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L'Autre Regard #28
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Burkina Faso
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- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- L'Autre Regard #28
- Editeur
- L'Autre Regard
- Date
- 5 juillet 2015
- numéro
- 28
- Résumé
- Mensuel d'information islamique
- nombre de pages
- 16
- Sujet
- Abdramane Sana
- Aboubacar Maïga II
- Adama Sakandé
- Alidou Ilboudo
- Congrès CMBF (2015)
- Congrès FAIB (2015)
- Mohammed Sawadogo
- NTIC et islam
- Omar Boni
- Hadj
- Sidi Aboubacar Maïga
- Sidi Mohamed Koné
- Sidi Mohamed Maïga
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- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000166
- contenu
-
Si Dieu avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté.
Prix : 300 FCFA
Mensuel d’information islamique N° 028 du 05 juillet au 05 août 2015
1er CONGRÈS DE LA FAIB
La lourde mission du Cheikh Sidi Mohammed Koné
« MUSULMANS ET NON RESPECT DU TEMPS »
Ancré dans L'ISLAM ET LA PAIX
IMAM KHALIDOU
CHEICK MAIGA
L’analyse profonde du Dr Ahmad Savadogo
Nous devons refonder notre politique de la FAIB.
L’histoire de la Tidiania au Burkina et de Rahmatoulaye
RAMADAN À GAZA
Ils escaladent le mur pour la prière du vendredi à Al Aqsa.
Le ramadan au pays où il ne fait jamais nuit.
1er CONGRÈS DE LA FAIB
La lourde mission du Cheikh Sidi Mohammed Koné
Ouf ! dira-t-on, après ce 1er Congrès de la Fédération des associations islamiques du Burkina. Toujours reporté, mais jamais annulé, il avait été annoncé comme le Congrès de tous les défis. Non seulement sur le plan organisationnel mais en termes de résolutions réalistes et réalisables. prendre pour le rayonnement de cette grande communauté des musulmans. À l’arrivée, il faut tout de suite saluer les efforts et la force de conviction de tous ceux qui ont œuvré pour que le Congrès ait lieu. Il fallait, vraiment, une bonne dose de conviction. Mais qu’en est-il des attentes de la communauté ? Est-ce que ce Congrès, premier du genre, est à même de redorer le blason des musulmans dans la sphère nationale, régler du même coup leurs innombrables problèmes aussi divers et diversifiés et trouver réponse à tous leurs questionnements ? Il faut être dupe pour le croire. Alors, c’est dire donc qu’il ne sert plus d’ergoter sur ce qui aurait pu ou aurait dû être fait. Ce n’est plus également l’époque de désigner tel ou tel autre coupable de tel ou tel forfait. L’heure est véritablement celle d’une réflexion en profondeur à même de pouvoir faire de la FAIB, ce que tous les musulmans, soucieux de la communauté, veulent qu’elle soit. Ce congrès, pour le moins qu’on puisse dire, a permis d’engranger quelques Acquis. Le plus significatif à notre sens, c’est d’avoir désigné un secrétaire général, aussi technocrate et fin connaisseur des enjeux de la Communauté. La nomination d’El Hadj Sidi Mohammed Koné, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est une chose à saluer. L’homme a du pain sur la planche. Cela est évident. Mais il a également les moyens de sa politique. Il lui incombe, d’entrée de jeu, de s’attaquer immédiatement aux défis de fonctionnement des commissions de la Fédération. Il semble que c’est l’une des plaies du bureau antérieur. De la kyrielle des commissions, très peu ont mouillé le maillot. Le reste n’était qu’un habillage institutionnel. Après dix ans d’existence, on ne saurait encore permettre de telles tergiversations. Des membres qui veulent travailler, il n’en manque pas au sein de cette communauté, forte de sa jeunesse. Qu’il soit mis dans ces commissions, c’est un vœu, des personnes dynamiques, hautement conscientes de la nécessité d’agir ensemble pour le bien de tous. Et qu’ils ne soient pas... Permis, aux pêcheurs en eaux troubles, malheureusement il n’en manque pas, de conduire la FAIB à des lendemains incertains. Oui, les musulmans peuvent travailler ensemble. Et plusieurs occasions l’ont déjà démontré. Alors que finisse cette fuite en avant de certains frères en manque de perspective, qui tombent à bras raccourcis sur la désunion des musulmans qu’ils érigent en alibi pour justifier leur inertie.
La Communauté musulmane a des défis énormes à relever. Ce n’est plus le lieu de se casser les tympans avec les mêmes rengaines. Elles sont connues de tous. Sur tous les plans, économique, infrastructurel, éducatif, politique, le terrain est encore vierge et n’attend qu’à être exploité. Et aujourd’hui plus qu’hier, la jeunesse musulmane est éveillée. Elle a joué un rôle actif à l’avènement de l’insurrection populaire. Cette jeunesse est encore plus exigeante que la jeunesse d’hier. C’est une jeunesse, malheureusement ou heureusement, qui n’a pas sa langue dans sa poche. Elle ne fait pas sienne la sagesse. selon laquelle le linge sale se lave à la maison. Au soir de l’ancien bureau, on a pu voir comment cette jeunesse a remis publiquement en cause le rapport d’activités de la fédération. Les nouveaux responsables de la FAIB devront en tenir compte. La solution, ce n’est certainement pas le black-out. Nous pensons plutôt que c’est en associant cette jeunesse dans les prises de décision, en lui donnant la parole, en la mettant face aux réalités qu’elle se rendra à l’évidence de la délicatesse de la situation et pourra se faire une idée de ce dont il en est réellement. La balle est donc dans le camp de la FAIB.
Nous rêvons d’une FAIB agissante et non d’une FAIB amorphe. Nous rêvons d’une FAIB qui se réconcilie avec les musulmans et en laquelle tous les musulmans se reconnaissent. Nous espérons que la FAIB du Cheikh Sidi Mohammed Koné sera cette FAIB qui pourra aplanir les divergences des musulmans sur les points d’intérêt commun. Une FAIB qui saura transformer le nombre des musulmans en un atout pour relever les Innombrables défis actuels de la communauté. Cette FAIB est bien possible. « Allah ne change pas la situation d’un peuple tant que celui-ci ne change pas ce qu’il y a en lui ». Et le changement, c’est bien possible. Bon vent à la FAIB et puisse Allah insuffler aux nouveaux membres l’amour de la religion d’Allah et l’amour de la communauté des musulmans.
Par Mohammed Djamily
Si Dieu l'avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48
[ Prix : 300 F CFA
RECEPISSE
Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF
N° ISSN 2424-7308
Siège social : Ouagadougou
Secteur 10-01 BP 2481 Ouaga 01
Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66
Directeur de Publication : Guigma Arounan
Rédacteur en chef : Tiendrebéogo Ousmane
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Équipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane, Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba, Zoungrana Ablassé, Nébié Zakaria, Guigma Arounan, Nana Moumouni
Montage : Déogracias
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Dessinons l’avenir ensemble !
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L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015
Culture
LA NUIT DU DESTIN
Signification et contenu
La Nuit d’Al-Qadr se trouve dans les dix dernières nuits impaires du mois de Ramadan (c’est-à-dire 21ème, 23ème, 25ème, 27ème ou 29ème). Cependant, les savants diffèrent quant à savoir si elle coïncide avec la même de ces nuits impaires chaque année ou si elle change à une nuit impaire différente d’année en année. Ci-dessous, nous vous présentons les avis de deux de nos grands savants, Muhammad Ibn Sâlih Al-’Uthaymîn et Muhammad Nâsirud-Din Al-Albâni (qu’Allah leur fasse miséricorde).
La nuit d’Al-Qadr est à date fixe. La meilleure nuit du mois de Ramadan est la nuit d’Al-Qadr, selon la parole du Prophète (Prière et salut d’Allah sur lui) : « Qui veille en prière la Nuit d’Al-Qadr avec une foi sincère et en cherchant la récompense, tous ses péchés... » passés lui seront pardonnés.» [1] Elle se trouve dans la vingt-septième nuit du mois de Ramadan selon l’avis le plus fort. Une majorité de hadiths le montrent, parmi eux le hadith d’Ibn Zurr Hubaysh qui a dit : « J’ai entendu Ubay ibn Ka’ab (qu’Allah l’agrée) dire quand on lui a rapporté qu’Abdullah Ibn Mas’ûd (qu’Allah l’agrée) a dit : « Celui qui accomplit la prière de nuit (chaque nuit) pendant l’année trouvera la nuit d’Al-Qadr. Il (Ubay ibn Ka’ab) a dit : « Qu’Allah lui fasse miséricorde, son intention était que les gens ne deviennent pas paresseux et ne comptent pas seulement [sur une nuit]. Par Celui en dehors de Qui il n’y a pas de divinité digne d’adoration, c’est en effet pendant le mois de Ramadan. Et par Allah je sais dans quelle nuit elle se trouve. C’est la nuit que le Messager d’Allah (Prière et salut d’Allah sur lui) nous a ordonné de passer en prière. C’est la vingt-septième nuit. Elle se reconnaît au fait que le soleil se lève le matin en brillant sans rayons. » La nuit d’Al-Qadr doit être Recherchée dans les 10 dernières nuits. La nuit d’Al-Qadr est dans les dix dernières nuits du mois de Ramadan, selon la parole du Prophète (Prière et salut d’Allah sur lui) : « Cherchez la Nuit d’Al-Qadr dans les dix dernières nuits de Ramadan. » [Al-Bukhârî et Muslim] Elle se trouve dans une des nuits impaires plus probablement que dans les autres nuits (paires), selon la parole du Prophète (Prière et salut d’Allah sur lui) : « Cherchez la nuit d’Al-Qadr dans les nuits impaires des dix dernières nuits de Ramadan. » [Al-Bukhârî] Elle est plus proche des sept dernières nuits, selon le hadith d’Ibn ‘Umar (qu’Allah l’agrée) : « Quelques hommes parmi les Compagnons du Messager d’Allah ont vu la nuit d’Al-Qadr en rêve pendant les sept dernières nuits (de Ramadan). Donc, le Prophète (Prière et salut d’Allah sur lui) a dit : « Je vois que tous vos rêves s’accordent pour qu’elle (la nuit d’Al-Qadr) soit dans les sept dernières nuits. Ainsi quiconque veut la chercher, qu’il la cherche dans les sept dernières nuits. » Selon un hadith rapporté par Muslim, Ibn ‘Umar (qu’Allah l’agrée) a dit que le Prophète (Prière et salut d’Allah sur lui) a dit : « Cherchez-la dans les dix dernières nuits. Mais si l’un d’entre vous faiblit ou en est incapable, qu’il ne laisse pas les sept (dernières) nuits. » Parmi les nuits impaires dans les sept dernières nuits, elle est plus proche de la vingt-septième nuit en raison du hadith d’Ubay ibn Ka’ab (qu’Allah l’agrée) qui a dit : « Par Allah, je sais dans quelle nuit elle se trouve. C’est la nuit que le messager d’Allah (Prière et salut d’Allah sur lui) nous a ordonné de passer en prière. C’est la vingt-septième nuit. » [Muslim]
La nuit d’Al-Qadr ne coïncide pas à une nuit précise chaque année, mais plutôt, elle change constamment. Ainsi, une année, elle pourrait se trouver la vingt-septième nuit par exemple, et une autre année, elle pourrait se trouver la vingt-cinquième nuit, selon la volonté d’Allah et Sa sagesse. Ce qui nous fait dire cela est la parole du Prophète (Prière et salut d’Allah sur lui). sur lui) : « Cherchez-la (c’est-à-dire la nuit d’Al-Qadr) lorsqu’il reste neuf nuits, lorsqu’il reste sept nuits, ou lorsqu’il reste cinq nuits (c’est-à-dire respectivement les 21ème, 23ème, 25ème, 27ème ou 29ème nuits). » Al-Hâfizh Ibn Hajr a dit dans Fath-ul-Bari : « L’avis le plus fort est qu’elle se trouve dans une nuit impaire des dix dernières nuits et qu’elle change chaque année. » Allah n’a pas révélé la connaissance de son moment précis à Ses serviteurs par miséricorde pour eux, pour qu’ils cherchent à augmenter leurs bonnes actions en la recherchant dans ces nuits honorables, en priant, en faisant du dhikr et en L’invoquant. Ainsi, ils augmentent leurs bonnes œuvres et cherchent à se rapprocher d’Allah et à obtenir Sa récompense. Il ne leur a pas révélé pour distinguer ceux qui parmi eux luttent et font des efforts, de ceux qui sont paresseux et négligents, afin que celui qui lutte constamment pour quelque chose se manifeste dans sa recherche et se donne de la peine dans sa recherche et dans. son accomplissement. Il se peut qu’Allah révèle sa date à certains de Ses serviteurs par des signes qu’ils peuvent voir, de même que le Prophète (Prière et salut d’Allah sur lui) a vu le signe qu’il serait prosterné dans la boue le matin suivant. Il a plu cette nuit-là et il a prié le lendemain matin la prière du Fajr dans la boue.
