçoivent-ils la candidature de Barack Obama ? Daisy Khan: Dans l’ensemble, les gens sont heureux de cette candidature. Elle soulève beaucoup d'enthousiasme et remplit les gens d'espoirs. On voit qu'elle encourage certains à prendre des initiatives locales. Pour de nombreux Américains qui ne se reconnaissent pas dans la classe politique, cette candidature est une occasion unique qui ouvre de nouvelles espérances.
Quant aux musulmans, ils voient en M. Obama quelqu'un qui peut avoir une meilleure compréhension du monde musulman, il y a passé une partie de son enfance. Il est donc moins sujet aux préjugés.
Qu'est-ce qui explique l'enthousiasme dont vous parlez ? C'est d'abord sa capacité à rassembler des gens très divers autour d'un message positif, un message de renouveau. Et son message traverse les clivages habituels de la société américaine pour rapprocher des gens qui, d'ordinaire, ne se mettent pas spontanément ensemble. Des Noirs, des Blancs, tous se reconnaissent en lui parce qu'il est un peu des deux à la fois. Et son prénom Hussein est évocateur pour les musulmans américains alors qu'il est chrétien. En fait, Obama témoigne d'une synthèse qui montre qu'il est arrivé à ce niveau par ses compétences personnelles et non grâce à des faveurs octroyées. Cette idée du succès au mérite, ce que l'on appelle ici la "méritocratie" est très importante dans la société américaine.
Et qu'est-ce que vous entendez exactement par méritocratie? Nous sommes dans un pays où existe un fort sentiment d'exclusion pour une partie de la population et cela depuis longtemps. Dans le base-ball par exemple, le sport le plus populaire, il y avait autrefois un tournoi pour les Noirs et un autre pour les Blancs. Cela était officiel. Il y avait donc un plafond de verre que les joueurs noirs ne pouvaient pas franchir quelles que furent leurs qualités. Ce plafond a été brisé par Jackie Robinson, le premier homme noir à jouer dans le tournoi des blancs (Ndr, en 1947). Cela a servi d’exemple et a ouvert la voie à d'autres joueurs noirs. Sur la scène politique, Barack Obama Apparaît aujourd'hui comme un nouveau Jackie Robinson. Il est celui qui brise le plafond de verre et d'autres citoyens aujourd'hui marginalisés peuvent désor-
Quel sens donner alors à ce qui s'est passé à Detroit, il y a quelques semaines, lorsque deux musulmanes ont dû changer de place à un meeting de M. Obama à cause de leur hijab? Cet incident est regrettable mais il est hors de propos par rapport à la campagne et par rapport au message de cette campagne. Car la campagne a toujours été inclusive et non exclusive. C'est une campagne qui regroupe des gens de diverses sensibilités et qui n'a aucune vocation à exclure... M. Obama a personnellement présenté ses excuses publiques après ces incidents de Boston... Cela a permis de s'interroger sur les motivations du soutien à Obama. Les bénévoles qui ont écarté les deux jeunes musulmanes sont eux-mêmes des Noirs, donc ils sont membres d'une minorité. Cela a fait réfléchir et ne peut être imputé à Obama. Dans mon dernier édito, je dis qu'un jour le chef de l'Etat Pourrait être un homme, une femme, portant un turban, une kippa ou un hijab. Cela sans problème. Car les fondations de notre nation reposent sur le droit à la diversité et le respect de la différence. En France, la religion du Président ne fait pas débat; elle n'est même pas évoquée. N'y a-t-il pas un danger à évoquer la religion pour le chef de tout un État? En effet, mais pour comprendre cette situation il faut prendre en compte les principes fondateurs des États-Unis. Parmi les primo-arrivants, beaucoup avaient fui l'Europe à cause de la persécution religieuse. Ils étaient souvent des groupes ou des individus qui avaient souffert en Europe à cause de leur foi. Ce qui fait de la liberté de religion un principe fondamental particulièrement sensible ici. Le Président a la liberté d'avoir une religion. Mais la séparation de l’Église et de l’État vaut aussi. Et le fait que le Président soit d'une religion ne signifie pas qu'il l'impose ou l’avantage. Il y a donc là un équilibre et toutes les religions sont sur le même plan d'égalité dans le système.
