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L'Autre Regard #34
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- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- L'Autre Regard #34
- Editeur
- L'Autre Regard
- Date
- 5 janvier 2016
- numéro
- 34
- Résumé
- Mensuel d'information islamique
- nombre de pages
- 16
- Sujet
- Abdoul Karim Ouédraogo
- Mohammed Sawadogo
- NTIC et islam
- Hadj
- Sana Voyages
- Hijab
- 11 septembre 2001
- Fédération des Associations Islamiques du Burkina
- Mouvement Sunnite du Burkina Faso
- Démocratie
- Civilisation occidentale
- Islamisme
- Terrorisme
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- Ouahigouya
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- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000172
- contenu
-
L’Aut Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48
Prix : 300 F CFA
Mensuel d’information islamique N°34 du 05 janvier au 05 février 2016
INTERDICTION DU VOILE INTÉGRAL
Au Mali, on proteste, et au Burkina ? P.2
À Ouahigouya P.3
« PLACE DES MÉDIAS DANS L’ÉDUCATION »
Des spécialistes apprécient
EL HADJ HAROUNA OUEDRAOGO, DG LIPAO
SON EXCELLENCE MOHAMMED DOUMI SUR LA COALITION DES 35 ANNÉE 2015
Les 10 musulmans qui ont marqué l’année P.14
TENSION ARABIE SAOUDITE-IRAN P.12
Les dessous d’un conflit
« Il est temps que nous musulmans P. 15-16 aussi changeons »
« Cette coalition réussira, car c’est un engagement contre les forces du mal » P. 6-7
HADJ 2015
La Coordination des Agences de Voyages P. 5 demande un audit
La guerre asymétrique des États-Unis d’Amérique contre les musulmans P. 4
Editorial
INTERDICTION DU VOILE INTÉGRAL
Au Mali, on proteste, et au Burkina ?
Suite à la décision de la CEDEAO incitant les États membres à prendre des dispositions pour interdire le voile. Intégral, le Collectif des associations musulmanes du Mali n’a pas attendu longtemps pour manifester sa désapprobation d’une telle décision. Nous vous publions en intégralité le contenu de leur communiqué.
« C’est avec une grande indignation et profonde affliction que le Collectif des Associations Musulmanes du Mali a appris la triste et révoltante nouvelle de la CEDEAO à Abuja, la capitale politique du Nigeria. À Abuja, les chefs d’États de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont retrouvés, les 16 et 17 décembre 2015, pour célébrer les 40 ans de l’institution. Suite à l’attaque au Radisson de Bamako, le sommet a principalement débattu des questions de sécurité pour inciter les chefs d’État à “interdire” le voile islamique intégral (port vestimentaire rendant difficile l’identification des personnes) dans leurs pays respectifs, afin de lutter contre la multiplication des attentats kamikazes commis notamment par des femmes. Le terme voile islamique par euphémisme est désigné. » par : « port vestimentaire rendant difficile l’identification des personnes. » Les chefs d’État ont appelé chaque pays à prendre des mesures pour interdire le port du voile intégral, qui empêche la reconnaissance d’une personne (voile intégral). Ainsi, la déclaration finale lue par Kadré Désiré Ouédraogo, le président en exercice de la CEDEAO, notre attention fut retenue par certains propos, entre autres : La CEDEAO par cette déclaration d’interdiction de voile intégral s’est engagée dans une voie dénaturant la culture islamique à coup d’emprunts, et d’influence étrangère ne relevant pas d’un processus de sa mission naturelle, mais d’une intention délibérée de modifier un patrimoine pour mieux imiter le modèle des colonisateurs. Il faut aujourd’hui avec tout le courage et la ténacité remonter le courant et, sans sombrer dans les considérations bolchéviques, sauvegarder notre identité culturelle islamique qui fait partie du patrimoine de l’humanité. D’un point de vue du droit, nous vous demandons d’être plus. Attentifs au fonds de nos remarques qu’à leurs formes. Notre sentiment est que la décision de la CEDEAO est un abus de pouvoir et qu’elle va à l’encontre de plusieurs libertés fondamentales garanties par :
Premièrement : la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, laquelle stipule en son article 28 : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion. Ce droit implique la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seul ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. »
Deuxièmement, les principes énoncés par le préambule et certains articles de notre constitution, qui sont toujours en vigueur, stipulent que : le peuple souverain du Mali « s’engage solennellement à défendre la forme républicaine et la laïcité de l’État, proclame sa détermination à défendre les droits de la Femme et de l’Enfant ainsi que la diversité culturelle et linguistique de la communauté nationale. » L’interdiction imposée du port de voile constitue un acte de discrimination religieuse. Car, c’est en effet parce que ces femmes ont choisi de pratiquer les devoirs de leur religion qu’elles portent le voile intégral, et c’est parce qu’elles portent le voile intégral qu’elles subissent des mesures discriminatoires. Ainsi exclues, on leur refuse l’accès à l’administration, à l’éducation, et même à la circulation auxquelles elles ont droit.
C’est la deuxième entrave aux libertés fondamentales garanties par certains articles de notre constitution, spécifiquement l’article 4 : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion, d’expression et de création dans le respect de la loi ».
Peut-on valablement reprocher aux musulmanes de se singulariser par une tenue qui, loin d’être provocante ou obscène, entend uniquement indiquer leur sérieux et leur discrétion ? C’est en respectant une obligation divine que ces femmes musulmanes se voilent : sourate Al Azhab, verset 59. Enfin, il s’agit d’une mesure de discrimination sexiste, car elle ne touche que des personnes de sexe féminin et va à l’encontre de certains articles (article 2 de la Constitution) garantissant l’égalité des droits de l’homme et de la femme : « Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée ».
Nous soutenons par contre que cette décision de la CEDEAO, inspirée et imposée par le lobby occidental judéo-chrétien, constitue un abus de pouvoir. Car, la réalité de lutter contre la multiplication des attentats kamikazes commis notamment par des femmes n’est pas établie. Pour preuve, les auteurs des attentats de Paris étaient en vestes, et ceux de Bamako : Hôtel Radisson-Blu étaient en jean. C’est donc plus un procès d’intention que des faits établis.
Cette interdiction présente un caractère général et absolu, or la communauté musulmane est hostile. Par principe aux interdictions générales et absolues : le principe est celui de la liberté, l’exception est l’interdiction. La religion musulmane, par cette décision, est victime du fanatisme irréligieux. Nous invitons les responsables de la CEDEAO à cette Déclaration de Jules Ferry le 19 avril 1881 : « Gardons-nous de deux fanatismes : religieux et irréligieux ; le second est aussi mauvais que le premier ». Aux responsables de la CEDEAO, l’histoire nous enseigne qu’il aurait été injuste de condamner d’emblée les religions à cause des exactions de certains de ses adhérents. Tout aussi injuste serait d’interdire certaines pratiques d’une religion sous prétexte qu’elles seraient abandonnées par de mauvais ambassadeurs.
Autorités du Mali, nous vous prions de placer notre pays au-dessus de toute institution à dessein inavoué avant toute prise de décisions engageant notre nation. IBK, la balle est dans ton camp.
RECEVABLE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10 - 01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66
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L’Autre Regard - N°034 du 05 janvier au 05 février 2016
Culture
« PLACE DES MÉDIAS DANS L’ÉDUCATION »
Des spécialistes apprécient à Ouahigouya
À l’occasion de la 9e édition du séminaire annuel du Mouvement Sunnite à Ouahigouya, un panel sur le thème : « La place des médias dans l’éducation ». Ce sont Arounan Guigma, El Hadj Abdoul Karim Ouédraogo, tous deux responsables de médias et le Dr Ahmad Sawadogo qui ont épluché le thème sous la modération d’El Hadj Lookman Sawadogo, également directeur d’organe. Arounan Guigma, DP de l’Autre. Regard El Hadj Abdoul Karim Ouédraogo, DG de Déficom
El Hadj Lookman Sawadogo, DP du journal Le Soir
Dr Ahmad Sawadogo, islamologue
Ce sont environ 2000 séminaristes venus des quatre coins du Burkina et même de la Côte d’Ivoire qui ont assisté avec beaucoup d’intérêt aux différents exposés des journalistes. C’est le DP de l’Autre Regard, Arounan Guigma, qui prit la parole en premier. Après avoir salué cette belle vision du Mouvement sunnite, il développa le thème en quatre points.
Qu’entend-on par médias ? Selon lui, « On entend par médias tout support de communication afin de véhiculer un message, une image (pour les télés et l’internet), par écrit (journaux et réseaux sociaux), et oral pour les (radios) et enfin des personnes physiques en tant que journalistes et communicateurs ».
Quel est l’apport des médias dans l’éducation ? « Les médias peuvent se retrouver être un créneau efficace pour l’éducation des masses à tous les niveaux. Et d’ailleurs, c’est par ce canal que le monde semble se résumer en termes... » d’information. Par conséquent, les bonnes choses en matière d’éducation, de valeurs humaines, de valeurs religieuses passent forcément par un support médiatique pour atteindre le citoyen. Beaucoup de choses positives atteignent les hommes par le biais des médias, notamment les informations multiples sur l’actualité. Des émissions de sensibilisation, de formation et d’éducation se retrouvent également à travers les médias ; les valeurs religieuses et humaines pour les médias confessionnels », a-t-il dit.