Rassemblés par MD Auteur : Les imams Al-Albâni et Ibn Al-’Uthaymîn
RETRAITE PIEUSE OU LE I’TIKAH
Le sens profond d’un acte
Les 10 derniers jours du mois de Ramadan représentaient pour le Prophète et ses Compagnons une occasion privilégiée de se consacrer entièrement à l’adoration de Dieu, de se repentir, de se rapprocher de Lui, et de l’implorer afin qu’il concrétise leurs aspirations les plus chères. Cette adoration représente d’ailleurs une pratique prophétique hautement recommandée, sunna mouakkada. Dans nos sociétés, où il n’est pas aisé d’opérer une retraite totale par rapport à son environnement, en s’isolant dans une des mosquées qui ouvrent leurs portes jour et nuit pendant. Cette période bénie, il est important de se demander comment ne pas passer à côté d’une telle adoration qui permettrait à l’être de se recentrer sur l’essentiel en opérant une rupture avec le monde qui l’entoure. Cette rupture, même si elle ne s’opère pas en s’astreignant rigoureusement à une retraite dans un lieu déterminé, peut s’opérer intérieurement. D’ailleurs, le sens profond de l’Irtikâf est de chercher à détacher son cœur et son esprit de toute autre préoccupation que Dieu et d’orienter continuellement tout son être vers la direction de la Qibla.
L’intention et la volonté ferme de s’extirper d’un environnement physique, visuel, sonore, qui sans cesse assaille notre être intérieur et nos sens, est une manière de concrétiser les objectifs de la retraite même si les circonstances nous empêchent d’être physiquement dans une mosquée. Rappelons qu’un des principes qui fonde la jurisprudence islamique consiste à s’efforcer de réaliser une chose, tant que faire se peut, même s’il est impossible de la. concrétiser entièrement. Le Messager de Dieu, évoquant les catégories de gens qui auront le privilège d’être sous l’ombre de Dieu le jour du jugement dernier, a cité la personne dont le cœur est attaché aux mosquées. Il a parlé du cœur et non du corps qui, selon les circonstances (maladie, voyage, activité professionnelle, obligations familiales, etc.) peut être contraint à être séparé des lieux de culte. Il a aussi précisé que toute la terre était pour chaque musulman, et ceci représente un privilège accordé à sa seule communauté, un lieu de prière. Se construire intérieurement et symboliquement un lieu de retraite revient à vivre pleinement celle-ci si l’être tout entier cherche à se détacher.
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Culture
Suite de la page 3
durant cette période de toute préoccupation futile, de tout ce qui empêche le cœur et l’esprit d’opérer une véritable rupture avec le monde environnant. Certes le Prophète, comme nous l’enseigne notre mère Aïcha, Redoublait d’effort la dernière décade de ce mois béni, notamment parce qu’elle comporte la nuit du destin ou de la valeur, au cours de laquelle Dieu décrète pour chaque âme, pour l’année à venir, son espérance, sa subsistance, etc. (sourate 44, verset 4). Mais en réalité, il vivait toujours dans cet état de proximité de Dieu, dans la recherche continue de Son agrément, que ce soit pendant ou en dehors de ce mois.
Elle rapporte que le Messager de Dieu, durant la nuit, ne priait pas plus de onze unités de prières, que ce soit pendant le mois de Ramadan ou en dehors de celui-ci. Cette rupture qui est une aspiration qui doit habiter l’esprit de tout musulman est en réalité un moyen de s’exercer à être notre vie durant dans cet état de retraite vis-à-vis d’un environnement qui nous accapare, qui occupe notre esprit. La rupture, chez les élus de Dieu, à commencer par ses Messagers, est un état permanent. Dieu ordonne au Prophète de s’astreindre à une présence continue, à ne jamais rompre cet état de présence à Lui. (sourate 18, verset 24) qui est l’unique voie pour vivre une véritable paix intérieure, synonyme de remise confiante à Dieu en toute chose. Dieu a gratifié et élu les Gens de la Caverne, qui ont vécu plus de 300 ans retirés du monde, en les préservant d’une société hostile à la foi qu’ils portaient. Cette retraite bien physique était pourtant d’abord une action du cœur désirant vivre en intimité avec l’Être suprême. C’est ainsi que Dieu a concrétisé leurs plus hautes aspirations en les gratifiant de cette présence permanente du cœur (sourate 18, verset 14). Telle est la signification profonde du terme arabe Ribat. Chercher à vivre cette communion du cœur consiste en somme à suivre les pas de nos prédécesseurs et les dix derniers jours du Ramadan sont un moment propice à l’exercice de l’ego à une discipline à laquelle il n’est pas forcément habitué au cours de l’année. Cette période représente un moment idéal pour s’exercer à vivre cette quête permanente d’excellence, qui caractérise de manière intemporelle les. êtres élus par Dieu.
RUPTURE COMMUNE
Le Mouvement sunnite, un bel exemple à suivre
Ils sont nombreux à attendre l’heure de la rupture du jeûne pour se rendre à la grande Mosquée Sunnite de Zangouétin. Même avec zéro franc dans la poche, on est sûr de pouvoir rompre dignement son jeûne. Nous y avons fait un tour pour voir comment l’association arrive à relever ce défi depuis 5 ans.
Il était 18h quand nous arrivions ce lundi 22 juin à la grande mosquée de Zangouétin. Comme nous, beaucoup de fidèles convergeaient vers ce lieu de culte. Déjà, nous apercevons un groupe de jeunes et de personnes d’âge mûr, habillés en uniformes, en plein travail. Les uns, à la va-vite, étalaient des nattes. Les autres apportaient, qui des dattes, qui des boissons locales, notamment le zom-koom, le bissap, qu’ils alignaient sur les nattes en petits groupes.
Ce groupe de jeunes, sous la conduite d’El Hadj Issaka Ka-boré, semblait maîtriser son affaire. Quoi de plus normal, puisque cette activité a débuté en 2010 et a lieu tous les 30. jours du Ramadan. Nous sommes financés par des bonnes volontés. Les ruptures communes organisées par le Mouvement sunnite constituent une preuve, si besoin en était, que « le nombre des musulmans est une force ». « Depuis la première année jusqu’à nos jours, des bonnes volontés n’hésitent pas à accompagner le projet de rupture avec des investissements de toutes natures », s’est réjoui le coordonnateur du programme de la rupture commune.
À un mois du Ramadan, la mosquée lance un appel à toutes les bonnes volontés pour réussir les ruptures communes. Les fidèles, soucieux de la récompense auprès d’Allah, envoient des dons de tout genre : des dattes, des sacs de riz, des fruits, et bien entendu des espèces sonnantes et trébuchantes, étant donné que l’argent est le nerf de la guerre.
La rupture comporte deux phases. Il y a l’heure de la rupture proprement dite. Quand il est l’heure, les fidèles se mettent en groupes autour des nattes. Là, il leur est servi à chacun au moins un sachet d’eau, des dattes, des fruits, des jus. Puis on suspend pour accomplir la prière de maghrib. Après la prière, les groupes se reconstituent pour le plat central. C’est un vrai petit monde qui se constitue. Et leur nombre se chiffre à des centaines. Là, en fonction des jours, le menu varie bien naturellement. Le jour de notre passage, il y avait au menu de la soupe et du riz. Tout cela, pour mettre en pratique le hadith du prophète Mohammed (SAW) qui incite au partage durant ce mois béni. « Nous voulons mettre en pratique ce hadith qui dit que celui qui donne de quoi rompre à un jeûneur, Dieu procure à cette personne les mérites du jeûneur. »
En plus de cela, le Mouvement sunnite veut aider ceux qui n’ont pas de quoi rompre leur jeûne à pouvoir le faire. « C’est aussi une manière d’inciter les gens au partage. Notre souhait est que cela puisse être répercuté dans toutes les mosquées afin que partout les gens puissent rompre leur jeûne en toute quiétude », a ajouté El Hadj Issaka Kaboré. L’occasion a été bonne pour remercier tous ceux qui ont cru. En ce projet et qui y contribuent chaque année. Vivement, que cette action fasse tache d’huile dans toutes les grandes mosquées. Puisse Allah apporter son soutien afin que ce projet perdure dans le temps. Et bravo au Mouvement sunnite.
A. Rachid Junior
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Culture
FAIB-NOUVEAU
Faire de la communication, un outil précieux
La bataille de l’information est ouverte depuis belle lurette et elle ne fait que s’empirer. Aujourd’hui, plus qu’hier, la communication occupe la Une de tous les projets, qu’ils soient à l’échelle nationale ou internationale, qu’ils visent la dissémination du mal ou la diffusion du bien. Le traitement de l’information et son contrôle sont en vogue dans les États les plus industrialisés ou les plus puissants du monde. Izvestia Russe, BBG American (Broadcasting Board of Governors), Voice of America (VOA), RFI, Al Jazeera. À l’échelle nationale, également, on a pu constater le pouvoir des médias par moment. Sous cet angle, certaines Communautés religieuses se sont appropriées le pouvoir des médias et cela n’a fait qu’augmenter leur cote de popularité. Qu’en est-il de nous, musulmans ? Pour répondre à cette question, pas besoin de passer par quatre chemins. La question de la communication est encore un terrain vierge que la FAIB doit explorer à fond. Parce que le pouvoir des médias est bien réel et au-delà de ce qu’on peut imaginer.
Quand les Américains ont pris conscience de ce qu’ils qualifient de désinformation de la part des Russes avec leur média prolifique Izvestia sur une toute autre lecture de la crise ukrainienne, ils ont renforcé les capacités de Radio Free basée en République tchèque et financée par le budget fédéral américain, sous un nouveau programme intitulé Digital Media Department (Digim), comme le confie l’un des responsables. Ce dernier a affirmé avoir rassemblé les spécialistes des réseaux sociaux afin de « résister à la désinformation dans la sphère médiatique russe, à l’aide des réseaux sociaux, en particulier. Facebook, Twitter, Vkontakte et Odnoklassniki (réseaux russes). C’est un projet qui est pris en charge par le financement de l’agence fédérale américaine BBG. Les puissances du moment ont compris que l’avenir se joue dans les médias, les vraies batailles se mènent et se gagnent à travers l’information. Quand l’Iran a lancé la puissante Chaîne d’Al-Manar de la République Islamique de l’Iran, les Saoudiens ont, à leur tour, lancé Al Arabia pour contrecarrer l’avancée de l’idéologie chiite. La communication est d’un grand apport et demeure incontournable ; et cela, beaucoup l’ont compris. Daech ne dira pas le contraire. À son avènement, le groupe État islamique a assis sa notoriété en usant fortement de la contribution des médias. Il a, à cet effet, recruté les meilleurs en la matière. Ils usent des moyens les plus sophistiqués en matière d’information pour se faire entendre. Et effectivement, il est entendu par tous, à tous les endroits du globe. Bref. La FAIB qui vient de sortir de son premier congrès doit mettre la communication au cœur de ses activités. Le premier bureau a péché en la matière. Non seulement, il ne communiquait pas lui-même, mais en plus, même quand on prend l’initiative, c’est la croix et la bannière pour avoir l’information. Communiquer aujourd’hui permet d’apaiser les tensions. C’est la preuve parmi tant d’autres qu’une organisation vit et qu’elle est à la page.
