Issue
An-Nasr trimestriel #47 (spécial 25 ans)
- en
- fr
- Hierarchies
-
Burkina Faso
- Articles de journaux (3615 items)
- Burkina 24 (279 items)
- Carrefour africain (33 items)
- FasoZine (116 items)
- L'Evénement (45 items)
- L'Observateur (61 items)
- L'Observateur Paalga (509 items)
- La Preuve (28 items)
- Le Pays (709 items)
- LeFaso.net (709 items)
- Mutations (13 items)
- San Finna (9 items)
- Sidwaya (1104 items)
- Publications islamiques (432 items)
- Al Mawadda (11 items)
- An-Nasr Trimestriel (16 items)
- An-Nasr Vendredi (318 items)
- L'Appel (48 items)
- L'Autre Regard (11 items)
- Le CERFIste (13 items)
- Le vrai visage de l'islam (15 items)
- Documents divers (Burkina Faso) (16 items)
- Photographies (Burkina Faso) (9 items)
- Références (Burkina Faso) (297 items)
- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- An-Nasr trimestriel #47 (spécial 25 ans)
- Editeur
- An-Nasr Trimestriel
- Date
- juillet 2011 – septembre 2011
- numéro
- 47
- Résumé
- Bulletin trimestriel d'information et de formation de l'AEEMB
- nombre de pages
- 12
- Sujet
- Femme en islam
- Ibrahim Barra
- Ibrahima Ouédraogo
- Opération Khadidja
- Charia
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Analphabétisme
- Hadith
- Sunnah
- Bid'a
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000214
- contenu
-
Comment les couples aeembistes mènent-ils leur vie? En 25 ans, l'AEEMB a contribué à façonner l’identité de la femme musulmane.
IBRAHIM BARRA, PREMIER PRESIDENT
P.9
« ...Le jeune plant a émerveillement grandi en 25 ans »
IBRAHIMA OUEDRAOGO, PRESIDENT ACTUEL
Rechercher la maturité et la qualité dans toutes nos actions
P.7
VENDREDI AU SIEGE DE L'AEEMB
Le rendez-vous de la spiritualité
AN-NASR N°7 2011
EDITORIAL
Au cœur de l’école laïque du Burkina Faso, anciennement appelé Haute-Volta, de jeunes élèves et étudiants ont su trouver un chemin qui mène à Dieu. Autrefois, abandonnés, ils ont été guidés du haut des Cieux par Celui qui illumine les cœurs. Adapter ces méthodes d’apprentissage et scolarisée à l’instar de leurs camarades de confession chrétienne, grâce à leur sincérité en Allah, la voie pour Allah. Leur sacrifice et leur génie nous apprend que l'islam se vit par le celui de Rasoul, des hommes et des femmes qui ont manifesté leur amour pour Allah. d’enseignement de la religion car le calendrier scolaire et académique et le contexte laïque de notre école l'exigent, était primordial pour réussir à concrétiser leur rêve. Un cadre d’apprentissage et d’épanouissement de la jeunesse musulmane. Des initiatives inspirées des enseignements du prophète de l’islam ont permis de parcourir la quasi-totalité du territoire et installer des représentations locales. Notre daawa est coran, la sunna et l’effort de réflexion. Face aux préoccupations de la Oumma, l’AEEMB a toujours trouvé des solutions qui seront par la suite empruntées après réticence et critique. Faisant des préoccupations des musulmans les siennes, notre présence ne se négocie pas à la fédération.
Par la Rédaction
Autrefois section du Conseil Général de Houet (CG-H), le Conseil Général de l'Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso (CG-UPB) a vu le jour durant l'année académique 2004-2005 et avait comme premier Président le frère. OUE-DRAOGO Harouna. L'actuel président est le frère CISSE Abdoul Kader. Le CG UPB a pour activités principales les rappels dans ses mosquées et dans les cités universitaires, les cours de formations islamiques, les séances d’apprentissage du coran, les conférences, la prière de vendredi, la vente d'articles islamiques, l'organisation de jeux concours dénommés « jeu Al ilm », les repas communautaires, des activités sportives et de distractions (les sorties, la semaine culturelle de l'étudiant musulman). Ces activités permettent de relever le niveau de formation islamique et académique et de renforcer la fraternité entre ses militants et militantes.
Le CG UPB compte plusieurs réalisations. Sur le plan cultuel, le CG UPB a pu obtenir des lieux de cultes pour les étudiants musulmans. Le CG UPB a pu obtenir la construction d'une mosquée, qui fait office de mosquée de vendredi, grâce au soutien de l'Agence des Musulmans d'Afrique (AMA). Cette ONG a construit aussi un forage pour le compte de la mosquée.
A la découverte du Conseil Général de l’Université Polytechnique de Bobo
Sur le plan relationnel, le CG entretient de bonnes relations avec l'Administration Universitaire (la Présidence de l'Université et le Centre Régional des Œuvres Universitaires (CROUB)), les associations syndicales et religieuses sur le campus. Toute chose qui lui vaut une bonne image sur le campus. Et c'est cette image de marque que chaque bureau essaie de préserver à travers ses actions sur le campus.
Comme toute structure, le CG UPB n'est pas exempt de difficultés. En effet, les différents mandats ont fait face à des difficultés de tout ordre dont la plus importante a été le comportement tendancieux de certains frères et sœurs qui a entravé sérieusement le fonctionnement du conseil général. Outre cette difficulté, il faut noter l’éternel problème de mobilisation de masse dans certaines activités dû à la situation géographique de l’université qui se trouve à quinzaine (15) kilomètres de la ville de Bobo-Dioulasso et de la dépendance des étudiants du système de transport de l’université. Le CGU PB a d'énormes ambitions. En effet, dans un futur proche il compte électrifier la grande mosquée. Et dans un long terme, il compte construire des logements sociaux sur la même parcelle qu'un bureau propre au CG et une bibliothèque fournie en documents.
A. Kader CISSE
AN-NASR Bulletin de formation et d’information de l’A.E.E.M.B. 01 BP 1817 Ouagadougou 01 Tel/Fax: 50 36 27 89 Email: comiteexecutif@aeemb.bf Site web: www.aeemb.bf
Directeur de publication Ibrahima OUEDRAOGO Rédacteur en chef Ousmane BELEM Equipe de rédaction Daouda OUEDRAOGO, Boukari OUOBA, Zoukaré KOUDA, Hadisssa OUISSOU, Moussa SAWADOGO, Bachirou SORE, Ali SAWADOGO, Fatimata DEMBEGA, Adama OUEDRAOGO, Abdallah KOURAOGO.
