Issue
La Preuve #11
- Hierarchies
-
Burkina Faso
- Articles de journaux (3615 items)
- Burkina 24 (279 items)
- Carrefour africain (33 items)
- FasoZine (116 items)
- L'Evénement (45 items)
- L'Observateur (61 items)
- L'Observateur Paalga (509 items)
- La Preuve (28 items)
- Le Pays (709 items)
- LeFaso.net (709 items)
- Mutations (13 items)
- San Finna (9 items)
- Sidwaya (1104 items)
- Publications islamiques (432 items)
- Al Mawadda (11 items)
- An-Nasr Trimestriel (16 items)
- An-Nasr Vendredi (318 items)
- L'Appel (48 items)
- L'Autre Regard (11 items)
- Le CERFIste (13 items)
- Le vrai visage de l'islam (15 items)
- Documents divers (Burkina Faso) (16 items)
- Photographies (Burkina Faso) (9 items)
- Références (Burkina Faso) (297 items)
- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- La Preuve #11
- Editeur
- La Preuve
- Date
- septembre 2008
- numéro
- 11
- nombre de pages
- 16
- Langue
- Français
- Source
- Louis Audet Gosselin
- Contributeur
- Louis Audet Gosselin
- Identifiant
- iwac-issue-0000033
- contenu
-
La preuve d’un engagement tenu !
Lettre de l’éditeur
Voici venu le mois béni, le printemps de la foi, l'école des bonnes mœurs, la récolte des récompenses incommensurables. Ce que certains appréhendent souvent comme un mois de pénitence et de privations, des moments festifs que la vie chère viendrait d'ailleurs perturber, est en vérité une occasion rêvée de se rapprocher de Dieu et d'être sensible à la condition humaine, de construire son esprit et d’éduquer son corps. Que chacun l'appréhende ainsi ! C'est la seule voie pour espérer avoir les récompenses énormes qui s'y trouvent.
La préparation de ramadan est avant tout une bonne disposition spirituelle et psychologique. Maintenant qu'il est là, prions pour que Dieu nous accorde une bonne santé et une grande détermination pour accomplir convenablement et en nombre suffisant toutes les pratiques recommandées par le Prophète (SAW). Tâchons de ne pas faire preuve de paresse et de négligence car la vie... De l'homme est semée d'embûches et est à la solde du destin tragique de la mort. La Preuve, votre journal, vous souhaite un ramadan plein de succès, empreint de recueillement permanent, de pratiques sincères et de solidarité sans calcul. La Preuve justement, dont la vie est intimement liée à ce mois béni, d'autant plus que son premier numéro est apparu au cours de ramadan 2007, saisit cette occasion pour faire une halte et méditer avec vous sur son parcours.
Ce parcours est marqué par les moments exaltants de productions intellectuelles, l'enthousiasme de la parution à l'image d'une mère qui reçoit pour la première fois le bébé qu’elle vient de mettre au monde, la sincérité des encouragements à travers des mots, la lecture intéressée de nos modestes articles et l'engagement sans faille de tous. Que chacun trouve ici l’expression de notre plus grande reconnaissance. Nous croyons avoir tenu notre engagement vis-à-vis de tous. En tout cas, telle était notre ambition à travers le choix pertinent des thèmes et de l’angle. des articles ainsi que la rigueur dans l'écriture. Mais la parution régulière du journal pendant douze mois suffit pour être un motif de satisfaction et la preuve de son succès. Nous saluons l'engagement de chaque acteur du journal qui s'est approprié sa philosophie, a surmonté ses contraintes, et s'est mis seulement au service de la communauté. La Preuve a connu cependant des épreuves, inhérentes d'ailleurs à toute initiative de ce genre. La peur d’être impertinent et incompris dans l’approche des sujets, l'angoisse et le stress qui précèdent les parutions nécessitant des fonds, la distribution laborieuse... bref des choses à vous faire baisser les bras. Pour le moment, elle continuera de paraître parce qu'il y a des raisons d'espérer. Nous croyons sincèrement que c’est une œuvre qui ne dessert pas la communauté. Bien au contraire, c'est un plus dans sa contribution à la formation des masses musulmanes, à sa participation à la construction d’un Burkina prospère et juste. La dévotion avec laquelle chacun s'investir pour que le journal vive ne nous autorise pas à baisser les bras ; les encouragements de nos frères et sœurs nous laissent croire qu’il y a des raisons d’espérer. C’est désormais un devoir pour nous de ne pas les trahir tant l'engouement qu’ils expriment est grand. Que ramadan nous fasse méditer sur le sens de notre engagement ! Qu'il éclaire chacun sur le sens de notre présence sur la scène médiatique musulmane ! En attendant, nous disons que nous avons tenu notre engagement, celui de relever le défi de la présence musulmane sur le paysage médiatique de notre pays, celui d'être impartial et équidistant des structures associatives musulmanes, de ne pas passer sous silence un évènement qui pourrait avoir un intérêt pour les musulmans et d’être critique. Dieu est le seul Juge.
Le Directeur de publication
La Preuve n° 011 - septembre 2008
La preuve évidente
Nuit du destin, nuit de bénédictions
Par Vhnain
Nous l'avons fait descendre (le coran) pendant la nuit d'Al Qadr. Et qui te dira ce qu’est la nuit d'Al Qadr ? La nuit d'Al Qadr est meilleure que mille mois. Durant celle-ci descendent les anges ainsi que l'Esprit, par permission de leur Seigneur pour tout ordre. Elle est paix et salut jusqu'à l'apparition de l'aube." (S97V1-5)
Il convient de situer cette sourate dans son contexte. Il s'agit du mois de jeûne de Ramadan ; Allah dit en effet dans la sourate Al-Baqara : "Ces jours sont le mois du Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuve claire de la bonne direction et du discernement. Donc, quiconque d'entre vous est présent en ce mois qu’il jeûne !" (S2V185)
La Preuve. Récépissé de déclaration N°1802//CA-Gl/OUA/PF du 27 juillet 2007 ISSN 0796-8426 Tel. 50 37 94 30 Cell. 70 75 54 85 Email : preuve2007@yahoo.fr Directeur de Publication Mikaïlou Kere Secrétaire de rédaction Siaka GNESSI Responsable commercial Moussa BOUGMA Mise en page et impression Altesse Burkina 50 39 93 10 Nombre de tirage 1000 exemplaires la treizième (ou la dix-huitième) nuit, et le Coran la du prophète (SAW). On dit que durant les dix dernières nuits de ramadan, le prophète (SAW) se réveillait et réveillait toute sa famille. A la suite de ce verset, une autre sourate vient apporter des éclaircissements sur la question de la descente du Saint Coran. C'est la sourate Ad-Duhân (la fumée), Allah dit : "Par le livre (Coran) explicite. Nous l'avons fait descendre en une nuit bénie, durant laquelle est décidé tout ordre sage, Nous sommes en vérité celui qui avertit" (S44 V2-4).
Il est connu que la plupart des livres divins ont été révélés en ce mois béni, mais à des jours différents. D'après un hadith cité par Ahmad Ibn Hanbal, tous les livres divins étaient révélés au cours du mois de ramadan. Les Feuillets d’Abraham furent révélés la première nuit du ramadan, la Thora durant la sixième nuit, le psaume la douzième nuit, l'Evangile la vingt-quatrième nuit. Le Coran qui est descendu la 24ème nuit correspond à la nuit d'Al Qadr. Mais il y a comme une certaine contradiction quand on sait que rassoûl (SAW) a dit de rechercher la nuit d'Al Qadr dans la dernière décade du mois de ramadan. Et il a surtout insisté sur les nuits impaires et plus particulièrement la 27ème nuit. Au sujet de la nuit d'Al Qadr, il y a comme tout un mystère, dans la mesure où, la nuit n'est pas connue d'avance. Le prophète (SAW) a cependant précisé de la rechercher dans les dix dernières nuits. "Wallahou a'Iamou" Dieu est le plus grand savant.
