Issue
An-Nasr trimestriel #19
- en
- fr
- Hierarchies
-
Burkina Faso
- Articles de journaux (3615 items)
- Burkina 24 (279 items)
- Carrefour africain (33 items)
- FasoZine (116 items)
- L'Evénement (45 items)
- L'Observateur (61 items)
- L'Observateur Paalga (509 items)
- La Preuve (28 items)
- Le Pays (709 items)
- LeFaso.net (709 items)
- Mutations (13 items)
- San Finna (9 items)
- Sidwaya (1104 items)
- Publications islamiques (432 items)
- Al Mawadda (11 items)
- An-Nasr Trimestriel (16 items)
- An-Nasr Vendredi (318 items)
- L'Appel (48 items)
- L'Autre Regard (11 items)
- Le CERFIste (13 items)
- Le vrai visage de l'islam (15 items)
- Documents divers (Burkina Faso) (16 items)
- Photographies (Burkina Faso) (9 items)
- Références (Burkina Faso) (297 items)
- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- An-Nasr trimestriel #19
- Editeur
- An-Nasr Trimestriel
- Date
- janvier 2005 – mars 2005
- numéro
- 19
- Résumé
- Bulletin d'information et de formation de l'AEEMB
- nombre de pages
- 4
- Sujet
- Adama Coulibaly
- 9e congrès de l'AEEMB
- NTIC et islam
- Tiguiani Nombré
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Pauvreté
- Analphabétisme
- Couverture spatiale
- Ouagadougou
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000222
- contenu
-
fî AN-nasR BlcII^ùiAv cVûnfrrrmtiCécïiv eF aie ftyrmaFicm/ cte VA FEMB A/ ' 019 1OQ F CF* «Lorsque vient le secours d’Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton seigneur et implore son pardon> Que penser des désastres et des cataclysmes ? ’AEEMB commémore cette année ses deux décennies d’existence Et son neuvième congrès ordinaire qui s'est tenu du 22 au 25 décembre 2004 à Ouagadougou a été consacré au bilan de l'action du mouvement pour ces deux décennies. Vingt ans dans la vie d'un homme ou d’une organisation sont sans doute importants, et nécessitent qu’on s’arrête pour savoir où on se trouve et où on veut aller. Cela est d'une importance capitale pour l’AEEMB, un mouvement qui s’est fixé pour objectif de participer à la formation des jeunes des lycées, collèges et universités du Burkina Faso. Ainsi, l’immensité de la tâche exige un bilan pour tirer des leçons et donner une nouvelle orientation aux actions à mener, ceci en vue d’obtenir des résultats probants. L’AEEMB, au cours des deux Décennies, a assis grâce à l’abnégation, à la compétence, à la sincérité de ses acteurs et au soutien de ses nombreux partenaires, une organisation opérationnelle régionale au regard de celle des autres mouvements islamiques du Burkina Faso. C’est ainsi que sur le plan de son orientation, elle a réussi de manière géniale à regrouper des élèves et étudiants musulmans d'horizon divers, et à leur donner une formation sans distinction de tendance quelconque. Cette dynamique a d’ailleurs contribué à créer une culture de rapprochement des tendances religieuses au sein de la oumma islamique du Burkina Faso.
L'action de l’AEEMB a été essentiellement menée en vue d’assister, en matière de formation islamique et académique, les élèves et étudiants musulmans, ceci à travers l’élaboration de programmes et de cadres de formation, et à la constitution d’un corps d’encadreurs et de prédicateurs dont les actions. sont bénéfiques à l’ensemble des musulmans. Ces cadres de rencontre ont permis une grande fraternisation et un élan de solidarité qui accroissent aujourd'hui la crédibilité du mouvement auprès des parents et des autres organisations, islamiques ou non.