Impression : SONAZA - 50 36 04 16
AN-NASR N°2 juillet-septembre 2011
Interview
INTERVIEW : EVMBEE ANE
« Je me souviens du numéro de Dieu que l'Imam Bagayoko Nouhoun nous a donné »
Certes très proche des frères qui ont lutté et qui le font Toujours, des braves sœurs à l'image des sahabiyats à l'époque du Messager de l'Islam. Elles sont là, engagées et dévouées pour la seule cause de DIEU Tout Puissant. An-Nasr vous propose dans les lignes qui suivent les propos de l'une d'entre elles, Mme BEBANE/DIALLO Fatoumata, adjointe de la secrétaire à la mobilisation et à la formation des sœurs mandat 2004-2006.
An-Nasr: Est-ce que vous pouvez vous présenter à nos lecteurs?
Madame BEBANE (MB): Je me nomme DIALLO Fatoumata Binta épouse BEBANE, mère d'une fille, secrétaire comptable au lycée privé "La Sagesse". Mon parcours de militantisme à l'AEEMB s'est déroulé comme suit: j'ai occupé le poste de Secrétaire à la Mobilisation et à la Formation des Sœurs (SMFS) de la section Nour Ala Nour à Ouagadougou durant l'année scolaire 2001-2002. J'ai ensuite été membre du bureau du Conseil Général du Kadiogo mandat 2002-2003 puis 2003-2004 dans le même poste, enfin membre du Comité Exécutif comme adjointe de la secrétaire à la mobilisation et à la formation des sœurs. sœurs mandat 2004-2006 en étant toujours élève. Au conseil Général de l'université de Ouagadougou, j'ai siégé dans le collège électoral du mandat 2008-2009.
Qu'est-ce qui vous a marqué durant votre passage au Comité Exécutif (CE)? Lors de mon passage au CE, je retiens la maturité d'esprit dans le travail et le sens élevé de discernement dans l'analyse des faits. Je suis sortie avec une maturité d'esprit car on peut être mature sans avoir la maturité d'esprit. J'ai déploré un fait. Je me suis sentie écrasée dans mon poste de SMFS adjointe. C'était la première responsable qui était vue partout. Mon statut d'élève ayant beaucoup joué en cette faveur.
Quelle appréciation faites-vous de l'apport de l'AEEMB dans la formation de la sœur et la femme musulmane? L'AEEMB a beaucoup apporté à la jeune fille scolarisée et à la femme musulmane. Dans les services actuellement on retrouve des femmes bien voilées et cela est un acquis de la structure. L'AEEMB a éclairé la femme sur ses droits et devoirs que l'islam lui accordait car nos mamans n’en savaient pas grand-chose sur ces questions. Elle a forgé la compréhension sur certaines questions de la religion à nos parents et apporté à la sœur musulmane la fierté de porter son voile au-delà des cadres islamiques. Aux premières heures, les pionniers ont travaillé à conquérir la confiance des parents à travers l'opération Allahou Akbar, les causeries-débats dans les familles et bien d'autres activités.
Selon vous, sur quel aspect l'AEEMB doit-elle investir au profit de la sœur et de la femme musulmane dans les années à venir? Je souhaite que l'AEEMB se penche sérieusement sur certaines questions qui concernent la sœur et la femme musulmane. Premièrement, il y a l'expérimentation de la formation reçue par les sœurs afin d’obtenir des leaders féminins recherchés, c'est-à-dire créer des cadres d'expression pour permettre aux sœurs de valoriser la formation reçue. Pour y parvenir, l'AEEMB doit accorder du crédit, de la confiance à la capacité des sœurs et des femmes qu'elle forme et leur confier des tâches. Si je prends l'exemple des simples rappels au cours de certaines activités, rares sont les sœurs qui en font. Si l'AEEMB désire avoir des leaders féminins à l'image de Imam Tiégo ou du frère Diouf qui mobilisent des fidèles à chaque occasion de communication, les cadres d'expression doivent exister et c'est à force de répéter que l'on parvient à l'excellence.
Deuxièmement, il s'agit de trouver une stratégie d'accompagnement de la formation continue et une formation spirituelle pour nos sœurs car leur spiritualité est toujours en gestation. Il convient de faire un état des lieux des sœurs ayant reçu la formation et si possible les relancer.
Troisièmement, il faut initier les sœurs à l'outil informatique pour les aider à sortir de l'analphabétisme du 21e siècle. L'AEEMB doit avoir un cybercafé ne serait-ce que pour la formation de ses militants.
Quelle est la part de la formation aeem-biste dans l'épanouissement de votre vie de couple? Comme toute formation, elle m'a apporté beaucoup mais je ne peux pas la quantifier matériellement. J'ai bénéficié des formations sur la planification qui me permet aujourd'hui d'organiser les dépenses de ma famille. En plus, la formation sur le mariage que le Délégué aux Affaires Sociales organise a été d'un très grand apport et j'encourage mes sœurs à en profiter. Sur le plan religieux, nous avons tous des connaissances qui sont un acquis et on s'encourage dans l'accomplissement des bonnes œuvres. Il y a beaucoup de tâches qui sont réduites et cela est une miséricorde divine.
Suite.... page 09
AN-NASR N° 07
Reportage
Un mariage réussi entre vie académique et activités spirituelles a cité de l’AEEMB vue le jour en 1992. De son ancien nom « la termitière » à son nom actuel la cité misbahoun-nour, avec une capacité d’accueil de 24 personnes, a toujours fait la fierté de ceux qui y ont passé. Il est quinze heures passées de dix minutes à la cité, la vie suit son cours normal. On constate un calme. Seulement le bruit de bouilloires manipulées par quelques frères qui viennent de se réveiller de leur sommeil profond et reposant. En effet, il est des habitudes des frères dans cette cité de prendre un repos après la prière de zouhr. Nous sommes au samedi 30 juillet 2011, dernier jour de cours à l'université avant les vacances du mois d'août. Dès l'entrée de la porte, on peut observer des vélos et motos disposés sous le citronnier et le manguier qui sont les seuls arbres de la cour ou encore adossés au mur des bâtiments.
