Issue
L'Appel #37
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-
Burkina Faso
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- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- L'Appel #37
- Editeur
- L'Appel
- Date
- février 2000
- numéro
- 37
- Résumé
- Mensuel Islamique de Formation et d'Information Générale
- nombre de pages
- 12
- Sujet
- Oumar Sanfo
- Tariq Ramadan
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Islamisme
- Détenteur des droits
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000526
- contenu
-
Burkina Faso : 200 F CFA - Zone UEMOA : 250 F CFA - Autre Afrique : 400 CFA Europe, DOM, TOM : 1 Euro - Autres pays : US $ 2
“Que tous ceux qui m'écoutent transmettent le message à d’autres et ceux-là à d’autres encore ; et que les derniers puissent le comprendre mieux que ceux qui m’écoutent directement” (Hadith)
Rencontre L’APPEL l’AEEMB Oumar SANFO
La mendicité n’est pas un produit de l’Islam, le président national de ▲ Affrontements musulmans chrétiens A qui profite la confusion ? ▲ Les sept conseils de Luqman A LE SOUFISME : Ajouter le Savoir au Savoir-être.
EDITO Immigration et polygamie Qu’est-ce qu’elle nous a encore fabriqué la France laïque ? Décidément, la France "des droits de l'homme" n'en finit pas de surprendre avec ses sentences contre les musulmans. Avant-hier, c'étaient les bruits des mosquées, hier les islamistes et le foulard. Aujourd'hui c'est la polygamie qui tombe sous le coup des lois laïques. Cette fois, la laïcité du pays de Napoléon emporte dans son sillage les musulmans. et les immigrés avec. En intimant récemment l'ordre aux immigrés polygames de ne garder qu'une seule de leurs épouses sous peine de se voir expulsés de France, les autorités françaises franchissent bien un pas que jusque-là aucun homme sensé ne pouvait s'imaginer. Cette disposition répressive qui frappe des familles installées parfois de très longues dates dans l'Hexagone constitue vraiment un cas de jurisprudence.
La loi est-elle vraiment faite en France pour protéger les hommes ? C'est bien là une grosse question, une question bien troublante quand on suppose que la loi qui interdit la polygamie en France a été conçue pour défendre les droits de la femme. C'est bien noble de protéger l'autre moitié de l'homme. Seulement, a-t-on pensé à l'homme lui-même dans son entité ? Quelles conséquences la décision d'un père de famille qui vit paisiblement avec plusieurs épouses de se séparer subitement de certaines d'entre elles peut-elle avoir sur les enfants (garçons ou filles) ? La France "des droits de l'homme" a t-elle réellement mesuré la gravité et surtout les conséquences diverses que cette disposition pourrait avoir sur les familles concernées ? Ces nouveaux champions des droits de la femme sont-ils certains de rendre service à ces vieilles qu'on va séparer de leurs époux et arracher ainsi à leur foyer ? En Afrique, les pays concernés par cette nième loi sur l'immigration s'agitent et sont inquiets à juste titre. Si le pays de Le Pen met à exécution ces dispositions absurdes de sa loi sur l'immigration, il faudrait bien qu'il en fasse un jour le bilan du point de vue des droits humains. Car au-delà de toute la communauté musulmane qui se verra infligée encore cette insulte supplémentaire, c'est toutes les cultures et les civilisations humaines présentes sur le sol français qui seront indirectement niées par la logique de la laïcité. Si cette loi antipolygame venait à être mise à exécution, la France "des droits de l'homme" passerait vite devant l'Autriche à laquelle Jacques Chirac tentait de donner des leçons de. morale ces derniers temps avec l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite. Qu'on le veuille ou non, le fantasme de l'invasion étrangère a gagné tous les politiciens de France. Jean-Marie Le Pen n'est pas le seul xénophobe politique de France dans la mesure où la phobie de l'étranger est devenue une constance dans la politique des gouvernements français, quel que soit leur bord. La droite a sa politique d'immigration (qui s'appelle en vérité politique d'exclusion) tout comme la gauche, dont un gouvernement actuellement aux affaires est justement le maître d'œuvre de la cynique loi sur les immigrés polygames.
La philosophie qui veut que la présence d'étrangers sur le sol de la France soit considérée comme une situation anormale a encore de beaux jours devant elle. Ce n'est ni une affaire de Charles Pasqua ni celle de Jean-Pierre Chevènement, mais plutôt simplement une constante de la politique française. Les étrangers qui ont choisi la terre "des droits de l'homme" comme lieu d'asile doivent se résoudre à Considérer qu'il y aura toujours des "Saint-Bernard". Lionel Jospin, qui a promis de mener une "politique d'immigration ferme et digne", considère aujourd'hui donc que son pays est indigne d'abriter des familles polygames, même si certains membres de ces familles ont plus servi la France que le Premier Ministre qu'il est. Avec cette décision de séparer des hommes de leurs épouses au nom de la laïcité, le pays de Chirac prouve encore une fois aux yeux du monde qu'il est la patrie des lois sans droits et surtout la capitale mondiale de la lutte contre l'islam, ses adeptes et ses symboles.
L'APPEL
L’Appel invite à réfléchir autour des prix Galian. Du 1er au 03 février dernier, le siège de l'Association burkinabè des cercles de qualité a abrité un séminaire de réflexion autour des prix Galian. Ces prix, rappelons-le, visent à stimuler et à encourager l'excellence dans le métier de journalisme et le représentant de l’Union catholique africaine de presse du Burkina (UCAP-B). Récépissé N° : 0355/MU/CA-TGI/OUA/P.F. de communication au Burkina Faso. Au cours de cette rencontre, il s’est agi d’examiner les textes réglementant ce concours d’excellence et aussi de voir les aspects pratiques de l’organisation des prix Galian. L’un des changements importants de cette rencontre est la prise en compte d’un représentant des médias confessionnels dans le jury officiel.
Au sortir de ce conclave qui a regroupé plusieurs organes de presse dont l’APPEL, l’occasion était offerte aux hommes de médias et aux services rattachés du Ministère de la Communication (ONATEL et SONAPOST) de faire des propositions à même d’améliorer l’organisation de ces prix. Signalons enfin que l’APPEL a été le seul média confessionnel à répondre à l’invitation du séminaire.
Directeur de publication Amadou YOUGBARE
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L’Appel N°037 Février 2000
Société
Affrontements musulmans chrétiens
À qui profite la confusion ?
Après le Timor Oriental, l’archipel des Moluques est atteint à son tour par la violence en Indonésie. Plus de deux mille morts en une seule année, dans les affrontements entre chrétiens et musulmans. Du moins, c'est ainsi qu’on les qualifie. Des musulmans et des chrétiens s’affrontent et se tuent au nom de Dieu. Du moins, comme nous le laisse entendre une certaine presse. Dans les livraisons qui nous sont faites quotidiennement, les musulmans sont présentés comme les agresseurs. Les chrétiens sont eux, les pacifistes, les opprimés. Comme toujours, c’est l’Islam et le moral de ses adeptes qui sont les cibles de cette campagne occidentale. En vérité, cette guerre honteuse n’a qu’une seule visée à terme : déstabiliser le plus grand pays musulman au monde. En effet, c’est bien l’avenir de l'Indonésie qui se joue à travers tous ces remous et toutes ces velléités. indépendantistes. Après le Timor Oriental, c’est Aceh qui a embrassé la trompette du séparatisme. À ce rythme, le conglomérat d'îles qui forme le pays d’Abdurrahman Wahid risque de n’être représenté que de façon factuelle sur la carte d’ici peu. L’entreprise de déstabilisation de l’Indonésie est en marche et cette “guerre sainte” des Moluques n’en est qu’une des étapes. La violence subie qui a éclaté entre deux communautés qui ont jusque-là vécu en bonne intelligence ne peut raisonnablement s'expliquer que par l’œuvre d’une main diabolique qui tire certainement les ficelles de quelque part. Certains Indonésiens doivent sûrement regretter l’ère Suharto, le temps où le président, aujourd’hui qualifié de dictateur, dirigeait l’archipel d’une main de fer avec l’aide de l’armée. Le président Suharto, chassé vulgairement des affaires, a vu le pouvoir d’État en Indonésie se considérablement affaiblir. Youssouf Habibi, qui l’a remplacé, n’a pu renforcer la cohésion du pays ; acculé qu’il fut par la furie des classes moyennes, victimes de la crise économique et de la pression des militaires décidés à conserver leurs privilèges. Habibi a donc été poussé simplement vers la sortie par cette pression multiforme. Le président Abdurrahman Wahid, qui dirige aujourd'hui l’Indonésie en tandem avec sa vice-présidente Megawati Soekarnoputri, nage depuis son arrivée dans une confusion plus que trouble. Présenté par la presse occidentale comme un "islamiste modéré", Abdurrahman Wahid a du mal à affirmer cette stature. Sous Suharto, la coexistence entre les communautés religieuses était au moins pacifique et les revendications indépendantistes moins désordonnées. L’islamiste modéré qui a remplacé un autre islamiste (Habibi était présenté comme un islamiste tout court) doit faire face aux velléités séparatistes de plusieurs îles, dont certaines, comme Aceh, luttent pour la création d’un État islamique. Cette exigence, qui date de vingt ans, les habitants de la province d’Aceh dans l’île de Weh l’avaient mise en sourdine au temps du Général Suharto. Comme au Timor Oriental autrefois, à Aceh, l’armée indonésienne est obligée de jouer à l’arbitre quitte à être montrée du doigt. En réalité, les militaires sont aujourd’hui la seule force qui maintient encore la fragile cohésion de l’Indonésie. Leur jugement sur tout sujet intéressant la vie du pays reste encore incontournable.