Ce qui est important pour nous croyants et croyantes, c'est imiter l'exemple familial pour se consacrer à l'adoration, aux prières surérogatoires, aux longues récitations du Coran. Il faisait également ce qu'on appelle "al i'tiqâf" la retraite pieuse à la mosquée. Pendant cette retraite, le prophète (SAW) suspendait ses activités quotidiennes et cessait tout rapport intime avec ses épouses conformément aux injonctions d'Allah : "Mais ne cohabitez pas avec elles pendant que vous êtes en retraite rituelle dans les mosquées" (S2V187).
Aujourd'hui force est donc de constater que cette pratique du prophète (SAW) tend à disparaître pour deux raisons essentielles : premièrement par ignorance ; beaucoup de musulmans ne connaissent pas l'existence de cette pratique. Deuxièmement, ceux qui le savent aussi, la négligent en avançant chaque année les raisons de l'occupation. Là, il n'y a pas trop d'excuses, car aucun être humain ne peut dire qu'il n'est pas occupé. Je m'exhorte et exhorte donc mes frères et sœurs à inscrire cette pratique dans leur programme. Pour un fonctionnaire, il peut par exemple s'arranger à prendre ses congés pendant la période du jeûne !
Pour revenir à la nuit d'Al Qadr, Allah nous montre ses mérites : "La nuit d'Al Qadr est meilleure que mille mois" (97/3). Mille mois, cela équivaut à quatre-vingt-trois ans (83) et quatre mois (04). C'est une vie entière d'adoration. Certains commentateurs du Coran ont avancé l'idée que les gens de la communauté de Muhammad (SAW) ne vivent pas longtemps par comparaison aux communautés Antérieures. A titre d’exemple, le Coran nous informe que le prophète Noûh (Noé) a vécu 950 ans sur terre (l'expression du Coran, mille ans moins 50). Or aujourd'hui, surtout dans les pays pauvres, l'espérance de vie se situe entre 50 et 55 ans. C'est vous dire que c'est une faveur particulière qu'Allah (SWT) nous a accordée pour engranger en un temps record, les bénédictions de celui qui devrait vivre plus de mille ans.
La dernière partie de la sourate nous parle surtout de la particularité de la nuit d'Al Qadr. "Durant cette nuit, les anges ainsi que l'Esprit descendent par la permission de leur Seigneur pour tout ordre. Elle est paix et salut jusqu'à l'aube." (S97V5) Au cours de cette nuit donc, il y a beaucoup d'anges qui descendent et d’après les exégètes du Coran, il y a un ange spécifique qui ne descend que cette nuit-là, tellement il est immense. Quelle grâce d'Allah ! Au cours de cette nuit, les invocations sont exaucées. Point de calcul à faire, dix nuits sans sommeil ou sommeil partiel, avec autant de faveurs. Quelqu'un a dit si la nuit d'Al Qadr vaut mille mois, et le mois tout entier de ramadan, il vaut combien ? Puisse Allah le Tout Puissant nous accorder toutes les faveurs contenues dans ce mois ; puisse-t-il nous donner les forces nécessaires pour rechercher les faveurs de ce mois. Amin !
La sagesse du mois
Il y avait, dans un village, un homme très pauvre qui avait un très beau cheval. Le cheval était si beau que les seigneurs du château voulaient le lui acheter, mais il refusait toujours. "Pour moi ce cheval n'est pas un animal, c'est un ami. Comment voulez-vous vendre un ami ?" demandait-il.
Un matin, il se rend à l'étable et le cheval n'est plus là. Tous les villageois lui disent : "On te l'avait bien dit ! Tu aurais mieux fait de le vendre. Maintenant, on te l'a volé, quelle malchance !" Le vieil homme répond : "Chance, malchance, qui peut le dire ?" Tout le monde se moque de lui. Mais 15 jours plus tard, le cheval revient, avec toute une horde de chevaux sauvages. Il s'était échappé, avait séduit une belle jument et rentrait avec le reste de la horde. "Quelle chance !" disent les villageois.
Le vieil homme et son fils se mettent au dressage des chevaux sauvages. Mais une semaine plus tard, son fils se casse une jambe à l'entraînement. "Quelle malchance !" disent ses amis. "Comment vas-tu faire, toi qui es déjà si pauvre, si ton fils, ton seul support, ne peut plus t'aider ?" Le vieil homme répond "Chance, malchance, qui peut le dire ?"
Quelques temps plus tard, l'armée du seigneur du pays arrive dans le village, et enrôle de force tous les jeunes gens disponibles. Tous... sauf le fils du vieil homme, qui a sa jambe cassée. "Quelle chance tu as, tous nos enfants sont partis à la guerre, et toi tu es le seul à garder avec toi ton fils. Les nôtres vont peut-être se faire tuer..." Le vieil homme répond "Chance, malchance, qui peut le dire ?"
Le futur nous est livré par fragments. Nous ne savons jamais ce qu'il nous réserve. Mais une expectation positive permanente nous ouvre les portes de la chance. de la créativité, et nous rend plus heureux. Dale Carnegie disait "Souvenez-vous que le bonheur dépend non pas de ce que vous êtes ou de ce que vous possédez, mais uniquement de votre façon de penser." Et à Confucius d'ajouter "Le contentement apporte le bonheur, même dans la pauvreté. Le mécontentement apporte la pauvreté même dans la richesse." En définitive, tout ce qui arrive est un bien. Il suffit de tout positiver.
Source : www.club-positif.com
La Preuve n° 011 - septembre 2008
La religion de vérité
Le jeûne dans tous ses états — Par Cheick Albayan
Le jeûne est une pratique cultuelle pluridimensionnelle dont il convient de connaître tous les aspects avant de s'y lancer.
Le début du jeûne
Son début est marqué par la vision du croissant lunaire ou sur un témoignage crédible. Cependant, la prudence doit être de mise. On doit rester à l'écoute de nos imams et responsables religieux et éviter de prendre pour argent comptant des informations d'origine douteuse comme celles émanant d'une certaine presse soi-disant internationale. Ainsi, on évitera de tomber dans le jeûne du jour douteux qui est un péché grave car c'est une désobéissance au prophète.
L'accomplissement du jeûne
Dès l'apparition du croissant annonçant le ramadan, il faut formuler l'intention de jeûner 29 ou 30 jours selon la durée du mois. Le jeûne débute tous les jours à l'aube et se poursuit jusqu'à la tombée de la nuit. Durant cette période, on doit s'abstenir de manger, de boire, d'avoir des relations sexuelles et de tous les interdits divins. En outre, le jeûne peut être annulé par l'ingestion d'une chose quelconque dans l'estomac par quelque procédé que ce soit, la survenue des règles chez la femme, les vomissements provoqués et désirés, l'intention de rompre le jeûne et l'éjaculation provoquée par le regard soutenu des objets ou scènes de sexualité et par le baiser.
Les bienséances du jeûne
Il est fortement conseillé de prendre le repas du début du jeûne (le souhour) car il fortifie le jeûneur au cours de la journée mais également C'est un repas béni. On peut également retarder ce repas jusqu'au dernier moment. La rupture doit intervenir au coucher du soleil avant la prière de maghrib. Il faut éviter de retarder excessivement la rupture et il est recommandé de se hâter au moment venu. Il est préférable de le faire avec des dates ou le cas échéant avec de l'eau simple. Le moment de la rupture est propice pour les invocations car selon le prophète, l'invocation du jeûneur quand il rompt ne sera jamais refusée.
Par ailleurs, le jeûneur doit éviter les propos futiles, la fréquentation des lieux interdits (les bars, les chambres de passe), la perte de temps, les longues heures de sommeil.
Liste tolérée pendant le jeûne : Il est autorisé au jeûneur de se doucher, de verser de l'eau sur sa tête, d'avaler sa salive, d'utiliser du parfum, de la crème et de la pommade, prendre des médicaments par injection intraveineuse et intramusculaire (et non pas par la bouche), l'utilisation de la pâte dentifrice en prenant soin de ne pas l’avaler. En outre, Les vomissements involontaires, manger ou boire par mégarde, l'éjaculation au cours du sommeil, l'inhalation de la poussière ou des odeurs n'annulent pas le jeûne. Enfin, le jeûneur peut avoir des relations sexuelles avec son épouse au cours des nuits de ramadan. S'il se retrouve à l'aube en état d'impureté, il est autorisé de prendre son souhour et ensuite se purifier avant d'accomplir la prière de soubh.