Sur un mur de la cité sont disposées des chaussures de plusieurs formes, un fer à repasser enroulé d’un morceau de tissu. Sous le manguier sont assis des frères sur des chaises ou des bancs et tous parlent des cours à l'université, des vacances qui s'annoncent et des affaires personnelles. Entre l’espace qui sépare les deux bâtiments qui constituent la cité flottent des habits suspendus à un fil ou sur des branches d'un arbre. Les portes des maisons étaient ouvertes. De l’extérieur on peut... apercevoir des frères qui s’y reposaient. Quand on y entre, une table au fond de la maison, sur laquelle on aperçoit des documents académiques d'un côté et des corans de l'autre. Du nombre des corans on peut connaître le nombre des occupants de la maison car chacun avait son coran. Deux tableaux sont soigneusement dressés, l'un au mur au fond de la cour et l'autre au bâtiment Est, sur lesquels on lit des formules mathématiques, des cartes géographiques et des schémas d'anatomie, preuve que nous sommes à une cité d'étudiants.
15h15mn à mis’ba c’est l’heure de se préparer pour la prière d’Asr. De part et d’autre des maisons sortent des frères qui viennent de se réveiller. « As Assalamou aleykoum » par ci « wa aleykoum salam » par là, c’est le salut des habitants de cette cité à leur réveil. D'un regard sur le visage on pouvait lire le sourire qui accompagnait ce salut. Dans la foulée s’élèvent des voix qui interpellent « réveillez-vous, sortez, il est l’heure de la prière ! ». Chacun au-delà de sa propre personne s'apitoie sur le sort de l’autre, l’autre qui n’est que son frère qui ne s’est pas encore réveillé pour sa prière. A ceux qui tardaient toujours des voix insistent. « Inoussa, il est l'heure hein », « Inoussa, il est l'heure hein », « 7.ONGO wakat serra, il reste quelques minutes. Si tu ne te lèves pas tu n'auras pas la prière. N'oublie pas de réveiller Seydou ». Tout ce comportement montre le climat de fraternité qui règne dans cette cité, fraternité que les mis’baou-nourien exaltent comme le dit KABA Mamadou étudiant à sa deuxième année à la cité que nous avons interrogé : « En venant à Ouaga, j'avais le choix entre les cités universitaires et celle de l’AEEMB. J'ai choisi celle-ci parce qu'au-delà de sa proximité avec le campus, on y vit la fraternité. »
A 15h25mn la cité est vide. Tous sont allés accomplir la prière dans une mosquée à proximité de la cité. Quelques instants plus tard ils reviennent. Certains en groupes, d’autres seuls, un tapis et/ou un livre dans la main. Un frère vient vendre des livres sur lesquels on peut lire : « La charia et l'actualité, A l’ombre de l’Islam, La sorcellerie: une épreuve pour les humains et les djinns ». La vie reprend alors son cours à la cité mis’bahoun-nour. Assis sur une chaise, un banc ou sur le porte-bagages d’un vélo, ils lisent le Coran ou traitent des exercices. Tout semble dire qu’il n’y a pas de temps à gaspiller à la cité. Exercices et lecture du Coran sont les principales activités des habitants de la cité après les cours. Un étudiant qui est à sa première année à la cité ne tarde pas à le dire : « en venant à cette cité, deux intentions m'animaient. D’abord vivre la fraternité avec les autres et pouvoir apprendre à lire le Coran. J'aimerais donc demander à l’AEEMB qu'à l'instar de cette cité, elle construise une pour les sœurs afin qu'elles vivent aussi la fraternité que nous vivons. » De la porte entrent des poules, sûrement des poules des voisins. Elles viennent, elles aussi, chercher de quoi se remplir le gésier. Dans cette cité, tout le monde retrouve ce qu’il cherche et même les animaux et ainsi les habitants de la cité faisaient d’elle un lieu d’épanouissement et de formation tel que le veut son nom, « cité de la lumière ». Puisse ALLAH soutenir l’AEEMB dans ses actions de tous les jours !
Par Ali SAWAPOGO
AN-NA5K N°ofr7 ^ HÎktt-^^pteinbre 2011
L’AEEMB au féminin
En 25 ans, l’AEEMB a contribué à façonner l’identité de la femme musulmane. Autrefois marginalisée, la femme a pendant longtemps été considérée comme la propriété de l’homme, au sein de la communauté musulmane. A l’extérieur, elle était rejetée. De nos jours, grâce à plusieurs actions, la femme musulmane est enviée et reconsidérée. Ce qui fait qu'elle est une philosophie à découvrir.
Partie intégrante de la maison, elle était toujours accrochée au foyer. Elle n’avait ni le droit de penser, ni un droit participatif, actif dans les domaines sociaux, économiques, politiques. Bref, elle n’avait pas le droit d’être entendue. Une femme devant une assemblée est égale à une « bid’a ». Son habillement, ses pensées, ... tout lui était imposé par le chef de famille. A ce qu’on disait « si la femme devait se prosterner devant une créature, ce serait son mari » hadith. Mauvaise compréhension! Même son islam lui était imposé. Et la jeune fille musulmane, même scolarisée, n’y échappait pas. Faire de longues études, acquérir la qualité de responsable, jouer un rôle participatif,... relevaient tous du domaine de « l’interdit ». La jeune fille musulmane voilée à l’école était parfois rejetée. Pour le commun des mortels, elle était faite pour tout sauf la recherche de la société, la prise de responsabilité et l'épanouissement. Telle était la place accordée à la musulmane dans la société musulmane d’avant.
Avec l’A.E.E.M.B. Né dans ce contexte, l’A.E.E.M.B. s'est lancé un défi : accorder à la femme musulmane la place qui lui revient à la lumière du Coran et de la Sunna. Les cadres de formation mixte hebdomadaires et des séminaires nationaux, régionaux et provinciaux de formation islamique sont des occasions importantes d'enseignement des notions fondamentales. de l'islam. Elles ont su profiter de ces cadres et ce qui leur a permis de connaître davantage leur religion et surtout leur droit et devoir devant Allah. Des causeries-débats, sorties récréatives licites, colonies islamiques de vacances, familles spirituelles ont renforcé davantage la formation de la sœur musulmane. Prenant en compte la spécificité de la femme, l’association a su créer des cadres adaptés à leurs besoins. C’est ainsi que des activités regroupant spécialement les sœurs ont vu le jour. L’opération Kadidja est le cadre par excellence de cette formation. Elle consiste à organiser des rencontres d'échange et de formation des sœurs sur des thèmes bien précis, des formations en art culinaire. Cette activité qui a un caractère national est coordonnée par le département des sœurs du bureau national. Pour accompagner cette dynamique, des cadres de formation des responsables sœurs sont organisés sous forme de séminaire. Au sein de l’association, le Secrétariat à La Mobilisation et à la Formation des Sœurs est le département en charge de la gestion des questions féminines. Les responsables sont déterminées pour une formation réussie des sœurs qui sont à toutes les étapes de la vie de l'AEEMB, de la prise des décisions aux organisations des activités. Au niveau social, du soutien est apporté à celles qui sont dans le besoin. Le département aux Affaires Sociales apporte également son soutien aux sœurs en difficultés. Moralement, financièrement et en conseils, elles trouvent parfois leur compte. Des formations sur la vie en couple sont organisées pour préparer ces dernières à une vie conjugale épanouie.