C’est pourquoi la volonté du président Wahid d’en découdre avec les anciens généraux sous prétexte de juger les auteurs de crimes commis au Timor est porteuse de tous les dangers. Les militaires sont loin d'être blancs dans tous les malheurs qui ont frappé l’archipel ces dernières années, ce n’est pas pour autant qu'ils accepteront facilement de jouer le jeu de politiciens à la solde de l’occident chrétien qui caresse bien le rêve de voir le plus grand pays musulman du monde disparaître de la carte.
Le fait que M. Wahid ait choisi les capitales occidentales pour demander le départ de son gouvernement de l’ancien chef d’état-major des forces armées n’est pas. Innocent. Le président Abdurrahman Wahid a cherché par cette annonce publicitaire à s’attirer les sympathies des régimes chrétiens d’Europe qui cherchent à affaiblir la seule force encore capable d’empêcher leur projet de déstabilisation de l’Indonésie : l’armée. Mais le président Wahid le sait bien, tout comme l’Occident d’ailleurs, que l’avenir de l’Indonésie ne se jouera pas du tout en l’absence des militaires qui constituent aujourd’hui les seuls adversaires des déstabilisateurs. La confusion volontairement entretenue sur la cohabitation entre les différentes communautés religieuses du pays ne changera pas la donne. La vérité se trouve avec l’armée et ses généraux. Toute la classe politique indonésienne et ses suppôts en sont bien conscients.
Hassan Aziz
Un docteur en pharmacie pour l’AEEMB
“Je jure, en présence des maîtres de la faculté, des conseillers de l’ordre des pharmaciens et des condisciples : D’honorer ceux qui m’ont instruit dans les préceptes de mon art et de leur témoigner ma reconnaissance.” en restant fidèle à leur enseignement ; D’exercer dans l’intérêt de la santé publique, ma profession avec conscience et de respecter non seulement la législation en vigueur, mais aussi les règles de l'honneur, de la probité et du désintéressement ; De ne jamais oublier ma responsabilité et mes devoirs envers le malade et sa dignité humaine. En aucun cas je ne consentirai à utiliser mes connaissances et mon état pour corrompre les mœurs et favoriser des actes criminels. Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque.
C’est après s’être conformé à ce rituel de prestation de serment de Galien au terme de sa brillante soutenance que Karim SANGARE, étudiant en pharmacie et ancien vice-président national de l’Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina (A.E.E.M.B.) a été fait Docteur d’État en Pharmacie. C’était le 26 janvier dernier en présence d’un public composé pour l'essentiel d’amis, de Connaissances et de nombreux militants de l’AEEMB et du CERFI. Mention TRES HONORABLE, avec félicitations du jury, c’est cette appréciation qui a été retenue par le Jury présidé par le professeur Innocent Pierre GUIS-SOU de l’Université de Ouagadougou, pour sanctionner l’étude fort intéressante réalisée par celui que les aeembistes (militants de l’AEEMB) appellent affectueusement V.P. SANGARE.
La thèse, faut-il le rappeler, a été conduite sous la direction du professeur agrégé Biaise SONDO (Directeur de thèse) et du Docteur Abdoulaye TRAORE (Co-Directeur) et a porté sur l’"Évaluation des prestations des gérants des dépôts de médicaments essentiels génériques de la région sanitaire de Bobo Dioulasso".
L’étude avait pour entre autres objectifs d’identifier les tâches exécutées par les gérants de dépôts, d’apprécier l’exécution de leurs tâches par rapport aux normes en vigueur et d’identifier les causes des problèmes observés à l’effet d’évaluer à terme les prestations desdits gérants des médicaments essentiels. génériques dans la région sanitaire de Bobo. Pour conduire l’étude, le frère SANGARE a d’entrée de jeux défini les mots clés et rappelé les objectifs de la thèse. Les cadres et populations d’étude ainsi que la méthode de travail ont minutieusement été répertoriés ensuite. La thèse a également présenté les résultats de l’étude, notamment les caractéristiques de la population étudiée, les tâches exécutées par les gérants et l’évaluation de leurs activités, la détermination des tâches incorrectement exécutées, etc. Dans une partie commentaires et discussions, SANGARE a modestement fait ressortir les limites et contraintes de son étude, conscient du fait qu’il serait prétentieux à travers une thèse de cerner tous les contours de la problématique du sujet. Au terme de l’étude, des recommandations pertinentes ont été formulées en vue d’une gestion plus efficiente des médicaments essentiels génériques (MEG). Les MEG, a rappelé SANGARE dans sa thèse, c’est “toute copie d’un médicament déjà mis sur le marché qui a les mêmes principes actifs que celui-ci et qui revendique la même activité pour les mêmes indications”. Pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ces médicaments ont une valeur thérapeutique significative et doivent se caractériser par un niveau acceptable de sécurité et de qualité satisfaisante pour leur prix. Les MEG dans notre contexte de crise économique généralisée satisfont incontestablement aux besoins de la majorité de la population en matière de soins de santé. La thèse a donc toute son actualité et toute son importance. Vivement que les conclusions dont le Jury a apprécié la pertinence en dépit de quelques observations, permettent une meilleure gestion des MEG pour le bonheur des populations.
Sharif Souley
L’Appel N°037 Février 2000
Rencontre
L’APPEL reçoit le Président national de l’AEEMB
L’Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina (AEEMB) créée en 1985 est une association qui a pour objectif principal, la promotion de l’islam en milieu scolaire et estudiantin. À travers des conférences, des séminaires, cours de formation islamique et bien d'autres activités, ce mouvement fortement implanté au Burkina, après 14 ans d’existence, a fait un travail fort remarquable. Il suffit aujourd’hui d’apprécier le degré d’engagement (religieux et technique) des cadres musulmans passés à l'école de l’AEEMB pour s’en convaincre. Le septième président, Omar SANFO, a bien voulu se prêter à nos questions pour nous donner la situation actuelle du mouvement.
L’APPEL : Qui est SANFO Omar ?
Sanfo Omar (S.O.) : Sanfo Omar est votre frère en Islam. Je suis étudiant en 5e année de médecine à l’Université de Ouagadougou et actuel président de l’AEEMB.
L’APPEL : Pouvez-vous nous présenter l’AEEMB ?
S.O. : Créée le 25 mars 1985 au Centre Austro-burkinabè, l’AEEMB a été reconnue officiellement le 21 janvier 1986. Elle a donc environ 14 ans d’existence. Bien avant cette date, la jeunesse musulmane scolarisée a tenté de trouver ses marques dans plusieurs autres organisations. Parler d’objectif, je dirai que nous visions à sortir les élèves et les étudiants de l’emprise de Satan afin qu’ils puissent mieux se consacrer à l'adoration de Dieu. Les statuts disent dans ce sens que l’objectif de l’AEEMB, c’est de promouvoir et dynamiser l’Islam en milieu scolaire et estudiantin, de regrouper les membres dans un étroit sentiment de fraternité islamique, de défendre ses membres sur le plan moral, matériel et religieux, puis de travailler à l’épanouissement des membres et enfin, de participer au développement socio-économique du pays.
Comme moyen d’action, l’AEEMB se propose d’organiser des cours d’instruction religieuse, des sorties à caractère religieux, des conférences, des causeries, des projections, des séminaires, des activités socio-économiques... L’association est représentée dans près de 36 provinces si l'on s’en tient au rapport du secrétariat sur l’opération “Allahou Akbar".
L’APPEL : Quelles sont les difficultés de votre organisation ? S.O. : “Nous avons créé l'homme pour une vie de lutte” comme le verset 4 de... La Sourate 90 le stipule. Des difficultés, nous en rencontrons certainement. D’abord, le problème de la gestion des hommes a beaucoup pesé sur notre action. Le professeur Tariq Ramadan disait que “le principal ennemi des musulmans pourrait bien être les musulmans eux-mêmes, que tout danger extérieur”. On s'est souvent posé la question de savoir si ces propos ne collaient pas avec nos réalités.
Autres difficultés, et non des moindres, ce sont les insuffisances des ressources matérielles, financières et humaines. Le manque de ressources est du reste légion depuis la création du mouvement.
L’APPEL : Il semble que vos militantes sont confrontées à l’hostilité de certains chefs d’établissements à cause de leur voile. Que faites-vous pour venir à bout de ce problème ?
S.O. : Avant de répondre à votre question, voilà ce que dit le règlement intérieur des établissements secondaires en son Article 13 : “Les tenues sales et débraillées sont formellement interdites. Les élèves doivent avoir un comportement correct dans... L’enceinte de l'établissement. Il est interdit d’introduire des armes (couteaux, canifs, lance-pierres, fléchettes, armes à feu...) dans l’établissement sous peine de sanctions. Les jeux violents et les bagarres sont formellement interdits.