Les acquis de l’AEEMB sont en effet perceptibles en dehors même de ses champs d’action. Ainsi, à travers les multiples actions de formation et de sensibilisation, elle a réussi à créer une dynamique qui amène les jeunes à s’adonner à la pratique de l’islam. L’AEEMB, grâce à la stabilité et à l’efficacité qui se dégagent en son sein, permet d’insuffler une nouvelle structuration de la communauté islamique du Burkina Faso à travers l’apport du mouvement en intellectuels musulmans francophones aux autres associations islamiques et une élite capable de dialoguer avec les autres religions et la société civile.
C’est aussi avec satisfaction que l’on apprécie le comportement exemplaire des fonctionnaires des services publics et privés, issus du mouvement et qui se singularisent par leur dévouement au travail et leur probité morale. Ces acquis sont sans aucun doute appréciables, mais la tâche de l'AEEMB demeure immense au regard des difficultés qui continuent d’entraver le bon fonctionnement de la structure. Ce sont entre autres : le manque de moyens matériels et financiers, les questions de formation, de management, de fraternité et de solidarité, la production et la diffusion en matière de communication et d’information, la maîtrise parfaite de l’environnement national et international. En somme, c’est la question des affaires telles que faites par le prophète Muhammad (SAW) qui doit être l’exemple et le chemin que l’AEEMB doit suivre.
Le site web de l'AEEMB est désormais une réalité. Tapez sur le www.aeemb.bf pour découvrir l’AEEMB et l’Islam. Vos remarques et suggestions sont attendues à l’adresse suivante : E-mail : annasr@aeemb.bf
AN-NASR N° 019 JANVIER - MARS 2005
Les actions de l’AEEMB : acquis et perspectives De plus, la tradition a été respectée à l’AEEMB, témoignant ainsi de la vitalité du fonctionnement de l'Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina. En effet, le mouvement pour la 6ème fois, vient de tenir sa plus haute instance au cours de laquelle, le bureau du CE a été renouvelé. L’équipe du nouveau Président Tiguiani NOMBRE arrive dans un contexte où on s'interroge sur les enjeux actuels de la structure au plan national ainsi que les perspectives à insuffler au dynamisme actuel pour mieux affronter les défis du moment avec sérénité.
Le 6ème Congrès s'est d'ailleurs penché à travers un panel sur le thème : AEEMB, deux décennies d’existence : quel apport dans le renouveau islamique du Burkina. Nous vous proposons à travers les lignes qui suivent, les impressions de quelques frères sur la tenue du congrès et les enjeux de l'association pour les années à venir.
An nay : Quelle analyse faites-vous du rôle de l’AEEMB dans le mouvement islamique au Burkina Faso après deux décennies de travail et... Quelles sont les perspectives pour les années à venir?
SUXl SAWADOGO, Vice-Président du CE : Nous pouvons dire qu'au terme de deux décennies d’existence, l’AEEMB a pu participer au travail islamique au Burkina aux côtés des autres associations sœurs qui agissent sur ce terrain. Nous avons participé dans le milieu scolaire et estudiantin à former et à donner une culture islamique de base à des élèves et étudiants qui se reconnaissent en notre association. Cela a contribué également à faire émerger une élite musulmane aujourd’hui dans notre pays, qui au niveau des différents services font la fierté de la communauté. Donc nous pensons que c’est déjà quelque chose d’assez important pour notre association de pouvoir justement contribuer à la construction d'une société consciente. Cela à travers des militants qui ont à l'esprit de servir les autres. L’analyse que nous avons faite de notre parcours de vingt années au niveau du Congrès en décembre passé, nous a permis de nous positionner pour regarder le futur avec Plus de clairvoyance. Nous nous sommes dits que dans l'avenir, ce qu'il y a comme défis à relever, c'est la question de l'investissement. Voilà pourquoi nous nous donnons pour mission, pour ce mandat, d'investir beaucoup pour l'association afin de diminuer notre dépendance à l'extérieur. C'est seulement sur cette base que notre action peut être durable.