25 ans de parcours : une identité. Les initiations au début difficiles et timides ont grandi. Chacune y trouve son compte. Les résultats sont encourageants. Désormais les sœurs sont outillées de savoir et de savoir-faire islamiques, car ayant eu un accès direct au savoir à travers les prestations offertes et sur leur initiative propre. C’est en cela que réside le secret. Bonne connaissance de l’islam pour une meilleure contribution au travail islamique. Engagement, responsabilisation et participation des sœurs aux côtés des frères, de leurs époux ont contribué à améliorer l’action des musulmans dans la da'wa, l'éducation des enfants et le développement socio-économique du pays. Les discriminations faites à l’égard des femmes musulmanes ont considérablement diminué. Il y a un éveil de conscience, on assiste à une émergence de leadership féminin combien encourageant. Un climat de confiance s’est installé dans les familles des sœurs, elles sont devenues des exemples dans la société. Cet élan est à préserver dans tous les domaines de la vie.
Pur Dembega Hadith Qudsi
D'après Abu Hurayrah, le Prophète a dit : Notre Seigneur (qu'Il soit glorifié et exalté) descend chaque nuit au ciel de la terre au dernier tiers de la nuit, et Il dit : Qui est en train de prier que Je lui réponde ? Qui demande quelque chose que Je lui accorde ? Qui demande miséricorde que Je... lui pardonne ? Rapporté par al-Bukhari
AN-NASR N°47
Juillet-Septembre 2011
Album Photo des présidents de l'AEEMB
Depuis sa reconnaissance officielle en janvier 1986, l’AEEMB a vu se succéder à sa tête 13 présidents. Nous vous proposons ici un album photo de ces présidents.
Hamado OUEDRAOGO 1988 - 1990
Cheick Omar BONI 1994 - 1996
Souleymane KONE 1992 - 1994
Ibrahima OUEDRAOGO
Moussa BAMBARA 2000 - 2002
Ibrahim BARRA 1986 - 1988
Nouhoun BAGAYOGO 1996 - 1998
Adama COULIBALY 2002 - 2004
Tiguiani NOMBRE 2004 - 2006
Noufou TIENDREBEOGO 2008 - 2010
Boukaré GANSONRE 2006 - 2008
AN-NASR
Juillet-Septembre 2011
Interview « Le défi actuel est celui des investissements »
De par ces actions, elle a permis aux jeunes des milieux scolaire et académique de surmonter leur complexe, cette gêne de se sentir musulman et devenir acteur de leur propre religion.
AN NASR (AN) : Présentez-vous à nos lecteurs.
Président Ibrahima OUEDRAOGO (P I O) : Je suis votre frère. Ibrahima OUEDRAOGO, étudiant en Master de Géologie à l’Université de Ouagadougou ; Président du Comité Exécutif (CE) de l’AEEMB pour 2010-2012.
Dites-nous un mot sur votre parcours militant ?
J’ai commencé mon militantisme depuis la Côte d’Ivoire dans le cadre du scoutisme islamique de Koumassi, qui était proche de l’Association des Élèves et Étudiants Musulmans en Côte d’Ivoire (AEEMCI). Cependant, je dois mon militantisme à mon papa qui, par ses conseils et ses appuis, m’a emmené à militer dans ces différentes associations. À mon arrivée au Burkina en 1996, j’ai continué à militer dans le Conseil Général (CG) de Kourweogo. Au début, un contexte difficile se présentait à nous car la population acceptait difficilement le militantisme et surtout celui des sœurs. Mais avec l’aide d’ALLAH et les efforts des encadreurs, nous avons pu relever le dynamisme du CG. Après le BAC, je suis arrivé au CG de l’Université de Ouagadougou où j’ai occupé le poste de Secrétaire Général Adjoint de la section SVT, puis du CG. suis ensuite appelé au CE pour occuper le poste de Secrétaire Général, de Vice Président et actuellement Président du mandat en cours 2010-2012. Cette année, l’AEEMB célèbre ses 25 ans d’existence. Quel bilan peut-on tirer de l’action de l’AEEMB pendant ces 25 ans ? L’honneur nous revient de célébrer les 25 ans cependant nous devons rendre hommage aux pionniers. Ceux qui ont eu, avec l’inspiration d'ALLAH, une vision de mouvement islamique. Je profite de l’occasion et au nom de l’équipe que je représente féliciter et rendre hommage à tous ces pionniers. Le bilan peut être résumé en deux points essentiels: les acquis et défis. Pour les acquis, l’association a œuvré à respecter ses objectifs. Ainsi dans un premier moment, elle a participé à l’éveil de la conscience de la jeunesse musulmane et en particulier celle francophone. Aussi a-t-elle travaillé à gagner la confiance des autorités. De par ces actions, elle a permis aux jeunes des milieux scolaire et académique, de surmonter leur complexe, cette gêne de se sentir musulman et devenir acteur de leur propre religion. L'action de l’association va au-delà de ces cadres, elle a permis aux intellectuels musulmans, cadres du pays de rehausser leurs connaissances islamiques et vaincre le complexe d'être musulman. En agissant ainsi, elle répond à son objectif de participer à la promotion et à la dynamisation de l’Islam dans le milieu intellectuel.
Aussi l’AEEMB a-t-elle travaillé à la reconnaissance des droits des musulmans dans le pays, notamment le droit au culte et le port du voile pour la fille musulmane des établissements scolaires et universitaires. Il y a en outre la participation à l’organisation du pèlerinage avec pour ambition d'aider nos militants et sympathisants à accomplir le cinquième pilier avec plus de facilité. Toutes ces actions entrent dans la défense des intérêts moraux, financiers et matériels de nos militants et de la communauté musulmane toute entière.
À côté de cela, nous avons la fraternité que la structure a cultivée entre ses militants. Il suffit d’observer les comportements des frères et sœurs lors des activités et d’autres cadres de rencontre pour s’en convaincre. Les faits divers de cette fraternité que nous racontent les aînés illustrent bien cette harmonie entre frères et sœurs, aînés et cadets, des frères de même service ou quartier. Elle est encore plus marquante quand on peut, en 2011, retrouver lors d'une activité les militants des années 85, aux côtés des plus jeunes de 2011. Ainsi l'AEEMB est devenue une grande famille où chaque membre trouve l'amour, l'affection, la considération et le soutien au Nom du Tout Puissant.