Je me demande si tout le monde donne aux mots leur contenu réel. Sinon, comment comprendre qu’à travers ce texte, des éducateurs en viennent à interdire le voile ? Pendant que l’article 24 dit : "L’instruction religieuse peut être organisée par les différentes confessions religieuses officiellement reconnues par l’Etat et sur autorisation du chef d’établissement..." À Titao, par exemple, il y a eu des incompréhensions entre le censeur et certains de nos adhérents ; la mission que nous venons d'effectuer nous a rassurés que la pomme de discorde est seulement née suite à des incompréhensions entre individus (selon les dires même du censeur). Qu’à cela ne tienne, nous avons dit à nos membres que, il y a deux ans, le président SANFO prenait le bâton de commandement de l’AEEMB. Le musulman doit être positif, c’est-à-dire avoir des rencontres de synergie et non d’antagonisme ou d’opposition. Quant à la question du voile, il est ressorti de la rencontre avec l’administration que ce sont soit certains professeurs qui se plaignent, soit certains élèves. Chacun a ses humeurs, mais seulement posons-nous la question : d'autres pourraient-ils se payer le luxe de se plaindre à l’administration parce que certains d’entre eux portent des mèches ou s’habillent de manière désobligeante ?
Tout compte fait, dans notre action, nous n’avons pour objectif que l'éducation des élèves dans l’obéissance à Dieu et d’agir dans le sens du bien. À la sortie de cette rencontre, le proviseur nous a promis que les élèves pourraient disposer des samedis soir pour leur formation. Au Lycée Kourita de Koupé-la, où nous avons effectué une mission de médiation parce qu’il y avait des problèmes similaires, il nous a été répondu que l'établissement est géré conformément à des textes de la période révolutionnaire. Il se pourrait que ses incompréhensions nous soient imputables de par le comportement de certains de nos membres (Dieu seul sait). Tout compte fait, nous enregistrons des félicitations de certains chefs d’établissement pour la discipline de nos membres.
Au plan des initiatives pour résoudre ces difficultés, nous avons tenté de faire des rencontres avec les chefs d'établissement concernés ; nous avons touché aussi d’autres responsables en vue de trouver une solution idoine. Nous avons contacté la Communauté Musulmane, le CERFI et bien d’autres personnes ressources.
Il convient cependant de noter que cette affaire de voile ne concerne pas que l’AEEMB. Le voile est une question de conviction, une question intime et personnelle (il n’y a qu’à choisir : l’ordre de Dieu ou celui des hommes) ; les sœurs sont interpellées. Les responsables religieux, les éducateurs et les parents sont eux aussi interpellés.
Est-il normal que des parents s'entêtent à inscrire leurs enfants dans des établissements où on oblige leurs... Enfants à se déshabiller ? Et puis, à ma connaissance, ce n’est pas interdit d’en construire. N’existe-t-il pas des établissements où des filles sœurs sont correctement voilées ? Quelle gloire y a-t-il à clamer que nous sommes la meilleure des communautés, la population majoritaire, alors que nous n’avons pas encore construit une maternelle ? Il ne faudra pas que seuls les mots nous suffisent pour dire ce que nous sommes ou supposés être, mais les actes. Le Calife Ali (RA) disait : “Ce que vous êtes parle plus fort que ce que vous dites.”
L’APPEL : Quelles sont vos relations avec les associations islamiques au Burkina ?
S.O. : Les militants de l’AEEMB sont des enfants de ceux-là qui animent les structures religieuses. Entre l’AEEMB et ses structures, c'est une relation de père en fils dans le respect des normes islamiques. À l’AEEMB, il est question d'Islam et non de regroupement en plusieurs tendances. Nous observons une attitude de neutralité par rapport aux autres. mouvements.
L’APPEL : On dit pourtant que vous êtes les protégés du CERFI ?
S.O. : Jeunes que nous sommes, nous sommes en quête d’expériences. À l’AEEMB, nous restons ouverts à tous conseils constructifs d’où qu'ils viennent. En réalité, notre protecteur à nous tous, c’est Dieu. CERFI et AEEMB sont sous la protection de Dieu.
L’APPEL : Quelles sont vos relations avec les mouvements d'étudiants présents sur le campus ? Adhérez-vous à leur plate-forme revendicative ?
S.O. : Qui dit AEEMB, dit élève et étudiant. Nous sommes par conséquent concernés par ce qui se passe dans les écoles et universités. Par conséquent, nous défendons les différentes plate-formes qui, du reste, sont entièrement nôtres en tant qu’élèves et étudiants vivant les mêmes situations.
L’APPEL : Ces derniers temps, nous avons assisté à des affrontements sur le campus entre les mouvements d'étudiants présents sur le campus ? Comment avez-vous géré cette crise ? Vos militants sont-ils restés à l'écart ?
S.O. : Ce que nous venons de vivre au Le campus est vraiment déplorable, même de l’avis des protagonistes. C'est dommage parce que dans un camp comme dans l’autre, chacun dit se battre pour des intérêts moraux des étudiants. La leçon que nous tirons de cette crise, c’est que seule l’unité permet de gagner. Si nous restons divisés, nous courons à notre perte. Manipulé ou pas (reproche que l’UNEF et l’ANEB se font mutuellement). Une chose est sûre : les étudiants veulent de meilleures conditions de vie et d’études.
Quand vous prenez une gifle sur la joue, l'oreille le plus souvent n'est pas épargnée, comme on le dit souvent. C’est dire que cette bagarre n’a épargné personne. Ce que nous avons apporté comme contribution, c’est d’apaiser les esprits pour éviter toute escalade.
L’APPEL : Que sont devenus les premiers militants de votre association ? Au fait, que devient-on après l’AEEMB ? S.O. : Avant de répondre, permettez-moi de poser la question de savoir : “Quel avenir les aînés ont-ils préparé pour l’association ?” En 14 ans de vie, nous n’avons qu’une... poignée de grands frères à nos côtés. Où sont passés les autres ? Où se trouve le mérite de construire une maison puis l’abandonner après ? Que chaque aîné se pose la question de savoir qu’est-ce qu’il fait présentement pour l’association ? En tant qu’aeembiste, nous demandons aux anciens de ne pas nous oublier parce que nous avons notre raison d'exister et nous voulons exister.
Après l’AEEMB, nous notons qu’il y a un regroupement par affinité professionnelle. Mais, du point de vue du militantisme, les anciens se retrouvent dans le CERFI principalement et accessoirement dans les autres associations, comme la communauté musulmane, le mouvement sunnite....
L’APPEL : À six (6) mois de la fin de votre mandat, quel bilan faites-vous de votre action à la tête de l’AEEMB ? S.O. : Il nous est impossible de rester au balcon et de se regarder soi-même dans la rue. Il nous est difficile d’apprécier notre propre action. Je pense que les frères et sœurs de l'association sont bien placés pour ça. Au congrès, on reviendra sur Nos deux ans de parcours. Mais de prime abord, nous reconnaissons qu’il y a des problèmes et cela, je crois que c’est parce que nous n’avons pas encore les moyens de notre politique. Et ce manque se ressent sur nos activités. Le Messager (bulletin de liaison du CG du Houet) n’a pas hésité à le souligner dans son numéro 00 et pour cela, il faudrait que les générations futures se servent de nos expériences qui, en réalité, n’éclairent que le chemin déjà parcouru.
L’APPEL : Quel appel avez-vous à lancer à vos militants et par-delà à la communauté ? S.O. : Il faut que l’on se tourne vers les actes et non vers les gens. Il faut que l’on cherche à
Avis de recrutement : La Mutuelle d’Épargne et de Crédit BAITOULMAAL souhaite recevoir des candidatures pour le recrutement d’un agent de crédit. Les éventuels candidats intéressés par ce poste devront remplir les conditions suivantes : - être de bonne moralité, - être apte à gérer les opérations d'épargne et de crédit, - avoir une expérience d’au moins d'un an dans la... Gestion du microcrédit, avoir des qualités relationnelles et un esprit d'initiative. Les postulants à ce poste devront déposer leur candidature par écrit, accompagnée d’un curriculum vitae détaillé, au plus tard le 25 février 2000 à la Mutuelle BAITOULMAAL, sise au côté Est du siège de l’AEEMB, plaire à Dieu.
Il faut, comme le dit le professeur Tariq Ramadan : “Être avec Dieu pour savoir être avec les hommes”.
L’APPEL : Votre dernier mot ?
S.O. : Comme dernier mot, je ferai mien ce que disait Hassan Al Banna : "Pour qui sait, comprend, croit et a la conviction que le message de l’Islam est le dernier message révélé par Dieu aux hommes, doit comprendre que dans ce message, ce qui doit naître de sa compréhension, c’est de la vigueur et de la force, jamais du désespoir. C’est un message qui réveille, c’est un message qui responsabilise, c’est un message qui appelle à une compréhension de la responsabilité humaine. Et, le musulman doit être témoin devant tous les hommes."
Propos recueillis par Sharif Souley. La vidange de vos fosses septiques, contacter EVAF au secteur 28 Dassasgho, sur l’avenue de la Jeunesse, en face du panneau de la pharmacie du Jourdain ou appeler au téléphone.
L’Appel N° 037 Février 2000
C'Appel islamique
La mendicité n’est pas un produit de l’Islam. Fléau des temps modernes, résultant d’un individualisme triomphant, la mendicité, par le fait des détracteurs de l’Islam, est en train de devenir la chose des musulmans. L’Islam a-t-il institué la mendicité ? L’encourage-t-il ? Quelles solutions l’Islam peut-il apporter à ce phénomène ?