Quels peuvent être les aspects négatifs des médias ? « De plus en plus, les gens sont braqués sur les médias à travers les mêmes créneaux de diffusion, les masses ont plus ou moins placé leur confiance aux médias. Cependant, sans une conscience critique et une retenue, l’on risque de consommer les mauvais produits que les médias nous transmettent. Le fait qu’ils dépravent les mœurs et l’éducation, c’est le simple fait que nous ne contrôlons pas ce qui se passe pour des raisons commerciales et politiques. Sans un Contrôle sur les médias, sur l’orientation des lignes de conduite afin d’éduquer les masses sur le sens des valeurs humaines (les médias classiques). Les télénovas, certaines émissions qui dépravent, les réseaux sociaux, qui, très souvent, déversent des images et des messages de nature immorale. Quelle solution ? Pour le premier responsable de l’AUTRE REGARD, la seule solution qui vaille pour mieux éduquer les musulmans sur la question des médias, c’est l’engagement des musulmans à investir sur leurs propres médias afin de les rendre incontournables. Et c’est également participer à encadrer les journalistes et communicateurs musulmans dans les autres médias sur le sens de leur responsabilité islamique à éduquer les musulmans et les masses. C’est ainsi que conclut Arounan Guigma sur le temps qui lui était imparti. Le deuxième paneliste, Abdoul Karim Ouédraogo, abordant le même thème, dira que les gens ont créé leurs médias pour des buts et des objectifs bien déterminés, pas pour faire la promotion de. L’Islam ou pour plaire aux musulmans. Pour cet ancien journaliste de l’Observateur Paalga, il revient aux musulmans de se doter de leurs propres médias pour faire passer leurs messages et contre-carrer l’influence négative des autres médias. Il donnait l’exemple de la création du complexe « Al Firdaws », un centre d’éducation, qui combine éducation musulmane à celle de l’instruction générale en bas âge. Pour lui et ses promoteurs, ils ont sillonné les pays de l’Afrique de l’Ouest pour visiter les structures d’encadrement ; et c’est une école au Niger voisin qui a retenu leur attention si bien qu’ils ont, eux aussi, repris l’idée à Ouagadougou. Pour lui, il faudra éduquer les enfants afin qu’ils puissent faire le distinguo entre les aspects positifs des médias et ceux négatifs. Le troisième paneliste, Dr. Ahmad Sawadogo, contrairement aux deux premiers, a relevé l’aspect négatif des médias occidentaux. « Les médias ont beaucoup menti dans l’histoire pour procurer des victoires à des gens qui étaient en passe de... gagner un combat », dixit le Dr. Sawadogo. Le spécialiste des questions islamiques demande aux musulmans de ne pas disposer de télévisions chez eux parce qu’il vaut mieux ne pas avoir une télévision, pour ne pas tomber sur ce qui est interdit. Il formula des recommandations à l’endroit des dirigeants pour mieux orienter les médias afin que les effets pervers ne rejaillissent pas sur l’éducation.
Il s’agit, entre autres, de l’implication des dignitaires religieux, le choix du personnel des médias, l’implication du gouvernement par l’élaboration de lois condamnant les choses interdites, les pénalités pour des infractions à l’encontre de la déontologie, l’encouragement des médias islamiques ; les soutenir matériellement et financièrement.
Et enfin, le modérateur, Lookman Sawadogo, harmonisa les différentes interventions dont il apprécia la teneur de chacune, mais ne partagea pas l’idée du Dr. de ne pas posséder une télévision chez soi, car pour lui, l’on ne saurait aujourd’hui rester en marge. Le modérateur a laissé entendre que la solution, ce n’est d’esquiver les médias, ce qui semble incongru. Le président de la SEP est revenu sur l’importance également de soutenir les médias islamiques et, de façon générale, les médias détenus par des musulmans.
PAR JUNIOR
L’Autre Regard - N°034 du 05 janvier au 05 février 2016
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Culture
La guerre asymétrique des États-Unis d’Amérique contre les musulmans
L’exagération démagogique de la « menace terroriste », qui a été au centre des derniers débats des Républicains, se dégonfle facilement dès qu’on commence à réfléchir. Quelle chance un habitant des États-Unis a-t-il de se trouver au même endroit que quelqu’un qui projette de commettre des meurtres au nom de l’État islamique, d’al-Qaïda ou d’une autre cause ? Quasiment aucune. Beaucoup de choses banales sont susceptibles de nous tuer bien avant qu’on ne rencontre un islamiste, un suprématiste blanc, ou un terroriste antiavortement aux États-Unis. Bizarrement, nous ne trouvons pas l’argent qu’il faudrait pour réduire. Substantiellement ces autres risques. Nous pourrions réduire considérablement le nombre de morts sur les routes en interdisant de tourner à gauche et de rouler à plus de 10 km/h. Mais qui appuierait de telles mesures ? Pourquoi donc acceptons-nous que le gouvernement dépense des milliers de milliards de dollars (pour ne pas mentionner les violations de la liberté) dans des tentatives futiles de nous sauver, nous et notre société ouverte, de toute espèce de terrorisme possible et imaginable – alors qu’il pourrait mieux garantir notre sécurité en dépensant moins d’argent et en respectant nos libertés, en pratiquant une politique étrangère non interventionniste ?
Bien sûr, l’évaluation de ce faible risque changerait – mais pas de manière significative, étant donné l’importance de la population et de la surface des États-Unis – si nous savions que le nombre de terroristes augmentait. Mais nous pouvons être sûrs que, comme John Mueller et Mark G. Stewart l’affirment, le nombre des terroristes est minuscule. Comment le savons-nous ? Nous le savons parce que nous ne voyons pas beaucoup d’actes terroristes aux États-Unis. Comme Mueller et Stewart le notent, le 11 septembre était clairement un cas particulier et la plupart des complots terroristes déjoués ont été initiés, ou du moins facilités, par des indics du FBI. (Les attaques sur des installations militaires ne doivent pas être considérées comme du terrorisme. L’emploi de ce terme choc a pour seul but de permettre aux gouvernements des États-Unis et d’Israël de ne pas avoir à répondre de leurs assassinats.)
Et les actes terroristes auxquels nous avons assisté n’étaient pas très élaborés. Certaines formes de terrorisme sont difficiles à combattre. Le détournement coordonné de plusieurs avions par des hommes armés de cutters (bien que de basse technologie) n’était pas une mission facile, et avec des verrous (de basse technologie) sur les portes des postes de pilotage, c’est devenu encore plus difficile. Mais d’autres formes de terrorisme sont simples à mettre. en œuvre si on est prêt à mourir, ou si on veut mourir. Il n’est pas sorcier de trouver le moyen de tuer beaucoup d’innocents. Sayed Farook et Tashfeen Malik sont entrés dans la salle bondée où les collègues de Farook étaient réunis pour un repas de fête avec des armes achetées légalement ; ils ont tué 14 personnes et en ont blessé 22. En Israël, l’autre jour, un Palestinien a foncé avec sa voiture dans un groupe d’Israéliens qui attendaient l’autobus. Ce genre d’acte ne peut être déjoué que si les auteurs annoncent publiquement leur intention de le faire, ce que clairement Malik n’a pas fait. Et il est peu probable que d’autres le fassent. Si les États-Unis fourmillaient de cellules d’ISIS ou de loups solitaires, auto-« radicalisés », nous assisterions à beaucoup plus de violence. Juste après le 11 septembre, les officiels et les analystes ont certifié qu’il y aurait une « deuxième vague ». Ça n’a pas été le cas. En outre, comme le soulignent Mueller et Stewart, la plupart des terroristes potentiels semblent être des paumés incapables de faire exploser un sac en papier pour en sortir et qui d’ailleurs ne s’y essayent que parce qu’ils y sont incités par un indic du FBI. Ceux qui agitent l’épouvantail du terrorisme – à savoir l’industrie de propagande gouvernementale médiatique des « experts du terrorisme » – peignent les terroristes potentiels comme une force invincible d’agents d’élite dirigée par des « cerveaux supérieurs » qui sont des génies de la haute technologie. (Ces agitateurs, dont le but est de semer la panique, voudraient nous faire croire que le cryptage a été inventé par ISIS.) Mais la réalité n’a rien à voir avec cette présentation des choses. Tout comme les partisans de la guerre froide avaient intérêt, pour accroître leur pouvoir et leurs richesses, à nous faire croire que les Russes mesuraient trois mètres de haut, le lobby de la guerre contre le terrorisme a intérêt à nous persuader que les « islamistes » sont d’une habileté diabolique ; ils vont bientôt fabriquer des bombes atomiques en. Valise, nous laisse-t-on entendre, et les amener sur Times Square. Les candidats républicains à la présidentielle aiment à répéter que « nous sommes en guerre. » Et donc, selon que l’on compte ou pas la guerre froide, nous serions dans la troisième guerre mondiale ou la quatrième guerre mondiale. Quelle sottise ! Les attentats terroristes en Occident démontrent, en fait, le caractère asymétrique de ce qui se passe entre les États-Unis et ses cibles du monde musulman. Le gouvernement américain et ses complices mènent une vraie guerre. Même si les forces terrestres sont (actuellement) faibles et que les drones télécommandés prennent de plus en plus le pas sur les bombardiers et les hélicoptères de combat classiques, la guerre que mène aujourd’hui l’Occident n’est pas très éloignée de la guerre traditionnelle. Les terroristes, eux, commettent des crimes (des actes délictueux, donc) contre des personnes aux États-Unis, en France, etc. Ils tirent sur des gens qui sont à des réceptions, des concerts, et dans des Restaurants. C’est horrible, mais ce n’est pas la guerre. ISIS et Al-Qaïda n’ont pas d’armées capables d’envahir les États-Unis, ni de marines, ni de forces aériennes. Ils n’ont pas la capacité de conquérir notre pays ni de faire tomber le gouvernement. Il leur est absolument impossible de nous vaincre. Nous seuls en sommes capables. « Nous » sommes en guerre contre eux. Ils ne sont pas en guerre contre nous. Ils recourent au terrorisme précisément parce qu’ils – ou plus exactement ceux qui les soutiennent dans le pays – sont incapables de mener une guerre contre la société américaine.
Ceux qui ne cessent de répéter qu’on est en état de guerre savent très bien qu’un gouvernement sur le pied de guerre sera autorisé à exercer un intolérable degré de pouvoir sur nous. Les candidats présidentiels bavent d’envie à l’idée de devenir des commandants en chef. Lorsque Rick Santorum, faisant écho à ses rivaux présidentiels, affirme que « l’islam radical est en marche et que ce qu’ils veulent, c’est détruire. Le monde occidental, il cherche simplement à augmenter les votes en sa faveur en agitant des peurs sans fondement. Quelques « loups solitaires » ne font pas un « islam radical », et leur projet (même en admettant qu’il soit celui-là) n’a aucun intérêt puisqu’ils n’ont pas les moyens de le réaliser. Mueller et Stewart parlent d’un « terroriste » qui voulait renverser la Sears Tower de Chicago, la faire tomber dans le lac Michigan, où elle créerait (espérait-il) un tsunami qui submergerait la ville, ouvrirait la prison et libérerait les détenus. Allons-nous laisser de pareilles sornettes nous empêcher de dormir ? Comme je l’ai déjà dit, la guerre contre le terrorisme permet à ses cyniques supporters d’imposer aux Américains la perte de leur liberté, la perte de leur vie privée, la perte de leur prospérité, et un stress inutile. Mais ce n’est pas tout : la suspicion généralisée dont sont victimes les musulmans américains (et d’autres) va finir par provoquer la destruction du corps social. On sait bien. qu’ISIS et al-Qaïda veulent créer un fossé entre musulmans et non-musulmans en Amérique et ailleurs. Les politiciens américains disent qu’ils ne veulent pas que cela se produise, mais il est clair que leur rhétorique autoritaire ne peut qu’aggraver l’hostilité envers tous les musulmans. Sheldon Richman (in mondialisation ca) Page 4 L’Autre Regard - N°034 du 05 janvier au 05 février 2016
Entretien HADJ 2015
La Coordination des Agences de Voyages demande un audit
Dans cette lettre ouverte adressée au Président de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) par la Coordination des agences de voyages, ces dernières demandent expressément un audit sur l’organisation du hadj 2015.