Enfin, étant citoyens burkinabè, nous avons l’objectif d’apporter notre touche au développement socio-économique du pays. Dans ce sens nous avons mené des réflexions il y a bien longtemps et aujourd'hui nous passons à la phase d'investissement. En effet depuis plus de six ans nous avons lancé des projets d’investissement. L'AEEMB est fréquemment consultée lors des ateliers du gouvernement ou la validation de certains documents politiques.
Suite... p8
Interview
Ce qui nous permet d’apporter notre contribution au développement. Des acquis importants certes, mais des défis de plus en plus grands non ?
Oui, il y a des grands défis. Notre premier défi est de pouvoir travailler avec peu de moyens dont nous disposons et engranger des victoires. Notre association possède de maigres ressources alors que nos sentiers sont nombreux. Vient ensuite le défi de la gestion des ressources humaines. La mobilisation actuelle de la structure exige plus d’efficacité dans la gestion de ses hommes car les exigences sont nombreuses à l'époque où la qualité est un élément cardinal et incontournable.
L’AEEMB a 25 ans et cet âge est celui de la maturité. Cette maturité doit se manifester à travers toutes nos actions et organisations. C’est pourquoi les acquis doivent être capitalisés pour plus de professionnalisme. Justement en vue de relever ces défis l’AEEMB a lancé un certain nombre de projets parmi lesquels, le Centre culturel et le complexe scolaire. Dites-nous en quoi ces deux projets sont si importants pour vous ?
Ces projets sont importants pour nous car ils viennent répondre à un besoin que notre structure ressent actuellement. Ils ont été discutés dans les différentes instances de l’AEEMB et aujourd'hui nous avons la responsabilité de les mettre en œuvre. Aussi, voudrions-nous marquer notre participation au développement du pays par des actions concrètes dans deux secteurs que sont les secteurs culturel et éducatif.
Dans cette perspective, nous voulons ériger à la place du siège actuel un centre culturel islamique et cela afin d’améliorer les offres de service aux usagers. Vous pouvez constater ce besoin lors d’une prière de vendredi. Les fidèles sont souvent dans l’obligation de prier entre le Boulevard "Charles De Gaulle" et le siège, parfois soumis aux intempéries de la pluie et du vent. En transformant cette mosquée en centre culturel, nous aurons une mosquée moderne, des salles de conférences, des salles de formation et des bureaux. Ces bureaux seront des cadres de travail pour le Comité Exécutif et ses commissions spécialisées. Toute chose qui donnera plus d'efficacité dans ses actions de coordination à l’échelle nationale. En outre, nous aurons une bibliothèque islamique de référence. Elle pourra alors offrir des possibilités d’étude sur les divers domaines de l’Islam aux musulmans et aux islamologues.
Par ailleurs, l’offre éducative a besoin d’être renforcée, d’où la nécessité du complexe scolaire. Celui-ci nous permettra d’avoir un cadre pour nos formations et d’apporter notre modeste contribution à l’essor de l’éducation nationale. C’est aussi l’occasion pour moi de rappeler à tous que pour ce mandat nous avons les objectifs suivants: réaliser le rez-de-chaussée pour le centre culturel et pour le complexe un bâtiment de quatre salles, un bloc pédagogique et administratif et un forage. Nous demandons à ALLAH de nous aider pour la réalisation. de ces projets. Qu'attendez-vous de la communauté des musulmans pour la réalisation de ces projets ?
Nous attendons de la communauté des musulmans un certain nombre d’actions. D’abord la confiance qui du reste est un élément fondamental pour la réalisation de nos projets. Nous rassurons donc les militants, sympathisants et les différents partenaires que l'argent des premières contributions est en banque. Le retard émane des formalités que nous devons remplir et non d'un manque de volonté. Et parlant de confiance, j’aimerais rappeler la mémoire de quelqu’un qui a eu confiance en l’AEEMB depuis sa genèse, notamment notre papa feu YL’GO Moussa. Il avait vu en ces jeunes l’espoir de l’Islam au Burkina. Nous prions Allah de lui accorder la meilleure des récompenses qui est le firdaws.
Enfin, un geste de la part de celle-ci, qu'il soit en nature ou en espèce, car à travers ces projets l’AEEMB offre aux ONG islamiques, ainsi qu’à toute cette population musulmane, l’occasion de construire la maison d’ALLAH et de faire une aumône dont les récompenses se poursuivront même après la mort.
Quel message à l’endroit des militants ?
À l’endroit des militants de l’Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina, je voudrais rappeler qu’en décembre 2010, vous avez, à travers vos représentants des Conseils Généraux, confié à mon équipe et à moi la direction de l’association. Pour cela, vous devez, dans vos prières et invocations, mentionner cette équipe, demander à ALLAH (SWT) de la soutenir pour qu'elle puisse atteindre les objectifs fixés par le congrès. Par ailleurs, je vous exhorte à vous mobiliser autour de vos responsables, en leur apportant vos soutiens et vos prières. En somme, c’est la mobilisation, la discipline et surtout l'engagement qui peuvent nous aider à atteindre nos objectifs. Ces valeurs ont été développées par les compagnons du Prophète (SAW), par ceux qui ont contribué à la création de l’AEEMB et aujourd'hui il nous revient de les pérenniser afin de mériter le titre de combattant pour la cause d’ALLAH à travers l’AEEMB.
Mot de la fin
D’abord je voudrais témoigner ma reconnaissance à tous ceux qui, depuis 25 ans, travaillent ouvertement ou dans l’ombre pour aider les jeunes musulmans à s’épanouir. J’invite l'ensemble des partenaires à nous accompagner dans la réalisation de nos projets car l’AEEMB c'est pour vous, elle travaille pour vous au bien-être de tous. Enfin, nous encourageons et remercions l’équipe de AN NASR pour son djihad. Je vous remercie.
Interview réalisée par Ali SAWADOGO
Hadith
Le Messager d’Allah (que la paix et le salut d'Allah soient sur lui) a dit : « Garantissez-moi six choses de votre part et je vous garantis le paradis : soyez véridiques lorsque vous parlez, ne manquez pas à vos promesses lorsque vous promettez, ne trahissez pas lorsqu'on vous fait confiance, préservez votre sexe de tout rapport interdit, baissez les regards et ne combattez pas (sans ordre préalable). » Rapporté par Ahmad et considéré comme bon par Albàny
AN-NASR N°7 Juillet-Septembre 2011
Interview RAHIMA BARRA, PRIVER BRESIDEXL DE L'AEEMB
« Les jeunes frères après nous, ont bien pris soin du jeune plant qui a émerveillement grandi en 25 ans »
Nasr: Présentez-vous à nos lecteurs?