Il faut saluer de passage le fait que certaines associations islamiques soient sur la toile, comme le CERFI, le Mouvement sunnite. Mais à une échelle plus importante, il faut que la FAIB entre dans la danse. Avec notre nombre, plus de 62% de la population, il faut bien que notre association de référence puisse nous donner la conduite à tenir face aux situations qui se présentent à nous. Cela est la preuve d’une unité d’action, comme d’autres l’ont si bien compris.
La communication, c’est un moyen de prévention de tensions sociales. Elle éteint les rumeurs qui sont sans aucun doute nocives pour une association comme la FAIB. Le développement du volet communication comporte aussi bien le fait d’avoir ses propres moyens de communication que de savoir utiliser à bon escient ceux qui sont déjà là. À ce niveau, le constat est amer. C’est vraiment regrettable de constater que les médias dits islamiques ou ceux proches des musulmans n’ont pas la primeur de l’information, même quand elle est distillée. Ou encore qu’il n’y ait pas une politique claire de valorisation de nos actions et de nos hommes religieux.
On peut avancer l’argumentaire que lesdits médias sont encore à l’état embryonnaire par rapport aux autres. Mais il y a aussi que c’est de la responsabilité de la communauté de travailler à faire hisser ces médias au rang des autres. Ce qui n’est pas chose impossible. Le paradoxe est que les musulmans, quand communiquer devient un impératif, sont prêts à verser des sommes colossales aux autres médias, mais exigent la gratuité pour ce qui est de leurs propres médias.
Comment dé- Calendrier de lecture du Coran durant le Ramadan 20 Ramadan 39-40 Souiate 27, V. JO jusqu'à Sauste 29, V. 45
21 Ramadan 41-42 Souiate 29, V. 40 jusqu’à Sauste 33, V. 30
22 Ramadan 43-44 Souiate 33, V. 31 jusqu’à Sauste 36, V. 27
23 Ramadan 45-46 Souiate 30, V. 28 jusqu’à Sauste 39, V. 31
24 Ramadan 47-48 Souiate 39, V. 32 jusqu’à Sauste 41, V. 46
25 Ramadan 49-50 Souiate 41, V. 47 jusqu’à Sauste 45, V. 37
26 Ramadan 51-52 Souiate 40, V. 1 jusqu’à Sauste 51, V. 30
27 Ramadan 53-54 Souiate 51, V. 31 jusqu’à Sauste 57, V. 29
28 Ramadan 55-56 Souiate 58, V. 1 jusqu’à Sauste 66, V. 12
29 Ramadan 57-58 Souiate 07, V. 1 jusqu’à Sauste 77, V. 50
30 Ramadan 59-60 Souiate 78, V. 1 jusqu’à Sauste 114, V. 6
Développer de véritables médias islamiques avec de telles pratiques ? Les médias islamiques sont véritablement à l’image de la communauté. Il manque cette appropriation collective, cette synergie d’action indispensable. En tout cas, la communication, c’est un peu comme la politique. Si on refuse d’en faire usage, c’est elle qui va nous faire, pour parler de façon vulgaire. Heureusement, la FAIB nouveau style dit avoir. intégré cette donnée. Mais la réalité va-t-elle transcender les déclarations d’intention ?
La rédaction L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015 Page 5
Débat du mois
L’ISLAM ET LA PAIX DANS LE MONDE
L’analyse profonde du Dr Ahmad Savadogo
Le Dr Ahmad Savadogo, diplômé des universités de Médine et de Riyad, a mis à la disposition de la communauté un livre intitulé « L’Islam et la paix dans le monde ». D’une soixantaine de pages, il a mis en lumière la perception de l’Islam de la paix. À l’occasion des séances de commentaires du Coran, il a présenté cet essai le 2 juillet 2015 à la Mosquée Mussa Roger du quartier Karpala.
Le Dr Ahmad Savadogo est l’un des rares éminents savants islamiques du Burkina qui manie, en plus de l’arabe, la langue de Molière. Ce livre qu’il vient de publier en français témoigne de sa maîtrise de cette langue. Et cela est un plus dans le travail islamique qu’il fait.
Pourquoi écrire un livre islamique sur la paix ? Il en donne la réponse dès les premières pages du document. L’une des raisons, c’est que « les ennemis de l’Islam ont compris que l'arme la plus redoutable qu’on peut utiliser contre cette religion, c'est de faire des propagandes à son encontre pour ternir son image ». Pour parvenir à cette fin, plusieurs méthodes sont employées. La première, « c’est la musique ». Il cite en exemple le verset 6 de la sourate 31 où Allah dit : « Parmi les gens, il y en a qui achètent des paroles inutiles afin d’égarer les gens de la voie d’Allah ». « Les paroles inutiles » font donc référence à la musique.
L’autre méthode : « Depuis le 11 septembre 2001, l’image de notre religion s'est assombrie ». Il fait référence aux mouvements terroristes dits islamiques. Ces mouvements sont utilisés par certaines personnes, plus ou moins bien intentionnées, pour justifier que l’Islam serait une religion de violence, contrairement à la paix d’où elle tire son essence. Face à ce matraquage médiatique, le Dr s’est dit obligé de restituer en quelque sorte la vérité. Pour ce faire, il a bâti son argumentaire autour de quatre chapitres : « L'historique de la paix en Islam ; les bases de la paix en Islam ; les dimensions de la paix en Islam ; la réduction considérable de la violence par l'Islam ». « Le mot paix a commencé depuis la première création avec le nom d’Allah Lui-même, le Paradis et Adam (Que la Paix d’Allah soit sur lui), qui a reçu l’ordre de propager la salâm parmi les anges », a dit le savant.
Avant la descente d’Adam et d’Eve sur terre, Allah leur a enseigné la paix en les faisant séjourner au paradis. Le paradis étant le lieu où il n’y a que ce qui plaît à Dieu, cela leur a permis de vivre la paix avant leur descente sur terre. Quand ils furent admis sur la terre, Dieu leur ordonna de se soumettre à Lui et de propager la salâm comme ils l’ont appris auprès des anges. Alors, à travers sa soumission, Adam était appelé à être un musulman.
Selon le savant, le mot ISLAM lui-même signifie paix. Ce mot est tiré de trois lettres « SLM » (salama) qui signifie « exempte de tout défaut ». Il signifie aussi un comportement exempt de violence, un environnement sain ... Ainsi, conclut-il, c’est en se soumettant à Allah qu’on acquiert les qualités qui conduisent à la paix. « Les serviteurs du Tout miséricordieux sont ceux qui marchent humblement sur la terre et qui, lorsque les ignorants leur tiennent des propos violents, disent « salâman » « paix », sourate 25 verset 63.
Abordant les bases de la paix, le Dr commence en citant des figures qui ont été présentées à la face du monde entier comme étant des parangons de vertu alors qu’elles étaient tout sauf cela car elles sapaient leurs discours de paix par des actes de violence. Il cite par exemple le Général De Gaulle, Georges Bush fils, Barack Obama.
Pour lui, la première base de la paix, c’est la science utile, contrairement à d’autres sciences. La deuxième base est la foi. Cette foi qui englobe la croyance en Allah, aux prophètes, aux livres révélés, au jour dernier et au destin. « Ces piliers bien compris et bien ancrés permettent de s... ’autocontrôler pour ne pas enfreindre aux prescriptions divines. Celui qui se garde d’outrepasser les limites fixées par son Seigneur sera un homme de droiture », a dit le Dr.
La troisième base, c’est la soumission à Allah. La foi, selon le Dr, est la soumission du cœur. Cette soumission pour être complète, doit s’accompagner de la soumission du corps et des membres. Ces différentes catégories de la soumission engendrent en Islam le respect des cinq piliers.
Ensuite, il y a comme base de la paix, la bienveillance « Al ihsâne ». La bienveillance est le degré le plus élevé de la foi qui fait de l’homme un ange sur terre. Sa bienveillance s’étend sur ses semblables, sur les animaux, et sur tous les êtres de la terre. Il devient un homme de paix.
La dernière base citée par le Dr, c’est la justice. Le manque conduit nécessairement au manque de paix. Il a cité quelques exemples des peuples victimes de l’injustice qui se sont vengés. actes contraires à la paix. Il y a le cas de la Palestine, les aborigènes d’Australie, les Indiens d’Amérique... Au regard de cela, le Dr pense que : « la paix que nous vivons n'est pas une paix durable. Ni le Conseil de sécurité, ni l’attribution annuelle des prix Nobel de la paix ne peuvent garantir la paix dans un monde gouverné par une communauté internationale fictive qui n’a d'autres soucis que la protection de ses intérêts ».
Abordant le chapitre des dimensions de la paix en Islam, l’écrivain dira en avoir dénombré dix. La paix avec Dieu. En cela, le musulman, après avoir acquis les principes de la paix, les applique tout d’abord entre lui et son créateur, Allah. Il y a la paix avec soi-même. « Lorsqu’on est en harmonie avec le Seigneur, il nous met en paix avec nous-mêmes », instruit le Dr. Il y a ensuite la paix avec ses deux parents, avec ses proches parents, avec ses voisins, avec ses concitoyens. Il y a la paix avec les animaux, la paix avec les insectes, la paix avec l’environnement et la paix. avec toute l’humanité. Un bon musulman, selon le Dr, respecte l’autorité publique, il obéit à la hiérarchie. S’il s’agit d’une autorité religieuse, cela est une obligation divine. C’est pourquoi, il est interdit de se rebeller contre l’autorité par des coups d’État, des révoltes... Le musulman ne participe donc pas à des actes tendant à troubler l’ordre public et qui peuvent nuire à la paix et à la cohésion sociale. Et tout recours pour un changement de régime ne peut se faire que si un certain nombre de conditions sont réunies. Avec ces concitoyens, le musulman entretient des rapports de paix. « Le vrai musulman, c'est celui dont les autres sont à l’abri de sa langue et de ses mains ». Le musulman doit contribuer à la construction de sa nation. Il ne doit donc pas participer à des actes de destruction de biens publics. En Islam, la guerre est proscrite entre les humains. Le droit d’attenter à la vie d’autrui est reconnu mais est considérablement restreint. « Le sang du musulman est sacré sauf dans trois... » cas : la loi du talion, l’adultère et le renégat ». L’application de cette réglementation ne doit pas non plus se faire par complaisance. Dans un État islamique, l’Islam reconnaît des droits aux non-musulmans. Ils ont le droit à la liberté de culte et de pensée, à l’équité et à la justice. Le prophète fut un grand homme, un homme de paix et d’amour. Il a été bienveillant et a usé de plein de sagesse envers les ennemis et les détracteurs de l’Islam.
Les agressions et humiliations se sont multipliées sur la personne du prophète (psi) et son entourage si bien qu’ils émigrèrent à la cité de Médine. Le prophète a enseigné la non-violence. Il n’a pas apprécié qu’on rétorque au mal par le mal. Comme il l’a si bien dit, il a été envoyé pour apporter la bonne nouvelle en réformant le mauvais caractère des gens. Ainsi donc, le but de l’Islam, c’est de corriger la mauvaise conduite des hommes et non de leur déclarer la guerre.