Des hommes, des femmes, des enfants tendant la main font de plus en plus partie du quotidien de nos rues. Ces oubliés de nos sociétés “modernes” nous rappellent leur existence en s’installant en des endroits bien choisis. Sont-ils tous considérés par l’Islam comme des mendiants ? Pour l'Islam, le mendiant dans le sens de la professionnalisation n’existe pas. Donc, toute personne qui choisit de faire de la main tendue... Son gagne-pain quotidien est en porte-à-faux avec l'Islam. En effet, la religion musulmane encourage et ennoblit tout travail licite. Le prophète (saws) a dit que le musulman qui a un métier est préférable auprès de Dieu à celui qui n’en a pas. Il n’y a pas de sot métier en Islam. Par conséquent, toute personne saine de corps et d’esprit doit faire de son mieux pour satisfaire ses besoins à partir d'un travail. C’est cela la règle.
Cependant, il peut arriver qu’un handicap physique ou mental entrave les possibilités d’une personne à travailler. En ce moment, sa charge revient à toute la société à laquelle elle appartient. Si la société ne prend pas ses responsabilités, l’Islam tolère la main tendue de cette catégorie de personnes quand elle cherche à satisfaire ses besoins. En dehors d’un handicap sérieux, l’Islam ne tolère la mendicité que dans des circonstances exceptionnelles. Il s’agit de personnes victimes d’un accident quelconque (tremblement de terre, inondation, incendie, vol...), si la communauté ne... vient pas en aide de façon urgente à ces catégories de personnes, l’Islam les autorise à mendier pour résoudre leurs problèmes ponctuels. Hadith : “La mendicité est interdite à toute personne sauf à trois : un indigent à bout de ressources, un homme accablé de dettes, un homme qui a pris l’engagement de verser le prix exorbitant du sang d'un mort.” “La mendicité est une blessure que l'on fait à son propre visage (dignité) sauf si on s’adresse à une autorité ou si l’on est acculé par une nécessité réelle.”
De façon générale, la mendicité n'est tolérée que pour une personne qui se trouve dans une situation précaire indépendante de sa volonté. Pour ne pas que la personne ne prenne goût à la main tendue, certains savants limitent l’autorisation de la mendicité à la satisfaction des besoins pour un jour. Pour le lendemain, la personne apte n’a qu’à commencer à chercher à gagner son pain par ses propres efforts. Ainsi, toute personne qui tend la main sans faire partie de ces catégories précitées viole les... Règles de l’islam. Ces personnes doivent méditer certains avertissements du Prophète Mouhammad (SAW). “L’un de vous ne cesse de mendier jusqu’à ce qu'il rencontre Allah, exalté soit-Il [le jour du jugement] avec le visage dépourvu de toute chair.” “Celui qui mendie pour accroître ses biens ne mendie en réalité que des braises [d’enfer].”
Il est clair donc que non seulement l’islam n’encourage pas la mendicité, mais il combat l’institutionnalisation (la professionnalisation si vous préférez) de cet acte quelque peu humiliant. Le Prophète disait : “La main qui donne est supérieure à celle qui reçoit.”
La mendicité qu’on voudrait islamique, c’est celle des “garibou”, ces soi-disant élèves coraniques. Ces derniers doivent se trouver aux heures de cours dans les écoles coraniques et non pas dans la rue. C’est à se demander à quel moment ils apprennent ! Apprendre le Coran n’est nullement conditionné par ces longues promenades quotidiennes qui transforment ces enfants plutôt en élèves de la rue. Alors pourquoi ? La mendicité des "garibou" ? Certains maîtres coraniques l’expliquent comme faisant partie de l’éducation de l'élève. On veut enseigner l’humilité aux enfants. Cela peut être acceptable à condition que cette quête d’humilité ne se transforme pas en humiliation de l’enfant. D'autres disent, et à juste titre, qu’on leur a envoyé plusieurs enfants et rien ne suit ni en termes de frais de scolarité, ni en termes de prise en charge pour ces enfants qui doivent être à l'internat. Ces maîtres coraniques disent qu’ils sont obligés dans ces conditions de laisser les enfants se promener pour gagner de quoi manger. Et ce défaut de prise en charge explique aussi les haillons qu’ils portent.
Toujours est-il que les garibou participent de façon non négligeable à présenter la communauté musulmane comme celle des pauvres, des miséreux, alors que tout le monde sait que c’est une communauté de riches (hic) dans nos pays. La responsabilité dans la mendicité des “garibou” est partagée entre les maîtres coraniques qui... Acceptent de recevoir des enfants sans leur prise en charge, les parents (à la limite irresponsables) qui vont déverser leurs marmaille chez quelqu’un sans laisser un sou, et l’État qui joue à l’autruche alors que l’avenir de ces enfants est dangereusement hypothéqué par l’absence autant d'instruction que d'apprentissage d’un métier.
Si les parents en particulier choisissent l’enseignement coranique pour leurs enfants, ils n’ont qu’à confier ces derniers à des maîtres coraniques qui sont à la hauteur et accepter de payer le prix d’un enseignement de qualité. Le Prophète a dit : “Vos enfants sont des dons de Dieu, traitez-les avec égard.”
Nous ne trouvons pas utile d’encombrer notre journal avec les fausses explications de ceux parmi les maîtres coraniques qui transforment leurs élèves en gagne-pain devant leur rapporter 100 ou 150 par jour. Nous ne serions pas complets si nous ne signalions pas que tous les “garibous” ne sont pas des élèves coraniques. Testez-les vous-mêmes et vous vous en rendez compte. Certains parmi eux sont tout simplement des “enfants de la rue”. Les mendiants ne sont pas là pour les musulmans seulement. Ceux qui consultent les charlatans et doivent sortir des sacrifices ont encore plus besoin des mendiants, et surtout ceux qui sont en bonne forme. Et oui, parce qu'ici, le type de sacrifice exclut parfois les handicapés. Il faut donc des gens pour recevoir les poulets, cauris, bougies, colas et autres en couleurs et en nombre déterminés. S’il fallait interdire la mendicité, ces “sacrificateurs” seraient les premiers à protester.
S'il est clair que l’Islam n'a pas encouragé la mendicité, cela signifie-t-il que les déshérités de la terre sont oubliés ? Bien sûr que non. L'Islam agit en amont et en aval. En amont, nous avons déjà parlé de la noblesse du travail dans l’Islam. Les “parasites humains” n’ont pas leur place dans la religion musulmane. En plus, l’Islam a institué la zakat, une sorte d’impôt ayant un caractère socio-économico-spirituel. Il s’agit d’une redistribution annuelle. des biens. Dieu a fixé une part déterminée dans les biens des possédants qu’il faut remettre aux moins nantis pour des raisons sociales. “Dans leurs biens il y a une part de droit au mendiant et au déshérité”. S 51 V19 Les ayant droits à la zakat ont été déterminés par le Coran en huit catégories. Dans ces catégories, les paresseux et les “parasites sociaux” ne figurent nulle part. Le Prophète précise même l’interdiction de remettre la zakat à ce genre d’individus. “Ni le riche, ni l’homme vigoureux ne doivent profiter de la zakat”.
La zakat a pour but de soulager de façon durable les nécessiteux. En aval, nous avons l’aide d'urgence qui peut amener l’autorité musulmane à solliciter les croyants pour soulager d’autres en cas de difficultés majeures. Le Prophète (saw) l’a fait quand les Mecquois se sont retrouvés à Médine démunis. Il l’a également fait lors d’une fête de Tabaski qui coïncidait avec des moments difficiles en interdisant la conservation de la... Viande du sacrifice pendant plus de trois jours. L'aumône est aussi une solution pour soulager les démunis. Cette aumône courante est souvent indexée par les pourfendeurs de l’Islam comme encourageant la mendicité. Cela est totalement faux. Par l’aumône bien comprise, on cultive en soi la générosité et on combat l’avarice. L’aumône bien comprise n’est pas donnée nécessairement au vu des gens ou devant la mosquée. La meilleure aumône est donnée dans la discrétion absolue. “La meilleure aumône est celle que donne la main droite sans que la main gauche ne sache ce que la droite a donné”, a dit le Prophète. En plus, le Coran préfère qu’on donne cette aumône à celui qui, même dans la difficulté, préserve son honneur en ne tendant pas la main. Aux nécessiteux qui se sont confinés dans le sentier d’Allah, ne pouvant pas parcourir le monde, et que l'ignorant croit riches parce qu’ils ont honte de mendier. Tu les reconnaîtras à leur aspect. Et en tout ce que vous dépensez de vos biens, Allah le sait parfaitement. Coran 2/273
C’est donc la dimension humanitaire de l’Islam qui fonde la Zakat et l’aumône. Il ne s’agit pas du tout d'un quelconque désir d’encourager la mendicité. Que faire alors devant ceux et celles qui nous tendent la main à tout bout de champ ? Nous devons d'abord nous interroger sur notre part éventuelle dans la présence des gens dans la rue (non-assistance à personne en difficulté, détournement des aides pour les démunis, déflation...). Ensuite, s'est-on acquitté de sa Zakat ? Après, on aura le choix de donner ou de ne pas donner tout en ayant la conscience tranquille devant Dieu. Bien sûr, la religion accorde le bénéfice du doute à celui qui tend la main en nous demandant de ne pas le repousser sans raison valable. Il faut reconnaître que certains mendiants sont devenus de vrais psychologues. Ils se plantent en des endroits différents en fonction des jours, des heures de la journée, ou des périodes du mois pour donner mauvaise conscience à certains, les obligeant ainsi à se départir de quelques pièces. pour avoir la conscience tranquille. L’Islam tient à ce que l'honneur et la dignité que Dieu a accordés à l’être humain soient préservés. “Nous avons honoré les fils d’Adam”, dit le Coran. Cette préservation devient très délicate quand l'individu se trouve dans des situations précaires. C’est pourquoi combattre la mendicité, c’est aussi combattre tous ceux qui, par leurs actions néfastes (détournements, gabegie...), participent à la précarisation des conditions de vie de l’être humain. C'est aussi combattre l’individualisme qui amène les gens à rester insensibles face aux difficultés de leurs semblables. Se soucier de l'autre, le soulager, sont des valeurs cardinales dans l’Islam et elles n’ont pas pour but d’encourager la mendicité, même si les mendiants en profitent. Aider l’autre, c’est s’aider soi-même. Le Prophète (PSL) a dit : “Quiconque soulage un croyant d’un des tourments de ce bas monde, Dieu le soulagera d’un des tourments du jour de la résurrection. Celui qui apporte son aide à quelqu'un en difficultés, Dieu lui apportera son aide en cette vie et dans l’autre ” Mamadou Alioune Diouf
As sabr
Le Sabr face aux malheurs et difficultés
Le Sabr face aux devoirs imposés par Dieu “ O vous qui avez cru ! soyez patients et rivalisez de patience. Tenez ferme et craignez Dieu, ainsi récolterez-vous la piété ”. Coran 3/200. Selon Al Hassan Al Basri (R.A) “ Dieu exhorte les fidèles à être patients en accomplissant leurs devoirs religieux dictés par l’Islam qu’Il a agréé comme étant leur religion. Ils ne doivent pas s’en détourner, ni dans la difficulté ni dans l’aisance, ni même lors d’une affliction encore moins lors d’un bonheur. Ils doivent mourir en tant que musulmans soumis à Lui. D'autre part, ils sont tenus de s’encourager mutuellement à la patience pour affronter leurs ennemis sans toutefois cacher leur foi ”.