Assalaamou Aléikoum Monsieur le Président,
Voilà bientôt deux mois et demi que les derniers pèlerins ont foulé le sol du Burkina de retour de la Mecque, ayant accompli le cinquième pilier de l’Islam qu’est le Hadj. Nous rendons grâce à Allah qui a permis à la plupart d’entre eux de retrouver les leurs et prions pour le Salut de ceux que le destin a arrachés à leur famille. La présente lettre a pour objet de vous relater les faits majeurs qui ont marqué l’organisation du Hadj cette année et de situer les responsabilités quant aux difficultés et défaillances constatées. Nous pensons, en effet, qu’une clarification est nécessaire au regard de ce qui se dit autour de cette édition et de ce que nous avons vécu en tant qu’acteurs de l’organisation.
En rappel, depuis 2010, l’État met en place chaque année, et en accord avec la FAIB, un comité de suivi du pèlerinage à la Mecque pour veiller au respect du cahier des charges par les agences de voyage, organisatrices du Hadj. Ce comité est présidé depuis 2002 par un représentant de la FAIB qui est logiquement le mieux placé pour défendre les intérêts des pèlerins et partant ceux de la Oumma islamique. Pour l’édition 2015, des dispositions ont été prises pour une relecture des textes (cahier des charges des transporteurs, et celui des organisateurs) afin de préserver les acquis et améliorer le processus d’organisation. Cette relecture a permis de préciser davantage le rôle du comité qui est exclusivement celui du suivi et non d’organisation. Ce qui laissait penser à juste titre que les ambiguïtés appartenaient au passé et que le comité se cantonnerait à son rôle de gendarme et d’interface administrative comme l’indiquent clairement les textes. Au lieu de cela, nous avons constaté que le comité de suivi s’est érigé en comité d’organisation en contradiction flagrante avec les dispositions du cahier des charges qui, du reste, n’a été transmis aux agences qu’au retour des pèlerins. Ce qui a eu pour conséquence une gestion clientéliste de l’organisation et la fixation d’un prix prohibitif du Hadj que nous avons été obligés de combattre.
Nous retraçons ici les grandes lignes de ces manquements et demandons par la présente, en tant que premiers acteurs concernés, qu’un audit soit effectué sur cette gestion scabreuse du comité afin de situer les responsabilités : il y a eu le problème de L’inscription des pèlerins sur la plateforme électronique pour laquelle nous avons convenu lors de l’atelier de réflexion et de relecture des textes, de l’utilisation de la carte nationale d’identité ou du passeport. Les textes précisent que chaque agence a la faculté de modifier 5 % du nombre total inscrit. L’utilisation de la CNIB a, dans un premier temps, été interdite par le comité et cela a été préjudiciable à de nombreux pèlerins qui s’étaient inscrits avec ce document en attendant l’établissement de leur passeport et dont la plupart ont été privés de visa alors qu’ils figuraient en bonne place sur les listes de nos agences. Certaines agences ont même utilisé des pièces fictives pour occuper les places et procédé par la suite à des régularisations. Ce qui a occasionné des dérapages et spéculations en tout genre autour des pèlerins. L’objectif inavouable était pour le comité de prêter main forte à certaines agences dont le potentiel de recrutement était quasiment nul. Le cahier des charges précise en son Article 8 qu’un agrément doit être délivré aux agences devant conduire les pèlerins à la Mecque à condition que celles-ci aient inscrit au moins cinq cents pèlerins. Le comité n’a délivré aucun agrément et nous constatons que ce manquement grave avait pour but de favoriser un groupe d’agences qui n’avaient pas le nombre requis.
La gestion unilatérale par le comité du transport des pèlerins a eu une conséquence désastreuse sur le coût du Hadj. Le prix du billet a, en effet, été fixé à 1.183.000 F CFA avec pour seul argument la hausse du taux du dollar. À titre de comparaison, le Niger a transporté ses pèlerins à 950.000 F CFA pour cette même édition avec le même avionneur, à distance et au nombre de pèlerins quasiment identique (l’avionneur était attributaire de la moitié des pèlerins du Niger), soit une différence de 233.490 F CFA.
Nous rappelons que le cahier des charges des transporteurs stipule en son article 24 que les agences de voyages prennent part aux négociations avec le transporteur et qu’elles. sont parties prenantes de la signature du contrat avec celui-ci. La mauvaise gestion du budget alloué par l’État, qui était de 85 000 F CFA pour l’édition 2015 du Hadj, a été constatée. En sus de ce budget, le comité a inclus dans le prix du Hadj, 25 510 F CFA par pèlerin pour des frais de transfert et la variation des taux de change. Ce qui correspond à un montant de 140 305 000 F CFA payé par les 5 500 pèlerins.
Nous savons cependant que le cahier des charges du transporteur, en son article 17, exige l’ouverture d’un compte par celui-ci pour recevoir ses paiements. Cela signifie que le comité n’a aucun transfert extérieur à effectuer puisque, selon les textes, il ne devrait recevoir dans son compte de la part des agences que le montant correspondant au transfert des pèlerins. Il a tout de même exigé, au mépris des textes, le versement des sommes correspondant à la restauration à Mina et aux traveller's checks, dont le montant par pèlerin est passé de 149 000 F à 154 000 F sans explication.
La mauvaise gestion des 1 100 visas. supplémentaires dont les agences tributaires traînent le passif en attendant le remboursement intégral des montants décaissés comme nous l’exigeons. Nous avions en effet demandé au comité de laisser le transport de ces pèlerins à l’initiative des agences compte tenu des impératifs de délai et de l’épuisement du quota qui a fait l’objet du contrat de Nas Air.
Notre demande s’est vue opposée un refus catégorique par le comité qui a même pris en otage les passeports des pèlerins jusqu’à ce que chaque agence paie le montant du transport correspondant au quota qui lui était attribué. Nous précisons à ce sujet que certaines agences sont toujours en attente du remboursement de ces frais de transport alors qu’elles doivent faire face aux réclamations des pèlerins.
Il en a résulté des tergiversations jusqu’au coup de grâce porté par les événements des 16 et 17 septembre qui ont empêché les pèlerins de prendre l’avion. Voilà en résumé, Monsieur le Président, les manquements graves commis par le comité et dont l’ampleur. réelle ne peut être déterminée que par un audit que nous appelons de tous nos vœux pour une question de transparence et de justice.
Assalaamou Aleikoum wa rahmatoul-laahi
Ouagadougou, le 08 janvier 2016
Pour la coordination
Le Président
Hadj Sana Abdoul Rahmane
L’Autre Regard - N°034 du 05 janvier au 05 février 2016
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Entretien
MOHAMMED DOUMI SUR LA COALITION DES 35
« Cette coalition réussira, car c’est un engagement contre les forces du mal »
Son Excellence Mohammed Doumi, ambassadeur pour la paix universelle de la fédération « Assalam internationale », nous a livré ses sentiments sur la coalition des 35 pays musulmans qui partent en rang serré contre le terrorisme, un projet qui est piloté et conduit par l’Arabie saoudite. Il s’est prononcé sur l’élection du nouveau président.
Excellence, 35 pays musulmans ont signé un accord le 16 décembre dernier pour lutter contre le terrorisme, avec à leur tête le royaume de l’Arabie saoudite. Vos impressions sur cette nouvelle démarche ? Tout d’abord, c’est de vous Remercier pour l’occasion que vous m’offrez afin que je m’exprime encore une fois sur des sujets d’actualité. Pour répondre à la question, nous fondons un espoir dans cet accord qui est piloté par l’Arabie saoudite en tant que gardienne des lieux saints de l’Islam, qui a longtemps été incriminée pour être un soutien au terrorisme. Si aujourd’hui elle prend les rênes d’une coalition, il n’y a pas de raison que l’on ne soit pas optimiste.
C’est dire également que l’Arabie saoudite a le droit de défendre son territoire, car à l’allure où vont les choses, il risque d’y avoir des complications par la suite. Et je crois que c’est pour cette raison qu’elle a initié la coalition, quand bien même elle n’est pas la seule à conduire la lutte, puisque les pays arabes du Golfe et certains pays arabes du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne sont engagés volontairement dans la coalition.
La coalition a-t-elle des chances de réussir ? Je n’ai pas de doute que cet accord aboutira parce que c’est un engagement contre les forces. du mal. Si c’est pour plaisanter, c’est eux-mêmes qui s’exposent à une menace qu’ils auraient provoquée. Ne pensez-vous pas à une manœuvre politique destinée à brouiller le jeu dans la sous-région, puisque le pays même est pointé du doigt par certains rapports comme soutenant le terrorisme ? Je ne partage pas ce point de vue à partir du moment où l’Arabie saoudite engage son argent, ses hommes, ainsi que les autres membres de la coalition dans cette nouvelle dynamique, qui est une première pour les pays musulmans. Nous savons tous que les véritables soutiens du terrorisme, ce sont les pays occidentaux. Pour vous, l’Arabie saoudite est dédouanée de toutes les incriminations avancées par-ci et par-là ? La dernière fois, sur RFI, un témoignage d’un Irakien indiquait que certains combattants de l’État islamique sont acheminés en Israël pour être soignés. Encore qu’il faut souligner que l’Arabie saoudite est frappée également par des attentats de l’État islamique et par des menaces d’autres groupes. Si l’Arabie L'Arabie saoudite soutenait les mouvements terroristes, cela devrait se faire par des Fatwas, par les Savants et les leaders d’opinion. Donc, dire qu’il soutient le terrorisme, je demeure sceptique. Cet engagement diplomatique s’est donné pour missions de coordonner et d’appuyer les opérations militaires de lutte contre le terrorisme et de contribuer aux efforts des autres pays amis et des instances internationales dans ce domaine.
Il témoigne « du souci du monde islamique de combattre le terrorisme et d’être un partenaire dans la lutte mondiale contre ce fléau », a déclaré le ministre saoudien de la défense, Mohammed Ben Salmane, lors d’une conférence de presse à Riyad. Quelle lecture faites-vous de cette déclaration ? Comme je l’ai dit tantôt, c’est une coalition légitime qui rassemble 35 pays volontaires d’obédience sunnite qui ont décidé de s’engager pour lutter contre le mal du terrorisme.