Les musulmans, au temps du prophète, ont enduré la souffrance et les humiliations. Ce n’est Que voyant que leur liberté religieuse était en voie d’être bafouée, l’ordre fut donné aux croyants de se défendre afin de la rétablir. Et même à ce niveau, selon le Dr, le prophète a interdit lors des batailles de toucher aux personnes âgées, à la femme, à l’enfant, aux animaux, aux arbres, d’empoisonner les cours d’eau.
Au dernier chapitre, le Dr a développé la thèse selon laquelle l’Islam a contribué à réduire considérablement la violence, contrairement à ce qui se dit. L’Islam n’admet pas l’impérialisme, les colonisations... « Si certains ont usé de la guerre pour imposer leur langue, leurs cultures, l’Islam s’est propagé comme il continue aujourd’hui de le faire, par la paix, le commerce, le bon comportement.
Aujourd’hui, des États financent des rebellions au profit de multinationales ou pour instaurer un régime protecteur de leurs intérêts. Des États alimentent le terrorisme pour mieux étendre leur influence et ouvrir des bases militaires. La lutte contre le terrorisme doit commencer par des... Actions tendant à mettre fin à de telles conspirations », dit le Dr. Dans son œuvre, le Dr a fait une analyse profonde des violences imputées à l’Islam. Il a tenté de répondre à la question : qu’est-ce qui justifie les attentats, les enlèvements par des groupes terroristes assimilés aux musulmans ? Premièrement, il y voit la culture occidentale. Cette culture qui a privé l’homme de sa spiritualité et de tout contact avec Dieu, l’a rebellé et l’a rendu violent. Il y a comme cause du terrorisme généralisé, la question de la Palestine. Il y a les « mensonges qui ont conduit à la destruction de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Somalie, de la Libye, de la Bosnie... ».
A. RACHID JUNIOR
MUSULMANS ET NON RESPECT DU TEMPS
Ancré dans les mœurs, c’est une autre plaie de cette communauté : le respect du temps, voire de la parole donnée. Ce qui est curieux, et à la limite, inquiétant, c’est que le respect des engagements est érigé en règle impérative. Ce qui signifie que tout contrevenant s’expose au courroux d’Allah. Combien serons-nous à réussir le test du respect du temps, partant de nos engagements ? Les musulmans aujourd’hui sont « une meilleure communauté » qui donne le mauvais exemple. C’est le triste constat. La qualification coranique de « meilleure communauté suscitée parmi les humains » risque de ne pas trouver sa plénitude dans cette communauté d’aujourd’hui. On en doute.
Aujourd’hui, c’est devenu pratiquement une marque de fabrique pour les musulmans de ne jamais respecter les heures de leurs cérémonies. On a toujours fait la remarque. À telle enseigne que ça nous colle pratiquement bien. Même dans nos cérémonies de grande importance, il est difficile de voir le temps respecté. Quelle image envoyons-nous à la face du monde ? Celle d’une communauté qui ignore où elle va ou qui ne sait pas ce qu’elle veut.
C’est la réaction qu’a eue ce confrère à l’occasion du 1er congrès de la FAIB. Le non-respect du temps a été un alibi pour certains de prendre le large, non sans proférer quelques mots malvenus à l’endroit de tous. Les musulmans. Et c’est ce qui est choquant. L’Islam est venu pour parfaire les bonnes conduites. Ce n’est pas apparemment cet islam que la Communauté véhicule. Entre l’islam des textes sacrés et celui pratiqué par nous, musulmans du Burkina, il y a un hiatus incompréhensible. Est-ce la preuve de notre manque de foi ? Plaise à Allah que ce ne soit pas le cas. Rectifions le tir, il est encore temps. Un prêcheur de chez nous disait : « Si le temps chez les autres, c'est l'argent, chez nous, en Islam, le temps, c'est la vie. C'est de sa bonne gestion que dépend notre salut ici-bas et dans l’autre monde ». Sic. Combien sommes-nous à voir les choses de cette manière ? Le comble, c’est que ceux-là mêmes qui nous donnent ces rappels utiles, quand vient l’épreuve de la mise en pratique, oublient leurs conseils. Ça aussi, c’est inquiétant. « O vous qui croyez, pourquoi dites-vous ce que vous ne faites pas ? C’est un péché abominable auprès d’Allah que de dire des choses que vous ne faites pas », nous prévient le... Coran. « Oh vous qui portez la foi, remplissez vos serments après les avoir contractés », nous dit cette autre injonction coranique. Respecter ses engagements, c’est l’autre casse-tête de nous musulmans. On pourrait dire, sans se tromper, que le respect des engagements par nous musulmans est en état de putréfaction avancée. Comment relever ces innombrables défis quand on n’est pas en mesure de respecter ses engagements ? Sans le risque de se tromper, jamais religion n’a insisté sur l’importance du respect du temps et de ses engagements comme l’Islam. Au point qu’une sourate soit baptisée le Temps. On n’oubliera pas les symboles utilisés çà et là dans le Coran pour nous rappeler l’importance de faire chaque chose à son temps. L’établissement des cinq prières et leurs heures précises, compte tenu du fait que le soleil et la lune se déplacent selon un ordre bien déterminé. Tout cela devrait suffire à nous ouvrir les yeux. Mais hélas.
AROUNAN GUIGMA
L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015
Page 7 Interview IMAM KHALIDOU ILBOUDO
« Nous devons refonder notre politique de la FAIB »
Imam Khalidou Ilboudo est un enseignant de profession. Il est Imam de l’AEEMB et du CERFI. Il est formateur et encadreur dans ces deux structures. Il est gérant d’un centre islamique, notamment le Centre culturel islamique du Burkina (CCIB). Il est présentateur de l’émission « Foi du croyant » sur la RTB. C’est aussi un doyen dans le domaine du travail islamique. L’homme manie avec aisance la langue du Coran. Ce qui constitue, sans nul doute, un avantage pour le prédicateur qu’il est. Il est aussi râqi, en termes simples, un soignant par le Coran. L’homme a plusieurs cordes à son arc, dont il serait fastidieux de vouloir en donner une énumération exhaustive. C’est donc une personne avertie, qui connaît bien les arcanes de la grande communauté musulmane, que nous avons rencontrée. Avec lui, nous avons abordé la question de la Fédération des associations islamiques, qu’il a contribué à faire naître. Nous partageons avec vous l’ossature. de cet entretien plein de leçons. Nous sommes dans le mois de ramadan, quelles sont vos prières à l’endroit des musulmans et de la nation burkinabé ? Le mois de ramadan est un mois béni et un mois d’invocation où la bonne action a plus de valeur que les mois ordinaires. Pour cela, nous profitons pour demander à Allah (Pureté et gloire à lui) d’assister notre pays qui traverse une période difficile, je veux parler de la transition. Nous sommes également en période pré-électorale, comprenons que la stabilité d’une nation est mise à l’épreuve quand elle est dans une situation de transition devant aboutir à des élections. Par la Baraka et la grâce de ce mois, que nous puissions, peuple du Burkina Faso et autorités, traverser cette phase afin de regagner une vie constitutionnelle normale au sortir des élections. Nous prions afin qu’il y ait plus de fraternité entre les différentes composantes de la société. Quelle peut être l’importance du jeûne dans le mois et pour la nation ? Le mois de ramadan est très Important en ce sens qu’il a pour but de réformer le caractère de l’homme. Qui consiste à maîtriser son instinct et son « moi », à un partage d’altruisme, notamment une vie efficace acceptable avec ceux qui partagent la terre avec nous. C’est une école des bonnes valeurs et des grandes vertus au profit du musulman et du reste de la société.
Le mois dessine aussi une perspective d’unité des musulmans, où dans son exécution l’entièreté de la communauté musulmane mondiale se retrouve dans ses valeurs et l’élan de solidarité s’avère réel. Donc, c’est l’école des caractères, de la perfection de son être, et l’on nourrit sa relation du point de vue vertical avec Dieu par des actes comme la lecture du Coran, les aumônes, les prières nocturnes, les visites aux frères et parents et bien d’autres.
La somme de toutes ces valeurs transforme le jeûneur en homme de bon caractère dans sa vie sociale. Cependant, c’est la nation qui gagne dans la formation d’une grande majorité de musulmans à bien se conduire dans la société. La communauté des musulmans vient de sortir d’un Congrès après 10 ans d’existence de la FAIB ; quelles sont vos impressions sur le travail fait ?
C’est essentiel ce qui vient de se faire après dix ans de la FAIB. Le fait que les gens aient accepté de s’asseoir pour faire le bilan et se projeter dans l’avenir. Ensuite, au sortir de ce Congrès, les musulmans ont convenu que la FAIB est un acquis même si depuis 2005, beaucoup de difficultés ont été constatées dans le fonctionnement. Mais l’acquis doit être consolidé parce que la FAIB et les dysfonctionnements sont comme le bébé et l’eau du bain. Pour signifier que l’on ne va pas jeter le bébé avec l’eau du bain.
Pour le cas précis, il nous faut repenser notre politique de la FAIB. Cette structure se veut l’interlocutrice des musulmans avec l’extérieur et avec les différentes administrations. En résumé, nous devons travailler à consolider l’instrument tout en palliant le mauvais fonctionnement pour sa bonne marche. Et enfin, retenons que la FAIB a évolué, un grand. Pas a été effectué parce que le secrétariat général qui était le répondant du présidium est passé à un secrétariat exécutif, qui a les pleins pouvoirs d’exécution et le présidium joue le rôle de conseil d’administration. Quand on regarde également la personnalité qui a été désignée pour ce poste, il y a beaucoup d’espoir en vue d’un changement pendant son mandat.
À vous entendre, ça n’a pas été un bon débarras comme d’aucuns l’ont pensé ? Mon impression est que ça n’a pas été un bon débarras parce que ceux qui ont participé aux travaux de commissions sur les textes régissant la FAIB ont pu noter que les débats ont été très nourris et sincères. Il a fallu franchir les douleurs pour que certaines décisions soient prises.
Quelles peuvent être les défis de la FAIB pour les musulmans ? Les musulmans ont d’énormes défis que la FAIB endosse de nos jours. Le premier défi demeure l’unité dans le travail islamique nonobstant la diversité de la communauté. C’est un acquis qui doit être préservé. On se reconnaît tous. dans la spiritualité islamique. Reconnaître que l’autre a d’autres méthodes pour faire le travail musulman dont le seul but est de servir la religion. Donc, c’est dire que cet acquis doit être consolidé. Il y a des associations plus grandes que d’autres, membres de la structure faîtière. Mais qui ont un pied dedans et un autre dehors parce qu’elles ne croient pas aux attentes, et nous devons travailler à rétablir la confiance et l’unité dans l’action des musulmans.
Le deuxième défi qu’il faut relever, c’est celui du nombre, la masse des musulmans. Comment rendre ça plus efficace ? Selon le recensement récent sur la population, il s’avère que les musulmans sont majoritaires à 62 %. La chose qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est que c’est un atout mais ça peut être un poids. Donc, quand votre nombre n’est pas de qualité, il est insignifiant. Par conséquent, il faut avoir à transformer ce nombre en quelque chose qui puisse cadrer avec la bonne marche de la communauté. Cela sous-entend la question de L’organisation ; autant la FAIB doit s’organiser, autant les associations musulmanes doivent revoir leur copie. Aujourd’hui, on travaille sur la base de la foi islamique, mais il y a des instruments qui sont des moyens à même de faciliter nos activités qu’il nous faut acquérir. Pour produire un résultat, il nous faut réunir certaines conditions. Un autre grand défi, c’est la jonction entre les intellectuels arabophones et francophones. Vous savez que notre communauté
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Point de vue
ABDOUR RAHMAN SANA, NOUVEAU PRESIDENT DE LA CMBF
Les défis himalayens qui attendent le successeur de Sakandé
La Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) a son nouveau président, El Hadj Abdour Rahmane Sana. Un nom qu’on connaît plus dans le domaine des affaires que dans le domaine purement religieux. C’est à lui que revient la mission herculéenne de conduire la première association islamique du Burkina vers un destin beaucoup plus radieux. D’ores et déjà, il faut dire que L’homme n’aura pas un sommeil tranquille, car apparemment sa désignation à « l’unanimité » par le collège électoral ne fait pas l’unanimité dans la communauté. Ce groupe a promis de se faire entendre. Depuis le décès du vieux Oumarou Kanazoé, qu’Allah ait pitié de lui, la communauté était gérée par Adama Sakandé, qui est passé de sa qualité de vice-président à président par intérim. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et les voix n’ont pas manqué de se faire entendre pour l’élection d’un président plénipotentiaire.