Propos recueillis par Amara BAMBA
Le Cerfiste N° 008 septembre 2008
Les vertus thérapeutiques du jeûne de Ramadan
Les progrès dans le domaine de la médecine ont démontré que le jeûne prescrit par Dieu (Gloire à Lui), pour les musulmans comporte de nombreux bénéfices à tous les niveaux de la vie de l'homme : spirituel, physique, social, économique et politique. Ces avantages se manifestent par ailleurs dans le traitement médical direct ou préventif. La nécessité et l’intérêt du Carême sont devenus donc plus évidents au fur et à mesure que l'homme découvre de nouvelles choses.
C'est ainsi qu’après le perfectionnement des moyens de subsistance de l'homme, la civilisation a amené avec elle de multiples maladies jusqu’alors inconnues. Ces maladies sont les conséquences logiques de la diversification des styles de la nourriture et de l’accroissement des soins minutieux que l'homme ne cesse d’apporter à ses mets et à leur. Face à ce paradoxe, les récentes découvertes de la science médicale ont lancé ce vibrant appel à l’humanité : pour sauver l'être humain des fléaux de la nutrition il est obligatoire - surtout pour l'homme avancé en âge - de jeûner au moins un jour chaque semaine ou une semaine chaque mois et mieux, jeûner un mois chaque année.
Cet appel a été motivé par le fait qu'il est scientifiquement prouvé que souvent l'homme est victime de certains foyers de pus qui se forment à l'intérieur de son corps et qui répandent leurs sécrétions à travers le sang. C’est ainsi que l’expérience scientifique et l'étude médicale ont reconnu que le Carême est le meilleur moyen de s'éloigner de la contagion de ces foyers.
En effet, lorsque les matières alimentaires s'amoindrissent dans le corps par le jeûne, le corps se mettra à consommer ses tissus intérieurs. Dans cette opération, le corps commence par consommer les cellules atteintes par les maladies. Ces cellules malades deviennent la proie du corps à cause de leur affaiblissement créé par l’inflammation. De même, le carême fait fondre n’importe quel petit enflement à son début et empêche la formation des calculs et des dépôts calciques, en les réduisant en petites portions. Dans ce sens, le Docteur Robert, médecin spécialiste a déclaré : « sans nul doute, le carême fait partie des moyens efficaces pour se débarrasser des microbes par son action destructrice des cellules atteintes et qui sont aussitôt renouvelées ». Il est médicalement reconnu que le jeûne a un apport appréciable dans la guérison de certaines maladies et qu’il est l'unique remède dans certains autres cas.
Le carême est très efficace dans les traitements des troubles intestinaux chroniques accompagnés de fermentation. Le carême est utilisé dans le traitement qui vise la réduction du poids entraîné par la consommation abusive des nourritures. Le carême est de même efficace dans le traitement de l’hypertension. S’agissant du diabète mellitus, le carême est un soin médical puissant contre cette dangereuse maladie, parce qu’avant son apparition, elle se fait généralement accompagné par un accroissement du poids de sa victime. Le carême est médicalement considéré comme un soin pratiqué traitant de l’inflammation aiguë et chronique des reins et des maladies du cœur. Jeûner pendant un mois dans l’année constitue la meilleure protection contre toutes ces maladies.
Le docteur Mohamed Zawahiri, spécialiste des maladies dermatologiques, a dit : « la générosité médicale du Ramadan englobe aussi les patients atteints des maladies dermatologiques puisque quelques-unes de celles-ci s’améliorent par le jeûne. Il est à noter que le rapport est très solide entre le régime alimentaire et les maladies dermatologiques ».
Des docteurs non musulmans ont reconnu les bienfaits du carême et à leur tête, le docteur de renommée mondiale Alexis Carrel, prix Nobel en médecine et en chirurgie. Il déclare dans son livre intitulé « L’homme, cet inconnu », livre qui est considéré en médecine comme une référence : « l’abondance des repas, les soins qu’on leur porte et leur richesse ont annulé une fonction qui a joué un grand rôle dans le maintien de la race humaine, c’est la fonction d’adaptation à l’amoindrissement de la consommation d’aliments. Si tous les conseils médicaux se rencontrent autour d’un avis important qui est le suivant : donner l’occasion aux appareils du corps de se reposer pendant un moment imitant ainsi les organes non dirigeables qui travaillent loin du contrôle humain comme le cœur et l’œil par exemple, puisque entre chacun des mouvements de ces organes il y a une pause, ne serait-il pas alors une obligation à notre appareil digestif de prendre son temps de repos lui permettant de dégager les excédents alimentaires qui s’étaient accumulés et qui nuiraient à l’organisme.