Adama SAKO, Secrétaire à l’organisation et à la communication du CE : Le rôle de l’AEEMB sur le plan national est vraiment considérable dans la mesure où elle a contribué à faire rayonner l'islam dans un milieu qui ne le connaissait pas, car les leaders religieux de notre pays, à un certain moment, ont refusé d'envoyer leurs enfants à l’école française. Ce qui faisait que dans le milieu intellectuel, il y avait un vide qu’il fallait nécessairement combler. L’AEEMB l'a réussi, contribuant ainsi à faire naître une élite d’intellectuels musulmans pour porter haut le flambeau de l’islam. Le travail qui est fait est déjà satisfaisant mais ce qui reste est encore... grand. Ce qui fait qu’on ne peut pas dire que tous nos objectifs sont atteints. L’AEEMB doit maintenant faire face aux grands défis qui se posent aujourd'hui (la pérennisation des acquis, la gestion des militants sans cesse croissants, etc.). Il faut que la structure réponde présente dans tous les domaines (socio-culturels...) et qu'elle s'adapte au nouveau contexte. Il faut alors une bonne maîtrise de nos textes et des textes qui régissent notre administration. C’est en cela que nous pourrons agir en toute quiétude et justifier notre position.
Ibrahim SAWADOGO : ancien militant
Nous louons Allah qui a permis à nos aînés de mettre en place cette structure. Quand nous observons aujourd'hui le fruit du travail de cette association, nous ne pouvons que remercier Dieu, puisque les objectifs ont été même au-dessus des espérances immédiates en son temps. On a aujourd’hui des frères et sœurs qui ont reçu une formation islamique parallèlement à leur formation académique qui excluait de fait l'aspect spirituel. Mais en matière d’éducation, on n’a jamais fini de relever les défis. De ce fait, il est important que l’AEEMB après deux décennies, perfectionne encore ou re-dynamise sa formation en clarifiant mieux ses objectifs et ses programmes, ceci pour donner une formation pointue aux frères afin qu'ils soient unificateurs du monde musulman. C’est un grand défi actuel pour nous. L’AEEMB doit également fournir une formation citoyenne aux membres pour qu’ils participent au développement de notre pays. On peut déjà être fier de constater que dans tous les domaines, il y a des frères dont leur foi est un plus pour leur profession (santé, éducation, finance). Je voudrais enfin demander qu’il y ait de la tolérance pour certaines rares personnes parmi nous qui tombent dans les dérives afin de les repêcher.
Moussa BAMBARA (ancien Président de l’AEEMB) : Le rôle de l’AEEMB durant ce temps d’existence pour moi peut se situer à trois niveaux essentiellement. Le 1er niveau, c’est le travail d’éveil de conscience pour élever spirituellement et susciter l'engouement pour la pratique de l'islam au niveau de la jeunesse scolaire et estudiantine. C’est une chose qui est déjà faite mais qu’il faut renforcer. Le 2ème niveau, c’est de faire en sorte que la jeunesse musulmane s'approprie les valeurs de l’islam et vive conformément à cela. Parce que les problèmes rencontrés au niveau mondial sont d'ordre moral et il est intéressant que la jeunesse sur laquelle le Burkina Faso doit compter, s’approprie des valeurs morales et éthiques afin de mieux conduire la destinée du pays.
En dernier ressort, c’est le travail de concert avec les autres associations qui sont sur le terrain en vue d’une meilleure visibilité des actions des musulmans et de la contribution des musulmans au progrès de toute la population burkinabè. Pour ce faire, il faut que l’AEEMB renforce son organisation interne. Parce que le nombre grandissant va susciter un problème de gestion des ressources humaines qu'il faudra prendre rapidement à bras le corps. Au niveau de la formation, on peut s'estimer heureux du travail déjà fait. Mais nous restons convaincus que ce n’est pas l'idéal et il faut renforcer les cadres et les moyens de formation en vue de constituer un assembliste type qui réponde aux valeurs de l’islam.