Finalement, il faut attendre le congrès en début du mois de juin pour qu’Adama Sakandé cède le fauteuil à l’homme d’affaires, Abdour Rahmane Sana. Ce dernier sera-t-il à la hauteur des ambitions de la communauté musulmane ? C’est tout le mal qu’on puisse lui souhaiter. Il faut dire que le patron de Sana Voyage doit vraiment mouiller le maillot. Et c’est peu dire.
Aujourd’hui, acceptons de voir les choses en face, la CMBF est en perte de vitesse. À comparer aux autres grandes associations. islamiques présentes sur l’échiquier national, en tout cas, elle n’occupe pas la faveur des pronostics en termes d’initiatives. Même si comparaison n’est pas raison. Sur le volet de formation, la CMBF a du chemin à faire. Des associations comme l’AEEMB et le Mouvement sunnite sont des exemples en la matière. Ces deux associations misent sur les séminaires pour rehausser le niveau religieux de leurs militants. En plus de cela, les militants ont également des cadres bien appropriés où ils peuvent aller se recycler. El Hadj Sana doit revoir ce côté et mettre véritablement la formation des membres de la CMBF au cœur de ses priorités. Notre religion est basée sur la science et sans cadre d’apprentissage, les militants ne pourront que se perdre.
Sur l’engagement social, là encore, la CMBF traîne les pas. Elle doit à ce niveau également copier le CERFI, l’AEEMB et le Mouvement sunnite. La dernière association citée a lancé tout récemment son projet de souscription volontaire destiné à l’érection d’infrastructures. socio-éducatives. L’AEEMB et le CERFI ont investi ce terrain, il y a quand même longtemps. En tant qu’homme d’affaires, El Hadj Sana ne devrait pas avoir du mal à fédérer les énergies des richards de la CMBF pour également se lancer dans la quête d’une autonomie sur le plan des infrastructures. Le président national doit également travailler à ce que les bureaux régionaux et provinciaux jouent pleinement leur rôle d’éducation, d’encadrement des militants. La CMBF doit également mettre l’accent sur le recyclage des imams, pour éviter les querelles inutiles et les conflits de génération que connaissent de plus en plus les mosquées de la CMBF. Il faut également que le nouveau président donne à la jeunesse sa place. Cette donne, d’autres associations l’ont comprise. Il lui faut réfléchir à comment impliquer davantage les jeunes dans le processus. En réalité, rien de petit ou de grand ne peut se faire aujourd’hui en mettant les jeunes au banc de touche. Une association sans une jeunesse formée est appelée à mourir de sa vraie mort. Si la jeunesse ne trouve pas son compte, elle finira par aller voir ailleurs. L’autre grand chantier d’El Hadj Abdou Rahman Sana, c’est de cultiver la cohésion au sein de la communauté. Il faut le dire, le choix de ce monsieur comme président de la CMBF ne s'est pas fait sans difficulté. En clair, son choix n’a pas été du goût de certains. Et ces derniers comptent donner de la voix. Une note dûment rédigée a été remise au ministre Barry à cet effet. Alors, en tant que président, il ne saurait faire table rase de cette situation. Il doit, à notre sens, s’impliquer directement pour faire taire les divergences. Notre communauté, la communauté des musulmans, a déjà essuyé les inconvénients de la dissension entre ses membres. Les plaies sont encore fraîches pour être oubliées. Nous espérons que le tout nouveau président et ses membres mettront les petits plats dans les grands pour éviter que la situation ne s’enlise davantage. El Hadj Abdou Rahman Sana est dit un homme de poigne. Il est Dit de lui qu’il a un franc parlé. Il est dit aussi sur lui qu’il aime le consensus. Nous espérons qu’il fera usage de ces atouts pour sortir la tête haute. Puisse Allah lui donner toute la sagesse nécessaire pour porter haut le flambeau de la CMBF. Elle en a fortement besoin.
A. Rachid Junior regorge de gens qui ont étudié l’arabe, mais qui n’arrivent pas à convertir leur savoir dans la langue de travail, notamment le français. C’est une inquiétude que la FAIB se doit de résoudre afin qu’il y ait des équivalences de diplômes pour les diplômés arabes. Ce sera une plus-value en matière de lutte contre le chômage et en matière de ressources humaines.
Vous avez évoqué la question des moyens. Quelle sera la place des médias musulmans qui sont presque tombés dans l’oubli ? Effectivement, dans cette nouvelle réorganisation de la FAIB, il y a une nouvelle commission technique qui doit s’occuper du volet communication. Le constat est plus que clair, la communication est incontournable à l’instar du message coranique. et les prêches qui doivent être transmis par des moyens de communication. Quand bien même ce sont les communicateurs qui façonnent le monde. Partant de ce constat, l’image des musulmans au Burkina comme ailleurs peut être écornée par ceux qui traitent l’information à leur avantage. Quelle vision pour cette jeunesse ? La place de la jeunesse a été une des pierres d’achoppement au congrès. À ce niveau, déjà quand vous regardez le congrès de la CMBF qui s’est tenu à Fada, en dehors de la présidence, la majorité de ceux qui ont été promus aux postes d’exécution et au secrétariat sont des jeunes. C’est une révolution. Au niveau de la FAIB, tout le secrétariat est constitué de jeunes. Nous sommes certains que les interpellations font leurs effets ; les jours à venir, les jeunes auront leur place au sein des instances de la FAIB. Pensez-vous que la FAIB peut apporter une solution aux problèmes des musulmans ? Oui, je crois, quoi qu’on en dise, l’unité des musulmans est un devoir. Quand on souscrit à un devoir divin, On ne peut pas vouloir aller à Dieu en contrevenant à ses ordres. Vu cela, je crois que Dieu va nous accorder son soutien. Ce qu’il faut ajouter, c’est qu’il est véritablement reconnu que l’union fait la force ; nous devons donc travailler dans ce sens en mobilisant les ressources, à l’instar des grosses entreprises, firmes et multinationales. Donc, il faut une vision nationale, sous-régionale et africaine de la communauté islamique.
D’aucuns estiment qu’il faut une politique individuelle propre à chaque association au lieu de se fédérer. La fédération ne dissout pas les associations ; chacune concède de sa souveraineté et participe à un programme commun, chacune garde sa spécificité car c’est ça aussi la diversité de la communauté.
Votre mot de la fin ? Je lance un appel à tous les musulmans, associations et autres, parce qu’il y a des musulmans qui ne croient pas à la FAIB. S’ils sont réticents, ce n’est pas parce que la FAIB ne peut pas faire un travail, mais ils pensent qu’en quittant leur association pour la... FAIB, ils vont perdre un certain nombre de privilèges.
Interview réalisée par AROUNAN GUIGMA
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Interview CHEICK MAIGA BN AWF
L’histoire de la Tidjania au Burkina et de Rahmatoulaye
La Tidjania est une tendance islamique ancrée au Burkina. Et quand on invoque cette manière de pratiquer l’islam, le lien avec Rahmatoulaye est vite fait. Rahmatoulaye, la cité du Cheikh Aboubacar Maïga, est le berceau du Maouloud au Burkina. Qu’est-ce qui se cache derrière cette cité ? Qui est le Cheikh Aboubacar Maïga ? Comment devient-on Cheikh chez les Tidjania ? Voilà un certain nombre de questions auxquelles le Cheikh BN Awf Maïga apporte des réponses.
La Tidjania est-elle une secte reconnue en Islam ?
La Tidjania, c’est bien l’Islam pour ceux qui ne le savent pas ou qui ont une autre lecture de la confrérie. Pour mieux comprendre, je prends un exemple sur les quatre Imams qui forment les quatre grandes écoles juridiques de l’Islam. Ces juristes représentent l’est, l’ouest, le nord et le sud. Quand vous prenez un arbre, il possède plusieurs branches et des branchettes qui proviennent toutes de la même racine. C’est pour vous dire que l’Islam est d’une source limpide et unique, qui est Dieu et son prophète (psl), les deux entités constituant la racine de l’arbre alors que les branches et branchettes représentent les voies et tendances musulmanes qui découlent de la même source à l’instar de la Tijania, la Qadaria et bien d’autres confréries et tendances. Que ce soit Imam Abu Hanifa et les autres, ou encore la Tidjania et d’autres formes de spiritualité musulmanes, tant que la référence vient de Dieu et de son prophète (psl), tout le reste n’est que vanité.
Rahmatoulaye est la ville tidjanite du Burkina. Rappelez-nous l’histoire de cette cité ? L’histoire de Rahmatoulaye est intimement liée à celle du Cheick et de sa famille. Celui dont je vous relate l’histoire est le grand-père de l’actuel Cheick Aboubacar qui porte le même nom que son grand-père. Il était au village de Namissiguima. Le village était traditionnel ; l’Islam n’existait pas. Ce fut un Haoussa qui rendit visite à la famille afin de passer quelques jours avant de continuer son périple. Dans la tradition des Mossi, le respect envers un étranger relève de la coutume. Le jeune Aboubacar a reçu l’ordre de s’occuper de cet étranger, qui était bien entendu un musulman. En compagnie de l’étranger, le jeune homme découvrit une autre forme d’adoration. Les prières quotidiennes que ce dernier effectuait, l’accrochèrent si bien qu’il se cachait pour imiter le Haoussa.
L’étranger demanda la route et continua son chemin de voyageur. Mais le jeune Aboubacar persistait dans ses prières en cachette. Un jour, il fut envoyé à Gourcy pour y réclamer un crédit. Sur le chemin du retour, il s’arrêta à côté d’une rivière pour boire de l’eau. C’est alors qu’un vieux qui tissait ses cordes, lui recommanda d’aller à la recherche du savoir. Tenez bien, Aboubacar, n’est pas arrivé à la famille, il a plutôt cherché quelqu’un. Pour lui confier l’argent, il a pris le chemin de la recherche de la science. Il a appris beaucoup de choses et est allé à la Mecque pour faire le pèlerinage. C’est au retour dans le pays, après quelques années passées à la quête du savoir, qu’il rencontra un vieux ; celui qui allait lui enseigner la Tijania. Ce maître va l’initier au degré 12 de la confrérie. Il lui avoua qu’il n’était pas le responsable de la Tarika, mais qu’une fois à la maison, il aurait les nouvelles de ce dernier et qu’il lui faudrait impérativement aller lui rendre visite afin de prendre le degré 11.
Quand il revint à Yipala, il y avait une forte mobilisation autour de lui car il s’était constitué une famille. Avant qu’il ne s’installe à Yipala, il avait envoyé demander d’après le vieux qui l’avait entre-temps encouragé à aller à la quête du savoir. Ce vieux n’existait plus, mais quelqu’un portait le même nom que lui. C’est alors qu’il lui donna la main de sa fille en guise de reconnaissance. Maintenant installé au village, Aboubacar ne se cachait plus. dans ses pratiques islamiques. Il avait décidé d’affronter l’opposition du village et de ses parents. Il choisit la voie de la négociation afin de pouvoir mettre fin à leurs différends, cela n’aboutit malheureusement pas. Mais ses parents lui promirent de ne pas le chasser du village quand bien même ils n’étaient pas disposés à devenir des musulmans.