Il faut également comprendre que l’Arabie saoudite a un statut particulier à l’instar du Vatican, avec la confusion. Grandissante autour du terrorisme, les lieux saints sont menacés. Pour cette raison, il faut des mesures préventives adéquates. À titre de rappel, le défunt Roi Fahd Ben Abdoul Aziz s’est rendu au Vatican en 2007 et, avec le Pape Jean-Paul II, il y a eu des accords qui ont été signés pour la sauvegarde de la paix. La déclaration du ministre Ben Salmane est en phase avec cette vision de la sauvegarde de la paix.
Est-ce que ce n’est pas un médecin après la mort au vu de la situation actuelle du terrorisme qu’il semble impossible de vaincre, alors que l’on devait avoir une telle coalition depuis les attentats du 11 septembre 2001 afin de conjurer le mal ? Reconnaissons que les Occidentaux sont plus prévisibles en ce sens que les musulmans. Ils ont l’art de se projeter dans 50, voire 100 ans, un réflexe qui manque aux musulmans.
Après les attentats du 11 septembre 2001, les États musulmans ont observé un peu de silence et la non-ingérence dans cette histoire. L’autre élément justificatif à votre question, c’est... L’acception politique des pays arabes qui se trouvent à un niveau bas par rapport à l’Occident. Et enfin, les États arabo-musulmans ont compris que d’autres menaces existent au-delà du terrorisme, notamment les Illuminati, les Francs-maçons et bien d’autres qui sont en train de pousser l’horreur à son comble pour posséder le monde. Donc, il faut prendre ses responsabilités.
Pensez-vous que la coalition a les moyens stratégiques et logistiques qu’il faut pour déclarer une guerre contre la nébuleuse terroriste ? Bien sûr, la coalition a ses stratégies qui ne se disent pas dans un journal ou à la télé. Dans cette coalition de lutte contre le terrorisme, il y a une remarque que nous avons pu observer : c’est le fait que les 35 pays sont sunnites sans la participation des chiites. Pensez-vous que l’on peut lutter contre le terrorisme sans l’implication de l’Iran et des groupes chiites ? Ce n’est pas une ségrégation à l’encontre des chiites, c’est une stratégie de lutte que de ne pas faire rentrer les chiites dans le... Jeu. Pendant la signature de l’accord, le Maroc, la Mauritanie et la Libye sont les autres membres maghrébins de cette coalition, tandis que l’Algérie n’y participe pas, à moins que les choses aient évolué maintenant ? C’est un engagement volontaire. Il se pourrait que l’Algérie rejoigne les rangs de la coalition plus tard. Il est reconnu que le service de renseignement algérien est l’un des meilleurs dans le monde. Est-ce que cela n’est pas justement une raison qui prouve que le terrain est glissant et qu’il faut se maintenir à distance à l’instar des pays africains comme le Sénégal et autres ? À l’impossible nul n’est tenu, pour dire qu’il n’y a jamais le risque zéro. Mais le danger sera plus grand si on ne s’engage pas pour conjurer le terrorisme pendant que l’on peut circuler et faire nos affaires librement.
Revenons au Burkina Faso pour conclure. La transition conduite par le président Michel Kafando est déjà à terme. Quels bilans et Appréciations sur le processus ? Je préfère le silence sur cette question. Les Burkinabè, dans leur majorité, ont porté leur choix sur la personne de M. Rock Marc Christian Kaboré pour gérer la destinée du pays. Que pensez-vous de ce choix ?
Nous sommes des observateurs de la politique internationale avec « Assalam internationale ». Sincèrement et honnêtement, les élections se sont bien déroulées. La plus grande leçon à retenir dans l’histoire des élections au Burkina Faso est celle-là, avec des exemples à l’appui. Quand on ne constate aucune violence pendant le déroulement du vote, des félicitations de la part des candidats malheureux au nouveau président élu. C’est extraordinaire. Chapeau-bas à tous les Burkinabè.
Maintenant, le choix du peuple s’est porté sur Rock Kaboré, prions Dieu que le programme de campagne soit mis en application pour le bonheur de tous les Burkinabè. Notre fédération, Assalam internationale, promeut la paix. Qu’avez-vous à dire sur ce nouveau président que vous connaissez bien ? C’est un homme que je connais personnellement bien pour l’avoir côtoyé à plusieurs reprises. C’est un personnage qui comprend et qui est attentif. Je crois en cet homme. Votre appel aux nouvelles autorités burkinabé ? À notre niveau, nous insistons sur la culture de la justice sociale, le civisme et la relance de l’économie. L’écoute des différentes composantes de la nation, c’est important pour un pouvoir qui veut travailler pour le peuple. Et c’est ce que nous demandons aux nouvelles autorités.
Entretien réalisé par Arounan Guigma
LUTTE CONTRE LE CANCER
Une association voit le jour
Le Réseau international de lutte contre le cancer (RICCA) vient d’être porté sur les fonts baptismaux. Son combat, c’est lutter contre le cancer. Une conférence de presse a été animée à cet effet, le jeudi 23 décembre 2015, afin de dévoiler le nouveau bébé, ses ambitions et les actions qu’il compte mener sur le terrain. Alain Kiendrébéogo est le président de RICCA. Apolitique et à but non lucratif, le RICCA a obtenu son récépissé en septembre 2015. Il s’engage à travailler à permettre à la population d’être informée sur comment se prémunir contre cette maladie. Le RICCA veut faire de la sensibilisation à grande échelle. Il s’engage également à publier toute information utile sur le cancer.
LES DIFFÉRENTS POINTS DE VENTE
LA SURFACE SONACOF
NAWFAL
NATIFA MARKET/ZOGONA
KIOSQUE FACE AMBASSADE DU GHANA
KIOSQUE CHEZ ALOIS FACE ZACA
KIOSQUE SITARAIL
LIBRAIRIE MUJA
KIOSQUE /FACE CITE AN III
LES POINTS DE VENTE / VILLES
ORODARA : GUIRO SAYOUBA
78573157
OUAHIGOUYA : SAWADOGO SAYOUBA
76 25 99 14
BOBO DIOULASSO : EL HADJ MONE OUMAROU
78 13 39 65
KOUDOUGOU : DABONE SADA
70 15 58 47
HOUNDE : ZOUNDY SEY-DOU
74 77 97 13
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Société SÉCURITÉ ROUTIÈRE
Le REJSER prêt pour le combat
Au plan institutionnel, on a vu la création de la direction centrale de la sécurité routière. Au plan du Renforcement du personnel de sécurité routière, il y a le recrutement chaque année des volontaires.
Le Réseau des journalistes et communicateurs pour la promotion de la sécurité routière (REJSER) a officiellement lancé ses activités sous le thème : « Contre l'insécurité routière, mobilisons-nous », ce mercredi 30 décembre 2015 à Ouagadougou. Leurs activités seront surtout centrées sur des actions de plaidoyers et d’interpellations à l’endroit des patrons de presse, des autorités législatives et gouvernementales sur les questions de sécurité routière. À ce jour, plus d’une trentaine de journalistes et communicateurs sont déjà membres de ce réseau. Les activités débuteront dans la troisième semaine du mois de janvier 2016.
Cette activité a eu comme parrains, Bagnomdé Bakiono, directeur général de la radio Ouaga FM, et Charles Kaboré, le capitaine des Étalons.
Aussi, plusieurs décrets et arrêtés ont-ils été pris en matière de sécurité routière. Pour le co-parrain, Bagnomdé Bakiono, Directeur général de la radio Ouaga FM, « toute personne motorisée doit posséder un permis avant qu’on puisse lui vendre un engin à 2, 3 ou 4 roues ». Avant de terminer, le co-parrain a lancé un vif appel aux forces de sécurité et de défense afin que ces derniers soient davantage présents sur nos routes. « On a besoin des policiers permanemment pour réglementer la circulation », a-t-il interpellé.
Quel pourrait être la contribution des médias ? Le représentant du DG de l’ONASER loue la création de ce réseau : « il faut reconnaître qu’à travers les médias on atteint beaucoup plus de personnes en matière de sensibilisation ». Ainsi, l’ONASER encourage le réseau et s’engage à le suivre et le soutenir dans ses activités.
Le co-parrain, DG de La vie est un bien inestimable. C’est sur ces mots que le représentant du directeur général de l’office national pour la sécurité routière (ONASER), E. Antoine Ky, a officiellement lancé les activités du REJSER. La sécurité routière concerne toutes les couches sociales. Selon les statistiques récentes, la route tue plus que le SIDA. C’est ainsi que « le REJSER se fixe pour mission de susciter l'engagement des hommes de média en vue d’une synergie d'action dans la lutte contre l’insécurité routière et d’accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre de la politique nationale de sécurité routière », nous a laissé entendre le président du réseau, Léopold Kaboré.
À la suite du président burkinabé qui a promis d’œuvrer à éradiquer l’incivisme, le réseau veut apporter sa part de contribution dans la lutte contre ce fléau en matière de sécurité routière. Au-delà de l’interpellation des autorités, une sensibilisation permanente des usagers est au menu des activités du réseau, afin de leur inculquer la courtoisie en circulation.
En 2013 et 2014, plus de 19.000 accidents ont été enregistrés et respectivement plus de 11.250 et 954 cas de décès ont été observés.
Les actions du gouvernement contre l’incivisme après la création de l’ONASER. (Correspondance particulière) à ces accidents de circulation. Les traumatismes dus aux accidents de la circulation routière représentent la huitième cause de décès dans le monde et la première cause de décès chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans. Plus de 80 % des décès et traumatismes dus aux accidents de la route surviennent dans les pays à plus faible revenu. Ouaga FM promet la création et l’innovation des émissions pour l’éducation des populations en matière de sécurité routière dans son organe. Parmi les solutions que le réseau propose pour la lutte contre ce fléau, une relecture complète des différents codes régissant la sécurité routière s’impose. Il faut souligner que la cérémonie de lancement a connu la participation des artistes, qui sont déjà engagés dans la lutte contre l’incivisme.
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La Musulmane
GENRE
Homme et femme sur le plan scientifique
« On ne naît pas femme mais on le devient. » Simone de Beauvoir n’avait que partiellement raison dans cette affirmation. Elle avait raison dans le sens où parfois, c’est une véritable humiliation qui est imposée à la femme par certaines sociétés ou cultures. Elle avait tort dans la mesure où il est maintenant prouvé que la femme et l’homme connaissent, chacun de son côté, certaines spécificités dans les domaines physique, physiologique et même mental.