Qu’est-ce que le sabr ? La “ patience ” est une traduction faible du mot arabe “ sabr ”. Les connotations de ce mot sont : 1) Endurer les peines et les malheurs patiemment, 2) Se maîtriser face aux péchés
3) Être constant dans ses devoirs envers Dieu.
L’importance du Sabr
Le Sabr est un élément très important dans la vie pratique du musulman. En fait, pour se maintenir dans l’adoration de Dieu, s’éloigner des passions et des interdits, endurer les calamités et quels que soient les obstacles, le croyant ne peut se passer de cette force intérieure qu’est le Sabr. Il importe de souligner ici le fait que le Sabr n’est pas une chose que nous acquérons par nos propres efforts mais qui nous est donnée comme une faveur par Dieu. En guise de rétribution, les patients “recevront leur salaire pleinement et sans compter”, Coran 39/10.
Faire preuve de Sabr, c’est persévérer dans les moments difficiles tels que la maladie, la mort d’un être cher, la perte des biens, etc., tout en sachant qu’ils proviennent de Dieu. Le croyant sait qu’il n’est pas dans son intérêt de s’inquiéter outre mesure ou de sombrer dans le désespoir. Au contraire, endurer ces malheurs tout en se montrant patient et sachant qu’il... retournera à Dieu lui fait mériter les bénédictions et la miséricorde.
Le sabr face aux tentations. D’autre part, le croyant s’efforcera d’éviter ce qui est prohibé par Dieu et son Prophète (saw) même si ces actes paraissent attrayants ou délicieux à son nafs (ego). Le fait qu’il s’en abstienne en dépit de sa capacité de les commettre l’élève au rang des patients. Le croyant mettra tout en œuvre pour accomplir ponctuellement et avec constance les actes que Dieu et son Prophète (saw) lui ont ordonné d’accomplir même si son nafs (ego) n’y est pas enclin ou les trouve difficiles. L’espoir d’une récompense dans l’au-delà l’incite à persévérer dans l’accomplissement de ces obligations.
Paroles de Omar (R.A) : “Nous considérons les meilleurs moments de notre vie comme étant ceux où il y avait le Sabr.”
Paroles d’un sage : “La patience, c’est le fait de supporter l’amer dans la vie sans mauvaise humeur. C’est témoigner de la politesse à l’égard de Celui (Dieu) qui a décrété l’épreuve, tout en se souvenant de la...” rétribution. C’est le fait de se maintenir avec politesse devant Dieu au moment de la calamité.
Action / Janvier 2000 L’Appel N° 037 Février 2000
L’Appel islamique
“A L’ÉCOLE DES SAHABA :”
La leçon d’Abu Zaar
Il était de l’habitude du prophète Mouhammad (SAW) d’accorder des audiences à ses Sahaba (compagnons). Ceux-ci profitaient de l’occasion pour se purifier et s’éduquer auprès de lui, à la source pure de l’Islam. En allant découvrir ces premiers musulmans dans leur “École”, cela nous permet de nous rendre compte de leur modestie (pour s’éduquer), de leur souci (pour se purifier) et de leur grandeur d’âme (dans l’accomplissement de ce qu’ils ont reçu comme enseignements). C’est aussi pour nous une occasion d’aller apprendre l’islam directement à la source originale.
Pour le numéro-ci, suivons ensemble la leçon d’Abou Zaar. Le temps étant le principal capital d’investissement de tout fils d’Adam, Abou Zaar avait du souci pour sa gestion. Et le Prophète (SAW) de l’orienter en ces termes : “Il incombe à Tout homme intelligent doit repartir son temps en trois :
- une partie pour adorer Allah
- l’autre partie pour faire le bilan de ses activités en vue d’en identifier les bonnes et les mauvaises actions.
- la dernière partie pour gagner sa vie en halal (de façon licite).
Et comme pour mettre des garde-fous, le prophète (saw) ajouta que l'homme sage doit faire preuve de vigilance dans l’usage de son temps en évitant les paroles inutiles et sans importance. Et que celui qui pèse ses paroles dit peu de choses inutiles. Toujours dans le souci de faire économie du temps, le prophète (saw) ajouta que l’homme sage ne doit voyager que pour trois (3) raisons :
- pour faire des provisions en vue de sa vie dans l’au-delà,
- pour gagner sa vie ici-bas en halal,
- pour se détendre islamiquement.
Abou Zaar voulut se renseigner ensuite à propos de la Thora de Moussa (AS) (l'Ancien Testament). Rassouloullah (le prophète) (saw) répondit que ces livres révélés contenaient des avertissements tels que : "Je m’étonne de... Celui qui croit à la mort et qui, malgré cela, trouve plaisir dans n’importe quoi. Pourtant, quand un individu est condamné à mort et que le jour de son exécution est imminent, il ne trouve naturellement pas de plaisir dans n’importe quoi.
Je m’étonne de celui qui croit à la mort et qui, malgré cela, rit (de façon exagérée) ; je m’étonne de celui qui observe en permanence les accidents, les changements et les résolutions dans le monde et qui, malgré cela, trouve toujours satisfaction dans Doun’ya (le bas monde).
Je m’étonne de celui qui croit au destin et qui, malgré cela, souffre encore du chagrin et des difficultés de ce monde ; je m’étonne de celui qui croit qu’il doit rendre compte très bientôt (au tribunal d’Allah) et qui, malgré cela, ne fait pas de bonnes actions.
Abou Zaar consacre le troisième module de sa leçon à prendre des conseils pratiques. Ainsi s’adressa-t-il de façon humble au prophète, à l'image d’un élève soumis devant son maître : “Ô yâa Rassouloullah, conseilles-moi.” Rassouloullah (saw) lui dit de cultiver la crainte d'Allah, car, dit-il, c'est la base et la racine de toute bonne œuvre. Lorsque Abou Zaar voulut avoir davantage de conseils, Rassouloullah (saw) ajouta : “O Abou Zaar, sois constant dans la récitation du Qour’âne (le Coran) et Az-Zikroullah (le souvenir d'Allah), car c’est là une lumière pour la vie présente et une provision pour l’au-delà.” Abou Zaar insista, “Ô yaa Rassouloullah, conseillez-moi de plus.” Rassouloullah (saw) ajouta : “Garde-toi de l’excès de rire, car il fait du tort au baatwin (il tue le cœur) de même qu’au zwaahir (fait perdre au visage son lustre).” Puis, poursuivit-il, sur la demande toujours d’Abou Zaar en ces termes : “Reste ferme au jihad, car c’est la roubbaaniyat (l’acte de dévotion par excellence) de ma oum-mah (communauté).” Puis, “associe-toi aux pauvres et aux nécessiteux, sois leur ami et reste en leur compagnie.” Abou Zaar demanda encore des conseils, et Rassouloullah lui dit : “Aie le regard tourné vers ceux... dont les grades sont inférieures aux tiens (afin que tu t’habitues à être reconnaissant des faveurs d'Allah) et n’aie pas en vue ceux dont les grades sont plus hauts (de peur de dédaigner les bienfaits de Dieu à ton égard). De plus, tes défauts t’empêchent de critiquer autrui, et ne te hâte pas de montrer les défauts des autres car (se peut-il que) tu commettes les mêmes fautes. Et pour reconnaître tes propres défauts, il te suffit d’observer les défauts des autres en te rappelant que tu es en proie aux mêmes défauts, mais tout simplement que tu les ignores.
Enfin, rassouloullah (saw) tapota amicalement, de sa main bénie, la poitrine d’Abou Zaar en lui disant : “O Abou, il n’y a pas plus grande sagesse que la prudence, il n’y a pas plus grande piété que de se garder des choses illicites et il n’y a pas plus grande noblesse que les bonnes manières.”