Ayant quitus, Aboubacar et ses élèves allèrent un peu à l’écart du village et choisirent un terrain précisément à Namissiguima. Voyant la beauté de l’espace, il s’exclama : « Haazâ mine Rahmatoullahi », ceci est une miséricorde de Dieu. C’est ainsi que le nom Rahmatoulaye est resté collé à ce lieu jusqu’à nos jours.
Finalement, le Cheikh a-t-il pu rencontrer l’homme qui devait lui enseigner le degré 11 ? Effectivement, il s’est beaucoup renseigné afin de retrouver cette personne. Il tomba sur un Mauritanien à Ouahigouya. C’est à partir de ce dernier que le Cheikh Maiga va se retrouver au Mali à Yonro du Sahel. C’est là qu’il retrouve le fameux maître pour Apprendre le degré 11. Cela ne s’est pas fait sans difficultés. Pour beaucoup, l’origine de la Tidjaniase se situe entre le Maroc et l’Algérie. Qu’en dites-vous ? Il est bien vrai qu’il y a une histoire de la Tidjania entre ces deux pays. Mais la confrérie est d’origine algérienne parce que le fondateur, Cheikh Ahmed Tidjani, est né dans un village nommé Ain Mâdi. Mais il a résidé au Maroc et, après sa mort, on lui érigea un mausolée.
Au Burkina, il y a plusieurs foyers Tidjanites. Y a-t-il un lien entre Hamdalaye de Cheick Aboubacar Doucouré et Ramatoulaye du Cheikh Maïga ? Oui, il y a un lien entre Ramatoulaye et Hamdalaye, et cela date du temps du colon. Il est né entre le père de Doucouré et le grand-père de l’actuel Cheikh de Ramatoulaye. À l’époque, lorsqu’un musulman arrive dans un pays, il cherche là où il pourra retrouver ses frères musulmans. C’est pour cela que, quand le père de Doucouré est arrivé au Burkina, il a été reçu par le Cheikh Aboubacar Ier. Alors, le Cheikh fit appel à un de ses disciples qui... résidait à Djibouti pour lui confier l’étranger. Mais il se trouvait que le père de Doucouré devait à une autre personne. L’élève du Cheick retourna à Djibo pour prendre des renseignements sur le créancier de leur hôte. Je me résume à l’extrême. Par la suite, il y eut une entente entre eux et le père de l’actuel Cheick de Hamdalaye a été conduit par une délégation à Djibo. Il voulut demander la route pour retourner chez lui. Mais le Cheick le pria de rester à Djibo pour enseigner et conseiller ses élèves. Voilà un peu l’histoire qui lie Ramatoulaye à Hamdalaye. Le lien est historique.
Au Burkina, malgré les associations, c’est comme si les Tidjania sont les plus nombreux ? D’abord, il faut comprendre une chose ; nous qui sommes de Ramatoulaye, nous sommes nés dans la Tidjania. Ce constat est dû aussi au fait que la Tidjania est la plus ancienne de toutes ces associations. Elle possède de ce fait des adeptes dans les autres associations partout. C’est comme un Cerfiste qui est Tidjanite, il n’y a aucun problème. Mais enfin, Sunnite, Tidjanite, Qadirite, CMBF, AEEMB, c’est l’Islam un point, c’est tout. Pouvons-nous avoir quelques noms de Cheikhs qui ont prêté allégeance à Ra-matoulaye ? Maintenant, les choses ne sont plus comme avant. Sinon, il faut d’abord le stade de Mukadam avant celui de Cheikh. Ces titres sont des pouvoirs réservés à une catégorie de personnes. L’ordre doit aussi venir de Yonro avant que le Cheikh fasse de nouvelles nominations. Sinon, à Kaya, il y a un de nos Mukadam, il y a également un à Takoradi.
La Tidjania, c’est le respect de la confrérie qui suppose le respect de la hiérarchie. On ne devient pas Cheikh sous un coup de tête, c’est un supérieur qui nomme et ce dernier vous donne l’autorisation d’exercer en tant que Cheikh. Et tout commence par le titre de Mukadam avant le titre de Cheikh. Nous autres, en tant que Cheikh, si nous arrivons à Yonro, nous ne sommes plus Cheikhs mais plutôt des Mukadam parce que nous sommes. chez nos maîtres. À l’occasion de la célébration du Maouloud, des adeptes déferlent de la Côte d’Ivoire, du Ghana et bien d’autres pays pour se rendre à Ramatoulaye. C’est encore une force de votre mouvement en termes de mobilisation ?
Pour répondre à votre question, la forte communauté tidjanite s’explique par le voyage de certaines familles dans les pays voisins, dont certains membres ont été consacrés Mukadams. Les Mossis, étant la communauté burkinabé la plus représentée, se retrouvent tous affiliés aux Mukadams désignés par le Cheick de Ramatoulaye. Pendant le Maouloud, ce sont les Mukadams qui mobilisent les gens pour se rendre à Ramatoulaye.
Suite à cela, un communiqué est lu par le Cheick, convoquant tous les responsables à se rencontrer à Bobo afin d’organiser un voyage sur Yonro, à la source. Pour évoquer le Maouloud, d’aucuns parmi les Savants trouvent qu’il n’est pas un enseignement de l’Islam. Des pratiques jugées injustes et déplacées sont constatées à chaque fois que les gens se rencontrent. Pour le célébrer ! C’est bien vrai. Même au temps du prophète (PSL), il y a eu des gens qui ont posé des actions déplacées. Vous qui êtes journaliste, si vous refusez de retranscrire exactement ce qui se dit, vous aurez déplacé et exagéré dans votre travail et cela est injuste. La célébration du Maouloud ne signifie pas perversité et comportements incongrus. Sinon, à notre niveau, nous le faisons pour plaire à Dieu et son prophète (PSL). Pour cela, nous tâchons d’éviter les imperfections qui peuvent nous attirer la colère de Dieu.
Il faut aussi retenir que ceux qui critiquent le Maouloud ont raison parce qu’aujourd’hui il y a des comportements qu’ils ont pu constater qui ne sont pas du tout sains. À Ramatoulaye, on fait beaucoup attention. Nos femmes ne se mélangent pas aux hommes, par exemple. Comment expliquez-vous qu’il y ait un nombre élevé de Cheikhs au Burkina Faso ? Tous sont de Ramatoulaye ou de la Tidjania, ou simplement c’est une nomination personnelle ? Dans la Tidjania, c’est le Cheikh qui désigne un... Autre Cheick. C’est-à-dire qu’à notre niveau, c’est le Cheick Maïga qui désigne de nouveaux Mukadams et Cheiks. Ce qu’il faut souligner, c’est qu’en dehors de la confrérie soufi et notamment celle de la Tidjania, l’Islam a ses Cheiks qui sont désignés par la Charia, qui sont des hommes et femmes qui ont une science approfondie de la religion.
Au niveau de la Tidjania, c’est la même philosophie sauf que nos titres sont propres à la Tarika par voie d’initiation, de maître à élève. Que ce soit dans l’un ou dans l’autre, on ne se nomme pas Cheick, on le devient par voie de mérite.
Il semble très souvent que le Cheick exagère dans son statut en instituant des comportements quelquefois peu incompréhensibles. C’est le monde actuel qui est ainsi fait, celui de la liberté et du savoir. De nos jours, il est difficile pour quelqu’un qui a fait de longues études à l’extérieur ou à l’université de vouloir accepter de se soumettre aux exigences de la Tarika. Il voit que sa liberté d’intellectuel et d’homme libre est. menacée. Pour eux, nous sommes tous égaux devant Dieu. Chose qui est vraie, mais retenons que Dieu a exigé la reconnaissance entre nous, le respect entre nous. Il dit de ne pas ignorer les privilèges qui nous lient. Ce n’est pas une question de supériorité humaine mais plutôt de respect entre père et fils, par conséquent entre le maître et l’élève. C’est très important et il faut le préciser, on ne peut pas vivre dans le désordre ; la femme se reconnaît en son mari, l’homme se reconnaît à sa famille, son village ainsi de suite. Ce n’est pas notre sens de liberté et de connaissance qui va remettre cela en cause.
Quelles sont vos bénédictions pour ce mois béni de ramadan ? Le ramadan c’est une éducation. Ce n’est pas le seul fait de s’abstenir de manger et de boire. Il faut également soumettre ses membres à un contrôle, notamment la bouche doit apprendre à se maîtriser ainsi que les autres organes. L’abstention à la nourriture et à la boisson comporte deux éléments. Primo, c’est que le corps doit subir une cure. Afin de se réhabiliter de ses déchets, et enfin, tout le monde doit ressentir l’importance du partage en supportant la faim. En tout cas, on demande à Dieu de nous donner sa grâce et ses bénédictions. Qu’il nous fortifie dans la foi. Nous sommes en train de nous diriger vers les élections ; qu’Allah nous fortifie afin que nous puissions les réussir dans la paix et la stabilité. Et enfin, soyons des musulmans qui annoncent la bonne nouvelle. La religion est envoyée pour soutenir et apporter la joie aux hommes.
Interview réalisée par AROUNAN GUIGMA.
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L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015
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Culte
L’islam et la destinée humaine (SUITE)
Allah le Très-Haut est infini et par conséquent la connaissance qu’on peut avoir de Lui est un processus qui s’approfondit infiniment. Dire que Dieu n’est pas connaissable est faux. Dieu est connaissable à des degrés divers et infinis. Il y a, en cela, une logique mathématique. Il est mathématiquement admis que la partie ne peut embrasser le Tout. L’homme est un point fini dans l’infini, cerné de toute part par Dieu, source de l’existence infinie. La connaissance de Dieu par l’homme est comparable à un point qui se déplace sur une courbe infinie. C’est un mouvement sans fin.
Il y a trois voies qui conduisent à la connaissance de Dieu :
- l’observation des œuvres de Dieu qui sont les signes de son existence ;
- la révélation. de Dieu aux prophètes et messagers sous formes de livres saints comme le Coran, la Thora et l’Évangile ; - l’expérience spirituelle personnelle à travers laquelle chacun peut observer les interventions actives de Dieu dans sa vie et celle de ses semblables.
1 - L’observation des œuvres de Dieu qui sont les signes de son existence. Tous les peuples du monde connaissent l’existence de Dieu. Le mot « Dieu » existe dans toutes les langues du monde. C’est un mot parmi les plus universels comme « manger », « boire » et « respirer ». Le mot « Dieu » n’est pas une découverte des savants ; c’est une logique mathématique qui interpelle toute intelligence humaine avec force et insistance.
Toute œuvre a un auteur. On appelle Dieu l’auteur de toute la création dont fait partie l’homme. C’est par complexe et orgueil que certains hommes remplacent le mot Dieu par Nature ou Hasard. Ce jeu de mots ne change rien en la réalité de l’existence de Dieu, Architecte de l’univers visible et merveilleux. Dieu est le créateur des Cieux et de la Terre, de l’homme, des animaux, des plantes, des minéraux, de l’énergie et tout ce qui existe de visible ou d’invisible. Voilà à quoi conduit l’observation de la nature par un esprit sain et sincère.
Mais cette observation a des limites car elle ne peut nous permettre de répondre aux questions les plus graves de la vie et de l’existence, telles que : - qui est Dieu et comment est-il ? - pourquoi crée-t-il les êtres ? - Quel est le droit de Dieu sur ses créatures ? - Quelle est la destinée de l’homme et des autres créatures ?