L’Envoyé d'Allah (que la bénédiction et salut de Dieu lui soient accordés) a eu raison de plus lorsqu'il disait : le jeûne est la moitié de la patience. Par le carême, les jeûneurs s'habituent à la patience et à l’endurance. Il ne sera troublé dans sa vie puisque c’est le manque de patience qui occasionne le trouble de l’émotion. De même le carême, d'une manière pratique, implante l’honnêteté dans l’esprit du jeûneur. Il abandonne volontairement son aliment et son eau sans qu’il ne soit suivi par un contrôleur en dehors de Dieu. Il continue ainsi son jeûne malgré la pression des besoins réels à ces deux phénomènes de subsistance. Il ne s'approche ni de l'aliment ni de l'eau, manifestant par cette privation son honnêteté de respecter son engagement de jeûner, c’est-à-dire de ne ni manger ni boire.
Avec ce qui est économisé, le jeûneur peut avoir la possibilité de se pencher sur le sort des nécessiteux quand lui-même sentira par le jeûne la douleur de la faim et de la soif. C’est pour la même raison économico-sociale que la dîme du jeûneur (Zakat-al-fitr) est imposée pour la fin du mois de carême. En réfléchissant un peu, on trouve que les impôts prescrits par l'Islam suivent un ordre conjoncturel précis. L’impôt des céréales se paye à la cueillette. Celui de l’argent se paye après un an d’obtention et de fructification de la fortune. C’est ainsi qu’il faut comprendre l’impôt qui se paye directement après le carême. Il suppose aussi que le musulman a évité le gaspillage pendant le mois de carême.
Par ZOROME Arouna
Le Cerfiste N° 008 septembre
VIE DU CERFI
Une formation pointue pour renforcer les capacités des sœurs de la Cellule Féminine Nationale
La cellule féminine nationale du CERFI a initié une formation à l'endroit d'un groupe de sœurs. Dénommée formation élite, elle a été entamée au début de l'année et se tient au siège du CERFI une fois par mois les dimanches de 11 h à 14 h. Cette formation vise à combler le grand retard des sœurs en matière de formation et constituer une avant-garde de sœurs capables de porter le débat sur des questions contemporaines. Par ailleurs, elle cherche à développer les capacités des sœurs de la CFN pour leur permettre de faire face aux questions ayant trait à la femme musulmane dans sa globalité. Cette formation est l'un des plus grands chantiers de la cellule. féminine nationale celle-ci. Elle s'organise par sessions de formations sur des thèmes culturels et des sujets d'intérêt général à travers un calendrier modulaire établi avec des formateurs avisés. En plus, des thèmes de réflexion ont été donnés à des sœurs choisies par le comité chargé de la formation d'élite pour exposer devant un jury compétent. La formation se poursuit jusqu'en 2009 et la CFN met un point d'honneur au respect du calendrier de la formation. Elle invite les sœurs qui ne se sont pas encore inscrites à le faire et toutes les personnes qui ont des contributions de nature à améliorer ce gigantesque chantier à le faire.
Ben Halima Abderraouf commente le coran durant tout le mois de ramadan au siège du CERFI. Pendant le mois béni de ramadan comme cela est de coutume, le CERFI propose à ses militants et sympathisants des activités diverses en vue de les rapprocher davantage de Dieu. Cette année encore
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La corruption prend des visages que l'on ne connaît pas toujours. L'islam Définit la corruption comme tout avantage en nature ou en espèces que donne une personne à une autre dans le cadre de son boulot, même si le donneur n'a aucune idée derrière la tête. Le Prophète avait engagé un collecteur de la zakat, qui recevait son salaire. Il vint une fois faire les comptes avec le Messager : "Ô Messager, voici la zakat que les gens ont remise." Et montrant un autre lot juste à côté : "et voici ce que les gens m'ont donné." "Ajoute ce que les gens t'ont donné à la zakat, car si tu n'étais pas en poste comme collecteur et étais resté chez tes parents, personne ne serait venu te donner ces cadeaux."
Voici ce qu'enseigne l'islam et comment le Prophète l'a appliqué sur ce collecteur de zakat alors que la consommation des produits de la zakat est interdite au Messager et aux membres de sa famille. Même quand on n'a aucun intérêt matériel, il faut défendre le vrai et interdire l'illicite. Frères et sœurs, qu'Allah nous satisfasse du licite afin que nous nous détournions de l'illicite. Sa famille avec de l'argent illicite est un péché grave. Le Prophète (saw) a dit qu'il viendra des moments où des adorateurs vont tendre les mains vers le ciel, pour implorer Allah, lui demandant de leur accorder ceci ou de les protéger de cela, mais Dieu ne les écoutera pas. Comment, demande le Prophète, Dieu peut écouter celui qui se nourrit d'illicite ?