Les œuvres méritoires pendant le ramadan
En plus de ces aspects extérieurs du jeûne, le jeûneur doit mettre Dieu au centre de toutes ses préoccupations à travers la multiplication des prières surérogatoires, la lecture du saint coran en entier plusieurs fois au cours du mois, l'écoute des commentaires du coran, les actes de charité, des invocations, la oumra (le petit pèlerinage qui vaut le grand pèlerinage quand il est accompli pendant le ramadan), les longues prières de la nuit, la retraite spirituelle dans la mosquée. L'accomplissement de l'ensemble de ces œuvres fait la substance même du jeûne et Contribue en grande partie à l'atteinte de son objectif, c'est-à-dire la piété.
Le jeûne au-delà de la faim et de la soif
Le jeûne doit impulser un changement dans notre mode de vie. Dans un monde de consommation, où l'homme met au centre de ses préoccupations la satisfaction de son corps, le jeûne du mois de ramadan apparaît comme un exercice qui entend établir un équilibre dans la vie de l'homme. Il survient chaque année et marque une halte dans notre vie. Il impose une rupture avec le train-train quotidien et une nouvelle orientation de notre être vers Dieu, la source nourricière de notre âme. Le jeûne nous permet donc de revivifier et de revitaliser notre foi. Il doit permettre à chacun de former et de reformer son être avec une intention sincère d'aller vers un changement. Il ne faut pas jeûner par complaisance et sans aucune conscience de l'objectif du jeûne (qui est de nous amener à la piété). Chacun doit s'interroger sur le nombre de ramadan qu'il a accompli et apprécier en même temps l'effet que cela. a eu sur sa personne. Et surtout s’interroger sur le "comment dois-je jeûner cette fois-ci pour atteindre la piété ?" Il faut donc revoir son approche de ramadan et sa façon de jeûner. Il faut dépasser le jeûne extérieur, qui consiste à l'abstinence de manger, de boire et des relations sexuelles, pour un jeûne du cœur et des sens. Le jeûne du cœur par la multiplication des œuvres de piété durant tout le mois (voir ci-dessus) et le jeûne des sens par la maîtrise des organes de sens en les exerçant à une autodiscipline et au respect des directives divines.
Il faut mener un combat hardi contre nos propres penchants et refuser d'être embarqué par la vague du conformisme et du matérialisme auxquels nous mène un monde dit globalisant. En d'autres termes, jeûner c'est résister et réaliser son self-contrôle (le contrôle de soi dans ses actes, ses propos et ses pensées). Ainsi, durant 30 jours, on réalisera une réforme profonde de notre personnalité sur le plan moral et spirituel, la conduisant à la crainte révérencielle.
La fin du Jeûne
Le jeûne dure vingt-neuf ou trente jours. Sa fin est marquée par le paiement de la zakat el-fitr et la fête de l’aid el-fitr. La zakat el-fitr ou l'aumône de la rupture a lieu à partir des trois derniers jours du jeûne et avant la prière de la fête. Elle doit être prélevée par le chef de famille au nom de chaque membre de sa famille. Elle peut être en espèces ou en nature et porte sur les vivres locaux dont les imams fixeront les quantités selon un calcul bien connu. L'objectif de ce jeûne est de permettre aux pauvres et aux nécessiteux de fêter dignement mais aussi de purifier les petites fautes commises pendant le jeûne et de permettre de parvenir à Dieu.
Quant à la fête de la rupture, elle a lieu à la vision du croissant lunaire marquant la fin du mois de ramadan. Elle est marquée par une prière de deux rakates, un sermon, des louanges de Dieu et des réjouissances.
Nous prions Allah de nous accorder une bonne santé pour jeûner ce ramadan. Que Satan n'ait pas raison de nous par ses mauvaises suggestions ! Nous souhaitons à tous un ramadan plein de spiritualité !
A l'occasion du mois béni de ramadan, La maison de l'islam vous offre pour tout achat de:
- 5000f : un livre sur le jeûne
- 10000f : deux livres
- 15000f : un coran entier traduit
- plus de 20000f : un coran entier traduit, plus trois livres
Pour tout contact, adressez-vous à :
La maison de l'islam
07 BP 5063 Ouagadougou 07
Tel 50339070
GSM: 70458866
E-MAIL: lamaisondelislam@yahoo.fr
Bon ramadan à tous
Le Groupe d'Actions Sociales (GAS) est une association regroupant des personnes ayant pour souci commun d’œuvrer à donner un sens à la vie des couches marginalisées de la société. Il a pour objectifs de contribuer à la prise en charge des enfants en difficulté ; d'œuvrer à la réinsertion socioéconomique des enfants de la rue ; d’œuvrer à l’éradication de la mendicité des enfants ; de sensibiliser les jeunes sur les comportements à risque ; de sensibiliser sur la santé mère-enfant. Pour atteindre ses objectifs, le GAS entend réaliser des projets au profit de l’enfance en difficulté à travers des parrainages et l'édification de centres socio-éducatifs. Les ressources financières du GAS proviennent essentiellement des droits d'adhésion, des cotisations des membres, des activités lucratives, des subventions, dons et legs. L'adhésion au GAS est ouverte à toute personne qui partage l’idéal "Agir pour l'autre." Pour vos soutiens et votre adhésion, appelez au 70309544 ou au 76418919.
La Preuve n° 011 - septembre 2008
La plume du mois
Les musulmans de ramadan
C'est enfin ramadan ou c'est déjà ramadan, c'est selon. Depuis le 1er septembre, les musulmans du Burkina Faso observent le jeûne du mois de ramadan, un des cinq piliers de l'Islam. Ce mois a la particularité de ne passer inaperçu même pour les non-musulmans. Il est à la fois spirituellement, économiquement, et souvent politiquement singulier par rapport aux autres mois. Rien de plus compréhensible, puisque ce mois Mobilise beaucoup de monde, au point qu'on est en droit de se demander quelles sont les motivations de chacun. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ramadan a "ses musulmans". En effet, depuis le début du jeûne de ramadan, les mosquées et autres lieux aménagés pour la circonstance refusent du monde. Les fidèles croyants retrouvent un intérêt tout particulier pour les lieux de culte. C'est dans ce mois que beaucoup de gens se rappellent subitement et curieusement qu'ils portent un petit nom musulman, qu'ils ont un parent imam quelque part, qu'il y eut un moment où ils ont fait l'effort de mémoriser un verset, qu'ils doivent faire comme les autres pour mieux paraître et bénéficier de quelques avantages immédiats de ramadan qui voit le menu des repas s'améliorer qualitativement dans certains foyers. Ainsi, l’on retrouve plusieurs types de jeûneurs: ceux qui jeûnent par respect du principe de l'Islam dont ils sont des fidèles croyants, ceux qui jeûnent par sympathie, ceux qui jeûnent par solidarité, ceux qui le Chacun a ses raisons de participer au jeûne du mois de ramadan. Et ce sont les mosquées qui y gagnent quantitativement par rapport au nombre des gens qui les fréquentent en ce mois. Ce curieux regain d'intérêt des mosquées et de la prière, qui est devenue plus dense et plus longue avec les prières non obligatoires, a en revanche des explications. Ramadan est le mois sacré pendant lequel les démons sont enchaînés, laissant ainsi le champ libre même à ceux qui n'ont pas la moindre volonté de se consacrer un tant soit peu aux ordres de Dieu. Enchaîné est entendu ici dans le sens philosophique du terme. L'effet du groupe aidant aussi, personne ne veut se laisser raconter l'expérience d'un jour de jeûne. Il existe des gens, parce qu'ils ont oublié de manger, ou parce que l'opportunité ne s'est pas présentée, se proclament en état de jeûne, munis pour la circonstance d'un cure-dent démesurément long. Il ne faut pourtant pas oublier que le jeûne du mois de ramadan est un pilier à part entière. Parmi les cinq que compte l'Islam. C'est une obligation pour toute musulmane et pour tout musulman majeur, en bonne santé. Ce n'est donc pas une affaire de régime alimentaire, ni une question de solidarité, encore moins une question de sympathie. C'est une affaire de foi, de pratique religieuse. C'est pourquoi l'affirmation du genre : je n'ai pas pu terminer le mois, mais j'ai eu jusqu'à 19, 21, 25 jours, est insensée pour ce qui concerne ramadan. Certainement que ceux qui le disent ne savent pas qu'un seul jour ou deux ratés sans raison reviendrait à rembourser 60, 120 jours.