Article du Cheikh Anas
A) Humanité commune, particularités secondaires : Si la femme et l’homme sont tous deux des humains à part entière, de légères particularités biologiques les marquent chacun de son côté : la femme porte la « marque de fabrique » chromosomique. XX, l’homme la « marque de fabrique XY ». À partir de là, leur développement aux stades successifs de fœtus, d’enfant, d’adolescent et d’adulte va suivre deux chemins à la fois proches et légèrement différents. Les données suivantes sont toutes extraites de plusieurs numéros du magazine Ça m’intéresse (les 197, 211, 223)...
Dans le domaine physique : Dans le domaine physique, les hommes ont, indiscutablement, une puissance plus importante que celle des femmes. En moyenne, leur taille est plus grande, leurs muscles plus volumineux, et leurs capacités cardiaque et pulmonaire plus grandes. Les femmes, pour leur part, se démarquent en matière de résistance physique. De plus, elles conservent certaines facultés plus longtemps que les hommes (ainsi en est-il de la faculté auditive). Les œstrogènes et progestérones - hormones très présentes chez la femme - sont responsables, bien sûr, du cycle menstruel - absent de la vie masculine -, mais aussi de la production du bon cholestérol - ce qui les expose moins aux maladies cardiaques. La testostérone - hormone que les hommes produisent beaucoup plus - est, elle, responsable du caractère masculin particulier, « plus agressif ». C’est également elle qui est la cause de la plus importante pilosité chez les hommes (notamment au niveau de la barbe, des moustaches, etc.).
Sur le plan intellectuel : homme et femme se valent globalement. Le cerveau féminin possède en moyenne 150 g de moins que celui des hommes, mais ce léger écart n’entraîne pas de différenciation particulière sur le plan de l’intelligence. De plus, les hémisphères cérébraux sont plus symétriques chez les femmes que chez les hommes, de même que le développement des connexions entre eux est également plus important chez elles. Les hommes font une utilisation plus intensive de l’hémisphère droit - qui permet la perception de l’espace ; d’où une meilleure représentation de l’espace et une plus grande réussite dans certains tests qui mettent en œuvre des dessins à trois dimensions. Ils sont également meilleurs en mathématiques. Pour leur part, les femmes sollicitent, autant que le droit, leur hémisphère gauche - lequel intervient dans l’usage de la parole. Elles apprennent donc à parler plus tôt, sont prédisposées à un meilleur dialogue, et souffrent moins que les hommes de problèmes de langage (bégaiement, etc.).
Sur le plan émotionnel : Si les émotions fondamentales sont les mêmes entre hommes et femmes, les expressions de ces émotions sont différentes entre eux et elles. Témoin le texte suivant. « Bernard et Bernadette sont en voiture. Bernadette demande à son mari : « Veux-tu t’arrêter pour boire quelque chose ? » « Non merci », répond celui-ci, et ils continuent leur route. Rapidement, Bernadette manifeste son mécontentement. Bernard, perplexe, s’interroge. Jusqu’au moment où il comprend que sa femme voulait, elle, s’arrêter. Pourquoi ne pas le lui avoir tout simplement dit ? « Les femmes, c’est compliqué », disent les hommes. « Il ne me comprend pas », se... plaignent-elles de leur côté. Souvent utilisé par les sociolinguistes, cet exemple est révélateur du rapport qu’homme et femme entretiennent avec leurs émotions, leurs désirs, la façon qu’ils ont de les exprimer et les malentendus qui en résultent. On peut imaginer que si cette même situation dégénérait en scène de ménage, ce serait Bernadette qui fondrait en larmes, et Bernard qui s’enfermerait dans un profond mutisme pour le restant du trajet, et non l’inverse. Alors que la peine ressentie par l’un et l’autre serait exactement la même. Si les parents de Bernard ne lui avaient pas enseigné à « ne pas pleurer pour devenir un homme » lorsqu’il était petit, ne serait-ce pas lui qui, dans cette même circonstance, aurait fondu en larmes ? Rien n’est moins sûr. Malgré une composante chromosomique commune, certaines particularités demeurent. « On sait que la testostérone, l’hormone mâle, émousse l’expression émotionnelle et inhibe les peurs », explique le psychiatre Alain Braconnier, auteur du livre Le sexe des... émotions, Edile Jacob, 1996]. Les hommes ne pleureraient que dans des situations émotionnelles particulièrement intenses, un deuil par exemple. À l’inverse, il arrive que certains jours, les femmes éclatent en sanglots sans motif apparent (…). Bref, non seulement les hormones ont un sexe, mais leur effet est psychologique autant que physiologique. (…) Si les émotions appartiennent à tous, la façon de les faire partager change selon le sexe. « Ce qui nous différencie depuis notre plus jeune âge, c’est la manière de les exprimer. Les hommes le font plus brusquement que les femmes, qui, elles, les verbalisent mieux et les commentent longuement », souligne Alain Braconnier » (Ça m’intéresse n° 223, pp. 52-54).
Sur le plan psychologique : Les femmes plient mais ne craquent point. Elles souffrent moins de psychoses, se suicident moins. Les hommes, eux, sont souvent les victimes de leurs propres excès et de leur agressivité plus marquée. Des chercheurs pensent que cette légère différence serait peut-être due au fait. que, dès la vie fœtale, le cerveau de la petite fille baigne dans les œstrogènes, celui du petit garçon dans la testostérone.
B) Inné et acquis : Il va sans dire qu’à l’inné s’ajoute l’acquis (éducation parentale, culture, repères sociaux). Mais l’on ne saurait nier que si femme et homme sont tous deux humains à part entière, ils présentent les différences qui ont été citées ci-dessus et qui ne peuvent donc toutes être imputées à l’acquis. Simone de Beauvoir n’avait donc que partiellement raison lorsqu’elle disait : « On ne naît pas femme mais on le devient. » (Dieu sait mieux).
Wallâhu A’lam
Rassemblée par MD
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Le saviez-vous
Comment l’islam voit le corps et ce qui y est lié
L’islam ne considère pas le corps humain comme étant le résultat d’un « péché originel », concept totalement inconnu en islam. Pour l’islam, Dieu a au contraire voulu l’existence de l’âme et du corps. Ni ce corps, ni ses particularités et ses exigences ne sont marqués. Négativement. Pour l’islam, l’homme n’a pas à chercher à écraser son corps par son âme, mais à vouloir coordonner ses besoins physiques avec ses exigences spirituelles, son cœur, encadré par la révélation divine, étant la norme lui indiquant le droit chemin. Aussi, des actes aussi « terrestres » que le manger, le boire, l’hygiène ou l’acte sexuel sont sacrés dès lors qu’ils sont faits dans le respect de la norme et avec le souvenir de Dieu (qui reste cependant le seul être auquel l’homme doit vouer un culte).
Ainsi, l’islam ne marque-t-il pas négativement la sexualité humaine, mais fixe-t-il des limites pour son expression : l’islam est pour la famille – dont la base fondatrice est le mariage – et est opposé à la fornication et l’homosexualité. La corporalité et la sexualité n’étant pas en soi des éléments négatifs, aucune limite n’existe quant au regard et à l’intimité des conjoints : chaque conjoint a le plein droit, en islam, de regarder la totalité du corps de l’autre, et les époux ont le droit de vivre. pleinement leur sexualité : lisez à ce sujet notre page Les règles à respecter lors des relations intimes. En dehors du cadre matrimonial, l’islam a cependant fixé des limites aux regards masculin et féminin et aux relations hommes-femmes, et ce toujours dans l’idée d’orienter l’instinct humain et de protéger la spiritualité et la famille.
En effet, l’intimité de son corps est quelque chose qu’on réserve à son conjoint et à lui seulement, et le fait de le préserver même des regards du public revient non pas à en avoir honte mais à faire preuve de pudeur. La « honte par rapport au corps » consiste à ne pas se sentir bien dans sa peau, ou à considérer son corps comme une tache, une chose marquée négativement. Elle est différente du fait de dissimuler ses attraits en public, ce qui relève de la « pudeur », qui n’implique pas qu’on ait honte de son corps mais qu’on en réserve les attraits aux seuls regards de l’être avec qui on a choisi de s’engager. BUREAUTIQUE MATERIELS INFORMATIQUE TECHNIQUES
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Ailleurs
TENSION ARABIE SAOUDITE-IRAN
Les dessous d’un conflit
Les tensions dans un Moyen-Orient déjà ravagé par la guerre ont augmenté fortement dans le sillage des exécutions en masse du 2 janvier de 47 prisonniers, dont un religieux chiite de premier plan qui avait critiqué la monarchie au pouvoir et l’oppression de la minorité chiite de la population de l’Arabie saoudite.
L’Arabie Saoudite et les pays de la Ligue arabe ont coupé tous les liens diplomatiques avec l’Iran, utilisant des protestations de colère contre la décapitation de l’imam chiite, le cheikh Nimr al-Nimr, comme prétexte. Il était en prison depuis 2012, tandis que la majeure partie de ceux décapités ou fusillés étaient des sunnites accusés d’implication dans les attaques d’Al-Qaïda à l’intérieur du royaume. Ils avaient été emprisonnés pendant plus d’une décennie. Lier l’exécution de Nimr avec les leurs avait le but de signaler que L’opposition chiite à la monarchie absolue relevait du terrorisme. La monarchie saoudienne a poursuivi sa rupture des liens diplomatiques avec l’annonce qu’elle interdit également tous les vols à destination et en provenance de l’Iran et coupe les liens commerciaux.
Les actions saoudiennes ont été suivies par Bahreïn et le Soudan qui ont aussi rompu les liens diplomatiques avec l’Iran. Bahreïn, qui abrite la Cinquième Flotte américaine, est un pays à majorité chiite gouverné par une monarchie sunnite. Pour sa part, le Soudan, un ancien allié de l’Iran, a changé de camp l’an dernier après des investissements saoudiens lourds dans l’économie soudanaise, y compris un dépôt à la banque centrale du Soudan estimé par la presse à 4 milliards de dollars des Saoudiens et de leur Conseil de coopération du Golfe.
Un autre État pétrolier sunnite du Golfe, les Émirats Arabes Unis, a réduit ses relations diplomatiques avec Téhéran, sans aller jusqu’à la rupture de tous les liens avec ce pays, dont il est un partenaire. commercial majeur. Le Ministère des Affaires étrangères de l’Iran a condamné le régime saoudien pour l’utilisation des manifestations comme prétexte pour couper les liens et aggraver les tensions. « L’Arabie saoudite ne voit pas seulement ses intérêts mais aussi son existence dans la poursuite des crises et des affrontements et des tentatives pour résoudre ses problèmes internes en les exportant à l’extérieur », a déclaré le porte-parole du ministère Hossein Ansari Jaber Cheikh-Nimr-al-Nimr lundi.
