Issue
An-Nasr Vendredi #174 (Raconte-moi : la naissance de l'État hébreux)
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- Titre
- An-Nasr Vendredi #174 (Raconte-moi : la naissance de l'État hébreux)
- Créateur
- Tahir
- Editeur
- An-Nasr Vendredi
- Date
- 6 mars 2007
- numéro
- 174
- nombre de pages
- 4
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000361
- contenu
-
Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon. Il y a 18 siècles avant J.C., des tribus nomades de Harran (aujourd'hui un site archéologique situé au sud-est de la Turquie actuelle, au croisement des routes de Damas, Karkemish et Ninive) traversèrent l'Euphrate (un fleuve du Moyen-Orient qui prend sa source en Turquie, puis traverse la Syrie et l'Irak avant de confluer avec le Tigre, un autre fleuve de la région, pour former le Chatt al-Arab, le nom d'un cours d'eau aussi, qui se jette dans le Golfe Persique) sous la conduite du patriarche Abraham (AS) pour s'installer à Canaan en Palestine. Les Palestiniens les appelèrent « Hébreux », c'est-à-dire ceux qui viennent d'au-delà de l'Euphrate. Vers 1600 avant J.C. (à la suite d'une longue péripétie historique), ils migrèrent vers l'Égypte pour y rejoindre Joseph (AS) qui y occupait une très haute fonction administrative. Plus tard, ils y ont été réduits à. L'esclavage par le Pharaon et son peuple. Ils furent libérés par le prophète Moïse (AS) vers 1200 avant JC pour les conduire à « la terre promise » (Exode). Après une longue errance dans le désert (à cause de leur désobéissance), les Hébreux s'installèrent en Palestine à côté des Phéniciens, des Philistins et des Cananéens. Pour résister aux attaques des Cananéens et des Philistins, les 12 tribus se regroupent sous le commandement d'un seul chef nommé Saül, fondant ainsi le royaume d'Israël vers 1040 avant JC. À sa mort, David (AS) lui succède (1010-970 av JC). À l'âge de 12 ans, David, avec l'aide d'Allah, tua le Philistin Goliath. Le royaume atteignit son apogée sous le règne du prophète Salomon (Moulk Souleymane, fils de An-nasr).
Après la mort de Salomon, les Hébreux se divisèrent en deux petits royaumes : le royaume d'Israël au Nord et le royaume de Juda au Sud. Affaiblis par cette division, les Hébreux tombent tour à tour sous la domination des Assyriens, des Chaldéens. (babyloniens) sous Nabuchodonosor. Ils furent libérés en 538 avant JC par Cyrus, roi de Perse, avant de subir à nouveau la colonisation perse, ensuite grecque et enfin romaine en l'an 70 av JC. Ces vagues invasions ont eu pour effet la dispersion des Hébreux dans le monde (notamment au 1er siècle sous les Romains). Ils avaient en ce moment pris le nom de Juifs.
En 638 après JC, sous le califat d'Omar Ben Kattab, la Palestine tomba sous le contrôle des musulmans, une réalité que les chrétiens de l'époque ont mis du temps à admettre étant donné que la Palestine est le berceau du Christianisme. Les croisés (les soldats chrétiens qui ont animé les croisades) prirent la ville en 1099 et massacrèrent les Musulmans. En 1187, c'est la revanche des musulmans ; Salah Eddine al Ayoubi (connu sous le nom de Saladin dans la littérature occidentale) libéra Jérusalem pour le remettre sous contrôle musulman.
La naissance et l'évolution du mouvement sioniste : le fondement du conflit israélo-palestinien. Au 16e siècle. Précisément en 1516, la Palestine tombe sous la domination de l'empire ottoman (l'héritier de l'empire arabo-musulman). Ainsi donc, la Palestine faisait partie des districts (provinces) administrés par les gouverneurs locaux ottomans. Les Musulmans (85 %), les Juifs (5 % qui se concentraient à Jérusalem, Jaffa, Safed, Hébron) et les Chrétiens (10 % que l'on rencontrait à Nazareth, Bethléem, Ramallah et Jérusalem) dont était constituée la population palestinienne, vivaient en bonne intelligence sous le régime du Sultan ottoman.
Mais depuis le 15e siècle, l'empire ottoman faisait l'objet de la convoitise des puissances européennes. Un plan de démantèlement de l'empire fut alors mis sur pied et prévoyait la dépossession progressive de l'empire de ses territoires. C'est suite à ce complot que l'empire a perdu d'abord les Balkans au 17e siècle, le Golfe persique, l'Égypte et Aden en 1839. L'Italie et la France profitent de l'affaiblissement de l'empire pour s'emparer du nord de l'Afrique, du Liban et de l'Érythrée. Dans la deuxième moitié du 19e siècle, la diaspora juive, forte de cette situation chaotique pour l'empire ottoman, nourrit l'idée d'un foyer juif (retour à Sion). An-nasr vendredi n° 174 du 06 mars 2007............................ P. 40
Le mouvement débute avec « les amants de Sion » venant de la Russie tsariste et antisémite. En 1878, la première colonie voit le jour à Petah Tikva (une ville israélienne qui se situe dans la banlieue est de Tel Aviv). On assiste au débarquement des nouveaux immigrants à Jaffa, Naplouse, Nazareth et Jérusalem (toutes ces villes sont palestiniennes). Ces arrivants ne connaissaient rien de la vie des autochtones.