S'il arrive que cette invocation caduque ne nous effraie pas, ayons pitié de nos enfants et ne leur rapportons pas des choses illicites, ayons de l'amour pour nos conjoints et ne les abreuvons pas d'illicite, ayons de la piété filiale et n'enrichissons pas nos parents de ce que Dieu déteste.
Frères et sœurs, lorsque nous sommes sur nos lieux de travail, ayons constamment à l'esprit que notre religion interdit dans l'enceinte de son siège, il organise des séances de tafsir, avec un invité de marque, Ben Halima Abderraouf. En séjour au Burkina Faso tout le long du mois de ramadan, il a fait l'honneur au CERFI de partager avec les fidèles de la mosquée ses Connaissances sur le Coran à travers une explication thématique de certains versets tous les jours entre 12h30 et 14h30. Et ces séances de commentaire drainent un public important et très enthousiaste qui semble tirer largement profit.
Des enfants mémorisent le Saint Coran au siège du CERFI. Le bureau provincial du Kadiogo organise du 18 août au 18 septembre des séances de mémorisation du Saint Coran à l’intention des enfants de 8 à 14 ans entre 8 heures et 12 heures. Elles regroupent plus d'une vingtaine d'enfants, filles et garçons, répartis en plusieurs groupes selon leur niveau de connaissance du Coran. Assurées par un collège d'encadreurs, ces séances de formation visent à familiariser les enfants avec le Coran et à leur apprendre à connaître de mémoire ses versets déjà à bas âge ; d'autant plus qu'il constituera par la suite un outil essentiel et fondamental de leur spiritualité. Il s’agit de combler un retard que certains dans nos milieux dits intellectuels accusent du fait de l'inexistence de cadre de... formation, de la négligence des parents, de l’intérêt porté aux études par rapport à l'enseignement religieux. Et les vacances pourraient constituer un tremplin pour donner les rudiments nécessaires à un apprentissage plus long. Ceci permet d'éviter des situations où l'on attend l'âge de la retraite pour s’adonner aux sciences religieuses. L'apprentissage du Coran ne saurait attendre d'autant plus qu'il est au cœur de notre pratique quotidienne.
Le favoritisme et "Certes Allah prescrit la justice et l'équité". Voici un deuxième verset sur la matière : "(4/135) Ô les croyants ! Observez strictement la justice et soyez des témoins (véridiques) comme Allah l'ordonne, fût-ce contre vous-mêmes, contre vos père et mère ou proches parents. Qu’il s’agisse d’un riche ou d'un besogneux, Allah a priorité sur eux deux (et Il est plus connaisseur de leur intérêt que vous). Ne suivez donc pas les passions, afin de ne pas dévier de la justice. Si vous portez un faux témoignage ou si vous le refusez, [sachez qu'] Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites.
136. Ô les croyants ! Soyez fermes en votre foi en Allah, en Son messager, au Livre qu'il a fait descendre sur Son messager, et aux Livres qu'il a fait descendre avant. Quiconque ne croit pas en Allah, en Ses anges, en Ses Livres, en Ses messagers et au Jour dernier, s'égare, loin dans l'égarement.
Il ne faut donc pas que des musulmans pratiquent le favoritisme et tous ces fléaux en -isme qui sévissent dans nombre de pays africains : le clientélisme, le despotisme, le népotisme, le régionalisme, le tribalisme et j'en passe. La corruption, les détournements, le favoritisme ont pris du galon dans notre pays et atteignent des proportions qui dépassent nos efforts individuels. C'est pourquoi on n'aura de cesse de dire aux musulmans d’intégrer les structures de lutte contre ces fléaux, car s'il est en soi une faiblesse de laisser aux autres le soin de faire ce que nous devions faire, il est une lâcheté de ne pas leur accorder notre soutien et notre concours afin que nous réussissions ensemble des combats pour le bien de tous. Voici ce qu'Allah commande à ce sujet : *3/104. Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable, et interdit le blâmable. Car ce seront eux qui réussiront.
Imam Ismael Tiendrebéogo
Le Cerfiste N° 0
08 septembre 2008
Fait partie de Le CERFIste #8