Des manifestations de masse ont continué dans le sillage des tueries d’État. Dans un signe inquiétant que l’action saoudienne attise les conflits sectaires, deux mosquées sunnites dans la région de Hilla, à environ 80 km au sud de Bagdad, ont été secouées par des attentats à la bombe. Un muezzin a été tué dans l’une des mosquées. Dans une attaque séparée, l’imam sunnite d’une mosquée à Alexandrie en Irak central a été abattu par des hommes armés. Pendant ce temps, le régime saoudien lui-même a rapporté une Fusillade mortelle dans la ville natale de Cheikh Nimr à Awamiya, dans la province orientale de l’Arabie saoudite à majorité chiite. Les objectifs politiques de cette provocation sont à la fois extérieurs et intérieurs. Elle a été montée à peine trois semaines avant le début des pourparlers de paix syriens qui doivent commencer à Genève et à moins de deux semaines des pourparlers sous l’égide des Nations unies qui doivent reprendre pour une sortie de la guerre de neuf mois menée par l’Arabie saoudite au Yémen. Dans le milieu officiel à Washington, la réaction aux décapitations de masse et à l’assassinat judiciaire de Cheikh Nimr a été au mieux modérée. Il n’y a eu aucune condamnation directe, et aucun haut fonctionnaire n’a même prononcé une déclaration officielle.
Des tensions ravivées. Le sunnisme compte près de 1,4 milliard de fidèles (plus de 85 % des musulmans), du Maghreb à l’Indonésie. Il est lui-même traversé par plusieurs courants et le wahhabisme, la lecture ultraconservatrice défendue, n’est que. L’une d’elles, pas la plus répandue. L’Iran s’est toujours voulu le champion des quelque 200 millions de chiites (10 à 13 % des musulmans), plus encore après la révolution islamique de 1979, qui a instauré une république islamique avec un ayatollah à sa tête. La Turquie, l’Iran et les États arabes modernes sont les héritiers d’empires concurrents (la Perse, les califats arabes, l’Empire ottoman) dont les frontières n’ont cessé de fluctuer jusqu’au XXe siècle.
Si la Turquie kémaliste a résolument tourné le dos au Moyen-Orient pendant tout le XXe siècle, la rivalité s’est perpétuée entre l’Iran et les Arabes. L’invasion de l’Irak par les États-Unis, en 2003, et le démantèlement du régime du parti Baas (nationaliste arabe) a provoqué la fureur des Saoudiens : instaurer une démocratie, c’était livrer le pouvoir à Bagdad à la majorité arabe, certes, mais chiite de ce pays. Or le chiisme est vu, et par Téhéran depuis la Révolution islamique de 1979, et par les Saoudiens comme un vecteur de l’influence iranienne. L’Iran ne se contente pas d’un rôle de protecteur des chiites arabes. Il les finance, les dote de milices qu’il entraîne et arme. Téhéran conçoit le pouvoir alaouite de Damas, le Hezbollah au Liban, les milices chiites en Irak ou la guérilla houthiste au Yémen comme autant de points d’appui dans son face-à-face avec Riyad et les sunnites. Par-dessus tout, les tensions sectaires sont bien réelles, mais le clivage sunnite-chiite est avant tout un outil puissant dans cette lutte d’influence géostratégique, politique, religieuse et économique dans la région. Le poids géopolitique de l’Arabie Saoudite est une réalité qui en fait un acteur clé pour la stabilisation des crises régionales. En revanche, comme à la décapitation de l’Ayatollah Nimr al-Nimr (Ayatollah étant le titre le plus élevé dans la hiérarchie cléricale chiite), n’est autre que l’utilisation de la division sectaire (la carte anti-chiite/anti-Iran) qui permet à court terme au royaume saoudien de rallier à la fois les sunnites en Arabie Saoudite et dans la région face à ce qu’il présente comme la menace chiite. D’ailleurs, les États-Unis avaient mis en garde l’Arabie Saoudite qui n’ignorait pas que des réactions violentes ainsi que des divisions sectaires résulteraient de l’exécution du chef religieux chiite. Le retour de 464 pèlerins iraniens dans des cercueils a été un choc mais l’Iran n’a pas rompu ses relations avec Riyad.
Pourtant, l’attaque injustifiée de l’ambassade saoudienne (condamnée par le pouvoir iranien malgré son inefficacité pour la protéger) a servi de prétexte pour que Riyad monte une coalition avec ses alliés (les Émirats Arabes Unis, Bahreïn, le Koweït et le Soudan) pour tenter d’isoler l’Iran.
Concurrence pétrolière. Et la levée des sanctions contre l’Iran en 2015, conséquence de l’accord sur le nucléaire de juillet dernier, va permettre à la République islamique de mettre en vente chaque jour 500 000 barils de brut alors que l’offre est déjà pléthorique. Le pétrole n’est pas étranger à la guerre par procuration que se livrent l’Arabie et l’Iran au Yémen : la marine iranienne fait peser une menace sur le détroit d’Ormuz, par lequel les pays du Golfe écoulent l’essentiel de leur pétrole. Si la guérilla chiite du Yémen prenait le contrôle d’Aden, l’Iran gagnerait un droit de regard sur le détroit de Bab el-Mandeb, au débouché de la mer Rouge, et menacerait aussi l’autre grande porte de sortie du pétrole saoudien.
Bouleversement des équilibres géopolitiques. Dans les années 70, la doctrine de Nixon et de son conseiller à la sécurité nationale Henry Kissinger était de laisser la sécurité et la stabilité du Moyen-Orient à ses deux alliés « piliers » dans la région. Selon la Twin Pillar Policy, l’Iran et l’Arabie Saoudite étaient devenus les gendarmes du Moyen-Orient alors que les États-Unis étaient enlisés dans le bourbier vietnamien. Cependant, cet équilibre a été rompu lors de la révolution islamique de 1979 qui a mis un terme à ce cadre de sécurité régionale américain. Dans la région, Washington a maintenu son alliance avec Riyad tandis que l’inimitié avec l’Iran s’installait. La monarchie saoudienne s’est très vite sentie menacée par la volonté de Téhéran d’exporter sa révolution à travers la région et, face à ces craintes, l’Arabie Saoudite et les monarchies arabes du Golfe persique ont soutenu Saddam Hussein. L’Iran s’est donc retrouvé endigué par les menaces arabes sunnites.
Après les attaques du 11 septembre 2001, les conséquences des invasions américaines de l’Afghanistan et de l’Irak ont provoqué un état de panique dans le royaume saoudien. Après avoir encerclé l’Iran et soutenu son invasion, Riyad se retrouve en difficulté face à ce que Vali Nasr appela le renouveau chiite (The Shia Revival, 2006) car c’est désormais l’Arabie Saoudite qui est encerclée. Du point de vue de Riyad, le renversement géopolitique actuel redonne à l’Iran une place dominante dans la région, aux dépens de l’Arabie Saoudite. Suite à l’accord sur le nucléaire, l’Iran va monter en puissance, sa Sphère d’influence va donc logiquement s’étendre. Ceci explique forcément cela, avec ces États, toutes les hypothèses sont à prendre en compte. Dans cette cacophonie, nul ne sait où se trouve la vérité. Souhaitons que cela ne dégénère en conflits sanglants où des innocents vont encore payer le lourd tribut.
Synthèse de Mohamed Djamil
PALESTINE
Nouvel an, nouvel espoir
Au début de chaque nouvelle année, les Palestiniens, comme les autres peuples du monde, espèrent, même si leurs espérances ne sont pas les mêmes. Nous vous proposons cet article publié dans Mondialisation.ca. Ils espèrent la fin de l’occupation, la libération de leurs territoires occupés, ils espèrent l’arrêt total de cette colonisation israélienne illégale, ils espèrent la levée d’un blocus inhumain sur la population civile de Gaza, ils espèrent la sortie de tous leurs prisonniers, ils espèrent un changement, ils espèrent un rôle objectif de la communauté internationale, et l’instauration d’une paix juste et durable dans leur région. L’année 2015 s’est écoulée, l’année 2016 arrive et rien ne semble nouveau pour le peuple palestinien toujours occupé, et qui subit quotidiennement, de plus en plus d’agressions israéliennes. Une année se termine, une autre s’annonce, sans aucun changement pour lui. Une année s’efface, une autre frappe à la porte, et les perspectives pour une solution du conflit israélo-palestinien sont absentes. Une année marquée par la souffrance des Palestiniens s’éloigne et une autre plus difficile encore s’approche.
L’année dernière a été marquée par l’accélération de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens, la poursuite de leurs agressions contre les civils, la montée de l’extrême droite en Israël, le déclenchement d’un soulèvement populaire par une jeunesse palestinienne désespérée, le maintien de la division interpalestinienne, et le maintien d’un blocus inhumain contre la population de Gaza, mais elle a été marquée surtout par l’absence de perspectives pour l’avenir. La fin de 2015 et le début de 2016 a connu de nouvelles attaques et agressions israéliennes contre les Palestiniens, en Cisjordanie et dans la ville de Jérusalem, ainsi que de nouveaux raids et bombardements israéliens contre la bande de Gaza, qui ont causé la mort de beaucoup de civils. Cette nouvelle année 2016, avec le silence complice de la communauté internationale, sera la même que la précédente, avec la même politique israélienne agressive envers les Palestiniens. Cette nouvelle année sera la même que l’année dernière, et la tendance sera la poursuite de la colonisation israélienne et de la souffrance des Palestiniens. En dehors de la solidarité internationale à leur cause juste, une solidarité qui s’élargit partout dans le monde, les Palestiniens ne voient pas de fin rapide à leur souffrance. Mais, malgré cette situation stagnante et avec leur mal d’espoir, ils continuent de vivre. En ce nouvel an, nous serons encore plus déterminés, nous affronterons avec une volonté remarquable et une patience extraordinaire toutes les... mesures de l’occupation israélienne. En cette nouvelle année 2016, nous resterons toujours debout, nous ne partirons pas, nous continuerons notre résistance, c’est ici notre terre, nous resterons plus que jamais attachés à notre patrie. En ce nouvel an, nous continuerons d’espérer, d’espérer, car nous n’avons pas d’autre choix que d’espérer : espérer une paix durable, une paix qui passe avant tout par la justice. En 2016, les Palestiniens continueront certes de souffrir à cause des mesures israéliennes, et à cause du silence de la communauté internationale, mais 2016 sera surtout l’année de l’espoir pour toute une population sous occupation.