Alors aux "musulmans de ramadan", ramadan est le meilleur mois de l'année, ses jours sont les meilleurs, ses heures sont les meilleures et quiconque parmi les musulmans sortirait de ce mois sans voir ses péchés pardonnés aurait enregistré une perte terrible. C'est un malheur pour lui. Ce n'est certainement pas en attendant aussi le mois de ramadan pour dépoussiérer son tapis ou décrocher son chapelet confondu avec les toiles. d'araignée que l'on sortirait gagnant de ramadan, en dépit de toutes les faveurs accordées par Dieu dans ce mois.
La Preuve n° 011 - septembre 2008
Ramadan : comment les musulmans le vivent-ils ?
En ce mois de septembre, les musulmans du Burkina et d'ailleurs vivent le printemps de la foi musulmane. Cela fait en effet quelques jours que la umma est entrée dans des moments d'intense spiritualité. Le ramadan est le mois qu'attendent le plus les musulmans à travers le monde. En effet, le mois béni est tellement important pour eux d'autant plus que c'est Dieu Lui-même qui se charge de la rétribution du jeûne. C'est donc dans son intérêt que la communauté s'organise pour vivre ce mois, symbole par excellence de la spiritualité musulmane.
Sur un plan individuel, chacun s'organise comme il peut pour avoir le maximum de bénédictions auprès du Seigneur de l'Univers. Certaines personnes établissent un programme spirituel fait de lecture du coran, de zikr, de tafsir. D'autres ont pour souci d'accomplir leurs Prières obligatoires à la mosquée; surtout celle de icha suivie de la prière de tarawi. Ainsi, chacun assure ses provisions afin de récolter le maximum de bonnes œuvres. Sur un plan collectif, les mosquées sont au centre des préparatifs et du déroulement du Ramadan. Ce sont elles qui donnent le top départ des préparatifs. Les mosquées sont au cœur de l'organisation du jeûne.
Sur le plan de la formation, c’est la revue des troupes de prêcheurs, de commentateurs de coran; chacun s'affairant pour transmettre les paroles du Seigneur en ce mois où le diable est attaché. Il faut arriver à toucher les cœurs et à les garder même après Ramadan dans l'intensité de la foi du Seigneur. Les tafsir sont sans doute la plus grande attraction du Ramadan quand on connaît l’intérêt à y participer et les fidèles ne se font pas prier pour envahir les lieux de tafsir. Cette année certains ont même commencé avant le Ramadan.
Puis vient la question de la lune. La recommandation islamique de jeûner et de Rompre à la vue du croissant lunaire est toujours problématique. En ce sens qu’à chaque début de ramadan se font une toilette générale (nattes, bouilloire, propreté de la cour), rien n'étant pour le Hadj. "Coran 2 verset 189." Qu'on est bien loin du temps des anciens où la lune servait vraiment à déterminer le temps et les évènements de la cité.
Au Burkina Faso, il existe une commission nationale d'observation de la lune chargée de faire la recherche et la collecte d'information sur la lune au début et à la fin du ramadan. Elle a pour mission en plus de porter l'information aux fidèles. Nous pouvons formuler une double critique sur cette question. D’une part, les travaux de la commission devraient à notre sens commencer assez tôt (deux mois avant) et aussi la commission devrait communiquer sur ses méthodes de travail et mieux coordonner son action au niveau des provinces. On sait que la commission... Mais surtout ils doivent être patients et attendre le communiqué de la... Commission lune qui a l'obligation de donner l'information. Mais en fait, pourquoi ne pas commencer le ramadan le même jour que les autres pays de la sous-région ou même que l'Arabie Saoudite quand il n'existe que 3 heures de décalage par exemple avec ce pays ?
Mois de la solidarité agissante. Le ramadan est une occasion pour les fidèles de laisser parler leurs cœurs afin de bénéficier de la clémence et de la miséricorde du Seigneur. On voit ainsi une distribution de sucre entre musulmans afin que chacun puisse avoir de quoi rompre son jeûne. Dans cette logique, il est offert à travers les villes, des Iftar dans des lieux publics, dans les mosquées, dans les concessions. Il faudrait seulement penser aussi dans ces actions au Souhour, car on offre plus pour la rupture et on ne pense pas à ce que la personne mange pour jeûner.
Cette solidarité va au-delà des fidèles musulmans. En effet, il y a les fidèles des autres confessions qui, pour exprimer leur solidarité à l’endroit des musulmans, offrent aussi du sucre. Des pays comme le Tchad, les chrétiens font même un jeûne de trois jours par solidarité avec leurs amis. Rien n'est laissé au hasard. Les ampoules, la sonorisation... sont remises à leur niveau de fonctionnement maximal afin de donner le meilleur service aux fidèles. Des mosquées en profitent aussi pour renouveler leurs nattes et bouilloires à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso ; la grandeur de la tâche mériterait que les structures provinciales des associations soient organisées pour ce travail aussi. D'autre part, les fidèles doivent aussi s'impliquer dans la question de la détermination de la lune tout au long de l'année et redonner au verset précédent tout son sens. Le début du ramadan fait couler beaucoup de salive. En fait, ce qui devrait être un moyen de compter le temps au quotidien, sert seulement à déterminer le début du ramadan. "Ils t’interrogent sur les nouvelles lunes. Dis : elles servent aux gens pour compter le temps, et aussi pour le ramadan." C’est donc dans la ferveur. Religieuse que les musulmans vivent encore cette année le ramadan. Qu'Allah accorde à chacun les mérites de ce mois de ramadan, qu'Il accroisse notre foi, nous assiste et nous accorde la possibilité de faire beaucoup d'actes d'adoration.
La Preuve n° 011 - septembre 2008
Société et développement
La vie devrait être moins chère pendant ramadan
Par L'Epervier depuis Ouahigouya
Le jeûne du mois de ramadan de cette année se déroule dans un contexte socio-économique des plus difficiles marqué par la vie chère et à l'orée de la rentrée scolaire et académique 2008-2009. Une situation que beaucoup de fidèles musulmans vivent avec peine au regard de la flambée du prix de certains produits les plus consommés pendant le mois à savoir le sucre, le mil, le riz, les dattes, etc. Après avoir fait en effet le tour de plusieurs boutiques au secteur 2 de Ouahigouya sans trouver des dattes à payer, un commerçant nous donne l'explication suivante : "Les dattes coûtent très cher. Quand on achète, on ne sait pas à... Combien revendre afin de recouvrir son argent. À Ouahigouya, tout comme dans les autres villes du Burkina, la demande en galette, en bouillie et en zomm koom est très forte et plusieurs femmes sont pour ce faire entrées dans la danse. Ainsi, chaque après-midi à partir de 16h les abords des voies grouillent de femmes en pleine activité. Cela explique sans doute la grimpée du prix des produits utilisés. Le paquet de sucre coûte en effet entre 600 et 650 F à Ouahigouya, les dattes à 800 F le kg. Pourtant, Ramadan est un mois de miséricorde et cette situation d'augmentation des prix contraste avec l'idéal islamique dans ce contexte de jeûne.
Selon Saïdou SAWADOGO, prêcheur et imam à la mosquée sunnite du secteur 13 de Ouahigouya, le mois de ramadan est certes une obligation mais il est surtout un mois de miséricorde pour toute la communauté. C'est pourquoi imam SAWADOGO s'insurge contre certains commerçants qui profitent de la forte demande de certains produits pour s'enrichir au grand dam des pauvres. Les commerçants, au lieu d'augmenter le prix des produits, doivent plutôt revoir à la baisse le prix de ces produits pendant le mois de ramadan car c'est en temps de difficultés et de détresse que les bienfaiteurs engrangent beaucoup plus de bénédictions.