Brahima BARRA (B.B): Je suis le frère Barra Brahima, premier président de l'AEEMB, membre fondateur du CERFI, ex-président du CERFI, ex-vice-président de la FAIB.
Barra, premier président de l'AEEMB, qu'est-ce que cela vous fait en entendant prononcer cela partout dans le pays?
Un sentiment de gratitude envers Allah pour m’avoir accordé le privilège d’être parmi ceux qui œuvrent pour la promotion de l’islam dans notre pays.
Racontez-nous brièvement la naissance de l'AEEMB?
Brièvement? Arrivé à l’université en année scolaire 84-85, je constate qu’il y a déjà une association des scolaires musulmans dans quelques établissements de Ouaga. Avec quelques frères, nous créons une cellule des étudiants musulmans et travaillons à la fusion des deux structures pour donner naissance à l'AEEMB qui sera reconnue en 86. Certainement, il y a eu beaucoup à... de blocage, de difficultés dans les toutes premières heures de l'AEEMB. Est-ce que vous avez des souvenirs en la matière?
Suite de la page 3
Être issue du milieu de l'AEEMB qui a mis Dieu au devant, les militants ont mis également Dieu au devant, les formations reçues facilitent énormément ma vie de couple. Je me souviens du numéro de Dieu que l'Imam Bagayoko Nouhoun nous a donné au séminaire de fada en 2003 qui est le 222. Le 222 signifie "se lever à 2 heures du matin, accomplir 2 rakates et lever les 2 mains pour lui demander tout ce que tu veux". Je l'applique et je suis satisfaite.
Quels conseils pour les sœurs et les femmes musulmanes?
Déjà ce n’est pas facile de fusionner, il a fallu manager, ensuite, n’oubliez pas qu'on était en pleine révolution... après la reconnaissance, l’approche avec la communauté musulmane a été difficile, je me rappelle de notre première causerie organisée à la grande mosquée de Ouaga, n’eut été l’in-
Quels conseils avez-vous pour la jeune génération? Qu'est-ce qui vous semble Nécessaire à entreprendre par les responsables actuels pour réussir le combat tel que vous l'avez engagé en 1986? Il faut maintenir le cap tout en ne confondant pas vitesse et précipitation, continuer à être sincère et œuvrer pour la face d'Allah rien que pour la face d'Allah. Les défis actuels de cette génération sont encore plus nombreux qu'à notre époque. Il appartient donc à la jeune génération, tout en s'inspirant de l'héritage des prédécesseurs, de trouver des solutions nouvelles, aux nouveaux défis.
Brahima Barra. Premier Président de l'AEEMB.
Intervention de Aboubacar Sana, les gens de la mosquée avaient décidé de nous lapider. Il y a aussi des tentatives de récupération que nous avons réussi à déjouer grâce à Allah... Vous avez vu l'AEEMB évoluer durant les 25 ans, quelle analyse faites-vous du travail accompli par cette association?
J'encourage mes sœurs à faire du port du voile leur djihad, chacune doit être convaincue de l'importance du voile et fière d'être choisie parmi tant d'autres à le porter. Je demande aux sœurs d'accepter les postes de responsabilité pour atteindre l'excellence et de travailler à occuper les postes de hautes responsabilités, d'être exemplaires et excellentes dans les domaines dans lesquels elles exercent. J'invite les sœurs à rechercher une formation de qualité sur le plan religieux, académique, scolaire et spirituel. Je trouve qu'il serait utile que les sœurs s'organisent en groupement féminin à vocation sociale afin d'aider les autres. La sœur ou la femme musulmane doit avoir un engagement dans la jeunesse musulmane. Mon appréciation est très positive. Je suis heureux de constater que les jeunes frères après nous ont bien pris soin du jeune plant qui a merveilleusement grandi en 25 ans, la structure, toujours dans la foi en ALLAH.
Votre mot de la fin. Je rends grâce à Allah et vous encourage à persévérer dans la voie de l’islam.
Interview réalisée par Ousmane BELEM. Da'awa, un engagement citoyen et social, être au-devant des luttes pour les causes nobles même au-delà du cadre de l'AEEMB. Votre mot de la fin. Je remercie le CE pour la considération faite à ma modeste personne et je demande à Dieu de vous accompagner dans les tâches quotidiennes et nous accorder les leaders de demain tant recherchés.
Interview réalisée par Ousmane BELEM
AN-NA5R N° 047 juillet-août 2011
REPORTAGE
Prière de vendredi au siège de l’AEEMB
Si je fais la prière au siège, je sens vraiment que j’ai prié. Ailleurs, j’oublie même que j’ai prié jum’a. Pendant les vacances, il m’arrive de parcourir environ 15 km pour venir prier au siège.
Nous sommes en saison hivernale mais ce jour-là, aucune trace de pluie ne se présente, seulement quelques nuages dispersés dans le ciel. C’est le jour de la grande prière hebdomadaire. Elle est célébrée à la mosquée du siège national de l’AEEMB. Il est 11h GMT, les fidèles ont commencé à prendre place. Devant l'entrée de la cour, une boutique de vente de quelques articles de l’AEEMB. En fait, il s’agit du télécentre de l’AEEMB qui n’est plus fonctionnel. À côté, La librairie MIA, les documents islamiques de toutes sortes, des tapis, des DVD et bien d'autres articles sont étalés. Un son mélodieux de la lecture du saint coran m’accueille. C’est probablement Soudais, un grand lecteur Saoudien. Tout près, un kiosque, séparé de la librairie par la porte d’entrée réservée aux femmes. Là-bas, les fidèles s’attroupent, chacun prenant soit un thé, un jus ou un plat consistant avant de prendre place à l’intérieur de la mosquée. Des Imams, des responsables de l’association, des aînés, des militants et sympathisants se retrouvent dans une atmosphère fraternelle.
Salam SAWADOGO, militant depuis belle lurette, étudiant en 6ème année de médecine nous explique les raisons de sa présence à la mosquée de l’AEEMB. « En dehors de l’intérêt général qui est le fait que le sermon est prononcé en français et la bonne compréhension des thèmes traités, je viens ici faire la prière et je fais des rencontres avec des responsables. Je me sens à l'aise dans ce milieu. En plus, faire la Prière au siège est une occasion de s'informer sur l'actualité de l'association et des évènements sociaux. Si je fais la prière au siège, je sens vraiment que j’ai prié. Ailleurs, j'oublie même que j’ai prié jum'a. Pendant les vacances, il m'arrive de parcourir environ 15 km pour venir prier au siège.