Propos recueillis par Mikaillou KERE et Haoua SERE
ABJ-BIASV- W 019 JANVIER - MARS 2005 P.2
VIE DE L’ASSOCIATION
Congrès 2004
Entre bilan et perspectives
Les insuffisances se résument aux manques de projets d'investissement à long terme et le déficit de communication entre l'organe exécutif et les conseils généraux. Les défis sont pour l’essentiel, l'effort de spécification de la formation pour l’adapter à la diversité des ressources et l'utilisation des NTIC pour le déroulement des activités du 9ème congrès.
NOM Prénom Poste Classe NOMBRE
Tiguiani Président 5è année Médecine
SAWADOGO Kadré VP 3è année Histoire (Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication) dans le fonctionnement de l'Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina (AEEMB). Du 22 au 25 décembre, une soixantaine de responsables venus de 34 provinces ont répondu à la convocation du bureau exécutif dirigé par Adama COULIBALY dont le mandat est à terme.
Le congrès qui avait pour objectif, comme tous les autres d’ailleurs, de fixer les grandes orientations de l’AEEMB, de réfléchir sur les questions liées à la vie de l’association, d'élire les nouveaux responsables nationaux, a eu pour but de dynamiser la structure, l’autofinancement des activités par une planification des cotisations des membres.
Trois ateliers de réflexion étaient aussi au programme. Un atelier consacré à la révision des textes et les deux autres, à la mise en application du PSIR (Plan Stratégique pour l’Instruction Religieuse) et à la formation des groupes spécifiques. À l’issue des plénières, d’importantes décisions ont été prises. Pour thème : l’AEEMB, deux décennies d’existence : bilan et perspectives.
Il s’est agi pour les congressistes de faire un point des acquis et des insuffisances depuis 1986, de même que les grands défis à relever. Le panel qui a marqué le début des activités a été consacré au thème du congrès. Après deux décennies d’existence et de travail, de grandes réalisations sont à saluer comme par exemple la forte mobilisation des ressources humaines, l’amélioration significative de la formation islamique, le renforcement de la solidarité et de la fraternité entre les membres.
Ce congrès a aussi été l’occasion pour le bureau exécutif sortant de faire le bilan de ses deux années d’activités. Un bilan jugé positif par l’ensemble des congressistes. La fin de cette grande rencontre entre responsables a été marquée par l’élection et l’investiture du nouveau Président pour les deux années à venir. C’est à Tiguiani NOMBRE, étudiant en 5ème année de Médecine, que le bâton de commandement a été remis.
Siaka GNESSI
Ibrahim SANA
GNESSI Siaka SG 4é Sociologie GANSONRE Boukaré SGA 1ère année Histoire OUATTARA Ismaël TG 4è année Économie KERE Sahado TGA 1ère année Économie SAKO Adama SOC 3è année Histoire BOULOU Harouna SOCA 3è année Psychologie OUEDRAOGO Inoussa DAC 4è année Économie SIMBORO Abdoul Azize DACA 1ère année Lettre moderne SERE Haoua SMFS 3è année Sociologie DIALLO Fatimata Binta SMFSA TleG2 DEDA Abdoul Karim DAS 3è année Droit HEBIE T. Ibrahim CAC 4è année Économie BARO Abdallah CAC 2è année Médecine AN-NASR Bulletin de formation et d’information de l’AEEMB
DIRECTEUR de PUBLICATION Président de l’AEEMB 01 BP 1817 Ouagadougou 01 - Tél/Fax: 50-36-27-89 E-mail: aeemb_ce@hotmail.com www.aeemb.bf
Rédacteur en chef Adama SAKO Équipe de rédaction Mikailou KERE, Idrissa SEBRE, Idrissa OUOBA, Hamado BAMBARA, Siaka GNESSI, Kadré SAWADOGO, Haoua SERE, Ibrahim SANA
Impression: SEDIMA : 50-36-80-80, AN-NASR N° 019 JANVIER - MARS 2005 P.3