Au Mali par exemple, certains propriétaires de maison en location dispensent leurs locataires du loyer du mois de ramadan afin de contribuer au bien-être des fidèles durant ce mois béni avec la ferme conviction d'être récompensés par Dieu. Et l'imam d'expliquer que les compagnons du prophète Mohammad (saw) avaient cette belle habitude d'être plus miséricordieux envers les créatures en période de difficultés.
Ramadan ne doit pas être un mois de dépenses comme le conçoivent plusieurs chefs de famille en s'entourant de dépenses souvent superflues liées à la nourriture. Les habitudes alimentaires ne doivent pas fondamentalement changer au point de créer des préjudices à l'économie. Familiale, ce qui pourrait d'ailleurs réduire les mérites du jeûne. Les jus, les fruits, la salade souvent réunis lors de la rupture dans certaines familles sont parfois des occasions de gaspillage qui peuvent éloigner de l’esprit même du jeûne. Le mois de ramadan, à défaut de créer des économies dans les familles, ne doit pas engendrer des crédits. En fait, chaque famille doit vivre ramadan selon ses moyens et en respect avec les principes régissant le mois.
La part de l'État
Pour permettre à leurs fidèles d’observer le jeûne dans la quiétude et la tranquillité, certains pays de la sous-région comme le Sénégal, le Mali et la Mauritanie ont pris des mesures visant à baisser le prix des produits fortement consommés pendant le jeûne comme ci-dessus précisé. Il faut avoir le courage de saluer cette belle initiative et inviter nos autorités à une telle vision. En effet, au nom du principe de la laïcité, nos autorités hésitent encore (manque de volonté ?) à s’intéresser à la vie spirituelle de leurs populations. Faut-il le rappeler, une population spirituellement bien formée constitue un rempart contre les dérives sociopolitiques en même temps qu'elle est un ferment pour le développement socio-économique du pays. N'est-ce pas d'ailleurs le credo de Tertius Zongo qui tente d’imprimer une certaine moralité à la vie publique ? Dans le cas précis du jeûne, au-delà de l'aspect religieux, ce sont des populations qui souffrent du fait d'autres personnes malpropres moralement. Il est donc intéressant pour ne pas dire important et urgent que l'État se penche sur la question. Au demeurant, chacun doit faire un effort de bienfaisance afin de faciliter l’accomplissement de ce pilier de l'islam à ces milliers de fidèles et cela pour mériter aussi la miséricorde divine.
La Preuve n° 011 - septembre 2008
Ramadan à travers l’histoire
L'aspect de ramadan le moins connu est sans doute sa valeur historique. Autrement dit, les grands événements qui se sont déroulés au cours de ce mois à travers les âges. Le mois de ramadan est Aussi le mois des grands événements dans l’histoire de l'islam. Nous nous proposons ici de nous arrêter sur quelques événements, notamment des batailles décisives qu'ont menées les musulmans et qui se sont soldées par d'éclatantes victoires.
La bataille de Badr
Au milieu du mois de Jamadil Awwal en l'an 2 de l’Hégire, il fut rapporté à Médine qu'une caravane de commerce se rendait de la Mecque vers la Syrie sous la direction d'Abou Soufiyan, qui réalisa que les musulmans l'attendraient à Badr (un lieu d’arrêt sur la route vers la Mecque). Il envoya ainsi un appel à l'aide de toute urgence à la Mecque et fit un long détour pour rentrer en évitant Badr. Les Mecquois envoyèrent aussitôt une armée colossale sous le commandement d'Abou Djahal afin de se battre contre les musulmans. Les deux armées s'affrontèrent dans la vallée de Badr le vendredi 17 ramadan de l'an 2 de l’Hégire. La bataille se solda par une cinglante défaite des incrédules. Ils perdirent 70 personnes et nombreux furent faits prisonniers tandis que Les musulmans ne perdirent que 14 hommes. La victoire de Badr renforça la foi des musulmans et mit en garde les mécréants mecquois contre la force de l'Islam qui était devenue une réalité. La même année, Allah ordonna le jeûne aux musulmans. C’est ainsi que ce verset du Coran fut révélé : “Le mois de Ramadan est le mois au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc quiconque d'entre vous est présent en ce mois, qu'il jeûne! Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu'il jeûne un nombre égal d'autres jours.” Sourate al-Baquarah.
La campagne contre Fatimah bint Rabiah
En l'an 6 après l'Hégire, Zaid ibn Haritha fut envoyé à Wadi al-Qura à la tête d'un détachement pour affronter Fatimah bint Rabiah, la souveraine de cette région. Fatimah avait attaqué précédemment une campagne contre les Byzantins dans le Nord. Le prophète (psl) sentit le besoin de porter un coup fatal à l'incrédulité dans la région. Caravane menée par Zaid et avait réussi à la piller de sa richesse. Elle était réputée comme étant la femme la plus protégée de l'Arabie, avec les 50 épées de ses proches parents qu'elle gardait suspendues chez elle. Fatimah était également connue pour sa farouche opposition contre l'Islam. Elle fut tuée dans une bataille contre les musulmans pendant le mois de Ramadan.
La conquête de la Mecque
Avant la fin du Ramadan de l'an 8 après l'Hégire, le traité de Hudaibiyya fut violé alors que les armées musulmanes étaient en Péninsule Arabique et il finit par conquérir la ville. Ce fut un tournant important dans l'histoire de l'islam car c’est suite à cette conquête que l'Islam s'ancra fermement dans la Péninsule. Ce même mois et cette même année, après la destruction des idoles de la Mecque, des détachements furent envoyés dans les centres principaux du polythéisme pour anéantir al-Lat, Manat et Suwa, et les autres idoles de l'Arabie.
L'expédition de Tabouk
En l'an 9 de l'Hégire, le Messager (psi) mena la dernière Bataille de Taboûk, une localité située à la frontière syro-byzantine du nord de l'Arabie. Il avait appris de son service de renseignement que les Byzantins et les Ghassanides se préparaient à lui faire la guerre. En effet, les Byzantins et certaines tribus alliées s'inquiétaient de la montée croissante de l'islam. L'assise des musulmans était si forte, surtout après la conquête de la Mecque, que la crainte de voir leur pouvoir se déstabiliser poussa ses ennemis à unir leurs forces afin d'entraver cet essor.
Ainsi, ils mobilisèrent une armée colossale formée de quarante mille combattants, équipée soigneusement et dirigée par l'un des plus grands stratèges de l'armée byzantine. Le prophète (psl) ordonna alors aux musulmans d'aller à la rencontre de l'ennemi et entama les préparatifs nécessaires. L'armée musulmane, dont l'effectif s'éleva à trente mille combattants, sortit de Médine dirigée par le prophète (psl) lui-même. Cette expédition fut l'une des plus Éprouvantes effectuées par les musulmans du vivant du prophète (psl). Le chemin fut très embusqué et long, dix-huit hommes montaient successivement le même chameau sous une chaleur accablante. Arrivés au lieu de rencontre à Tabouk, l'armée musulmane y campa prête au combat, mais leurs adversaires manquèrent leur rendez-vous. Dès qu'ils apprirent que les musulmans venaient vers eux, ils furent pris de panique et se dispersèrent. Les chefs des tribus locales demandèrent la paix au prophète. Une victoire venait d'être une fois encore réalisée, mais cette fois-ci sans bataille. Le retour des musulmans fut triomphal après deux mois d'absence. Les Médinois les reçurent dans une grande euphorie. C'était au cours du mois de Ramadan de la même année.