Ziad Medoukh
L’Autre Regard - N°034 du 05 janvier au 05 février 2016
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Monde musulman
ÉDUCATION
L’Islam associé au « terrorisme » dans les manuels scolaires
Les manuels scolaires véhiculent des préjugés sur l’Islam, fait que nous avons relevé à la rentrée 2014 suite à l’étude de livres par un historien et un sociologue. Aujourd’hui, le constat est tout aussi Alarmant sur ce même sujet. En effet, l’Islam est largement stigmatisé dans les manuels scolaires. L’étude a été menée par la sociologue Béatrice Mabilon-Bonfils et l’historien François Durpaire. Après avoir analysé l’image de l’Islam dans 15 manuels d’histoire de classes de 2nde, 1ère et Terminale, ces chercheurs ont conclu que l’Islam est associé au champ lexical du terrorisme. Les deux chercheurs ont intitulé leur ouvrage paru le 7 janvier « Fatima moins bien notée que Marianne », titre symbolique illustrant la stigmatisation. La sociologue et l’historien n’ont pas seulement relevé la stigmatisation dans les manuels scolaires, mais également les préjugés dont font l’objet les écoliers de confession musulmane au quotidien. Quant aux constats concernant les manuels d’histoire, les deux chercheurs soulignent que le terme Islam est associé aux mots « attentats », « islamisme », « terrorisme ». « 11-Septembre », « Ben Laden » ou « Al-Qaida ». Ils relèvent également que l’Islam est présenté comme religion étant « étrangère à la France », comme l’explique Le Monde. L’historien François Durpaire tient à souligner le danger de cette stigmatisation normalisée : « Une telle représentation de l’islam peut conduire à alimenter une phobie et à produire une vision caricaturale de cette religion ». La phobie et la vision caricaturale de l’Islam sont déjà bien présentes au sein de la société française. Cela dit, ces ressentiments sont alimentés et encouragés par les manuels scolaires : quelle image cette jeunesse française aura-t-elle donc de l’Islam aujourd’hui et demain ?
ANNEE 2015 Les 10 musulmans qui ont marqué l’année 2015 aura été une année en or pour ces 10 personnalités choisies par le site mvslim.com. Qu’elles soient déjà connues du grand public ou encore toutes jeunes, chacune d’entre elles a apporté sa contribution pour rendre le monde meilleur ou a laissé une trace dans les esprits l’année dernière. Elles ont toutes un point commun : elles sont de confession musulmane.
1ère place : AKON : Le chanteur et producteur célèbre est à l’origine du programme ALA, Akon Lighting Africa, qui a fourni l’électricité à plus de 600 millions d’Africains privés d’énergie.
2nde place : Ahmed Mohammed : C’est un jeune collégien avec un exploit : avoir inventé une horloge en forme de bombe pour laquelle il s’est retrouvé au commissariat ! Son histoire a fait le tour de la terre grâce à Facebook et Twitter dont les internautes lui ont apporté leur soutien, y compris Barack Obama et Mark Zuckerberg… rien que ça !
3ème place : Hassan Minhaj : Comédien faisant partie de l’équipe de la très célèbre émission The Daily Show, cet Indien américain musulman utilise son arme préférée pendant le prime time télévisé, pour lutter contre les stéréotypes et les préjugés : l’humour !
4ème place : Rachid Yazami : Ce chercheur marocain très connu, après avoir conçu, dans les années 80, la batterie au lithium, fait parler de lui en 2015 pour avoir inventé une puce capable de recharger les batteries des smartphones et voitures électriques en 10 minutes seulement.
5ème place : Mohammed Zeyara : Étudiant en médecine, youtubeur et conférencier, a soulevé un demi-million de dollars pour le Mali, ayant été élu par les internautes du monde entier comme le pays ayant le plus besoin d’aide.
6ème place : Ahmad Hussam : Le réalisateur s’est donné comme mission de faire passer la série Salaheddine Eyyubi sur la célèbre chaîne Netflix qui a cédé sous la pression. Même si le projet n’a finalement pas eu lieu, le producteur de cinéma nous montre quand même que la force de persuasion est une qualité qui en vaut souvent la peine.
7ème place : Hussein Manawer : Vainqueur du premier prix du concours Global Rising Star, ce jeune leader proposant des solutions innovantes sur des questions sociétales, s’est battu, quant à lui, pour une cause : la santé mentale chez les jeunes. Il remporte un voyage dans l’espace avec XCOR Space.
8ème place : Aziz Sancar : Premier Turc à Remporter un prix Nobel, il est décoré, avec ses collaborateurs Paul Modrich et Tomas Lindhal, de celui de chimie pour ses travaux sur la réparation de l’ADN.
9ème place : Ahmed Shihab-Eldin : Ce journaliste, humanitaire et activiste, fait partie des 100 jeunes les plus influents de la planète par Arabian Business.
10ème place : Tariq Al-Olaimy. Très actif en ce qui concerne les questions climatiques, ce jeune musulman est co-fondateur de 3BL Associates, dont la mission est de réinventer un système énergétique plus durable.
Cet échantillon de jeunes et moins jeunes musulmans nous montre une chose : c’est qu’il faut persévérer lorsque nous avons un but, que l’on œuvre pour une cause noble, utile aux autres, ou que l’on se tienne debout pour dire une vérité. (…) Vraiment, nous ne laissons pas perdre la récompense de celui qui fait le bien. Coran, Sourate 18, Verset 30.
ANGLETERRE
Le calendrier scolaire s’adapte à l’Islam. C’est décidé. Le calendrier scolaire britannique s’adaptera à l’islam, ses fêtes et ses. Dates importantes. Il faut remonter en juin dernier, lorsqu’une école de l’est londonien, Barclay, avait interdit à ses élèves le jeûne du mois de Ramadan, pour comprendre la prise d’une telle mesure. Avec 8 % d’écoliers au Royaume-Uni, sur 47 % de la population totale de musulmans, les autorités n’ont eu d’autre choix que de céder à la pression de l’Association musulmane britannique accusant depuis l’année dernière les écoles de discrimination envers les musulmans. Une note de la déclaration du Conseil de classement est claire : « Les responsables des écoles doivent montrer une volonté de travailler avec les communautés musulmanes afin que les étudiants musulmans puissent accomplir Ramadan sans conséquences néfastes pour leurs examens ». Le passage des matières les plus importantes aux examens sera donc reculé avant le début de Ramadan cette année 2016. Une protestation en faveur du droit fondamental des élèves et étudiants musulmans de pratiquer leur religion a vu naître une mesure rapide au Royaume-Uni pour. modifier le calendrier scolaire. Un droit qui nous l’espérons sera entendu un peu partout dans le monde. L’Espagne d’extrême gauche demande pardon à l’islam. Podemos, le parti considéré d’extrême gauche en Espagne, réclame que le pays le rejoigne dans sa demande de pardon à l’islam pour la prise de Grenade qui fêtait ce week-end son 524ème anniversaire. Chaque année, les Espagnols célèbrent la reconquête des territoires andalous aux Maures à travers villes et villages. Cette même manifestation est vue par Pablo Iglesias, à la tête du parti Podemos, comme une célébration qu’il juge fasciste. Il souhaiterait que cette fête n’existe plus et s’octroie les foudres du reste du paysage gouvernemental espagnol. Les 20% des voix aux dernières élections, en décembre dernier, représentent une montée non négligeable du parti Podemos qui pourrait se voir bientôt en position confortable au pouvoir alors que beaucoup aimeraient que Pablo Iglesias et son parti « disparaissent très bientôt du paysage politique espagnol ». Ce Soutien à l’islam dans ce contexte médiatique semble relever soit du courage soit du suicide pour le parti politique Podemos à qui l’on souhaite de continuer sa ruée vers la vérité.
SYRIE
La famine a fait plusieurs morts à Madaya. Madaya, ville syrienne, est touchée par la famine depuis plusieurs semaines. 42 000 personnes sont en train de mourir de faim dans l’indifférence totale de la majorité du globe. Située à 40 km de Damas, la ville montagneuse voit ses habitants souffrir d’un manque cruel de nourriture. Cette famine a fait plusieurs victimes : au moins 23 personnes sont mortes de faim d’après l’Obs. Une habitante de 32 ans témoigne de la véritable épreuve dans laquelle ils se retrouvent : « Il n’y a plus rien à manger. Je n’ai avalé que de l’eau depuis deux jours », a-t-elle expliqué à l’AFP avant d’ajouter : « Nous voulons juste qu’on nous dise... » « Si l’aide va arriver ou pas, car nous n’avons rien ici ». En effet, les Syriens de Madaya souffrent de la faim et en meurent, et ce, à huis clos. Les habitants de la ville subissent un siège militaire de l’armée de Bachar Al Assad depuis six mois. La dernière aide humanitaire qu’a reçue la ville de Madaya date du mois d’octobre. Depuis, aucune aide n’a été apportée aux habitants qui se retrouvent livrés à eux-mêmes.
Le porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge, qui avait participé à cette opération humanitaire au mois d’octobre, avait alors confié : « Les gens sont depuis trop longtemps sans aliments de base, sans médicaments de base, sans électricité ni eau. […] J’ai réellement vu la faim dans les yeux des gens. Ils nous suppliaient pour avoir du lait pour bébé. Ils disaient que les mères ne produisent plus de lait ».
Des photos insoutenables ont été diffusées sur les réseaux sociaux afin de faire réagir le monde à cette famine. Des enfants squelettiques, des bébés affamés, bref, que d’images. difficiles à supporter. Certains mangent des feuilles d’arbre pour survivre, l’une des seules ressources naturelles encore disponibles. D’autres encore mangent des chats pour éviter de mourir à leur tour.
Source : ajib.fr
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Interview EL HADJ HAROUNA OUEDRAOGO, DG LIPAO
“Il est temps que nous, musulmans, aussi changeons”
Cela fait bientôt deux ans que nous avons interviewé El Hadj Harouna Ouédraogo, Directeur Général de LIPAO SARL, leader de l’informatique au Burkina, dont le siège, majestueusement bâti, est vers Boins Yaaré. Au-delà des affaires, ces premiers responsables ont fait de la promotion de l’islam leur cheval de bataille. Depuis deux ans, beaucoup de choses ont changé au Burkina sur tous les plans : islamique, entrepreneurial mais surtout politique. Le DG de LIPAO s’est prêté cœur joie à nos questions sur ces différents aspects.