Nouhoun BAKAYOKO
CARTE D’IDENTITE BIOLOGIQUE
“Les méningites purulentes chez l’enfant”
Ce sont des infections des méninges et du LCR par des germes pyogènes. (produisant du pus) Elles sont fréquentes chez le jeune enfant (3 mois à 3 ans) et constituent une urgence médicale par leur gravité immédiate (la mort) et par leur gravité lointaine (les séquelles). Elles sont causées par de nombreux germes comme :
- le Méningocoque : responsable d’épidémies du mois d’Octobre au mois de Février en général chez les enfants de plus de 3 ans
- le Pneumocoque : atteint surtout les enfants de moins de 3 mois et aussi les drépanocytaires, les splénectomisés (rate enlevée)
- l’hémophilus influenzae : touche les enfants de trois mois à cinq ans.
On trouve aussi des streptocoques B, staphylocoques, E. Coli...
Les méningites de l’enfant présentent de nombreux signes cliniques comme :
- Céphalées
- Vomissements, diarrhées
- Raideur méningée (tête retombée à l’arrière du dos)
- Fièvre de 39 à 40°C
- Photophobie (le malade évite la lumière)
- Arthralgie (l’enfant garde les membres pliés)
- Hypotonie (l’enfant mou)
- Troubles du comportement (somnolence, convulsions, cris...)
À l'un de ces signes, il faut aller. vite à la formation sanitaire la plus proche car la mort peut survenir vite. S’il n’y a pas la mort, il peut s’en suivre des complications comme une paralysie, un retard psychomoteur... ayant des conséquences même après la guérison comme la surdité, la cécité, la débilité mentale. Par la grâce de Dieu Très Haut, il existe des vaccins antiméningites protégeant pendant trois ans. Faisons donc vacciner vos enfants pour les protéger.
L’Appel N°037 Février 2000
LE SOUFISME : Ajouter le Savoir au Savoir-être
À l'heure où nous basculons dans le troisième millénaire bâti essentiellement sur des valeurs matérielles, il importe pour nous musulmans, de définir des objectifs de lutte et faire face aux dérives matérialistes. Aussi, un retour vers Dieu à travers la spiritualité profonde s’impose. Ce retour passe encore par la reconsidération de certaines pratiques qui ont façonné de leurs empreintes la société islamique dans le temps. Parmi ces pratiques, la Tariqah apparaît de loin comme la plus pertinente. Cette dernière est née dans une atmosphère de forte imprégnation coranique et est assise sur l’imitation du Prophète et l'obligation de suivre sa Sunna en toute circonstance. Le but de notre analyse est d’indiquer les traits particuliers de la spiritualité islamique dont la Tariqah est la gardienne et dont elle offre les moyens de réalisation. La Tariqah ou voie spirituelle est connue encore sous le nom de Tasawuf ou soufisme. Elle constitue la dimension intérieure et ésotérique de l’Islam. C'est une pratique qui apparaît comme l'aspect le plus subtil de l’Islam et le plus difficile à comprendre. Tout comme la Chariah, elle tire son origine du Coran et de la Sunna. Sur le plan extérieur, on peut percevoir les effets de la Tariqah dans bien de manifestations de la société et de la civilisation islamique. Un simple regard rétrospectif projeté sur l'histoire de la Tariqah montre que les soufis, surtout dans les premiers siècles, se distinguent par une observation scrupuleuse de la Sunna. En effet, Ils insistent sur certains aspects de l’expérience du Prophète (SAWS). Sa pauvreté initiale, les longues persécutions dont il fut l’objet à la Mecque, la soif du divin qu'il éprouvait en s’isolant dans les montagnes de Hira, sa rencontre avec l’archange Djibril, ses jeûnes, ses prières, bref tous ces éléments constituent des traits caractéristiques de la Tariqah. C’est pourquoi le lien entre chariah, Sunna et Tariqah est indissociable. Il n'y a de spiritualité chez les soufis que dans le respect des obligations divines. Le soufisme tire sa force de cette relation nécessaire et suffisante.
Au passage, il convient de balayer certains préjugés consciemment ou inconsciemment maintenus sur les soufis, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Islam. Puisque, pour certains orthodoxes musulmans, le soufi reste un musulman pieux respecté pour la profondeur de sa vie religieuse, même si on ne connaît ou ne comprend pas toujours ce qu’il fait. De même, certains orientalistes veulent aussi faire croire que le soufisme. constitue une intrusion étrangère dans l’Islam. Ces derniers ont fondé leur rejet sur le fait que l’Islam ne peut avoir une dimension spirituelle. Cependant, comment se fait-il que le soufisme soit le fer de lance de l’extension de la chariah ? La preuve est donnée par le fait que l’Islam s’est répandu dans de nombreuses régions du monde par le biais de la Tariqah. En réalité, la Tariqah exprime la sagesse divine. Une synthèse de l’étymologie du mot Tasawuf montre qu’il dérive de Sûf, c’est-à-dire la laine que les premiers soufis portaient, ou encore de Sâfâ qui renvoie à la pureté que ces derniers tentèrent de réaliser. Quoiqu’il en soit, l’idée de Sagesse divine domine toujours.
L’importance de la Tariqah est qu’elle appelle à une piété pratique qui ne s’embarrasse pas des spéculations métaphysiques. Elle prêche la priorité de l’intention sur l’acte et met l’accent sur la pureté intérieure, la contrition, la crainte de Dieu. C’est pourquoi, le soufisme apparaît comme la résultante des trois vertus. spirituelles les plus essentielles : l’humilité, la générosité et la sincérité. L’humilité chez le soufi consiste en une prise de conscience du fait que Dieu est tout et que nous ne sommes rien. Toute chose en dehors d'Allah n'est-elle pas qu’illusion ? Quant à la générosité, elle se présente comme un lien étroit avec Dieu. C’est ainsi que pour le Soufi, la générosité suprême conçue sous l’angle du Don de Soi à Dieu, consiste à invoquer le Nom de Dieu. Enfin, la troisième vertu spirituelle chez les Soufis voudrait que l'on voie les choses dans leur état de transparence. Cela s'appelle aussi sincérité. Une fois intériorisées et réfléchies dans la forme, ces vertus conduisent le Soufi à réaliser l’union spirituelle avec la source d’où il procède. C’est par cela que le Soufisme demeure une participation active à une voie spirituelle, puisqu’il faut intégrer la vie active et celle contemplative. De même, pour le Soufi, la spiritualité n’est pas une fin en soi, mais un moyen qui lui permet de rassembler. L’énergie nécessaire pour assumer sa mission de lieutenant de Dieu sur terre. Le credo du Soufi est de réaliser le sens de la Chahada Lâ ilaha illâ Allah : "Il n’y a point de Dieu si ce n’est Allah". Il cherche surtout à imiter la vie du Prophète qui est le meilleur exemple de spiritualité. Car pour lui, Mouhammad (SAW) est celui qui a pleinement réalisé le Tawhid. C’est ainsi qu’en s’interrogeant sur le sens réel de Lâ ilaha illâ Allah, le croyant découvre la réponse en conformant sa vie à l’exemple du Prophète (SAW).
Dans la société islamique, aucun groupe de fidèles n’a cherché à imiter le Prophète avec plus de rigueur et d’intensité que les soufis. L'épisode de la vie du Prophète qui a le plus influencé les soufis est son ascension nocturne. Cela ressemble à leur propre expérience extatique. Par ailleurs, on ne peut parler d'Islam sans parler de la foi (al iman) et de la vertu (al ihsan). De ce point de vue, ces éléments constituent un socle sur lequel la Tariqah repose. Parmi ces trois éléments, l’ihsan. C'est cette réalité qui s’efforce d’inculquer aux Soufis la vertu qui n’est pas donnée à tous. C’est là que certains ont même repris le hadith du Prophète (SAW) pour dire que le soufisme, c’est adorer Dieu comme si on le voyait, car si nous ne le voyons pas, Lui, Il nous voit. L’enseignement de la Tariqah amène le disciple à vivre en permanence dans cette présence divine. Dans cette proximité de Dieu, la Tariqah façonne la personnalité du croyant et lui imprime une attitude psychologique et sociale qui résiste à tous les avatars. Son secret pour maintenir et vivre pleinement cette relation avec Dieu est de ne pas laisser le monde et ses attraits périssables l'influencer. Pour ce faire, le Zikr (le rappel, l’invocation) lui assure le retour vers Dieu. Le Zikr suscite le souvenir de Dieu et réveille le fidèle du rêve et de l'oubli. L'invocation des Noms de Dieu construit et transforme l’homme jusqu’à ce qu’il devienne lui-même. Il peut se découvrir et savoir ce qu'il est véritablement. De nombreux versets du Le Coran précise cette importance du Zikr et donne l’assurance à l’aspirant que c’est de cette façon qu’il sera plus près de Dieu : "Souviens-toi de Moi et Je me souviendrai de toi” (Coran, 2, 152). Les hadiths du Prophète insistent davantage sur la nécessité du Zikr : “Celui qui Me mentionne en Lui-même, Je le mentionnerai en Moi-même et celui qui Me mentionne dans une assemblée, Je le mentionnerai dans une assemblée meilleure que la Sienne.”
Pour la Tariqah, l’invocation doit être menée sous la direction d’un maître. Parce que les instructions ésotériques du Prophète n’ont été données qu'à un nombre limité de ses compagnons. Plus tard, au troisième siècle de l’hégire, ces groupes de pieux musulmans s’organisèrent en ordres, reliés chacun à un maître particulier.