L'islam face à l'Europe. 92 ans après l'Hégire (714 ap. J.C.), au mois de Ramadan, Musa ibn Nusair, le gouverneur Omeyyade d'Afrique du Nord, et son courageux général Tariq ibn Ziyad réussirent à occuper toute l'Espagne, la Sicile et le sud de la France. C'était le début de l’âge... d’or d'Al-Andalous où les musulmans régnèrent pendant plus de 700 ans. En l'an 682 après l'Hégire, soit en 1304 ap JC, Salahuddin al-Ayyubi, après avoir combattu les Croisés pendant des années, parvint à les chasser de la Syrie et à libérer tous les territoires occupés durant le mois du Ramadan. Le monde musulman allait encore devoir faire face alors à l'un de ses plus grands défis.
Au septième siècle après l'Hégire, les Mongols balayaient l'Asie détruisant tout sur leur passage, et Gengis Khan s'était surnommé lui-même "le fléau de Dieu envoyé pour punir l'humanité de ses péchés."
La victoire de Ain Jalut
Au septième siècle hégirien, les armées mongoles, menées par Gengis Khan, détruisirent les capitales de l'Orient musulman ; elles répandaient impitoyablement le sang musulman ; elles mirent à sac tous les aspects de la civilisation. Aucune puissance islamique ne sut stopper leur avancée fulgurante. En l'an 617 (1239) de l'Hégire, Samarcande, Ray, et Hamdan furent mises à sac et 700 000 personnes furent tuées ou capturées. Même Bagdad, la capitale et principale ville du monde musulman, fut détruite et ce fut la fin du règne de la dynastie Abbasside en 1258. En l'an 656 de l'Hégire, Hulagu, le petit-fils de Gengis Khan, prit le relais et continua d'avancer. Certaines estimations font état de 1 800 000 morts musulmans dans cet horrible carnage. Les chrétiens purent manger du porc et boire du vin ouvertement alors que les musulmans survivants étaient forcés de participer à ces beuveries. Du vin fut déversé dans les mosquées et l'appel à la prière fut interdit.
À la suite d’un tel désastre et face à cette menace qui pesait d’une part sur le monde musulman tout entier, et d'autre part sur l'Europe, Allah (swt) intervint en permettant à Saifuddin Qutz d'unifier l’armée musulmane et d'affronter les Mongols à Ain Jalut le 26 du mois de Ramadan, en l'an 648 après l'Hégire (1270 ap. JC). Malgré la forte pression, les musulmans, grâce à Allah, à une habile stratégie et à un courage sans faille, écrasèrent l'armée mongole et Renversèrent le raz-de-marée de l'horreur. Le monde civilisé entier poussa un soupir de soulagement et cette délivrance inspira un grand respect pour ces nobles fils de l'Islam. La bataille de ’Ayn Jâlût fut l'une des batailles les plus cruciales de l'Histoire de l'Islam. Ce fut elle qui sauva le monde musulman d'un danger imminent auquel jamais il n'avait été auparavant confronté. Elle sauva la civilisation musulmane de la destruction et de l’anéantissement.
Cette victoire permit en outre de libérer la Syrie de l'emprise mongole qui avait duré plus de sept mois. Qutuz entra à Damas le 27 Ramadân 658 (1280) et entreprit de sécuriser l'ensemble des villes syriennes, tout comme il réorganisa le pays, et y nomma des gouverneurs. Enfin, une des conséquences les plus importantes de cette bataille fut la réunification de l'Égypte, de la Syrie et de la Palestine sous l'autorité des Mamelouks pendant plus de 270 ans. Tel était l’esprit du Ramadan qui a permis à nos pieux prédécesseurs de faire face à ce qui semblait être des défis impossibles. Il s'agissait d'une période d'activités intenses : ils passaient leurs jours en jeûne et leurs nuits en prière à faire appel à la Clémence et au Pardon d'Allah. Tel était le mois du Ramadan à l'époque du Prophète. C’était une période de purification, d'exhortation au bien, d'interdiction du mal, et d'investissements matériels et physiques pour faire prédominer les paroles d'Allah et faire de l'Islam la religion dominante.
Après la mort du Prophète (psl), les musulmans perpétuèrent cette Sunna et Allah utilisa les vrais croyants pour marquer le cours de l'histoire. Le Ramadan continuait à être une période d'épreuves et d’évènements cruciaux. Bien d'autres évènements non moins importants se sont déroulés au cours de ce mois à travers les âges et ont été des occasions pour montrer qu'une foi véritable et sincère sont une garantie de l'assistance de Dieu. Puisse Allah nous charger de l'énergie spirituelle nécessaire à la poursuite du noble combat au service de la religion musulmane. La Preuve n° 011 - septembre 2008
Brèves
Le jeûne et le brossage des dents
Est-il permis de se brosser les dents avec du dentifrice le matin durant le jeûne ? Sheikh Ahmad Kutty, enseignant et éminent savant de l’Institut Islamique de Toronto (Ontario, Canada) dit : "Il est tout à fait permis de se brosser les dents le matin avec du dentifrice durant le jeûne tant qu'on ne l'avale pas. Il est rapporté dans les traditions que le Prophète - paix et bénédictions sur lui - a été vu se brossant les dents plusieurs fois par jour alors qu'il jeûnait. Le dentifrice n'est pas destiné à être consommé. Le jeûne n’est rompu que lorsque le dentifrice est ingéré. Dire qu'il ne faut pas utiliser de dentifrice relève de l'outrance. Le Prophète - paix et bénédictions sur lui - nous a mis en garde contre cette attitude en disant : "Malheur aux outranciers ! Malheur aux outranciers ! Malheur aux outranciers !" En évitant de se brosser les dents avec du dentifrice, nous risquons de nuire aux gens par notre mauvaise Rappelons-nous qu'il est plus important pour nous d'éviter de telles situations que de faire preuve d'outrance sur des interprétations superficielles qui n'ont aucune base solide en islam. L'éminent savant, Sheikh Yûsuf Al-Qaradâwî ajoute : "L’usage d'une brosse à dents pendant le jeûne n'est pas blâmable, tant qu'il n'y a pas de dentifrice ou de substances."
La prière des tarâwîh est une sunnah. Il est bien connu que la prière des tarawîh a été initiée par Umar Ibn Al-Khattâb - que Dieu l'agrée -. Comment se fait-il alors que des gens citent des hadîths en faveur de la prière des tarawîh en congrégation et disent que c'est une sunnah ? Sheikh Ahmad Kutty : Il est absolument faux de dire que la prière des tarâwîh a été initiée par 'Umar - que Dieu l'agrée -. Elle a été initiée par le Prophète - paix et bénédictions sur lui -, mais il n'a pas continué à l'accomplir en congrégation. Face au zèle manifesté par la communauté et la grande affluence des croyants pour accomplir cette prière à la mosquée, semblables qui pénètre dans l'estomac. Si quoique ce soit l'atteint, le jeûne est annulé selon la majorité des savants musulmans. Si quelqu'un se brosse soigneusement les dents et que, par inadvertance, une infime quantité atteint son estomac, il n'aura pas péché, car Allâh pardonne les fautes involontaires des musulmans. Allâh -Exalté soit-Il - dit : "Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais vous serez blâmés pour ce que vos cœurs font délibérément." (Sourate 33 verset 5) et il nous a été rapporté que le Prophète - paix et bénédictions sur lui - a dit : "Ma communauté ne rendra pas de compte sur ce qu'elle aura commis par inadvertance, par oubli ou sous la contrainte." ou sous la contrainte. Cette prière devienne obligatoire car la révélation s’était achevée avec le décès du Prophète - paix et bénédictions sur lui. La communauté musulmane a fidèlement suivi les pas du Prophète et des Califes Bien Guidés en préservant cette institution telle que le Prophète l’a voulue.