Soudain, l’appel à la prière nous survient. Il est douze heures et quart, les fidèles sont de plus en plus nombreux. Un frère passe devant pour le pré-sermon, c’est le frère OUOBA Idriss. Il parle de la relation employés-patrons des entreprises. Je retiens cette leçon capitale : « Dieu nous recommande de traiter avec beaucoup d'égard ceux qui sont sous notre commande, de leur payer leur salaire au moment prévu et si nous leur confions une tâche difficile, aidons-les à la réaliser sinon, si Dieu le veut, Il pourrait inverser la situation ».
Je me positionne à l’entrée de la grande porte réservée aux hommes ; juste à gauche, les éditions An-nasr. Les distributeurs apprêtent le numéro du jour. Quelques Fidèles se positionnent sous le flamboyant ombragé qui est à gauche de l’entrée. Devant, un tableau d’affichage et une télé, où se trouve également de lieu de prière. La mosquée en hangar est couverte de tuiles et est réservée aux hommes. Quant aux femmes, leur place se trouve à l’intérieur.
Dans la mosquée, chacun y va de sa manière : faire des unités de prières, lire le coran assis ou bien tenir son chapelet en invoquant Dieu. Il est 12h45mn, l’imam fait son apparition. Il est accompagné et tous deux sont vêtus en blanc. Il lance le salam. L’accompagnateur fait l’appel à la prière avec une voix mélodieuse. L’imam commence son sermon. C’est l’imam Ismaël TIENDRE-BEOGO qui dirige la prière du jour. Son sermon a pour thème « le mois de chaa-bane », le mois qui précède celui du jeûne du mois de ramadan. Il nous parle de la valeur de ce mois, des œuvres recommandées telles que le jeûne, les prières surérogatoires et les précautions pratiques pour accueillir le mois de ramadan. Après le sermon, ensemble, nous effectuons 2 unités de prières derrière l'imam. La prière est finie et c’est le départ mais certains restent pour toujours faire des unités de prière. Au même moment, un frère passe devant et donne des informations du jour. Un attroupement autour du tableau d’affichage pour lire les informations du jour. Dans la cour, des distributeurs d'An Nasr, tenant les publications d'An Nasr An 6, An Nasr trimestriel et An Nasr vendredi du jour. Certains fidèles cherchent à comprendre le thème traité avant de l’acheter. De même, des frères tiennent des caisses et récoltent les contributions des fidèles pour le fonctionnement de la mosquée. À la sortie, des mendiants (infirmes, des vieux et vieilles, de jeunes femmes avec des jumeaux, chacun lançant un appel au secours) obstruent le passage. Toujours à l'intérieur de la mosquée, des groupes se forment, tous assis, frères et sœurs : ce sont des rencontres qui commencent. Ce jour-là, j’ai dénombré huit (8) groupes de 2 à plus de 10 personnes. Le frère Ibrahima OUEDRAOGO est venu accomplir la prière à la mosquée de l’AEEMB. Il apprécie les thèmes traités et surtout l’actualité des thèmes. Il effectue toujours ses prières à la mosquée de l’AEEMB s’il est à Ouaga et ce depuis 2003. À la bibliothèque ainsi que la discothèque, de nombreux frères et sœurs cherchent à remettre des documents, des DVD et à en prendre d’autres.
Au bureau, des responsables du comité exécutif, tous occupés à vaquer à leurs occupations et quelques membres du rectorat. M. Nanema Omar est le recteur actuel de la mosquée du siège de l’AEEMB, il nous explique l’organisation au sein de la mosquée. En effet, ils ont établi un programme trimestriel de pré-sermon et de sermon avec des imams titulaires et des suppléants. Il existe également un volet sécurité qui connaît des insuffisances dans son fonctionnement. La mosquée a commencé à célébrer la prière de vendredi il y a de cela 16 ans. Actuellement, la mosquée est débordée et un Programme de construction d'un centre culturel en R-4 extensible en R-5 à la place de la mosquée. Cependant, les contributions de tous sont sollicitées.
Par Ousmane BELEMANNASR
Juillet-Septembre 2011
Vie de couple
Comment vivent les couples aeembistes? La vie de couple, voilà une autre réalité, une autre expérience de la vie, une autre épreuve. Des couples réussissent facilement leur vie à travers leur éducation, leur compréhension du sens de la vie. Certains échouent pour des raisons liées entre autres à la formation et à l’éducation. Mais comment vivent les couples aeembistes qui ont cette particularité d’avoir été formés dans le même moule de l’AEEMB? Spiritualité, vie professionnelle, éducation des enfants, autant de préoccupations. Découvrez ici, une riche expérience avec le couple Ouattara.
Le ramadan bat son plein. La spiritualité est de mise. Dans la famille, il va de soi, ils sont tous des musulmans, le jeûne est une tradition qui ne souffre pas dans son application. Sommes au septième jour de ramadan de l'année 1432 du calendrier hégirien correspondant à l'année 2011 du calendrier grégorien. C'est un dimanche et M. OUATTARA est à la maison en attendant l'heure de la rupture du jeûne. Là, il est assis devant la cour avec les voisins, une théière sur un fourneau de feu. Il est dix-huit heures vingt-quatre, la cour est calme, les deux jumelles Sakira et Samira viennent de prendre leur douche vespérale.
Au salon, une table à manger sur laquelle on voit des dattes dans un bol, du jus de bissap, de l'eau et des galettes locales. Une table bien modeste adaptée aux conseils alimentaires du ramadan, éviter de trop manger pour bien se sentir à l'aise dans son adoration.
18h34, il est l'heure de la rupture, le protocole est très simple, chacun y va sans gêne après avoir marmonné quelques invocations demandant au Dieu Tout-Puissant ce qui lui est cher. Juste après, la prière de Maghrib. On l'accomplit à domicile car la mosquée est un peu distante. On s'installe sur la terrasse, deux Tapis de prière, deux rangées, les deux jumelles y sont invitées. Néanmoins, elles nous abandonnent à mi-chemin pour leur occupation enfantine mais restent souvent attentives à nos faits et gestes.
Le couple Ouattara s'est uni le 17 septembre 2005 par un mariage islamique et par la suite un mariage civil. Sakira et Samira sont les premières filles de la famille, âgées de 3 ans et 4 mois chacune. M. et Mme Ouattara sont tous titulaires de maîtrise à l'université de Ouagadougou respectivement à la faculté des lettres (Anglais) et des sciences humaines (sociologie).