Au regard de ses caractéristiques et de ses techniques, la Tariqah milite pour la cohésion de la société. Elle participe au renouvellement de la vie religieuse en la revitalisant à l’aide des forces spirituelles. Toute chose qui nous permet, en ce 21e siècle... Naissant, d’épurer notre âme. Un siècle où une globalisation des vices tente d’étouffer la généralisation de la vertu. Si nous savons profiter de l'héritage de la Tariqah, nous serons immunisés. Ce serait une manière de conjuguer le Savoir avec le Savoir Être.
I.H.K l’Appel N° 037 Février 2000
Appel islamique
Les sept conseils de Luqman
Exhortant son fils, Luqman disait : “Mon fils, n'associe à Dieu personne. Lui associer quiconque est iniquité.” Nous-mêmes, avons recommandé à l’homme ses pères et mères : sa mère ne l’a-t-elle pas porté, malaise sur malaise, et mis deux ans à le sevrer ? Sois-lui reconnaissant, comme à tes père et mère. Je suis la détermination de tout. S’ils faisaient cependant deux pressions sur toi pour te faire m’associer ce qui heurte ta conscience, ne leur obéis pas, tout en les exhortant ici-bas de convenances, mais suis le chemin de qui s’en revient à Moi, d’autant que c’est vers Moi qu’est votre lieu de retour, et qu'alors je vous informerai de ce que vous pratiquez.
Mon fils, Fût-ce du poids d’un grain de moutarde, dans un rocher, dans les deux ou sur la terre, Dieu le portera... Ce n’est là que stricte morale. “Ne te rengorge pas sur les autres. Ne marche pas sur terre avec arrogance”... Dieu déteste l’outrecuidant, le fanfaron... “Mesure la démarche, mets une sourdine à ta voix. La plus infecte des voix est bien celle des ânes !...” (Le Coran Luqman, v :13-19)
Qui était Luqman ? Le sage Luqman ibn Ba’ura vivait vraisemblablement soit à l'époque de David (que Dieu soit satisfait de lui), soit à une époque de la période s'étalant entre le prophète Jésus (A.S.) et le prophète Muhammad (SAW). Nous résumons ici ce que dit l'Imam Ibn Kathir dans son exégèse de ces versets. Pour la plupart des exégèses, Luqman n'était pas un prophète, mais plutôt un homme à qui Dieu a donné la sagesse. Un jour, quelqu'un lui dit : "Luqman, n'es-tu pas l’esclave d’un tel ? D'où te vient donc cette sagesse ?" Il lui répond qu'elle provient du dessein de Dieu et du respect du dépôt dont il a la... charge (ama-nat), du fait de ne dire que la vérité et de s’éloigner de ce qui ne le concerne pas. L’unicité de Dieu est donc tout à fait normal que Luqman, à qui Dieu a fait don de la sagesse, commence tout d’abord par la recommandation à son fils, le culte de Dieu Unique et le Très-Haut : "Exhortant son fils, Luqman disait : "Mon fils, n’associe à Dieu personne. Lui associer quiconque est iniquité.” La dévotion à laquelle Luqman appelle son fils se trouve être également la première invitation que tous les prophètes ont adressée à leurs peuples : "Nous avons envoyé à son peuple Noé qui leur dit : "Ô mon peuple, adorez Dieu, sans avoir d’autre dieu que Lui” (Les Rcdans v :59). Et puis à ceux de "Ad”, nous avons envoyé leur frère Hud, qui leur dit : "Ô mon peuple, adorez Dieu sans avoir d’autre que Lui” (Les Rcdans v :65). À ceux de Thamud, j’envoyai leur frère Salih, qui leur dit : "Ô mon peuple, adorez Dieu, vous n’avez d’autre dieu que Lui” (Hud v :61). À ceux de Madyan, j’envoyai leur frère Shu’ayb qui leur... Ô mon peuple, adorez Dieu, vous n'avez d’autre dieu que Lui. (Hud v :84) Toutes ces exhortations faites séparément à divers peuples se trouvent d’ailleurs résumées dans le verset où Dieu dit : "Nous n’avons pas envoyé de messager avant toi, sans qu’il lui fût fait révélation de ce qu’il n’est de Dieu que Moi. Adorez-moi donc." (Les Prophètes v :25) Le Coran d’ailleurs nous a mis en garde contre les conséquences du Shirk (associationnisme) dans des dizaines de versets parmi lesquels on trouve : "Dieu ne pardonne pas qu’on Lui associe personne, mais Il pardonnera un crime moins grave à qui Il veut. Quiconque donne un associé à Dieu fabule un énorme péché." (Les Femmes verset 48) "Qui associe à Dieu un autre dieu s’égare d’un égarement total." (Les Femmes v. 112) Par ailleurs, en vue d’exhorter les hommes à rester toujours fidèles au tawhid, le Coran apporte toutes les preuves de l’unicité de Dieu dans un style tout aussi convaincant qu’attrayant dans de nombreux versets. La bonté envers les... Parents
Tout de suite après nous avoir prescrit de n’adorer que Dieu Unique, le Coran nous recommande d’être bons avec nos parents : “N’adorez que Dieu, tout en agissant en bien avec vos père et mère.” (La Génisse, v. 83) “Adorez Dieu sans lui associer un autre dieu, agissez en bien envers vos père et mère.” (Les Femmes, v. 36) “Dis : Venez ! Que je vous énonce ce que votre Seigneur vous interdit : ne lui associez qui que ce soit ; à l’égard de vos père et mère, agissez en bien.” (Les Troupeaux, v. 15) “Ton Seigneur a décrété que vous n’adoriez que Lui Seul et que vous agissiez en bien à l’égard de vos père et mère.” (Le Voyage Nocturne)
Et enfin, nous retrouvons cette prescription aussi dans les versets : “Mon enfant, n’associe à Dieu personne... Nous-mêmes avons recommandé à l’homme, ses père et mère.” Après cette recommandation, Dieu rappelle en les mentionnant clairement tous les efforts fournis et toutes les fatigues ressenties par la mère quand elle porte son enfant : “La mère...” L’aps indique ensuite la durée idéale de l'allaitement : "Il sera sevré après deux ans...”, pour conclure enfin en enjoignant à tout être humain de persévérer dans le fait de demeurer reconnaissant à son créateur : "Sois-en reconnaissant, comme à tes père et mère. Je suis la destination de tout."
En outre, le Coran élève cette belle action à la cime des vertus et persiste à nous y appeler même quand nos parents s’opposent à nous quant à notre foi en Dieu : “S’ils faisaient cependant pression sur toi pour Me faire associer ce qui heurte ta conscience, ne leur obéis pas tout en les exhortant de convenances.”
Passons à présent à la troisième recommandation, à savoir : "Mon fils, fut-ce du poids d’un grain de moutarde dans un rocher, dans les cieux ou sous la terre, Dieu le rapportera. Il est le Subtil, l’Informé.”
Le grain de moutarde : "Le poids ici (Mithqal) est la plus petite mesure de pesée pour le plus petit poids qui soit, un grain de moutarde, dans notre verset. Ce qui veut dire que le sage... Luqman inculque à son fils cette vérité qui consiste dans le fait que Dieu l’Omniprésent veille à tout dans Son univers. En d'autres termes, Luqman dit à son fils que les actes et paroles, aussi insignifiants soient-ils, sont connus de Dieu. On aura beau les dissimuler, sur terre ou dans les cieux, le Très Haut en a connaissance.
Au jour du jugement, des balances d'une extrême sensibilité seront dressées. Nulle âme ne sera lésée, fût-ce du poids d'un atome. Tout entrera en ligne de compte, et Nos comptes sont infaillibles. (Prophètes, v :47)
La Swalaat
La quatrième prescription est relative à l'accomplissement de la Swalaat : "Mon enfant, observe la prière, c'est-à-dire : accomplis-la à ses heures, mais aussi avec fidélité et révérence." Nous savons, à partir de ce verset, que les prescriptions légales imposées aux Musulmans, les nations qui les ont précédés y étaient aussi astreintes. En effet, l’adoration purifie les cœurs, élève les âmes et fait que... L’être humain mène une vie de piété et de droiture.
Inciter au bien et interdire le mal. Luqman ajoute aussi : “Appelle au bien et condamne ce qui est blâmable. Le bien, c’est ce dont les gens sont unanimes à reconnaître l’intérêt. Ce sont en outre des actions et des paroles tout à fait conformes à l’esprit des lois, contrairement à ce qui est blâmable, qui s'oppose à la loi que la raison ne peut accepter.
Cependant, inciter au bien et interdire ce qui est blâmable possède son propre code auquel doit se conformer la personne qui se charge de cette action, comme elle obéit à des conditions dont nous citerons particulièrement celles-ci :
0 La personne appelée à s’en charger doit différencier distinctement entre ce qui est bien et ce qui est mal. Que de personnes, en effet, prescrivent le mal et croient inciter au bien.
0 Cette personne, constituant un modèle pour autrui, devrait se parer des vertus sur lesquelles Dieu insiste dans ce verset : “Appelle au chemin de ton Seigneur par la sagesse et la belle parole.” Discute avec les autres que de la meilleure façon. (Abeilles 2 :125)
En bref, tels sont les sept recommandations rapportées dans le Coran par le sage Luqman. Chacune de ces prescriptions est relative à un domaine spécifique :
0 La première concerne le Tawhid, l’unicité de Dieu : “n’associe à Dieu personne...”
0 La deuxième traite de nos devoirs envers nos parents : “Nous avons recommandé à l’homme ses pères et mères....”
0 La troisième se rapporte aux contraintes imposées par Dieu, ainsi qu’à son jugement : “fût-ce un poids d’un grain de moutarde...”