Source : islamophile.org
La Preuve n° 011 - septembre 2008
Extrait
Quels sont les plus grands secrets du jeûne ? Nous ne pourrons comprendre le secret du jeûne que si nous comprenons le secret de l’être humain. Qu'est-ce que l'être humain et quelle est sa réalité ? Est-il ce corps dressé et ce squelette érigé ? Est-il cet ensemble d'organes, de cellules, de chair, de sang, d'os et de nerfs ? Si l'être humain était tel, que vil et petit serait-il alors ! Oui... L’être humain n'est pas ce squelette matériel. Il est en vérité une âme céleste habitant ce corps terrestre, il est un secret du royaume des cieux placé dans une enveloppe d'argile. La réalité de l'être humain est cette finesse divine et ce joyau spirituel que Dieu a placé en lui : grâce à elle, il comprend et il réfléchit ; grâce à elle, il ressent et il goûte ; grâce à elle, il organise le royaume terrestre et cherche à atteindre le royaume céleste ; grâce à elle, Dieu a ordonné aux Anges de se prosterner devant Adam, et ce n'est sûrement pas grâce à la boue malléable ni à l'argile pétrie qui le constitue : "Quand ton Seigneur dit aux Anges : 'Je vais créer d'argile un être humain. Quand Je l’aurai bien formé et lui aurai insufflé de Mon Esprit, jetez-vous devant lui, prosternés.' " (Sourate 38 intitulée Sâd, versets 71 et 72)
Tel est l'être humain : une âme supérieure dans un corps inférieur. Le corps est le logis ; l'âme est son propriétaire et son habitant. Le corps est l'embarcation ; l'âme est le passager et le voyageur. Le logis n'a pas été créé pour lui-même, ni l'embarcation n’a été créée pour elle-même. Le logis profite à l'habitant et l’embarcation sert au voyageur. Combien étranges sont ces êtres humains qui se négligent eux-mêmes et qui se préoccupent de leur maison, ou qui s'assignent à devenir les serviteurs de leurs embarcations ! Ils ont négligé leur âme pour rendre le culte à leur corps. Ce n'est plus que pour leur corps qu’ils œuvrent ; ce n'est plus que pour répondre à leurs instincts qu'ils s'activent ; toutes leurs pensées ne tournent plus qu’autour de leur ventre et de leur sexe... Leur sempiternel refrain est désormais : En vérité, le monde d'ici-bas n’est que nourriture, boisson et sommeil. Si tu manques tout cela, tu peux dire adieu à la vie.
Ces êtres humains sont ceux que Dieu a décrits en ces termes : "Ne vois-tu pas celui qui a fait de sa passion sa divinité ? Est-ce à toi d’être un garant pour lui ? Ou bien penses-tu que la plupart d'entre eux entendent ou comprennent ? Ils ne sont en vérité comparables qu'à des bestiaux. Ou plutôt, ils sont encore plus égarés du sentier." (sourate 25 intitulée le Discernement, Al-Furqân, versets 43 et 44).
Tel est l'être humain : une âme et un corps. Le corps a des demandes. correspondant à sa nature inférieure ; l'âme a des demandes correspondant à sa nature supérieure. Si l'être humain soumet dans son esprit les désirs de son âme à ses instincts, il se transforme dès lors d'un ange miséricordieux à une bête méprisable puis à un diable maléfique. C'est cet individu que le poète croyant interpelle dans ses vers : ô esclave de ton corps ! Comme tu te presses de le servir ! Manderais-tu le profit de ce qui n'est que perte ? Viens-en vers ton âme et cultive ses vertus. Car, c'est par l’âme et non par le corps que tu es un homme.
Si l'être humain prend connaissance de sa valeur propre, s'il comprend le secret que Dieu a déposé en lui, s'il se réfère à son côté céleste pour diriger son côté terrestre, s'il se préoccupe du passager avant de se préoccuper de la monture, s'il se préoccupe de l'habitant avant de se préoccuper des murs, s'il fait prévaloir les envies de son âme sur les instincts de son corps, il deviendra dès lors un ange, voire meilleur qu'un ange. " Quant à ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres, ce sont les meilleurs de toute la création." (sourate 98 intitulée la Preuve, Al-Bayyinah, verset 7).
C'est en raison de cela que Dieu a prescrit le jeûne, afin que l'être humain se libère du pouvoir de ses instincts, afin qu'il s'élance au dehors de la prison de son corps, afin qu'il ait raison de ses désirs concupiscents, afin qu'il maîtrise son aspect animal et tende vers un aspect angélique, afin qu'il se rapproche du royaume des cieux, afin qu'il frappe aux portes du Ciel par ses invocations et que celles-ci s'ouvrent pour lui, afin qu'il implore son Seigneur et que Celui-ci lui réponde : "Me voici, ô Mon Serviteur, Me voici !".
Le Prophète - paix et bénédiction sur lui - dit dans le même sens : "Trois personnes ne voient pas leurs implorations rejetées : le jeûneur jusqu'à ce qu'il rompe son jeûne, le dirigeant juste et l'opprimé..." (rapporté par At-Tirmidhî - qui qualifia ce hadith de bon -, par Ahmad et Ibn Mâjah, ainsi que par Ibn Khuzaymah et Ibn Hibbân dans leurs Sahîh respectifs). Docteur Yûsuf Abd Allah Al-Qaradâwî Source : islamophile.org La Preuve n° 011 - septembre 2008
Le prix du mariage
Un jour, différent des autres. Un matin de lundi, de saison pluvieuse, Kalifa avait un cœur lourd, chargé d'émotions diverses : joie, espérances, inquiétudes et angoisses. La raison en valait la peine : il allait se marier dans quelques heures, et Allah seul sait après combien de difficultés traversées. Pour cette sœur qui allait désormais être sa cinquième partie (Kalifa avait opté pour la polygamie complète), il avait sacrifié toutes ses économies et ses énergies. Il avait écumé tous ses comptes bancaires pour remplir toutes les formalités, simples au départ mais complexes (parce que complexifiées) à l'arrivée. Sa belle-famille était éparpillée entre Abidjan (le beau-père, Ladji Salifou, s'y est établi), Bobo Dioulasso (l'oncle de la sœur y habite) et Ouagadougou où réside la tante avec qui vit la sœur Bibata pour des raisons d'études. Abidjan-Bobo-Ouaga l'axe de l'épreuve, du martyr. Au début de ses démarches, il contacta la tante. Cette dernière lui conseilla de rendre visite à l'oncle. Ce que fit Kalifa, avec empressement. Normal, puisque avec l'amour dit-on, on peut soulever des montagnes. À Bobo, il déballa les motifs de son déplacement. Il fut écouté et sa conduite louée et appréciée. Seulement, lui signifia son interlocuteur, l'absence de la tante diminuait les pouvoirs de l'oncle. Il ne pouvait prendre seul cette décision qu’il qualifiait de gravissime. Kalifa retourna à Ouaga. Il rendit plusieurs visites à la tante, passa plusieurs coups de fil avant que cette dernière n'accepte de l'accompagner. La tante et l’oncle réunis conclurent à leur incapacité de donner la main de leur nièce en mariage. L'étape d'Abidjan s'avéra plus qu'indispensable. Comme une fusée, Kalifa s’y propulsa. Il parla à cœur ouvert à Ladji Salifou qui l’écouta avec un "cœur fermé". Kalifa apprit que son sang, vu son impropriété ethnique, ne pouvait souffrir que d'une incompatibilité apparemment flagrante avec le sang de leur noble lignée. Un refus ou une ségrégation gigantesque qui, en réalité, n'a fait que muer l'amour de Kalifa pour Bibata en passion. Il remua deux et terres, envoya des parents lointains et proches en négociateurs, sollicita les bons offices de quelques leaders religieux et politiques. Des tables rondes familiales, des ateliers interfamiliaux, des conférences dirigées sur des personnes ciblées furent organisés. Rien n'y fit. Le "trois fois Ladji" resta scotché à sa décision. Le sang de leur famille, depuis Adam, a toujours été pur. Il ne donnera donc pas l'occasion à l’histoire de retenir qu'il a été le premier à le souiller.
Kalifa baissa les bras mais pas les battements de son cœur. Cette opposition à leur mariage n'avait fait qu'accroître leurs ardeurs, tant et si bien qu'il eut un accident. Ladji Salifou fit le constat et opta pour un constat amiable de la situation pour que son honneur ne soit pas sali. Ainsi il passa outre toutes ses autres... considérations pour ordonner, illico presto, le mariage
A suivre
BULLETIN D’ABONNEMENT
A retourner à la Preuve 01 BP 5733 Ouagadougou 01
Je m’abonne à la Preuve pour recevoir :
□ 6 numéros au prix de 2500F CFA
□ 12 numéros au prix de 4000F CFA
□ Abonnement de soutien (À votre discrétion)....................