CULTURE ISLAMIQUE Que penser des désastres et des cataclysmes naturels? Les tremblements de terre, les éruptions volcaniques, les inondations, les raz de marée, les glissements de terrains, les typhons, les pluies acides, etc., sont autant de phénomènes violents, d'intensités variables qui secouent par moment des points du globe. Le sujet n'est certes pas nouveau, mais les récents événements en Asie où le Tsunami a fait plus de 280 000 morts et d'importants dégâts matériels à cause de la montée des mers, nous obligent à revenir sur le sujet. Il ne s'agit pas de revenir sur les catastrophes naturelles que l'humanité a connues mais de présenter la lecture que le croyant musulman doit faire de ces phénomènes, car rien n'est gratuit pour lui ; même les manifestations les plus insignifiantes et les plus sensibles de la nature. D'une manière générale, les catastrophes naturelles ont la particularité d'être imprévisibles ou imparables. Elles détruisent des cités entières en quelques fractions de secondes. Ces événements qui ont été impitoyablement frappés par la colère Divine. Fait qu'ils soient parvenus au ments sont liés à constitutifs de l'univers comme c'est le cas de l'aluminium de l'incrédulité et de la perversion. Croûte terrestre pour les tremblements de terre. Toutes autant qu'elles sont, ces catastrophes ont des explications scientifiques que l'esprit humain peut comprendre. Cependant, ceux qui n'ont pas foi en Dieu sont souvent prompts à expliquer ces phénomènes sans en saisir la vraie signification. D'une manière générale, l’univers se présente comme une structure de corps allant de l'infiniment petit à l'infiniment grand, c'est-à-dire des atomes aux galaxies. Cet ensemble fonctionne selon la volonté de Dieu. Rien n'échappe à Allah dans cette étendue à l'infini de l'espace.
Le fonctionnement de l'univers implique des mouvements des éléments le constituant. Les astres voguent ainsi dans le vide. Certains sont liés suivant un orbite bien défini. C’est l'exemple des planètes du système solaire. L'univers est ainsi régi par un équilibre (force d'attraction universelle). forcé de convection) qui les maintient et anime leur mouvement. Cet équilibre est comme suspendu à un fil pouvant se rompre à chaque instant selon la volonté du Tout-Puissant. La terre n'est qu'un grain de poussière dans l’immensité de l’espace et par conséquent, les catastrophes à la surface de la terre ne sont que des micro-phénomènes. Tout ceci rappelle à l'homme sa petitesse devant le Seigneur. Cette conscience doit le rendre humble devant Dieu. Nous devons trouver dans ces catastrophes, une épreuve pour les hommes et en tirer des leçons. D'abord, les croyants doivent se rappeler que Dieu a choisi de les éprouver: « Très certainement nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, des personnes et le fruit de votre travail. Et annonce la bonne nouvelle aux patients qui disent quand un malheur les atteint : "Certes nous appartenons à Allah et à lui nous retournerons." Ceux-là reçoivent des bénédictions de la part de leur Seigneur ainsi que la miséricorde, et ceux-là sont les bien guides * C 2 V155-157
Dieu précise que les évènements malheureux, tout comme ceux heureux, sont des épreuves. Une épreuve peut se manifester à l'échelle d’un individu, d'une communauté, d'une société ou même de toute l'humanité. Ensuite, les catastrophes peuvent apparaître comme des sanctions divines qui frappent un peuple pour son injustice ou pour sa dépravation: « Ceux qui tramaient des méfaits sont-ils à l'abri de ce qu'Allah les engloutisse en terre ou que leur vienne le châtiment d'où ils ne s'attendaient pas ? Ou bien qu'Il les saisisse en pleine activité sans qu'ils puissent échapper ? Ou bien qu'Il les saisisse en plein effroi ? Mais votre Seigneur est compatissant et très miséricordieux » AN-NAHL 45-47.