Comment se porte El Hadj Ouédraogo Harouna ?
Al Hamdoullah, on loue Allah (pureté et gloire à lui), qui a permis Encore une fois qu’on se rencontre dans le cadre d’une interview. Sinon, on rend grâce à Allah pour la santé ; et au niveau de la famille, tout le monde se porte bien. LIPAO n’est plus une entreprise à présenter puisque déjà connue par nos lecteurs et le reste des populations. Comment elle se porte aujourd’hui ? La société LIPAO est créée depuis 1993. Comme je l’avais signifié dans la première interview, ce sont deux personnes qui sont à la base de la structure à son début, Ouédraogo Daouda, mon grand frère, et Ouédraogo Harouna, moi-même. Nous avons commencé les affaires par des fournitures scolaires jusqu’en 1998. On était installé à Zabré Daaga. C’est suite à un réaménagement que nous avons été localisés à Dapoya, qui est aujourd’hui l’annexe de la société. Après les travaux de réaménagement de Zabré Daaga, beaucoup y sont retournés, mais nous sommes restés jusqu’en 2009, année où nous avons obtenu le terrain sur l’avenue de la paix (Boins Yaaré) pour réaliser cet édifice, dont la construction a pris trois. ans, de 2009 à 2012. Et il est actuellement le siège de la société LIPAO. Nous y sommes installés depuis 2013. Dites-nous plus précisément, en matière d’informatique, ce que vous vendez comme matériels et services liés à l’informatique ? Pour ce qui concerne le matériel informatique, tous les matériels informatiques sont disponibles, de l’ordinateur à la clé USB, les consommables, les services après-vente, les échanges de pièces, la technique, les conceptions de logiciels. Je ne saurais vous les lister de façon exhaustive.
Nous savons qu’en affaires, il faut un climat et un environnement politique stable. Depuis les 30 et 31 octobre 2014, les affaires, dans leur ensemble au Burkina Faso, ont pris un coup. Comment avez-vous vécu ces moments ? La société LIPAO est spécialisée dans les travaux de l’informatique et le matériel informatique. Comme je l’ai précisé, on a commencé nos activités par les fournitures scolaires jusque dans les années 1998. On s’est intéressé aux matériels informatiques si bien que par le Temps, et avec les perspectives qui s’imposaient, nous avons fini par opter pour fournir d’une manière générale tout ce qui touche l’informatique. Et aujourd’hui, LIPAO est leader dans le domaine. Nous remercions le Tout-Puissant pour sa baraka et qui a permis qu’on puisse aboutir aujourd’hui à des élections apaisées sans un chaos.
Et ces élections ont permis de choisir le président Roch Marc Christian Kaboré, qui, bien entendu, mérite son fauteuil au regard de son expérience pour la chose politique. Donc, c’est de lui souhaiter plein succès. Il serait de l’ingratitude de ne pas reconnaître la main divine dans cette affaire, pour la simple raison que des pays ont été plongés dans de véritables crises qui ont occasionné des milliers de morts et des dégâts inestimables pour des problèmes plus moindres que les nôtres.
C’est un sentiment de remerciement et de louange à Dieu pour sa miséricorde pour notre chère patrie. Maintenant, pour répondre concrètement à votre question sur les difficultés sous la transition, Je peux dire que tout le monde a vécu des difficultés dans ce pays. Et cela est dû à la situation exceptionnelle. Pour ceux qui sont dans les affaires, les difficultés ont existé, chacun à son niveau. Vous êtes leaders en matière de matériel informatique et tout ce qui tourne autour de l’informatique. Est-ce qu’il y a du nouveau en matière de produits pour les consommateurs ?
Par la grâce d’Allah, avec cette nouvelle année 2016, la société LIPAO promet à ses clients, consommateurs et partenaires de nouveaux produits de qualité incontestable, qui ne sont pas encore sur le marché. À cela, il y aura de nouvelles gammes de copieurs, d’imprimantes, d’appareils photo et bien d’autres accessoires. Nous avons beaucoup de nos partenaires et consommateurs qui apprécient les nouveaux produits, ils seront mieux servis en ce début de l’année 2016.
Autre chose, le travail que nous exerçons, à l’instar d’autres activités, connaît une croissance en termes d’ouverture de nouvelles boutiques dans le domaine de l’informatique. Donc, il y a beaucoup de manœuvres à ce niveau, notamment en matière de vente des produits informatiques. Et cela a pour corollaire la baisse de la marge bénéficiaire. À cela s’ajoutent les imprévus et autres difficultés comme le vol, et certains risques. Quand on fait la somme de tout ça, on se rend compte qu’il n’y a pratiquement pas de gain considérable.
Un autre élément sur lequel j’aimerais apporter un éclaircissement, c’est le poids de la concurrence dans notre domaine et le fait que les gens ne cherchent plus les produits de qualité. Pour la plupart d’entre eux, tout le matériel informatique est le même. Donc, ceux qui sont dans le domaine ont compris cela et ils amènent des matériels de moindre qualité pour les vendre moins chers. Pourtant, il faut miser sur la qualité qui vous permettra de faire des économies sur le matériel acheté pendant un temps raisonnable. C’est ce que nous conseillons à nos clients. Il vaut mieux acheter ce qui est de qualité afin de pouvoir être satisfait des rendements. Matériel, que de vouloir se le procurer à un prix bas, car ça ne fera pas votre affaire, ni en termes de rendement ni en termes de durée. Donc, LIPAO ne vend que des produits de qualité ? C’est tout à fait exact. Nos produits sont du premier choix. Ceux avec qui nous travaillons le savent bien ; et nous appelons les Burkinabè à venir découvrir les produits et les prestations de LIPAO.
Vous avez réussi là où beaucoup de jeunes échouent aujourd’hui. Comment vous vous y êtes pris ? L’entrepreneuriat est pénible. Les gens veulent réussir du jour au lendemain ; c’est avoir un esprit tordu. Une entreprise, c’est un ensemble d’aspects qu’il ne faut pas perdre de vue. On ne peut pas réussir du jour au lendemain. Les jeunes débutants pèchent à ce niveau. Il faut se construire dans le temps. Gagner du coup une fortune, ce n’est pas ça seulement entreprendre. Car, qui dit entreprise, évoque la question des difficultés, l’expérience. C’est un processus qui doit vous conduire au succès sans tricheries. Et enfin, Entreprendre, c’est aussi parvenir à vivre de ce qu’on fait. En plus de cela, et en tant que musulman, il faut savoir être reconnaissant à l’égard du Tout-Puissant pour chaque étape qu’on franchit. Et il faut éviter au maximum d’être ingrat.
Nous avons de nouveaux hommes à la tête de l’État. Quel doit être le rapport entre hommes politiques et les musulmans ? Politiquement, nous sommes en retard. Cela a pour cause les querelles d’interprétations. De nos jours, il est un impératif pour les musulmans d’avoir un œil regardant dans le sens positif sur la question politique parce qu’elle concerne les affaires existentielles de notre pays.
À l’Assemblée nationale, s’il n’y a pas de bon contrôle en matière de loi, ou si on vote des lois contre l’islam alors que vous êtes couchés chez vous, c’est dangereux. Voilà pourquoi, il faut éviter de se mettre à l’écart ou d’opter pour le silence et le laisser-faire. Au Burkina Faso, si politiquement, une loi est bonne pour le pays, ce sont les musulmans qui sont les plus... heureux, puisqu’ils sont les plus nombreux ; et si la loi est mauvaise, c’est encore nous qui allons souffrir au vu de notre nombre. Sinon, je comprends les musulmans qui disent qu’il faut se mettre à l’écart de la politique parce qu’elle est intimement liée au mensonge alors que l’Islam condamne cela. À mon sens, il faut trouver le juste milieu.
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Interview
Suite de la page 15
Au regard des choses en termes de Daawa, d’éducation, de l’union…, êtes-vous satisfait de la dynamique sur laquelle se trouve la communauté des musulmans ou pensez-vous qu’il y a encore du travail, et qu’est-ce qu’il faut faire ? L’Islam enseigne l’harmonie dans l’union pour que les valeurs comme la solidarité, la fraternité, la compréhension soient une réalité chez les musulmans pour que la communauté, de par son exemple, incite les non-musulmans à avoir l’envie de vivre musulman. Malheureusement, il se trouve que nous sommes en plusieurs associations, tendances, avec des motivations différentes ; et cela n’est pas très apprécié par l’Islam. Selon la rumeur des uns et des autres, ce sont les Savants qui sont à l’origine de la division et de l’incompréhension des musulmans au Burkina Faso, et même dans le reste du monde ? Dans ce lot de musulmans, il y a ceux qui se battent réellement pour Dieu et pour la promotion de l’Islam tandis que certains musulmans ont d’autres projets diamétralement opposés aux premiers. On ne peut pas avancer tant que ce sera ainsi.
En tant qu’homme d’affaires, toujours entre deux vols, comment concilier les affaires et les obligations de la foi ? Les affaires ne sont en rien un frein à l’obéissance à Dieu. Elles ne doivent pas entraîner, en aucun cas, un sentiment d’abandon ou de négligence vis-à-vis des principes et des pratiques cultuelles de l’Islam. C’est cette compréhension qui anime LIPAO et son personnel.
En 2016, comment entrevoyez-vous l’apport des musulmans au niveau des infrastructures sociales ? Cet aspect fait partie de L’union des musulmans. C’est également un pan de notre organisation sociétale pour rendre l’application de nos actes cultuels et de tous les jours plus aisée. En islam, il y a des règles à respecter. Si nous prenons les cliniques et centres de santé, il faut qu’il y ait des réalisations afin que les musulmanes soient traitées par d’autres femmes. Cela va intéresser même les non-musulmans qui viendront dans ces centres de santé musulmans, cliniques et hôpitaux.
Mais le temps est venu pour que nous, musulmans, ouvrions l’œil sur ces aspects. Déjà, il faut féliciter ces quelques responsables dans la communauté qui ont déjà entrepris de nobles actions dans ce sens. Ensemble et par le soutien d’Allah, on y parviendra.
Votre mot de la fin ? C’est un appel à l’endroit des opérateurs économiques à être regardants sur l’importance du Journal « L’AUTRE-GARD », qui se bat pour la promotion de l’Islam au Burkina Faso. C’est aussi un vibrant appel aux savants, notamment Cheikh, Imams…, à saisir ce Journal pour communiquer. avec les musulmans. Par AROUNAN GUIGMA
PPING RESTO 75 37 51 42 / 1-374 76 44 65
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LE CENTRE COMMERCIAL LIBYA OUAGA 2000
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