Nom ou raison sociale : ..................
Prénom :...................................
Adresse : ...............................................................
Code Postal : ...........................................................
Ville : .................................................................
Téléphone : ..........................................................
e-mail : ........................................
Date : ..................................................................................................
Signature
La Preuve n° 011 - septembre 2008
eu international
RAMADAN DANS LE MONDE
Entre dévotion spirituelle, privation de liberté et flambée des prix
Le mois de Ramadan est le mois par excellence de la solidarité agissante entre les musulmans, solidarité se traduisant le plus souvent par des dons de présents (sucre, datte...) et des visites et se limitant à des espaces géographiques très réduits. Pourtant, il est connu que la fraternité et la solidarité entre musulmans doivent être universelles d’autant plus qu'ils sont liés par le même destin et poussés vers le même dessein.
Comment ne pas se souvenir en ce mois de toutes ces personnes victimes d'injustices du fait de la méchanceté des autres, de tous ceux qui éprouvent une quelconque gêne à remplir leur devoir religieux du fait de la tyrannie des forts ? Comment ne pas méditer sur le bienfait que Dieu nous a accordé en faisant de nous des personnes libres et dignes ?
Ramadan noir à Gaza
La bande de Gaza est plongée depuis plus de six mois dans la crise la plus sévère depuis 13 ans; l'économie est proche du niveau zéro en raison du bouclage du territoire par Israël. Ahmed Hassan Makdad sort de la file d'attente, au centre de distribution alimentaire de l'ONU à Jabaliya, en serrant son précieux coupon rose dans la main. "Le mois de ramadan est saint mais cette année ce sera un mois noir", dit-il. Autour de lui, des dizaines de Palestiniens se pressent près des comptoirs grillagés de l'Unrwa, l'agence onusienne pour les réfugiés, pour obtenir comme Ahmed le précieux petit bout de papier qui leur donnera droit à des rations de riz, d'huile, de farine, et de sucre.
Pour les Palestiniens de Gaza, le ramadan, qui débute, sera probablement le plus difficile depuis longtemps et rares seront ceux qui pourront remplir ce devoir religieux, "dignement". De l'autre côté des bureaux de l'agence, Oum Nassim aide son fils à charger ses six kilos de farine sur une carriole tirée par un âne fatigué et efflanqué. "Je pense que ce sera le ramadan le plus difficile de ma vie", soupire-t-elle, en laissant tomber ses bras recouverts de farine.
Samir al-Qatari se mêle alors à la conversation, la voix remplie de colère. "C'est une vie ça? Nous dépendons des aides étrangères", s'indigne ce chauffeur de taxi. "Tout le monde est complice de la misère des Palestiniens. Les États-Unis, l'Europe et les pays arabes. Surtout les pays arabes." Atef Arhouma, un fonctionnaire de 41 ans, ne veut, lui, même pas penser à ce dont sera fait le ramadan, ou les jours et les mois qui suivront. "Je dois d'abord trouver un moyen de régler ce que je dois. J'ai accumulé 15.000 shekels de dettes (2.730 euros) chez les commerçants." Et ça ce n'est rien à côté des bombes israéliennes qui tombent sans prévenir, installant une situation de peur généralisée et empêchant ainsi les Palestiniens d'aller même à la mosquée.
Le ramadan en Irak entre inquiétude et privations
Les Irakiens savent que le mois de ramadan qui commence sera marqué cette année encore, depuis l'occupation américaine, par des privations et par l'effondrement des conditions de sécurité. Pour cet énième mois de ramadan en guerre, les privations se sont accumulées, notamment à Bagdad où les habitants se risquent de moins en moins à circuler d'un quartier à l'autre en raison de l'insécurité. Premières privations, le couvre-feu nocturne est imposé dans les grandes villes, et il n'y aura que six heures d'électricité par jour au rythme de une heure et demie toutes les quatre heures.
Malgré les attentats qui frappent généralement les lieux de rassemblement et marchés, les souks de Bagdad ont retrouvé une certaine animation : mais là encore il faut vaincre les prix qui ont explosé. Pour Ahmad Hussein, 38 ans, "les commerçants ont profité du ramadan pour doubler quasiment leurs prix", mais un épicier, Ahmed Abbas, affirme qu'avec la détérioration de la sécurité sur les routes, "il y a moins de chauffeurs prêts à prendre le risque de se déplacer".
Au nord de Bagdad, dans la ville rebelle sunnite de Samarra, le ramadan se déroule au milieu de mesures de sécurité extrêmes prises depuis le dynamitage du mausolée d'un imam chiite très vénéré, à l'origine des violences entre chiites et sunnites. "La ville est encerclée par les forces d'occupation. Elle est entourée, de toutes parts, d'un mur de sable. La plupart des rues sont barrées. C'est comme si on était en prison", se plaint Abou Mohammad, un vendeur de légumes.
Les détenus de Guantanamo pourront quand même observer le jeûne. Le camp, sur l’île de Cuba, s'est organisé pour fournir des repas correspondant au rythme du jeûne. "En plus du menu normal comprenant des viandes certifiées halal, des légumes, des fruits, des boissons et du pain frais, les détenus recevront de la nourriture spécifiquement liée au Ramadan", selon la direction. Au camp 4, les prisonniers sont autorisés à vivre à plusieurs dans des baraquements et pourront partager ensemble le repas de rupture du jeûne. Dans les autres camps, 1, 2, 3 et 5, "les détenus mangent et prient dans leur propre cellule", a précisé une porte-parole de l'armée, le lieutenant-colonel Lora Tucker. Depuis l'ouverture du camp en janvier 2002, les conditions de détention à Guantanamo ont toujours suscité l'indignation. L'armée américaine a été accusée de mauvais traitements sur les prisonniers, des détenus ont poursuivi des grèves de la faim pour protester contre leur détention sans inculpation et trois d'entre eux se sont suicidés en juin.
Ailleurs, ce ne sera pas mieux. Au Pakistan, la flambée du prix des denrées de base, les coupures de courant à répétition ont suscité la colère parmi les 160 millions d’habitants de ce pays en proie à une grave crise politique et à une montée de la violence. Pour tenter de désamorcer le mécontentement, le gouvernement fédéral a débloqué 1,75 milliard de roupies (2,4 millions de dollars) de subventions sur les biens de première nécessité.
A ces craintes liées aux prix, s'ajoutent celles sur la sécurité dans un pays endeuillé par une vague sans précédent d'attentats qui a fait près de 1.200 morts depuis plus d'un an. "Les gens n’ont pas cessé pour autant de venir à la mosquée mais, effectivement, tout le monde est préoccupé". souligne Mohammad Shafiq, un dignitaire religieux de la mosquée Noorul Anwaar de Karachi.
En Afghanistan voisin, les craintes liées à l'inflation sont partagées. Le prix des céréales a doublé depuis un an à certains endroits du pays. "Ma famille ne peut pas en acheter", raconte Khushal, un chauffeur de taxi de 25 ans qui gagne 150 dollars par mois et risque de devoir emprunter de l'argent pour faire face aux dépenses liées au ramadan.
En Indonésie, le plus grand pays musulman du monde par sa population, les prix des œufs, de la viande et de l'huile de cuisine ont flambé de 25% en l'espace d'une semaine.
En Algérie, les autorités ont multiplié à la veille du ramadan les assurances que les produits alimentaires de première nécessité seraient disponibles en abondance, et mis en garde les spéculateurs pour limiter une flambée des prix qui seront contrôlés durant tout le mois de jeûne. Mais selon la presse, les prix des produits de base ont déjà grimpé et le prix de la tomate, indispensable à la préparation de la "chorba" (soupe), principal plat servi durant le ramadan, a quadruplé en deux semaines tandis que la volaille a connu une hausse de près de 50%.
Source : AFP 16 La Preuve n° 011 - septembre 2008
Fait partie de La Preuve #11