Toute personne qui tente de répondre à ces questions sans se référer à Dieu s’égare complètement, car seul Dieu lui-même peut répondre à ces questions. Il l’a fait à travers la révélation prophétique. Toutes les autres tentatives de l’homme ont abouti au polythéisme, au panthéisme ou à l’athéisme. Ces voies sont des inventions humaines suite aux tentatives de découvrir Dieu sans l’aide de Dieu. L’homme s’est égaré sur ces voies en considérant chaque signe de Dieu comme un dieu. Emerveillé. Par un signe de Dieu, l’homme qui se dit « voilà Dieu lui-même » est complètement égaré. En effet, les œuvres de Dieu sont multiples, mais il n’y a qu’un seul Dieu. Il ne peut être incarné par un signe particulier, sans réduction de la réalité divine à un niveau extrêmement bas. Cela ne peut conduire à une vraie connaissance de Dieu, l’Être Suprême, absolu et éternel. Un signe n’épuise pas le trésor divin. Toute incarnation divine par un signe ou une créature est un obscurcissement de la réalité divine et un égarement.
La révélation de Dieu aux prophètes et messagers sous forme de livres saints comme le Coran, la Torah et l’Évangile, Dieu, par miséricorde, est venu à l’homme pour se révéler à lui par connexion avec son esprit à travers l’Esprit saint qui est l’Ange Djibril. Depuis que le monde existe, Dieu s’est révélé au monde par l’intermédiaire de 124 000 prophètes et 313 messagers de Dieu, suivant des hadiths attribués au Prophète Muhammad (psl). Il n’existe pas de groupe humain qui n’a pas eu de prophète. de messager pour répondre aux questions : - qui est Dieu et comment est-il ? - pourquoi crée-t-il les êtres ? - Quel est le droit de Dieu sur ses créatures ? - Quelle est la destinée de l’homme et des autres créatures ?
Le Coran est la synthèse finale et la quintessence de la révélation divine aux humains. Il réconcilie l’homme avec Dieu et l’homme avec son prochain. Il lui rappelle clairement : - qui est Dieu et comment est-il ? - pourquoi crée-t-il les êtres ? - Quel est le droit de Dieu sur ses créatures ? - Quelle est la destinée de l’homme et des autres créatures ?
Le Coran est pour l’homme le meilleur guide et le meilleur conseiller. Cependant, le Coran n’est pas une théorie de la vie. Le Prophète Muhammad (Psl) qui a reçu la révélation coranique avait pour mission de l’expliquer et de servir de modèle d’application du Coran. Suscité avec les mêmes dispositions que tout homme, il a démontré que le Coran est vivable en tout temps et en tout lieu, par sa souplesse, sa simplicité, sa logique et son réalisme. Implacable. Cependant, la réussite du modèle mohammadien dépend de l’expérience de chacun d’entre nous, de l’état de nos intentions et de la sincérité du désir d’aboutir au succès et de l’acceptation des sacrifices personnels qu’implique tout choix responsable.
L’expérience spirituelle personnelle à travers laquelle chacun peut observer les interventions actives de Dieu dans sa vie et celle de ses semblables. L’islam n’est pas une théorie de la vie, c’est un mode de vie basé sur la dernière révélation divine, le Coran. Il organise la relation verticale de l’homme avec Dieu et la relation horizontale avec les autres hommes, les autres créatures. Dire « je crois en Dieu » doit avoir pour conséquence « je me soumets aux commandements de Dieu ». Ces deux expressions sont inséparables, l’une ne sert à rien sans l’autre. La première sans la seconde est un mensonge, et la seconde sans la première est une pure hypocrisie. L’Islam n’a rien à faire avec le mensonge et l’hypocrisie, sinon qu’à les condamner comme. étant des attitudes rebelles à l’égard de Dieu. Celui qui dit « je crois en Dieu et je me soumets à lui » est le musulman type par excellence. Il s’engage dans une expérience spirituelle qui le rapproche de Dieu par degré, jusqu’à l’accueil d’Allah dans son Paradis. Avant d’aller au paradis, Dieu réalise avec lui une relation sublime grâce :
- à la lumière de Dieu qui l’éclaire, le guide, le prévient et l’encourage ;
- à la miséricorde de Dieu, qu’il donne certes à toute créature, mais particulièrement à son fidèle serviteur.
Les moyens de réaliser une telle expérience consistent en l’exécution des commandements de Dieu qui se présentent sous forme :
- du respect des interdits de Dieu ;
- de l’exécution des ordres de Dieu.
Les commandements de Dieu ont essentiellement pour but de tester l’obéissance et la fidélité de l’homme à Dieu. Ce sont les moyens par lesquels l’homme se révèle fidèle ou infidèle, soumis ou insoumis, croyant ou incroyant. Depuis Adam et Ève, c’est par l’obéissance que l’homme se rapproche de Dieu et par la désobéissance sa chute se réalise. Le commandement est une preuve que Dieu s’intéresse à l’homme. Il devient relation sacrée entre Dieu et l’homme. Dieu commande et l’homme obéit. L’obéissance ou la désobéissance déterminent la place de l’homme auprès de Dieu. Telle est la destinée humaine.
Allah le Très Haut déclare dans le Coran : « Par le temps. En vérité, l’homme est en voie de perdition. Sauf ceux qui ont cru en Dieu et accompli des œuvres pieuses. Qui s’exhortent à la vérité. Qui s’exhortent à la patience ». Allah le Très Haut ordonne à son prophète Mohammad (PSL) : « Dis : si vous aimez Dieu, suivez-moi donc, Dieu vous aimera… ».
Parmi les ordres prioritaires de Dieu se trouvent les 5 piliers de l’islam : - la chahadah ; - la prière ; - la zakat ; - le jeûne de Ramadan ; - le Hadj. C’est l’exécution scrupuleuse de ces ordres qui conduit à l’amour de Dieu. Ce sont là des moyens que Dieu offre à l’homme pour lui donner la chance de réaliser une expérience spirituelle personnelle à travers. laquelle la réalité domine la théorie et la science. La science est un moyen faillible et Dieu est un Allié infaillible. Y a-t-il quelqu’un de plus digne de confiance que celui qui ne se trompe jamais ? En effet, quand la science s’avère incapable d’indiquer la voie, Dieu intervient et vous prend par la main pour vous faire traverser les zones les plus dangereuses de la vie personnelle. C’est ici que Dieu opère des miracles dans la vie du musulman sans qu’il ne les ait demandés. C’est la voie de la connaissance personnelle de Dieu. Elle donne à la foi en Dieu puissance et sincérité, car celui qui la vit est directement témoin que Dieu est avec lui et agit dans sa vie réelle. La foi en Dieu est donnée pour être expérimentée et non pour être rêvée. L’islam est une voie initiatique, sans enseignements secrets. Mais les résultats obtenus par chacun restent personnels et intimes sauf chez les prophètes et les messagers de Dieu qui ont eu pour mission de publier la révélation du mystère de Dieu. Cependant, tout Musulman fidèle et attentif, il verra dans sa vie des signes de Dieu sous forme d’encouragement ou d’avertissement. Ils sont souvent honorés par des miracles qu’ils n’ont pas demandés et qu’ils gardent discrètement pour éviter de se glorifier à la place de Dieu. Certes, Dieu s’intéresse à tous les hommes en vertu de sa miséricorde, mais la qualité de leur rapport avec Dieu est fonction de leur obéissance à Dieu. Allah le Très-Haut a dit : « Ceux qui s’efforcent de venir à Nous, Nous les guiderons sur nos chemins ». Et Il dit : « C’est un devoir pour Nous d’accorder la victoire aux croyants ».
Dieu envoie donc constamment des signes à ceux qui lui sont dévoués nuit et jour. Une petite enquête anonyme auprès des fidèles musulmans peut confirmer qu’Allah a une relation dynamique et éclairée empreinte d’amour et de miséricorde envers les croyants, et qui se manifeste à chaque instant de leur vie sur terre. C’est la voie de la sainteté à laquelle les piliers de l’islam ont pour vocation de conduire le musulman. En effet, si la porte de la prophétie est close avec Mohammed et le Coran, alors la voie de la sainteté s’offre à chaque musulman pour réaliser la plus merveilleuse expérience de la vie humaine. Que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur vous ! Amîn
Ahmad ZIGRINI
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Société
HADJ 2015
2 330 000 FCFA pour tout pèlerin
Le prix du Hadj 2015 se lève à 2 330 000 FCFA. Ainsi en a décidé le Comité national de suivi du pèlerinage à la Mecque qui a rencontré la presse à cet effet le samedi 4 juillet 2015 à Ouagadougou dans les locaux du ministère de la Communication. Cette année, les candidats au Hadj devraient ajouter 500 000 FCFA à la somme de l’année dernière pour espérer effectuer le 5e pilier de l’Islam. En clair, le billet du Hadj, tout y compris, fait 2 330 000 FCFA. C’est ce qu’El Hadj Cheikh Omar Boni, en présence de quelques responsables d’agences de voyage et du secrétaire permanent du suivi des pèlerinages religieux, a porté à la presse. Ce prix, Selon lui, est dû à certaines réalités. Primo, il y a la variation du cours du dollar. Secondo, dans le but de mettre le pèlerin à l’aise et éviter qu’il fasse du fî sâ bilillah en terre d’Arabie, il a été opéré certaines innovations. Il a été institué une restauration obligatoire pour tout pèlerin à l’occasion du séjour à Mina. Cette introduction va coûter 126 000 Fcfa et comprend, en plus de la restauration, les locations des tentes et des matelas. « Dans les années antérieures, cette somme était subventionnée par l’Etat burkinabè. Mais avec le contexte de la transition, l’Etat a affirmé son incapacité à supporter cette dépense pour la présente édition », a affirmé le Cheikh Omar Boni.
Autre cause de l’augmentation, l’imposition d’une nouvelle rubrique par les autorités saoudiennes. Décomposition du coût du billet d’avion : 2030 dollars, soient 1 183 490 FCFA (à la date du 30 juin où le choix de la compagnie a été fait). Prestations de l’agence de voyage : 830 000 FCFA (contre 815 000 FCFA). Séjour à Mina. et à Arafat : 126 000 FCFA (restauration, tentes, matelas : somme que l’État subventionnait jusque-là)
Restauration à Médine et à la Mecque : 150 000 FCFA (nouvelle rubrique imposée, il s’agit de la restauration à Médine et à la Mecque. Elle s’élève à 150 000 FCFA).
Le point de presse a également abordé d’autres questions. Notamment la question de la santé des pèlerins. La commission santé a affirmé qu’elle est à pied d’œuvre pour trouver des vaccins de bonne qualité pour les pèlerins. « Dès la fin du hadj 2015 au Burkina Faso, sée par les autorités saoudiennes à partir de l’édition du pèlerinage 2015).
Frais d’organisation : 15 000 FCFA (diverses activités du comité de suivi : fonctionnement, location du siège permanent à la Mecque, missions, équipement, communication).
Variation du dollar et frais de transfert des fonds sur les comptes des banques saoudiennes : 25 510 FCFA.
Total : 2 330 000 FCFA.
En outre, les visites médicales vont débuter », a confié El Hadj, Adama Fayama. La liste des inscriptions est arrêtée. Autre information de taille, c’est bien l’identité de la compagnie de transport. À cette question, le Comité a respecté le dicton populaire selon lequel on ne change pas l’équipe qui gagne. Alors, comme les deux dernières années, c’est la compagnie saoudienne, Nas Air, qui convoiera les pèlerins. Outre les autres atouts de la compagnie, il y a le fait qu’elle a d’ailleurs accepté une réduction sur le prix du billet d’avion à hauteur de 36 dollars. Deux avions d’une capacité de 470 et 500 passagers convoieront les Burkinabè.