C'est alors que Théodore Herzl (un Juif) entre dans le jeu. Il convoque le congrès de Bâle en Suisse en 1897 pour évoquer la question sioniste avec à son menu la recherche d'un foyer pour accueillir les Juifs. Au début, les responsables hésitaient entre l'Argentine (Pampa), Chypre, le Sinaï, l'Ouganda, le Golfe persique, la Libye. Théodore Herzl parcourut l'Europe. Pour chercher du soutien au projet, il sut jouer sur les appétits colonialistes des puissances européennes. En 1901, le Fonds National juif voit le jour et sa principale activité est l'achat de terres en Palestine pour en faire une propriété inaliénable du peuple juif. La colonisation juive venait de s'amorcer. Sa particularité réside dans sa volonté de substituer un peuple à un autre. Théodore Herzl propose au sultan ottoman d'acheter la Palestine (qu'ils avaient choisie pour leur peuple). Il se rend en Russie et propose la solution de la Palestine. En 1908, les premières violences éclatent. L'année suivante, c'est-à-dire en 1909, contre vents et marées, la ville de Tel-Aviv est fondée et renforce la propagande sioniste : « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». En 1916, on enregistre 35 colonies créées alors que les puissances font pression sur le sultan pour qu'il vende la terre aux sionistes. C'est dans ces conditions que Mehmed V, le dernier sultan, reçoit le Kaiser Guillaume II d'Allemagne et Se range résolument de son côté. Nous sommes en plein au bord de la première guerre mondiale. Car ces deux nations avaient un point commun : récupérer et défendre leur territoire contre les puissances coloniales (l'Allemagne revendiquait l'Alsace et la Lorraine et l'empire ottoman ses anciennes provinces). Ce fut l'erreur historique du sultan ottoman. L'Allemagne, à qui il avait donné son soutien, sort vaincue de la première guerre mondiale. Tout naturellement, c'est l'occasion pour les puissances européennes de partager ses territoires, y compris la Palestine. La Palestine fut alors placée sous mandat britannique en 1917. Le 2 novembre 1917, Lord Balfour (alors ministre britannique de la marine) déclare son soutien au mouvement sioniste et annonce la création d'un État juif. En 1914, les Anglais s'étaient approchés du Chérif de la Mecque Husseyn pour lui demander son soutien en échange d'un royaume arabe. indépendant. À sa mort, ses fils Fayçal et Abdallah poursuivent le pacte. Le 11 décembre 1917, l'armée britannique et les légions arabes entrent par le Sud et atteignent Jérusalem. Immédiatement après la chute de l'empire ottoman, ce dernier sera réparti par la SDN selon la volonté de la France et de l'Angleterre. La France reçoit le Liban et la Syrie, la Grande-Bretagne a mandat sur l'Irak et l'Émirat de Transjordanie revient à Fayçal et à son frère Abdallah. La Palestine est placée sous mandat britannique chargé de la conduire à l'indépendance.
Le premier Haut Commissaire britannique débarque à Jaffa en la personne de Sir Herbert Samuel, très attendu par les sionistes. Il facilite l'immigration juive qui passe de 11 % à 17 %, soit plus de 100 000 nouveaux migrants. Il facilite l'acquisition des terres. Le Fonds national juif collecte des fonds dans le monde entier, l'achat des terres se poursuit. C'est le processus de judaïsation qui avait ainsi débuté et se poursuit toujours aujourd'hui. En 1929, les premières Révoltes paysannes éclatent et viennent s'ajouter au mouvement de lutte déjà implanté dans les villes. On note un bilan de 133 morts parmi les Juifs et 118 du côté palestinien. L'histoire ne retiendra que les victimes juives. Pendant ce temps, la montée du nazisme en Europe pousse des milliers de Juifs à l'exil. Au total, 204 000 nouveaux venus entre 1933 et 1939, soit 29,7 %. C'est à partir de Jaffa, en avril 1936, que les Palestiniens lancent un appel à la grève générale et boycottent les institutions britanniques. Ce fut une des plus grandes grèves de l'histoire, elle a duré six mois. Pendant ce temps, les Juifs les considèrent comme des terroristes et revendiquent du Nil à l'Euphrate. Ils prônent la lutte armée contre les terroristes sous la conduite de Yitzhak Shamir et de Menahem Begin (père de Benjamin Netanyahou, ancien Premier ministre israélien). Ils constituent le Bétar, jeunesse juive, la Haganah et l'Irgun pour réprimer, voire liquider, le mouvement palestinien. On préconise comme solution le... Démantèlement de 300 000 Palestiniens des territoires occupés et la liquidation du mouvement. Cette opération fait 4 000 victimes palestiniennes et 500 000 arrêtés. (À suivre) Tahir S. Confère An-Nasr vendredi n° 94 intitulé « Yacoub et ses fils ou les origines du peuple juif » - An-Nasr vendredi n° 174 du 06 mars 2007, p. 42.
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