Sur le plan professionnel, Mme Ouattara est superviseur du district sanitaire de Baskui dans le cadre du programme MIELUP (Mise à l'échelle des interventions de lutte contre le paludisme) de l'URCB (Union des religieux et Coutumiers du Burkina). Quant à M. Ouattara, il est responsable du tourisme à Sarah Voyage. En effet, M. Ouattara était enseignant d'anglais. Il a suivi une formation comme nous recommande l'islam de rechercher le savoir du berceau. à la tombe. Il s'inscrit dans une école supérieure lui permettant de décrocher son diplôme de Technicien Supérieur option Tourisme et Hôtellerie.
L'ambiance de la famille reprend son cours normal. Les deux jumelles, principales actrices, effectuent des va-et-vient, des rires, des réclamations, tonton par ici, papa et maman par là demandant leur part de jus ou de bouillies de rupture tout comme si elles avaient fait le jeûne. Leur éducation, nous explique Mme Ouattara, est assurée par nous deux avec une organisation adaptée. À chaque fois, il y a l'un d'entre nous à la maison pour les surveiller et les corriger. Le couple met l'accent sur l'éducation par l'exemple, leur interdisant les mauvaises choses et autorisant les bonnes choses et en s'y conformant. Une servante travaillait dans la famille mais sa tâche se limite aux travaux ménagers.
Dans le salon, une télévision. M. Ouattara nous explique que la télé peut être nocive mais il veille au grain. Les émissions suivies sont sélectionnées. Les enfants adoptent le comportement des parents. Ils s'interpellent entre eux sur certains faits. Lorsque l'un d'eux fait quelque chose d'interdit, l'autre lui dit tout simplement "ne fais pas ça, ce n'est pas bien". Un visiteur arrive, on le dénomme « client ». C'est un habitué de la famille, Samira et Sakira l'accueillent. Il apporte une ambiance toute nouvelle et si agréable.
Le couple nous donne leur premier secret de réussite. Avant leur mariage, ils avaient des objectifs à atteindre. Pour M. Ouattara, il en a trois dont le plus important et le vrai est la satisfaction de Dieu. Les deux autres sont la satisfaction du désir charnel légalement et le besoin d'une progéniture. Il ne faudrait pas chercher à avoir beaucoup de matériel avant de s'engager dans le mariage car il y a une belle part de miséricorde divine qui intervient. On s'unit avec le peu de moyens qu'on possède et on travaille ensemble à la recherche de notre subsistance.
Ils ont un programme spirituel qui date de la période d'avant le mariage. Il est constitué de Jeûne volontaire, de prière, de lecture du Coran, etc. Ceci leur permet de maintenir l'amour que chacun a l'un envers l'autre, consolide leur relation, empêche Satan de jouer négativement sur leur relation.
M. Ouattara souligne qu'à cette époque, un autre monsieur bien plus riche se pointait avec sa voiture et même une villa. Il a échoué car leur relation a des bases bien solides et Madame a bien préféré la foi au matériel. Cet élan de spiritualité se poursuit après leur union. Aujourd'hui, ils sont fiers d'être ensemble au-delà de leur situation financière qui s'est nettement améliorée. La joie, l'entente, bref le bonheur y règne.
Ils sont tous issus de l'AEEMB, militants engagés depuis belle lurette. Ils ont gardé des liens très forts avec l’association. Actuellement, Madame est toujours active et occupe le poste de Secrétaire National à l'Organisation de la cellule féminine du Cercle d'Etudes, de Recherche et de Formation Islamique (CERFI). Elle est une personne ressource pour l'AEEMB. Quant à M. Ouattara, lui, a un autre objectif, devenir un futur partenaire financier à même de soutenir l’association sur plusieurs plans. Il met du sien pour y parvenir. Pour cela il a demandé qu'on le libère de certaines responsabilités. "A chaque fois que Madame est sollicitée au niveau des associations, je la laisse partir car je sais que je suis absent," dit-il.
De nouveaux visiteurs vont leur arriver, une nouvelle ambiance agréable a pris place. Cette ambiance est traditionnelle, les amis viennent à tout moment surtout les week-ends leur rendre visite. La vie en couple est un cadre où l'on met en épreuve sa foi. Chacun vient d'un horizon différent, ayant bénéficié d'une éducation et d'une formation différentes, des histoires différentes et autant de choses différentes, la seule chose en commun est l'Islam. Il faut savoir trouver un terrain.
Suite... page 12
AN-NASR N°77 juillet-septembre 2011
Votre futur centre culturel islamique
Votre contribution est vivement attendue pour sa réalisation.
Suite de la Page 11 d'entente avec cette multitude d'inconnues. Madame Ouattara nous donne son secret : il est simple, il s'agit de la concertation et la tolérance. À chaque fois, il faut se parler entre conjoints afin de trouver un terrain d'entente qui satisfasse tout le monde. « Et ne jamais oublier que tout ce que tu fais c'est pour plaire à Dieu. Tolérer les erreurs, les imperfections de l'autre pour l'intérêt général, c'est faire preuve d'un sacrifice de soi ». Évidemment, son secret marche car depuis leur mariage, il y a de cela cinq ans, ils n'ont jamais eu une mésentente avérée.
Pour M. Ouattara, un autre élément très important est le témoignage à double échelle. Un premier vis-à-vis de Dieu car on a pris l'engagement devant Dieu d'être ensemble et cela est une responsabilité qu'il faut obligatoirement respecter. Le deuxième est le témoignage vis-à-vis des hommes en tant qu'exemple dans la société.
Mme Ouattara est une excellente cuisinière. Elle nous a servi un plat délicieux de riz sauce feuille avec de la soupe. de viande et du poisson pour le dîner. Dans une ambiance particulière, nous avons quitté la famille à vingt-deux heures quinze minutes après des bénédictions à l'endroit de la famille. En ce moment, Samira et Sakira dormaient déjà.
Par Ousmane BELEM
Hadith
Le Messager d’Allah (que la paix et le salut d'Allah soient sur lui) a dit : « Ô vous les jeunes ! Que celui qui est en mesure de se marier parmi vous le fasse ! C’est mieux pour le regard et plus chaste pour les parties génitales. Que celui qui ne peut se marier jeûne alors, car le jeûne lui sera un bouclier. ». Rapporté par Boukhâry et Mouslim.
AN-NASR N°07 Juillet-Septembre 2011 P12