C'est l’exemple du peuple de Noé, de Soleh. Quoiqu'il en soit, Dieu n’a pas de compte à rendre à qui que ce soit pour la façon dont Il retire l'âme de ses serviteurs. À la dimension humaine, cela est difficile à admettre qu’un homme soit frappé de la mort par le fait de la perversion d’un autre. Pour l’homme pieux, cette attitude d’Allah est une sagesse qui peut se comprendre à trois niveaux : soit la prétendue innocence ne l'est pas réellement comme on le croit, soit Dieu a agi ainsi pour en faire un enseignement au reste de l’humanité, soit Il a réservé un tel destin à certains hommes pour montrer qu’il est le seul à décider de la vie ou de la mort de ses serviteurs, maître de notre destin, comment et quand Il le désire. « Personne ne peut mourir que par la permission d'Allah. » L'analyse est que le croyant doit avoir constamment à l’esprit que les phénomènes naturels y la récompense ici-bas, Nous lui en donnons, et à quiconque veut la récompense de l'au-delà, Nous lui en donnons. Et Nous récompenserons bientôt les reconnaissants. » (Sourate 3 verset 145)
Il est vrai que chaque fois des innocents en pâtissent. Cela peut apparaître aux yeux de certains comme une injustice de la part de Dieu. Gloire à Lui, Il est sachant de ce que nous ne savons pas. Dieu a décrété que « toute âme goûtera la mort ». Il spécifie peu importe le moment et la manière dont elle se présentera. L'essentiel est que Dieu jugera en toute équité entre les hommes le jour dernier. Car de toute évidence, personne ne répondra d’un fait ou d’un acte pour lequel il n’a pas eu de part à jouer directement ou indirectement. En réalité, « aucune âme ne portera le fardeau de l'autre ». Les cataclysmes rappellent à l'homme que la puissance n'appartient qu’à Dieu seul. La création toute entière lui appartient et Il peut à chaque instant rompre l'équilibre qui le maintient. Tout ceci nous rappelle la vulnérabilité de l'homme malgré les progrès techniques et technologiques auxquels il est parvenu. L’homme alors convaincu de sa puissance, découvre subitement qu'il est réellement bien faible car incapable d'empêcher de tels phénomènes. Il ne peut alors se secourir lui-même ni secourir les autres. Dieu est certes omnipotent. En outre, ces évènements mettent en branle les valeurs. humanitaires et suscitent la solidarité et la générosité qui transcendent les frontières. Alors qu'en temps ordinaires, des peuples entiers sont plongés dans la pauvreté, la faim, la guerre, l'analphabétisme sans que cela ne mobilise personne. C’est là des occasions où Dieu nous rappelle les rapports humanitaires qui doivent régir les peuples. Enfin, il est à retenir que des phénomènes violents font partie de la dynamique du fonctionnement de l'univers. Les investigations scientifiques ont montré que toutes les deux minutes, la terre craque quelque part dans le monde. Selon les statistiques, la terre connaît des millions de tremblements par an. Il s'agit de secousses imperceptibles qui ne causent aucune destruction. Une vingtaine d'autres par contre constituent de violentes convulsions de l'écorce terrestre. Mais puisqu'elles touchent bien souvent les zones faiblement peuplées, ils n'occasionnent que peu de dégâts. Seuls cinq d'entre eux anéantissent des cités entières. Et Dieu peut rompre l'équilibre qui régit. L'univers d'un moment à l'autre, toute chose qui constitue un véritable avertissement doit alors rappeler constamment l'idée de la fin des temps. Dieu est là. La conclusion que nous pouvons tirer de cela, compris les cataclysmes, révèle la présence divine. Donc, cela doit nous amener à réfléchir profondément sur notre destin d'homme, notre relation avec Dieu. C'est la raison pour laquelle la mort en elle-même est un enseignement. L'homme doit également réaliser constamment sa trop grande faiblesse car il peut voir s'effondrer toutes les grandes réalisations qu'il a mises des siècles à bâtir sans pouvoir prévenir ni protéger quoi que ce soit. Il doit savoir que la finalité de la vie, c'est Dieu. L'homme a une responsabilité si grande qu'il doit d'abord s'interroger sur lui-même quand un malheur le touche.
Kadré SAWADOGO
AU-DAKAR
019 JANVIER - MARS 2005 PA