0 La quatrième est relative au culte, qui purifie l’esprit et l’âme de la personne : “mon enfant, accomplis la prière...”
0 La cinquième est en rapport avec la société où nous évoluons : “...prescrit le convenable et proscrit le blâmable...”
0 La sixième renvoie aux vicissitudes de la vie, ses trépidations, ses soucis et ses préoccupations : “sois patient aux vicissitudes, ce n’est là que stricte morale.”
0 La dernière, elle, vise le... comportement idéal, celui qui élève vers les véritables valeurs, celles de la modestie, de l’humilité et de la modération, valeurs qui font abhorrer la vanité et l’orgueil.
Khudaija In Action Décembre 1999
CAN 2000 : Le jeu et ses enjeux
Depuis plus d’une semaine, l’Afrique toute entière a les yeux tournés vers le Ghana et le Nigeria, où se déroule la XXHe édition de la coupe d’Afrique des Nations de football. Deux ans plus tôt, c’était le Burkina qui accueillait cette biennale du football africain. Au passage, la fibre nationaliste des “Hommes Intègres” a vibré si fort qu’elle permit une mobilisation sans précédent autour des Etalons, l’équipe nationale. Cette dernière a réalisé un exploit en atteignant le quart de finale, alors qu’on les voyait éliminés dès le premier tour. Pour la présente édition, l’événement réunit autour du ballon rond seize nations africaines. Derrière les clics, des milliers de spectateurs vivent en même temps des moments de joie et d’angoisse. L’ambition de chaque équipe est de remporter Le trophée de l’unité africaine, au soir du 13 février prochain. Ce serait alors le premier pays à inscrire son nom au palmarès de cette compétition dans ce nouveau millénaire de tous les défis. L’enjeu de la manifestation est tel qu’il a nécessité d’importants moyens pour sa réalisation. Certes, le sport est un jeu. Mais au-delà du jeu, il y a un enjeu qui peut s’analyser, car pétri d’ambitions nobles.
Au-delà des images de joie, de supporters excités, des beaux gestes techniques, cette édition du plus grand rassemblement du football africain n’a pas failli à la tradition qu’elle a longtemps cultivée : l’unité, la fraternité, la tolérance... Le football, en tant que sport de masse, transcende les clivages ethniques, claniques, raciales et politiques. Il se hisse au-dessus de la mêlée et appelle à l’union des peuples. De ce point de vue, le sport roi aplanit les divergences entre les riches et les pauvres, les Blancs et les Noirs, les petits et les grands, les jeunes et les vieux. Ensemble, tout ce monde. éprouve les mêmes sentiments, les mêmes émotions quand leur équipe joue. Le plus souvent, ces sentiments dépassent le cadre des quatre-vingt-dix (90) minutes de jeu pour rejaillir sur la société. Ainsi donc, au cœur de ce rendez-vous continental de football, l’Afrique va offrir au monde des images de bonheur et surtout des symboles. Une fois de plus, on a pu constater que le sport est à même de taire les querelles entre les hommes. Ainsi, en 1992, la Côte d’Ivoire a remporté la CAN 92 au Sénégal. La coupe a servi de motif sérieux pour réunir dans la Basilique Notre-Dame de Yamoussoukro, les leaders des deux classes politiques rivales. Derrière les Éléphants, il n’y avait plus de distinction entre PDCistes et FPIstes, encore moins entre Bété et Baoulé ou Dioula. Tous étaient sous la bannière orange, blanc, vert du drapeau ivoirien. Là où la politique a échoué, le football a réussi. Cette image d’espoir et de fraternité est le symbole de ce que le football peut apporter aux populations africaines victimes des. combines politiciennes. De ce fait, le sport roi participe à l’unité de la cause des nations, des peuples et des races. Tous regardent dans la même direction au même moment. De cette manière, tous les peuples noirs se reconnaissaient dans les Lions Indomptables quand le Cameroun a battu l’Argentine à la Coupe du Monde en 1990 en Italie. Incontestablement, le football est un puissant facteur qui fait tomber certaines barrières, même celles réputées infranchissables. Un autre symbole plus vivant que le ballon rond charrie dans les stades, c’est qu’au-delà de L’Appel N°037 Février 2000 11 JEUX Ê VISTRA YEZ'VOUS ET JOUEZ. JE DÉTESTE QU'ON DIT QUE VOTRE RELIGION EST RIGIDE" (HADITH) LES 5 DIFFÉRENCES Sharif Soulev fa M O 1 S E M A 1 N Ë Mot de 10 lettres E 1 N N E C E D C _S_ Age, Année, Annuel, Ans, D s L A R L D A T E Bimestre. Centenaire, O 1 A L E U S N E M Date, Décennie, Ère, Jour, 1 E G E F A J N D E R C E R A N S O 1 S Mensuel, Millénaire, Mois, E L E U N N A E U T Période. Semestre, Semai- P E R T S E M 1 B R ne, Siècle, Trimestre R T R 1 M E S T R E c E N T E N A 1 R E
Horizontalement
I - Sang purulent.
II - Modèle imposé.
III - Espace tout à fait rempli.
IV - Docteur de la loi Musulmane.
V - Note de musique.
Verticalement
1 - Qui est altéré par des éléments étrangers.
2 - Question embarrassante.
3 - Cri hostile.
4 - Registre du Parlement de Paris (1254-1318).
5 - Relatif aux reins.
Mots croisés
La notion de compétition : les équipes tout comme les supporters rivalisent souvent du fair-play. Après le match, les adversaires se serrent les mains les uns les autres et échangent des maillots. Même quand le jeu devient un enjeu, il y a toujours du fair-play. Le football est donc un jeu, mais un jeu qui participe à une prise de conscience. C’est par là qu’il s’intègre par un rapprochement à la mission que l’Islam s’est assignée. Nous ne voulons pas entrer dans le débat de la licité et de l’illicité du. Football. Nous voudrons simplement mettre en exergue cette vocation d’universalité de l’Islam à laquelle le sport aussi aspire. Il est évident que l'Islam est marqué du sceau de l’universalité défini dans le Coran (...). Un don immuable que Dieu a fait à ses créatures (...). L’Islam est à la fois la religion première et le dernier message. C’est aussi une communauté fondée sur la foi. Une foi qui pénètre tous les actes de la vie, non uniquement individuelle mais aussi sociale et culturelle. De ce point de vue, la foi imprime aux croyants une personnalité. Ils peuvent alors se réclamer d’une identité et affirmer son appartenance à la nation Islam Dar-al-Islam. C’est pourquoi la foi en Islam engage la responsabilité du fidèle qui doit l’assumer. Celle-ci lui impose la défense des valeurs de la nation (Dar-al-Islam) que l’on peut résumer à “ordonner le bien et interdire le mal”. Dès lors, l’Islam constitue un vaste terrain où les croyants rivalisent dans la foi en Allah. Ici, la notion de compétition permet au musulman de mériter le statut de la meilleure communauté surgie parmi les hommes. Il ne suffit pas de croire simplement en Dieu Unique, il s’agit de témoigner en luttant sur cette terre dans la voie de Dieu. Dans ce sens, l’Islam a institué une fraternité entre les éléments de cette Nation et même au-delà. N’eût-été la foi en Dieu Unique, rien ne pouvait contenir les ardeurs belliqueuses de l’Arabe pour le rendre plus disposé à cohabiter avec les autres peuples. Seul l’Islam a réussi cet exploit. Il a créé un brassage entre les races, entre les peuples, entre les riches et les pauvres, entre les jeunes et les vieux... Avec l’Islam, les hommes aux caractères opposés vivent avec le même credo : La ilaha ilia Allah, Muhammad rassouloul-lah (saw). Cette profession de foi constitue un antidote infaillible, à même de cimenter les inimitiés chez les fils d’Adam. Être musulman, n’est-ce pas répondre de façon inconditionnelle aux injonctions de Dieu ? À travers la prière, les regards tout comme les cœurs. convergent vers la Kaaba. C’est là un symbole d’unicité des peuples. Plus encore lors du hadj, le pèlerinage à la Mecque, tous implorent la miséricorde du Dieu Unique autour du Haram. Quel symbole d’unité, de fraternité ? L’Islam en tant que dernier message divin, d’ordre public à l’intention de l’humanité, a ce mérite d’être aux côtés des croyants dans leur traversée de l’histoire. C’est surtout dans cette globalité de l’Islam que s’intègrent les objectifs du football évoqués ci-dessus. En Islam enfin, la compétition n’est pas limitée dans le temps ni dans l’espace. Elle transcende le temps et l’espace, le Coran quand il présente les croyants parle de “ceux qui rivalisent dans la foi”, “ceux qui font des œuvres bonnes”. En football aussi, après chaque but certains joueurs se prosternent. C’est peut-être un geste qui rappelle qu’en tout lieu et en toute circonstance, la transcendance de Dieu est reconnue. Pour le reste de cette CAN 2000 que ces ambitions continuent à se perpétuer pour le bonheur de la jeunesse unie d’Afrique. Puisse le meilleur gagner !
L'Appel N° 037 Février 2000
Fait partie de L'Appel #37