Autre question, c’est bien l’équation hadj et élection présidentielle. Le secrétariat permanent du suivi des pèlerinages religieux, Adama Sawadogo, a laissé entendre que des efforts sont en train d’être faits pour que les pèlerins puissent revenir avant les élections présidentielles. Il faut également ajouter que la liste des inscriptions est close. Ils sont au total 5451 à être inscrits auprès des agences de voyage. « Pour éviter que des pèlerins ne se retrouvent sans visas comme l’année... Dernièrement, le comité de suivi est le seul organe habilité à introduire les demandes de visas pour le hadj cette année. Cette opération débutera du 5 août pour prendre fin le 15 septembre, selon le comité.
Par Mohammed Djamil
Le ramadan au pays où il ne fait jamais nuit. Cette année, le ramadan tombe le mois où les jours sont les plus longs, un vrai casse-tête pour la Suède, la Finlande et autres voisins du cercle polaire. Le ramadan a commencé jeudi pour presque 1,6 milliard de musulmans et prendra fin le 19 juillet. Entre-temps, interdiction de manger, de boire, de fumer ou encore d’avoir des relations sexuelles tant qu’il fait jour. La tâche est difficile, mais surmontable dans des pays comme l’Arabie saoudite, où les journées ne durent actuellement que douze heures, ou en Argentine, seulement neuf heures. C’est autrement plus compliqué pour les nations du Nord, où le soleil se lève en mars et ne se couche que six mois plus tard, en septembre. À Reykjavik, en Islande, il fait jour pendant plus de vingt heures. une heure d’affilée. Même la nuit, il ne fait pas vraiment nuit. Le soleil disparaît à l’horizon, mais le ciel reste bleu. Il est donc difficile pour les Finlandais, Suédois et Islandais de savoir quelle est la bonne heure pour rompre le jeûne, explique Mohamed Kharraki, porte-parole de l’Association islamique, à l’AFP. Pendant ces quelques heures nocturnes imparties, il faut ainsi se nourrir et se désaltérer, ce qui laisse peu de temps à la prière.
La Mecque en exemple
Plusieurs solutions s’offrent à ceux qui célèbrent le ramadan. Selon l’école saoudienne, chaque musulman doit respecter le coucher et le lever de soleil local, peu importe la longueur de la journée. L’école égyptienne préconise, quant à elle, de se calquer aux heures de La Mecque ou du pays musulman le plus proche – la Turquie ou la Bosnie dans le cas de l’Europe du Nord – si les journées font plus de dix-huit heures. Mohamed Kharraki rappelle que le but du ramadan n’est pas de tenir le plus longtemps possible. Il conseille de rompre le Jeûne si l’on n’est plus en capacité de travailler ou de tenir debout. Le Coran exempte également les personnes âgées, les enfants en bas âge et les femmes enceintes. Il faudra patienter quelques années encore pour que le Ramadan ait lieu en des temps plus favorables.
Source : Le Point L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015 Page 13
Monde musulman
Ramadan à Gaza : ils escaladent le mur pour la prière du vendredi à Al Aqsa
Vendredi 19 juin, jour de salat jommou’a, mais aussi deuxième jour du mois béni de Ramadan, des Palestiniens de Gaza ont été autorisés à se rendre à la mosquée d’Al Aqsa. Seuls les hommes de plus de 40 ans ont été autorisés à sortir de l’enclave palestinienne soumise à un blocus. Pour les autres, il ne restait plus qu’un moyen plutôt périlleux : passer au-delà du mur. Beaucoup ont donc escaladé ce mur de la honte pour pouvoir aller prier dans le troisième lieu sacré de l’islam. Ainsi, des milliers de fidèles, provenant des territoires palestiniens et de Gaza, ont pu prier. ensemble après avoir franchi checkpoint et autres contrôles des forces israéliennes (pour d’autres, le mur). Cette année, les Palestiniens de Gaza jeûnent dans des conditions de précarité. En effet, la pauvreté et le chômage sévissent à Gaza. Selon la Chambre de Commerce de Gaza, ils sont près de deux millions de Palestiniens à passer le Ramadan dans les plus mauvaises conditions économiques de ces dernières décennies. En ce mois béni, ne les oublions pas dans nos invocations, nos prières.
Le premier ministre britannique David Cameron demande à la BBC de cesser d’utiliser le terme « État islamique ». Le premier ministre britannique David Cameron a appelé aujourd’hui à la BBC de ne plus utiliser l’expression « État islamique » en référence au groupe terroriste opérant en Irak et en Syrie. Le Premier ministre – qui appelle le groupe terroriste ‘ISIL’ – a déclaré que l’utilisation du terme État islamique serait offensante pour les musulmans. Il a également dit que l’expression utilisée contribuait à la perversion. d’une grande religion. Aujourd’hui, M. Cameron a exhorté les imams et dirigeants musulmans à continuer à s’exprimer contre le terrorisme qui mène à la perversion d’une grande religion et que l’extrémisme est une porte d’entrée dans le terrorisme. Il a critiqué le présentateur de la BBC John Humphrys pour avoir utilisé le terme État islamique. Le groupe terroriste est diversement connu sous le nom d’État islamique, d’État islamique d’Irak et de la Syrie (ISIS), État islamique d’Irak et du Levant (ISIL) ou encore DAESH, l’acronyme en arabe. Lors de son entrevue sur le programme Today de la BBC Radio 4, M. Cameron se référait au groupe terroriste avec le nom d’ISIL. « Je souhaite que la BBC cesse d’appeler ce groupe État islamique, car il n’est pas un État islamique; ce qu’il est, c’est un régime barbare effroyable », a déclaré M. Cameron. « Il est une perversion de l’islam et de nombreux musulmans qui écoutent ce programme devraient se sentir offensés à chaque fois qu’ils entendent les mots d’État islamique. » Au parlement aujourd’hui, le leader du parti SNP, Angus Robertson, a soutenu cet appel pour que les politiciens et les médias cessent d’utiliser le terme « État islamique » et utilisent plutôt « Daesh » à la place. Il a exhorté le Premier ministre, les députés de tous les partis, le secrétaire d’État américain John Kerry et le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius à utiliser le terme approprié. M. Robertson a ajouté : « Le temps est venu dans le monde anglophone de cesser d’utiliser le terme État islamique, ISIS ou ISIL, et à la place, nous devons utiliser le terme Daesh couramment utilisé à travers le Moyen-Orient. »
Le prince Al Walid décide de consacrer toute sa fortune aux œuvres sociales, soit 32 milliards de dollars. Le prince saoudien Al Walid Ben Talal s’est engagé, mercredi 1er juillet, à allouer toute sa fortune, soit 32 milliards de dollars, à des projets sociaux et humanitaires, au cours des prochaines années et après sa mort. « Cet engagement philanthropique de 32 milliards de dollars va... » aider à jeter des ponts pour la compréhension culturelle, le développement des communautés, l’accroissement de l’autonomie des femmes, la promotion des jeunes, la fourniture de secours en cas de catastrophes naturelles et la création d’un monde plus tolérant », a affirmé le prince dans un communiqué. « Ce don sera alloué selon un plan bien conçu tout au long des prochaines années », mais sans limite dans le temps, a ajouté le prince Al-Walid, soulignant que son engagement se poursuivrait après sa mort en faveur « de projets et d’initiatives humanitaires ».
Ce milliardaire dirige une compagnie, Kingdom Holding Co, qui détient des parts dans des activités aussi diverses que le parc d’attractions Euro Disney, la chaîne hôtelière Four Seasons, la banque américaine Citigroup et le géant des médias News Corporation. Il est également l’un des constructeurs d’une tour qui doit devenir la plus haute du monde, plus de 1 000 mètres au-dessus de la ville de Jeddah, sur la côte ouest de l’Arabie saoudite. Parlant aux Journalistes à Riyad, il dit que son geste avait été inspiré par la Fondation Gates, qui a été mise en place par Bill et Melinda Gates en 1997 et qui donne presque 4 milliards de dollars par an. « Comme la plupart de ma richesse a été obtenue à partir de ce pays béni, je souhaite redonner à l’Arabie saoudite ma priorité numéro un – après quoi nos efforts philanthropiques seront étendus aux pays à travers le monde », a déclaré le Prince Al Walid.
C’est aux côtés de ses fils qu’il a fait cette annonce : « Cet engagement philanthropique de 32 milliards de dollars va aider à jeter des ponts pour la compréhension culturelle, le développement des communautés, l’accroissement de l’autonomie des femmes, la promotion des jeunes, la fourniture de secours en cas de catastrophes naturelles et la création d’un monde plus tolérant. »
La Turquie accueille des réfugiés ouïghours persécutés. Nous vous avions évoqué récemment, au début du mois de Ramadan, la situation critique du peuple ouïghour qui subit des interdictions. Religieuses de la part du Gouvernement chinois. En ce mois béni, cette minorité musulmane est interdite de jeûne. En effet, les autorités locales avaient publié des communiqués interdisant le jeûne aux fonctionnaires, aux étudiants, […] Nous vous avions évoqué récemment, au début du mois de Ramadan, la situation critique du peuple ouïghour qui subit des interdictions religieuses de la part du Gouvernement chinois. En ce mois béni, cette minorité musulmane est interdite de jeûne. En effet, les autorités locales avaient publié des communiqués interdisant le jeûne aux fonctionnaires, aux étudiants, aux membres des partis politiques, tout comme l’an dernier.
Les persécutions envers cette minorité concentrée dans la région chinoise du Xinjiang se sont intensifiées ces dernières années, et, plus, depuis le début du mois de Ramadan. Malheureusement, ces violations des droits de l’Homme, et toutes ces persécutions ne semblent pas soucier plus que cela la communauté internationale. Un pays s’est néanmoins clairement. prononcé face à ce drame : la Turquie. Selon le site d’information turc, le Ministère turc des Affaires Étrangères a fait savoir dans un communiqué sa vive inquiétude. Notre profonde inquiétude quant à ces informations a été relayée à l’ambassadeur de Chine. Selon la TRT, société de télédiffusion de programmes en turc, près d’un millier de ouïghours se trouvent en Turquie, dans un centre d’hébergement de la ville de Kayseri. L’accueil de ces migrants a été chaleureusement salué par le vice-président du Congrès Mondial des Ouïghours. « Notre porte est toujours ouverte aux personnes qui fuient la mort » avait récemment déclaré le Président Erdogan au sujet de l’accueil des réfugiés et des opprimés en Turquie. Le Président turc s’était déjà démarqué sur le dossier de ce peuple opprimé en offrant l’asile à près de 300 ouïghours, provenant de Chine, et arrêtés en Thaïlande.
Bourget : Dalil Boubakeur veut doubler le nombre de mosquées en France « Nous avons 2 200 mosquées. Il en faut le double d’ici deux ans » a affirmé Dalil Boubakeur lors de la 32ème édition du Rassemblement annuel des musulmans de France organisé par l’UOIF au Bourget. Le Président du CFCM souhaite voir le nombre de mosquées doubler simplement pour accueillir convenablement les fidèles. Le Président du CFCM a expliqué aux médias que les mosquées actuelles sont insuffisantes pour satisfaire la demande croissante des fidèles. Et ceci est bien une réalité. Les fidèles sont de plus en plus à l’étroit dans les mosquées à l’occasion des grandes prières et des prières du vendredi. Pour ces prières, dans certaines communes ou certains quartiers, les fidèles sont contraints de prier dans les rues avoisinantes ou sur le parking. En temps de pluie, de vent et de froid, les conditions pour prier sont médiocres. À ce jour, de nombreuses constructions de mosquées restent encore inachevées. L’avancée de la construction dépend parfois des freins posés par les autorités locales, mais aussi parfois du manque de financement. Sur ce point, Dalil Boubakeur précise : « Nous avons le droit de construire des mosquées, (le droit) que les maires ne s’y opposent pas ». Il nuance ses propos tout de même en soulignant le fait « qu'il y a de moins en moins de maires qui s’opposent systématiquement à la construction de mosquées ». Les projets d’établissements scolaires musulmans ne doivent pas non plus être négligés et sont tout aussi importants pour l’avenir de nos enfants.
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